L’Almanach international
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28 mai : la Namibie commémore le premier génocide du XXe siècle
En janvier 1904, des Héréros lancèrent une attaque surprise, tuant quelque 150 colons allemands qui leur avaient volé leurs terres et occupé leur pays. Les autorités allemandes ont répliqué avec une telle violence que la Namibie a été le théâtre du premier génocide du XXe siècle. Celui est commémoré ce 28 mai. Génocide et colonialisme sont intimement mêlés, le drame de Gaza en témoigne aujourd’hui.
En 2024, le gouvernement namibien a décidé de commémorer chaque 28 mai, la campagne d'extermination ethnique menée par le gouvernement colonial allemand contre les populations Héréros (ou Ovahereros) et Namas. Ce qui est considéré comme le premier génocide du XXe siècle, s'est déroulé entre 1904 et 1908. Ce 28 mai 2025, est la première commémoration officielle de l’extermination de près de 80 % du peuple Nama et de 50% des Ovahereros, soit quelque 100000 morts. Le pays est aujourd’hui le moins densément peuplé d’Afrique (le 2e dans le monde). Le drame de la Namibie, ce ne sont pas seulement les massacres, mais aussi la répartition des terres faite à cette époque qui a engendré une pauvreté nationale dont le pays a souffert tout au long du XXe siècle.
Après un débat de plusieurs années, l’Allemagne a fini, en 2021 par reconnaître sa « responsabilité morale » dans les massacres, mais elle a évité de présenter des excuses officielles pour éviter se devoir réclamer des indemnisations. Elle s'est toutefois engagée à verser plus d'un milliard d'euros d'aide au développement sur 30 ans, promesse rejetée par la Namibie. Les négociations se poursuivent… Les descendants des victimes demandent notamment à Berlin de racheter les terres encore occupées par des descendants des colons et et de les leur céder.
En 1884, l'Empire allemand a colonisé le territoire de l'actuelle Namibie en la baptisant Deutsch-Südwestafrika (Afrique du Sud-Ouest allemande). Le projet était d’en faire un territoire à prédominance blanche, où les colons posséderaient la majeure partie des terres, tandis que les autochtones vivraient dans des réserves.
Les colons furent encouragés à confisquer terres et bétail aux peuples autochtones, Nama et Héréro principalement, et à les réduire en esclavage. Ceux-ci résistèrent pendant des années à l'occupation européenne. Un jour de janvier 1904, les Héréros lancent une attaque surprise, tuant quelque 150 colons allemands, principalement des fermiers. Des troupes allemandes (Schutztruppen) arrivent en force pour rétablir l'ordre dans la colonie rebelle, une véritable guerre est déclarée. Le 11 août 1904, les Héréros sont finalement écrasés à la bataille décisive de Waterberg. Entre 3 000 et 5 000 combattants héréros périssent au combat, mais l’objectif est de les éliminer pour récupérer la totalité de leurs terres. En octobre 1904, le général Lothar von Trotha, chargé de réprimer la rébellion des Héréros, ordonne leur élimination totale, y compris les femmes et les enfants. À la même époque, les Namas se révoltent eux aussi contre les Allemands et subissent un sort similaire.
Les autorités coloniales établissent cinq camps de concentration : Shark Island, Windhoek, Swakopmund, Karibib et Okahandja. Les prisonniers y sont soumis au travail forcé ; nombre d'entre eux meurent de malnutrition, de faim, d'épuisement, de blessures graves et de maladie. Ils sont également utilisés pour des expériences médicales… Cette politique d’extermination systématique (le terme de génocide n’existait pas encore) des Héréros a créé un précédent qui a inspiré Hitler dans sa politique contre les juifs et autre non-aryens.
La date choisie pour commémorer ce génocide namibien reste contestée par les descendants des rescapés. C’était le jour de 1907 où les autorités allemandes ont ordonné la fermeture des camps de concentration à la suite de critiques internationales concernant les conditions brutales et les taux de mortalité élevés. Car la fermeture des camps de concentration ne mit pas fin aux souffrances des Hereros survivants ; ils furent contraints de travailler comme ouvriers agricoles pour les colons allemands et n'avaient pas le droit de posséder des terres ou du bétail.
Les populations concernées auraient préféré commémorer la date du 12 avril, anniversaire d’un premier massacre commis en 1893 contre des Namas du village de Witbooi, faisant 88 morts (10 hommes et 78 femmes et enfants). En 1904, les Namas comprirent la véritable intention des Schutztruppen allemands, ils s’allièrent aux Ovahereros contre le régime colonial. L'ordre d'extermination contre les Namas sera émis le 22 avril 1905. Celui de l’extermination des Héréros avait été émis par Von Trotha, le 2 octobre 1904, une date qui est commémorée chaque année localement et qui aurait put être celle de la Journée nationale.
Cette toute première cérémonie de la commémoration du génocide (Genocide Remembrance Day) se déroule dans les jardins du parlement de Windhoek, la capitale de la Namibie, avec une minute de silence et une veillée aux chandelles.
Le 28 mai a été déclarée jour férié national en Namibie et des membres de la communauté diplomatique sont attendus à l'événement, où la présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah prononcera un discours liminaire. Les commémorations auront ensuite lieu chaque année pour marquer « le début d'un cheminement national vers la guérison », a déclaré le gouvernement. Elles « constituent un moment de réflexion et de deuil national », a-t-elle ajouté. Beaucoup regrettent toutefois le manque de concertation et le peu de présence des chefs traditionnels et de descendants des victimes à cette commémoration. Des appels au boycott ont même été lancés et des cérémonies locales alternatives organisées sur les sites des massacres.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mai 2025
PS : On peut noter qu’au début de la présence allemande, la colonie était dirigée par un certain Heinrich Göring (le père du futur bras droit de Hitler). Il a quitté son poste avant que ne s’enclenche le génocide, mais il est le premier à avoir réclamé des troupes pour mater des autochtones jugés trop peu dociles.
Mémorial du génocide à Windhoek (2016)
Prisonniers des tribus Héréro et Nama pendant la guerre de 1904
27 mai : les Mères du samedi, 30 ans de manifestations à Istanbul
Voilà 30 ans, jour pour jour, que les mères et proches de victimes de disparition forcée en Turquie dans les années 1990, se réunissent chaque samedi sur la place Galatasaray, à Istanbul.
Les Cumartesi Anneleri (« les mères du samedi ») sont un groupe de mères et de proches de victimes de disparition forcée en Turquie dans les années 1990. Elles ont commencé à organiser des veillées hebdomadaires sur la place Galatasaray après la détention de Hasan Ocak le 21 mars 1995 et la découverte ultérieure de son corps torturé dans une fosse commune. Les défenseur-ses des droits humains et les familles des victimes se sont réunis pour la première fois sur la place Galatasaray le 27 mai 1995 pour réclamer la fin des disparitions forcées, demander des informations sur le lieu où se trouvent les disparus et rendre justice aux victimes.
Le 20 avril 1994, des unités de la brigade commando de Bolu ont installé un camp autour du village de Çağlayan dans le district de Kulp à Diyarbakır (au Kurdistan turc). La même unité est arrivée au hameau de Deveboynu le 24 mai et a emmené Mehmet Selim, 46 ans, Hasan, 40 ans, et Cezayir Örhan, 17 ans… Quel a été leur sort ?
Inspirées par les Grands-mères de la place de Mai, à Buenos Aires, les familles des victimes ont décidé de manifester de manière récurrente à Istanbul, dans le quartier de Beyoğlu, jusqu’à obtenir des informations.
Le 25 mai 2024, les Cumartesi Anneleri elles se sont rassemblées pour la millième fois, sans pour autant s’interrompre. Ce 27 mai 2025, cela fait 30 ans, jour pour jour, qu’elles manifestent. Samedi, pour la 1054e semaine, elles invitaient à nouveau et encore la population à déposer des œillets sur la place Galatasaray.
En 1995, l'Association des droits de l'homme (IHD) avait déclaré la période du 17 au 31 mai Semaine des personnes disparues. Chaque année, au cours de cette semaine, les sections de l'association organisent une série d'événements tels que des panels, des communiqués de presse et des projections de films avec la participation des proches des disparus.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2025
26 mai : la marche des drapeaux dans Jérusalem, rassemblement ultranationaliste juif
Cette fête dite “Journée de Jérusalem” rassemble tout qui compte d’Israéliens d’extrême droite et d’ultranationalistes juifs. Il s’agit de commémorer la conquête militaire de Jérusalem-Est le 7 juin 1967 et en même temps de provoquer les Arabes vivant encore dans la vieille ville.
Cette fête dite Journée de Jérusalem (Yom Yeroushalayim - יום ירושלים) rassemble tout qui compte d’Israéliens d’extrême droite et d’ultranationaliste juifs. Il s’agit de commémorer la conquête militaire de Jérusalem-Est le 7 juin 1967 (28 Iyar 5727 ), partie de la ville qui était jusque-là administré par la Jordanie. Tout un quartier habité par des Arabes d’origine maghrébine a été aussitôt investi par l’armée israélienne, sa population chassée et entièrement détruit en quelques jours. L’espace ainsi dégagé constitue aujourd’hui la grande esplanade du Mur des lamentations (le Kotel des juifs). C’est là qu’abouti la marche appelée “danse des drapeaux” qui a parcouru les rues de Jérusalem et que se déroule la fête qui célèbre la “réunification” de la ville.
Le 12 mai 1968, le gouvernement du pays a proclamé la date du 28 Iyar comme jour férié en tant que « journée de Jérusalem ». Cette fête dépend du calendrier hébraïque. Le 23 mars 1998, la Knesset a décidé de faire de ce jour une fête nationale. Ces décisions contreviennent au droit international. La partie orientale de Jérusalem est un territoire occupé qu’Israël n’a pas le droit d’annexer. Seuls les États-Unis ont entériné cette annexion.
Tout le monde n’est pas à la fête pour la Journée de Jérusalem. Les commerçants non-juifs ont reçu l’ordre de la police de fermer boutique. Ce 26 mai 2025, cette marche ultranationaliste intervient sur fond de guerre à Gaza. Ce matin, en toute impunité, de jeunes juifs israéliens ont scandé "Mort aux Arabes" en parcourant les quartiers musulmans de la vieille ville. Par provocation, le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben Gvir et ses sbires se sont rendus sur l'esplanade des Mosquées (restée en principe sous le contrôle de la Jordanie). C’est ce ministre qui supervise depuis plusieurs années, les destructions des quartiers arabes de Jérusalem-Est et qui en expulse les habitants. Le processus s’est grandement accéléré parallèlement à la destruction de Gaza.
Comme chaque année, des militants du mouvement Standing Together (le principal mouvement populaire arabo-juif du pays) étaient présents dans la vieille ville pour protéger les commerçants arabes victimes de jeunes voyous extrémistes juifs qui savent que la police israélienne les laissera faire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2025
PS : il existe une autre “journée de Jérusalem”, inventée par les Iraniens, très anti-israélienne : la Journée al-Qods qui dépend du calendrier musulman
La Marche du Jour de Jérusalem (dit “danse des drapeaux”) - Jaffa Road (photo Hoheit)
26 mai : le Guyana célèbre son indépendance
Colonie hollandaise au XVIIe siècle, puis anglaise en 1796, l’ancienne Guyane britannique a obtenue son indépendance le 26 mai 1966 tout en restant un dominion du Royaume-Uni. Ce n’est qu’en 1970, le 23 février, en devenant une république, que le Guyana a véritablement rompu avec la couronne britannique.
Colonie hollandaise au XVIIe siècle, puis anglaise en 1796, l’ancienne Guyane britannique a obtenu son indépendance le 26 mai 1966 tout en restant un dominion du Royaume-Uni. Ce n’est qu’en 1970, le 23 février, en devenant une république, que le Guyana a véritablement rompu avec la couronne britannique. Le premier ministre de l’époque, Cheddi Jagan, est considéré comme le père de l’indépendance.
Les festivités du Jour de l’indépendance (Independance Day) durent deux jours et se déroulent au stade national de Providence : musique, danses caribéennes, festival de la gastronomie… Ce même jour, une cérémonie de lever du drapeau, le discours du président, des concerts et des spectacles, ainsi que des feux d'artifice compètent les célébrations. Le jour de l'Indépendance étant un jour férié national, la plupart des employés bénéficient d'un jour de congé, et toutes les écoles, tous les bureaux gouvernementaux et la plupart des entreprises sont fermés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2025
25 mai : la Journée mondiale du football
Créée en 2024, la journée mondiale du football est l’anniversaire du premier tournoi international de football de l’histoire avec la représentation de toutes les régions du monde, tournoi qui a eu lieu le 25 mai 1924, dans le cadre des Jeux olympiques d’été, organisés à Paris.
La Journée mondiale du football (World Football Day) est l’anniversaire du premier tournoi international de football de l’histoire avec la représentation de toutes les régions du monde, tournoi qui a eu lieu le 25 mai 1924, dans le cadre des Jeux olympiques d’été, organisés à Paris. Cette journée mondiale, instaurée par l’ONU, est toute récente : elle a été décidée l’an dernier lors de la 78e session de son Assemblée générale, le 7 mai 2024, pour célébrer le 100e anniversaire de ce premier tournoi international.
Dans sa résolution, l’ONU reconnaît également « le rôle fondamental » de la Fédération internationale de football association (FIFA) et le rôle important des fédérations régionales et nationales de football, ainsi que des associations concernées, dans la promotion du football. Comme nouveauté cette année, proposée par la FIFA, la première édition d’une Semaine mondiale du football qui s’est déroulée du 21 au 25 mai 2025 avec pour slogan, « L’union fait la force » et qui se termine donc aujourd’hui.
La Coupe du Monde, organisée par la FIFA, plus grande compétition internationale de football revient en 2026, pour sa 23e édition, avec plusieurs nouveautés au programme. Elle sera notamment co-organisée par trois pays (États-Unis-Canada-Mexique), où s’affronteront 48 des meilleures équipes au monde.
La résolution des Nations unies qui a créé cette journée mondiale encourage tous les pays à soutenir le football et d'autres sports en tant qu'outils de promotion de la paix, du développement et de l'autonomisation des femmes et des filles. Elle incite également les pays à adopter des politiques et des programmes visant à promouvoir le football et d'autres sports et activités physiques.
Il existait depuis 2013, une Journée du football et de l’amitié (Football for Friendship - ФУТБОЛ ДЛЯ ДРУЖБЫ ) lancée en Russie par le conglomérat pétrolier russe Gazprom qui avait pris une dimension internationale avec une soixantaine de participants. La dernière édition remonte à 2021. Depuis l’agression de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, les pays occidentaux ont cessé d’y participer. Cette journée se poursuit, sous une autre forme à des dates variables, en Russie avec une poignée de pays alliés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mai 2025
Bibliographie :
Géopolitique du football 1900-1939, par Frédérik Legat, préface de Pascal Boniface
Géopolitique du football 1939-1945, par Frédérik Legat, préface de Patrick Clastres
Géopolitique du football 1945-1991, derrière le rideau de fer, par Frédérik Legat, préface de Lukas Aubin
Géopolitique du football 1945-1991, à l’Ouest et au Sud, par Frédérik Legat, préface de Karl Olive (à paraître en octobre 2025)
24-25 mai : le pèlerinage des Saintes-Marie-de-la-Mer
Aux Saintes-Marie-de-la-Mer, en Camargue, le 24 mai, c’est le pèlerinage gitan honorant sainte Sara, la patronne des gens du voyage. Demain, 25 mai, ce sera au tour des saintes Marie Jacobé et Marie Salomé à être conduites à la mer entourées de milliers de pèlerins et touristes.
Ce 24 mai, aux Saintes-Marie-de-la-Mer, en Camargue, c’est le pèlerinage gitan qui débute par une messe à 10h. Dans l’après-midi, à 15h30, on conduit en procession jusqu’à la mer, la statue de sainte Sara, la patronne des Gitans.
Demain, 25 mai, à 11 heures, on transportera sur une barque les saintes Marie Jacobé et Marie Salomé tandis que l’évêque, à bord d’une autre barque, bénira la mer, le pays, les Gitans et les autres pèlerins présents avant de célébrer une messe en l’église Notre-Dame-de-la-Mer. À 15h30, c’est la cérémonie de la Remontée des Châsses des saintes.
Le lundi 26 mai est la Journée à la mémoire du marquis de Baroncelli : messe en provençal, abrivado, cérémonie à son tombeau, spectacle camarguais aux arènes… C’est Folco de Baroncelli qui est a inventé la “tradition” qui se joue chaque 24 et 25 mai aux Saintes-Maries, on lui rend hommage.
Chaque année, du 24 au 26 mai, la cité camarguaise vit au rythme de ce grand pèlerinage rassemblant plusieurs milliers de personnes dans l’église, les rues et sur les plages des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Ce lieu ce pèlerinage est très ancien, bien antérieur au christianisme et à l’arrivée des Tziganes. Ces derniers sont apparus dans la région au XVe siècle mais leur participation aux festivités locales ne remontent qu’au milieu du XIXe et encore. Les gens du voyage n’ont eu pleinement accès à l’église qu’en 1921. Longtemps, le pèlerinage resté discret. C’est l’arrivée du chemin de fer, en 1892, qui lui a donné une autre dimension, rassemblant jusqu’à 40 000 personnes certaines années.
Il faut attendre 1935, sur demande du marquis de Baroncelli-Javon, pour que l’Église accepte que le 24 mai les Gitans puissent porter procession jusqu’à la mer, la statue de Sara, sainte patronne des gens du voyage et servante des deux autres saintes, pour l’immerger partiellement. Longtemps réticente face à ce folklore, l’Église, à présent, joue pleinement le jeu. Depuis 1993, on organise le soir du 24, une veillée de prière.
En même temps le pèlerinage a pris aussi une tournure touristique cultivant la culture camarguaise. Aujourd'hui on compte entre sept et dix mille Gitans pour quatre à cinq mille pèlerins, visiteurs et touristes venus des départements voisins ou de plus loin, en raison de la forte médiatisation de l’événement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mai 2025
(photo Fiore S. Babato)
23 mai : le jour de la jeunesse tadjike
Le Tadjikistan célèbre sa jeunesse selon un décorum est des pratiques sorties tout droit de la culture soviétique.
En République du Tadjikistan, le 23 mai est traditionnellement célébré comme la Journée de la jeunesse (Рӯзи ҷавонон), une fête instituée en 1997 par décision du président de la République du Tadjikistan, Emomali Rahmon. Le choix de la date de la célébration est lié à l'anniversaire de la création du Comité pour la jeunesse, les sports et le tourisme auprès du gouvernement. La jeunesse représente la moitié de la population, cette fête est l’occasion de raffermir le régime, dirigé d’une main de fer par Rahmon et son entourage depuis 1992, mais aussi de persuader les jeunes que leur avenir est bien au Tadjikistan, car beaucoup partent pour trouver un emploi mieux rémunéré en Russie. Il y aurait environ un million de travailleurs tadjiks, principalement saisonniers, en Russie, alors que la population totale du Tadjikistan est d’à peine 10 millions d’habitants — dont un peu plus d’un tiers ont moins de 15 ans.
La célébration est précédée par la Semaine de la Jeunesse, qui a débuté le 18 mai, au cours de laquelle sont organisés divers événements, comme des compétitions sportives, notamment la fameuse course nationale qui se déroule chaque troisième dimanche de mai, ainsi que le marathon cycliste.
À Douchanbé, la capitale du pays, une Marche des jeunes est organisée en l’occasion de cette fête, auxquelles participent des milliers de personnes. En outre, dans le cadre de la Journée de la Jeunesse, des concerts, des discours de représentants du gouvernement, des remises de prix, des rassemblements et divers spectacles sont organisés à Douchanbé et dans d’autres villes. Tout cela selon un décorum est des pratiques sorties tout droit de la culture soviétique.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mai 2025
22 mai : le Bitcoin Pizza Day
Célébré chaque année le 22 mai, le Bitcoin Pizza Day commémore l’achat historique, en 2010, de deux pizzas pour un montant de 10 000 Bitcoins, soit environ 41 dollars à l’époque. Ce qui représenterait aujourd’hui près d’un milliard de dollars.
Célébré chaque année le 22 mai, le Bitcoin Pizza Day commémore l’achat historique, en Floride, de deux pizzas par Laszlo Hanyecz en 2010 pour un montant de 10 000 Bitcoins, il s’agissait de deux grandes pizzas de Papa John’s. Cette modeste transaction, d’environ 41 dollars à l’époque, est aujourd’hui estimée à près d’un milliard de dollars. Cette journée est devenue un symbole de l’évolution du Bitcoin, une cryptomonnaie passée d’une expérience de niche à l’épine dorsale de l’espace émergent de l’innovation financière.
Chaque année, nous célébrons le Bitcoin Pizza Day, car il nous rappelle le long chemin parcouru par ce secteur : de 2010 à aujourd’hui, la valeur de 10 000 BTC est passée de 40 dollars seulement à près d’un milliard de dollars. Les bienfaits pour l’humanité d’une telle évolution ne sautent pas aux yeux. De fait les promoteurs des cryptomonnaies doivent en faire constamment la promotion. Cette journée y participe.
Bitget principale bourse de cryptomonnaies et la société Web3, célèbre le Bitcoin Pizza Day en organisant des événements sur les cinq continents et en distribuant des pizzas à plus de 2 000 personnes. Du 19 au 22 mai, des rassemblements auront lieu dans plusieurs villes dont notamment : Abuja, Le Cap, Buenos Aires, São Paulo, Mexico, Lisbonne, Barcelone, Florence, Catane, Turin, Milan, Athènes, Manille, Penang, Tirana, Prague, Dubaï, Taipei et Hô-Chi-Minh-Ville.
Le Bitcoin a été imité et même surpassé. En mars 2025, la cryptomonnaie Ethereum avait enregistré près de 37 millions de transactions sur sa chaîne. C'est environ trois fois plus que son rival plus connu, le Bitcoin, qui a enregistré un total de 12 millions de transactions ce mois-là. Mais, il existe de nombreuses autres cryptomonnaies majeures qui ont une activité transactionnelle nettement inférieure, plus ou moins risquée, certaines franchement frauduleuses.
En effet, une mise en garde sur les risques s’impose : les cours des actifs numériques sont sujets à des fluctuations et peuvent connaître une volatilité importante. Il est conseillé aux investisseurs de ne risquer que les fonds qu’ils sont prêts à perdre !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2025
21 mai : la Journée antiterroriste en Inde
Cette journée n’a rien à voir avec le terrorisme pakistanais, elle a été instituée en 1992 en mémoire de Rajiv Gandhi, le premier ministre indien assassiné le 21 mai 1991, par une femme kamikaze tamoule.
L’Inde a été frappé récemment par une attaque terroriste faisant 26 victimes, perpétrée au Cachemire par un commando d’origine pakistanaise. Cela fait un quart de siècle, depuis l’attaque de juillet 2001, déjà au Cachemire indien, qui fait 12 morts, que le terrorisme frappe cette région et même un peu plus.
Cette Journée antiterroriste (आतंकवाद विरोधी दिवस) est toutefois plus ancienne. Elle a été instituée en 1992 en mémoire de Rajiv Gandhi, le premier ministre indien assassiné le 21 mai 1991. Une femme s’était approchée de lui, se pencha pour lui toucher les pieds et fit exploser une ceinture d'explosifs dissimulée sous sa robe. L'explosion tua Rajiv Gandhi, la kamikaze tamoule, ainsi que 25 autres personnes. La séquence actuelle, qui n’a plus rien à voir avec la situation au Sri Lanka, a provoqué une dangereuse tension entre l’Inde et la Pakistan. Cet Anti-Terrorism Day du 21 mai ne peut que relancer l’hostilité de l’Inde à l’égard de son voisin.
Ce Journée vise avant tout à sensibiliser le public au caractère destructeur et antisocial du terrorisme, et à encourager l'unité contre la violence et l'extrémisme sous toutes leurs formes. Elle est également l'occasion de rendre hommage aux victimes du terrorisme et à leurs familles pour leurs sacrifices.
À cette occasion, de nombreuses ONG et organisations sociales et culturelles organisent également leurs propres programmes pour mettre en lumière les effets néfastes de la violence et du terrorisme. L'engagement antiterroriste et antiviolence est pris dans tous les services gouvernementaux, entreprises publiques et autres institutions publiques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2025
20 mai : la Marche du silence en Uruguay, en mémoire des disparus de la dictature
Chaque 20 mai des marches se déroulent dans toutes les villes d’Uruguay en mémoire des victimes de la dictature militaire. Cette année le pays célèbre ses 40 ans de démocratie et la 30e édition de ces marches annuelles destinées à briser le silence sur le sort des disparus.
Chaque année le 20 mai des marches silencieuses se déroulent dans toutes les villes d’Uruguay en mémoire des victimes de la dictature militaire. Cette année l’Uruguay célèbre ses 40 ans de démocratie, et la 30e édition de ces marches annuelles destinées à briser le silence sur le sort des disparus. La transition démocratique date du 1er mars 1985. Ce jour-là, la junte militaire qui avait pris le pouvoir le 27 juin 1973 le rendait aux civils. Cette année, le pays fête aussi le retour de la gauche au pouvoir avec l’élection de Yamandú Orsi, à la présidence de la république, soutenu par le Front large (l’union des gauches), ces gauches qui ont été les principales victimes de la dictature militaire d’extrême droite. Y. Orsi se revendique de l’héritage politique de l’ancien président (2010-2015) Pepe Mujica, l’ex-guérillero torturé et emprisonné sous la dictature, décédé le 13 mai 2025.
La date du 20 mai commémore les assassinats de Zelmar Michelini, sénateur du Front large (gauche), Héctor Gutiérrez Ruiz, député du Parti national (droite), a été choisie vingt ans après leur assassinat, le 20 mai 1976. En fait, il s’agit du jour où leurs corps ont été retrouvés. On rend aussi hommage à Rosario Barredo et William Whitelaw, deux ex-militants Tupamaros assassinés en 1976 en Argentine. Une première manifestation a eu lieu le 20 mai 1995, à l’initiative de la famille Michelini désireuse d’en savoir plus sur ce qui était arrivé à Zelmar.
L’année suivante, sous le slogan « Vérité, Mémoire et Plus Jamais ça » (Verdad, Memoria y Nunca más), la première Marche du Silence (Marcha del Silencio) a été organisée le 20 mai 1996, à l'appel des Mères et des Familles des Détenus et des Disparus Uruguayens et d'autres organisations liées. Il s’agit aussi de protester contre la loi d’amnistie de 1986, amnistiant les militaires ainsi que tous les bourreaux et assassins pour tous les crimes commis jusqu'au 1er mars 1985. En 1989, un référendum avait échoué à la faire abroger. Après des années de silence et d’immobilisme, sous les présidences de Julio María Sanguinetti et de Luis Alberto Lacalle, le gouvernement de Jorge Batlle a finalement créé une Commission de Paix le 9 août 2000. Mais, celle-ci se heurte toujours à une forme d’omerta que les marches du silence cherchent chaque année à briser.
La marche du 20 mai 2025 se déroule sous le slogan « 30 fois Plus Jamais : Sachez vous conformer. Où sont-ils ? » (30 veces Nunca Más: Sepan Cumplir. ¿Dónde están?). Le rassemblement de Montevideo se fait à 19 heures sur la place des Disparus des Amériques, à l'angle des avenues Jackson et Rivera, et le cortège marchera jusqu'à la place de la Liberté, avec des fleurs et le drapeau national.
Des images annonçant la marche de 2025.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2025
La marche 2024, “Ils savent où ils sont. Nous exigeons des réponses. Plus de terrorisme d’État.”
19 mai : la Saint-Yves ou la Fête de la Bretagne
En réalité la fête de la Bretagne dure plusieurs jours autour du 19 mai, date de la Saint-Yves, le jour où l’on fête le saint patron de la Bretagne. La fête profane est très récente, puisqu’en 2025, elle n’en est qu’à sa 17e édition.
En réalité la fête de la Bretagne dure plusieurs jours autour du 19 mai, date de la Saint-Yves, le jour où l’on fête le saint patron de la Bretagne. La fête profane est très récente, puisqu’en 2025, elle n’en est qu’à sa 17e édition. En revanche le Grand Pardon dédié à Yves de Tréguier, prêtre du XIIIe siècle, mort le 19 mai 1303 et canonisé le 19 mai 1447, a lieu tous les ans à Tréguier depuis le Moyen Âge. Ce n’est qu’au XIXe siècle que des associations régionalistes ont voulu en faire une fête de toute la Bretagne sans grand succès, même si des manifestations ont eu lieu, modestement, tout au long du XXe siècle.
L’idée d’une fête purement laïque a été lancée en 1997 sous le nom de Fest’ Yves (Gouel Sant Erwan) qui a laissé place par la suite à la Fête de la Bretagne (Gouel Breizh / Fétu de la Bertègn), laquelle se veut trilingue français-breton-gallo. Dans le cadre de cette fête aujourd’hui promue par le Conseil régional de la Bretagne, il existe toujours un festival de musique Fest’Yves qui en est à sa 26e édition. C’est l’occasion de se retrouver pour danser, chanter, faire la fête et partager l’identité bretonne avec le plus grand nombre. Cette année la fête se déroule du vendredi 16 mai au dimanche 25 mai 2025. Son écho, toutefois, reste limité dans un pays centralisé, la France, toujours méfiant à l’égard des fêtes régionales à vocation identitaire.
Loin de la Bretagne, il existe à Rome, une petite église dite « Saint-Yves-des-Bretons » (Sant'Ivo dei Bretoni). Chaque 19 mai, une messe en français y est célébrée en l'honneur du saint. La Saint-Yves est aussi l’occasion d'une messe partiellement en langue bretonne célébrée en la cathédrale Saint-Louis de Versailles où se retrouvent les catholiques bretons d'Île-de-France. Cette année, elle aura lieu le dimanche 25 mai et elle est aussi fréquentée par les professionnels de la justice dont Yves de Tréguier, qui avait consacré sa vie à la justice et aux pauvres, est aussi le saint patron, et tout particulièrement celui des avocats. Le 3e week-end de mai à Tréguier, dans les Côtes-d'Armor, le groupe catholique du barreau de Paris participe le samedi au colloque juridique organisé par le barreau de Saint Brieuc et le dimanche au Grand Pardon de Saint-Yves (la châsse contenant le crâne de Saint Yves, est portée en procession).
Le site officiel de la Fête de la Bretagne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2025
La Fête de la Bretagne au fort du Dellec à Plouzané
18 mai : un peuple oublié, les Tatars de Crimée
Le 18 mai 1944, sur ordre de Staline, quelque 238 000 Tatars étaient déportés de la péninsule de Crimée, leur terre ancestrale… Certains sont revenus mais, ils n’ont plus leur place dans la Crimée occupée par les Russes.
Le 18 mai 1944, sur ordre de Staline, quelque 238 000 Tatars étaient déportés de la péninsule de Crimée, leur terre ancestrale. Avant l’arrivée des Russes, à partir du XVIIIe siècle, la Crimée était leur pays. Environ 100 000 sont morts pendant leur déportation. En 1944, ils avaient été accusés d’avoir collaboré avec les Allemands pendant la brève occupation de la péninsule par les troupes nazies. Cette accusation a été retirée qu’en 1967 par les autorités soviétiques, mais ils n’ont été autorisés à revenir en Crimée qu’à la fin des années 1980, sous Gorbatchev. Très peu ont pu, en réalité, se réinstaller dans la péninsule où ils ne représentent plus que 12% de la population et sont totalement marginalisés et persécutés. En 2014, la Crimée a été envahie par les troupes russes et cette région de l’Ukraine a été, illégalement, annexée à la Russie.
Même si Poutine a signé un décret en 2014 confirmant leur réhabilitation, la Cour internationale de justice a condamné la Russie en 2017, pour le traitement qui leur est infligé : enlèvements, assassinats… et, globalement, l’obligation de devenir russe ou de s’exiler comme l’a fait Refat Choubarov, le président du Majlis, l’assemblée des Tatars de Crimée dissoute par les autorités russes, qui continue de s’opposer à l’annexion de la péninsule ukrainienne à la Russie. Quant à leur leader historique, le député ukrainien Moustafa Djemilev, il est toujours interdit d’entrée dans son pays et vit, lui aussi, à Kiev.
Aujourd'hui, le 18 mai, c’est la Journée de commémoration des victimes du génocide du peuple tatar de Crimée (День пам'яті жертв геноциду кримськотатарського народу) une commémoration créée en 2015 par la Verkhovna Rada (le parlement) de l’Ukraine, ainsi que la Journée de lutte pour les droits des Tatars de Crimée (День боротьби за права кримськотатарського народу), instituée en 2014, à la veille du 70e anniversaire de la déportation de 1944.
Le 14 mai 2025, la Verkhovna Rada a adopté une résolution exhortant la communauté internationale à honorer la mémoire des victimes du génocide du peuple tatar de Crimée et à consolider les efforts pour mettre fin à la violation des droits et des libertés du peuple tatar de Crimée par la Fédération de Russie. Les députés ont souligné l'importance de mettre fin à la répression en Crimée, de participer à la Plateforme de Crimée, de lever l'interdiction illégale du Majlis, de développer la langue et la culture tatares de Crimée, de libérer les prisonniers politiques, de surmonter les conséquences de l'occupation, de préserver l'environnement, de soutenir les études tatares de Crimée à l'étranger, l'intégration européenne de l'Ukraine et de renforcer la sécurité dans la région de la mer Noire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2025
17 mai : la Norvège célèbre sa constitution et son indépendance ratée
C’est la fête nationale de la Norvège. Le pays célèbre sa constitution adoptée le 17 mai 1814 lors de la Convention nationale d'Eidsvoll. La Fête de la Constitution en Norvège est connue pour ses défilés d'enfants.
C’est la fête nationale de la Norvège. Le pays célèbre sa constitution adoptée le 17 mai 1814. Le pays n’était à l’époque qu’une dépendance du Danemark. Ce royaume ayant pris le parti de Napoléon, se trouva en mauvaise posture quand l’empereur a raté sa campagne de Russie. Du coup, la Norvège en a profité pour déclarer son indépendance afin de ne pas être cédée à la Suède victorieuse face au Danemark. C’est à cette occasion, lors de Convention nationale d'Eidsvoll en 1814, qu’elle s’est dotée d’une constitution. Celle-ci est toujours en vigueur ; c’est d’ailleurs la plus ancienne d’Europe après celle de la république de Saint-Marin.
La fête nationale norvégienne ne fait toutefois pas référence à l’indépendance du pays car celle-ci a tourné court. En effet, le roi de Suède comptait bien mettre la main sur la Norvège que le Danemark lui cédait par le traité de Kiel (14 janvier 1814). Il a donc lancé son armée contre ce petit pays pauvre situé aux confins de l’Europe et que personne n’imaginait pouvoir être indépendant. La petite armée norvégienne sera vite écrasée par la Suède dont le monarque devint aussi roi de Norvège. Il conserva la constitution, modifiée pour permettre l'union des deux couronnes, et les deux royaumes unis gardèrent leurs propres institutions, à l’exception du roi et des affaires étrangères. Cette union ne sera dissoute que le 7 juin 1905, date de la véritable indépendance de la Norvège.
Cette journée du 17-Mai (Syttende mai) est célébrée depuis les années 1820. La Fête de la Constitution en Norvège est connue pour ses défilés d'enfants. Le premier a eu lieu à Oslo (alors appelée Christiania) en 1864. À l'époque, seuls les garçons pouvaient y participer. Les filles n’ont été admises à défiler qu’en 1899. Des défilés militaires sont également organisés, bien qu'ils ne soient pas au centre de la célébration. Celui de la Garde royale a lieu dans la rue principale d'Oslo. Ce jour-là, les lycéens norvégiens en dernière année ont eux aussi leur propre célébration connue sous le nom de Russefeiring. Pour la Journée de la Constitution (Grunnlovsdagen), le drapeau de l'État doit être arboré par bâtiments publics. Les citoyens sont également encouragés à arborer le drapeau de la Norvège à cette occasion. Le jour est férié.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2021
Syttende Mai Parade Southwark Park (photo : Lemsipmatt)
16 mai : la mémoire des massacres de l’ère Saddam Hussein et de Daech
En Irak, c’est une triste commémoration qui se déroule chaque année le 16 mai. Ce jour-là, en 2003, on découvrait une première fosse commune où reposaient des victimes du régime du Baas. Des centaines de sites seront ensuite exhumés…
En Irak, c’est une triste commémoration qui se déroule chaque année le 16 mai. Ce jour-là, en 2003, on découvrait une première fosse commune où reposaient des victimes du régime du Baas. Selon des données irakiennes, il existe des centaines sites comme celui-ci. Près de 300 ont été exhumés depuis 2003 d’autres restent encore à localiser. Elles contiendraient quelque 400 000 personnes. L’Irak est l’un des pays au monde comptabilisant le plus grand nombre de personnes disparues au cours du demi-siècle écoulé. Peut-être un million de personnes. L’exhumation des fosses communes est essentielle pour garantir le droit à la vérité sur les violations des droits humains sous le régime de Saddam Hussein, mais aussi sous l’occupation de l’État islamique.
En 2007, le Conseil des ministres irakien a désigné le 16 mai Journée nationale des fosses communes (يوم المقابر الجماعية). Cette journée permet de se souvenir notamment des massacres de Halabja et d'Anfal (qui visait principalement les Kurdes), des victimes du soulèvement de Sha'ban, les assassinats d’intellectuels et e religieux, chiites en particulier. Les fosses communes découvertes à ce jour, contenaient principalement les restes de musulmans chiites, de Kurdes et de chrétiens assyriens tués pour leur opposition au régime entre 1983 et 1991.
Pour faire progresser la justice et la responsabilisation des victimes et de leurs familles, le gouvernement irakien devrait intensifier ses efforts pour exhumer les tombes, identifier les victimes, restituer les restes aux familles pour qu’elles puissent être enterrées dans les règles, délivrer des certificats de décès et indemniser les familles, comme l’exige la loi irakienne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2025
Des restes humains découverts en 2008 dans une fosse commune au Kurdistan irakien (photo : James Gordon)
15 mai : commémoration de la Nakba en plein massacre de la population palestinienne
Les Palestiniens célèbrent le 77e anniversaire la catastrophe (Nakba) de 1948, ce qui ravive la mémoire des massacres perpétrés dans les jours qui ont suivi la création d’Israël. Mais, ce que vivent aujourd’hui, les deux millions d’habitants de Gaza est bien pire, au point que les accusations de génocides fusent de partout.
Depuis 1998, les Palestiniens commémorent chaque année la catastrophe (nakba) : la guerre consécutive à la création de l’État d’Israël en 1948, qui leur a fait massivement quitter leurs maisons, leurs villages sans n’avoir jamais pu y retourner. La Nakba, ce fut aussi la destruction entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine, avec ses 250 habitants massacrés par une milice d’extrême droite juive. Ou encore celui de Tantura, dont la population a été massacrée le 23 mai 1948… Cette mémoire s’ajoute à la colère déclenchée chaque fois que des familles palestiniennes sont menacées d’expulsion de leur maison par une organisation d’extrême droite israélienne dans un quartier de Jérusalem-est (la partie de la ville sous statut d’occupation) ou chassé de leurs terres par des colons juifs dans la campagne des territoires occupés par l’armée israélienne.
Ce 77e anniversaire de la Nakba, se déroule cette année sous très haute tension pour les Cisjordaniens et sous les bombes, toujours et encore, pour les Gazaouis. La population palestinienne est toujours tétanisée par les projets israéliens formulés en 2020, d'une annexion de l’ensemble des colonies de Cisjordanie, de la vallée du Jourdain et du nord de la mer Morte et, à présent, de la bande de Gaza (dont la population serait déportée on ne sait trop où). Dans le même esprit, Israël a modifié sa constitution en défaveur des non-juifs. La discrimination qui existait dans les faits depuis 1948 est désormais inscrite dans la loi : soit l’adoption d’un régime d’apartheid.
Les autorités israéliennes demeurent opposées à toute idée de retour des réfugiés palestiniens. Sur les 920 000 Arabes vivant en Palestine en 1948, 760 000 ont fui. Leurs descendants, au nombre de 5 millions vivent aujourd’hui en Jordanie, au Liban, en Syrie ou dans d’autres parties de la Palestine. Les 160 000 qui sont restés sur place forment aujourd’hui la communauté arabe d’Israël, soit 1,5 million de citoyens israéliens (plus de 20% des citoyens israéliens sont arabes). Cette Journée de la Nakba ( يوم النكبة), chaque 15 mai (c’est-à-dire, l’anniversaire du lendemain de la création d’Israël en 1948), est chômée pour les Palestiniens. Quand ils le peuvent, c’est l’occasion de se rendre en famille sur le site des villages détruits. Quand elles existent encore, on emmène les enfants voir les ruines de la maison familiale, en bravant les autorités qui tentent, depuis 2011, d’interdire ce genre de pèlerinage.
Dans les territoires occupés, c’est chaque année la journée de tous les dangers. En 2022, après le meurtre de la journaliste palestinienne, Shireen Abu Akleh et la perturbation de ses obsèques par la police israélienne, la colère était remontée d’un cran. En 2023, ce sont les projets du gouvernement israélien le plus extrémiste de l’histoire du pays qui suscite le plus d’inquiétudes. Dans les territoires occupés, les manifestants organisent des défilés ou des sit-in, le plus près possible des positions israéliennes. Les soldats ont reçu des ordres de vigilance et de retenue, mais chaque année des incidents graves éclatent faisant des morts et des blessés. Même chose en Jordanie, où la police anti émeute tente avec difficulté d’empêcher les manifestants d’approcher de la frontière.
En 2023, pour marquer les 75 ans de la catastrophe, la Nakba a été célébrée par l’ONU à travers une journée officielle. À l’initiative l’Égypte, de la Jordanie, du Sénégal, de la Tunisie, du Yémen et des Palestiniens, une Journée de la Nakba a été organisée au siège des Nations unies à New York. Sur 193 membres, seuls une douzaine de pays (Israël, l’Australie, l’Autriche, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les États-Unis) ont voté contre et ont refusé d’y participer.
Dix-neuf mois après les massacres du 7-Octobre, commis par le Hamas, la bande de Gaza est presque totalement anéantie par les destructions intensives et systématiques menées par le régime extrémiste de Benyamin Netanyahou. Ce que vivent aujourd’hui, les deux millions d’habitants de ce territoire est bien pire, au point que les accusations de génocides fussent de partout. Dans l’hypothèses où ils parviendraient à fuir, ce qui leur est impossible, ils savent qu’ils perdraient définitivement leur territoire. Ce qu’endure depuis trois-quarts de siècle le peuple Palestinien, n’est qu’une perpétuelle Nakba.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 mai 2025
Réfugiés palestiniens en 1948
Manifestation palestinienne à Berlin (Montecruz Foto, Flickr, Palestine Nakba Day 2015)
14 mai : la fête nationale du Paraguay
Depuis hier, au Paraguay, c’est le Jour de l'Indépendance car il ne faut pas moins de deux jours pour fêter une double indépendance : à l’égard de l’Espagne, le 14 mai 1811, puis de la future Argentine, le lendemain. Car le Paraguay n’était destiné qu’à devenir une simple province argentine.
Au Paraguay, c’est le Jour de l'Indépendance (el Día de la Independencia), il ne faut pas moins de deux jours fériés pour célébrer une double indépendance. En effet, le Paraguay a participé à la lutte contre l’administration espagnole, renversée le 14 mai 1811, après une révolution sans effusion de sang menée par José Gaspar Rodríguez de Francia. Mais, il a aussi a repoussé les troupes argentines envoyées par la Primera Junta de Buenos Aires pour soumettre Asunción. Sans ce sursaut, le pays était destiné à n’être qu’une partie des Provinces Unies du Río de la Plata et plus tard serait devenu une simple province argentine.
L’indépendance du Paraguay a été déclarée le 15 mai 1811. Cependant, il a fallu encore trois décennies au Paraguay pour être reconnu sur la scène internationale. En effet, le chef de la rébellion s’est rapidement imposé comme un dicateur, connu sous le nom de Docteur Francia. Il a conservé le pouvoir pendant près de 25 ans. Aucun congrès ne s'est réuni de 1816 jusqu'à la mort du dictateur. Pour cette raison, au moment même où tous ses voisins déclarent leur indépendance à l’égard de l'Espagne, le Paraguay ne l'a pas fait de manière formelle. Il fallut attendre la loi du 25 novembre 1842 pour que l' Indépendance soit proclamée solennellement.
Tout le pays est en fête pendant ces deux jours commémorant la Révolution de Mai. Les festivités comprennent des défilés dont le plus coloré a lieu à Asunción. Le soir, des feux d'artifice sont tirés. On fait la fête dans les rues. Dans la journée les familles organisent des barbecues ou des pique-niques. On dispute des matchs de football et donne des concerts…
Sur les places autour du Congrès, se tiennent le Salon des Saveurs et l'Expo de l'Artisanat, en accès libre. De son côté, la Maison Musée de l'Indépendance ouvre à 7h00, heure locale, et restera ouverte jusqu'à minuit, d'où partiront à cette heure les membres de l'Association Culturelle Mandu'arã avec les citoyens pour la réédition du premier cri pour la liberté, lancé il y a 214 ans.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2025
La maison-musée de l’Indépendance, d’où sont partis de jeunes révolutionnaires
La Révolution du 14-Mai et le Docteur Francia
13 mai : le soleil de minuit au cap Nord
Aujourd'hui, débute soleil de minuit au Cap Nord (Norvège), si toutefois le beau temps est au rendez-vous... Le soleil ne s’y couchera pas avant le 29 juillet.
Aujourd'hui, débute le soleil de minuit au Cap Nord, en Norvège (71,1° N), si toutefois un ciel dégagé est au rendez-vous... Le soleil ne s’y couchera pas avant le 29 juillet. Au Cap Nord (Nordkapp), le soleil brille plus de 1 800 heures sans se coucher.
Francesco Negri a été le premier voyageur à se rendre au Cap Nord. C'était en 1664. ces dernières années, environ 200 000 touristes s’y presse durant les deux ou trois mois d'été.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2025
12 mai : jour de deuil pour les harkis
Il y a soixante-trois ans, quelques semaines après les accords d’Évian qui mettaient fin à la guerre d’Algérie (18 mars 1962), le gouvernement français décidait d’abandonner les soldats arabo-berbères qui avaient rejoint les rangs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
Il y a soixante-trois ans, quelques semaines après les accords d’Évian qui mettaient fin à la guerre d’Algérie (18 mars 1962), le gouvernement français décidait d’abandonner les soldats arabo-berbères qui avaient rejoint les rangs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie.
Ces supplétifs, appelés harkis, ont été engagés pour diverses raisons, certains de forces, d’autres volontairement, aux côtés des soldats de l'armée française dans la lutte contre les mouvements indépendantistes algériens, essentiellement le FLN dont l'armée l'ALN combattait dans les maquis. Harki est un mot qui vient de l'arabe harka désignant un groupe « en mouvement ».
« Le 12 mai 1962, par un simple télégramme, le gouvernement français scelle le sort de ces hommes et de leurs familles. Ce jour-là, Pierre Messmer, ministre des armées, interdit toute initiative individuelle pour le rapatriement des harkis et menace de sanctionner les militaires qui désobéiraient.
Le 16 mai, Louis Joxe, ministre d’Etat en charge des affaires algériennes, annonce à son tour le renvoi en Algérie des « supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement » (à partir du 20 mai). Il demande « d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure ».
Malgré ces intimidations et cet ultimatum, environ 43 000 personnes arrivent en France grâce au dévouement de militaires français, qui mettent en place des filières semi-clandestines, voire clandestines. Jour après jour, ils accueillent dans les casernes françaises ces hommes dont les autorités civiles ne voulaient plus. Souvent accompagnés de leurs familles, qu’il fallait également protéger des persécutions qu’elles subissaient. » (extrait d’une tribune de descendants de harkis, Le Monde, 12 mai 2021)
Les autorités françaises sont très opposées à l’idée que ces soldats qui ont combattu aux côtés de l’armée française soient exfiltrés vers la France pour échapper au massacre par des membres du FLN. Le 12 mai 1962, en effet, ordre a été donné aux autorités militaires françaises à Alger d'abandonner les harkis et leurs familles à leur propre sort sur le sol algérien. La nationalité française leur est retirée dès le 12 juillet. Et quand finalement, sous la pression de certains militaires, le ministre Pierre Mesmer demande leur rapatriement, c’est le président De Gaulle qui s’y oppose. Des dizaines de milliers d’entre eux seront massacrées au cours des premiers mois d’indépendance de l’Algérie. L’appel du FLN à la vengeance est tel que les massacres incluent parfois des femmes et des enfants. Les historiens estiment à quelque 80 000 à 150 000 le nombre de morts.
Si un certain nombre de harkis ont pu tout de même rejoindre la France avec leur famille, c’est grâce à la désobéissance de militaires qui ont refusé d’abandonner leurs hommes. Ceux arrivés en France sont relégués dans des camps et surveillés. 42 500 harkis, avec leur famille, peuvent s'établir en France métropolitaine sur un nombre total de supplétifs évalué entre 200 000 et 250 000. Quelque 40000 autres parviennent à rejoindre la France par des filières semi-clandestines ou clandestines. Au total, entre 80 000 et 90 000 personnes arrivent en France selon certaines estimations, pour la majorité entre 1962 et 1965.
Les présidents Sarkozy et Hollande ont reconnu la responsabilité du gouvernement français dans « l'abandon » des harkis. Le 20 septembre 2021, le président Macron demande « pardon » aux harkis en reconnaissant leur « singularité dans l'histoire de France ». Chaque 25 septembre des cérémonies ont eu lieu partout en France en hommage aux harkis.
À partir de 2012, à l’initiative d’association locale, des commémorations de l'abandon des harkis sont organisées, un peu partout en France, chaque le 12 mai. Cette Journée de l’abandon n’est pas encore une journée nationale comme le réclament les associations de descendants de harkis.
Avec leurs enfants et petits-enfants, les harkis représentent quelque 600 000 Français.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mai 2025
Unité de harkis - photo : ministère des Armées
11 mai : le Minnesota célèbre son anniversaire
Cet État américain qui a résisté au trulmpisme a été une partie de la vaste Louisiane française vendue aux États-Unis. C’est en 1858, un 11 mai, qu’il est devenu le 32e État de l’Union.
Avant l'arrivée des Européens, le territoire de l'actuel Minnesota était habité par les Dakotas (une tribu sioux originaire de la région) et surtout les Ojibwés (un peuple anishinaabe qui représente aujourd’hui moins de 1% de la population. Les premiers Européens à y poser le pied furent des marchands de fourrures français arrivés en Amérique du Nord au XVIIe siècle. Intégré à la vaste Louisiane, le territoire a été vendu aux États-Unis par Napoléon.
Le territoire du Minnesota fut officiellement formé en mars 1849. Des milliers de colons arrivèrent sur ce territoire peu peuplé pour couper du bois et créer des fermes, et les Dakotas et les Ojibwés furent progressivement contraints de vivre dans des réserves.
En 1857, le Sénat adopta la loi habilitant le Minnesota à élaborer une constitution. La Constitution du Minnesota fut approuvée en octobre 1857 et ratifiée par le Sénat américain le 11 mai 1858, marquant ainsi l'entrée du Minnesota dans l'Union en tant que 32e État, avec Saint-Paul comme capitale, mais Minneapolis s’est imposée comme la plus grande ville. C’est cet anniversaire qui est célébré chaque 11 mai, par une journée commémorative mais le Minnesota Day n’est pas un jour férié.
Bastion des démocrates, le Minnesota est un des rares États américains à avoir résisté par deux fois au trumpisme.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mai 2025
Un timbre émis pour le centenaire du Minnesota.
10 mai : la journée des moulins en Hollande
Au Pays-Bas les moulins de polder ne sont pas qu’une image de carte postale, ils ont véritablement créé le pays, façonné ses paysages en pompant l’eau des marécages au point que près d’un tiers du pays se trouve aujourd’hui au-dessous du niveau de la mer, protégé par des digues. Une journée leur est consacrée.
Au Pays-Bas les moulins ne sont pas qu’une image de carte postale, ils ont véritablement créé le pays, façonné les paysages en pompant l’eau des marécages au point que près d’un tiers du pays se trouve aujourd’hui au-dessous du niveau de la mer, protégés par des digues. Vers 1850, on comptait environ 10 000 moulins en activité aux Pays-Bas. Environ 1 000 d'entre eux sont encore debout. Les moulins à eau ont été remplacés par les stations de pompages qui ouvrent également leurs portes aux visiteurs, comme quelque 800 moulins aujourd’hui, comme autant d’éléments du patrimoine, entretenus par des bénévoles.
Chaque deuxième samedi du mois de mai, depuis 1972, c’est Journée nationale des moulins (Nationale Molendag) et des stations de pompage. Une journée qui, depuis 2009, dure tout le week-end. Cette année, en 2025, c’est l’année du biotope du moulin. Certains moulins à eau s'arrêtent en raison de la baisse du niveau de l'eau, d’autres subissent des dommages à cause des inondations. L’objectif est de garantir leur environnement. Le site officiel.
Le même jour, autre cliché des Pays-Bas, c’est traditionnellement la Journée nationale du cyclisme (Landelijke Fietsdag). Le cyclisme est un élément essentiel de la culture et du mode de vie de ce plat pays. Le pays compte environ 32 000 kilomètres de pistes cyclables, permettant aux citoyens d'accéder à des endroits inaccessibles en voiture.
Le même week-end, au Royaume-Uni, c’est le National Mills Weekend (le week-end des moulins), instauré en 2014. Le site officiel.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 mai 2025
Nationale molendag et Landelijke fietsdag (photo : Marcel Antonisse / Nationaal Archief)