L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1905, Hongrie, poésie, Littérature, 11 avril Bruno Teissier 1905, Hongrie, poésie, Littérature, 11 avril Bruno Teissier

11 avril : la Journée de la poésie hongroise

Cette journée est fêtée en Hongrie depuis 1964. C’est la seule célébration nationale héritée de la Hongrie communiste. Le 11 avril, est l'anniversaire d'Attila József. Un poète qui fut un peu le Rimbaud hongrois, adolescent prodige, mort jeune... Communiste, mais pas trop. C’est aujourd’hui, l’occasion en Hongrie d’un marathon de poésie.

 

La Journée de la poésie (költészet napja) est célébrée en Hongrie depuis 1964. C’est la seule célébration nationale héritée de la Hongrie communiste. Le 11 avril, est l'anniversaire d'Attila József. Un poète qui fut un peu le Rimbaud hongrois. Né en 1905 dans un milieu très défavorisé, cet enfant précoce a été l’adolescent prodige des milieux littéraires hongrois dès 1922. Il est mort en 1937 à 32 ans écrasé par un train, dans des circonstances qui font penser à un suicide.

Il a été communiste, dès 1919, d’où ce choix de la date à l’époque de Kádár, mais il avait été exclu du parti pour idéalisme, d’où le maintien de cette figure dans le panthéon de la Hongrie post-communiste. Sa statue, réalisée par Marton László, regarde le Danube du pied du Parlement hongrois. L’emplacement, choisi en 2009, est inspiré d’un de ses poèmes fameux, Au bord du Danube.

La poésie joue toujours un rôle particulier dans l’espace culturel hongrois. On ne lit plus des poèmes dans les usines comme à l’époque communiste, chaque 11 avril, mais on organise des soirées de performances littéraires comme le fameux marathon de poésie (Költészeti maraton) organisé depuis 2010, où une centaine d’auteurs (147 en 2022) se relaient pendant 24 heures pour lire des textes en public.

La figure d’Attila Jozsef n’est pas oubliée. Chaque 11 avril, sur la tombe du poète, au cimetière de la rue Fiumei, à Budapest, l'Institut national du patrimoine (NÖRI), organise un événement.

Les expositions de la Bibliothèque centrale présentent des citations d'Attila József et de Péter Esterházy à intervalles réguliers le 11 avril, commémorant le 120e anniversaire de la naissance d’Attila József et le 75e anniversaire de la naissance d'Esterházy. Ce 11 avril, également, à l'occasion du 125e anniversaire de la naissance de Sándor Márai, des comédiens lisent des extraits du journal Lola d'Ilona Márai dans le cadre du Marathon Márai au Salon Víg. Un train de poésie part de la gare de Nyugati le 11 avril à 10h08. Les passagers pourront non seulement lire, mais aussi écouter des poèmes en direct, interprétés par des artistes du théâtre Hevesi Sándor de Zalaegerszeg. Dans tout le pays, des poèmes seront diffusés sur des haut-parleurs ce vendredi pour marquer la Journée de la poésie hongroise.

À l’échelle mondiale, il existe une Journée internationale de la poésie, le 21 mars.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 avril 2025

 

Timbre émis à l’occasion du centenaire du poète. Son nom est écrit à la hongroise, le prénom après le nom.

Statue du poète installée à Budapest en 2009 : “le poète triste” par Marton László. Derrière, sur la droite de l’image, c’est le Parlement hongrois.

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Inde, fête religieuse Bruno Teissier Inde, fête religieuse Bruno Teissier

10 avril :  Mahavir Jayanti, la fête la plus importante du jaïnisme

Également connue sous le nom de Mahavir Janma Kalyanak, c’est la fête majeure du jaïnisme. Elle célèbre l'anniversaire de Jina Mahavira, son chef spirituel le plus vénéré, un contemporain de Bouddha.

 

Mahavir Jayanti, également connu sous le nom de Mahavir Janma Kalyanak, est la fête majeure du jaïnisme, une religion minoritaire de l’Inde et de ses 10 millions d’adeptes. Elle célèbre l'anniversaire de Jina Mahavira, chef spirituel vénéré et 24e tirthankara (personne ayant atteint l'illumination, un sage). Les deux écoles du jaïnisme, Digambar et Swetambara se disputent sur l’année exacte de naissance de Mahavira entre 599 av. J.-C. ou 615 av. JC. Mais toutes les deux s’accorent sur la date exacte de sa naissance : le 13 du mois de Chaitra (dans le calendrier hindou). Une date qui tombe en mars ou en avril du calendrier grégorien. L’époque où il aurait vécu, sa biographie telle est racontée et son enseignement sont très proches de celui du Bouddha.

Lors de la célébration, l'icône de Mahavira est portée sur un char lors d'une procession festive appelée Ratha Jatra. Ensuite, celle-ci fait l’objet d’un bain rituel et une onction (abhisheka). Durant la journée, la plupart des Jaïns récitent des mantras et des prières, méditent, assistent à des sermons et participent à des missions caritatives comme sauver des vaches de l'abattoir (les jaïns sont strictement végétariens) ou aider à nourrir les pauvres.

C’est la seule fête jaïne à être reconnue par le gouvernement indien qui en a fait un jour férié national. C'est un jour férié pour le gouvernement et les écoles dans le Maharashtra ainsi que dans les états du Bihar, Chhattisgarh, Delhi, Gujarat, Haryana, Jammu and Kashmir, Jharkhand, Karnataka, Maharashtra, Madhya pradesh, Mizoram, Nagaland, Punjab, Rajasthan, Tamil Nadu, Uttarakhand, Uttar Pradesh.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2025

 
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1938, Tunisie, manifestation politique, massacre, 9 avril Bruno Teissier 1938, Tunisie, manifestation politique, massacre, 9 avril Bruno Teissier

9 avril : la journée des Martyrs en Tunisie

C’est un épisode sanglant de la lutte anticoloniale que commémore la Tunisie. Mais, c’est toujours délicat pour un régime autocratique de célébrer un soulèvement populaire réclamant la démocratie. Le président Kaïs Saïed va devoir ce 9 avril se plier à l’exercice.

 

Un régime autocratique est toujours retissant à commémorer un soulèvement national, même ancien, de crainte que cela en déclenche un nouveau. D’ailleurs dans la suite du Printemps arabe, le 9 avril 2012, la célébration du 9-Avril s’était transformée en émeutes dans les rues de Tunis. En 2023, le 9 avril, des centaines de militants de partis d’opposition manifestaient contre les arrestations arbitraires d’opposant qui se multiplient depuis que le président Kaïs Saïed s’est arrogé les pleins pouvoirs.

Ce 9 avril 2025, le président tunisien tient à honorer les martyrs du 9 avril 1938. La cérémonie a traditionnellement lieu au monument des martyrs de Séjoumi. L’an dernier, il était venu déposer une gerbe de fleurs au pied du mémorial, et avait récité la Fatiha à leur mémoire. La cérémonie se termine par un salut au drapeau tunisien au son de l’hymne national.

La Commémoration des Martyrs (عيد الشهداء), rappelle un épisode sanglant de la lutte anticoloniale.  Si la Tunisie n’a pas connu la terrible guerre qui a ravagé l’Algérie, le combat contre l’occupation française a tout de même fait de nombreuses victimes. Le 9 avril 1938, alors que depuis plusieurs semaines des manifestations populaires réclamaient des réformes politiques, notamment l’institution d’un parlement, un mouvement spontané de la jeunesse a pris de court les forces de police qui ont tiré dans la foule. Le bilan est lourd : on relève 22 morts et près de 150 blessés, la majorité d'entre eux n’avaient qu’une vingtaine d’années, trois étaient des enfants. C’est le souvenir des victimes de cet événement tragique qu’entretient chaque année la Journée des Martyrs, jour férié et chômé depuis 1957. Le lendemain, Habib Bourguiba et douze de ses camarades, dirigeants du parti Néo Destour, sont arrêtés, ainsi que des milliers d’autres. Le parti est dissous, la presse nationaliste interdite… L’état de siège tuera plusieurs mois.

C'est sur le site de Séjoumi que sont enterrés les militants nationalistes à partir de l'affaire du Djellaz (1911). La Fête des martyrs y est célébrée chaque 9 avril. En 2001, un Musée de la mémoire nationale y a été inauguré, symboliquement le 9 avril. Il est situé au rez-de-chaussée du mémorial érigé à la mémoire des résistants exécutés sur les lieux mêmes par les autorités coloniales françaises entre 1941 et 1954.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2025

Mise à jour 10 avril 2025 : Des centaines manifestants sont descendus dans les rues de Tunis ce 9 avril pour défendre les droits et les libertés face à la répression des opposants politiques. Ils ont notamment demandé la libération d’une des principales cheffe de l’opposition, Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre.

Deux timbres-poste tunisiens émis en 1988 pour le 50e anniversaire de la Journée des martyrs

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

8 avril : en Israël, c’est le jour de l’Aliyah

Le Jour de l'alya (Yom HaAliyah) est une fête officielle créée en 2016 qui célèbre l'immigration des juifs de la diaspora en Israël. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le contexte actuel n’est pas favorable à ce mouvement qui a fondé le pays, bien contraire.

 

Le Jour de l'alya (Yom HaAliyah, יום העלייה) est une fête officielle qui célèbre l'immigration des juifs de la diaspora en Israël. Elle a été fixée au 10 Nissan (date du calendrier hébraïque), si bien que sa date varie sur le calendrier grégorien, entre mi-mars et mi-avril.

Cette fête est de création très récente : elle a été instituée par la Knesset (le parlement israélien) en 2016 dans un contexte de déclin de l’immigration vers Israël. L’apport soviétique, fort au début des années 1990-2000, était tari. De plus en plus d’alyoth (pluriel d’aliyah ou alya) en provenance des pays occidentaux avaient conduit à des retours au pays d’origine ou un départ vers ailleurs, faute d’une intégration dans un pays où la vie n’est pas si facile.

La date choisie pour cette fête de l’alya est d’origine religieuse. Selon le Livre de Josué, c’est le 10 Nissan que Josué et les Israélites traversèrent le Jourdain pour entrer en “Terre promise”, après quarante ans d'errance dans le désert. Cette migration mythique est considérée comme la première « aliya ».

L’alya ou aliyah (עֲלִיָּה) est un élément fondamental du sionisme. Ce nationalisme religieux affirme que tous ceux qui, au cours de l’Histoire, ont adhéré au judaïsme ont vocation à venir s’installer sur la terre où est née cette religion. L’objectif du sionisme, comme tous les courants nationaux nés au XIXe siècle était de créer un État. Généralement, les promoteurs de ces États s’appuyaient sur une base ethnique, linguistique ou historique. Dans le cas du futur Israël, c’est sur un substrat religieux, voire culturel (pour ceux qui avaient pris leur distance avec la religion) que le pays a été inventé. Mais, contrairement au Pakistan, un autre État fondé sur une base religieuse, la population qu’il était censé rassembler n’est pas présente sur le territoire choisi ou très marginalement. En 1880, on ne comptait qu’environ 24 000 juifs en Palestine, soit 4,4% de la population (tandis que 10 millions juifs vivaient éparpillés à travers le monde). D’où l’importance de la notion d’alya (vague d’immigration) pour y parvenir. Une série de pogroms perpétrés dans l’Empire russe à l’encontre des juifs va initier le mouvement, à partir de 1881. La prise de conscience en 1945 de l’ampleur de la Shoah, va encore amplifier le processus. En 1945, la population de Palestine était de 1,8 million d’habitants dont un tiers de juifs. Ces derniers ont fondé Israël en 1948. En 1950, est adoptée une loi dite « du Retour » qui garantit à tout juif dans le monde le droit d’immigrer en Israël, de s’y installer et d’obtenir la citoyenneté israélienne presque sans entrave. Cette loi, d’inspiration sioniste et religieuse, ne concerne que les juifs. Aucun des habitants musulmans ou chrétiens, parmi ceux qui ont dû fuir la Palestine lors de la guerre de 1947-48, n’est autorisé à revenir.

Hormis cette loi du retour ouvertement discriminatoire, la déclaration d’indépendance d’Israël offrait toutefois une égalité des droits entre tous ses citoyens :  « L’État d’Israël sera ouvert à l’immigration des juifs de tous les pays où ils sont dispersés ; il développera le pays au bénéfice de tous ses habitants ; il sera fondé sur les principes de liberté, de justice et de paix enseignés par les prophètes d’Israël ; il assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ; il garantira la pleine liberté de conscience, de culte, d’éducation et de culture ; il assurera la sauvegarde et l’inviolabilité des lieux saints et des sanctuaires de toutes les religions et respectera les principes de la charte des Nations unies. »

Tout a changé en 2018 quand la Knesset, inspirée par les suprémacistes juifs, aujourd’hui au pouvoir, vote cette formulation : « Israël est l’État-nation du peuple juif dans lequel il réalise son droit naturel, culturel, historique et religieux à l’autodétermination ». Plus aucune allusion n’est faite aux non-juifs, c’est-à-dire les Arabes israéliens qui représentent 22% des 10 millions d’habitants du pays, sans compter ceux qui vivent en territoires occupés par Israël soit 5,5 millions d’Arabes dits Palestiniens. Vu le contexte de guerre dans lequel vivent aujourd’hui Israël et Palestine, l’alya ne joue plus qu’un rôle marginal dans l’évolution démographique de la région. Au contraire, un mouvement inverse s’intensifie, sans que les autorités israélienne (contrairement à ce qu’elles font pour les alyoth) ne publient aucun chiffre. Dans  ce cas on parle de yéridah (יְרִידָה,) le contraire d’aliya (ou aliyah).

Comme toutes les fêtes juives, Yom HaAliyah commence la veille au soir, à la tombée de la nuit, soit ce lundi 7 avril 2025 et se déroule ce mardi 8 avril 2025, jusqu’à la tombée de la nuit. Comme, elle tombe pendant les vacances scolaires, la loi prévoit une autre date pour la célébrer dans les écoles et lycées, où elle est observée les 7 Heshvan (soit le 25 octobre 2025). En 2026, Yom HaAliyah sera fêtée les 27-28 mars (et 17-18 octobre pour les scolaires). En 2027, les 16-17 avril (et 6-7 novembre)…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 avril 2025

Timbre israélien de 1955 évoquant l’alya

 
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Kirghizistan, révolution, révolte populaire, 7 avril, 2010 Bruno Teissier Kirghizistan, révolution, révolte populaire, 7 avril, 2010 Bruno Teissier

7 avril : une révolution d’avril que le pouvoir kirghiz aimerait faire oublier

De la difficulté pour un dictateur kirghiz de commémorer une révolution qui a fait chuter, il y a 15 ans, un régime semblable en tout point au sien.

 

C’est aujourd’hui, le Jour de la Révolution populaire d'avril, une fête nationale qui commémore la révolution du 7 avril 2010, laquelle a renversé la dictature de Kurmanbek Bakiev. Celui-ci était arrivé au pouvoir en 2005 à la faveur d’une autre révolution, celle dite des Tulipes, que personne ne commémore car elle avait très vite débouché sur une dictature familiale. Le clan Bakiev, en effet, avait mis la main sur toutes les entreprises rentables du pays et avait verrouillé le système électoral pour s’incruster au pouvoir au point que seule une révolution pouvait le renverser. C’est ce qui est arrivé. La corruption, le népotisme et la répression politique ont fini par mobilier l’opposition. En avril 2010, les manifestations se sont intensifiées dans le centre de Bichkek. Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants, causant la mort de 87 personnes. Mais les manifestants ont fini par prendre d'assaut le bâtiment du Parlement et, le 7 avril, ont renversé Bakiev, qui s'est enfui en Biélorussie.

Le Kirghizistan a connu ensuite quelques années d’un renouveau démocratique qui l’a singularité au sein de l’Asie centrale. Dès 2011, le nouveau régime (parlementaire), avait instauré un jour férié pour célébrer cette révolution. Chaque année, une cérémonie se déroulait sur la place Ala-Too, au centre de Bishkek. En 2016, le 7 avril a été déclaré journée chômé afin de donner plus de solennité à la célébration de la Révolution d’avril (Апрель революциясы) qui se déroule également sur un site commémoratif près de Bichkek.

Cette époque appartient au passé, la fenêtre libérale de l’Histoire kirghize est bien refermée à présent. Le 7 avril est toujours dans la liste des jours fériés, mais le nouveau code du travail, promulgué en 2004, en a fait une journée ordinaire. Le pouvoir essaye d’effacer le souvenir du 7-Avril. Depuis l’arrivée au pouvoir de Sadyr Japarov, en 2021, la vie politique a perdu toute sa substance, la presse d’opposition est à nouveau persécutée. L’exception démocratique du Kirghizistan (2010-2021) appartient aujourd’hui au passé. La république parlementaire a été transformée en une république présidentielle autoritaire. Le pouvoir favorise un cercle étroit autour du président. Lequel se félicite que le Kirghizistan compte « cinq ou six milliardaires en dollars et environ 200 millionnaires ». Le régime de Japarov ressemble totalement à celui de Bakiev, renversé le 7 avril 2010. Comme ce dernier, le président actuel a placé tous les membres de sa famille à des postes clés du pouvoir et de l’économie. Le Kirghizistan est devenu la république d’Asie centrale la plus proche du régime de Poutine, érigé en modèle par Japarov.

On comprend qu’il soit aujourd’hui malvenu de commémorer de manière trop appuyée une révolution que le pouvoir souhaite faire oublier, de crainte d’en susciter une autre. Mais la société kirghize a-t-elle les ressorts suffisants pour à nouveau renverser une dictature ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 avril 2025

Le 7 avril 2010, les manifestants prennent le Parlement

 
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1994, Burundi, attentat, assassinat, 6 avril Bruno Teissier 1994, Burundi, attentat, assassinat, 6 avril Bruno Teissier

6 avril : le Burundi se souvient du président Ntaryamira

Le président Cyprien Ntaryamira est mort le 6 avril 1994, victime d’un attentat dont il n’était qu’une victime collatérale mais dont les conséquences furent terribles. La Journée lui rend hommage ainsi à tous les martyrs des guerres civiles.

 

Le président Cyprien Ntaryamira est mort le 6 avril 1994, victime d’un attentat dont il n’était qu’une victime collatérale. L’année précédente son prédécesseur, Melchior Ndadaye, avait été renversé et assassiné, ce qui avait provoqué une guerre civile dans le pays entre Tutsis et Hutus. Ce même 6 avril 1994, Cyprien Ntaryamira participait aux accords de paix d'Arusha, en Tanzanie, en vue de mettre à ce conflit. Les chefs d’États de la région participaient à cette réunion. Le jet présidentiel burundais était en panne. Le président rwandais, Juvénal Habyarimana, propose à son homologue burundais de le ramener chez via Kigali. Alors qu’il amorce son atterrissage à l’aéroport international de Kanombe, l’appareil est pulvérisé par un missile sol-air au-dessus de Kigali. Les deux présidents périssent donc dans un attentat contre l’avion à bord duquel se trouvent également deux ministres burundais Cyriaque Simbizi et Bernard Ciza. Trente et un ans après les faits, les circonstances de l’attentat ne sont pas encore toutes élucidées. Une chose est sûre, ce n’est pas Cyprien Ntaryamira qui était visé.

Cet attentat du 6 avril a traumatisé le Burundi qui a fait de cet anniversaire un jour férié dédié à son éphémère président, mais il a aussi profondément marqué le Rwanda où il a été l’élément déclencheur d’un génocide qui a fait disparaître en quatre mois, à partir du 7 avril, près d’un million de Rwandais. Au Burundi, la guerre civile également entre Hutus et Tutsis s’est prolongée jusqu’en 2005 faisant, depuis 1993, quelque 300 000 morts.

Chaque 6 avril, la cérémonie se déroule au monument des Martyrs de la démocratie où le président Évariste Ndayishimiye ainsi que son épouse Angeline, se recueillent au nom de tous les Burundais et dépose une gerbe de fleurs sur la tombe du disparu. Ils sont suivis par les représentants du corps diplomatique et consulaire accrédité au Burundi, la famille de feu le président Ntaryamira, des membres des partis politiques et bien d’autres encore. En 2024, pour le 30e anniversaire, la cérémonie fut une occasion de réécouter un extrait de son discours prononcé lors de son investiture tenue le 5 février 1994 dans lequel il appelait les Burundais à être unis pour la restauration de la paix et la sécurité, le respect des droits humains et à être caractérisés par la discipline dans tous les secteurs de la vie du pays.

La commémoration du 6 avril débute par une messe, célébrée à la cathédrale Regina Mundi, en mémoire des martyrs de la guerre civile. Un hommage est également rendu aux ministres Cyriaque Simbizi et Bernard Ciza, qui périrent dans le même attentat.

À Bruxelles, l’ambassadeur du Burundi en Belgique, Ntahiraja Thérence, invite la communauté burundaise d’Europe et les amis du pays à une cérémonie commémorative en hommage au président Cyprien Ntaryamira, ce 6 avril à 15h.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 avril 2025

Le président Évariste Ndayishimiye et son épouse Angeline (photo : Présidence du Burundi)

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

5 avril : la journée des enfants palestiniens

Cette journée s’intéresse avant tout au quotidien les enfants palestiniens vivant sous occupation israélienne ou sous blocus, elle a été instaurée il y a 30 ans par Yasser Arafat. C’est aussi l’occasion de faire la bilan tragique de la guerre à Gaza.

 

Cette journée ne s’adresse pas aux 18000 enfants morts à Gaza sous les bombes israéliennes depuis l’automne 2023. On ne peut plus rien pour eux ; ni non plus pour les 36 enfants israéliens assassinés le 7-Octobre et les enfants otages qui n’ont pas survécu.

Cette journée des enfants s’intéresse avant tout au quotidien les enfants palestiniens vivant sous occupation israélienne ou sous blocus. Chaque année quelque 700 mineurs palestiniens sont arrêtés par les forces armées israéliennes. Beaucoup sont rapidement relâchés mais restent très marqués, certains passent des mois voire des années en détention sans jugement, sans scolarité, dans la plus totale illégalité.

Cette journée s’adresse aussi à ceux qui sont réveillés la nuit par le bruit de coups de feu, qui vivent dans la peur d’une attaque de colons, dans la crainte de voir leur maison détruite par une décision arbitraire, l’arrestation de leurs parents ou d’un grand frère… Ceux qui n’ont d’autre horizon depuis leur naissance qu’un camp de réfugiés. Ceux qui vivent à quelques kilomètres de la mer et qui ne l’ont jamais vu… Les moins de 15 ans représentent 40% de la population de Gaza et 38% de celle de la Cisjordanie. N’oublions pas aussi, ceux qui tout en étant israéliens savent qu’il n’aura jamais les mêmes droits que leurs compatriotes juifs (22% des enfants de nationalités israéliennes sont palestiniens).

Cette 30e Journée de l'enfant palestinien (يوم الطفل الفلسطيني) (יום הילד הפלסטיני) est célébrée par l'État de Palestine occupé, le 5 avril de chaque année. La date fait référence à la première Conférence sur des enfants palestiniens, le 5 avril 1995, lors de laquelle le président Yasser Arafat a déclaré son attachement à la Convention internationale des droits de l'enfant et a déclaré le 5 avril, Jour de l'enfant palestinien.

Ce n’était pas sa préoccupation à l’origine mais cette journée des enfants se penche aujourd’hui sur le problème de la famine qui sévit depuis des mois dans la bande de Gaza, le retour d’épidémie que l’on croyait définitivement éradiquée, comme celle de la poliomyélite. Aujourd’hui, 7 700 nouveau-nés risquent de mourir en raison du manque de soins médicaux, car les hôpitaux restants fonctionnent à une capacité extrêmement limitée, mettant la vie des enfants en danger. La pénurie d’incubateurs, de respirateurs et de médicaments essentiels a aggravé les conditions sanitaires, augmentant le risque de décès. La guerre fait toujours rage, selon l’UNICEF, dix enfants perdent chaque jour une ou deux jambes à cause de la guerre à Gaza. Sans compter la détresse psychologique des 39000 orphelins déjà recensés.

Au niveau international, la journée internationale des droits de l’enfant est célébrée le 20 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 avril 2025

Un enfant palestinien face à un soldat israélien devant le mur de séparation, août 2004 (photo Justin MacIntosh)

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

4 avril : un anniversaire bien morose pour l’OTAN

L’OTAN qui fête aujourd'hui son anniversaire existe encore mais qu’en est-il de l’alliance sur laquelle elle repose ? Sa principale puissance militaire a-t-elle déjà totalement basculé en faveur de Moscou ? Sans la moindre festivité, ce 76e anniversaire est marqué par une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres.

 

Chaque année l’OTAN, célèbre son anniversaire le 4 avril. C’est la Journée de l'OTAN (NATO Day), une journée commémorant sa fondation par la signature du Traité de l'Atlantique Nord le 4 avril 1949. Elle est fêtée dans tous les pays alliés avec plus ou moins de conviction selon les années. En 2024, les 75 ans de l’OTAN ont été célébrés tout au long de l’année par des manœuvres militaires de grande ampleur, mais aussi des festivités, une fresque peinte à Sofia, une course à pied à Budapest, un concert dans le théâtre San Carlos de Naples… À cause de la guerre en Ukraine, l’Otan avait retrouvé du dynamisme, notamment avec les récentes adhésions de la Finlande et de la Suède. Elle compte aujourd’hui 32 États, dont 12 membres fondateurs.

En 2025, pour le 76e anniversaire, l’ambiance a totalement changé suite à l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Cela faisait quelques années que la fiabilité à l’égard de ses alliés, de la principale puissance militaire de l’OTAN était interrogée. Aujourd’hui la question ne se pose plus, elle s’est évanouie en quelques semaines. Le 24 février, à l’ONU, les «États-Unis joignaient leur voix à celle de la Corée du Nord, du Nicaragua et de l’Érythrée pour soutenir la Russie contre l’Ukraine. Ostensiblement, Washington a émis un vote opposé à celui de ses autres partenaires de l’OTAN (la Hongrie exceptée).

L’article 5 du traité stipule que si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué. Cet article, pivot de l’alliance fonctionnerait-il ? Le doute est permis. L’Alliance atlantique existe-t-elle encore ?

Ce 4 avril 2025, pas de festivités, mais une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'OTAN, au siège de Bruxelles, pour discuter de la sécurité mondiale et prendre des décisions importantes. L’événement de la journée sera la conférence de presse du Secrétaire général. Que va annoncer Mark Rutte qui occupe ce poste depuis octobre 2024 seulement et qui s’est montré bien falot devant Donald Trump, incapable d’un mot pour défendre l’Ukraine ? Washington qui avait initié l’OTAN en 1949 pour contrer les ambitions de Moscou en Europe, a-t-elle totalement pris fait et cause pour son ancien ennemi ? Pour ses partenaires le doute s’est installé définitivement.

PS. Cet anniversaire de l’OTAN ne doit pas être confondu avec la Journée de l’OTAN qui se déroule chaque année, en septembre, à Ostrava (Tchéquie) et qui est un salon du matériel militaire (cette année, les 21 et 22/9). La Roumanie, quant à elle, célèbre chaque premier dimanche d’avril sa propre Journée de l’OTAN. Et la Lituanie, c’est le 29 mars qu’elle fête son adhésion à l’OTAN.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 avril 2025

Des soldats allemands, espagnols et américains posent pour une photo avec le drapeau de l'OTAN pendant l'exercice Steadfast Defender 24 – le plus grand exercice militaire OTAN organisé pendant l'année du 75e anniversaire, avec plus de 90 000 soldats des 32 Alliés. La photo a été prise en Pologne, en avril 2024. (Photo : US Army/Sgt Omar Joseph Sr.)

 
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1899, Pérou, Japon, 3 avril Bruno Teissier 1899, Pérou, Japon, 3 avril Bruno Teissier

3 avril : la journée d’amitié péruvo-japonaise

Le 3 avril 1899, arrivait au Pérou un bateau chargé de 790 immigrants japonais. Le premier d’une longue série : plus d’une centaine en une vingtaine d’années. La communauté japonaise a profondément marqué la culture péruvienne.

 

Le 3 avril 1899, arrivait au Pérou un bateau à vapeur, le Sakura Maru, chargé de 790 immigrants japonais. C’était le premier d’une longue série : plus d’une centaine, en une vingtaine d’années. La communauté japonaise du Pérou a eu jusqu’à 100 000 personnes. Certains ont regagné l’archipel, mais ils sont encore 80 000 aujourd’hui. On les appelle les Nikkei. Leurs écoles ayant été fermées d’autorité dans les années 1940, ils ont décidé de s’intégrer et d’apprendre l’espagnol, beaucoup aujourd’hui, ont oublié le japonais. On les nomme Nisei à la deuxième génération et Sansei à la troisième.

Chaque année, le 3 avril, pour la Journée d’amitié péruvano-japonaise (Día de la amistad peruano-japonesa), une cérémonie se déroule à 15h30 devant le monument commémoratif situé au Champ de Mars (Campo de Marte), à Lima. Elle est complétée à 17h. par une cérémonie du thé et un culte bouddhiste à la mémoire des immigrés.

Cette journée est officielle au Pérou depuis 1989. À partir de 1990, des Péruviens d’origine japonaise ont été autorisés à émigrer vers le Japon. Ils sont quelque 50 000 à l’avoir fait.

Cette présence asiatique a marqué la culture péruvienne, en particulier la cuisine dont la fusion nippone-péruvienne est devenue une référence mondiale. Le ceviche, en particulier, a été optimisé avec l'aide de la cuisine japonaise, qui a incorporé des techniques traditionnelles du sushi pour manipuler la chair du poisson afin de préserver sa fraîcheur et sa saveur de fruits de mer sans la trop cuire dans du jus de citron. C'est ainsi qu'est né le « Tiradito » , composé de fines tranches de chair de poisson auxquelles on ajoutait du jus de citron en quantité modérée au moment de servir. Plus tard, l'innovation des chefs péruviens et nikkei a permis de combiner la marinade au jus de citron avec diverses sauces telles que celles préparées avec du piment jaune , du rocoto, entre autres.

La communauté a aussi fourni un président au Pérou, Albero Fujimori, qui a laissé un très mauvais souvenir, son mandat ayant été marqué par la corruption et des délires ultranationaliste. Il a fait 10 ans de prison, avant de mourir en 2024. Sa fille, Keiko, est entrée également en politique, mais les Nikkei ne l’ont pas particulièrement soutenu, d'autant que son frère cadet, Kenji Fujimori lui dispute l'héritage du père, y compris en matière de corruption et de trafic d'influence aggravé, pour lequel il est poursuivi.

En 2024, les deux pays ont fêté avec beaucoup de faste les 125 ans de l’arrivée des premiers migrants japonais au Pérou. En 2023, une exposition était titrée « Japon-Pérou, 150 ans d’amitié » car les relations diplomatiques entre les deux pays remontent à 1873.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 avril 2025

 
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Livres, Littérature, 2 avril Bruno Teissier Livres, Littérature, 2 avril Bruno Teissier

2 avril : la journée du livre pour enfant

L’anniversaire de Hans Christian Andersen, le célèbre conteur danois, né en 1805, est le prétexte à une Journée  internationale du livre pour enfant (International Board on Books for Young people), IBBY, depuis 1967.

 

L’anniversaire de Hans Christian Andersen, le célèbre conteur danois, né en 1805, est le prétexte à une Journée  internationale du livre pour enfant (International Children's Book Day), initié par IBBY en 1967.

L'International Board on Books for Young People (IBBY) est une organisation à but non lucratif, créée en 1952, qui représente un réseau international de personnes du monde entier qui se sont engagées à rapprocher les livres et les enfants. L’IBBY a son siège à Bâle, en Suisse.

Chaque année, un thème et un pays parrain sont choisis pour accueillir la fête. Les Pays-Bas sont honorés d'être sponsor officiel de l'ICBD 2025, avec pour thème : “La liberté d'imagination”et pour devise, la dernière phrase du poème Le langage des images :

« Faites des images pour mon poème, et n'hésitez pas : ces mots vous appartiennent même s'ils viennent de moi. »

Le poème est issu du recueil de poésie illustré Alle wensen van de weld (2021) de Rian Visser et de l'illustratrice Janneke Ipenburg.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er avril 2025

 
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1936, Inde, fête régionale, 1er avril Bruno Teissier 1936, Inde, fête régionale, 1er avril Bruno Teissier

1er avril : l’Odisha fête son anniversaire

La Journée de l'Odisha fête la séparation, le 1er avril 1936, des provinces du Bihar et de l’Orissa. Aujourd'hui, deux États pauvres de l’est de l’Inde. L’Orissa est ensuite devenu l’Odhisa.

 

La Journée d'Odisha (Odisha Divas ou Utkala Dibasa) fête la séparation des provinces du Bihar et de l’Orissa, le 1er avril 1936. Ces deux provinces ont formé en 1947 deux États de l’Union indienne. Ce sont d’ailleurs les seuls qui existaient avant l’indépendance. La superficie de l’Orissa a doublé en 1950. Cet État de l’est de l’Inde est aussi le premier à avoir été créé consciemment sur une base linguistique, celle de l’odia (autrefois appelée oriya), sa langue nationale. Et en 2010, l’Orissa a changé son nom en Odisha, plus conforme à la prononciation en odia.

Cette date du 1er avril fait aussi référence à la séparation par les autorités britanniques, le 1er avril 1912, de la province du Bihar et Orissa de celle du Bengale, plus au nord. L’Odisha fut un royaume puissant appelé Kalinga qui est tombé sous la coupe du sultan du Bengale au XVIe siècle et des Moghols, puis des Britanniques au XVIIIe siècle.

Utkala Dibasa (ou Odisha Dibasa ou encore Vishuva Milan) est une véritable fête nationale locale, le jour est férié, on tire des feux d’artifice. Des chants autochtones célébrant l'esprit de l'Odisha sont interprétés lors d'événements organisés par le gouvernement de l'Odisha. Cette journée est également connue sous le nom de Journée de la Fondation d'Odisha et de Vishuva Milan.

Le héros de la journée s’appelle Madhusudan Das. Cet avocat réformateur avait fondé en 1903, l’ Utkal Sammilani, un mouvement politique objectif principal était d'unifier les régions parlant l'odia en une seule province. C’est ce projet national qui est à l’origine de l’État d’Odhisa, fondé un demi siècle plus tard.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mars 2025

Les œuvres d’art en sable de l’artiste Sudarsan Pattnaik sur la plage de Puri sont devenues une coutume à l'occasion d'Utkala Dibasa.

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

31 mars : journée internationale de visibilité transgenre

La journée internationale de visibilité transgenre, aussi connue sous le nom de TDoV pour Trans Day of Visibility. Elle a été mise en place pour sensibiliser à la discrimination dont sont victimes les personnes transgenres.

 

La journée internationale de visibilité transgenre, aussi connue sous le nom de TDoV pour Trans Day of Visibility. Elle a été instaurée pour sensibiliser à la discrimination dont sont victimes les personnes transgenres.

TDoV a été célébrée pour la première fois en 2009. Elle a été fondée par Rachel Crandall, une militante transgenre du Michigan, aux États-Unis, qui estimait que la communauté LGBT manquait de jours fériés dédiés aux personnes transgenres. Elle est aujourd’hui célébrée dans de nombreux pays, les démocraties libérales.

Un premier événement français a eu lieu le 31 mars 2018 à Paris, co-organisé par l'Inter-LGBT, Pari-T, le centre LGBT Paris Île de France, les associations Bi’Cause et MAG Jeunes LGBT. En 2025, divers rassemblements sont organisés dans de nombreuses villes de France.

En 2024, TDOV a coïncidé avec la fête chrétienne de Pâques. Le soutien que lui a apporté le Président Biden a été un argument de campagne de Donald Trump contre lui. L’élection de ce dernier à la présidence et la révolution réactionnaire qu’il a enclenchée ont créé une grande inquiétude dans les milieux LGBT+.

Si le TDOV est ancré dans la célébration, les manifestations et les marches restent essentielles à l'événement en raison des menaces juridiques et culturelles croissantes qui pèsent sur les droits des personnes transgenres. Selon l'Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union), plus de 450 projets de loi anti-LGBTQ ont été déposés dans les assemblées législatives des États de l’Union.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 mars 2025

 
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Inde, Nouvel an Bruno Teissier Inde, Nouvel an Bruno Teissier

30 mars : c’est Ugadi, le Nouvel an de l’Inde du Sud

Ugadi ou Yugadi, également connu sous le nom de Samvatsarādi (qui signifie « début de l'année), est le jour de l'An selon un calendrier hindou luni-solaire. Cette fête est principalement célébrée dans les États indiens d'Andhra Pradesh, de Telangana et de Karnataka.

 

Ugadi (en télougou : ఉగాది) ou Yugadi (en kannada : ಯುಗಾದಿ), également connu sous le nom de Samvatsarādi (qui signifie “début de l'année”), est le jour de l'An selon un calendrier hindou luni-solaire. Cette fête, en rapport avec le solstice de printemps, est principalement célébrée dans les États indiens d' Andhra Pradesh, de Telangana et de Karnataka. Le premier jour de chaque année, qui est aussi le premier jour du mois de chaitra, est appelé « Ugadi », composé de yuga, “âge” ou “année” en sanscrit, et ādi qui signifie “début”.

Au Maharashtra, à Goa et même à l’île Maurice, cette fête est connue sous le nom de Gudi Padwa (en marathe : गुढीपाडवा, en konkanais : गुडीपाडवो). À Bali, elle porte de le nom de Nyepi est fêtée les 29 et 30 mars de 2025. On entre dans l’année 1947 du calendrier balinais. La date de ce Nouvel an de l’Inde du Sud, tombe chaque année à la fin du mois de mars ou début avril.

Ugadi ou Gudi Padwa est l’occasion de repas en famille, d’échanges de cadeaux et de visites au temple. Les jours précédents, on aura préparé la nouvelle année en notoyant la maison et en faisant l’acquisition de vêtements neufs. Le plat spécial préparé pour ce jour-là est le pachadi est un plat festif remarquable qui combine toutes les saveurs : sucré, acide, salé, amer, astringent et piquant. Dans les traditions hindoues telugu et kannada, c'est un rappel symbolique à ce à quoi qu'il faut s'attendre pour la nouvelle année (un mélange d'humeurs différentes (tristesse, joie, colère, peur, dégoût, surprise), afin d’en tirer le meilleur parti.

Les prochaines dates d’Ugadi : 20 mars 2026, 7 avril 2027, 27 mars 2028…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mars 2025

Le pachali du Jour de l’An

 
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1985, Chili, assassinat d'opposant, 29 mars Bruno Teissier 1985, Chili, assassinat d'opposant, 29 mars Bruno Teissier

29 mars : la Journée du jeune combattant chilien

Cette commémoration a été instituée par un mouvement d’extrême gauche pour dénoncer la mort des frères Eduardo et Rafael, âgés de 18 et 19 ans, décédés après leur arrestation par la police. Tous deux étaient des combattants contre la dictature d’extrême droite du général Pinochet.

 

La Journée du jeune combattant (Día del joven combatiente) n’est pas une commémoration officielle au Chili. Elle a été instituée par un mouvement d’extrême gauche, le MIR qui luttait contre la dictature de Pinochet.

C'est l'anniversaire de la mort des frères Eduardo et Rafael Vergara Toledo, âgés de 18 et 19 ans, deux militants du MIR. Ces combattant contre la dictature sont décédés après leur arrestation par la police. Les rapports d'autopsie ont révélé que les deux frères sont morts à cause de traumatismes multiples causés par des balles et Rafael a trouvé la mort, après avoir reçu une balle tirée dans la nuque à bout portant. On était le 29 mars 1985, Augusto Pinochet, le général putschiste, était au pouvoir.

Depuis, chaque 29 mars, des rassemblements se forment dans divers quartiers de Santiago pour dénoncer les crimes commis pendant la dictature de l’extrême droite et demander la vérité et la justice pour les violations des droits humains par les services de l’État. Le régime militaire (1973-1990) a causé la mort ou la disparition de quelque 3000 personnes et l’exil de 200 000 Chiliens.

Les années passant, certaines manifestations du 29-Mars dégénèrent en affrontements violents avec la police dans diverses parties de Santiago ou des villes de province, ainsi que dans certaines universités. Beaucoup de manifestions sont encagoulés et comment des actes de vandalisme, des pillages et divers incidents sur la voix publique. Au point que la journée du jeune combattant est parfois surnommée la « Journée du jeune délinquant » (Día del joven delincuente).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mars 2025

De jeunes Chiliens réclament justice pour le meurtre des frères Vergara Toledo (Photo : Paulo Slachevsky)

Le mémorial de Villa Francia, à Santiago, sur le lieu où s’est déroulé le drame

 
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1592, Tchéquie, Unesco, Enseignants Bruno Teissier 1592, Tchéquie, Unesco, Enseignants Bruno Teissier

28 mars : Tchèques et Slovaques honorent leurs professeurs

Tchèques et Slovaques honorent, aujourd’hui, leurs professeurs. C’est anniversaire de Comenius, le grand pédagogue tchèque né en 1592, dont le patronyme a baptisé un programme européen d’échange entre établissements scolaires.

 

En Tchèquie et en Slovaquie, c’est la Journée des enseignants (den učitelů) (deň učiteľov), célébrée le jour de l’anniversaire de Comenius, le grand pédagogue tchèque né en 1592, dont le patronyme a baptisé un programme européen d’échange entre établissements scolaires.

Né en Moravie, Jan Amos Komenský dit Comenius (1592-1670),  étudia à l’Université de Heidelberg en Allemagne et, plus tard, fut ordonné prêtre. Il vécut en Pologne où il écrivit ses premiers ouvrages sur la réforme du système éducatif. Comenius est surtout célèbre pour sa contribution aux progrès des techniques d’enseignement et il est considéré comme le premier pédagogue à avoir jeté les bases du concept d’enseignement international.

Le projet comenius est un projet européen patronné par l’UE. Il s'étend de la maternelle au secondaire. Il s'adresse à tous les acteurs de la vie éducative : enseignants, élèves, parents d'élèves, associations de parents d'élèves, ONG et collectivités territoriales entre autres.

C’est aussi l’occasion, tous les deux ans, de décerner la médaille Comenius, une récompense honorifique octroyée à des enseignants, à des chercheurs en sciences de l’éducation. Cette médaille a été créée par l’Unesco et le ministère tchèque de l’éducation, en 1992 lors du 400e anniversaire du grand pédagogue.

Au niveau international, c’est le 5 octobre que sont célébrés les enseignants.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mars 2025

 
L’université Comenius de Bratislava

L’université Comenius de Bratislava, un timbre tchécoslovaque de 1969

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27 mars : le jour où le Baloutchistan a perdu son indépendance

Le 27 mars est une journée noire pour la cause baloutche, une journée de mobilisation, de lutte pour l’indépendance d’un État qui a faillit naître, mais finalement fut absorbé par le Pakistan le 27 mars 1948.

 

Le 27 mars est une journée noire pour la cause baloutche, une journée de mobilisation. L’histoire remonte à la disparition des Indes britanniques, le Mouvement national baloutche considère que le Baloutchistan, situé aux confins de l’Afghanistan et de l’Iran, n’a pas eu sa chance de devenir un État et a été abusivement absorbée par le Pakistan. Le Baloutchistan est aujourd’hui la région la plus pauvre du pays alors qu’elle est riche en minerais et en gaz naturel. Les habitants accusent le gouvernement d’exploiter leur région et de la laisser coloniser par les entreprises chinoises auxquelles le port de Gwadar a été cédé pour devenir un étape majeure des Routes de la soie.

Depuis 77 ans, l’agitation nationaliste baloutche n’a jamais cessé. Elle s’est amplifiée récemment, avec une série d’attentats visant les forces de l’ordre pakistanaises ou les travailleurs immigrés provenant des autres régions du Pakistan et considéré comme des pions de la colonisation du territoire. En 2024, les attentats ont fait plus de 1600 morts. Le 11 mars 2025, l’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), principal groupe séparatiste, a pris un train en otage, le Jaffar Express tombé dans une embuscade. L’opération spectaculaire s’est soldée par une soixantaine de morts.

L’intégration au Pakistan s’est faite le 27 mars 1948, une journée de triste mémoire dans le récit national baloutche. Les choses auraient pu se passer différemment car au sein des Indes britanniques, le Khanat de Kalat avait un statut d’autonomie particulier au même titre que le Sikkim ou le Bhoutan. Ce dernier est aujourd’hui un État indépendant, alors que l’État de Kalat a disparu de la carte du monde. Héritier d’un État beaucoup plus vaste, il ne couvrait en 1947, plus qu’un quart du futur Baloutchistan pakistanais.

Le Khanat de Kalat (خانات ءِ قلات), fondé en 1405, reposait sur une confédération de tribus nomades baloutches et brahuies. Il s’étendait sur l’est de l’Iran actuel, le sud de l’Afghanistan et l’ouest du Pakistan actuel. Au milieu du XVIIe siècle, il déclara son indépendance vis-à-vis des Moghols qui dominaient l’Inde et connu son apogée au XVIIIe siècle sous Mir Nasir Khan dit le Grand (1749-1794). Affaibli et diminué par ses voisins au XIXe siècle, le pays a été occupé par les Anglais à partir de 1839 et intégré aux Indes britanniques, à l’exception de sa partie occidentale qui forme la province iranienne du Sistan-Balouchistan (la frontière date de 1896). En raison du traité de 1876, Kalat jouissait d’une autonomie interne, contrairement aux autres États princiers indiens. Mais, en 1947, Ahmad Par Khan le dernier souverain de Kalat n’eut pas le soutien des Anglais. La plupart des chefs pachtounes extérieurs à son État, ayant fait allégeance au Pakistan, le Kalat se retrouvait isolé. Le souverain a désespérément demandé de l’aide aux autorités indiennes et même au roi d’Afghanistan, mais sans succès. Le 27 mars, Ahmad Par Khan se résignait à renoncer à son indépendance pour éviter une guerre, car l’armée pakistanaise avait déjà pris position dans le sud. En 1952, l'État de Kalat entrera dans l’Union des États du Baloutchistan avec trois États voisins, Kharan, Las Bela et Makran. Le khanat prit fin le 14 octobre 1955, lorsqu'il fut pleinement incorporé au Pakistan occidental.

Le Mouvement national baloutchi considère que l’État du Kalat fut indépendant du 12 août 1947 (date de sa déclaration d’indépendance) au 27 mars 1948, soit 227 jours au total. L’intégration forcée de Kalat au Pakistan a semé le mécontentement et la résistance parmi le peuple baloutche. De nombreux nationalistes baloutches ont considéré l’annexion comme une trahison de leur autonomie et une atteinte à leur identité culturelle.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mars 2025

Le Mouvement du Baloutchistan Libre (FBM) est un parti politique dont l'objectif principal est de lutter contre le colonialisme pakistanais et iranien et de reconquérir l'indépendance et la souveraineté nationale de la nation baloutche. 

Des membres de  l'Armée de libération baloutche (بلۏچستان آجوییء لشکر ), un mouvement d’insurgés laïcs baloutches aspirent à un Baloutchistan indépendant

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

26 mars : le Mali célèbre une démocratie qui a disparu

Le Mali commémore les « martyrs de la révolution de 1991 » et célèbre sa « démocratie ». Le pays fête le coup d’État du 26 mars 1991 qui a renversé un dictateur. Mais ce moment démocratique, même, imparfait, appartient au passé. Le Mali est aujourd’hui dirigé par une junte militaire.

 

Chaque 26 mars, le Mali commémore les « martyrs de la révolution de 1991 » et célèbre sa « démocratie ». Le pays fête le coup d’État du 26 mars 1991 qui a renversé le dictateur Moussa Traoré au pouvoir depuis 23 ans. Le nouveau pouvoir a permis l’adoption d’une nouvelle constitution rétablissant le multipartisme, la liberté des médias et des élections démocratiques. L’esprit du 26 mars a entretenu au Mali, dans les années 1990 et 2000, une démocratie imparfaite mais a fonctionné pendant deux décennies. En 2002, le Mali a vécu une alternance pacifique au pouvoir entre Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Elle est restée la seule à ce jour, le coup d’État militaire opéré en 2012 ayant mis un terme au régime du 26-Mars.

Aujourd’hui ce moment démocratique n’est plus qu’un lointain souvenir, anéanti par l’insécurité persistante dans le nord du pays et les coups d’État successifs de 2020 et 2021. Le pays est aujourd’hui dirigé de manière autoritaire par le général putschiste Assimi Goïta. Après la rupture des accords de paix avec les rebelles du nord, l’armée au pouvoir n’a pas été en mesure de rétablir la sécurité, au contraire l’insécurité a progressé au cours de l’année 2024. Quant à la promesse de rendre le pouvoir aux civils il a été oublié. En novembre dernier, le premier ministre Choguel Koala Maïga a été limogé par le chef de la junte et remplacé par un militaire à ses ordres. Le projet d’élections en 2025 semble abandonné, la dictature se renforce en faisant taire toute voix discordante.

La « transition vers la démocratie» s’éternise. Elle court depuis le 18 août 2020, date du renversement du Président Ibrahim Boubacar Kéita. Toute activité politique est interdite depuis avril 2024. Les leaders des partis politiques sont emprisonnés. Les médias traditionnels (terrorisés ou interdits) ont été remplacés par des « vidéomans », des influenceurs utilisant les réseaux sociaux qui reprennent le discours du pouvoir en place et relaient des éléments de désinformation élaborés par Moscou.

Faute de démocratie, la junte au pouvoir cultive la thématique de la souveraineté. La Mali a rompu avec la France, ancienne puissance coloniale, restée longtemps influente, pour ouvrir son territoire et offrir ses ressources à des miliciens russes sans scrupule et sans contrôle. Le Nord et de centre du pays échappe aujourd’hui au pouvoir central. Les groupes djihadistes et rebelles, profitant du retrait progressif de l'État dans certaines régions, renforcent leur contrôle sur des territoires entiers, transformés en bastions d'insurrection. Pour réduire sa dépendance à l’égard de la Russie, le régime militaire malien mise aujourd’hui sur un rapprochement avec la Turquie. Mais, il n’est pas sûr qu’Ankara lui offre son expertise en matière de fonctionnement démocratique.

Ce 26 mars 2025, Jour de la démocratie ou Jour des martyrs, les dépôts de gerbes au monument à la mémoire des  martyrs de la révolution de 1991 se font dans un contexte particulièrement dégradé en matière de démocratie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 mars 2025

Le mémorial du 22 mars à Bamako

La sanglante répression du soulèvement populaire de 1991 s’est déroulée du du 22 au 24 mars 1991, causant plus de 200 morts.

Le stade du 26-Mars, à Bamako, inauguré en 2001 et baptisé en référence au coup d’État ayant mis fin au règne de Moussa Traoré

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

25 mars : la Journée de la grue en Suède

Dans le sud-est de la Suède, une vieille tradition toujours vivante consiste à attendre l’arrivée des grues, un évènement qui annonce le printemps. Ailleurs en Suède, c’est le jour des gaufres.

 

Dans le sud-est de la Suède, au Småland, Blekinge, Värmland, Öland… et même jusqu’au Danemark, une vieille tradition toujours vivante consiste à attendre l’arrivée des grues, un évènement qui annonce le printemps. Cet oiseau passe l’hiver sur le littoral du Maghreb ou en Espagne et retourne dans le nord de l’Europe dans le courant du mois de mars. Cette fête est appelée Trandagen ou la Journée de la grue. Les enfants font un dessin pour souhaiter un bon accueil à l’oiseau migrateur, on laisse une fenêtre ouverte pendant la nuit du 24 au 25 mars. Avec un peu de chance la grue apportera un petit cadeau ou au moins quelques bonbons, en forme d’œuf. Pour cela, la tradition veut que l’on laisse une chaussette suspendue près de son lit…

Cette fête agraire du retour de la lumière remonte à plusieurs siècles. Avec le jour de l'Annonciation, l'agriculture reprend son cours. Dans les anciennes communautés agricoles, l’année était divisée en quatre périodes. La première de l’année commençait le jour de l’Annonciation (25 mars) et durait jusqu’à la Saint-Jean (24 juin). 

Ailleurs en Suède (mais aussi en Norvège et au Danemark), le 25 mars, jour de l’Annonciation est aussi la journée des gaufres (våffeldagen). On raconte que c’est une simple question de phonétique. Vårfrudagen , qui signifie « Jour de Notre-Dame » (la fête de l'Annonciation), sonne comme våffeldagen (« jour de la gaufre »). 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 mars 2025

Selon la tradition, la grue distribue des bougies.

 
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1882, épidémie, 24 mars Bruno Teissier 1882, épidémie, 24 mars Bruno Teissier

24 mars : la journée mondiale de lutte contre la tuberculose

Alors que la tuberculose est redevenue la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde en 2023, la réduction des financements de l’USAID par l’administration Trump met grandement en péril l’objectif de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose que nous célébrons chaque 24 mars.

 

Alors que la tuberculose est redevenue la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde en 2023, la réduction des financements de l’USAID par l’administration Trump met grandement en péril l’objectif de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose : nous engager, investir et agir concrètement » tel est le thème, en 2025, de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose dont l’objectif mondial vise à mettre fin à la tuberculose d’ici à 2030.

Selon l'OMS, la tuberculose reste encore très répandue avec environ 10,8 millions de cas estimés dans le monde, dont 225 000 en Europe (chiffres de l’OMS 2023). C’est une épidémie mondiale ! On estime que 1,25 million de personnes sont décédées de cette pathologie en 2023. Les deux tiers des cas de tuberculose concernent principalement huit pays d’Asie et d’Afrique (Bangladesh, Chine, Inde, Indonésie, Pakistan, Philippines ; Nigéria, République démocratique du Congo, …). Avec la disparition de l ‘USAID, les traitements ont été suspendus dans de nombreux hôpitaux du Bangladesh. Les antituberculeux ne sont plus dispensés au Cambodge dans la moitié du pays. En Éthiopie, 5 000 professionnels de santé financés par USAID ont été licenciés du jour au lendemain compromettant la détection de nouveaux cas de tuberculose dans le pays. Au Pakistan, les activités de dépistage ont cessé dans 27 districts du pays.

C’est le 24 mars 1882 que le Dr Robert Koch a annoncé avoir découvert le bacille responsable de la tuberculose, ouvrant ainsi la voie au diagnostic et au traitement de la maladie. Le 24 mars de chaque année, nous célébrons cette journée mondiale pour faire mieux connaître au grand public les terribles conséquences sanitaires, sociales et économiques de cette maladie et pour que de plus grands efforts soient consentis afin de mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose qui préoccupe peu les pays du Nord. La nomination par Trump d’un ministre de la Santé antivax ne va pas arracher les choses.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mars 2025

Timbre destiné au territoire français de Djibouti, gravé par Jacques Derrey, 1965

 
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1879, Bolivie Bruno Teissier 1879, Bolivie Bruno Teissier

23 mars : les Boliviens ne se consolent pas d'avoir perdu la mer

Les enfants des écoles défilent en chantant l’hymne à la mer. Hier, c’étaient des éléments de la marine nationale qui paradaient dans les rues de La Paz. Le Bolivie célèbre la mer, la mer perdue il y a près d’un siècle est demi. Aujourd’hui, le pays est enclavé à l’intérieur du sous-continent, à plusieurs centaines de kilomètres du littoral confisqué. Le peuple bolivien ne s’en est jamais remis.

 

La Paz s'habille en bleu pour commémorer la perte du littoral bolivien et réaffirmer son droit à la mer. Les enfants des écoles défilent en chantant l’hymne à la mer. Hier, c’étaient des éléments de la marine nationale qui paradaient dans les rues de la capitale. Chaque 23 mars, le pays fête la mer, ou plutôt pleure la mer qu'elle a perdue, car aujourd’hui, la Bolivie est un pays enclavé à l’intérieur du sous-continent. Le littoral perdu est situé à plusieurs centaines de kilomètres. Cela, depuis 146 ans, les Boliviens ne l’ont jamais accepté.

Jusqu’en 1879, la Bolivie possédait une province qui s’ouvrait sur le Pacifique, avec un littoral long de 400 km, située entre le Pérou et le Chili. Cette région lui a été confisquée par le Chili, vainqueur de la « guerre du Pacifi­que ». Depuis, la Bolivie ne rêve que de récupérer son accès à la mer. En 2013, le président Morales a une fois encore porté l’affaire devant la justice internationale en poursuivant le Chili devant la CIJ de La Haye. Ce fut l’un des plus importants procès internationaux de ce début du XXIe siècle. Le 23 mars 2018, le président avait fait dérouler le plus long drapeau du monde sur plus de 200 km, sur l'autoroute qui relie les départements de La Paz et d'Oruro en mobilisant pour cela 4 000 membres de la marine bolivienne. Car la Bolivie a bien une marine militaire… La réponse, finalement, est tombée en octobre 2018, en défaveur de la Bolivie. Le Chili, selon le tribunal de La Haye, ne lui doit rien. Ce n’est que partie remise, pense-t-on à La Paz…

Certes, les ports d’Arica et d’Iquique, devenus chiliens, sont ouverts aux échanges de marchandises avec la Bolivie. Le Pérou, qui avait appuyé La Paz lors du conflit de 1879, lui a même concédé 5 km de plages, près de la frontière chilienne, en vue d’y aménager des installations portuaires. Rien n’y fait, la mer fait partie intégrante de l’imaginaire national. Le Día del Mar (Jour de la mer) permet, chaque 23 mars, date de l’ultime bataille de la guerre du Pacifique contre le Chili, de rassembler la nation vers un objectif commun, fut-il chimérique.

La principale cérémonie se déroule à La Paz, le matin du 23 mars sur la place Abaroa que les autorités ont fait restaurer ces derniers jours afin de mieux accueillir la manifestation. L’après-midi, un défilé militaire parcourt les avenues 16 de julio et Mariscal Santa Cruz jusqu'à la Plaza de los Héroes. Puis, l’urne contenant les restes d’Eduardo Abaroa, héros de la guerre du Pacifique, est sortie de l’église San Francisco pour être conduite place Eduardo Abaroa où elle est honorée telle la dépouille d’un saint.

À Santa Cruz, l’autre grande ville du pays, l'un des plus grands projets immobiliers d'Amérique latine, est en cours de construction. On y construit le deuxième plus grand lagon artificiel au monde dans une copropriété privée. Le complexe d'habitation et la lagune sont promus avec le slogan « la mer devant votre maison ». On se console comme on peut.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mars 2025

 
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Le 23 mars 2018, on déroulait un drapeau long de 196,5 kilomètres

Le 23 mars 2018, on déroulait un drapeau long de 196,5 kilomètres

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