L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
19 février : Shivaji, un héros indien devenue une figure du nationalisme hindou
Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, État de l’Inde dont Bombay est la principale métropole. On y célèbre le 392e anniversaire du fondateur d’un État hindou bâti contre le pouvoir musulman
Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, État de l’Inde dont Bombay est la principale métropole. On y célèbre le 392e anniversaire de Chhatrapati Shivaji Maharaj, né le 19 février 1730 (ou peut-être en 1727). Shivaji a jeté les bases du royaume de Maratha. Son couronnement eut lieu le 6 juin 1674. Il marqua la fondation du premier État hindou dans un sous-continent gouverné exclusivement par des musulmans. Shivaji a dirigé l'empire Maratha jusqu'à sa mort en 1680. Cet État a continué d'exister pendant plus de 130 ans après sa mort et n’a disparu qu’en 1818 avec la conquête britannique.
On a commencé à célébrer l’anniversaire de ce héros national à la fin du XIXe siècle. En 1870, le réformateur social Mahatma Jyotirao Phule qui a lancé la célébration Shiv Jayanti à Pune et qui a redécouvert la tombe de Shivaji Maharaj à Raigad, à environ 100 kilomètres de Pune. En 1895, le leader nationaliste Bal Gangadhar Tilak organisa la première célébration de l'anniversaire de naissance de Shivaji, Chhatrapati Shivaji Maharaj Jayanti (छत्रपती शिवाजी महाराज जयंती), soulignant le combat héroïque de l’ancien chef de guerre en contre les oppresseurs. Le parallèle était évident avec le mouvement indépendantiste indien qui luttait contre la domination britannique.
Au XXe siècle, la célébration de l'anniversaire de Shivaji a été également promue par Bhimrao Ramji Ambedkar, un célèbre avocat, homme politique et réformateur social qui a fait campagne pour mettre fin à la discrimination sociale des intouchables. En effet, les brahmanes de la cour de Shivaji avaient refusé de le couronner car il n'appartenait pas à la caste des guerriers (kshatriya), malgré le fait que son père était un général. Ses ancêtres étaient de simples fermiers, faisant de lui un membre de la shudra varna (la plus basse caste). Ce qui au final n’a pas empêché Shivaji de s’imposer au pouvoir. Cela faisait de lui un symbole de la promotion des basses castes dont Ambedkar était l’avaocat.
En ce début de XXIe siècle, la figure de Shivaji est avant tout récupérée par les ultranationalistes hindous déchaînés contre leurs concitoyens musulmans depuis l’arrivée au pouvoir de Modi.
Aujourd'hui, il y a des statues et des monuments dédiés à Shivaji dans presque toutes les villes et villages du Maharashtra, et on en inaugure de nouvelle chaque 19 février ou le 18 février à minuit comme celle de Kranti Chowk à Aurangabad. Chaque année, les adeptes de Chhatrapati Shivaji Maharaj se rassemblent au fort Shivneri de Pune, où le roi guerrier est né, ainsi que dans d'autres forts de la région, le 18 février à minuit pour marquer son anniversaire de naissance.
Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, Shiv Jayanti est marqué traditionnellement de manière grandiose par d'énormes défilés à vélo dans tout l'État. Cette année, comme l’an dernier, en raison de la pandémie, les autorités déconseillent toutefois les grands rassemblement et prônent plutôt les programmes culturels commémoratifs à la télévision ou dans les écoles tout au long de la semaine. Divers programmes sont également organisés à Lal Mahal, la maison d'enfance du roi Maratha. Ce qui n’empêche pas les partis politiques de célébrer la journée en grand… compte tenu, cette année, de la proximité des élections municipales.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 février 2022
Les grands moyens pour honorer chaque statue
La couleur orange, celle de l’hindouisme radical
17 février : toujours divisés, les Libyens célèbrent la chute de Kadhafi
Dans un climat hautement tendu, les Libyens célèbrent le 11e anniversaire de la révolution qui a provoqué la chute de Mouammar Kadhafi.
C’est dans un climat hautement tendu que les Libyens célèbrent le 11e anniversaire de la révolution (ذكرى الثورة) qui a provoqué la chute de Mouammar Kadhafi. En effet, la semaine dernière, le Parlement situé à Tobrouk, a nommé un nouveau premier ministre. Or, le gouvernement d'unité nationale, dirigé par Abdel Hamid Dbeibah, qui siège à Tripoli refuse de céder la place à un gouvernement parallèle nouvellement nommé et dirigé par Fathi Bashaga. Les élections générales qui devaient avoir lieu le 24 décembre, ont été annulées, le Parlement n’a donc guère de légitimité pour prendre une telle initiative.
Chaque 17 février, dans la plupart des villes du pays, des milliers de personnes arborant les couleurs du drapeau national (rouge, vert et noir) se rassemblent sur les places publiques où les autorités organisent des concerts ou des feux d’artifice. À Tripoli, la capitale, c’est traditionnellement la place des Martyrs qui sert de lieu de commémoration. C’est d’ailleurs sur cette place que se sont regroupés, ces derniers jours, les partisans du gouvernement Dbeibah. D’où un risque de forte tension cette année pour la commémoration du Jour de la Révolution (يوم الثورة).
Le 17 février 2011, à Benghazi, après deux jours de manifestations pour la libération de l’avocat et militant des droits de l’homme, Fathi Terbel, une foule de 600 personnes s’était massée devant le poste de police principal de la ville. En dépit de la répression, les manifestants ont été de plus en plus nombreux et la police a dû quitter la ville. Rapidement, la rébellion a gagné plusieurs villes de l’Est libyen. Des renforts envoyés de Tripoli ont été stoppés à Ras Lanouf, à quelque 600 kilomètres de Benghazi. À Misrata également, des combats opposaient les forces du régime et les révolutionnaires qui ont pris les armes. Un mois plus tard, une coalition sous mandat de l’ONU, dirigée par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, a lancé une campagne de frappes aérienne contre les positions du régime qui permit aux multiples oppositions de remporter la partie, mais sans se préoccuper de la suite des événements. Le 20 août 2011, des révolutionnaires armées faisaient leur entrée à Tripoli. Mouammar Kadhafi se réfugit à Syrte où il sera liquidé quelques semaines plus tard. Un nouveau régime se mettra en place dans le chaos, le 23 février 2011.
La chute du dictateur, en place depuis 42 ans, sans aucune politique d’accompagnement, provoquera une décennie de violence. Le pays est aujourd’hui fragmenté, en témoigne la dualité de gouvernement, occupé par des forces étrangères et totalement désorganisé.
Les Libyens fêtent l’anniversaire de leur révolution, mais pour le moment, celle-ci n’a généré qu’une situation d’anarchie, de violence et de déclin économique. Le 17 février est un jour férié en Libye, mais la démocratie espérée n’est toujours pas au rendez-vous ce 17 février 2022.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde 16 février 2022
Mise à jour 2024 : le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, a organisé une fête grandiose à Tripoli, malgré une forte opposition de la population qui dénonce le gaspillage d'argent public dans un pays où règne une corruption effrénée. À l'est libyen, le gouvernement Oussama Hammad a, de son côté, annulé toutes les festivités en solidarité, a-t-il annoncé, avec la ville de Derna, victime d'intempéries qui ont causé la mort et la disparition de près de 15 000 personnes, en septembre 2023.
Lire : Géopolitique de la Libye, par Kader Abderrahim
16 février : saint Janani Luwum, martyr de la dictature d’Amin Dada
Le 16 février est férié en Ouganda, c’est la journée à la mémoire de l'archevêque Janani Luwum, un haut dignitaire anglican assassiné en 1977 sous la dictature du président Idi Amin Dada.
Le 16 février est férié en Ouganda depuis 2016, c’est la journée à la mémoire de l'archevêque Janani Luwum, un haut dignitaire anglican assassiné sous la dictature du président Idi Amin Dada.
À partir du coup d'État de 1971, qui a permis le renversement du président Milton Obote par le général Idi Amin Dada, Monseigneur Luwum a été l'un des principaux critiques du régime du dictateur dont le règne (1971-1979) a été un des plus sanglants de l’histoire de l’Afrique. En 1977, l'archevêque Luwum a présenté une note de protestation, signée par tous les évêques, contre sa politique de disparitions inexpliquées et d'assassinats arbitraires.
Le 16 février 1977 (c’est la date qui est commémorée aujourd’hui), il a été accusé de trahison. Janani Luwum et deux membres de son cabinet ont été conduits en prison. Le lendemain, leur mort a été annoncée à la radio. Officiellement, ils auraient été victimes d’un accident de la circulation. En réalité, leurs dépouilles ont été retrouvées criblées de balles. Ils ont été exécutés, sans doute sur ordre du dictateur. Une foule s’est aussitôt regroupé spontanément devant la cathédrale Saint-Paul de Kampala. L’archevêque y sera enterré à côté de la tombe de James Hannington, un évêque martyr de 1885. Quelques jours plus tard, quelque 10000 Ougandais se sont réunis à Nairobi où nombre d’entre eux ont trouvé refuge et où s’installera la famille de Janani Luwum.
Cet assassinat fut un tournant de l’histoire du pays. Désormais tout le monde, y compris ses soutiens occidentaux, est convaincu que la chute d’Idi Amin Dada était souhaitable et imminente. le dictateur sanguinaire ne tombera que le 11 avril 1979, suite à une tentative ratée d’envahir la Tanzanie. Il a laissé un pays en ruines et la mémoire de 300 000 morts. Il ne sera jamais jugé, l’Arabie saoudite lui ayant donné refuge jusqu’à la fin de ses jours.
L’Église anglicane a fait de Janani Luwum un saint fêté le 17 février, date anniversaire de son assassinat. Il est enterré dans son village natal de Mucwini. Sa statue figure depuis 1998 en surplomb du portail ouest de l'abbaye de Westminster, à Londres, aux côtés d’autres martyrs chrétiens du XXe siècle. Janani Luwum Day, le 16 février, est un jour férié en Ouganda.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 février 2022
La première cérémonie d’hommage à l"‘archevêque martyr, en 2016, par Yoweri Museveni (président de l’Ouganda depuis… 1986)
Janani Luwum et Idi Amin Dada
Saint Janani Luwum est le troisième en partant de la gauche, au dessus du portail ouest de l’abbaye de Westminster à Londres
15 février : la Chandeleur, fête nationale de la Serbie
Le 15 février 1804, un soulèvement serbe débutait contre l’occupation ottomane qui durait depuis trois siècles. En 1835, la date fut choisie pour promulguer la première constitution serbe, dite de la Chandeleur.
Aujourd’hui, c’est la Chandeleur selon l’Église orthodoxe serbe restée fidèle au calendrier julien. Ce jour-là, le 15 février 1804 (selon le calendrier grégorien), un mouvement de révolte serbe a débuté dans la petite localité d’Orasac contre l’occupation ottomane qui durait depuis trois siècles. Ce soulèvement durera près de 10 ans et échouera. Mais, en 1815, une seconde insurrection, conduite par Miloš Obrenović, qui aboutira à l’autonomie d’une principauté de Serbie.
Dans ce cadre de cette autonomie, le prince Miloš Obrenović, arrivé au pouvoir en 1815, a proclamé une constitution. Symboliquement, il a choisi la date du 15 février 1835 pour le faire. Mais cette constitution de la Chandeleur (Sretenjski ustav) n’a duré qu’un mois. Elle a aussitôt été condamnée par les Ottomans, mais aussi les Russes et les Autrichiens, en raison de son caractère trop libéral. C’était alors l'une des plus progressistes d'Europe.
Même si l’indépendance de la Serbie n’a été reconnue par les puissances qu’en 1878, la date du 15 février est considérée à Belgrade comme le début de la création d’un l’État moderne serbe. Depuis 2001, elle est célébrée comme fête nationale (Дан државности) de la Serbie et le jour est férié. Cela dit, en dépit du caractère précoce de cette construction étatique, le pays peine toujours aujourd’hui à établir un véritable État de droit et une démocratie qui fonctionne. C’est cette défaille de l’État serbe qui laisse le pays à la marge de l’Europe.
La date du 15 février commémorant le début du combat de la Serbie pour son indépendance, cette journée est aussi célébrée comme le Jour de l’armée serbe (Дан Војске Србије), laquelle est très présente lors des cérémonies et festivités de ce jour férié.
Enfin, pour l’Église orthodoxe serbe, ce 15 février est le jour de la Présentation de Jésus au Temple, un rituel hérité du judaïsme qui a lieu 40 jours après la nativité (le 7 janvier selon l’Orthodoxie serbe). La fête est célébrée par une veillée toute la nuit du 14 au 15 février. Le lendemain matin, des bougies de cire des abeilles sont bénies. Le prêtre lit d'abord quatre prières. Au cours de la cinquième prière, tous les présents inclinent la tête devant Dieu. Le prêtre bénit les bougies avec de l'eau bénite. Celles-ci sont ensuite distribuées aux fidèles présents. Au cours de la cérémonie, toutes les mères qui se sont remises récemment d’un accouchement sont bénies. Dans la culture populaire, c’est la Chandeleur (Sretenje), une célébration de la lumière d’origine païenne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 février 2022
Mise à jour février 2025 : Le jour de la fête nationale, des dizaines de milliers de Serbes ont fait le déplacement à Kragujevac pour une nouvelle manifestation du mouvement anti-corruption qui secoue la Serbie depuis un peu plus de trois mois. Les manifestants sont très remontés contre le président Aleksandar Vučić, qui dirige la Serbie depuis 13 ans et qui a pris de plus en plus de libertés avec les valeurs démocratiques.
Hommage au prince Miloš Obrenović
Retour à la symbolique serbe du XIXe siècle
Présentation de Jésus au Temple, le 15 février du calendrier grégorien, en Serbie, Russie, Bulgarie…
14 février : les 200 ans du Liberia, une commémoration qui ne réjouit pas tout le monde
Le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement la célébration du bicentenaire du Liberia, un État destiné aux esclaves noirs américains affranchis.
Ce lundi 14 février, le président du Liberia, George Manneh Weah, lance officiellement la célébration du bicentenaire du Liberia (National Bicentennial Commemoration) au stade sportif Samuel Doe où se déroule un festival culturel.
La commémoration a débuté quelques jours plus tôt, le 7 janvier 2022, sur l'île de Providence, à l’embouchure due la rivière Mesurado, où l’American Colonization Society a fait débarquer du navire Elizabeth, 86 esclaves américains libres, il y a 200 ans exactement, le 14 février 1822. Deux ans plus tard, la principale localité du pays, Christopolis sera rebaptisée Monrovia du nom du président américain James Monroe qui fut l’un des principaux soutiens de l’American Colonization Society et de son projet de créer un État, baptisé Liberia, pour des esclaves noirs américains affranchis.
Entre 1822 et 1861, en effet, des milliers de Noirs libres ont été « réinstallés » dans la colonie de Cape Mesurado, territoire contrôlé par les Américains. Mais les autochtones, demeurés largement majoritaires, n’ont pas participé à la création de cet État. Ils ont même subi le travail forcé autorisé jusqu’en 1936. Même s’ils ont fini par obtenir le droit de vote, en 1944, ces derniers se sont longtemps considérés comme des citoyens de seconde zone par rapport aux colons descendants d’esclaves américains. Cette division sociopolitique est à l’origine des deux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Ce qui explique que tous les citoyens du Liberia ne se réjouissent pas de la même manière de cette commémoration du bicentenaire du pays.
Ce même jour, la résidence et siège du président de la République, Executive Mansion House, reprend son activité après 16 ans de travaux. Le bâtiment, construit dans les années 1960, avait brûlé en 2006, lors de la fête d’indépendance du 26 juillet, alors que la présidente Ellen Johnson Sirleaf (en fonction de 2006 à 2018) recevait des invités et des dignitaires étrangers dans les jardins de la présidence.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 février 2022
13- 14 février : Trndez, une fête arménienne de la purification
Ce soir, les Arméniens célèbrent le Trndez, une fête populaire dont l’origine est antérieure au christianisme, liée au culte du feu. le 14 février est la fête de la Venue du Fils de Dieu au Temple (la Présentation de Jésus au Temple pour les catholiques). Autrement dit, la chandeleur pour la culture populaire.
Ce soir, les Arméniens célèbrent Trndez (Տրնդեզ), une fête populaire dont l’origine est antérieure au christianisme, liée au culte du feu et du soleil et symbolisant l'arrivée du printemps et de la fertilité. Le soir du 13 février, on allume des feux de joie. Les couples sautaient par-dessus le feu pour rendre leur amour plus fort, et les femmes sans enfant le font dans l'espoir de tomber enceinte. La soirée est faite de chansons traditionnelles et de danses autour du feu. À la fin de la soirée, avec les flammes du feu sacré les participants allument des bougies et les ramènent chez eux. Le lendemain, la fête continue et les cendres du feu seront dispersés dans les champs pour garantir une bonne récolte.
Comme c’est le cas de toutes les fêtes païennes, l’Église retenue la date pour y établir une célébration : le 14 février est la fête de la Venue du Fils de Dieu au Temple (la Présentation de Jésus au Temple, le 2 février pour les catholiques). Autrement dit, la chandeleur pour la culture populaire.
Selon la loi juive, dont le christianisme a hérité, 40 jours après la naissance de chaque enfant mâle, la mère de l'enfant se rend au temple avec son enfant, offrait un sacrifice et recevait une bénédiction du prêtre pour son enfant. Pour l’Église apostolique arménienne, Noël et l’Épiphanie sont fêtés le 6 janvier, ce qui fait que la fête de la Présentation (Tiarnendaraj - Տեառնընդառաջ) tombe le 14 février. Selon les canons de l'Église arménienne, à la fin de la cérémonie de la pré-fête, les quatre origines du monde sont bénies. Les feux tirés des lampes de l'église sont allumés comme un symbole de la lumière du Christ.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 février 2022
12 février : la Géorgie américaine célèbre son anniversaire
L’État américain commémore l’arrivée des premiers colons le 12 février 1733 dans la plus méridionale des 13 colonies à l’origine des États-Unis.
L’État américain de Géorgie commémore l’arrivée des premiers colons dans la plus méridionale des treize colonies qui ont déclaré leur indépendance en 1776 et formé les États-Unis d'Amérique. Le contrôle de la région a été d’abord été militaire dans les années 1720, puis en 1732 le député James Oglethorpe a obtenu une charte royale pour établir une colonie entre la rivière Savannah et la rivière Altamaha.
Oglethorpe envisageait la Géorgie comme une alternative aux prisons surpeuplées pour débiteurs et un refuge pour les débiteurs libérés de prison et les « dignes pauvres ». La nouvelle colonie était également censée servir de tampon entre les provinces de Caroline du Nord et du Sud et la Floride espagnole. La nouvelle colonie, qui a été nommée Géorgie en hommage au roi d’Angleterre George II.
En novembre 1732, Oglethorpe et plus d'une centaine de colons quittèrent l'Angleterre pour le Nouveau Monde sur le navire Anne . Après un voyage de près de trois mois, l'Anne jeta l'ancre à l'embouchure de la rivière Savannah le 12 février 1733. À leur débarquement, les colons ont été accueillis par des indigènes et ont fondé la ville de Savannah qui sera plus tard la capitale de l’ État de Géorgie. Leur arrivée marqua la fondation de la colonie de Géorgie. C’est cet anniversaire qui est célébré chaque 12 février comme Georgia Day. Le jour n’est pas férié mais un défilé d’enfants et d’étudiants est organisé chaque année par la Georgia Historical Society dans le cadre du Georgia History Festival, une célébration de deux semaines de l'histoire de la Géorgie. En 2022, il a été programmé le vendredi 11 février, et se déroule le long de Bull Street à Savannah, de Forsyth Park à l'hôtel de ville.
Savannah, qui fut la première ville planifiée des futurs États-Unis est devenue rapidement une ville très cosmopolite. En juillet 1773, des familles juives fuyant l'Inquisition espagnole et portugaise y sont arrivées. Avec en surcroît des fortes immigrations allemande et irlandaise au milieu du xixe siècle, ainsi qu'une petite immigration catholique et protestante en provenance de la France au début du xixe siècle… Aujourd’hui, la moitié de la population de la ville est d'origine afro-américaine.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 février 2022
Savannah fut la première ville des État-Unis totalement planifiée à sa fondation
11 février : une fête civile au Vatican et religieuse en France
Pour les catholiques, c’est anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Lourdes (1858) et celle des accords de Latran (1929) qui accordent au Pape la souveraineté sur l’État de la Cité du Vatican.
Pour les catholiques, c’est anniversaire de l’apparition de Notre-Dame de Lourdes (1858) et celle des accords de Latran (1929) qui accordent au Pape la souveraineté sur l’État de la Cité du Vatican. Jusque-là, le Pape, qui avait perdu ses vastes États en 1870, se considérait comme prisonnier de l’État italien. En contrepartie, le catholicisme devint religion d’État en Italie.
La Cité du Vatican n'a pas beaucoup de jours fériés qui ne soient pas des fêtes religieuses. Depuis 2018, il existe deux jours fériés de ce type : l’Anniversaire du traité du Latran (Anniversario dei Patti lateranensi) et l’anniversaire de l’élection du pape François, le 13 mars.
La question romaine a été résolue en 1929, à l’époque de la dictature de Mussolini. Le 11 février 1929, le Premier ministre Benito Mussolini et le cardinal secrétaire d'État Pietro Gasparri (au nom du pape Pie XI) ont signé un ensemble d'accords au palais du Latran. C’est ce traité qui a reconnu la Cité du Vatican comme un État souverain. Le 11 février est un jour férié civil du petit État qui célèbre surtout des fêtes religieuses.
Sans aucun rapport avec la naissance de l’État du Vatican, en 1993, Jean-Paul II a fait du 11 février la Journée mondiale des malades, un jour qui est aussi la fête de Notre-Dame de Lourdes. Depuis, le 11 février 1858, date de la première apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous, la grotte puis le sanctuaire construit à proximité ne désemplissent pas et l’on attend aujourd’hui encore plus de 30 000 pèlerins venus des quatre coins du monde pour une guérison, une grâce ou pour la simple découverte d’un lieu de pèlerinage connu dans le monde entier. Lourdes, c’est un peu la Mecque des catholiques, troisième lieu de pèlerinage le plus visité au monde après le Vatican et Notre-Dame de Guadalupe à Mexico (chaque 12 décembre).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 février 2022
9 février : en mémoire du vendredi noir de Niamey
les étudiants et lycéens de Niamey cessent les cours et se rassemblent par centaines sur le lieu des événements tragiques de 1990. Cette journée est aussi l’occasion de rencontres sportives organisées par les étudiants.
Chaque 9 février, depuis plus de 30 ans, les étudiants et lycéens de Niamey cessent les cours et se rassemblent par centaines sur le lieu des événements tragiques de 1990, aujourd’hui appelé le rond-point des Martyrs. Cette journée est aussi l’occasion de rencontres sportives organisées par les étudiants.
Cette matinée du vendredi 9 février 1990, à partir de Harobanda quartier où est implantée l’Université du Niger, les étudiants et élèves des collèges descendaient, et marchaient pacifiquement vers le pont Kennedy, l’unique pont qui relie les rives droite et gauche de Niamey. Soudain, les forces de l’ordre bloquèrent le flot des manifestants à coups de tirs de gaz lacrymogènes, tirs de fusils à balles réelles. Trois étudiants, Alio Nahanchi, Issaka Kaina et Abdou Mamane Saguir, sont morts sous les balles, alors qu’ils réclamaient l’amélioration de leurs conditions de vie, d’études et plus de démocratie.
Depuis 1990, les scolaires nigériens réclament chaque année, justice pour tous les martyrs de l’USN (Union des scolaires nigériens) qui se sont sacrifiés pour l’avènement de la démocratie multipartite au Niger. En effet, ce drame a précipité le déclenchement des luttes démocratiques des années 1990 qui ont permis l’avènement du multipartisme intégral au Niger (jusque là dirigé par un dictateur et son parti unique) ainsi que l’émancipation des syndicats et des associations. Cette révolution abouti à la Conférence nationale pour la paix civile, en juillet 1991. Elle aboutit à l'abrogation de la Charte nationale, la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement. Un gouvernement de transition vers la démocratie a ensuite vu le jour. En 1993, Mahamane Ousmane sera le premier président démocratiquement élu au Niger… Mais, aujourd’hui, la démocratie nigérienne survit sous la menace des djihadistes en provenance des pays voisins.
Comme il est de tradition, chaque année à l’occasion de la commémoration du Vendredi noir, plusieurs activités sont organisées par l’Union des scolaires nigériens (USN) à travers ses sections. Les étudiants de l’université organisent notamment un tournoi sportif dit «Coupe des Martyrs». Plusieurs disciplines ont été retenues : le football, l’athlétisme, la lutte traditionnelle et bien d’autres activités.
Beaucoup de voix réclament depuis des années que le 9 février soit officiellement déclaré “journée de la jeunesse nigérienne”, comme il existe une Journée des femmes nigériennes, commémorant une manifestation pro-démocratie qui a eu lieu à la même époque.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 février 2022
le rassemblement du 9 février 2014
compétition de lutte traditionnelle
8 février : il y a 60 ans, massacre au métro Charonne
Ce 8 février, au métro Charonne, à Paris, un hommage est rendu aux 9 victimes de la répression sauvage du 8 février 1962 lors de la manifestation contre l’OAS et pour la paix en Algérie.
Ce 8 février au métro Charonne, à Paris, un hommage est rendu aux 9 victimes de la répression sauvage du 8 février 1962 lors de la manifestation contre l’OAS et pour la paix en Algérie. Chaque année, à cette date plusieurs centaines de personnes se rassemblent devant la nation de métro située place du 8-Février 1962, dans le 11e arrondissement.
Pour ce 60e anniversaire, le Comité Vérité et Justice pour Charonne et plusieurs organisations invitent au rassemblement ce mardi 8 février 2022 à 18 heures, métro Charonne, à Paris
avec Delphine Renard, blessée grièvement lors de l’attentat visant André Malraux ; Jean-François Gavoury, président de l’Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS (ANPROVEMO) ; Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
La CGT Ratp rend hommage aux victimes le même jour à 17h30 dans la station de métro.
Dimanche 13 février à 11h, un dépôt de gerbes sera fait au cimetière du Père Lachaise sur les tombes des victimes (face au mur des Fédérés).
Du 1er au 28 février, sur le parvis de la mairie du 11ème arrondissement, place Voltaire, la Ville de Paris a mis en place une exposition intitulée : “Massacre au métro Charonne, le 8 février 1962″.
Le 8 février 1962, alors que la manifestation se terminait, que les manifestants s’engouffraient dans le métro pour rentrer chez eux, la police chargea sans crier gare et avec une violence inouïe. Dans les escaliers de cette bouche de métro, les manifestants ont été piétinés et asphyxiés par les forces de l’ordres, qui leur ont lancé des grilles de fonte, celles qui entourent le pied des arbres de l’avenue. Dans la soirée on apprend qu’il y a eu huit morts, dont trois femmes et un adolescent de 15 ans, 250 blessés dont une centaine sont grièvement atteints. Un mois et demi après, une neuvième victime succombe à ses blessures . Un massacre, un de plus, qui s’est déroulé sous les ordres de Maurice Papon, préfet de police de Paris.
Le 13 février 1962, un million de personnes venues de l’ensemble de la région parisienne et de province assistent aux obsèques des victimes du 8 février dans un immense défilé de la place de la République au cimetière du Père-Lachaise. Le lendemain, les négociations avec le GPRA (Gouvernement provisoire de la République d’Algérie) reprennent et aboutissent au cessez-le-feu le 19 mars 1962.
Les victimes s’appelaient :
Jean-Pierre Bernard, il avait 30 ans et était dessinateur aux télécoms à Montparnasse,
Fanny Dewerpe, elle était secrétaire et issue d’une famille « décimée par les nazis ». Son mari, André Dewerpe était mort en 1954 des suites des violences policières subies lors des manifestations de 1952. Grièvement blessée lors de la manifestation du 8 février 1962 à Charonne, Fanny mourut à son arrivée à l’hôpital Saint-Louis.
Daniel Fery, jeune apprenti de 16 ans…
Anne-Claude Godeau, était employée aux Chèques postaux dans le 15ème arrondissement de Paris, elle avait 24 ans.
Édouard Lemarchand, employé de presse de 40 ans,
Susanne Martorell, employée de presse de 35 ans,
Hyppolite Pina, maçon de 58 ans,
Maurice Pochard, employé de bureau de 48 ans,
Raymond Wintgens, typographe de 44 ans…
Aucun policier ne sera poursuivi. Les enquêtes n’aboutiront pas. Le premier ministre renouvellera aussitôt sa confiance à Maurice Papon, lequel restera préfet de police de Paris jusqu’en janvier 1967. Le 17 juin 1966, une loi d'amnistie sera votée, couvrant les répressions des manifestations de 1961 (le massacre du 17 octobre notamment) et celles de 1962.
Finalement le 8 février 2022, le préfet Lallemand était présent à la cérémonie, pour la première fois en représentant du président de la République. La responsabilité de la police, aux ordres du gouvernement de l’époque, dirigé par Michel Debré, a clairement été reconnue. Pour la première fois ce massacre était qualifié officiellement de crime d’État.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 février 2022
7 février : le Japon rappelle le contentieux sur les Kouriles
La Journée des Territoires du Nord est l’occasion, au Japon, de rappeler le contentieux territorial qui l’oppose à la Russie concernant les quatre îles les plus méridionales de l’archipel des Kouriles.
Le Japon célèbre chaque 7 février, depuis 1981, la Journée des Territoires du Nord (北方領土の日) : une occasion de rappeler le contentieux territorial qui oppose le Japon à la Russie concernant les quatre îles les plus méridionales de l’archipel des Kouriles.
La date de cette journée n’a pas été choisie par hasard : le 7 février 1855 que le Japon et la Russie tsariste avaient signé un traité de commerce, de navigation et de démarcation frontalière dans lequel l'appartenance des quatre îles du sud des Kouriles à l'empire du Soleil-Levant était explicitement reconnue.
Les îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri ont été annexées par les Soviétiques le 18 août 1945, trois jours après l'annonce de la capitulation du Japon. Peuplées d'environ 17 000 habitants pour une superficie totale de quelque 5 000 km2, elles sont depuis administrées par Moscou.
C’est ce litige bloque depuis 77 ans la signature d’un traité de paix entre la Russie et le Japon. Ce dernier avait toutefois rétabli ses relations diplomatiques avec l’URSS en 1956, la Russie a pris le relais. Mais, la Déclaration commune nippo-soviétique de 1956, ratifiée par la Diète japonaise et le Soviet suprême de l’URSS, ne contient aucun accord sur l’attribution des Territoires du Nord et spécifie simplement que les îles Habomai et celle de Shikotan seront restituées au Japon une fois qu’un traité de paix aura été signé. Or, à ce jour aucun traité de paix n’a été signé entre les deux pays. Arguant qu’en cas de restitution, une base américaine pourrait s’y installer, les Russes ne veulent pas céder sur les deux îles principales : Iturup (nom russe de Etorofu) et Kunashir (Kunashiri) et ne restituer que deux îles : Habomai et Shikotan, les plus petites et inhospitalières. Tokyo juge cette proposition inacceptable et continue d'exiger la restitution de tous les Territoires du Nord ( (北方領土).
La seule avancée, obtenue en 1992, c’est la possibilité pour les Japonais de se rendre sur les îles sans visa. Ces autorisations sont renouvelées chaque été et permettent aux descendants des autochtones de venir entretenir les tombes de leurs ancêtres.
En janvier 2019, Kôno Tarô, ministre des Affaires étrangères du Japon, et Sergueï Lavrov, son homologue russe, ont entamé des négociations avec l’objectif de régler le litige des Territoires du Nord (îles Kouriles) et de signer un traité de paix. Elles n’ont pas abouti à ce jour. Toutefois, outre une très improbable restitution, les deux pays négocient également des projets économiques sur les îles dans les domaines de la pêche, de l'agriculture, de l'énergie éolienne, du tourisme.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 février 2022
Lycéens en visite au cap Nosappu (pointe nord-est du Japon) où a été construit Le pont des quatre îles, monument dédié à la prière pour le retour des îles Habomai sous souveraineté japonaise.
6 février : Bob Marley aurait 77 ans
L’anniversaire de la star du reggae est un jour férié en Jamaïque et l’occasion d’un concert géant. Le Bob Marley Day est aujourd’hui marqué par de nombreux pays et villes.
La célébration de l'anniversaire de Bob Marley (Bob Marley Day) était à l'origine limitée à la Jamaïque (où le jour est férié), mais peu à peu la tradition s'est étendue à d'autres pays car la musique de Marley est connue et populaire dans le monde entier. Les villes de Los Angeles ou Toronto, par exemple, célèbrent officiellement une Journée Bob Marley. Partout, l'anniversaire de naissance de l’artiste du reggae est évidemment marqué par des concerts honorant sa mémoire et son héritage.
Avec 200 millions de disques vendus, Bob Marley a popularisé la musique de son île natale, la Jamaïque dont il est devenu le héros national. Le reggae en a fait une star mondiale et la secte rastafari, dont il est une des principales figures, qui prône la paix et la tolérance, une idole à dimension planétaire, à l’égal d’un Che Guevara. Habituellement, pour Bob Marley Day, un grand concert est donné dans l’Emancipacition Park de Kingston, devant des milliers de personnes. Mais cette année, pour des raisons sanitaires, les festivités Earthstrong de Marley culminent le 6 février, avec un concert à capacité limitée au Tuff Gong International, à Kingston. Celui-ci est diffusé en direct sur la chaîne officielle YouTube de Bob Marley. Son village natal propose chaque année quatre jours de musique non-stop. L’Éthiopie, en principe, marque aussi la journée.
Nesta Robert Marley, dit Bob Marley est né le 6 février 1945 à Sain-Anne, paroisse de Nina-Miles, en Jamaïque. Son père, un Anglais blanc, était âgé de près de 60 ans à sa naissance. Sa mère, Cedella, était une simple villageoise noire de 19 ans. Enfant, en raison de son métissage, Marley a été victime de tracasseries de la part du voisinage qui le surnommait "White Boy" de manière péjorative. En raison de cette expérience, il affirma plus tard : « Je ne suis pas du côté de l'homme blanc, ni du côté de l'homme noir. Je suis du côté de Dieu.
Sa carrière a décollé lorsqu'il a fondé un groupe de musique avec ses amis Peter Tosh et Bunny Livingston, appelé "The Wailers". En février 1966, Bob épousa Rita Marley et c'est elle qui lui fit découvrir le concept de rastafarisme. Cela a fortement influencé son style musical, sa manière d’aborder le reggae.
Dans les années 1960, les Wailers sont devenus populaires dans toute la Jamaïque et, en 1972, ils ont signé un contrat avec "Label Island Records". C’est la sortie de leur album "Catch a Fire" en 1973 qui leur a donné une notoriété internationale, avant de se séparer l’année suivante. En 1976, lors d'un de ses concerts pour la paix, en solo, il a échappé à une tentative d'assassinat.
En 1977, suite à une blessure à l'orteil qui ne guérissait pas, Bob Marley consulta un médecin et fut diagnostiqué d'un cancer. Le médecin a suggéré de retirer son orteil, ce que Bob a refusé car cela allait à l'encontre de ses croyances rastafariennes. Les années suivantes ont été une période de succès considérable pour lui; Marley fut le seul artiste international à faire partie de la cérémonie d'indépendance du Zimbabwe. Il avait également prévu une tournée américaine pour toucher les Noirs vivant aux États-Unis. Malheureusement, le cancer s'était propagé à d'autres organes vitaux de son corps. Le 11 mai 1981, Bob Marley est décédé à l'âge de 36 ans à l'hôpital de Miami. Des funérailles d'État ont eu lieu en Jamaïque le 21 mai 1981. L'éloge funèbre final à Marley a été prononcé par le Premier ministre Edward Seaga. Son héritage, sa philosophie et sa musique perdurent, Bob Marley lui-même est vénéré comme une icône culturelle en Jamaïque mais aussi dans le monde entier.
La plupart de ses 11 enfants son devenus musiciens et cultivent la mémoire de leur père. Il ya deux jours, The Marley Brothers , un groupe composé des fils de Bob, Ziggy , Stephen , Damian , Julian et Ky-Mani Marley , ont sorti une nouvelle reprise de la chanson de leur père "Cornerstone". Le lendemain, le 5 février 2022, ils jouaient en tête d'affiche du festival de CaliVibes à Long Beach, en Californie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 février 2022
La maison natale de Bob Marley, à Nine-Miles, est devenue une attraction touristique
5 février : Saraswati, la déesse hindoue des écoliers
Pour les hindous, c’est la fête du printemps (Vasant Panchami) mais ce même jour, on célèbre aussi Saraswati, la déesse de la connaissance.
Pour les hindous, c’est la fête du printemps (Vasant Panchami). Ce même jour, on célèbre aussi Saraswati, la déesse de la connaissance.
Dans les écoles indiennes, les élèves se cotisent pour acheter une statue de la déesse en argile et en paille, le visage et les mains peintes, parée de tissus brillants, de perles, de bijoux et de colliers de fleurs. Durant plusieurs jours, les statues sont exposées dans la rue et font l’objet d’offrandes sous forme de livres, de stylos, de petits instruments de musique. Ces effigies ne durent que le temps de la fête et seront ensuite immergées dans la rivière ou le fleuve le plus proche. La croyance populaire veut que les enfants qui commencent à étudier durant cette période reçoivent de la déesse des dons spéciaux. Saraswati (épouse de Brahma et sœur de Ganesh) est la déesse de la sagesse, de la connaissance, de la musique et des arts.
Saraswati serait née en ce jour de Vasant Panchami (la fête du printemps) que l’on célèbre aussi par la même occasion. Pour Sarasvati Puja, la tradition veut que l’on s’habille en jaune et que tout ce que l’on va consommer soit également de cette couleur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 février 2022
La déesse Saraswati est toujours représentée avec un vînâ (instrument de musique) et accompagnée de livres de classe
4 février : la Journée internationale de la fraternité humaine
Lancée par le Vatican et des autorités de l’islam sunnite, la Journée a pour but de développer le dialogue interreligieux et interculturel à la fois au sein des États membres de l'ONU, d'encourager une éducation qui promeut la tolérance et de lutter contre la discrimination fondée sur la religion ou la conviction.
Cette journée observée par l’ONU est de création récente : elle a été ajoutée en décembre 2020 à la liste des journées internationales et observée pour la première fois en 2021.
Cette journée a été lancée par Bahreïn, le Burkina Faso, l'Égypte, la Guinée équatoriale, le Maroc, l'Arabie saoudite, le Venezuela et surtout les Émirats arabes unis qui en ont fait un élément de leur soft power. Cette deuxième journée mondiale est particulièrement célébrée à l’Exposition universelle de Dubaï. Le pavillon du Saint-Siège accueille en effet une conférence et une marche pour la fraternité, ce vendredi 4 février 2022.
Lancée par le Vatican et des autorités de l’islam sunnite, la Journée internationale de la fraternité humaine a pour but de développer le dialogue interreligieux et interculturel à la fois au sein des États membres de l'ONU et dans le monde, d'encourager une éducation qui promeut la tolérance et de lutter contre la discrimination fondée sur la religion ou la conviction.
La date du 4 février n’a pas été choisie au hasard, c’est l’anniversaire la signature du document sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence dans le monde. Les signataires du document, le pape François et le Grand Imam d'Al-Azhar, considéré comme l'une des plus hautes autorités de l'Islam sunnite, ont passé plus d'un an à le rédiger avant sa signature dans la capitale émiratie d'Abu Dhabi le 4 février 2019, sous les auspices du prince héritier Sheikh Mohammed bin Zayed al-Nahyan.
L’année 2019 correspondait au 800e anniversaire de la rencontre de saint François d’Assise avec le sultan al-Malik al-Kamal en 1219.
En effet, au cours de la Ve croisade, en juin 1219, François quitta Assise pour se rendre en Terre sainte à la rencontre des musulmans. Il débarque d’abord à Saint-Jean-d’Acre, la capitale des Croisés depuis la prise de Jérusalem par Saladin en 1187. Il se rend à Damiette, en Égypte, et est reçu avec courtoisie par le sultan Al-Malik-al-Khamil, le neveu de Saladin. François pensait pouvoir le convertir, il n’y parvient mais le sultan est impressionné par le personnage du moine italien. On ne connaît pas le contenu de leur conversation. Mais peut-être cet entretien eut une influence sur sa décision, dix ans plus tard, de rendre Jérusalem aux chrétiens, alors qu’aucune force ne l’y contraignait.
À l’occasion de cette journée, le Prix Zayed de la Fraternité humaine est décerné. Il porte le nom de l’émir d’Abou Dhabi, le principal parrain de cette journée. En 2021, il avait été décerné à deux personnalités : à António Guterres, secrétaire des Nations unies, à qui on doit aussi cette journée, ainsi qu’à Latifa Ibn Ziaten, une mère française de condition modeste, militante pour la tolérance depuis que son jeune fils Imad a été assassiné en 2012, un autre jeune radicalisé et extrémiste, celui qui provoqua ensuite un carnage dans une école juive de Toulouse.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 février 2022
Giotto di Bondone – Scène de la vie de Saint Francois : St Francois devant le Sultan d’Egypte, vers 1325, Cappella Bardi, Florence
3 février : le Mozambique célèbre ses héros
Les Mozambicains rendent hommage à Eduardo Mondlane, mais aussi à Samora Machel, et à tous ceux qui sont morts pendant la guerre d’indépendance.
La Journée des héros (dia dos Heróis Moçambicanos), chaque 3 février, rend hommage aux soldats morts pendant la guerre d'indépendance du Mozambique. Cette guerre a duré de 1964 à 1974.
La date du 3 février est celle de l’assassinat d’Eduardo Mondlane en 1969 à Dar-es-Salam (Tanzanie). Certains accusent ses rivaux du FRELIMO (le parti qui dirige le pays depuis un demi siècle), notamment Lazaro Kavandame, ou encore la PIDE (la Police internationale et de défense de l'État), la police politique de l'État portugais de l'époque. Jusqu'à ce jour, son assassinat reste un mystère.
L’anthropologue Eduardo Mondlane était le co-fondateur et le président du FRELIMO (le Front de libération du Mozambique), un mouvement créé à Dar-es-Salam, en Tanzanie, en 1962, pour lutter contre l’État colonial. Mondlane était un panafricaniste, internationaliste et révolutionnaire. Le FRELIMO a continué le combat pour l’indépendance du Mozambique finalement obtenue le 25 juin 1975.
Le jour de la mort d'Eduardo Mondlane a été choisi comme jour des héros au Mozambique. C'est un jour férié et il y a des défilés militaires. Les représentants des différents groupes politiques prononcent des discours. Les Mozambicains rendent hommage à Eduardo Mondlane, mais aussi à Samora Machel, le premier président du Mozambique, et à d'autres personnes et organisations, qui ont lutté pour l'indépendance du pays.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 février 2022
Samora Machel et Eduardo Mondlane
2 février : le Jour de la marmotte
C’est un événement du folklore nord-américain célébré le jour de la Chandeleur et à vocation météorologique, mais qui est hérité des traditions européennes.
C’est un événement du folklore nord-américain célébré le jour de la Chandeleur. Ce jour-là, s’il n’y a pas trop de neige pour tout recouvrir, on observe les terriers des marmottes pour voir si celles-ci pointent leur nez. On raconte que si le temps est suffisant ensoleillé pour que la marmotte voie son ombre, celle-ci prendra peur et se réfugiera de nouveau au fond de son terrier. Alors l’hiver durera encore 6 semaines. En revanche, si le temps est nuageux, et donc plus doux, la marmotte sera tentée de s’aventurer hors de son trou. Dans ce cas, c’est signe que l’hiver finira vite.
Les Américains vont vous raconter que cette tradition est née en 1886 dans la petite ville de Punxsutawney, en Pennsylvanie, où le Jour de la marmotte (Groundhog Day) a été pour la première fois médiatisé. Il existe depuis cette date un club de ma marmotte très doué en communication. Si bien que chaque 2 février, toutes les chaînes de télévision américaines sont au rendez-vous pour filmer la réaction d’une marmotte apprivoisée, nommée Phil, à qui on a assigné le rôle de distraire les médias et amuser la foule. Chacun y va de son pronostic avant que la marmotte star ne s’exprime. Phil a prédit un long hiver 103 fois et un printemps précoce 18 fois… l’événement a été notamment médiatisé à partir de 1993 par le film de Harold Ramis Groundhog Day (Jour sans fin) avec Bill Murray. Ainsi, Punxsutawney attire chaque année pas moins de 40 à 50 000 visiteurs pour le Jour de la marmotte, devenue un événement touristique majeur à cette saison.
En réalité, cette coutume qui existe aussi en Alaska (où le 2 février est un jour férié depuis 2009) et au Canada, a été importée d’Europe. Le 2 février, le jour où les chrétiens fêtent la Présentation de Jésus au Temple, est à la mi-chemin entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps. Antérieurement au christianisme, les anciens avaient eux aussi des cultes antérieurs agraires ce jour-là. C’est l’époque de l’année où les paysans commencent à observer le ciel et se demandent à quel moment ils pourront effectuer leurs plantations, au printemps. Pour cela, ils ont toujours cherché des signes de la part des animaux qui hibernent, pas forcément la marmotte. Les Allemands observaient le comportement du hérisson. Dans les Pyrénées, c’est autour des ours qu’existent de nombreuses légendes. Si le temps est clair le 2 février, celui-ci retourne dans son antre pour encore 40 jours disait-on. En Lorraine, on observait la loutre ; ailleurs, le blaireau…
Il est vrai qu’en ce début de février, un anticyclone sur l’Arctique peut nous valoir un ciel dégagé associé à un air très froid venant du nord. À l’inverse une dépression peut nous valoir un temps nuageux amenant de l'air doux du sud ce qui peut faire penser à une fin précoce de cette saison. Mais cette alternative est valable pour l’Europe tempérée du nord, pas forcément pour l’Amérique où a été importée tradition météorologique, cultivée à grand renfort d’événements médiatiques. #GroundhogDay
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er février 2022
Phil de Punxsutawney - Photo Flickr - Anthony Quintano
31 janvier : le peuple Assamais honore ses ancêtres et célèbre ses traditions
L’Assam est un petit État du nord-est de l’Inde a conservé un ancien culte des ancêtres issu de leurs cultes animistes ancestraux : Me-Dam-Me-Phi
L’Assam est un petit État du nord-est de l’Inde de quelque 35 millions d’habitants, hindouistes pour la plupart, mais qui ont conservé un ancien culte des ancêtres issu de leurs cultes animistes ancestraux. Me-Dam-Me-Phi (মে ডাম মে ফি) était une grande fête religieuse du royaume Ahom qui exista du XIIIe au XIXe siècle, avant de tomber sous la coupe des Birmans puis des Anglais. Les Ahoms se sont convertis à l’hindouisme au début du XIXe siècle mais à partir des années 1960, un mouvement de résurgence des cultes anciens a fait resurgir cette fête des ancêtres. Le gouvernement de l’Assam a fini , à la fin du XXe sicle, par fixer une date officielle pour Me-Dam-Me-Phi : le 31 janvier et faire de cette date un jour férié.
Le culte des ancêtres occupe une place importante dans la culture et la religion des Ahoms. Ils croient qu'après la mort d'une personne, son âme devient un dam (esprit ancêtre) vénéré par sa famille. Après la quatorzième génération, un dam devient un phi (dieu) vénéré par toute la communauté. Me signifie offrandes, donc Me-Dam-Me-Phi est une fête basée sur des offrandes faites aux esprits et aux dieux des ancêtres.
Aujourd'hui, la plupart des familles Ahom ont un endroit spécial appelé damkhuta dans leur cuisine. Ils l'utilisent pour adorer les esprits de leurs ancêtres décédés en leur offrant du vin fait maison et divers aliments, par exemple, des haricots et des pois chiches ou du riz avec de la viande ou du poisson. Pendant la fête de Me-Dam-Me-Phi, des rituels de vénération des ancêtres sont exécutés par Ahoms dans tout l'Assam et l'Arunachal Pradesh.
Cette fête concerne aujourd’hui l’ensemble des Assamais, pas seulement les descendants des Ahoms (peuple d’origine thaï). Dam-Me-Phi est même en passe de devenir une véritable fête nationale, ce que les hindouistes radicaux ne voient pas d’un bon œil.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 janvier 2022
30 janvier : il y a 50 ans, le Bloody Sunday en Irlande du Nord
Ce dimanche, à Derry, en Irlande du Nord, on commémore les 14 morts tués par l’armée britannique alors qu’il défilaient pacifiquement, le 30 janvier 1972. Le souvenir d’un passé révolu ? Pas sûr, car le Brexit ne fait que raviver les inquiétudes et les rancœurs.
Ce dimanche, à Derry, en Irlande du Nord, on commémore les 14 morts tués par l’armée britannique alors qu’ils défilaient pacifiquement, le 30 janvier 1972 pour demander l’égalité des droits entre catholiques et protestants en Irlande du Nord. La manifestation était organisée par la Northern Ireland Civil Rights Association également pour protester contre l’internement sans procès de nationalistes irlandais dans des camps de détention.
Le souvenir d’un passé révolu ? L’explosion d’une voiture piégée à Londonderry, le 19 janvier 2019, attribué l’attaque à un groupe républicain dissident, puis la mort par balle d’une jeune journaliste, en avril 2019, est le signe que tout peut reprendre en cas de remise en cause l’accord de 1998 (dit du Vendredi Saint) entre républicains nationalistes (les catholiques) et loyalistes unionistes (les protestants). Londres a longtemps tergiversé mais, finalement, le Brexit n’a pas remis en cause cet accord, tout au moins officiellement.
En 2021, la marche annuelle avait été annulée, l’Irlande du nord vivant sous un régime de confinement dû au covid. Ces dernières années, la marche annuelle dans le quartier catholique de Londonderry (Irlande du Nord) attirait moins de monde qu’autrefois. Non que s’estompe le souvenir des 14 manifestants tués pour les droits civiques, des adolescents pour la plupart, mais, Londres a fini par accepter une enquête, dont le rapport a conclu à l’entière responsabilité des soldats anglais. Ce qui a poussé le Premier ministre David Cameron, en 2010, à présenter des excuses et offrir une indemnisation aux familles... 38 ans après le drame. Les familles réclament toujours un procès de tous les responsables. La justice britannique ne poursuit pour le moment qu’un seul soldat qui a obtenu de conserver l’anonymat. 50 ans après le massacre, le procès est toujours en cours… Ces atermoiements sont d’autant plus incompréhensibles que le régiment de parachutistes chargé de l'opération était aussi responsable du massacre de 11 personnes, à Belfast, dans des circonstances semblables en août 1971.
Une minute de silence est traditionnellement observée, chaque dernier dimanche de janvier, devant le monument dédié au Bloody Sunday (« le dimanche sanglant »), le “Bloody Sunday Obelisk Memorial,” 25 Rossville St, Bogside, Londonderry BT48 6LP.
Le Bloody Sunday appartient au passé mais personne n’a oublié, car toute la ville était dehors ce jour-là, le nombre de témoins encore vivants est encore considérable. Ce qui a profondément changé, 50 ans plus tard, c’est qu’aujourd’hui, les catholiques proportionnellement plus nombreux sont sortis des ghettos. Ce sont les protestants qui, à présent, sont sur la défensive. Avec le Brexit, ils ont le sentiment d’avoir été fragilisés. La tension est toujours palpable à Derry (Londonderry pour les unionistes). Pariculièrement en ce début d’année 2022, à l’approche des élections du mois de mai où, pour la première fois, le Sinn Féin, un parti prônant la réunification de l’Irlande, pourrait l’emporter.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 janvier 2022
Mise à jour 2025 : le 23 octobre 2025, l’unique soldat qui était poursuivi a finalement été “jugé non coupable de meurtre et de tentative de meurtre”, en raison d’une insuffisance de preuves après tant d’années, a fait savoir le juge. Michelle O’Neill, première ministre d’Irlande du Nord et vice-présidente du parti Sinn Féin, a exprimé toute sa déception :« Il y a cinquante-trois ans, l’armée britannique a assassiné des civils dans les rues de Derry. Il y a plus de quinze ans, le Premier ministre britannique de l’époque a reconnu le rôle des soldats, et pourtant aucun soldat britannique, ni aucun de leurs supérieurs militaires et politiques, n’a jamais été condamné. C’est un affront à la justice. » (Le Gardian, 24 octobre 2025, traduit par Courrier international)
29 janvier : le Népal célèbre ses martyrs
Ces martyrs que le Népal honore d’un jour férié sont tous ceux qui ont perdu la vie en luttant contre le pouvoir absolu de la famille Rana qui a régné sur le Népal pendant plus d’un siècle (de 1846 à 1951), mais aussi tous les morts de la guerre civile qui s’est terminée en 2006.
Ces martyrs que le Népal honore d’un jour férié sont tous ceux qui ont perdu la vie en luttant contre le pouvoir absolu de la famille Rana qui a dirigé le Népal pendant plus d’un siècle (de 1846 à 1951), avec le soutien des Britanniques, ainsi que les victimes de la récente guerre civile. À cette époque, le roi était relégué à une simple poste de représentation, le pays était dirigé de manière autoritaire par une dynastie de premier ministre, les Rana.
Le premier martyr officiel est Lakhan Thapa Magar. Il fut le premier à se rebeller contre Jung Bahadur, le premier ministre qui a pris le pouvoir en 1846 et s’est arrogé le titre héréditaire de Rana. Sous cette lignée, autoritaire et très corrompue, toute dissidence était interdite, l’éducation a été volontairement négligée afin de maintenir le peuple sous sa coupe. Le titre de Rana a, finalement, été aboli en 1951, lors d’une révolution constitutionnelle et la dynastie de premiers ministre chassée du pouvoir. La liste des martyrs comprend également Dharma Bhakta Mathema, Gangalal Shrestha, Dashrath Chand et Shukraraj Shastri. Tous ont été exécutés fin janvier 1941. C’est cet anniversaire qui tombe le 16 Magh du calendrier népalais (soit le 29 ou le 30 janvier du calendrier grégorien) qui est célébré aujourd’hui comme le Jour des martyrs ou Shaheed Diwas ( सहिद दिवस ). Un cinquième révolutionnaire, Ramhari Sharma, leur est souvent associé. Il est qualifié de martyr vivant, car étant brahmane, il n'a pas été exécuté.
À ces martyrs historiques, on associe aussi les quelque 13 0000 Népalais qui ont perdu la vie pendant la guerre civile entre le camp monarchique et les rebelles maoïstes qui a ensanglanté le Népal de 1996 à 20006. C’est leur mémoire que la Journée des martyrs (Shahid divas) a été réactivée et rendue fériée et chômée.
La porte des Martyrs (Shahid gate), le monument aux martyrs, a été érigée à Katmandou, la capitale du Népal. Le premier ministre et les hauts fonctionnaires se doivent de visiter ce monument aussitôt après avoir prêté serment. De nombreux parcs et rues au Népal portent le nom des martyrs pour honorer leur contribution au développement du pays. Les commémorations durent généralement toute la semaine qui précède, à l’instar de la compétition de la ligue de football Shahid Memorial A-division, organisée par l'Association népalaise de football et qui dure une semaine, c'est-à-dire du 10 au 16 Magh.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 janvier 2022
Shahid Gate, le monument aux martyrs de Katmandou
28 janvier : les 30 ans de l’armée de la République d’Arménie
Le Jour des forces armées, jour férié, est l’anniversaire de la création officielle de l’armée de la République d’Arménie, le 28 janvier 1992. Depuis la défaite de 2020, face à l’Azerbaïdjan, l’ambiance de cette journée a totalement changée.
Depuis 2001, l’Arménie célèbre son armée par un jour férié (et chômé depuis 2003). Le Jour des forces armées (Բանակի օր) est l’anniversaire de la création officielle de l’armée de la République d’Arménie, le 28 janvier 1992, soit un mois après la disparition de l’URSS et quatre mois après la déclaration d’indépendance de l’Arménie. Néanmoins, des forces armées arméniennes s’étaient déjà constituées dès février 1988 afin de défendre l’autonomie du Haut-Karabagh. Les deux entités, l’Arménie et le Haut-Karabagh, auront ensuite deux armées distinctes.
Jusqu’en 2020, cette journée de l’armée était l’occasion de défilés militaires triomphants. Avec le choc de la défaite, novembre 2020, de l’armée de défense de l’Astrakh (Haut-Karabakh) épaulée par l’armée arménienne face à l’armée azerbaïdjanaise, appuyée par la Turquie, l’ambiance de la journée du 28 janvier a totalement changé. Aujourd’hui, harcelée aux frontières par les forces azerbaïdjanaises, l’armée arménienne est franchement sur la défensive.
« La situation résultant de la dernière guerre bouleverse un fragile équilibre que la partie arménienne tenait pour acquis. Habituées à un schéma de guerre de tranchée et forte de son avantage sur le terrain, l’armée arménienne et l’armée de défense de l’Artsakh s’étaient retranchées derrière une sorte de ligne Maginot le long d’un territoire re- connu comme azerbaïdjanais. La nouvelle carte issue du cessez-le-feu du 9 novembre 2020 complexifie considérablement la défense du territoire. »
« Si l’Arménie n’est pas restée les bras croisés pendant que l’Azerbaïdjan poursuivait son effort de guerre, la guerre de l’automne 2020 a toutefois révélé les failles de la stratégie de défense d’Erevan. En premier lieu l’armée arménienne a négligé l’émergence d’une nouvelle doctrine d’emploi de drones et de munitions téléopérées dont l’usage massif durant le récent conflit a démontré la constante évolution. De même, les défenses sol-air (DSA) arméniennes frappées d’obsolescence se sont révélées inadaptées face à l’offensive turco-azerbaïdjanaise.
L’Arménie a fondé sa capacité de dissuasion sur le couple défense populaire-missile à longue portée. Pour cela l’armée de conscription, ajoutée à l’appel aux volontaires et aux forces d’autodéfense de l’Artsakh, aurait pu stopper l’agression comme ce fut le cas lors de la courte guerre d’avril 2016. Mais la guerre de 2020 a montré que cette stratégie était frappée » (deux extraits de la Géopolitique de l’Arménie de Tigrane Yégavian)
Le point sur la situation : une interview de Tigrane Yégavian
Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 janvier 2022