L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
8 mai : le jour où la Corse est devenue française
Dans les milieux nationalistes corses, l’habitude a été prise de venir le 8 mai sur le Ponte Novu (Ponte-Novo) pour jeter des couronnes de fleurs dans le fleuve Golo. Il s’agit d’un hommage aux quelques centaines de partisans de Pascal Paoli tombés il y a 255 ans pour défendre la république indépendante de Corse qui livrait là sa dernière bataille avant l’intégration de l'île à la France.
Depuis quelques années, dans les milieux nationalistes corses, l’habitude a été prise de venir le 8 mai sur le Ponte Novu (Ponte-Novo) pour jeter des couronnes de fleurs dans le fleuve Golo. Il s’agit d’un hommage aux quelques centaines de partisans de Pascal Paoli tombés pour défendre la république indépendante de Corse proclamée en novembre 1755, mais que ses divisions internes et une ultime bataille, ont perdu. Le jour où la France toute entière célèbre la victoire de 1945, c’est une défaite des Corses face aux armée du roi de France, en 1769, qui est commémorée.
La Corse était depuis quatre siècles une possession de la République de Gènes. Sous la conduite de Pasquale Paoli, Babbu di a Patria, une révolution inspirée des idées de Voltaire et Rousseau mais aussi de la naissance d’un sentiment national, a éclaté en Corse et en novembre 1755, une république de Corse est proclamée avec Corte (Corti) pour capitale. Les Génois ne contrôlant plus quelques ports, ont tenté de reprendre le contrôle de l’île qui s’était organisé en État indépendant avec sa constitution et sa monnaie. N’y parvenant pas, Gênes a fini par céder « provisoirement » ses droits sur la Corse à la France qu’elle charge de « pacifier » l’île et est de lui restituer en échange de 40 millions de livres, le paiement de son intervention. Les premières batailles ont tourné en faveur des indépendantistes mais le royaume de France a envoyé de gros renforts, épaulés par des mercenaires prussiens. Les partisans de Pascal Paoli ont finit par être écrasés à la bataille de Ponte Novu, les 8 et 9 mai 1769. Paoli va s’exiler à Londres et la France prendre le contrôle de toute l’île qui devient une province française en 1770.
C’est un jour sombre pour les nationalistes corses qui est marqué aujourd’hui. Les représentants des principaux partis nationalistes sont présents à la commémoration de la bataille de Ponte Novu, mais aussi de nombreux jeunes qui s’intéressent à leur histoire nationale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mai 2024
Pascal Paoli à la bataille de Ponte Novu, 1769, œuvre de Henry Benbridge
Le fameux pont, théâtre de la bataille du 8-9 mai 1769. Ce n’est pas lors de cet affrontement que ce pont génois fut détruit mais en septembre 1943, lors de la retraite de l'armée allemande vers Bastia.
7 mai : les Vietnamiens célèbrent leur victoire de Dien Bien Phu
Les Vietnamiens célèbrent le 70e anniversaire de leur victoire sur les forces françaises, le 7 mai 1954, une étape déterminante vers l’indépendance du pays. Pour la première fois la France, représentée par Sébastien Cornu, ministre de La Défense, est invitée officiellement à la cérémonie.
Le Jour de la victoire de Dien Bien Phu (Ngày Chiến thắng Điện Biên Phủ) est observé au Vietnam le 7 mai. Il célèbre la victoire du Vietnam sur les forces françaises en 1954, une étape déterminante vers l’indépendance.
En 1945, le Vietnam avait déclaré son indépendance à l’égard de la France, ce que malheureusement Paris n’avait pas accepté, préférant s’engager dans une guerre d'Indochine. Celle-ci avait officiellement débuté le 19 décembre 1946, bien que les combats entre les forces du Viet Minh et leurs adversaires français eussent commencé dès septembre 1945.
Sous-estimant la capacité de leurs adversaires, les Français se sont laissé encercler dans une cuvette. À partir du 13 mars 1954, ils ont été assiégés par le Viet Minh qui a coupé tout ravitaillement et bombardé les positions françaises en une série d'assauts. L'assaut massif final contre ce qui restait des unités françaises a eu lieu le 7 mai 1954. La garnison est tombée et la bataille de Dien Bien Phu a abouti à une défaite complète de la France. Peu de temps après, un nouveau gouvernement français, sous la conduite de Pierre Mendes-France, acceptera le retrait d'Indochine.
La victoire du Viet Minh à la bataille de Dien Bien Phu va déboucher sur la signature des accords de Genève qui mettent fin à la guerre et divisent le Vietnam au 17e parallèle, pour quelques années...
En France, cette défaite reste le symbole d’une guerre à la fois meurtrière, destructrice et parfaitement inutile. Pour le 70e anniversaire, le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, a été invité par le Vietnam aux commémorations de la bataille. Cette invitation officielle faite au gouvernement Français, est une première. La visite du site par le président Mitterrand, en 1993, avait été qualifiée à l’époque de simple voyage privé.
Hier, une cérémonie a eu lieu au mausolée du président Hô Chi Minh, à Hanoï, ainsi qu’au Mémorial dédié aux Héros morts pour la Patrie, situé dans la rue Bac Son.
La bataille racontée par les Vietnamiens.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 mai 2024
6 mai : le Liban commémore ses martyrs d’un autre temps
La fête des martyrs du Liban commémore la pendaison, à Beyrouth, de six nationalistes libanais, le 6 mai 1916 sur les ordres du pouvoir ottoman. La date a permis ensuite une union sacrée de tous les Libanais contre les Français. Une concorde qui n’a duré q’un temps…
Chaque 6 mai, sur la place des Martyrs (ساحة الشهداء), la place emblématique du centre de Beyrouth, des représentants des autorités viennent déposer des couronnes de fleurs au pied des statues occupant le centre de cet espace témoin des tragédies vécues par le Liban. Pendant la guerre civile, la place était traversée par une ligne de démarcation entre deux camps ennemis et le groupe de statues symbolisant les martyrs de l’indépendance a été maintes fois mitraillé. Car ces martyrs ne sont pas ceux de la guerre civile qui a fait plus de 200 000 morts entre 1975 et 1990, ni ceux de Sabra et Chatila, en 1982, ou de Cana, en 1996, ni bien sûr les victimes de l’explosion du port, en 2020, et de l’incurie du régime.
En vérité, la fête des martyrs (عيد الشهداء) commémore la pendaison de six nationalistes libanais sur la place des Canons (l’ancien nom de la place des Martyrs), le 6 mai 1916 sous les ordres de Jamal Pacha, qui représentait à Beyrouth le pouvoir ottoman. L’insurrection avait été encouragée par les Français dans le but d’affaiblir l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne pendant la Grande Guerre. Mais elle avait pour origine la famine qui provoquait des dizaines de milliers de mort au Liban, en raison du blocus maritime mis en place par les Français et les Britanniques, aggravé par les réquisitions de denrées alimentaires opérées par les Ottomans ainsi qu’une invasion de sauterelles. Un tiers de la population y perdit la vie, la mémoire de cette tragédie a été longtemps occultée au profit de la glorification des héros de la lutte pour l’indépendance que, pourtant, le sacrifice des martyrs de 1916 n’a pas permis d’obtenir.
Car le Liban, tel qu’il a été voulu par la France, est demeuré sous statut d’occupation française jusqu’en 1943. Et la commémoration du 6 mai, qui ne fut acceptée par la puissance mandataire qu’en 1937, a été une journée pour réclamer une véritable indépendance. D’abord boudée par le camp chrétien, la fête du 6 mai a peu à peu rassemblé toutes les obédiences libanaises, les communistes y compris. Le 6 mai 1944, le président maronite Béchara el-Khoury, le président du Conseil sunnite Riad el-Solh, les chiites, les druzes, les Arméniens, les najjadah et les phalanges… tout le monde participait à la première commémoration du Liban indépendant. Cette concorde en mémoire des luttes pour l’indépendance, ne durera qu’un temps.
Aujourd’hui, toutefois, l’attention est avant tout portée sur les « martyrs » des bombardements israéliens au sud du Liban : hier encore, la mort d’un couple et de ses deux enfants, dans le village de Mays al-Jabal. Même si les Libanais ne font pas tous bloc derrière le Hezbollah, l’émotion est forte dans tout le pays. En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 390 personnes, parmi lesquelles 255 combattants du Hezbollah et plus de 70 civils, ont été tuées au Liban.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 mai 2024
5 mai : au Japon, c’est la journée des enfants
Aujourd’hui, c’est Kodomo no hi, la Journée des enfants au Japon. Une fête traditionnelle ancienne qui clôt chaque année une série de jours fériés appelée la Golden week.
C’est Kodomo no hi (子供の日), la Journée des enfants. Cette fête traditionnelle, appelée autrefois Tango no Sekku (端午の節句), était autrefois dédiée aux seuls garçons. Une autre fête s’adresse aux filles : Hina matsuri (雛祭り), le 3 mars. Ce sont deux fêtes saisonnières, celle des garçons avait lieu le cinquième jour du cinquième mois lunaire, comme la fête des bateaux dragon en Chine. Mais quand le Japon a adopté le calendrier grégorien, elle a été placée le 5 mai (5-5). En 1948, son nom a changé et elle est devenue la fête nationale de tous les enfants. Le Kodomo no hi clôt chaque année une série de jours fériés appelée la Golden-week.
La Journée des enfants est également appelée Fête des bannières en raison d'une tradition qui consiste à faire voler les manches à air koinobori (鯉幟) en forme de carpe. En japonais, la carpe ( koi ) est un symbole de force, de détermination, de courage. Dès le 4 mai, les familles japonaises installent un koinobori, un pour chaque enfant (ou pour chaque fils dans les familles les plus conservatrices).
Jadis, cette fête des garçons avait une tonalité guerrière. dans les familles de samouraïs, on offrait au petit garçon une partie de sa future armure. Aujourd’hui, certains ont conservé l’usage d’offrir un mini casque traditionnel appelé kabuto (兜, 冑).
Le 5 mai japonais, fête saisonnière, est aussi la « Fête de l'Iris ». Jadis, à cette saison, on dormait avec des feuilles d’iris sous leurs oreillers pour éloigner les mauvais esprits. On croyait que les iris avaient des pouvoirs spéciaux et que les dieux les utilisaient comme repères.
Les plats traditionnels de cette journée du 5 mai sont le Kashiwa mochi (かしわ餅) : gâteaux de riz fourrés à la pâte de haricots rouges et enveloppés dans des feuilles de chêne Kashiwa) et le chimaki (粽) : raviolis sucrés à base de farine de riz et enveloppés dans des feuilles de bambou ou, bien sûr, d’iris.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mai 2024
4 mai : la Lettonie fête le rétablissement de son indépendance
Ce samedi 4 mai, on célèbre le 34e anniversaire de l’annonce du rétablissement de l'indépendance de la république de Lettonie. C’est l’une des deux journées patriotiques importantes du pays, avec le 18 novembre. Deux dates en rupture avec son histoire soviétique. C’est aussi un week-end de trois jours, bienvenu avec l’arrivée du printemps.
Ce samedi 4 mai, on célèbre le 34e anniversaire du rétablissement de l'indépendance de la république de Lettonie. Les Lettons tiennent tout particulièrement à ce que la proclamation d’indépendance prononcée par le Soviet suprême de Lettonie le 4 mai 1990 soit considéré comme une restauration. Car ils insistent sur le caractère illégal de l’occupation militaire soviétique du 17 juin 1940, suivie un mois plus tard par de fausses élections entérinant la disparition de la république de Lettonie fondée le 18 novembre 1918. L'indépendance totale ne sera, en fait, rétablie que le 21 août 1991, après la fin d’une période de transition. Mais le 4-Mai, célébré sous le nom de Jour de la Restauration de l'Indépendance (Neatkarības atjaunošanas diena), est un jour férié majeur pour les Lettons.
Les festivités de ce 34e anniversaire commencent à 10h30 par une cérémonie solennelle de dépôt de fleurs au Monument de la Liberté, à Riga . De 12h à 13h30, un défilé de fanfares scolaires dédié au Jour de l'Indépendance se déroule sur la place Brīvības .
Puis, de 13h00 à 20h00, un rassemblement de personnes portant le costume national a lieu à Rātslaukum, dans le vieux Riga, accompagné d’un concert festif. À partir de 13h20, une procession festive suit l'itinéraire Kalķu iela - Brīvības laukums, pour, à nouveau, déposer des fleurs au Monument de la Liberté. Pour l’occasion, tout le monde est invité à porter le costume national en l'honneur de la Lettonie.
Ce même jour se déroule la Journée des forces armées nationales (Nacionālo bruņoto spēku diena) qui cette année a lieu à Rezekne. Traditionnellement, le 4 mai, les Forces armées nationales organisent un défilé militaire dans l'un des lieux historiques de Lettonie. L'année dernière, l'événement avait eu lieu à Alūksne, en Vidzeme, mais cette année, l'honneur d'accueillir l'événement revient à Rezekne, en Latgale.
L'événement débute à 9h00 avec un service dans la cathédrale catholique romaine du Très Sacré-Cœur de Jésus, à Rezekne, suivi, à 11h. d’un défilé militaire des forces armées lettones et étrangères, des gardes-frontières de l'État, du service national d'incendie et de secours, de la police… Une cérémonie est prévue au d'État et de la Jeune Garde au Monument de la Libération de Latgale « Unis pour Lettonie ".
Comme cette année, le 4 mai tombe un samedi, lundi sera férié et chômé, ce qui offre aux Lettons un week-end de trois jours alors que le printemps pointe son nez. Ce samedi est presque estival, mais ce sera moins le cas lundi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mai 2024
Le le 4 mai 2002, (de gauche à droite) : Indulis Bērziņš (alors ministre des Affaires étrangères), Jānis Straume (alors président de la Saeima), Vaira Vīķe-Freiberga (alors président de la République) et Andris Bērziņš (alors Premier ministre) déposent des fleurs au Monument de la Liberté, à Riga, lors des célébrations du 4 mai.
3 mai : les Japonais en vacances fêtent leur constitution
La Journée de la constitution ou Kenpō kinen bi rend hommage à la loi fondamentale japonaise adopté en 1947.
La Journée de la constitution ou Kenpō kinen bi (憲法記念日) est un jour férié qui n’a pas un grand retentissement dans le pays, mis à part une journée porte ouverte de la Diète (le parlement japonais) et quelques discours officiels retransmis à la télévision. Elle n’est pas oubliée pour autant car cette journée fériée s’inscrit dans la Golden week, une série de jours chômés qui permet chaque année aux Japonais de prendre des vacances de printemps.
La constitution de l'État du Japon (日本国憲法, Nihon-koku kenpō), votée le 3 novembre 1946 et entrée en vigueur le 3 mai 1947. Elle est en partie inspirée par le travail de Douglas MacArthur alors commandant suprême des forces d'occupation alliées au Japon. La préoccupation de l’époque était de prendre le contrepied du régime belliqueux et autoritaire qui régnait au japon jusqu’en 1945. Les Japonais s’en sont, depuis, parfaitement accommodé. C’est un des fondements du pacifisme japonais.
Cette constitution est une rare au monde à ne jamais avoir été modifié même si Shinzō Abe, le très nationaliste premier ministre du début du XXIe siècle avait tout fait pour la réformer, mais sans y parvenir. Son projet principal était de réécrire son article 9 rédigé comme suit :
« Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l’ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux.
Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l’État ne sera pas reconnu. »
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mai 2024
Un fragment de l’original de la constitution japonaise.
3 mai : la journée du panturquisme, vitrine du nationalisme turc le plus controversé
Chaque 3 mai, tout ce que la Turquie compte de militants de l’extrême droite nationaliste célèbre la Journée du turquisme. Le 3-Mai est aussi célébré, de manière plus folklorique, dans certains cercles politiques et culturels des Balkans à l’Asie centrale, en passant par le Caucase.
Cette manifestation annuelle rassemble toute l’extrême droite nationaliste turque, notamment les membres des milices fascistes et racistes que sont les Loups gris.
L'idéologie du panturquisme a commencé à émerger dans la seconde moitié du XIXe siècle parmi les intellectuels turcs de l'Empire ottoman et de l'Azerbaïdjan, ce dernier faisant alors partie de l'Empire russe. L'un des éminents idéologues du panturquisme de la première moitié du XXe siècle était l'auteur utra-nationaliste turc, Hüseyin Nihal Atsiz, un admirateur du nazisme. Ce dernier critiquant la politique étrangère de la Turquie, notamment ses relations avec l’URSS, a fini par accuser directement certains membres du gouvernement turc de travailler pour Moscou. Le romancier Sabahattin Ali, qu'Atsız accuse de trahison, a porté plainte contre lui. Lui-même, Nihal Atsız et quelques autres militants nationalistes comme Zeki Velidi Togan, Nejdet Sançar et Reha Oğuz, ont été arrêtés et incarcéré à la prison militaire de Tophane (Istanbul). Lors de la deuxième séance du tribunal chargé de les juger, le 3 mai 1944, un groupe de nationaliste est venu manifester devant le tribunal pour les soutenir. L’année suivante, le 3 mai, Atsiz et d'autres nationalistes qui étaient toujours détenus dans une prison militaire ont célébré l'anniversaire de cette manifestation et l’habitude fut conservée, à tel point que le 3 mai a été déclaré Journée du turquisme (Türkçülük Günü).
Ce courant de pensée est représenté au parlement par Le Parti d’action nationaliste (Milliyetçi Hareket Partisi ou MHP), ainsi que le Bon Parti (İyi Parti). Deux formations qui représentent chacune environ 10% de l’électorat. La journée du 3-Mai est aussi célébrée par certains courants de l’AKP (le parti islamiste au pouvoir) et, bien sûr, les membres des Foyer turcs (Türk Ocakları).
Le turquisme est l'un des courants de pensée qui a émergé au dernier siècle de l'Empire ottoman et a constitué l'une des philosophies fondatrices de la République de Turquie. Certes Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République de Turquie, avait dit un jour « Le père de mon corps est Ali Rıza Efendi, le père de mes sentiments est Namık Kemal, le père de mes idées est Ziya Gökalp ». Ce dernier, Ziya Gökalp, est un des principaux promoteurs du pantouranisme, visant à rassembler tous les peuples de culture turque des Balkans à la Chine. Mais sa vision était avant tout culturelle et non raciste comme c’est de cas, pour l’essentiel de la mouvance nationaliste turque du XXIe siècle.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 mai 2024
Manifestation des Loups gris à Ankara, un 3 mai
Le signe de ralliement des loups gris. En médaillon, Alparslan Türkeş (1917-1997), le fondateur du Parti d'action nationaliste.
Militants nationalistes azéris devant le mausolée d’Atatürk à Ankara
2 mai : la Pologne fête sa diaspora et son drapeau
Cette journée qui fait un pont entre deux jours fériés est à la fois la fête du drapeau national et celle de la diaspora, en particulier aux États-Unis où les festivités sont nombreuses.
Cette journée n’est pas fériée même si beaucoup de Polonais la prennent en congé car elle est située entre deux jours fériés : le 1er mai et la fête nationale polonaise qui sont deux jours chômés en Pologne.
En 2004, en vue du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Parlement a institué une Journée du drapeau polonais (Dzień Flagi Polskiej) afin de commémorer le jour où des soldats polonais ont placé leur drapeau national sur la colonne de la victoire (Siegessäul) à Berlin ainsi que sur le Reichtag. L'Armée rouge et l'Armée populaire polonaise ont, ensemble, occupé Berlin après de violents combats contre les nazis allemands. À l’époque communiste, le drapeau polonais était, chaque année, arboré ce jour-là afin d’éviter qu’il ne soit brandi le 3 mai, dont la commémoration a été interdite de 1947 à 1990.
En 2002, le Parlement polonais (Sejm) avait aussi créé une Journée de la diaspora polonaise (Dzień Polonii i Polaków za Granicą , littéralement « la Journée de la diaspora polonaise et des Polonais à l'étranger »). Cette fête est célébrée dans toute la diaspora, en particulier aux États-Unis où vit la plus grandes communautés polonaises, mais aussi au Royaume-Uni, en Allemagne, au Brésil, en Biélorussie, en France, au Canada et en Israël (principalement des Juifs polonais et des membres de leurs familles venus en Israël sous la loi du retour)... Cette fête est relativement récente alors que le drapeau de la Pologne qui date du XIXe siècle, a été officiellement adopté en 1919.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er mai 2024
Berlin, le 2 mai 1945
1er mai : la Journée des travailleurs
Pourquoi le 1er mai ? Aux États-Unis c’était la date de renouvellement des contrats d’embauche, donc l’occasion de formuler des réclamations, qui pouvait prendre localement un tour dramatique… Paradoxalement, cette journée n’est pas fériée dans ce pays.
Pourquoi le 1er mai ? Aux États-Unis, c’était la date de renouvellement des contrats d’embauche, donc l’occasion de formuler des réclamations, ce qui pouvait prendre localement un tour dramatique comme à Chicago en 1886. Le même drame se reproduit en France, le 1er mai 1891, à Fourmies, où la police tire sur la foule des manifestants, faisant 9 morts. En France, dès 1905, la CGT prend la direction du 1er mai, organisant des défilés en province, plus difficilement à Paris, très contrôlée par la police. La date sera ensuite récupérée par les régimes communistes qui en font la principale célébration de l’année. Quant au Vatican, pour pas être en reste, il a instauré une fête de la Saint-Joseph, patron des travailleurs, qui tombe le 1er mai.
Au Royaume-Uni et en Irlande, le jour férié dédié aux travailleurs est toujours placé un lundi, le 3 mai cette année. Même chose aux États-Unis et au Canada où la fête du travail sera le 6 septembre en Australie, le 4 octobre dans plusieurs États, d’autres l’ont célébré le 1er ou le 15 mars ; en Nouvelle-Zélande, ce sera le 25 octobre... Dans ces pays, pas de manifestations syndicales massives, mais l’assurance d’un week-end prolongé, ce qui n’est pas toujours le cas des pays restés fidèles au 1er mai si celui-ci tombe un samedi, comme cette année, ou un dimanche.
Ce jour n’est pas férié au Danemark ni au Pays-Bas et dans la plupart des cantons suisses (sauf Bâle, Fribourg, Schaffhouse, Soleure, Tessin, Thurgovie et Zurich) ; ni non plus au Japon, en Israël, à Taïwan, en Corée du Sud... mais les manifestations sont nombreuses, traditionnellement, au Japon ce jour-là, sauf cette année pour cause de pandémie galopante dans l’archipel. Enfin, Ouzbékistan et Turkménistan, bien qu’héritiers de l’URSS où le 1er mai était une célébration importante, ont aboli cette date comme jour férié.
Quant au Vatican, il avait lui aussi fait du 1er mai, la fête des travailleurs, en plaçant astucieusement ce jour-là une fête de la Saint-Joseph, le patron des… travailleurs.
En France, en contrepoint aux traditionnels défilés syndicaux de la gauche, l’extrême droite lepéniste a instauré (à partir de 1988) un rassemblement du 1er mai, autour de la figure du Jeanne d’Arc, jusque-là célébrée le 8 mai, au prétexte de saluer la libération d’Orléans, le 1er mai 1429. Cette année le rassemblent de la place des Pyramides a été troqué par un meeting électoral à Perpignan, un de ses fiefs politiques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
30 avril : la réunification du Vietnam
Le 30 avril est un jour férié au Vietnam connu sous le nom de Jour de la Libération ou Jour de la Victoire. Il commémore la chute de Saigon, la fin de la guerre du Vietnam et la réunification du pays.
Les rues du Vietnam sont pavoisée d’un drapeau rouge à étoile jaune. Le 30 avril est un jour férié connu sous le nom de Jour de la Libération, Jour de la Réunification (Ngày thống nhất) ou Jour de la Victoire (Ngày Chiến thắng). Il commémore la chute de Saïgon, la fin de la guerre du Vietnam et le début de la période de transition vers la réunification du pays en 1975. Le nom officiel de la célébration est Journée de libération du Sud pour la réunification nationale (Giải phóng miền Nam, thống nhất đất nước).
Le 30 avril 1975, les forces nord-vietnamiennes s'emparaient de Saigon, la capitale du Sud-Vietnam. Après avoir hissé leur drapeau sur le palais présidentiel, les forces communistes ont renommé Saïgon, Hô Chi Minh Ville. Cet événement marqua la fin de la guerre. La réunification officielle du Vietnam aura lieu le 2 juillet 1976.
Au Vietnam, le Jour de la Réunification est marquée par des événements spéciaux organisés à cette date ou aux alentours de cette date.
Pour la diaspora vietnamienne, c’est au contraire une journée de deuil dédiée à ceux qui ont dû fuir le pays après la chute de Saigon et l'établissement du régime communiste. Ils l’appellent Journée nationale du ressentiment (Ngày quốc nhục), Journée nationale de la honte (Ngày quốc nhục) ou Avril noir (Tháng tư đen).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 avril 2024
La prise du palais présidentiel
29 avril : le jour où les Japonais honorent un criminel de guerre
Le 29 avril, au Japon, c’est le Jour de l’ère de Showa, une période qui va de 1926, année de l’avènement de Hiro Hito à sa mort en 1989. C’est aussi le premier jour de la Golden Week, période de congés tant attendue par les Japonais.
Le 29 avril, c’est le Jour de l’ère de Showa, ou Shōwa no hi (昭和の日) une période qui va de 1926, année de l’avènement de Hiro Hito à sa mort en 1989. Le jour est férié depuis 1985. Le 29 avril est l’anniversaire de l’empereur Hiro Hito, né en 1901. Il est l’un des grands criminels de la Seconde Guerre mondiale. Il fut épargné par les Américains qui l’ont laissé sur le trône dépouillé de tous ses pouvoirs. Seuls son premier ministre, Hideki Tojo, et quelques hauts dignitaires furent condamnés à mort et exécutés. Chaque année, au Japon, des manifestants dénoncent cette célébration du personnage qui a mené le Japon et l’ensemble de l’Extrême-Orient, au désastre.
De 1989 à 2006, le 29 avril avait été instituée fête de la verdure (Midori no hi, みどりの日) car l’empereur s’intéressait à la botanique. Mais cette fête ayant été déplacée au 4 mai, le 29 avril ne fait plus, aujourd’hui, référence qu’à l’empereur Hiro-Hito. D’où la colère d’une partie de l’opinion publique qui préférait la référence à la nature. Des militants manifestent ce jour-là contre le 4-29. D’autres, au contraire, se félicitent simplement d’être en congés ce jour-là.
Le 29 avril est en effet le premier d’une série de jours fériés que l’on appelle la Golden Week (ゴールデンウィーク) et que les Japonais attendent chaque année avec impatience. Lors de cette « semaine dorée » qui comprend quatre jours fériés répartis entre le 29 avril et le 6 mai, les écoles et les universités sont fermées, les entreprises tournent au ralenti et les routes aussi bien que les gares sont encombrées car les Japonais en profitent pour prendre plusieurs jours de congé.
Selon les autorités, conscientes de l’ambiguïté de ce jour férié, Shōwa no hi est avant tout une journée pour réfléchir à l’Histoire du pays, à son redressement après une période terrible, et à son avenir. Il est important que chacun se souvienne de l’ère Showa afin d’éviter que les différents événements ne soient oubliés et d’encourager l’élan en faveur de la paix.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 avril 2024
Manifestation l’opposant à la célébration de Hiro Hito, à Tokyo, en 2016
Troupes japonaises, drapeau japonais impérial et drapeau nazi
Hiro Hito, photo officielle (détail)
28 avril : la fête du peuple sarde, souvenir d’une émancipation ratée
La fête de la Sardaigne commémore les Vêpres sardes. Ce soulèvement des Sardes contre la Maison de Savoie à la fin du XVIIIe siècle n’aboutira pas à l’émancipation de l’île. Mais sa célébration fait figure aujourd’hui de fête nationale sarde.
C’est la trentième édition de la fête de la Sardaigne (Sa die de sa Sardigna). Elle a été instituée pour commémorer les Vêpres sardes, un soulèvement des Sardes contre la Maison de Savoie à la fin du XVIIIe siècle.
La Sardaigne appartenait depuis 1720 au royaume de Piemont-Sardaigne sur lequel régnait la Maison de Savoie. Celle-ci était rentrée en guerre contre la France révolutionnaire. En 1793, les Sardes repoussent avec succès une flotte française qui tente de conquérir l'île. Ils espéraient que cette victoire amènerait le roi à reconnaître leurs griefs. Ils exigeaient, entre autres, que la plupart des postes soient réservés aux locaux et que des représentants sardes soient envoyés au parlement de Turin. C’est le refus catégorique du roi Victor Amédée III opposé à toutes ces demandes qui entraîna une rébellion appelée les Vêpres sardes (Vespri sardi).
La rébellion dura trois ans entre 1793 et 1796, mais son événement le plus important eut lieu le 28 avril 1794. C’est la date qui a été retenue, en 1993, pour célébrer la lutte des Sardes pour leur indépendance (la Sarda Rivolutzione). Ce jour-là, deux avocats avaient été arrêtés à Cagliari et accusés de sédition. En réponse, les habitants capturèrent tous les fonctionnaires et soldats piémontais soit plus de 500 personnes, puis les mirent sur un bateau pour les renvoyer sur le continent. L’épisode est connu sous le nom de “sa dii de s'aciappa”. Comme beaucoup d'entre eux avaient enfilé des habits locaux pour se fondre dans la foule, toute personne soupçonnée d'être originaire du continent italien se voyait demander par la population de dire « nara cixiri » (pois chiche, en sarde). La prononciation du mot révélait inévitablement l’origine de la personne.
Les villes de Sassari et d'Alghero emboîtèrent bientôt le pas et le soulèvement mené par Giovanni Maria Angioy se répandit dans toute l'île. Ses principaux objectifs étaient de mettre fin au féodalisme sur l’île et de déclarer une république de Sardaigne. Celle-ci n’existera pas.
La Maison de Savoie a fini par mater la révolte, aidée par la France, avec laquelle elle s’était réconciliée. La Sardaigne sera ensuite intégrée à l’Italie. Faute d’indépendance, elle dispose aujourd’hui d’un statut d’autonomie.
En 1993, pour le bicentenaire, le gouvernement de la région autonome de Sardaigne a déclaré le 28 avril, fête nationale de la Sardaigne. Cette Journée de la Sardaigne est marquée par divers événements festifs commémorant le soulèvement de Cagliari. Ce jour-là les écoliers et lycéens n’ont pas classe.
Aujourd’hui, à 10h30, dans la salle du Conseil Régional de Cagliari, les étudiants de l'Institut polyvalent de Cabras et de l'Institut global de Sant'Antioco doivent prendront la parole. La célébration sera ouverte par le Premier ministre sarde, Piero Comandini, suivi des salutations du sénateur Marco Meloni, commissaire du Sénat de la République et délégué du président du Sénat. Ensuite, le groupe musical de la Brigade Sassari chantera l'hymne officiel de la Région Sardaigne Procurade 'e modéréere.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 avril 2024
La fête du peuple sarde en 2019 dans la ville d'Amaretti
27 avril : l'Afrique du Sud célèbre une démocratie qui n’a pas tenu ses promesses
Le jour est férié en Afrique du Sud, en mémoire des premières élections démocratiques, le 27 avril 1994. Trente ans après, même si une bourgeoisie noire a émergé, les contrastes économiques sont toujours aussi criants que sous l’apartheid. Au point qu’en contrepoint à la Journée de la liberté (Freedom Day), une UnFreedom Day est célébrée en parallèle, pour crier que la misère ne permet pas de profiter de la liberté.
Le jour est férié en Afrique du Sud, en mémoire des toutes premières élections démocratiques en Afrique du Sud, le 27 avril 1994. Ce jour-là, il y a 30 ans, 16 millions d’électeurs noirs (sur 22 millions) votaient pour la première fois. Ces premières élections démocratiques marquaient l’abolition de la politique d’apartheid instaurée en 1948. Antérieurement dans certaines parties du pays (la colonie du Cap), des hommes noirs ayant un certain niveau d’éducation avaient eu le droit de vote. Celui-ci leur avait été confisqué en 1948 par la minorité blanche qui a imposé sa dictature.
L’ANC (Congrès national africain) remporta 252 sièges sur 400 dans la nouvelle Assemblée et la majorité des suffrages dans sept des neuf nouvelles provinces. Nelson Mandela est devenu le premier président noir d’une Afrique du Sud, désormais démocratie multiraciale. Contrairement aux craintes de violences politiques, l'élection s'est déroulée dans une ambiance festive. C’était la fin de plus de trois cents ans de colonialisme, de ségrégation raciale au profit des Européens et de leurs descendants.
L’ambiance de cet anniversaire est un peu désenchantée car les élections du 29 avril 2024, pourraient mettre un terme au pouvoir sans partage de l'ANC.
Le 27-Avril est le Jour de la Liberté (Freedom Day ou Vryheidsdag), il est férié depuis 1995. La Journée de la liberté honore ceux qui se sont battus pour la libération du pays, ainsi que les nombreux hommes et femmes qui ont souffert d'incarcération, de bannissements et de torture au nom des opprimés pendant l'apartheid.
En parallèle est célébré le UnFreedom Day (Journée de la non-liberté), un événement annuel non officiel coïncidant avec la Journée de la liberté du 27 avril. Lancée en 2005 par Abahlali baseMjondolo à Durban, la journée a pour but de démontrer que les pauvres ne sont toujours pas libres en Afrique du Sud et de célébrer la force croissante des mouvements de lutte. Tant que la majorité noire en Afrique du Sud vivra dans la pauvreté, a fait valoir Abahlali, la liberté n'est pas une réalité en Afrique du Sud. Chaque année, des manifestations ont lieu dans des régions différentes, toujours sous la conduite d’Abahlali. En 2024, la première marche a lieu à Durban, partant de la fontaine Curries pour se terminer à l'hôtel de ville. Les deuxième et troisième marches ont lieu à Volksrust, Mpumalanga et à Germiston sur l'East Rand.
Trente ans après l’instauration de la démocratie, le taux de chômage de 32 %, est un des plus élevés au monde ; plus de 16 millions de Sud-Africains (sur 60 millions) dépendent des allocations sociales mensuelles pour survivre.
Même si une bourgeoisie noire a émergé, les contrastes économiques sont toujours aussi criants que sous l’apartheid. Sandton, une banlieue aisée de Johannesburg, qui abrite de de luxueuses maisons, est un exemple de la réussite économique dont jouit une minorité (blanche) de la population du pays. Situé à quelques kilomètres de Sandton, le township (bidonville) d'Alexandra, est le reflet frappant des conditions de vie de la majorité noire du pays, majoritairement pauvre, où les eaux usées des canalisations éventrées coulent dans les rues et les déchets non collectés s'entassent sur les trottoirs. Cette situation est le fruit de décennies de gabegies et de détournement d’argent public. L’ANC qui a perdu le soutien de la majorité de la population est aujourd’hui en passe de perdre le pouvoir.
Les quelque 27,5 millions de Sud-Africains inscrits doivent voter le 29 mai 2024 pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 avril 2024
Amabuto parade dans le cadre de UnFreedom Day à Durban. Photo : Rajesh Jantilal
25 avril : le jour de la libération du Sinaï
C’est l’anniversaire de la libération du Sinaï. La péninsule a été occupée par Israël de 1967 à 1982. Chaque année, les Égyptiens célèbrent sa restitution après sept ans de négociations diplomatiques.
C’est la Journée de la libération du Sinaï. La péninsule a été occupée par Israël de 1967 à 1982, à la suite de la guerre des Six-Jours, soldée par une défaite de l’"Égypte. Chaque année, les Égyptiens célèbrent sa restitution après sept ans de laborieuses négociations.
Ce jour Anniversaire de la libération du Sinaï (الذكرى السنوية لتحرير سيناء) rappelle le 25 avril 1982 quand l'Égypte a récupéré le territoire du Sinaï et le retrait du dernier soldat israélien de la ville de Taba en 1988. Cela s'est fait conformément au traité de paix international de 1979 et au règlement des longs différends diplomatiques. Ce jour-là, les Égyptiens rendent hommage aux officiers et soldats égyptiens des forces armées égyptiennes et à leurs sacrifices qui ont conduit à la reprise du Sinaï de l'occupation.
Cette journée est également consacrée à la célébration de la beauté du Sinaï qui abrite de nombreuses villes touristiques comme Charm el-cheikh et Dahab le long de la Riviera égyptienne de la mer Rouge, qui sont des destinations populaires pour les Égyptiens et les touristes étrangers.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 avril 2024
Place du drapeau à Taba, où l'ancien président Mohammed Hosni Moubarak a hissé le drapeau après le retour de Taba à la souveraineté égyptienne, en 1988.
25 avril : les Italiens fêtent l'anniversaire de la libération
Le 25 avril 1945, la résistance lançait une offensive générale qui permit de libérer Milan et Turin, de l’occupant nazi et du contrôle de ses alliés fascistes, alors que les forces alliées avançaient dans la plaine du Pô. La commémoration de la libération fait néanmoins, chaque année, l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite… Et, depuis 2022, pour la première fois, l’Italie est dirigée par des héritiers des vaincus de 1945...
Chaque année, la commémoration du 25 avril est sujette à débat. Depuis quelques années, elle fait l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite qui y voient un clivage inutile. Aujourd’hui, c’est la Festa Della Liberazione, le jour est férié pour une célébration qui mobilise principalement les villes du nord de l’Italie.
Le 25 avril 1945, la résistance lançait une offensive générale qui permit de libérer Milan et Turin, de l’occupant nazi et du contrôle de ses alliés fascistes, alors que les forces alliées avançaient dans la plaine du Pô. L’Italie était réunifiée. Depuis la chute du régime de Mussolini, le 25 juillet 1943, l’Italie était coupée en deux : un régime sous tutelle anglo-américaine au Sud ; une république fantoche repliée sur la localité de Salò et dirigée par les fascistes les plus radicaux rassemblés autour du Duce, mais sous la tutelle de l’Allemagne nazie qui avait envahi le nord de l’Italie. Le 25 avril est fêté comme une libération à la fois du fascisme et du nazisme par toute l’Italie.
À Rome le Président vient déposer une gerbe sur le monument du soldat inconnu. Mais certains voudraient effacer ce souvenir qui à leurs yeux valorise trop le combat de la gauche contre le fascisme, pour le remplacer par une commémoration du 18 avril 1948, premier scrutin démocratique de l’Italie (et surtout la victoire électorale de la Démocratie chrétienne face à la gauche).
On célèbre aussi le 25 avril avec des drapeaux et des chansons partisanes en commençant par Bella Ciao. Pour participer à la fête virtuelle, suivez le mots-dièse : #iorestolibera #iorestolibero
La situation est un peu particulière aujourd’hui, car le gouvernement italien est, depuis 22 octobre 2022, dirigé par Gorgia Meloni, héritière politique lointaine des vaincus de 1945. Elle s’est longtemps affichée comme une nostalgique de l’Italie de Mussolini. Les néofascistes tentent de profiter de la situation pour saboter la fête de la libération du 25 avril. Chaque année, à l’approche du 25 avril, des symboles fascistes et même des croix gammées prolifèrent sur les murs de certaines villes (Gênes, Ferrare, Rome, Gallarate, Genzano…).
Cet année, l’anniversaire est marqué par une affaire de censure dans la télévision publique impliquant la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni. La RAI, la radio et télévision publique italienne, a annulé au dernier moment un monologue sur le fascisme d'un célèbre écrivain, Antonio Scurati, qui devait être diffusé samedi dernier en amont des célébrations du 25 avril. Grand spécialiste du fascisme italien, Antonio Scurati, devait intervenir dans l’émission Chesarà… sur RAI 3. Dans son texte, il accusait le parti post-fasciste de Mme Meloni, Fratelli d'italia, de réécrire l'Histoire.
À Milan, la journée commence par le dépôt de gerbes à la mémoire des martyrs de la Guerre de Résistance, à 9 heures du matin, sur la Piazza Tricolore, près du monument de la Guardia di Finanza. Le dernier dépôt a lieu sur la Piazzale Loreto, où, à l'aube du 10 août 1944, 15 partisans furent fusillés. La manifestation traditionnelle du 25 avril débute ensuite à 14 heures, avec la procession du Corso Venezia à la Piazza Duomo et des discours de célébration.
À Bologne, les célébrations débutent à 9h30 dans le cloître de la basilique Santo Stefano, avec le dépôt d'une gerbe sur la pierre tombale des morts de la guerre. À 10h15, sur la Piazza Nettuno, est prévue la levée du drapeau avec piquet d'honneur militaire et le dépôt d'une gerbe au Sanctuaire des Partisans tombés, suivis d'un moment institutionnel. À midi, dans le jardin de la Villa Cassarini à Porta Saragozza, une gerbe est déposée sur la plaque à la mémoire des victimes homosexuelles des camps d'extermination nazis.
À Gênes, les célébrations débutent à 20 heures au cimetière monumental de Staglieno, où se formera une procession qui déposera des gerbes dans le carré juif, aux monuments dédiés aux internés et déportés des camps de concentration nazis, et au sanctuaire de Trente et de Trieste. Les commémorations se poursuivent à 10h00, avec un rassemblement sur la Piazza della Vittoria.
Trieste célébre ce 79e anniversaire de la Libération avec une cérémonie solennelle dans la cour intérieure du monument national San Sabba Risiera, prévue à 11 heures du matin, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses. Ensuite, à midi, le rendez-vous sera avec le concert traditionnel du Chœur des Partisans de Trieste-Trzaski Partizanski Pevski Zbor 'Pinko Tomazic'.
Le président de la République Sergio Mattarella passe ce 25 avril à Civitella dans le Val di Chiana, au-dessus d'Arezzo, lieu d'un des massacres nazis-fascistes les plus brutaux avec 244 victimes. À Florence, les célébrations commencent à 10 heures du matin avec le dépôt d'une couronne de laurier en l'honneur des morts sur la Piazza Unità Italiana. De là part la procession et atteindra le Palazzo Vecchio.
À Naples, le rendez-vous est à 9h30 au Largo Berlinguer pour une lecture des articles de la Constitution par les travailleurs, les étudiants, les représentants de la politique, de la culture et des associations. Et après sa censure à RAI, le texte de l'écrivain Antonio Scurati est lu en public et des exemplaires de la Constitution distribués. Ils ont été imprimés en édition limitée pour célébrer le 130e anniversaire de la Chambre métropolitaine du travail de Naples. Le 25 avril marque également le début de la collecte de signatures pour les quatre référendums présentés par la CGIL sur les licenciements, les contrats et la précarité.
À Palerme, c’est une journée de lutte pour la paix, de soutien à la Constitution et de lutte contre les nouveaux fascismes. La cérémonie habituelle avec les autorités civiles et militaires a lieu à 9h, dans le parc Piersanti Mattarella. À 9h30, c’est le dépôt de couronnes de laurier et de fleurs sur la pierre tombale des morts de Céphalonie et sur la pierre commémorative de Pompeo Colajanni, le commandant Barbato, qui a contribué à la libération de la ville de Turin des nazis-fascistes. La procession traditionnelle part à 10h15 du Jardin Anglais et parcourt via Libertà et via Ruggero Settimo. Arrivée prévue à 11h15 sur la Piazza Verdi, devant les marches du Teatro Massimo.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 avril 2024
Mise à jour avril 2025 : La mort du pape François, le 21 avril, a permis au gouvernement Melloni, dominé par les héritiers du fascisme, de minimiser au maximum les célébrations du 25-Avril. Le deuil national a été étiré sur cinq jours (ce qui n’avait jamais été fait pour aucun autre pape) de manière à englober le 25 avril et ainsi annuler la plupart des cérémonies du 80e anniversaire de la libération. C’est ce qu’on fait plusieurs municipalités du nord de l’Italie dirigées par la droite. Le président Mattarella, au contraire, a tenu à participer pleinement aux célébrations qui se sont déroulées à Gênes. Dans son discours, il a notamment évoqué la figure d’Altiero Spinelli, prisonnier politique sous le fascisme et l’un des pères de l’Europe. Melloni avait justement fustigé ce dernier, il y a quelques jours, devant la Chambre des députés. Deux visions de l’Histoire qui s’opposent.
25 avril : l’anniversaire de la Révolution des Œillets au Portugal
Il y a 50 ans , la Révolution des œillets au Portugal, mettait fin, sans effusion de sang, à l’une des dictatures les plus longues et les rétrogrades d’Europe. Un type de régime dont les extrêmes droites européennes, notamment en France, mais aussi au Portugal, se proposent de réinstaurer.
La Révolution des œillets (Revolução dos Cravos), au Portugal, avait mis fin, sans effusion de sang, à l’une des dictatures les plus longues et les rétrogrades d’Europe. Elle avait aussi permis l’indépendance des colonies portugaises d’Afrique. Chaque 25 avril, pour son anniversaire, un défilé se déroule le long de l'Avenida da Liberdade, la grande avenue de Lisbonne. La veille, dans beaucoup de villes, on a tiré un feu d'artifice au son de la chanson Grândola, Vila Morena.
Chaque année, on se remémore cet évènement. Aux premières heures du 25 avril 1974, à 0 h 25, Rádio Renascença, une radio catholique portugaise, avait diffusé la chanson Grândola, Vila Morena, du compositeur José Afonso. C’était le signal attendu par les jeunes soldats du Mouvement des forces armées (MFA) pour déclencher la révolution.
Orchestré par environ 200 capitaines et majors de l’armée portugaise, le soulèvement, qui fête ses 48 ans ce lundi, visait à rétablir la démocratie au Portugal, paralysé depuis 1933 par l'Estado Novo d'António de Oliveira Salazar, le dictateur qui a gouverné le pays jusqu'en 1968, année où il passa le pouvoir à son héritier politique, Marcello Caetano.
Les partis et mouvements politiques étaient interdits et de nombreux dirigeants de l'opposition étaient emprisonnés ou en exil. De plus, l'image des forces de sécurité du pays était déjà assez érodée par la durée et la dureté du régime de Salazar et surtout par les guerres coloniales en Angola, Mozambique, Guinées Bissau…
L'idée de ce soulèvement est venue des officiers Otelo Saraiva de Carvalho et Vasco Lourenço, par le biais du MFA, un mouvement nouvellement créé dont le but véritable avait été caché aux autorités.
Le soulèvement a eu lieu en un éclair. Suite à la diffusion de la chanson de José Afonso à la radio, le MFA a occupé en quelques heures divers emplacements stratégiques à travers le pays. Au lever du jour, une foule d’environ un million de personnes avait déjà encerclé les stations de radio en attente d'informations. L'opération a complètement surpris Marcello Caetano. Acculé, il démissionne par téléphone et s'exile à Rio de Janeiro, où il vécut jusqu'à sa mort en octobre 1980.
En apprenant que les militaires avaient l'intention de restaurer la démocratie et de mettre fin à la guerre coloniale, les Portugais ont commencé à donner des œillets aux soldats, qui les ont mis au bout de leurs fusils - ce qui donne son nom à la révolution. Parce qu’il s'est déroulé sans effusion de sang, le soulèvement a bénéficié d'un large soutien populaire.
La promesse de la démocratie a été tenue : le 25 avril 1975, jour anniversaire de la révolution, les premières élections directes en 41 ans ont eu lieu. Les socialistes ont gagné. Un an plus tard, à nouveau un 25 avril, date symbolique, la nouvelle Constitution du pays est entrée en vigueur.
Suite à la révolution, une fête nationale a été instituée au Portugal le 25 avril, appelée Journée de la Liberté (Dia da liberdade). La Révolution des Œillets a également permis, des années plus tard, au Portugal de rejoindre l'Union européenne, mettant fin à un demi-siècle d’isolement volontaire de la dictature de Salazar.
C’est un anniversaire un peu désenchanté, le Parti socialiste (très souvent au gouvernement depuis trois décennies) vient tout juste de céder le pouvoir à la droite et une extrême droite nostalgique de Salazar a émergé électoralement avec 18,8 % des voix lors des législatives du 10 mars 2024. Celle-ci a surfé, notamment, sur la crise immobilière particulièrement aigüe au Portugal, mais aussi sur des scandales qui ont touché la gauche comme la droite ces dernières années.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 avril 2024
Mise à jour 2025 : Celeste Caeiro est décédée le 15 novembre 2024, elle avait 91 ans. C’est elle qui avait eu l’idée de distribuer des œillets aux soldats qu’elle croisait dans la rue le matin du 25 avril 1974. Ils étaient destinés aux clients de son restaurant, mais compte tenu des événements… Sans s’en rendre compte, elle avait inventé le symbole de ce coup d'État démocratique.
24 avril : la date sacrée des Arméniens
C’est la 109e commémoration du génocide des Arméniens. Cette date fait référence à ce jour de 1915 où les autorités ottomanes ont arrêté 600 intellectuels et notables d’Istanbul, sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne. Les cérémonies commencent dès ce soir, 23 avril, par la traditionnelle veillée au flambeau.
C’est la date sacrée des Arméniens du monde entier, la commémoration des victimes du génocide (Մեծ Եղեռն) (Medz Eghern). Cette date fait référence à ce jour de 1915 où les autorités ottomanes ont arrêté 600 intellectuels et notables d’Istanbul, sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne. Ils ont été déportés et, dans leur grande majorité, assassinés. Ainsi débutait un génocide qui allait emporter 1,5 million d’Arméniens. Les autorités turques reconnaissent quelques centaines de milliers de morts, dus au chaos engendré par la guerre, mais elles nient l’extermination délibérée d’une des composantes de la nation ottomane. Quelques intellectuels turcs ont déjà admis la réalité historique, mais le sujet reste officiellement tabou en Turquie. Une manifestation rassemble à Istanbul quelques milliers de personnes devant le Musée d’arts turcs et islamiques, l’ancienne prison où les premiers rafflés ont été détenus avant d’être déportés.
En Arménie, où le 24 avril est férié depuis 1988, une cérémonie à lieu devant la flamme du souvenir du Mémorial du génocide. Le 23 avril, à Erevan, la foule se rend, depuis le centre-ville, au mémorial. Cette marche organisée tous les ans la veille du 24 avril, jour du début des massacres en 1915, est l’occasion de manifestations patriotiques dont le parti nationaliste (et d’opposition), la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) prend la tête.
À Paris, on procède également au ravivage de la flamme du soldat inconu, place de l’Étoile. Des manifestations se déroulent à Marseille (qui annonce un jumelage avec Erevan), Valence (square Jean-Manoug- Stépanian), Vienne (autour du khatchkar du jardins de l’Évêché), Lyon (place Antonin-Poncet, 2e, à 17h30), Paris (à la mairie du 9e arrond., quartier baptisé « la petite Arménie »), Maison-Alfort... dans toutes les villes où les survivants du génocide, débarqués en France à partir de 1922, se sont installés. L’Église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris accueille à 15h une cérémonie en rite arménien.
Le 5 février 2019, le président Macron a annoncé que le 24 avril deviendrait en France, la Journée nationale de commémoration du génocide arménien. En 2022, une trentaine de pays reconnaissent le génocide arménien, dont les États-Unis et la Lettonie depuis 2021. Certains pays manquent toujours à l’appel de la reconnaissance (symboliquement Israël, Rwanda, Namibie…). D’autres nient explicitement tout génocide (Turquie, Azerbaidjan).
À Paris, le rendez vous du 23 Avril à lieu à 19h Place du Canada, devant la statue de Komitas, pour la traditionnelle veillée commémorative organisée par les associations de jeunesse. 109 ans après le Génocide et quelques mois après le drame du Haut-Karabagh, les jeunes Arméniens de la diaspora sont nombreux à vouloir pour rendre hommage à leurs ancêtres.
Au-delà, de la commémoration du génocide, c’est l’effacement d’une culture millénaire qui est dénoncé chaque 24 avril et particulièrement cette année. En effet, les tentatives de récupération ou de destruction du patrimoine arménien du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan se sont multipliées depuis l’exode forcé de sa population en septembre 2023. Derrière eux, les Arméniens ont laissé un héritage culturel aujourd’hui très menacé.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 avril 2024
Voir les commémorations de 2020.
Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian.
La flamme éternelle au Mémorial du génocide
Le Mémorial a été construit entre 1965 et 1967. Il a d’abord été constitué d’un mur commémoratif. Puis a été érigé le sanctuaire où brûle la flamme éternelle avec la colonne de la Renaissance de l’Arménie, véritable flèche de cathédrale pointée vers le ciel, ouverte en son milieu sur toute sa hauteur.
23 avril : les 75 ans de la marine chinoise, l’ambition d’une puissance mondiale
La Chine dispose aujourd’hui de la deuxième flotte mondiale, en tonnage, après celle des États-Unis. Une position relativement récente pour un pays qui n’a pas de tradition maritime ancienne, qui révèle les ambitions géopolitiques que nourrie l’Empire du Milieu dans la région, mais aussi à une échelle beaucoup plus large.
La Chine dispose aujourd’hui de la deuxième flotte mondiale, en tonnage, après celle des États-Unis. Une position relativement récente pour un pays qui n’a pas de tradition maritime ancienne. Cela révèle les ambitions géopolitiques que nourrie l’Empire du Milieu dans la région, mais aussi à une échelle beaucoup plus large.
L'Armée populaire de libération chinoise (APL) a été fondée en 1927 mais, c’est en 1949 seulement, le 23 avril, que Mao Zedong, affirmant que son pays avait besoin d’une marine puissante pour s'opposer aux agressions impérialistes, décide de doter la République populaire de Chine d’une marine. C’est cet anniversaire qui est fêté chaque année. La Journée de la Marine en Chine (中国海军日) est marquée par des défilés militaires, des cérémonies et d'autres événements organisés dans les bases navales. Son objectif principal est de montrer au monde la puissance de la marine de guerre chinoise.
La marine de l'Armée populaire de libération comprend la Force sous-marine, la Force de surface, la Force de défense côtière, le Corps des Marines et la Force aérienne navale. Elle est divisée en trois flottes : celle de la mer du Nord (basée en mer Jaune et dans le golfe de Bohai, dont le siège est à Qingdao), la flotte de la mer de l'Est (basée en mer de Chine orientale, dont le siège est à Ningbo) et la flotte de la mer du Sud ( basée en mer de Chine méridionale et dans le golfe du Tonkin, dont le siège est à Zhanjiang). C’est la deuxième plus grande marine au monde, derrière l’US Navy.
Depuis quelques décennies, la Chine cherche à s’imposer sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une voie maritime pour plus de 3 000 milliards de dollars de commerce maritime annuel. Mais ses revendications territoriales chevauchent celles des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie et de Brunei. En 2016, un tribunal d'arbitrage international de La Haye a déclaré que les allégations de la Chine n'avaient aucun fondement juridique, une décision que Pékin a rejetée.
Ses ambitions, toutefois, ne se limitent pas à la mer de Chine. Celle-ci est de plus en plus présente dans le Pacifique sud, ainsi qu’en Afrique orientale, en s’appuyant sur sa base navale de Djibouti. La Chine a mené, le mois dernier, des exercices militaires conjoints avec la Russie et l’Iran dans le golfe d’Oman…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 avril 2024
22 avril : la mémoire de la Shoah en Serbie et de toutes les victimes du régime des oustachis
Le Jour du souvenir de l'Holocauste en Serbie commémore la tentative d'évasion du camp de concentration de Jasenovac, le 22 avril 1945. Cette journée est aussi l’occasion de se souvenir de toutes les victimes du régime des oustachis croates.
La Journée internationale du souvenir de l'Holocauste (ou Shoah) est célébrée le 27 janvier, mais certains pays ont une date qui leur est propre comme la Serbie où le Jour du souvenir de l'Holocauste en Serbie est observé le 22 avril.
Le nom complet de cette célébration est « Jour de mémoire pour les victimes de l'Holocauste, du génocide et des autres victimes du fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale » (Дан сећања на жртве холокауста, геноцида и других жртава фашизма у Другом светском рату). Elle est dédiée à la mémoire des Serbes, des Roms et des Juifs qui ont été victimes de crimes contre l'humanité dans l'État indépendant de Croatie (un État fantoche de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne ) et dans la Yougoslavie occupée par les nazis.
La date du 22 avril a été choisie car elle commémore la tentative d'évasion du camp de concentration de Jasenovac, tenu par les oustachis (fascistes croates). Le 22 avril 1945, plus de 1 000 prisonniers se révoltèrent et tentèrent de s'évader. La plupart ont été tués et moins d’une centaine a réussi à s'échapper. Le lendemain, des unités partisanes (résistants) se sont approchées du camp et la libération de Jasenovac a commencé. Mais ils n’ont pu entrer dans le camp qu'au début du mois de mai 1945.
Le terrible bilan de la Shoah en Serbie est d’environ 14 500 juifs assassinés, soit plus de 90 % de la population juive totale. Des milliers de Roms et de Serbes ont également été tués. Le 22 avril, de nombreuses cérémonies commémoratives sont organisées dans tout le pays pour honorer la mémoire des victimes du régime nazi et de leurs complices oustachis.
À Paris, l'association française "Enfants de Jasenovac", a organisé, pour la seconde fois, une commémoration qui s’est tenue samedi 20 avril 2024, place de Colombie, à 11 heures.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 avril 2024
21 avril : Tiradentes, l'arracheur de dents, héros de la nation brésilienne
Ce jour est férié au Brésil en mémoire d’un conspirateur qui a tenté, à la fin du XVIIIe siècle, de contester la tutelle portugaise pesant sur son pays. Ce jour célèbre l’exécution de Tiradentes (“l’arracheur de dents” car il a exercé la profession de dentiste), le 21 avril 1792.
Le 21 avril est férié au Brésil en mémoire d’un conspirateur qui a tenté à la fin du XVIIIe siècle de contester la tutelle portugaise pesant sur son pays. La révolte a d’abord été fiscale mais elle était aussi influencée par l’idéal de liberté que représente la Révolution française car on est en 1789. Cette tentative de soulèvement fera long feu car Joaquim José da Silva Xavier et ses compagnons seront trahis et arrêtés. Leur chef est surnommé Tiradentes (« l’arracheur de dents ») car il a exercé la profession de dentiste avant d’être mineur, commerçant puis militaire. Ses complices sont des notables. Lui seul est condamné à mort. Il est vrai qu’il a pris sur lui seul toute la responsabilité de la conspiration ce qui renforce son caractère héroïque. Cette révolte fiscale n’aboutira donc pas à l’indépendance du Brésil, comme ce fut le cas des États-Unis quelques années plus tôt.
L’exécution de Tiradentes n’interviendra que trois ans plus tard, le 21 avril 1792. Il est pendu puis démembré. Les différentes parties de son corps sont exposées dans plusieurs villes, notamment à Rio afin de dissuader toute autre tentative. Sa tête est exposée sur la place principale d’Ouro Preto, localité du Minas Geiras où il a été exécuté. La ville sera la première à lui dédier une statue en 1867. C’est en effet dans cet état qu’est né le mouvement appelé Inconfidência Mineira (Défiance du Minas Gerais). Traditionnellement, s’ouvre le 21 avril, une semaine dite de l’Inconfidencia, avec de nombreux bals populaires organisés par les écoles de sambas locales.
En 1880, on fait de Tiradentes le patron de la nation brésilienne. Mais, il faut attendre 1965 pour que le 21 avril (le Dia de Tiradentes) soit déclaré un jour férié et une fête nationale dans tout le Brésil. Le nom de Tiradentes est inscrit dans le Panthéon brésilien de la patrie et de la liberté (connu sous le nom de Livre des héros de la patrie) depuis le 21 avril 1992, date du bicentenaire. Récupéré par les autorités, il est également considéré comme le patron de la police militaire d'État qui, chaque 21 avril, organise des fêtes dans tout le pays. Aujourd’hui, Tiradentes est de plus en plus représenté avec des caractéristiques similaires aux images les plus populaires du Christ. C’est l’un des rares héros nationaux, vénéré comme un martyr non seulement par la droite et la gauche, mais aussi par les gens de la rue.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 avril 2024