L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1871, Guatemala, armée, 30 juin Bruno Teissier 1871, Guatemala, armée, 30 juin Bruno Teissier

30 juin : le Guatemala fête son armée

La date du 30 juin n’a rien de militaire à l’origine, elle célèbre l’anniversaire d’un coup d’État libéral qui, en 1871, a mis fin à une dictature

 

La date du 30 juin n’a rien de militaire, à l’origine, elle célèbre l’anniversaire d’un coup d’État libéral qui a mis fin à une dictature : celle mise en place par le président Rafael Carrera et poursuivie par son successeur, le maréchal Vincente Cerna. Cette administration dite de la Conservadora a été renversée par les dirigeants libéraux Miguel Garcia Granados et Justo Rufino Barrios le 30 juin 1871.

La date est associée à un bon souvenir puisque le coup d'État a ouvert la voie à la présidence Justo Rufino Barrios. Celui-ci a mis en œuvre de vastes réformes agraires, qui ont conduit à l'épanouissement national. 12 ans d’une présidence réussie. L'anniversaire du soulèvement de 1871 a été longtemps célébré comme le Jour de la Révolution.

Plus tard, le 30 juin a été renommé Jour de l'Armée (Día del Ejército) car le général Justo Rufino Barrios a aussi fondé et organisé les Forces armées guatémaltèques, dotant le pays d'une académie militaire avec formation d'officiers professionnels. Il est également à l’origine de l’École polytechnique, fondée en 1873. La célébration de la Journée de l'armée est marquée par un défilé militaire annuel, généralement organisé à Guatemala City.

Ce jour est férié. Les Guatémaltèques peuvent cette année profiter d'un long week-end à l'occasion de la fête du 30 juin, jour de l'armée.

 
Lire la suite
1871, Hawaï, États-Unis, 26 mars, héros national Bruno Teissier 1871, Hawaï, États-Unis, 26 mars, héros national Bruno Teissier

26 mars : Hawaï célèbre un des ses derniers princes

Le prince Kūhiō aurait pu régner sur Hawaï si les Américains n’avaient pas aboli la monarchie. Il se contera d’une carrière de représentant de son île au Congrès des États-Unis. À Hawaï, un jour férié lui rend hommage.

 

À Hawaï, on célèbre l’anniversaire du prince Jonah Kūhiō Kalanianaʻole, né le 26 mars 1871 et mort, il y a juste un siècle, en 1922. Ce prince héritier de la dynastie Kalākaua, n’a jamais régné car la monarchie d’Hawaï a été reversée en 1893 par un groupe d'hommes d'affaires américains qui ont établi une république. Le prince Kūhiō a participé à une rébellion contre cette république imposée, a été arrêté et condamné à un an de prison. 

Suite à l'annexion d'Hawaï par les États-Unis, le prince Kūhiō quitte le pays et voyage en Europe puis en Afrique. Il estfinalement retourné à Hawaï en 1902 pour s’engager en politique. Au début, il a rejoint le Home Rule Party d'Hawaï, puis le Parti républicain. En 1903, il a été investi candidat républicain au Congrès des États-Unis et a été élu. Kūhiō a ensuite représenté le territoire d'Hawaï au Congrès jusqu'à sa mort en 1922. On lui doit une action politique en faveur de son archipel natal qui, en retour, a fait de son anniversaire un jour férié (Prince Kūhiō Day). Cette année, 2022, la date tombant un samedi, le vendredi 25 mars est également férié à Hawaï.

Le Prince Kūhiō Day a été officiellement établi en 1949. C'est l'un des deux jours fériés dédiés à la royauté, l'autre étant le Kamehameha Day (11 juin). Kūhiō est commémoré localement par des rues, des plages et même des spots de surf. Lui est ses frères ont aussi été les premiers surfeurs sur les côtes californiennes.

 
Lire la suite
1871, France, 18 mars, révolution Bruno Teissier 1871, France, 18 mars, révolution Bruno Teissier

18 mars : Il a 150 ans, la Commune de Paris, le clivage Paris-province déjà !

Le 18 mars 1871, les Parisiens se rebellent contre le gouvernement. C'est le début de la Commune qui durera 72 jours et se terminera dans le sang.

 

Le 18 mars 1871, les Parisiens se rebellaient contre le gouvernement, lequel se réfugiait à Versailles où s’était déjà établie l’Assemblée. Celle-ci est avait été élue deux mois plus tôt par un scrutin biaisé, la très grande majorité des députés est monarchiste alors que les Parisiens ont élus 37 républicains sur un total de 43 députés élus par la capitale. Parmi les élus parisiens, on trouve Louis Blanc, Georges Clemenceau, Victor Hugo… Les Parisiens ont résisté aux Prussiens, ils ne s’estiment pas vaincus. La province, sensible aux opinions des notables locaux, veut majoritairement la paix et a poussé à un armistice. Le décalage est total, même si des mouvements d’insurrections vont aussi s’organiser à Marseille, Lyon… même à Narbonne, où elles ne dureront que quelques jours voire quelques heures.

Le 18 mars 1871, le chef du gouvernement provisoire, Adolphe Thiers, fait arrêter Auguste Blanqui, l'un des leaders du mouvement, et envoie des troupes pour désarmer la Garde nationale. Mais celles-ci fraternisent avec la foule et la Garde nationale. En quelques jours, la Commune de Paris s'organise en une entité politique indépendante, avec un contre-gouvernement.

À Paris, la « Commune » s’institue sur le modèle de celle de 1792, dure 72 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Elle s’est terminée par le massacre d’au moins 20 000 insurgés, ou soupçonnés de l’être, sans autre forme de procès du 21 au 28 mai 1871, la « semaine sanglante». Sur plus de 38 000 insurgés jugés en conseil de guerre, 7 500 sont déportés en Algérie et en Nouvelle-Calédonie, comme Louise Michel. Les survivants sont amnistiés en 1880.

L’idéal d’un régime républicain, démocratique et socialiste n’aura pas le temps de se mettre en place mais l’héritage resurgira au cours des décennies suivantes : l’instruction gratuite, laïque et obligatoire, la suppression de l’enseignement religieux à l’école, la séparation de l’Église et de l’État, la valorisation du statut de l'ouvrier et de ses droits… la IIIe République y puisera une partie de ses idées et de sa politique, au bénéfice de la France toute entière.

URSS-tbr1971-la Commune.png

Cette dernière révolution française du XIXe siècle a eu un grand retentissement dans le monde. Son souvenir sera plus tard cultivé, notamment, par l’URSS. Un drapeau rouge de la commune offert en 1924 par une cellule parisienne du PC a été déposé dans le mausolée de Lénine. Chaque année, le 18 mars, on célébrait à Moscou la Journée de la commune de Paris.

Dans les années 1920 et 1930, de nombreux documents et objets, témoins de la Commune de Paris, sont arrivés en URSS de diverses manières et constituent aujourd'hui un ensemble muséographique important (y compris de grandes collections de matériaux visuels) dans plusieurs collections du RGASPI. Le détour par Moscou est indispensable pour de nombreux chercheurs travaillant sur cette révolution.

Ce timbre-poste soviétique, émis en 1971, pour le centenaire, est un témoin de cet intérêt, encore dans l’URSS fossilisée de Brejnev.

 
Une barricade boulevard Voltaire, photo de Bruno Braquehais

Une barricade boulevard Voltaire, photo de Bruno Braquehais

Lire la suite