L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

Bruno Teissier Bruno Teissier

22 mars : la journée de la mer Baltique

La mer Baltique est un écosystème unique et particulièrement sensible à la pollution. C’est pourquoi les questions environnementales de la région deviennent stratégiquement importantes pour les pays côtiers. Cette mer est aujourd’hui mise en péril par la flotte fantôme, vieillissante, affrétée par la Russie pour contourner les sanctions internationales.

 

La mer Baltique est un écosystème unique et particulièrement vulnérable. Sa profondeur moyenne est d'environ 51 m. Sa salinité est faible en raison des précipitations et du ruissellement des rivières. Les eaux de la mer Baltique se renouvellent lentement à travers les étroits détroits danois qui la relient à la mer du Nord, ce qui rend ce réservoir particulièrement sensible à la pollution. C’est pourquoi les questions environnementales de la région deviennent stratégiquement importantes pour les pays côtiers.

Cette mer est notamment mise en péril par la flotte fantôme affrétée par la Russie pour contourner les sanctions internationales qui la frappent depuis son agression de l’Ukraine. Ces navires, généralement vieux et mal assurés, sont principalement enregistrés sous des pavillons de complaisance, sont généralement vieux et mal assurés. Le risque est grand d’une marée noire en cas d’accident. Comme la mer Noire, où certains ont déjà fait des dégâts, leur est à présent fermée, c’est par la Baltique que ce trafic s’effectue principalement. Les États riverains cherchent à contrôler des navires dangereux pour l’environnement, mais voilà que Moscou brandit le droit international pour s’y opposer. Comme si la Russie avait déjà respecté le droit international.

C’est en 1997, dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, que la Commission d’Helsinki (HELCOM) a désigné le 22 mars comme la Journée internationale de la protection de la mer Baltique. HELCOM œuvre à la protection du milieu marin de la mer Baltique contre toutes les sources de pollution grâce à la coopération intergouvernementale.HELCOM compte dix parties contractantes : le Danemark, l'Estonie, l'Union européenne, la Finlande, l'Allemagne, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Suède et la Russie. Cette dernière, aujourd’hui isolée, organise seule un Forum de la Baltique qui se tiendra au Kronstadt en mai.

Du côté des autres partenaires, ce sont des actions environnementales, comme l’organisation de nettoyages côtiers et des plantations pour prévenir l’érosion côtière. Des conférences et séminaires scientifiques se penchent sur des questions environnementales telles que les conditions de l'eau, l'impact du changement climatique et les méthodes de restauration de l'écosystème marin sont abordés. Du 18 au 22 mars se tient Gdansk, en Pologne, le Forum sur l'énergie nucléaire de la Baltique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mars 2025

Explosion en mer Baltique d’une mine datant de la Seconde Guerre mondiale.

 
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Australie, multiculturalisme, 21 mars Bruno Teissier Australie, multiculturalisme, 21 mars Bruno Teissier

21 mars : l’Australie célèbre son modèle multiculturel

En Australie, le 21 mars on s’habille en orange à l’occasion de la Journée de l'Harmonie. Cette célébration a été créée en 1999 pour promouvoir la cohésion, l'inclusion et la diversité culturelle du pays.

 

En Australie, le 21 mars on s’habille en orange à l’occasion de la Journée de l'Harmonie (Harmony Day). Cette célébration a été créée en 1999 pour promouvoir la cohésion, l'inclusion et la diversité culturelle du pays. Depuis 2019, elle a été élargie à une Semaine de l'Harmonie qui cette année se déroule du 17 au 23 mars. 

Plus de la moitié (51,5 %) des habitants de l’Australie est née à l’étranger ou a au moins un parent qui est dans ce cas. Depuis 1945, plus de 7,6 millions de personnes se sont établies en Australie. Un flux qui s’est bien ralenti depuis quelques années, la politique de l’Australie en matière d’immigration est très restrictive. En 2025, cependant, presque tous les pays du monde sont représentés dans la population australienne. Outre l'anglais, les langues les plus parlées en Australie sont le mandarin, l'arabe, le vietnamien, le cantonais, le pendjabi… Sans oublier les 150 langues aborigènes ou insulaires du détroit de Torres parlées en Australie.

Les critiques de cette journée signalent toutefois qu’à trop célébrer le multiculturalisme, on en oublie le racisme encore profondément ancré dans la société australienne, les brutalités policières, les décès d'Aborigènes en détention et bien d'autres formes de discrimination qui n’ont pas disparues.

La date du 21 mars est aussi celle de la Journée mondiale contre la ségrégation raciale, instaurée par l’ONU en mémoire du massacre de Sharpeville.

L'orange est la couleur choisie pour représenter la Semaine de l'Harmonie. Traditionnellement, l'orange symbolise la communication sociale et les échanges constructifs. Il évoque également la liberté d'idées et encourage le respect mutuel. Les Australiens peuvent choisir de porter une tenue orange pendant la Semaine de l'Harmonie pour afficher leur soutien à la diversité culturelle et à une Australie inclusive.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mars 2025

École primaire d'Oakleigh South, dans l’État de Victoria

 
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20-21 mars : le nouvel an du monde persan

L’équinoxe de printemps et donc la célébration de la fête de Norouz tombent cette année le 20 mars. Le monde persan entre dans l’année 1404. Ce nouvel an est célébré par des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, ainsi que des repas en famille.

 

L’équinoxe de printemps (à 10h01 TU) et donc la célébration de la fête de Nowrouz tombent le 20 mars. Le monde persan entre dans la nouvelle année 1404.

Il est de tradition de se retrouver en famille et de partager un repas traditionnel qui consiste en du riz cuit avec des fines herbes (persil, coriandre, aneth, ciboulette) et servi avec du poisson. De nombreux pays soumis, par le passé, à l’influence culturelle perse (Kurdistan, Afghanistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Kazakhstan…) célèbrent à leur façon Norouz associée à l’équinoxe de printemps (autour du 21 mars, cette année le 20 mars) et à la renaissance de la nature. On en profite très souvent pour faire un grand nettoyage de printemps, renouveler sa garde-robe et échanger avec ses voisins et amis de la nourriture ou des cadeaux. Au total, on estime à 300 millions, à travers le monde, le nombre d’adeptes de cette fête, tirée du calendrier zoroastrien et qui remonterait à plus de 3 000 ans. Sa reconnaissance officielle est venue de l’ONU qui, en 2010, a décidé de faire du 21 mars la « journée internationale de Norouz ».

« Le 21 mars (le 19 ou le 20 selon les années) marque le début de l’année dans des régions d’Afghanistan, d’Azerbaïdjan, d’Inde, d’Iran, d’Iraq, du Kazakhstan, du Kirghizistan, d’Ouzbékistan, du Pakistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de Turquie. Connu sous le nom de nawrouz (« jour nouveau ») ou sous d’autres dénominations dans chacun des pays concernés, il correspond à une célébration comprenant divers rituels, cérémonies et autres événements culturels qui se déroulent sur deux semaines environ. Une importante tradition propre à cette période veut que les individus se rassemblent autour d’une table, décorée d’objets qui symbolisent la pureté, la clarté, la vie et la richesse, pour partager un repas avec leurs proches. Les participants portent à cette occasion de nouveaux vêtements et rendent visite à leurs parents, notamment à ceux qui sont âgés, et à leurs voisins. Des cadeaux, surtout destinés aux enfants, sont échangés ; il s’agit généralement d’objets fabriqués par des artisans. Le nawrouz inclut également des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, des sports traditionnels et la fabrication d’objets artisanaux. Ces pratiques favorisent la diversité culturelle et la tolérance et contribuent à renforcer la solidarité et la paix au sein de la communauté. Elles sont transmises par les anciennes générations aux jeunes à travers l’observation et la participation. » (source l’UNESCO)

#Nawrouz #Novruz #Nowrouz #Nawrouz #Nauryz #Nooruz #Nowruz #Navruz #Nowruz #Navruz

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mars 2025

 

Célébration de Newroz en Turquie, photos Bertil Videt, 2006

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1238, Pologne, fête régionale, 19 mars Bruno Teissier 1238, Pologne, fête régionale, 19 mars Bruno Teissier

19 mars : la journée de la culture cachoube

C’est la Journée de l’unité cachoube, une minorité slave qui vit au centre de la Poméranie, principalement dans l’arrière-pays de Gdansk, en Pologne. Longtemps oubliée, voire niée, la Cachoubie met aujourd’hui sa culture en avant, notamment en organisant un rassemblement géant d’accordéonistes.

 

S’il est jour où il faut visiter la Cachoubie, c’est bien le 19 mars. Depuis 2004, c’est la Journée de l’unité cachoube (Dzéń Jednotë Kaszëbów). Cette minorité vit au centre de la Poméranie, principalement dans l’arrière-pays de Gdansk et de Gdynia, deux ports polonais sur la Baltique. Le cachoube est une langue slave distincte du polonais. Elle est parlée par quelque 100 000 personnes. Longtemps la Cachouie (Kaszub) a abrité une minorité slave au sein d’un pays germanique, c’est ce qui explique qu’elle ne se soit pas fondue dans la culture polonaise. C’est le glissement au XXe siècle de la frontière polono-allemande vers l’ouest qui a placé les Cachoubes au cœur de la Pologne, avec le risque de voir leur identité diluée dans celle, hégémonique, de la Pologne.

Cette journée dédiée à la culture cachoube se fait surtout en musique, en particulier à l’accordéon, grande spécialité régionale. Chaque année, lors d’un rassemblement, on tente de battre le record du nombre d'accordéons jouant en même temps. Le dernier record était de 372 participants en 2016 à Boyana. Chaque 19 mars, après la messe, on défile ensuite aux couleurs (noir et jaune) du drapeau de la Cachoubie.

La date de cette fête correspond à la première mention de la Cachoubie dans un document officiel, c’était le 19 mars 1238, le pape Grégoire IX désignait le duc de Szczecin comme "le prince de Cachoubie" (en latin bien sûr : “duce Cassubie”).

La journée est coordonnée et parrainée par l'association Cachoube-Poméranie basée à Gdańsk. Elle se concentre sur la promotion de la culture cachoube. La célébration comprend des expositions, des foires d'art populaire et un tournoi de baszka, le jeu de cartes traditionnel inventé par les Cachoubes. Chaque année, l'événement a lieu dans une ville de Cachoubie différente : il a déjà été organisé à Gdańsk (en 2004), Tuchomie, Kramarzyny, Miastko, Bytów, Kartuzy, Słupsk, Brusy, Kościerzyna, Sierakowice, Żuków (en 2019)… En 2023, après une interruption pour cause de covid, c’est à Gniewino que se déroulait la fête. En 2025, c’est à Gościcino-Bolszewo.

Un site officiel de la Cachoubie

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mars 2025

 
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2020, Italie, épidémie, 18 mars Bruno Teissier 2020, Italie, épidémie, 18 mars Bruno Teissier

18 mars : les Italiens se souviennent des victimes du covid-19

Le 18 mars 2020, des dizaines de camions militaires chargés de cercueils quittaient Bergame. Ils transportaient les défunts dans d'autres régions, pour les incinérer, car il y avait déjà trop de morts du covid dans la ville… L’Italie a institué une journée à leur mémoire.

 

Le 18 mars 2020, des dizaines de camions militaires chargés de cercueils quittaient Bergame. Ils transportaient les défunts dans d'autres régions, pour les incinérer, car il y avait déjà trop de morts dans la ville. Une photo prise depuis un balcon montrait le triste cortège. Elle a fait le tour du monde et est devenue le symbole de la tragédie vécue par l’Italie au printemps 2020, lors de la pandémie de Covid-19.

Ces défunts n’ont même pas eu de funérailles, comme tous les autres qui sont morts à cette époque. C'est pourquoi la date du 18 mars a été choisie par le Parlement italien pour célébrer la Journée nationale à la mémoire des victimes de l'épidémie de coronavirus (Giornata nazionale in memoria delle vittime dell'epidemia di coronavirus), instituée en 2021. Un anniversaire civil, mais dont se souviennent également les Églises.

En Europe, ce pays a été touché plus précocement que les autres et de manière particulièrement terrible. Le 21 février, des séries de nouveaux cas ont été détectées dans les régions du nord de la Lombardie et de la Vénétie. Les premiers décès ont été enregistrés le lendemain et le gouvernement italien a publié un décret mettant en quarantaine plus de 50 000 personnes de 11 municipalités du nord. Malgré la quarantaine, le virus s'était propagé dans toutes les régions d'Italie début mars. Le 9 mars 2020, le gouvernement a imposé un confinement national. Au plus fort de la pandémie de COVID-19, l'Italie comptait l'un des plus grands nombres de cas actifs au monde et l'année 2020 a enregistré le plus grand nombre de décès dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale.

Ce 18 mars, la plupart des communes, en particulier dans le nord de l’Italie, organisent une cérémonie commémorative pour les cinq ans de la pandémie.

En France, plusieurs propositions de loi visant à instaurer une journée dédiée aux victimes de la pandémie, ont été déposées. Aucune n’a abouti.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mars 2025

Bergame, 18 mars 2020

Une œuvre de de Franco Rivoli, Anges

Parfois une image parle plus fort que des mots. Franco Rivolli, un artiste vénitien de 40 ans, est l'auteur de ce dessin du médecin qui, portant un masque et avec des ailes derrière son manteau, berce l'Italie. La photo de l'œuvre, diffusée par les Carabinieri, était devenue virale sur le Web, à l’époque.

 
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Irlande, vie de saint Bruno Teissier Irlande, vie de saint Bruno Teissier

17 mars : la Saint-Patrick, fête mondialisée

Ce n’est pas l’Irlande seule mais une communauté entière d’Irlandais de par le monde qui célèbre aujourd’hui son saint patron, affirmant haut et fort sa fierté d’être Irlandais. De Dublin à New-York, les trois maîtres mots pourraient être : bière, musique et danse ! Le caractère festif de la journée dépasse depuis quelques années la seule diaspora irlandaise…

 

Qui se souvient que la Saint-Patrick était une fête religieuse, une journée sans pub, mais une journée chômée en Irlande (depuis 1607) pour vénérer le saint patron de l’île ? La fête a lieu pendant le Carême, mais l’habitude a été prise de rompre le jeûne à l’occasion de la Saint-Patrick. En Irlande, c’est un jour férié officiel depuis 1903, mais ce n’est que récemment, à la toute fin du XXe siècle que la Saint-Patrick est devenue un festival de célébration et de promotion de la culture irlandaise. Le premier Saint Patrick's Festival s'est tenu le 17 mars 1996. En 1997, il devient un événement de trois jours...

Pour les Irlandais c’est l’occasion d’affirmer haut et fort ses origines, combien on est « proud to be Irish » (fiers d’être irlandais). De Dublin à New-York, les trois maîtres mots pourraient être : bière, musique et danse ! Le caractère festif de la journée dépasse depuis de nombreuses années la seule diaspora irlandaise.

La dimension festive du 17 mars n’est pas une invention irlandaise mais américaine. Les Irlandais des différents quartiers de New York avaient pris l’habitude d’organiser des fêtes locales le jour de la Saint-Patrick. En 1848, ils eurent l’idée de se rassembler pour former une parade unique dans le centre de la cité afin de monter leur nombre face aux Anglo-saxons protestants qui n’avaient que mépris pour ces réfugiés catholiques d’une île où régnait la famine. Ils ont ensuite été imités par d’autres groupes nationaux, italiens, grecs, chinois… Mais la parade de la Saint-Patrick, à New York la plus ancienne au monde, est aussi la plus grande des États-Unis, avec plus de 150 000 participants. Chaque année, près de 3 millions de personnes se répartissent sur les 2,5 km de son trajet pour assister au défilé, qui dure plus de 5 heures ! Cette parade a toujours lieu le 17 mars, sauf si c’est un dimanche. Dans ce cas, la parade a lieu la veille. Elle commence à 11h00 et se termine vers 17h00 et se déroule autour de la cathédrale Saint-Patrick sur la Fifth Avenue.

Chaque grande ville américaine a aujourd’hui sa parade de la Saint-Patrick, à Chicago, où elle a eu lieu le 15 mars, on colore même la rivière en vert pour célébrer la couleur de l’Irlande !

La toute première parade irlandaise était un défilé militaire : le 17 mars 1762, des soldats irlandais, qui servaient l’Armée anglaise, défilaient dans les rues de New York afin de célébrer leurs origines.

À Dublin, c’est trois jours de fête (15-17 mars) où se mêlent carnaval, musique à tous les coins de rue, théâtre, feux d’artifice, défilé de plus de quatre mille participants devant un million de spectateurs dit-on, sans compter des pubs ouverts nuit et jour où l’on peut déguster tout ce que l’Irlande a de meilleur en termes de boissons alcoolisées : bières et surtout la fameuse Guinness, véritable symbole national, la Beamish ou la Caffrey’s, whiskeys Bushmills ou Midleton de renommée mondiale et le nom moins célèbre irish-coffee.

Saint Patrick n’était pas irlandais mais breton du temps où la Bretagne était ce que l’on appelle aujourd’hui la Grande-Bretagne. On était à la fin du Ive siècle. À l’âge de 16 ans, ce jeune citoyen romain fut enlevé dans sa villa près de Bannaven Taberniæ, et vendu comme esclave. Pendant six ans, il travaille comme berger pour le compte d’un chef de clan irlandais. La légende veut que le jeune homme, qui n’avait pas de pratique religieuse bien définie, fût appelé par Dieu à rentrer en Bretagne, et à s’engager en religion. On lui prête aussi un séjour en Gaule lors duquel le Pape Célestin l’aurait enjoint de retourner en Irlande pour évangéliser cette île restée païenne. Patrick aurait débarqué en Irlande le 5 avril 456. Comme il avait appris la langue locale son action évangélique eut plus de succès que celle des précédents envoyés du pape sur l’île. Patrick prend le titre d’évêque et serait mort en Irlande le 17 mars 461. Le personnage a sans doute existé mais sa vie est certainement totalement légendaire, ce que l’on sait de lui, c’est que c’était un patricien, un aristocrate, un patrice, qui a donné le nom de Patrick.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mars 2025

 
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2003, Palestine, assassinat d'opposant, 16 mars Bruno Teissier 2003, Palestine, assassinat d'opposant, 16 mars Bruno Teissier

16 mars : la mémoire de Rachel Corrie, un crime à Gaza vingt ans avant le 7-Octobre

Chaque 16 mars, les défenseurs de la cause palestinienne ont une pensée pour Rachel Corrie, militante américaine morte à 23 ans à Rafah écrasée par un engin de l’armée israélienne. Vingt-et-un ans après sa mort, sa mémoire a ressurgi sur les campus américains manifestant contre la politique pro-israélienne du président Biden.

 

Chaque 16 mars, les défenseurs de la cause palestinienne ont une pensée pour Rachel Corrie, militante américaine morte à 23 ans à Rafah écrasée par un engin de l’armée israélienne. Après le 7-Octobre, la mémoire de Rachel a ressurgi sur les campus américains manifestant contre la politique pro-israélienne du président Biden.

Cela s’est passé en 2003, alors que l'armée israélienne opérait dans la zone de Rafah pour y créer un no man's land destiné à faciliter la construction d'un mur de séparation. Des quartiers entiers de cette ville de la bande de Gaza ont alors été démolis. À l’époque le Hamas n’était pas encore au pouvoir dans le territoire (c’est 2006 qu’il remportera les élections).

Rachel Corrie, née en 1979 à Olympia dans l’État de Washington, était une militante pacifiste américaine membre de l'International Solidarity Movement. Arrivée dans la Bande de Gaza quelques jours plus tôt, elle essayait avec d'autres membres d'ISM d'arrêter la démolition de la maison d'un médecin palestinien. Le 16 mars 2003, elle est écrasée par un bulldozer Caterpillar D9 de l'armée israélienne à proximité duquel elle manifestait. L'armée affirme que sa mort est un accident, tandis que des militants pacifistes présents sur place et des témoins palestiniens accusent l'armée israélienne de l'avoir tué délibérément. Un documentaire de la BBC confirmera la version selon laquelle le conducteur a délibérément tué la jeune américaine.

Le territoire palestinien ne vivait pas encore l’enfer qu’il subit depuis octobre 2023, la militante découvrait la situation. Dans une lettre envoyée à sa famille depuis Gaza peu avant sa mort, Corrie décrivait les souffrances des Palestiniens dont elle a été témoin : « Aucune lecture, aucune participation à des conférences, aucun visionnage de documentaires, aucun bouche-à-oreille n'auraient pu me préparer à la réalité de la situation ici », a-t-elle écrit. « On ne peut l'imaginer sans l'avoir vue. »

En 2005, les parents de Corrie ont intenté une action civile contre l’État d’israël, affirmant qu'elle avait été tuée intentionnellement ou que l’armée (qui n’était pourtant pas en guerre) avait fait preuve de négligence criminelle. Un tribunal israélien a rejeté la plainte en 2012, statuant que l’État n'était pas responsable de sa mort. Le fait que les forces israéliennes œuvraient hors du territoire israélien en toute illégalité n’a pas été pris en compte.

Le même jour, un civil palestinien, Salim Nadja, fut tué dans des circonstances similaires. Il ne fit ni la Une des journaux ni l'objet d'un film.

22 ans se sont écoulés depuis la mort de Rachel Corrie et à ce jour, depuis le mois d’octobre 2023, ce sont près de 50 000 personnes qui ont été tuées dans la bande de Gaza par les bombardements de l’armée israélienne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mars 2025

Une image du documentaire de la réalisatrice franco-israélienne Simone Bitton, “Rachel” (2009)

La bande-annonce du film

 
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1921, Turquie, 15 mars, assassinat Bruno Teissier 1921, Turquie, 15 mars, assassinat Bruno Teissier

15 mars : Turcs et Arméniens, deux mémoires antagonistes

Chaque année, le 15 mars, resurgit le souvenir de l’assassinat, en 1921, dans une rue de Berlin, de Talat Pacha par un jeune Arménien nommé Soghomon Tehlirian…

 

Chaque année, le 15 mars, resurgit le souvenir de l’assassinat, en 1921, dans une rue de Berlin, de Mehmet Talaat Pacha par un jeune Arménien nommé Soghomon Tehlirian. Lors de son procès ce dernier a décrit comment une partie de sa famille a été massacrée en 1915 et a déclaré qu'il avait tué Talaat Pacha pour se venger. Sa victime n’était autre que le ministre de l’Intérieur du gouvernement ottoman, principal organisateur du génocide arménien à qui est attribué l'ordre de « tuer tous les hommes, femmes et enfants arméniens sans exception ». Le procès fut l’occasion, pour la communauté internationale, de se pencher sur l'impunité des responsables du génocide et Tehlirian fut finalement acquitté.

Soghomon Tehlirian qui a terminé sa vie en Californie est célébré comme un héros par les Arméniens qui lui ont dressé de nombreuses statues, dont une à Erevan où il est représenté un pied sur la tête de Talal Pacha, ce qui a beaucoup fâché les Turcs. L’une des dernières en date, a été inaugurée l’an dernier, le 15 mars 2024, à l’occasion du 103e anniversaire de l’exécution, à La Penne-sur-Huveaune, une banlieue de Marseille où la communauté arménienne est très active.

Quant à Mehmet Talaat Pacha, il avait été promu Grand Vizir en 1917. Mais après défaite de l’Empire ottoman, lui et quelques autres amis s'échappèrent du pays à bord d'un sous-marin allemand le 1er novembre 1918. Il a changé d'identité et s’est installé à Berlin où il a fini par être retrouvé et exécuté dans le cadre de l’opération Némésis. Sous Atatürk, il a été quelque peu oublié, mais en 1943, l’Allemagne nazie a autorisé le transfert de sa dépouille en Turquie. Son corps, retiré de sa sépulture, enveloppé d'un drapeau et entouré de fleurs, fut transporté à Istanbul dans un wagon spécial. Talaat Pacha a été réinhumé au cimetière des martyrs d' Abide-i Hürriyet, situé à Şişli (un ancien quartier arménien d’Istanbul). Erdogan fait fleurir sa tombe régulièrement et a largement contribué à sa promotion au statut de héros national. Talaat Pacha est perçu aujourd’hui par les nationalistes comme le précurseur de la Turquie moderne, éclipsant ainsi la figure de Mustapha Kemal. L’idéologie fondamentaliste du parti de la Justice et du développement (AKP) turc et son leader autoritaire, Recep Tayyip Erdoğan sont les véritables héritiers de l’œuvre politique de Talaat Pacha dont il convient aujourd’hui de lisser la mémoire.

C’est dans ce but qu’a été fondé en 2005, le Comité Talaat Pacha (Talat Paşa Komites), organisation nationaliste turque visant à s'opposer à la reconnaissance du génocide arménien, créée sous la direction de Rauf Denktaş, premier président de la République turque (non reconnue) de Chypre du Nord. Ce comité travaille à imposer la négation du génocide arménien, tout en rendant hommage à Talaat.

Un des principaux boulevards d'Ankara, un grand boulevard d’Izmir et une avenue d'Edirne, l'ex-Andrinople, portent le nom Talaat Pacha. C'est par cette dernière avenue que l'on entre en Turquie à partir de la Bulgarie et de l'Union européenne.

En 2017, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin inaugurait un square Soghomon Tehlirian.  Il existe des rues, boulevards et places honorant ce « héros de la résistance arménienne ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mars 2025

 
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Fêtes traditionnelles, Inde Bruno Teissier Fêtes traditionnelles, Inde Bruno Teissier

14 mars : c’est Holi, la fête des couleurs en Inde

Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi, la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs…

 

Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi ( होली ), la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs, d’eau parfumée sans omettre de prononcer l’excuse d’usage « Ne soyez pas fâché, c’est Holi ! ». Nul n’est épargné dans ce simulacre de bataille où l’on prend un vrai plaisir à s’affronter, sans tenir compte de l’origine ou de la caste de l’autre et dans la bonne humeur toujours ! On dit que c’est une occasion rêvée pour régler des conflits sans violence, à l’image de ce qui se faisait , par le passé, dans les carnavals en Occident.

Certains accordent à cette coutume un rôle prophylactique, beaucoup de pigments issus de plantes ayant des vertus médicinales, reconnues et prescrites par la médecine ayurvédique. Mais à l’origine, Holi est d’abord une fête qui célébrait la fertilité et une dernière occasion de se détendre avant la période des grands travaux agricoles. La coutume voulait aussi que l’on nettoie les maisons et qu’on les débarrasse de tout parasite. Différentes légendes se rattachent à cette fête.

En Inde, mais aussi au Bangladesh, au Pakistan, au Népal et dans beaucoup de communautés hindoues à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, Holi est célébrée moins comme une fête religieuse (pas de rituel sacré à proprement parler) que comme un moment de liesse et de fraternité populaire, toutes castes confondues !

Les prochaines dates : 4 mars 2026, 22 mars 2027, 11 mars 2028…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mars 2025

 
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1801, Estonie, Langues, 14 mars Bruno Teissier 1801, Estonie, Langues, 14 mars Bruno Teissier

14 mars : la journée de la langue estonienne

L’Estonie célèbre sa langue maternelle et son grand poète Kristijan Jaak Peterson. Une occasion pour le pays de s’inquiéter qu’une partie de sa population accrochée à la langue russe soit ainsi exposée à la propagande du Kremlin.

 

Le 14 mars, en Estonie, est la Journée de la langue maternelle (emakeelepäev). Les Estoniens célèbrent en même temps leur grand poète Kristijan Jaak Peterson, né le 14 mars 1801.

Dans un pays où un tiers de la population est russophone, cette journée est très importante car une partie des descendants des populations installées à l’époque de l’occupation soviétique n’ont jamais fait l’effort d’apprendre l’estonien. La ville de Narva située sur la frontière avec la Russie, vit intégralement en langue russe, ses habitants abreuvés de propagande du Kremlin, a tendance, pour une bonne part d’entre eux, à adopter les points de vue de Moscou, en ce qui concerne la guerre que Poutine a lancé contre l’Ukraine. Jusque-là, l’Estonie déplorait un problème d’intégration des occupants soviétiques. Aujourd’hui, ce tropisme russe d’une partie de ses habitants fait craindre pour la sécurité de l’Estonie. Certains évoquent le risque de formation d’une cinquième colonne en cas d’agression russe de l’Estonie.

Sur les 1,3 million d’habitants de l’Estonie, les russophones représentent 31 % de la population. Cela englobe les ressortissants russes, biélorusses, ukrainiens, les Estoniens avec des racines russes, ainsi que les apatrides. Une partie d’entre eux ne parle que le russe. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, leur loyauté est mise en doute, et ils sont de plus en plus souvent considérés comme un risque pour la sécurité nationale.

Les autorités estoniennes n’ont pris que récemment conscience du danger, ont décidé d’imposer la scolarisation en langue estonienne d’ici 2030 en commençant par la maternelle, le CP et le CM1 à partir de la rentrée 2024. Cela concerne un quart des écoliers estoniens, ceux qui jusque-là ne parlaient que le russe à la maison comme à l’école.

Cette Journée de la langue maternelle a été célébrée officieusement dès 1995 et plus largement depuis 1996. Cependant, la reconnaissance officielle n’a pas été obtenue du Riigikogu (le Parlement) qu’en 1999 pour en faire une fête nationale.

Kristijan Jaak Peterson est considéré comme le fondateur de la poésie estonienne moderne bien qu’il soit mort de la tuberculose à l'âge de 21 ans. Aucun de ses poèmes ne fut publié de son vivant. Ce n’est qu’un siècle après sa mort que son œuvre poétique en estonien fut rassemblée en deux minces recueils et finalement publiée. Étudiant à l’université de Tartu où les cours étaient dispensés en allemand, il est le premier à revendiquer sa culture estonienne, contribuant ainsi au Réveil national estonien (Ärkamisaeg).

Depuis 2004, la finale du concours de chant préscolaire « Le beau son de la langue estonienne » se déroule chaque 14 mars au Jardin d'hiver d'Estonie à Tallinn.

Depuis 2006, le ministère estonien de l'Éducation et de la Recherche décerne, le 14 mars, le prix de l'acte linguistique de l'année à l'acte qui a apporté le plus de bénéfices à la langue estonienne au cours de l'année précédente.

Enfin, depuis 2008, Vikerraadio héberge des récitations électroniques. • Initialement prévu comme un projet unique, l'événement a lieu pour la 18e fois ce 14 mars 2025. La récitation électronique de Vikerraadio est devenue une tradition et l'un des événements les plus attendus de la Journée de la langue maternelle. Le texte de cette année s’inspire de l’Année du Livre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mars 2025

 
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2013, Vatican, catholiques, 13 mars Bruno Teissier 2013, Vatican, catholiques, 13 mars Bruno Teissier

13 mars : l’anniversaire de l’élection du pape François

Jorge Mario Bergoglio a été élu pape le 13 mars 2013 sous le nom de François. On fête donc aujourd’hui le 12e anniversaire du pontificat. Mais, C’est depuis l'hôpital Gemelli de Rome, où il suit depuis près d'un mois un traitement pour une pneumonie bilatérale, que François fête cet anniversaire.

 

Parmi toutes les fêtes célébrées par le Vatican, deux ne sont pas religieuses : l’anniversaire des accords de Latran et celui de l’élection du pape, cette dernière varie en fonction du pape.

Jorge Mario Bergoglio a été élu pape le 13 mars 2013 sous le nom de François. On fête donc aujourd’hui le 12e anniversaire du pontificat (dodicesimo anniversario di pontificato). François est le successeur de Benoît XVI qui venait de démissionner en raison de son grand âge. Certes, François est aujourd’hui bien plus âgé encore et c’est depuis l'hôpital Gemelli de Rome, où il suit depuis un mois un traitement pour une pneumonie bilatérale, qu’il fête cet anniversaire. Jorge Mario Bergoglio, est fragile mais tenace, il n’est « jamais tombé » (pour emprunter une expression dont il est coutumier) mais s’est toujours s’est relevé après chaque difficulté physique, récupérant force et voix, voyageant, rencontrant, recevant, se déplaçant - même en fauteuil roulant - dans les paroisses de Rome et les diocèses lointains ou s'envolant vers l'autre l'hémisphère sud. Toutefois, sera-t-il en mesure de se rendre en Turquie le mois prochain pour célébrer le 1700e anniversaire du concile de Nicée, comme cela a été évoqué ?

À l'occasion du 12e anniversaire de l'élection du pape François au trône pontifical, le recteur de l'Université pontificale de la Sainte-Croix, Fernando Puig, célèbre une messe à 12h45 dans la basilique de Sant'Apollinar.

Dans l’église Santa Maria Addolorata de Rome, il y a une chapelle avec la statue de la Vierge de Notre-Dame de Luján, patronne de l'Argentine, très vénérée également par le pape François et tous les Argentins et nombreux sont ceux qui s'arrêtent devant cette statue pour prier et aussi laisser quelques phrases de vœux destinées à François dans le cahier approprié. À Rome et dans le Latium, il y a plus de 1 500 Argentins, tandis que près d’un million d’Italiens vivent en Argentine, d’où est originaire François, c’est même le premier pays étranger avec le plus grand nombre de citoyens italiens.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 mars 2025

 
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Saisons, Norvège, Lettonie, Slovénie, vie de saint Bruno Teissier Saisons, Norvège, Lettonie, Slovénie, vie de saint Bruno Teissier

12 mars : le printemps s'annonce ici et là

Dans plusieurs pays d’Europe ont lieu des festivités liées à l’arrivée du printemps. Le 12 mars correspondait autrefois au 21 mars du calendrier julien, ce jour était connu comme la Saint-Grégoire.

 

Des festivités liées à l’arrivée du printemps ont lieu le 12 mars dans plusieurs pays d’Europe. Le 12 mars correspondait autrefois au 21 mars du calendrier julien, ce jour était connu comme la Saint-Grégoire. En 1969, le Vatican a déplacé ce saint au 3 septembre mais dans certains pays la journée est restée comme le « Jour de Grégoire ».

En Slovénie, Gregorjevo est la journée des amoureux, l’équivalent de la Saint-Valentin ailleurs. Les oiseaux ne sont-ils pas censés nicher dès le premier jour du printemps ? Le 12 mars, il est coutume de faire flotter sur les rivières des bateaux en papier en forme maison, appelés gregorčki et chargé d’un mot d’amour. Les enfants font des concours de la plus belle maison flottante. Le soir, on la fera flotter avec une bougie allumée pour la regarder s’éloigner au fil de l’eau. Les jours rallongent, on n’a plus besoin de l’éclairage artificiel.

En Lettonie, en ce Jour de Grégoire (Gregora diena), on guette le renard ; s’il sort de son hibernation, c’est que le printemps est imminent. Sinon, l’hiver durera encore 2 semaines. Une coutume qui rappelle le Jour de la marmotte observée par les Canadiens le 2 février.

Quant aux îles Féroée, elles célèbrent aujourd’hui leur oiseau national, l’huitrier-pie, appelé localement le tjaldur, qui rentre de son lieu d’hivernage. Une fête est organisée dans la capitale chaque 12 mars.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mars 2020

 
Vol de tjaldur aux îles Féroé

Vol de tjaldur aux îles Féroé

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1990, URSS, Lituanie, 11 mars, indépendance Bruno Teissier 1990, URSS, Lituanie, 11 mars, indépendance Bruno Teissier

11 mars : le jour où la Lituanie a quitté l’URSS

Il y a 35 ans, la Lituanie parvenait à restaurer son indépendance en proclamant l’émancipation du pays à l’égard de la Russie. Le 11 mars est chaque année un jour férié. Depuis 2022, cette commémoration qui se veut festive se déroule dans une ambiance de grande tension internationale.

 

Le Jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie (Lietuvos Nepriklausomybės atkūrimo diena), jour férié et jour de fête en Lituanie, est vécu depuis 2022 dans une ambiance de grande tension internationale. Le pays est, en effet, une prochaine victime possible de l’expansionnisme russe, compte tenu de sa situation entre la Biélorussie et l’enclave de Kaliningrad.

À Vilnius, la journée débute par une cérémonie sur la place de l’Indépendance (Nepriklausomybės aikštė), à proximité du Seimas (parlement lituanien) avec un discours du président Gitanas Nausėda et, à 12h., la levée des drapeaux des trois États baltes, car tous ont connu le même processus et la solidarité a toujours été de mise face à Moscou. Le 11 mars 1990, en proclamant son indépendance la Lituanie avait été la première de tout le bloc soviétique à faire. Elle montra la voie aux autres républiques soviétiques, provoquant ainsi la disparition de l’URSS en décembre 1991. L’URSS avait riposté avec un long blocus énergétique et économique.

La célébration se poursuit avec un défilé militaire. Même si le pays, face au danger russe a toujours supplié l’OTAN de renforcer sa présence en Lituanie – ce qui a finalement été fait ces deux dernières années –, il s’agit aussi de monter que le pays est mobilisé pour défendre son indépendance. Sur le plan symbolique, l’habitude a été prise chaque 11 mars de déployer un immense drapeau, long de 400 mètres, le long de l’avenue Gedimino, entre le Seimas et la place de la cathédrale. Les habitants de la ville marchent à ses côtés.

L’indépendance qui fut restaurée en 1990 avait été perdue le 14 juin 1940 par l’occupation du pays par les troupes soviétiques conformément au pacte Molotov-Ribbentrop (23 août 1939) qui partageait la région entre l’Allemagne nazie et l’URSS. En 1989, déjà les Lituaniens avaient annoncé leur intention de restaurer la république fondée en 1918 (le 16 février) et déclaré que l'adhésion de la Lituanie à l'URSS avait eue lieu illégalement et n'avait donc aucune valeur juridique. Le 24 février 1990, des élections ont eu lieu dans un contexte démocratique inédit. Le nouveau soviet de la république, réuni pendant trois jours, a fini, le 11 mars à 22h44, par proclamer l’indépendance de l’État de Lituanie avec 124 voix pour, 6 abstentions et aucune voix contre. Dans les semaines qui suivent, Moscou impose un blocus économique au pays. Pour intimider le pays l’armée russe est intervenue début janvier 1991. Le 13 janvier 1991, la foule se précipite pour défendre pacifiquement la tour de la télévision de Vilnius. L’agression armée de Moscou se limitera à 14 morts. Après cette journée sanglante, le président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, lauréat du prix Nobel de la paix 1990, laissera la Lituanie s’émanciper. Le 9 février 1991, les Lituaniens votent à 90 % pour l'indépendance. Le 6 septembre 1991, l'URSS reconnaît finalement l'indépendance de la Lituanie. Le retrait total des troupes russes ne sera achevé que le 31 août 1993.

La journée du 11 mars (kovo 11) est célébrée depuis 1991, mais ce n’est un jour férié et chômée que depuis 1996. Deux jours plus tôt, le 9 mars, c’était la cérémonie de remise des prix de la culture et de l'art du gouvernement. Ensuite, le 10 mars, des fleurs ont été déposées sur les tombes des signataires de l'Acte d'indépendance de la Lituanie. La journée du 11 mars débute à 9 heures par un dépôt de gerbe au monument du 11 mars "Žinios" sur la place de l'Indépendance à Vilnius. À 10h : commémoration dédiée au jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie et cérémonie de remise de la bourse de l'indépendance de l'État dans la salle de l'acte du 11 mars. Diffusion en direct via LRT, et en live sur le site Web du Seimas,ainsi que  sur Facebook et YouTube. À 12h : cérémonie de lever du drapeau des trois États baltes sur la place de l'Indépendance. La garde d'honneur de l'armée lituanienne y participe. À 12h30 : marche de la garde d'honneur de l'armée lituanienne et de l'orchestre de l'armée lituanienne sur l'avenue Gediminas, de la place de l'Indépendance à la place de la cathédrale. À 12h40 : début de la marche "Route vers la restauration de l'indépendance" sur l'avenue Gediminas avec les drapeaux de la Lituanie et de l'Ukraine. À 13h : messe en la basilique archicathédrale Saint-Stanislas et Saint-Ladislas de Vilnius. À 14h30 : cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de l'Union des tirailleurs lituaniens sur la place de l'Indépendance. Le programme des événements festifs à Vilnius culmine avec le concert du 35e anniversaire « Only Free Do We Grow Up Big » ouvert au public. L'événement commence à 18h30. Place de la Cathédrale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 mars 2025

 

La séance du 11 mars 1990 au Soviet suprême de Lituanie

Au centre : Vytautas Landsbergis, le premier président de la Lituanie post-soviétique

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Eswatini, Fête agraire Bruno Teissier Eswatini, Fête agraire Bruno Teissier

10 mars : la Journée du Lutsango au royaume d’Eswatini

Supervisée par la monarchie, la Journée du Lutsango marque le début de la saison du marula, un fruit dont on extrait une huile utilisée en cuisine et en cosmétique, qui a une importance socio-économique considérable en Eswatini.

 

Ce lundi 10 mars est un nouveau jour férié en Eswatini, institué en février 2025 par le roi Mswati III : c’est la Journée du Lutsango, placée le lundi qui suit la cérémonie annuelle de Buganu, laquelle se déroule à la résidence royale de Hlane et marque le début de la saison des fruits du marula. Ce fruit dont on extrait une huile utilisée en cuisine et en cosmétique, a une importance socio-économique considérable en Eswatini car il est une importante source de revenus pour les femmes rurales pauvres. Jour férié a été instauré en l'honneur du régiment Lutsango, responsable de la fabrication d’une bière locale prisée et connue sous le nom de buganu.

Les femmes qui participent à la cérémonie du Buganu et exécutent la danse Lutsango sont connues sous le nom de Lutsango Regiment. Le mot lutsango signifie littéralement « une haie » servant à clôturer une propriété. Le Lutsango Regiment participe à des cérémonies traditionnelles et à des événements nationaux tout au long de l'année et joue un rôle important dans la préservation du patrimoine de l'Eswatini. La danse des roseaux de Lutsango qui se déroule ce jour, est une cérémonie traditionnelle annuelle en Eswatini au cours de laquelle des femmes adultes mariées et célibataires coupent des roseaux en hommage au Ngwenyama (roi) et à la Ndlovukati (reine mère).

La Journée du Lutsango est également célébrée en mémoire du défunt roi Sobhuza II, père de Mswati III, le premier roi du Swaziland indépendant (aujourd’hui appelé Eswatini). Son anniversaire, le 22 juillet, était un jour férié jusqu’en 2024, il a été remplacé par cette Journée du Lutsango dont la date sera variable, mais toujours fin février ou début mars.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mars 2025

Des milliers de femmes Lutsango arrivent à la résidence royale de Buhleni pour la cérémonie annuelle de Buganu et remettent des cadeaux à la reine mère Ntombi Tfwala (photo : Gouvernement d’Eswatini)

 
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Luxembourg, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier Luxembourg, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier

9 mars : les Luxembourgeois célèbrent la fin de l’hiver

Ce soir-là (ou la veille au soir, cel dépend des localités), on allume d'immenses bûchers dont la mission est de chasser l'hiver. Au XXe siècle, la coutume tendait à disparaître, mais elle a été relancée depuis une trentaine d’années pour devenir un élément identitaire du Luxembourg.

 

Ce dimanche, le premier du Carême, est appelé le Dimanche des brandons (Buergbrennen). Ce soir-là au Luxembourg, ou la veille au soir (cela dépend des localités), on allume d'immenses bûchers dont la mission est de chasser l'hiver. Leur forme peut varier – parfois il s'agit d'un petit château (buerg), mais pour la plupart ils ont la forme d'un bûcher géant avec une croix au milieu.

Le feu de la Buerg (le mot vient du latin comburere qui signifie brûler) est alimenté par un assemblage de bois, foin et autres matériaux inflammables. Il est censé mettre un terme à la froide saison et souhaiter la bienvenue au printemps. Buergbrennen est aujourd’hui accompagné d’une fête de quartier proposant aux spectateurs boissons chaudes et grillades. La mise à feu de la Buerg est généralement précédée d'un cortège aux flambeaux, le Fakelzuch.

Cette fête est très ancienne et elle était jadis réservée exclusivement aux hommes. On fait remonter la coutume des bûchers aux célébrations du Nouvel an dans la Rome antique qui avait lieu le 1er mars. Mais, cette pratique semble plus ancienne encore, héritière de cultes païens de sortie de l’hiver que l’on célèbre à différentes dates en ce début d’année. Au XXe siècle, la coutume de Buergbrennen tendait à disparaître, elle a été relancée depuis une trentaine d’années pour devenir aujourd’hui un élément identitaire du Luxembourg alors que dans la région, en Moselle  (la fête des brandons), en Wallonie (le dimanche des Bures), dans l’Eifel, en Souabe-alémanique (Hüttenbrennen ou Funkenfeuer) et même en Suisse, elle est tombée en désuétude.

Au Luxembourg, presque tous les villages, petits ou grands, organisent leur propre grand feu. Dans certaines localités, comme la ville de Dudelange, une procession aux flambeaux est organisée le samedi soir.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mars 2025

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

8 mars : le peuple Balkar se souvient de sa déportation par Staline

Les Balkars, peuple turcique du nord du Caucase, ont été déportés sur ordre de Staline après avoir été occupés par les Allemands en 1942-43. Chaque 8 mars ils commémorent leur exil forcé.

 

Les Balkars, peuple turcique, vivent dans le nord du Caucase, une région qui a été colonisée par la Russie au XIXe siècle. Avec la formation de l’URSS, ils se sont retrouvés dotés d’une région, soi-disant autonome, appelée Kabardino-Balkarie, puis en 1936 d’une république soviétique « autonome » du même nom.

Leurs malheurs se sont aggravés avec la Seconde Guerre mondiale. Leur république a été occupée par les Allemands en 1942. Certains y ont vu l’espoir d’une libération du joug russe. Après que l’Armée rouge a réoccupé la région, les Balkars, ainsi que d’autres peuples de la région, comme les Tatars de Crimée, ont été désignés comme traîtres par Staline et Lavrentiy Beria a ordonné leur déportation vers l’Asie centrale ou la Sibérie. Celle des Balkars a eu lieu brutalement le 8 mars 1944. Ils n’ont eu que deux heures pour faire leurs bagages. Leur territoire fut alors rebaptisé RSSA de Kabardie. Le 28 mars 1957, la population balkare fut autorisée à réintégrer sa région d'origine, dont le nom de Kabardino-Balkarie fut dès lors rétabli.  Mais environ le quart d’entre eux, morts en déportation, ne sont pas revenus.

En 1989, l’URSS reconnaît enfin l’illégalité de leur déportation, leur collaboration avec les nazis n’ayant pas été établie. En 1991, une journée de commémoration est instaurée : la Journée à la mémoire des victimes du stalinisme et de la déportation des Balkars (Balkar Xalkının Sürgün Qurbanları Üçün Anı Günü). Le Conseil des anciens du peuple Balkars organise chaque 8 mars un programme de commémoration devant le monument de l'exil dans la capitale Naltchik. Dans les mosquées on prie pour les âmes des victimes décédées pendant l'exil. Cette commémoration s’est faite plus discrète ces dernières années car les Balkars vivent toujours sous la colonisation russe et Staline a été pleinement réhabilité par Poutine. Il n’est plus question en Russie, aujourd’hui, d’évoquer les déportations, persécutions et le goulag. Il est encore moins question de lutte anticoloniale depuis que Poutine a calmé les ardeurs indépendantiste tchétchène, peuple voisin, au prix de 300 000 morts.

En 1943 ou 1944, les Tchétchènes, les Ingouches, les Karatchaïs, les Tatars de Crimée, les Meskhètes et les Kalmouks ont subi le même sort que les Balkars, sous le même prétexte. Chacun cultive cette mémoire à une date différente.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mars 2025

 
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1965, États-Unis, Noirs, Démocratie, ségrégation Bruno Teissier 1965, États-Unis, Noirs, Démocratie, ségrégation Bruno Teissier

7 mars : il y a 60 ans, le Bloody Sunday de Selma, en Alabama

Il y a 60 ans, à Selma, en Alabama, une marche de Noirs américains réclamant le droit de voter était violemment réprimée par la police. On déplora 60 blessés dont certains très graves. C'était le 7 mars 1965. #marchedeselma

 

On commémore ce dimanche à Selma, en Alabama, une marche violemment réprimée par la police le 7 mars 1965. Ils étaient 600 marcheurs noirs à réclamer le droit de voter, mais ils ne dépasseront pas le pont de Edmund Pettis. La police locale fonce sur les manifestants et à coups de matraques et de gaz lacrymogènes repousse les marcheurs vers Selma. Il y aura 60 blessés dont certains très graves. Ce dimanche restera en mémoire comme le Bloody Sunday of Selma. La violence policière montrée par la télévision dans tout le pays provoque une grande indignation.

Le Civil Rights Act de 1964 mettait théoriquement fin aux actes de ségrégation à l'encontre du peuple noir. En théorie seulement car dans les États du Sud, les autorités locales et le Ku Klux Klan faisaient régner un quasi-apartheid. Ainsi en Alabama, le gouverneur George Wallace, ségrégationiste notoire, parvenait à bloquer l'inscription des Noirs sur les listes électorales. Sur 15 000 d’entre eux, 300 seulement avaient pu s'inscrire.

Déjà, le 18 février 1965, une marche de protestation avait été violemment réprimée par la police dans la ville de Marion, un manifestant avait été tué. Martin Luther King, prix Nobel de la paix en 1964, prend la tête du mouvement de protestation et appelle à une marche le 7 mars suivant. Celle-ci devait conduire les manifestants de Selma à Montgomery, siège du gouvernement local. La police lui barrera violemment la route.

Une nouvelle marche, le 25 mars 1965, atteindra Montgomery sans entrave cette fois-ci avec Martin Luther King à sa tête. Les manifestants sont au nombre de 50 000. Noirs et Blancs accueilleront les marcheurs et écouteront le pasteur King.

Sur l’injonction du président Johnson, le congrès américain adoptera finalement le Voting Rights Act, qui entérine définitivement le droit de vote pour les Noirs, en août 1965. Après des décennies de violences pour empêcher les Noirs de voter, États-Unis devenaient enfin une démocratie.

Chaque année, autour du 7 mars, une marche est organisée pour commémorer cet épisode de la lutte des Noirs (African American) pour leurs droits. Cette année, c’est le 60th Anniversary of Selma to Montgomery (nom officiel). Des bus sont spécialement affrétés depuis les villes voisines pour célébrer l’évènement du 7 au 9 mars 2025.

La commémoration se déroule du 7 au 9 mars 2025 à Selma et à Montgomery, en Alabama.

Le vendredi 7 mars, le Women's Legal Symposium réunira des professionnels du droit et des universitaires pour une discussion sur la démocratie et la justice. Au cours de cet événement, Salute Selma présentera les Legal Guardian of Democracy Awards, récompensant des pionniers tels que le juge Myron Thompson, la juge Elizabeth French, la juge Vernetta Perkins Walker, la juge UW Clemons (retraitée), la juge Vanzetta Penn McPherson (retraitée), la juge Delores Boyd (retraitée), la juge Leah Ward Sears (retraitée), le juge Arnette Hubbard (retraitée), l'avocat Fred Gray et l'avocate Ernestine Sapp. Un hommage posthume honorera l'avocat Arthur Shores, l'avocat JL Chestnut et l'avocat Michael Figures pour leurs contributions durables à la lutte pour les droits civiques.

Vendredi marquera également le lancement du Sommet éducatif HBCU à l'Université de Selma, où l'accent sera mis sur les lycéens et leur rôle dans la construction de l'avenir de la démocratie. Cette session spéciale mettra en vedette l'activiste viral YelloPain, qui engagera les étudiants dans une conversation sur l'importance de l'engagement civique. Ce soir-là, l'Université d'État de l'Alabama organisera la réception de bienvenue du week-end au Nest, réunissant les participants, les dirigeants et les sympathisants.

Le samedi 8 mars, le sommet éducatif des HBCU se poursuivra avec la table ronde des présidents des HBCU et la table ronde sur l'agenda législatif des Noirs à l'université d'État de l'Alabama. La journée comprendra des tables rondes avec des leaders des droits civiques, des dialogues politiques sur les questions touchant les communautés noires et des opportunités d'activisme étudiant et communautaire. La soirée se terminera avec le sénateur Robert Stewart et la quatrième soirée annuelle Homegrown de 100 Black Men, un événement dédié à la promotion du leadership et à la célébration de l'excellence au sein de la communauté noire.

Le dimanche 9 mars, le week-end culminera avec le Salute Selma Gospel and R&B Explosion au Selma Memorial Stadium 108 Dallas Avenue Selma, AL de 8h00 à 13h00, avec des artistes lauréats et nominés aux Grammy Awards, dont CeeLo Green, Bishop William Murphy et Asher HaVon, vainqueur de la saison 25 de The Voice sur NBC. L'événement comprendra des food trucks, des vendeurs et des leaders nationaux, dont les Divine 9, The Links, The Boule, Jack and Jill et 100 Black Men. Les food trucks et les vendeurs sont les bienvenus, visitez https://www.saluteselma.com/vendor-application-selma

Après la célébration, les participants se joindront à la reconstitution historique du 60e pont traversant le pont Edmund Pettus, rendant hommage aux marcheurs de 1965 et réaffirmant l’engagement collectif en faveur de la justice, du droit de vote et de la démocratie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mars 2025

 
Les violences du 7 février 1965 filmées par la télévision

Les violences du 7 mars 1965 filmées par la télévision

Le 25 février 1965, au centre, Martin Luther King ; à gauche, Ralph David Abernathy et Jesse Douglas ; à droite, James Forman et John Lewis

Le 25 mars 1965, au centre, Martin Luther King ; à gauche, Ralph David Abernathy et Jesse Douglas ; à droite, James Forman et John Lewis

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2007, Shoah, massacre, 6 mars Bruno Teissier 2007, Shoah, massacre, 6 mars Bruno Teissier

6 mars : la Journée européenne des Justes

La Journée européenne des Justes a été instituée par le Parlement européen pour rendre hommage à tous ceux qui ont sauvé des vies lors de la Shoah mais aussi lors de tous les génocides et crimes contre l'humanité (en Arménie, en Bosnie, au Cambodge, au Rwanda, en Tchétchénie, au Soudan, à Gaza… la liste n’est pas exhaustive), perpétrés au cours des XXe et XXIe siècles.

 

Le concept de Juste parmi les Nations a été introduit par Yad Vashem, le mémorial officiel d'Israël en mémoire des victimes de la Shoah. À l'origine, il faisait référence aux non-juifs qui sauvèrent des juifs de la Shoah, au péril de leur vie.

Moshe Bejski (1921-2007) un rescapé de la Shoah grâce à Oskar Schindler, qui fut juge de la Cour suprême d'Israël et président de la Commission des Justes, a élargi ce concept à tous les cas de génocide et à toutes les formes de totalitarisme. C’est aussi pour lui rendre hommage que la Journée européenne des Justes (European Day of the Righteous), instituée par le Parlement européen en 2012 a été placée le 6 mars, date anniversaire de sa mort en 2007.

Rappelant l'importance morale que revêt le Jardin des Justes du mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, fondé par Moshe Beisky afin de rendre hommage aux personnes qui avaient apporté leur aide à des juifs pendant la Shoah, cette journée du 6 mars a été instituée à la mémoire de tous ceux qui ont sauvé des vies lors de tous les génocides et crimes contre l'humanité (en Arménie, en Bosnie, au Cambodge, au Rwanda, en Tchétchénie, au Soudan, à Gaza… la liste n’est pas exhaustive), perpétrés au cours des XXe et XXIe siècles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 mars 2025

Comme élément graphique des initiatives du 6 mars, un arbre a été créé, formé des mots-clés (en anglais) de la journée européenne des Justes.

 
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Catholiques, chrétiens Bruno Teissier Catholiques, chrétiens Bruno Teissier

5 mars : le Mercredi des cendres des catholiques

Pour les catholiques, le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque l’entrée dans le Carême et dans le cycle pascal. Hier, c’était Mardi gras.

 

Voilà une fête chrétienne typiquement catholique que ni les orthodoxes ni les protestants, à l’exception de certains luthériens, n’observent. Pour les catholiques, le Mercredi des cendres est un jour de pénitence qui marque l’entrée dans le Carême et dans le cycle pascal. Hier, c’était Mardi gras. Certains, parmi les pratiquants, vont perpétuer ce matin une tradition millénaire. Ils vont assister à une messe au cours de laquelle le prêtre va leur tracer sur le front une croix avec de la cendre (issue des rameaux de buis de l’année passée, fanés et brûlés). Ce geste de l’imposition des cendres vient de la tradition juive. La cendre évoque la faiblesse de l’homme (Genèse, 3,19 « souviens-toi que tu es poussière ») mais aussi le péché et le désir de repentir de l’homme.

Dans le monde catholique, le jeûne est recommandé au moins deux jours : le Mercredi des cendres et le Vendredi saint. Ces jours-là on se doit de manger « maigre » comme l’on dit. À l’origine, les quarante jours du Carême (entre le Mercredi des cendres et le Samedi saint, veille de Pâques) renvoyaient aux quarante années passées dans le désert par le peuple juif avant leur arrivée en Terre promise. Ils commémoraient également les quarante jours de jeûne de Moïse sur le mont Sinaï avant la remise des Tables de la Loi et les quarante jours de la tentation du Christ dans le désert. C’est au VIe siècle seulement que la pratique du carême fut instituée. Fondé au départ sur une privation de nourriture (viande, produit animal et tout aliment trop riche), il est devenu progressivement ascèse consistant à se libérer du superflu, de l’inutile mais aussi  moment de prière et de partage dans un cheminement spirituel tout entier orienté vers Pâques.

En Irlande, le mercredi des Cendres a été choisi comme journée sans tabac pour une raison : c'est le premier jour du carême pendant lequel on est censés s'abstenir de tout luxe, et fumer est considéré comme un luxe. Le Royaume-Uni a aussi sa journée sans tabac, elle sera observée mercredi prochain, 12 mars.

Les orthodoxes qui attachent une plus grande importance au Carême, le font débuter par le Lundi pur qui, cette année, est tombé le 3 mars.

Les prochains mercredis des cendres : 28 février 2026, 10 février 2027, 1er mars 2028, 14 février 2029, 6 mars 2030…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025

 
Dans une église de Côte d’Ivoire

Dans une église de Côte d’Ivoire

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Enfants, Femmes, 4 mars Bruno Teissier Enfants, Femmes, 4 mars Bruno Teissier

4 mars : la Journée mondiale de lutte contre l'exploitation sexuelle

Cette journée du 4 mars, World Day Against Sexual Exploitation, a été initiée en 2008 par l’ONG GIPF, le Groupe international de paroles de femmes. Elle se veut un moment pour sensibiliser et mobiliser les gouvernements, les institutions et le public au fléau de l’exploitation sexuelle à travers le monde.

 

En ces temps de révélations et de prise de conscience du fléau des viols, de l’inceste et de la pédophilie, que ce soit au sein des familles, dans les écoles catholiques ou ailleurs… il ne faut pas cesser de se mobiliser également contre l’exploitation sexuelle des femmes comme des enfants.

Cette journée (World Day Against Sexual Exploitation) a été initiée en 2008 par l’ONG GIPF, le Groupe international de paroles de femmes. Cette journée se veut un moment pour sensibiliser et mobiliser les gouvernements, les institutions et le public au fléau de l’exploitation sexuelle à travers le monde. L’exploitation sexuelle est, selon plusieurs, une des pires formes de violation des droits humains en reléguant la victime au simple statut de marchandise. Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 92% des victimes de la traite le sont dans le but d’être utilisées à des fins de prostitution.

Près de deux millions d’enfants dans le monde seraient concernés. Les choses bougent néanmoins : il est maintenant possible de poursuivre en justice des pédophiles dans leur pays d’origine pour des infractions commises à l’étranger.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 mars 2025

 
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