L’Almanach international

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1848, Hongrie, 15 mars, révolution Bruno Teissier 1848, Hongrie, 15 mars, révolution Bruno Teissier

15 mars : la fête nationale hongroise sur fond de guerre aux frontières

La fête nationale hongroise qui commémore le réveil démocratique du pays en 1848, est traditionnellement un rendez-vous politique important, d’autant plus cette année pour le 175e anniversaire de la révolution.

 

Budapest est pavoisée aux couleurs nationales, beaucoup de citoyens pour l’occasion portent la cocarde tricolore. La fête nationale hongroise (Nemzeti ünnep) débute à 9 heures par la levée du drapeau sur Kossuth Lajos tér. De là, un défilé militaire se rend au Musée national où la révolution a débuté il y a 175 ans. Profitant du réveil des peuples en cette année 1848, des démocrates hongrois s’étaient rendus au château de Buda porteur de 12 revendications à présenter au pouvoir des Habsbourg. Notamment l’exigence de la liberté de presse et l’abolition de la censure. Une commémoration bien paradoxale dans la Hongrie de Viktor Orbán qui depuis 2010 multiplie les mesures liberticides, notamment contre la presse d’opposition.  Le 15-Mars est également connu sous le nom de Fête de la Révolution de 1848 (1848-as forradalom ünnepe).

Ainsi, ce jour de fête populaire est aussi traditionnellement l’occasion d’une grande manifestation de l’opposition pour dénoncer un régime inspiré par l’extrême droite. Des manifestants de gauche viennent de toute l’Europe pour dénoncer les dérives du régime hongrois.

Tandis que l’ultra droite, le Mouvement Notre Patrie, se rassemble à côté du Musée national hongrois. Il est chaque année épaulé par des militants de l’extrême droite venus de toute l’Europe, en particulier des Polonais et des Italiens... Le 15-Mars à Budapest est devenu, comme le 23-Octobre, l’un des grands rendez-vous politiques européens. Cette année, avec la proximité des élections législatives, dont la guerre en Ukraine est venue modifier la donne, la journée prend une dimension particulière.

Quant au parti au pouvoir, le Fidesz (extrême droite populiste), il profite des cérémonies officielles sur la place Kossuth Lajos devant le Parlement à 15 heures, où le Premier ministre Viktor Orbán prononce un discours. La Marche pour la Paix (organisée par le parti au pouvoir) se joint à la cérémonie. Le mardi 15 mars, conformément à la tradition, on peut venir voir gratuitement la couronne de Saint Étienne au Parlement. Le jour est férié et chômé, beaucoup de musées et de bâtiment officiel ouvrent leurs portes au public ce jour-là. C'est à l'occasion de cette fête que sont distribués les Prix Kossuth (culture et des arts) et Széchenyi (culture hongroise).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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2011, Syrie, 15 mars Bruno Teissier 2011, Syrie, 15 mars Bruno Teissier

15 mars : il y a dix ans, le début du cauchemar syrien

Le 15 mars 2011 commençait que l’on croyait être le printemps syrien, ce sera le début d’une décennie d’enfer. Les habitants de Deraa manifestaient pour réclamer la libération de leurs enfants…

 

Qui aurait l’idée, en Syrie, de commémorer les dix ans du soulèvement du peuple syrien contre la dictature ? Le 15 mars 2011 commençait ce que l’on croyait être le « printemps syrien », ce sera le début d’une décennie d’enfer.

Ce 15 mars, les habitants de Deraa manifestaient pour réclamer la libération de leurs enfants, des adolescents arrêtés et torturés, certains tués, pour des graffitis hostiles au régime sur le mur de leur collège. Le même jour, des centaines de personnes manifestaient à Damas contre le pouvoir. Trois jours plus tard, ils seront des milliers, dans la lignée du «printemps arabe» initié en Tunisie et en Égypte. En Syrie s’exprimaient le ressentiment et les souffrances accumulés pendant quatre décennies de dictature, celle du père (Hafez el Assad), au pouvoir pendant trente ans, puis du fils (Bachar el Assad), en poste depuis 2000. Les deux dictateurs, père et fils occupent le pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. Bachar et son clan ont préféré détruire le pays plutôt que de céder le pouvoir. Un demi-million de Syriens sont morts, plusieurs millions ont quitté le pays. Ceux qui restent vivent dans la misère, excepté les 10 % de privilégiés qui prétendent diriger un pays qui n’existe plus.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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