L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

11 avril : le Costa Rica fête son héros national

Costa Rica, pays sans armée, a pour héros national un soldat que l’on célèbre par des défilés d’enfants habillés de pseudo-uniformes militaires.

 

On peut trouver paradoxal que le Costa Rica, pays sans armée, ait un soldat pour héros national que l’on célèbre par des défilés d’enfants habillés de pseudo-uniformes militaires. Sa geste, en partie légendaire remonte, toutefois, au milieu du XIXe siècle. Il s’agissait de sauver le pays menacé par, William Walker, un chef de guerre américain qui tentait de mettre toute l’Amérique centrale sous sa coupe.

Le héros costaricain s’appelle Juan Santamaría, il est né le 29 août 1831. Il a rejoint l'armée de son pays lorsque le flibustier américain William Walker a conquis le Nicaragua et tenté de conquérir les autres pays d'Amérique centrale.

C’est le 11 avril 1856 que les troupes costaricaines ont affronté les forces nicaraguayennes dirigées par William Walker lors de la deuxième bataille de Rivas (c’est cet anniversaire que l’on célèbre aujourd’hui par un jour férié). Selon le récit traditionnel, le général José María Cañas a demandé à un volontaire de s'approcher de la forteresse des flibustiers et d'y mettre le feu. Santamaría s'est portée volontaire pour le faire et a réussi, provoquant la fuite de l'ennemi. Malheureusement, il a été mortellement blessé par des tirs de tireurs d'élite, mais son sacrifice a aidé les Costariciens à gagner.

L'anniversaire de sa mort au combat fut proclamé jour férié en 1891 : El día de Juan Santamaría. Il existe deux statues de Juan Santamaría au Costa Rica : l'une dans la capitale du pays, San José, et l'autre à Alajuela, sa ville natale, là où il a aussi perdu la vie. Autre hommage notoire, l’aéroport de la capitale porte le nom de Juan Santamaría.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Juan Santamaría armé d’une torche

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1871, Hawaï, États-Unis, 26 mars, héros national Bruno Teissier 1871, Hawaï, États-Unis, 26 mars, héros national Bruno Teissier

26 mars : Hawaï célèbre un des ses derniers princes

Le prince Kūhiō aurait pu régner sur Hawaï si les Américains n’avaient pas aboli la monarchie. Il se contera d’une carrière de représentant de son île au Congrès des États-Unis. À Hawaï, un jour férié lui rend hommage.

 

À Hawaï, on célèbre l’anniversaire du prince Jonah Kūhiō Kalanianaʻole, né le 26 mars 1871 et mort, il y a juste un siècle, en 1922. Ce prince héritier de la dynastie Kalākaua, n’a jamais régné car la monarchie d’Hawaï a été reversée en 1893 par un groupe d'hommes d'affaires américains qui ont établi une république. Le prince Kūhiō a participé à une rébellion contre cette république imposée, a été arrêté et condamné à un an de prison. 

Suite à l'annexion d'Hawaï par les États-Unis, le prince Kūhiō quitte le pays et voyage en Europe puis en Afrique. Il estfinalement retourné à Hawaï en 1902 pour s’engager en politique. Au début, il a rejoint le Home Rule Party d'Hawaï, puis le Parti républicain. En 1903, il a été investi candidat républicain au Congrès des États-Unis et a été élu. Kūhiō a ensuite représenté le territoire d'Hawaï au Congrès jusqu'à sa mort en 1922. On lui doit une action politique en faveur de son archipel natal qui, en retour, a fait de son anniversaire un jour férié (Prince Kūhiō Day). Cette année, 2022, la date tombant un samedi, le vendredi 25 mars est également férié à Hawaï.

Le Prince Kūhiō Day a été officiellement établi en 1949. C'est l'un des deux jours fériés dédiés à la royauté, l'autre étant le Kamehameha Day (11 juin). Kūhiō est commémoré localement par des rues, des plages et même des spots de surf. Lui est ses frères ont aussi été les premiers surfeurs sur les côtes californiennes.

 
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1957, Ghana, indépendance, héros national Bruno Teissier 1957, Ghana, indépendance, héros national Bruno Teissier

6 mars : la fête nationale du Ghana

Il y a 65 ans ans Kwamé N’krumah déclarait l’indépendance de la Côte d’or, aussitôt rebaptisée Ghana. On était le 6 mars 1957, c’était la première colonie d’Afrique noire à ainsi s’émanciper totalement de son tuteur européen.

 

Il y a 65 ans Kwamé N’krumah déclarait l’indépendance de la Côte d’or britannique (British Gold Coast), aussitôt rebaptisée Ghana. On était le 6 mars 1957, c’était la première colonie d’Afrique noire à ainsi s’émanciper totalement de son tuteur européen. La date est devenue la fête nationale du Ghana.

Si le discours de N’krumah fit date c’est qu’il envisageait aussi l’indépendance de l’ensemble du continent. Père du panafricanisme, il sera l’un des fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1963. Il inspirera beaucoup de leaders indépendantistes, en particulier son ami Sékou Touré de Guinée qui suivra son exemple dès l’année suivante (voir 2 octobre). Mais N’krumah avait fait émerger une république africaine, pas une démocratie. L’État qu’il dirigeait avait, dès 1959, adopté un régime autoritaire où l’on emprisonnait les opposants. Précurseur des indépendances, le Ghana le fut aussi des dictatures africaines. Il sera malheureusement imité par la très grande majorité des États qui accéderont les uns après les autres à l’indépendance.

Cela dit, il ne faut jamais désespérer, le Ghana offre aujourd’hui, un des meilleurs profils africains tant sur le plan politique (des élections démocratiques) qu’économique (une bonne croissance).

Le 65e défilé de l’Independance Day se tiendra, pour la première fois, à Cape Coast. Le thème du Jour de l'Indépendance 2022 est « Travailler ensemble ; Mieux rebondir ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1730, Inde, 19 février, Maharashtra, héros national Bruno Teissier 1730, Inde, 19 février, Maharashtra, héros national Bruno Teissier

19 février : Shivaji, un héros indien devenue une figure du nationalisme hindou

Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, État de l’Inde dont Bombay est la principale métropole. On y célèbre le 392e anniversaire du fondateur d’un État hindou bâti contre le pouvoir musulman

 

Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, État de l’Inde dont Bombay est la principale métropole. On y célèbre le 392e anniversaire de Chhatrapati Shivaji Maharaj, né le 19 février 1730 (ou peut-être en 1727). Shivaji a jeté les bases du royaume de Maratha. Son couronnement eut lieu le 6 juin 1674. Il marqua la fondation du premier État hindou dans un sous-continent gouverné exclusivement par des musulmans. Shivaji a dirigé l'empire Maratha jusqu'à sa mort en 1680. Cet État a continué d'exister pendant plus de 130 ans après sa mort et n’a disparu qu’en 1818 avec la conquête britannique.

On a commencé à célébrer l’anniversaire de ce héros national à la fin du XIXe siècle. En 1870, le réformateur social Mahatma Jyotirao Phule qui a lancé la célébration Shiv Jayanti à Pune et qui a redécouvert la tombe de Shivaji Maharaj à Raigad, à environ 100 kilomètres de Pune. En 1895, le leader nationaliste Bal Gangadhar Tilak organisa la première célébration de l'anniversaire de naissance de Shivaji, Chhatrapati Shivaji Maharaj Jayanti (छत्रपती शिवाजी महाराज जयंती), soulignant le combat héroïque de l’ancien chef de guerre en contre les oppresseurs. Le parallèle était évident avec le mouvement indépendantiste indien qui luttait contre la domination britannique. 

Au XXe siècle, la célébration de l'anniversaire de Shivaji a été également promue par Bhimrao Ramji Ambedkar, un célèbre avocat, homme politique et réformateur social qui a fait campagne pour mettre fin à la discrimination sociale des intouchables.  En effet, les brahmanes de la cour de Shivaji avaient refusé de le couronner car il n'appartenait pas à la caste des guerriers (kshatriya), malgré le fait que son père était un général. Ses ancêtres étaient de simples fermiers, faisant de lui un membre de la shudra varna (la plus basse caste). Ce qui au final n’a pas empêché Shivaji de s’imposer au pouvoir. Cela faisait de lui un symbole de la promotion des basses castes dont Ambedkar était l’avaocat.

En ce début de XXIe siècle, la figure de Shivaji est avant tout récupérée par les ultranationalistes hindous déchaînés contre leurs concitoyens musulmans depuis l’arrivée au pouvoir de Modi.

Aujourd'hui, il y a des statues et des monuments dédiés à Shivaji dans presque toutes les villes et villages du Maharashtra, et on en inaugure de nouvelle chaque 19 février ou le 18 février à minuit comme celle de Kranti Chowk à Aurangabad. Chaque année, les adeptes de Chhatrapati Shivaji Maharaj se rassemblent au fort Shivneri de Pune, où le roi guerrier est né, ainsi que dans d'autres forts de la région, le 18 février à minuit pour marquer son anniversaire de naissance. 

Le 19 février est un jour férié dans le Maharashtra, Shiv Jayanti est marqué traditionnellement de manière grandiose par d'énormes défilés à vélo dans tout l'État. Cette année, comme l’an dernier, en raison de la pandémie, les autorités déconseillent toutefois les grands rassemblement et prônent plutôt les programmes culturels commémoratifs à la télévision ou dans les écoles tout au long de la semaine. Divers programmes sont également organisés à Lal Mahal, la maison d'enfance du roi Maratha. Ce qui n’empêche pas les partis politiques de célébrer la journée en grand… compte tenu, cette année, de la proximité des élections municipales. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 février 2022

 

Les grands moyens pour honorer chaque statue

La couleur orange, celle de l’hindouisme radical

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1969, Mozambique, 3 février, héros national Bruno Teissier 1969, Mozambique, 3 février, héros national Bruno Teissier

3 février : le Mozambique célèbre ses héros

Les Mozambicains rendent hommage à Eduardo Mondlane, mais aussi à Samora Machel, et à tous ceux qui sont morts pendant la guerre d’indépendance.

 

La Journée des héros (dia dos Heróis Moçambicanos), chaque 3 février, rend hommage aux soldats morts pendant la guerre d'indépendance du Mozambique. Cette guerre a duré de 1964 à 1974.

La date du 3 février est celle de l’assassinat d’Eduardo Mondlane en 1969 à Dar-es-Salam (Tanzanie). Certains accusent ses rivaux du FRELIMO (le parti qui luttait pour l’indépendance et qui dirige le pays depuis), notamment Lazaro Kavandame, ou encore la PIDE (la Police internationale et de défense de l'État), la police politique de l'État portugais de l'époque. Mais, jusqu'à ce jour, son assassinat reste un mystère.

L’anthropologue Eduardo Mondlane était le co-fondateur et le président du FRELIMO (le Front de libération du Mozambique), un mouvement créé à Dar-es-Salam, en Tanzanie, en 1962. Mondlane était un panafricaniste, internationaliste et  révolutionnaire. Le FRELIMO a continué le combat pour l’indépendance du Mozambique obtenue le 25 juin 1975.

Le jour de la mort d'Eduardo Mondlane a été choisi comme jour des héros au Mozambique. C'est un jour férié et il y a des défilés militaires. Les représentants des différents groupes politiques prononcent des discours. Les Mozambicains rendent hommage à Eduardo Mondlane, mais aussi à Samora Machel, le premier président du Mozambique, et à d'autres personnes et organisations, qui ont lutté pour l'indépendance du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Samora Machel et Eduardo Mondlane

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Porto Rico, 1839, héros national Bruno Teissier Porto Rico, 1839, héros national Bruno Teissier

10 janvier : les Portoricains célèbrent le héros d'une indépendance à laquelle ils ont renoncé

À Porto Rico, c’est la journée dédiée à Eugenio Marña de Hostos, le héros national.

 

Ce jour est férié à Porto Rico, c’est la journée dédiée à Eugenio Marña de Hostos, le héros national. Autrefois, elle était célébrée le jour de son anniversaire (il est né le 11 janvier 1839), mais la fête a été déplacée au deuxième lundi de janvier. 

Celui qui est connu aujourd’hui comme le Grand citoyen des Amériques (El Gran Ciudadano de las Américas) a milité pour l’indépendance des colonies espagnoles dans la région (Porto Rico et Cuba). Il imaginait un État qui engloberait les grandes et les petites Antilles. Il a voyagé dans de nombreux pays d’Europe et d’Amérique pour promouvoir son idée. Mais, l’issue de la guerre hispano-américaine de 1898 en décidera autrement. L’Espagne est contrainte de céder aux États-Unis, l’île de Porto Rico où les troupes états-uniennes ont débarqué le 25 juillet. Contrairement à Cuba, Porto Rico restera une colonie.

Déçu, Hostos, s’installe avec sa famille à Saint-Domingue en 1900, où il meurt trois ans plus tard. Il est enterré au Panthéon national de cette ville. Selon ses dernières volontés, sa dépouille doit demeurer en République dominicaine jusqu'au jour où Porto Rico sera complètement indépendante. 

La colonie de Porto Rico a adopté le nom d'Estado Libre Asociado de Puerto Rico (État libre associé de Porto Rico), traduit en anglais par Commonwealth of Puerto Rico. Après des décennies de tergiversation et plusieurs référendums, en 2020, 52% des Portoricains ont approuvé le projet de faire de leur pays un État de l’Union. Seule une petite minorité (5%) était partisane de renoncer au statu quo pour la pleine indépendance. Il est vrai que ce territoire, le plus pauvre de ceux qui sont administrés par les États-Unis, s’est déclaré en faillite en 2017 après l’ouragan Maria. La majorité des 3,3 millions de Portoricains espère aujourd’hui que Washington acceptera leur île comme le 51e État de l’Union et les aidera économiquement. En 2021, les démocrates ont déposé un projet de loi pour entamer la procédure. Actuellement, les Portoricains sont citoyens américains, mais avec un statut particulier puisqu’ils ne participent pas aux générales et présidentielles.

La dépouille du héros national de Porto Rico restera donc en République dominicaine. Ce pays a fait de son anniversaire, le 11 janvier, la Journée nationale de l’éducation, car Hosto a eu une œuvre de pédagogue et de fondateur d’école, notamment à Saint-Domingue.

Bien qu'Eugenio María de Hostos n'ait rien pu faire pour l'indépendance de Porto Rico, son anniversaire (Natalicio de Eugenio Maria de Hostos) est célébré chaque année. Un l’aéroport international local, une université et une école de droit à Porto Rico portent également son nom.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Le monument dédié à Eugenio Marña de Hostos, Plaza de Beneficencia à Porto Rico

Hommage à Eugenio Marña de Hostos en République dominicaine

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1862, Inde, héros national Bruno Teissier 1862, Inde, héros national Bruno Teissier

30 décembre : la mémoire d'un résistant indien contre les Anglais

Au Meghalaya, dans le nord-est de l’Inde, on commémore l’exécution par les Anglais de U Kiang Nangbah, pendu le 30 décembre 1862.

 

L’État indien du Meghalaya, situé au nord du Bangladesh, célèbre son héros national : U Kiang Nangbah, pendu par les Anglais le 30 décembre 1862. En hommage à ce grand résistant, U Kiang Nangbah Day est férié dans ce petit État du nord de l’Inde.

En 1835, les Britanniques qui occupaient le Bengale ont annexé le royaume de Jaintia  situé à ses marges. À la fin des années 1850, Anglais ont commencé à taxer les Jaïntiens et ont tenté d'interdire certaines de leurs traditions et rituels religieux séculaires. En 1860, ils ont introduit une taxe d'habitation et un impôt sur le revenu. Ceux qui n'avaient pas les moyens de payer la taxe d'habitation ou refusaient de la payer par principe ont été expulsés de force de leurs maisons. Bien sûr, les nouvelles taxes et l'ingérence dans leur vie quotidienne et leurs rituels religieux ont provoqué la colère des habitants, et les jaïntiens se sont rebellés contre les Britanniques .

U Kiang Nangbah, un jeune paysan de Jowai, devient le chef des rebelles. La date exacte de sa naissance est inconnue, mais on pense qu'il était encore un enfant lorsque le royaume de Jaintia a été annexé par les Britanniques, ce qui fait de lui un jeune homme au moment du soulèvement.

U Kiang Nangbah a organisé plusieurs raids réussis contre les Britanniques, les obligeant à appeler des renforts afin de réprimer la révolte. La rébellion doit une grande partie de son succès initial à l'habileté d'U Kiang Nangbah à cacher son identité aux Britanniques. Comme ils ne savaient pas qui dirigeait les rebelles, ils ne pouvaient pas prédire son prochain mouvement.

Malheureusement, l'un des hommes d'U Kiang Nangbah s'est avéré être un traître et a révélé son identité aux Britanniques contre une récompense de 1 000 roupies. En conséquence, les Britanniques ont capturé U Kiang Nangbah le 27 décembre 1862 et lui ont offert le choix entre la reddition publique et la mort. Il a choisi de mourir et a été pendu à Jowai le 30 décembre.

Moins d'un siècle après son exécution, l'Inde est devenue indépendante. Depuis, les habitants de Khasi et de Jaintia Hills ont perdu une grande partie de leur culture traditionnelle. En fait, peu de personnes parmi la jeune génération se souviennent même de U Kiang Nanbah.

En 2019, une statue commémorative d'U Kiang Nangbah a été dévoilée à l'occasion du 157e anniversaire de la mort. Elle a été conçue par l'Union des étudiants de Khasi à la jonction de l'hôpital civil de Shillong.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 décembre 2021

 
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1895, Liberia, 29 novembre, héros national Bruno Teissier 1895, Liberia, 29 novembre, héros national Bruno Teissier

29 novembre : le Liberia célèbre le père de la nation

C’est l’anniversaire du président William Tubman qui a dirigé le Liberia de 1944 à sa mort, en 1971. Mort, il y a 50 ans, Il était né le 29 novembre 1895.

 

C’est l’anniversaire du président William Tubman (William Tubman’s Birthday) qui a dirigé le pays de 1944 à sa mort, en 1971. Mort, il y a 50 ans, Il était né le 29 novembre 1895.

Sa présidence est considérée comme une période d’apaisement entre les élites d’origine américaine et les autochtones. Jusque-là ces derniers n’avaient aucuns droits politiques, le pays était dirigé par une classe politique d’origine afro-américaine qui a été imposée aux populations locales. Le Liberia fut une colonie des États-Unis, le pays avait vocation à accueillir les esclaves noirs affranchis par les Américains. William Tubman était le fils de l’un d’eux, pasteur en Géorgie. Mais c’est lui qui a accordé la pleine citoyenneté aux populations autochtones qui étaient jusque-là sans droits politiques et exploitées sans vergogne par les élites américaines.  Toutefois, après la mort du président Tubman, les relations entre les deux communautés se sont vite dégradées conduisant à des coups d’État et deux guerres civiles. 

En tant que président du Libéria, William Tubman a fait beaucoup pour le développement du pays. Il a attiré des investissements étrangers pour moderniser l'économie et les infrastructures, faisant du Libéria le premier producteur mondial de caoutchouc et le troisième exportateur de minerai de fer. Les années de l'administration de Tubman sont connues comme l'âge d'or du Libéria. Beaucoup de Libériens ont la nostalgie de cette époque. Ce qui explique que l’anniversaire du président Tubman, père du Liberia moderne, le 29 novembre, soit aujourd’hui un jour férié.

 

Timbres de 1966, émis pour le 70e anniversaire du président

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1940, Oman, 18 novembre, héros national Bruno Teissier 1940, Oman, 18 novembre, héros national Bruno Teissier

18 novembre : la fête nationale omanaise

L’anniversaire de feu le sultan Qabous bin Said, décédé l’année dernière, est aussi appelé le Jour de la renaissance

 

Le sultanat d’Oman célèbre sa 51e fête nationale. Celle-ci n’est célébrée que depuis 1970, date de l’arrivée au pouvoir de feu le sultan Qabous bin Said, décédé l’année dernière. Le 18 novembre était son anniversaire. Né en 1940, il aurait eu 81 ans.

Qabous était arrivé au pouvoir après le coup d'État, organisé contre son père, le 23 juillet 1970. Il visait à mettre fin à la politique d'isolement du pays par rapport au monde, menée par son prédécesseur. C’est la raison pour laquelle le 18 novembre est appelé le Jour de la renaissance, c’est la fête nationale omanaise ( اليوم الوطني العماني ).

La date rappelle aussi un autre événement national :  le 18 novembre 1650, l'imam Sultan bin Saif menait une rébellion qui a provoqué le départ des Portugais d'Oman et de ses ports, mais loin d’un mouvement d’indépendance, ce fut en réalité pour offrir ses mouillages à la Compagnie britannique des Indes orientales.

Cette année, pour la deuxième année consécutive, le sultan Haitham bin Tarek, qui a succédé à Qabous, s'adresse à la nation en direct à la télévision. Il va annoncer une réduction des dépenses et de nouveaux impôts, afin de réduire les déficits et de créer des milliers d'emplois pour ses citoyens. La fête est donc plus modeste qu’à l’époque de son prédécesseur, pas de chanteurs ou d'artistes internationaux pour se produire, mais y aura toujours des feux d'artifice dans la capitale Mascate et dans les grandes villes de Salalah et Sohar.

Comme l'année dernière, il n'y a pas de chanteurs ou d'artistes internationaux pour se produire, même s'il y a toujours un feu d'artifice dans la capitale Mascate et dans les grandes villes de Salalah et Sohar. La plus grande célébration est celle à laquelle le sultan lui-même assiste. La cérémonie commence traditionnellement par un défilé militaire, suivi d'une représentation de plusieurs morceaux de musique du patrimoine.

L’an dernier déjà, les festivités avaient été réduites en raison du deuil de l’ancien sultan et de la pandémie de coronavirus limitant les grands rassemblements. Habituellement, les rues d'Oman sont décorées de lumières blanches, rouges et vertes (les couleurs du drapeau omanais). Chaque lampadaire arbore chacun un drapeau ou une photo du sultan Qabous. 

À l'arrivée du sultan dans la loge royale, en tant que commandant suprême des forces armées, les formations de parade lui donnent le salut militaire, les fanfares jouant le As-Salam as-Sultani tandis que l'artillerie tire un Salve de 21 coups de canon. Ensuite, le commandant du défilé s'approche de la loge royale pour demander au sultan la permission de commencer le défilé. Une fois que le défilé a débuté, les fanfares des forces armées du sultan d'Oman passent devant la loge royale après avoir joué de la musique de marche, puis diverses pièces de l'ancien héritage omanais, ainsi que des morceaux symphoniques internationaux. Après les représentations, les troupes chantent ensuite l'hymne militaire ( Ya Hay Ya Qayoom ) et prêtent serment de loyauté et d'allégeance au sultan, avant de sonner un triple Longue vie à Sa Majesté le Sultan !. Enfin l'hymne royal est joué une seconde fois alors que les troupes présentent les armes, marquant la fin du défilé militaire. Sa Majesté quitte ensuite sa loge avec ses assistants et son ministre, pour assister aux autres événements de la fête nationale organisés ce jour-là. 

 
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1970, France, 9 novembre, héros national Bruno Teissier 1970, France, 9 novembre, héros national Bruno Teissier

9 novembre : l'incontournable pèlerinage à Colombey-les-Deux-Églises

Le jour anniversaire de la mort du général De Gaulle est chaque année une journée importante de la scène politique nationale

 

La France est une république laïque mais cela n’interdit pas les pèlerinages et le culte des saints. Parmi les cérémoniaux les plus incontournables, en particulier en période préélectorale, celui de se rendre à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne où est enterré Charles De Gaulle. Ce petit village de la Haute-Marne est si médiatisé qu’il reçoit chaque année quelque 150 000 touristes. Le jour anniversaire de la mort du général De Gaulle, le 9 novembre 1970, est une de ces journées importantes de la scène politique nationale et de l’année gaullienne. L’an dernier, le président Macron y avait marqué la fin des célébrations de l’année De Gaulle, organisée pour le 130e anniversaire de sa naissance, les 80 ans de l’appel du 18 juin et le cinquantenaire de sa mort. 

Cette année pas d’anniversaire particulier, mais une présidentielle en vue. Ce qui rend obligatoire la visite à la figure tutélaire, célébrée de l’extrême droite à la gauche, chacun revendiquant une partie de son héritage. Sont notamment attendus le Premier ministre, Jean Castex, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg et les cinq candidats au congrès des Républicains, ainsi que Christian Jacob, le président de LR. Depuis 2012, le RN envoie un représentant. Nicolas Dupont-Aignan sera présent aussi, ainsi que Florian Philippot, sauf si son refus de montrer un pass sanitaire lui fait renoncer. Le pétainiste Éric Zemmour aura, lui, la décence de s’abstenir de venir. On notera que le 9 novembre (anniversaire de la Nuit de cristal) est aussi à l’échelle mondiale, la Journée internationale contre le fascisme et l'antisémitisme.

Depuis la mort du général-président, Colombey-les-Deux-Églises, le village de 700 habitants où De Gaulle a terminé sa vie, est devenu le lieu de commémoration, avec l’édification en 1972 d’une croix de Lorraine, haute de 43,50 mètres, et l’inauguration, en 2008 par Jacques Chirac, d’un mémorial de 1 600 mètres carrés. La maison du grand homme, La Boisserie, achetée en 1934 comme résidence secondaire, est un autre lieu de mémoire.

À 9 h 30, débute le traditionnel accueil républicain au sein de la Mairie de Colombey-les-Deux-Églises. À 11 h 10, un accueil républicain est prévu à la Croix de Lorraine, à la suite de cela une cérémonie se déroulera aux abords du monument.

Certains politiques, comme Anne Hidalgo, profiteront du voyage pour faire une visite au Mémorial de Verdun, à deux jours des célébrations du 11 novembre. à ainsi qu’à la nécropole nationale de Douaumont.

En ce 9 novembre, Marine Le Pen candidate à la Présidentielle 2022 a choisi de faire une visite à Bayeux (Calvados), ville d’un discours fameux du général De Gaulle en 1944. Elle déposera ensuite une gerbe de fleurs devant la Croix de Lorraine à Courseulles-sur-Mer. 

 
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1908, 1963, Inde, 30 octobre, héros national Bruno Teissier 1908, 1963, Inde, 30 octobre, héros national Bruno Teissier

30 octobre : l'anniversaire d'un chef charismatique dans le sud de l'Inde

Dans le sud du Tamil Nadu, en Inde, on célèbre Thevar Jayanthi : l'anniversaire de Pasumpon Muthuramalinga Thevar, le chef charismatique des Thevar

 

Dans le sud du Tamil Nadu, en Inde, on célèbre Thevar Jayanthi (ou Guru Pooja), chaque 30 octobre :  l'anniversaire de  Pasumpon Muthuramalinga Thevar, le chef charismatique des Thevar, une communauté de l’Inde du sud, appelée aussi Mukkulathor. Beaucoup sont de petits agriculteurs ou des ouvriers agricoles. Les Thevar ont reçu le statut de Backward Class (BC), basse caste. Cette fête leur permet de retrouver leur fierté. 

Muthuramalingam Thevar, dit Pasumpon a été syndicaliste et député, il a milité au sein du parti du Congrès, soutenant Bose plutôt que Gandhi, en 1939. On lui doit toutefois, la même année, l’abrogation d’une loi qui interdisait aux dalits (hors caste) de pénétrer dans les temples hindous.

Pasumpon Muthuramalingam Thevar était une figure importante de la politique du Tamil Nadu au XXe siècle. Il est né le 30 octobre 1908 à Pasumpon, au Tamil Nadu, dans le district de Ramnad. Il était socialiste et collègue de Subhash Chandra Bose. Il a été vice-président national du All India Forward Bloc (AIFB) à partir de 1952. Il a été élu trois fois à la circonscription parlementaire nationale. Il est décédé à Thirunagar, Madurai, le 30 octobre 1963. Le fait que la date de naissance et la date de mort de Thevar soient les mêmes a été interprété comme un signe de pouvoirs surnaturels.

Thevar repose dans son village natal de Pasumpon. Les principales célébrations de Thevar Jayanthi ont lieu dans son samadhi, situé à environ 80 km de Madurai.

Cette année, à nouveau, comme en 2020, en raison du coronavirus, seuls les représentants des partis politiques et les dirigeants communautaires ont été autorisés à visiter le mémorial. D’ordinaire, c’est une foule considérable qui se presse dans son mausolée, pendant trois jours, dès le 28 octobre, nécessitant la présence de quelque 20 000 policiers.

Bien que basse caste, les Mukkulathors revendiquent toujours une descendance des familles royales Chera, Chola et Pandyars et mettent les dalits à l’écart, car hors caste. Cette caste de petits propriétaires terriens Mukkulathor ou Thevar comprend les sous-castes des communautés Kallar, Agamudayar et Maravar. Beaucoup de dalits travaillent comme ouvriers agricoles sur les terres appartenant aux Mukkulathor qui les tiennent toujours à l’écart. Ce qui provoque encore des violences comme dans les années 1980-90 où elles ont fait de nombreux morts, notamment pendant les trois journées du Thevar Jayanthi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 octobre 2021

 

Le ministre en chef Edappadi Palanisamye et le député Staline au mausolée de Thevar

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Kenya, 20 octobre, héros national Bruno Teissier Kenya, 20 octobre, héros national Bruno Teissier

20 octobre : le Kenya fête ses héros nationaux

L’ancien Kenyatta Day est devenu le Heroes' Day, il célèbre les combattants de l’indépendance

 

La Journée des héros est une fête nationale au Kenya, qui tombe chaque année le 20 octobre. Avant 2010, cette fête était connue sous le nom de Kenyatta Day et honorait l’ancien président du Kenya Jomo Kenyatta (1964-1978), le premier président du Kenya indépendant, né le 20 octobre 1894. Il est aussi le père du président actuel, Uhuru Kenyatta, élu en 2013.

En 2010, le Kenya a adopté une nouvelle constitution, qui a modifié les jours fériés nationaux. Le Kenyatta Day a ainsi été remplacé par le Heroes' Day (Mashujaa Day en swahili) qui commémore les héros de la nation, ceux qui ont donné leur vie pour l'indépendance du Kenya. En particulier, les membres du mouvement national Mau Mau, fondé en 1948 et qui s’est battu pour l’indépendance. Dedan Kimathi, le leader des Mau Mau, a été arrêté et tué en 1956.

En 1963, le Kenya a obtenu son indépendance et les dirigeants du mouvement Mau Mau sont devenus des héros nationaux au Kenya. Kenyatta était l’un d’eux, comme Achieng' Oneko, Bildad Kaggia, Fred Kubai, Kung'u Karumba et Paul Ngei. La détention des six est considérée comme un événement marquant dans la lutte pour l'indépendance et a été commémorée dès 1958, chaque année le 20 octobre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 octobre 2021

 
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2016, 13 octobre, Thaïlande, monarchie, héros national Bruno Teissier 2016, 13 octobre, Thaïlande, monarchie, héros national Bruno Teissier

13 octobre : 5 ans après sa mort, la Thaïlande pleure son roi

En 2016, se terminait le règne de plus d’un demi siècle du roi Bhumibol, père honoré du très fantasque monarque actuel.

 

Une minute de silence a lieu dans tout le pays à 15 h 52 pour marquer l'heure exacte à laquelle le roi Bhumibol est décédé le 13 octobre 2016, à l'âge de 88 ans, après une longue maladie. Le gouvernement invite tout le monde à porter du jaune en signe de respect. Pour marquer la journée de deuil, il est courant que les gens participent à des services communautaires tels que le nettoyage des routes ou des plages, le ramassage des ordures, la distribution de nourriture et d'autres bonnes actions. Le jour est férié (si le 13 octobre tombe un week-end, le lundi qui suit est férié). Les bars et lieux de divertissement sont fermés et la vente d'alcool est interdite toute la journée.

Chaque année, depuis 2017, les Thaïlandais, célèbre feu le roi Bhumibol Adulyadej, décédé le 13 octobre 2016. Connu sous le nom de Rama IX, il a régné sur la Thaïlande du 9 juin 1946 jusqu'à sa mort, faisant de lui le monarque ayant régné le plus longtemps dans l'histoire de la Thaïlande : plus de 50 ans. Il avait succédé à son frère aîné mystérieusement assassiné. Ce monarque constitutionnel a vécu 18 coups d'État et tentatives de coup d'État. Avec le temps, il s’est impliqué très largement dans la vie politique du pays, en appuyant les les forces les plus conservatrices, voire en approuvant la confiscation de la démocratie par l’armée à plusieurs reprises. Il était très honoré de son vivant, les Thaïlandais lui vouent aujourd’hui un culte d’autant plus appuyé qu’ils craignent son inquiétant successeur. La dynastie poursuit son cours.

 
L'urne royale de feu le roi Bhumibol Adulyadej, transportée sur le palanquin doré, lors de la première procession de la cérémonie de crémation royale du roi le 26 octobre 2017

L'urne royale de feu le roi Bhumibol Adulyadej, transportée sur le palanquin doré, lors de la première procession de la cérémonie de crémation royale du roi le 26 octobre 2017

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1492, Bahamas, 12 octobre, héros national Bruno Teissier 1492, Bahamas, 12 octobre, héros national Bruno Teissier

12 octobre : pour oublier Christophe Colomb, les Bahamas fêtent leurs héros

La Journée nationale des héros a été créée en 2013, pour remplacer la Journée de la découverte (également connue sous le nom de Columbus Day) qui célébrait la « découverte » de l’archipel

 

La Journée nationale des héros (National Heroes Day) est un jour férié créée en 2013, pour remplacer la Journée de la découverte (également connue sous le nom de Columbus Day) qui célébrait la « découverte » de l’archipel par Christophe Colomb, le 12 octobre 1492. Cette date, très européocentrisme-centrée, reste un élément majeur qui fête ce jour, la Journée du monde hispanique. Aux Bahamas, comme dans d’autres de pays de la région qui célébraient cette date, on a souhaité rompre avec cette mémoire coloniale.

La Journée nationale des héros des Bahamas honore les personnes qui ont contribué au développement du Commonwealth des Bahamas en tant qu'État souverain et indépendant. La liste des héros nationaux du pays comprend des combattants de la liberté, des politiciens, des chefs religieux, des éducateurs, des suffragettes, des artistes, des icônes culturelles, des icônes sportives et des artistes. La Journée nationale des héros étant un jour férié, tous les salariés bénéficient d'un jour de congé payé. Lorsqu'il tombe un week-end, le lundi qui suit est désigné comme jour chômé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1869, Inde, 2 octobre, héros national Bruno Teissier 1869, Inde, 2 octobre, héros national Bruno Teissier

2 octobre : l'anniversaire de Gandhi et la journée de la non-violence

Le jour demeure férié, même dans l’Inde de Modi

 

C’est le 152e anniversaire de la naissance du Mahatma Gandhi. En Inde, Gandhi Jayanti est une fête nationale et un jour férié. Les Nations Unies célèbrent également Gandhi Jayanti comme la Journée internationale de la non-violence.

L'anniversaire du Mahatma Gandhi est marqué par des cérémonies commémoratives et des services solennels organisés dans tout le pays. La cérémonie principale a lieu à Raj Gad, un mémorial de Gandhi situé à Delhi. Au cours de la cérémonie, les gens prient et chantent la chanson de dévotion préférée de Gandhi, Raghupati Raghava Raja Ram. La jour est toujours férié, bien que l’Inde de Modi se soit largement détournée du symbole que représentait Gandhi. Aujourd’hui, certains vouent même un culte à son assassin !

À l'occasion de ce jour de congé, écoles et collectivités organisent des concours de rédaction et de peinture. Toutes les œuvres soumises sont dédiées à la paix et à la non-violence comme les principales valeurs promues par Gandhi.

Lors du Forum social mondial de 2004, la lauréate iranienne du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi avait proposé que l'anniversaire de la mort de Gandhi soit célébré comme Journée internationale de la non-violence. Trois ans plus tard, la femme politique indienne Sonia Gandhi et le militant sud-africain Desmond Tutu ont commencé à promouvoir la suggestion d'Ebadi. Cependant, ils ont préféré proposer l'anniversaire de Gandhi à la place plutôt que la date de sa mort. C’est en 2007 que la date du 2 octobre a été choisie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er octobre 2021

 
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16 septembre : le Pays de Galles célèbre son héros national, symbole de l’identité galloise

C’est l'anniversaire de la proclamation d'Owain Glyndŵr comme prince de Galles. Il est le dernier gallois a détenir ce titre. Une journée pour affirmer l’identité galloise.

 

Si le Pays de Galles devenait un jour indépendant, dans le sillon de l’Écosse – qui sait ? –, le 16 septembre serait certainement choisi comme date de son émancipation. C’est l'anniversaire de la proclamation d'Owain Glyndŵr comme prince de Galles. Owain est le dernier Gallois à avoir détenu ce titre (aujourd’hui porté par l’hériter du trône d’Angleterre !). Le même jour, Owain Glyndŵr lançait la révolte galloise contre le royaume d'Henri IV d'Angleterre. C’était en 1400, si bien qu’on a fêté en 2000, le 600e anniversaire du soulèvement  dans tout le pays de Galles. Depuis, le 16 septembre est célébré chaque année avec un peu plus de ferveur, c’est l’Owain Glyndŵr's Day. L'étendard personnel d'Owain (les bras écartelés de Powys et Deheubarth rampants) est désormais visible partout au Pays de Galles, en particulier lors des matchs de rugby contre les Anglais !

Owain Glyndŵr (souvent écrit en versions anglicisées comme Owen Glyndower ou même Glendower) a été l'instigateur de la révolte galloise contre d'Henri IV d'Angleterre. Le soulèvement a réussi à prendre le contrôle de vastes régions du Pays de Galles. Cependant, malgré de longs et féroces combats, Owain n'a pas réussi à vaincre les forces du roi, mais il est le créateur du premier parlement gallois à Machynlleth, Powys en 1404. Disparu pendant des siècles, puis rétabli, suite au référendum de 1997. Le vote a eu leu le 18 septembre car, au Royaume-Uni, toutes les élections importantes ont eu lieu le jeudi. Mais, en votant, les Gallois avaient en tête la date du 16. On se souvient d’Owain pour sa vision du Pays de Galles en tant que nation, dirigeant son propre peuple, son éducation et sa religion. 

Le mouvement nationaliste gallois a toujours tenu Owain Glyndŵr en haute estime. Aujourd’hui, c’est une figure de la culture de masse au Pays de Galles, avec des statues et des monuments qui lui sont dédiés, auxquels s’ajoutent des noms de pub et de rue le commémorant. Le North East Wales Institute of Higher Education est devenu en 2008 la Wrexham Glyndŵr University. Une équipe de semi-rugby dans le nord du Pays de Galles est connue sous le nom de Rygbi Gogledd Cymru (RGC ou North Wales Rugby) 1404 – 1404 faisant référence à la date à laquelle Glyndwr a été couronné prince de Galles à Machynlleth, quatre ans après sa proclamation… Le 16 septembre est devenu un jour férié au Pays de Galles, beaucoup militent aujourd’hui pour qu’il devienne un jour officiellement chômé.

 
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2001, Afghanistan, 9 septembre, martyrs, héros national Bruno Teissier 2001, Afghanistan, 9 septembre, martyrs, héros national Bruno Teissier

9 septembre : hommage au commandant Massoud, figure de la résistance afghane

Le 20e anniversaire anniversaire de l’assassinat du Lion du Panshir, alors que les talibans ont pris Kaboul et commence à investir le Panshir

 

Ce 9 septembre est en principe férié en Afghanistan. Mais que signifie un jour férié dans le chaos actuel ? Cette journée à la mémoire d’Ahmed Shah Massoud avait été décidée par l’ancien régime. Dans le nord du pays ses portraits ont été détruits. 

Ce chef militaire, surnommé le Lion du Panshir ( شیر پنجشی ), avait tenu tête aux Soviétiques sans quitter son fief. Il a été assassiné il y a exactement 20 ans, le 9 septembre 2001, par un attentat suicide opéré par des kamikazes d’Al-Qaida, arrivés de Belgique, déjà ! C’était une autre époque. En avril 2001, lors d’un passage en Europe, Massoud avait bien essayé d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le danger représentait par l’organisation terroriste dirigée par Oussama Ben Laden, mais en vain. Lui-même n’aura pas l’écho des attentats du 11 septembre, seront perpétrés deux jours après son assassinat. Les deux crimes étaient incontestablement liés.

En Juin 2002, la Loya Jirga, la Grande assemblée traditionnelle, a créé un jour férié en son honneur qui sera ensuite baptisé Jour des Martyrs pour honorer toutes les personnes mortes en combattant pour l'Afghanistan, en particulier contre les Soviétiques. Ahmad Shah, dont le nom de guerre était Massoud (le chanceux), avait pris les armes après le coup d’État communiste de 1978 et s’était replié dans sa vallée natale du Panshir, à une centaine de kilomètres au nord-est de Kaboul. En dépit de neuf tentatives, l’Armée rouge n’était jamais parvenue à le déloger et à le soumettre.

Qualifié de « héros national afghan », il est surtout un héros tadjik, son ethnie d’origine. Son image est plus brouillée chez les Pachtounes, très influencés par les talibans et franchement négatives chez les Hazaras, même si sont fils espère aujourd’hui leur ralliement contre les talibans. Après le départ des Soviétiques, Massoud a fait partie de plusieurs gouvernements de coalition qui ont dirigé l’Afghanistan de 1992 à 1996. Il a notamment été ministre de la Défense. Pendant cette période, ses hommes se sont rendus coupables de pillages à Kaboul et d’exactions notamment contre la minorité chiite hazara. Ce qui a contribué au fait qu’une partie des habitants de Kaboul ont accueilli favorablement la prise du pouvoir des talibans en 1996. Les mêmes qui, aujourd’hui se félicitent de la chute d’un gouvernement corrompu et arbitraire. À l’époque Massoud s’était alors replié dans le Panshir, véritable forteresse montagneuse, où les talibans n’ont jamais pu l’atteindre. Seul le terrorisme extrême d’Al-Qaida a pu l’anéantir. C’était, il y a 20 ans jour pour jour.

Aujourd’hui, son fils unique (au côté de cinq filles), Ahmad Massoud, né en 1989,  a repris le combat sans avoir l’aura de son père. Comme lui, il a créé un Front de résistance nationale et s’est retranché dans le Panshir dans des conditions moins favorables. Avant-hier les talibans ont annoncé avoir pris la célèbre vallée. Il s’agit surtout d’un effet d’annonce pour marquer les esprits. En fait, ils n’ont investi que la capitale régionale, Bazarek (la ville natale de Massoud et celle qui abrite son mausolée), ainsi que quelques villages alentour. On ne sait pas encore ce qu’il en sera du reste de la célèbre vallée ni si le jeune commandant s’y trouve encore. La saga des Massoud n’est peut-être pas achevée.

Il y a quelques mois, la ville de Paris rendait hommage au lion du Panshir qui avait été étudiant dans cette ville et qui était un grand lecteur de Victor Hugo. Le 27 mars 2021, une allée du Commandant-Massoud a été inaugurée dans un coin des Champs-Élysées, en présence de son fils Ahmad Massoud.  

Le 9 septembre 2021, le tombeau du commandant Massoud a été profané par les talibans voir le tweet ci-dessous.

 
photo : A. A. Wiseman.         À propos du 11-Septembre.

photo : A. A. Wiseman. À propos du 11-Septembre.

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1957, Cuba, héros national, 30 juillet Bruno Teissier 1957, Cuba, héros national, 30 juillet Bruno Teissier

30 juillet : la mémoire d'un révolutionnaire cubain

À cuba, le 30 juillet est le Jour des martyrs de la révolution. Il rend hommage à ceux qui ont été victimes du régime dictatorial de Fulgencio Batista. La date choisie est l’anniversaire de la mort de Frank País, tué par la police de ce dictateur, en 1957.

 

À l’heure où les manifestations se multiplient contre le régime castriste, les autorités commémorent la lutte contre l’ancien dictateur Batista. À cuba, le 30 juillet est le Jour des martyrs de la révolution (Día de los Mártires de la Revolución Cubana). Il rend hommage à ceux qui ont été victimes du régime autoritaire et corrompu de Fulgencio Batista. La date choisie est l’anniversaire de la mort de Frank País, tué par la police de ce dictateur, en 1957.

Avec Fidel et Raúl Castro, Frank País était l'un des principaux organisateurs du mouvement du 26 juillet. Il était responsable de la coordination de la résistance clandestine en milieu urbain, alors que les guérilleros de Fidel Castro affrontaient les forces de Batista dans les montagnes de la Sierra Maestra. Franck País organisait des manifestations dans les principales villes et villages du pays., en particulier à Santiago de Cuba, sa ville natale.

Le 30 novembre 1956, País dirige le soulèvement à Santiago de Cuba. En mars 1957, il est arrêté par la police. País a été acquitté deux mois plus tard. Il a dû néanmoins se cacher à Santiago de Cuba pour échapper à la surveillance de la police. Le 30 juillet 1957, la police a encerclé le bâtiment où il se cachait et lui a tiré dessus alors qu'il tentait de s'échapper. Sa mort a déclenché une grève générale qui est devenue l'un des événements clés de la Révolution cubaine. Après la prise de pouvoir par les frères Castro, l’anniversaire de sa mort a été célébré chaque année, en y ajoutants celles des quelque 20 000 victimes de la lutte contre le dictateur.

 
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1947, Birmanie, 19 juillet, martyrs, héros national Bruno Teissier 1947, Birmanie, 19 juillet, martyrs, héros national Bruno Teissier

19 juillet : Aung San Suu Kyi sera-t-elle autorisée par la junte birmane à rendre hommage à son père assassiné il y a 74 ans ?

Le 19 juillet est chaque année une commémoration majeure en Birmanie. Les sirènes retentissent à travers tout le pays, celui-ci se fige à 10h37 précise. La tradition, interrompue sous le régime militaire avait été reprise depuis 2016.

 

Le 19 juillet est chaque année une commémoration majeure en Birmanie.  Les sirènes retentissent à travers tout le pays, celui-ci se fige à 10h37 précise. La tradition, interrompue sous le régime militaire avait été reprise depuis 2016.

Ce jour férié commémore l’assassinat de huit dirigeants du gouvernement intérimaire birman d'avant l'indépendance le 19 juillet 1947. Le processus d’indépendance était bien engagé (celle-ci sera obtenue le 3 janvier 1948). En avril 1947, des élections générales avaient eu lieu pour former l'assemblée constituante. Le 19 juillet 1947, plusieurs membres du gouvernement intérimaires tenaient une réunion du cabinet dans le bâtiment du Secrétariat à Rangoon. Au milieu de la réunion, un groupe de paramilitaires armés a fait irruption dans le Secrétariat et abattu huit ministres, dont le Premier ministre Aung Sun. Le seul  à avoir survécu était le ministre des Finances Tin Tun. Dès 1948, le 19 juillet a été décrété férié sous le nom de Journée des martyrs (အာဇာနည်နေ့). Une journée fondatrice de la nation.

Aung Sun, est le père de Aung San Suu Kyi qui pendant des décennies a été l’égérie des opposants au régime militaire. La cérémonie du 19 juillet était la seule sortie publique de Aung San Suu Kyi pendant les années où elle était assignée à résidence et l’occasion pour l’opposition de se faire entendre. L’année 2016 avait marqué un tournant : le 19 juillet, le chef militaire, le général en chef Min Aung Hlaing, et son épouse étaient présents lorsque Daw Aung Suu Kyi avait offert des repas aux moines en souvenir de son père et de ses collègues, à son domicile de Rangoon. Il s'agissait de la première visite d'un chef militaire chez elle depuis que le général Saw Maung avait assisté à la veillée de sa mère, Daw Khin Kyi, en 1988.

Suite au coup d'État militaire du 1er février 2021, U Win Myint (le président) et Daw Aung San Suu Kyi ont été à nouveau arrêtés. Depuis, ils sont détenus dans un lieu inconnu à Naypyitaw (la nouvelle capitale). Aung San Suu Kyi qui est âgée de 77 ans, risque jusqu'à 75 ans de prison pour plusieurs chefs d'accusation. Les militaires vont-ils l’autoriser à participer aux cérémonies d’hommage à son père et à ses compagnons de lutte anti-coloniale ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Aung Sun sur les billets de banque birmans

Aung Sun sur les billets banque birmans

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1835, Inde, 17 juillet, héros national Bruno Teissier 1835, Inde, 17 juillet, héros national Bruno Teissier

17 juillet : le peuple Khasi commémore la disparition de son héros national mort dans une geôle britannique

Le peuple Khasi qui vit au nord-est de l’Inde dans l’État du Meghalaya célèbre aujourd’hui l’anniversaire de la mort de son héros national : Tirot Sing.

 

Le peuple Khasi qui vit au nord-est de l’Inde dans l’État du Meghalaya célèbre aujourd’hui l’anniversaire de la mort de son héros national : Tirot Sing. 

U Tirot Sing Syiem, de son nom complet était un roi local qui régnait sur la région de Nongkhlaw dans le Meghalaya. Cet État de l’Union indienne est aujourd’hui situé juste au nord du Bangladesh. Ces pays n’existaient pas, la région était composée de petits royaumes. Le peuple Khasi n’avait pas eu de contact avec les Anglais avant 1823. Ceux-ci se sont peu à peu introduits dans la région afin d’y construire une route pour relier plusieurs de leurs colonies. 

David Scott, l'agent du gouverneur général britannique, a entamé des négociations avec Tirot Sing, le chef Khasi de Nongkhlaw. Il a promis à Sing de l'aider à reprendre possession des Dooars (plaines alluviales inondables situées au nord du bassin du Brahmapoutre) en échange de l'autorisation de construire une route à travers les collines de Khasi. Après une discussion de deux jours avec d'autres chefs Khasi, Tirot Sing a donné la permission et les Britanniques ont commencé le projet de route.

Malheureusement, les relations entre les Khasis et les Britanniques ont rapidement tourné au vinaigre. Lorsque Tirot Sing apprit que les Britanniques étendaient leur présence militaire en Assam, il consulta à nouveau les chefs des autres clans Khasi et demanda aux Britanniques d'arrêter la construction de la route et de retirer leurs troupes de Nongkhlaw. Les Britanniques refusèrent et les Khasis dirigés par Tirot Sing attaquèrent la garnison britannique à Nongkhlaw et tuèrent deux officiers le 4 avril 1829.

Ainsi débuta la guerre anglo-khasi qui dura quatre ans. Même si les Khasi bénéficiaient d’une parfaite connaissance d’un territoire très accidenté, le conflit demeurait très inégal. Les autochtones ne possédaient aucune arme à feu et attaquaient les Anglais simplement équipés d’arcs et de flèches ou d’une épée et d’un bouclier. Le roi Tirot Sing a été blessé au combat et a dû se cacher dans une grotte, attendant que sa blessure guérisse. Cette grotte existe toujours et les Khasi la font visiter, ainsi que d’autres cachette de l’époque, avec beaucoup de fierté. Tirot Singh a finalement été trahi par un autre chef local soudoyé par les Anglais. Capturé par les Anglais, il a été emmené à Dhaka où il est mort le 17 juillet 1835. C’est cette date que commémore le U Tirot Sing Day qui est un jour férié dans l’État indien du Meghalaya. Les universités et écoles locales lui vouent un culte particulier. Le gouvernement local décerne ce jour le Prix Tirot Sing qui récompense des artistes ou des écrivains.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 juillet 2021

 
enfants khasis au début du XXe siècle

enfants khasis au début du XXe siècle

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