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1992, Slovaquie, 17 juillet, indépendance Bruno Teissier 1992, Slovaquie, 17 juillet, indépendance Bruno Teissier

17 juillet : la Slovaquie annonçait son indépendance

Le Jour de l'Indépendance de la Slovaquie, chaque 17 juillet, commémore l'anniversaire de la Déclaration de souveraineté de la République slovaque en 1992 qui annonçait la disparition de la Tchécoslovaquie.

 

Le Jour de l'Indépendance de la Slovaquie (Výročie deklarácie o zvrchovanosti SR), chaque 17 juillet, commémore l'anniversaire de la Déclaration de souveraineté de la République slovaque en 1992.

La souveraineté a été décidée le 17 juillet 1992, par 73 députés du HZDS, 15 du SNS et 25 du SDL. En revanche, 17 membres du KDH et 7 du parti Coexistence ont voté contre. Six députés du MKDH, trois du SDL et un de Spoluzite se sont abstenus.

C'est un jour de commémoration qui ne doit pas être confondu avec le Jour de la République, la fête nationale célébrée le 1er janvier qui marque l’anniversaire du jouir où la Slovaquie est devenue officiellement un État indépendant le premier jour de l’année 1993, après la dissolution pacifique de la Tchécoslovaquie. Le 17 juillet n’est pas un jour férié, mais fait l’objet de célébrations nationales, très nationalistes. Ce soir, des « feux de souveraineté » sont allumés dans toute la Slovaquie. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 juillet 2024

 
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1992, Bosnie-Herzégovine, indépendance, 1er mars Bruno Teissier 1992, Bosnie-Herzégovine, indépendance, 1er mars Bruno Teissier

1er mars : la Bosnie-Herzégovine célèbre son indépendance

Le 1er mars 1992, les habitants de la Bosnie-Herzégovine votaient très majoritairement pour leur indépendance à l’égard de la Serbie, noyau dur d’une Yougoslavie moribonde. Ce vote leur coutera trois années d’une terrible guerre et de multiple massacre. En dépit des mauvais souvenirs, et du boycott des Serbes, cette date a été retenue comme la fête nationale. Cette année, c’est sa 29e édition.

 

La date de la fête nationale est celle du référendum sur l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine, république fédérée de la Yougoslavie, alors en pleine décomposition depuis la proclamation d’indépendance de deux autres républiques, la Croatie et de la Slovénie, le 25 juin 1991. Le référendum a eu lieu entre le 29 février et le 1er mars 1992. La question du référendum était de savoir si les citoyens étaient en faveur d'une Bosnie-Herzégovine souveraine et indépendante, où toutes les nations constituantes étaient égales. Les Bosniaques et les Croates ont voté massivement pour alors que les Serbes ont boycotté le scrutin. Au total, 2 073 568 électeurs ont pris part au référendum, ce qui représente un taux de participation de 63,6%. Parmi tous ceux qui ont voté, 99,7 % ont voté pour l'indépendance et 0,3 % contre cette décision. Même sans les Serbes, la majorité des inscrits s’était largement prononcée pour l’indépendance d’un État multiethnique et démocratique composé de peuples égaux.

Les États membres de la Communauté européenne ont reconnu la Bosnie-Herzégovine le 6 avril 1992. Les États-Unis d'Amérique l’ont reconnu un jour plus tard, le 7 avril. Le 22 mai 1992, la Bosnie-Herzégovine a été admise comme membre à part entière des Nations Unies.

Ce Jour de l'Indépendance (Dan nezavisnosti Bosne i Hercegovine) et de fête nationale de la Bosnie-Herzégovine a été célébré pour la première fois le 1er mars 1995. Les festivités sont chaque années ignorées par la Republika Srpska, l’entité illégale serbe qui, elle, fête son anniversaire le 9 janvier.

Cet anniversaire de rappelle pas que de bons souvenir. Dès le 6 avril 1992, les Serbes qui refusaient l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine allaient déclencher une terrible guerre qui fera plus de 100 000 morts dont une moitié de victimes civiles. Pour leur volonté d’indépendance à l’égard de la Serbie, les Bosniaques vont payer le plus lourd tribu dans cette sale guerre, avec plus 62 000 morts. Les Serbes qui bénéficient de l’appui de ce qui reste de l’Armée nationale yougoslave, pilotée depuis Belgrade, sont à l’origine des principaux massacres. Tel celui du 11 juillet 1995, quand les forces serbes ont procédé à l’exécution de 8000 Bosniaques désarmés à Srebrenica. Il faudra cet ultime grand massacre pour que la communauté internationale réagisse.

Le 21 novembre 1995, un accord de paix a été signé dans la ville américaine de Dayton, mettant fin officieusement à la guerre en Bosnie-Herzégovine. L'accord final a été signé à Paris le 14 décembre 1995 et les accords de Dayton ont confirmé la Bosnie-Herzégovine en tant qu'État indépendant et souverain au sein de la famille des États européens.

31 ans après les Serbes de Bosnie rejètent toujours l’indépendance et la date de la fpete nationale. Pourtant, le 6 juillet 2017, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine a rejeté les recours de représentants de l'Assemblée nationale de la Republika Srpska concernant la constitutionnalité du 1er mars comme Jour de l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine et du 25 novembre comme Jour de l'État de Bosnie-Herzégovine, les considérant comme infondés. En revanche, la Cour a déclaré inconstitutionnel le 9 janvier comme Journée de la Republika Srpska.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 février 2024

 
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1992, Kazakhstan, armée Bruno Teissier 1992, Kazakhstan, armée Bruno Teissier

7 mai  : la Journée des défenseurs de la patrie au Kazakhstan

Célébrée pour la première fois en 2013, cette journée marque la volonté du Kazakhstan de s’émanciper à l’emprise de la Russie de Poutine. La guerre en Ukraine a, depuis peu, franchement accéléré la prise de distance à l’égard de Moscou. L’indépendance du pays est un des thèmes principaux de cette journée de célébration patriotique.

 

En créant cette Journée des défenseurs de la patrie (Отан қорғаушылар күні), célébrée pour la première fois en 2013, le Kazakhstan voulait marquer son émancipation à l’égard de la Russie de Poutine. Jusque-là, on célébrait la date du 23 février, héritée de l’URSS. Le président du Kazakhstan de l’époque, Nursultan Nazarbaev avait décidé de couper symboliquement tous les liens avec le passé soviétique du pays et avait déplacé la fête au 7 mai. Cette date est l’anniversaire du décret du 7 mai 1992 qui faisait passer les forces armées stationnées sur le territoire du Kazakhstan, ainsi que leurs biens, sous le contrôle de la République kazakhe. En somme, on célèbre chaque 7 mai, la création des Forces armées de la république du Kazakhstan.

Traditionnellement, la Journée des défenseurs de la patrie au Kazakhstan était célébrée avec des défilés militaires mais le dernier a eu lieu en 2019. Depuis 2020, on se contente de cérémonies solennelles, de concerts et autres événements festifs. À cette occasion, le président décerne des décorations militaires aux militaires qui ont fait preuve d'une bravoure et d'un dévouement exceptionnels au service du pays. Les célébrations se concluent par des feux d'artifice festifs à Astana, la capitale nationale du Kazakhstan.

Cette dixième journée des défenseurs de la patrie a lieu alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis plus d’un an. La Russie ayant démontré sa faiblesse, le Kazakhstan a, depuis, multiplié depuis les signes d’une volonté d’échapper à l’emprise de Moscou, laquelle était encore intacte en janvier 2022 quand Poutine intervenait militairement pour conforter le régime du président Tokaïev. Celui-ci ne s’est pourtant pas privé de critiquer l’agression russe de l’Ukraine et de se tourner ensuite vers la Chine, en passe de devenir le principal partenaire du Kazakhstan. L’indépendance du pays est un des thèmes principaux de cette journée de célébration patriotique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 mai 2023

 
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1992, Bosnie-Herzégovine, massacre, 31 mai Bruno Teissier 1992, Bosnie-Herzégovine, massacre, 31 mai Bruno Teissier

31 mai : la Journée du ruban blanc en Bosnie, souvenir des massacres de 1992

Chaque 31 mai, la Bosnie-Herzégovine se souvient des 3 176 habitants de la ville Prijedor tués ou portés disparus pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine. Chaque année, les autorités locales serbes font tout pour entraver la célébration.

 

Chaque 31 mai, la Bosnie-Herzégovine se souvient des 3 176 habitants de la ville Prijedor tués ou portés disparus pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine.

Parmi eux, 102 enfants, tués entre 1992 et 1995, dont les parents réclament avec insistance l'érection d'un monument, ce que les autorités municipales de Prijedor, contrôlées par les Serbes, refusent toujours.

Rappelons que le symbolisme des rubans blancs remonte au 31 mai 1992, lorsque les autorités serbes de Bosnie à Prijedor (et plus tard dans d'autres localités) ont donné l’ordre, via la radio locale, à la population non serbe de marquer leurs maisons avec des drapeaux blancs et de porter un ruban blanc autour de leurs manches pour que les non-Serbes puissent être repérés dans la rue. Une pratique qui rappelle tragiquement l’étoile jaune imposée aux juifs d’Europe, pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce fut le début d'une campagne d'extermination au cours de laquelle des exécutions massives, des viols et d'autres crimes ont été perpétrés, et le résultat final a été la disparition de 94 % des Bosniaques et des Croates de la municipalité de Prijedor en Bosnie-Herzégovine.

Les crimes à Prijedor avaient commencé par des attaques des forces serbes contre des colonies bosniaques sur Mataruški brd le 22 mai, suivies d'une attaque contre Kozarac le 24 mai, suivie de l'ouverture des camps de Keraterm, Omarska et Trnopolje entre le 26 et le 30 mai, où d'horribles atrocités. Plus de 400 charniers ont été découverts, dont celui de Tomasica, le plus grand charnier des Balkans, découvert en 2013.

La célébration dite du Ruban blanc (Dan bijele vrpce) a débuté en 2012 pour le 20e anniversaire des massacres. Elle consiste en une procession silencieuse des familles des victimes dans les rues de la ville. Cette année, ce 31 mai 2022, pour le 30e anniversaire, les autorités locales (serbes) ont interdit la marche et n’ont autorisé qu’un bref rassemblement sur la place Major Zoran Karlica pendant une durée limitée de 12h00 à 13h00, sous preste de risque de trouble à l’ordre public. Par provocation, ce 31 mai 2022, une organisation de jeunesse serbe avait envisagé d’organiser à Prijedor, une fête d’anniversaire en l’honneur de… Viktor Orbán, le caudillo hongrois, né justement un 31 mai. Fumeux prétexte, juste pour semer le trouble et entraver le travail de mémoire des familles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mai 2022

 

Manifestation à Zagreb

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1992, Haut-Karbagh, Arménie, Azerbaïdjan, massacre, 10 avril Bruno Teissier 1992, Haut-Karbagh, Arménie, Azerbaïdjan, massacre, 10 avril Bruno Teissier

10 avril : il y a 30 ans le massacre de Maragha, village arménien du Haut-Karabagh

Cette tragédie est un épisode de la guerre qui opposait Arméniens et Azéris depuis 1988.

 

Les Arméniens commémorent le massacre de Maragha (Մարաղայի կոտորած), l'un des plus grands villages du Haut-Karabagh. Cette tragédie est un épisode de la guerre qui opposait Arméniens et Azéris depuis 1988. 

Les forces arméniennes ayant dû battre en retraite, des unités armées azerbaïdjanaises - les détachements OMON (unités de milice à but spécial), appuyées par vingt chars, étaient entrés dans Maragha, où ne vivaient que des agriculteurs, âgés pour la plupart. 43 civils ont été aussitôt assassinés, 53 civils, dont 9 enfants, ont été enlevés, 19 ne sont jamais revenus. On ignore les raisons de ce massacre, certains ont pensé qu’il pouvait s’agir de représailles, suite au massacre de Khodjaly en février de la même année. Le village sera repris par les Arméniens le lendemain, ils y découvrent des dizaines de corps ont certains sans yeux ou sans tête.

La malchance de ce village est de s’être trouvé sur la frontière (et ligne de front) entre le Haut-Karbagh qui s’est autoproclamé in dépendant et le reste de l’Azerbaïdjan. Aujourd’hui, ce village qui a eu plus de 4600 habitants, Arméniens en très grande majorité, n’existe plus, les survivants ont construit un nouveau village Nor Margha, lui-même sera abandonné à son tour par les Arméniens à l’issue de la seconde guerre du Karabagh, en novembre 2020. La région étant aujourd’hui contrôlée par les Azéris.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 avril 2022

 

Monument dédié aux victimes

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1992, Arménie, armée Bruno Teissier 1992, Arménie, armée Bruno Teissier

28 janvier : les 30 ans de l’armée de la République d’Arménie

Le Jour des forces armées, jour férié, est l’anniversaire de la création officielle de l’armée de la République d’Arménie, le 28 janvier 1992. Depuis la défaite de 2020, face à l’Azerbaïdjan, l’ambiance de cette journée a totalement changée.

 

Depuis 2001, l’Arménie célèbre son armée par un jour férié (et chômé depuis 2003). Le Jour des forces armées (Բանակի օր) est l’anniversaire de la création officielle de l’armée de la République d’Arménie, le 28 janvier 1992, soit un mois après la disparition de l’URSS et quatre mois après la déclaration d’indépendance de l’Arménie. Néanmoins, des forces armées arméniennes s’étaient déjà constituées dès février 1988 afin de défendre l’autonomie du Haut-Karabagh. Les deux entités, l’Arménie et le Haut-Karabagh, auront ensuite deux armées distinctes.

Jusqu’en 2020, cette journée de l’armée était l’occasion de défilés militaires triomphants. Avec le choc de la défaite, novembre 2020, de l’armée de défense de l’Astrakh (Haut-Karabakh) épaulée par l’armée arménienne face à l’armée azerbaïdjanaise, appuyée par la Turquie, l’ambiance de la journée du 28 janvier a totalement changé. Aujourd’hui, harcelée aux frontières par les forces azerbaïdjanaises, l’armée arménienne est franchement sur la défensive.

« La situation résultant de la dernière guerre bouleverse un fragile équilibre que la partie arménienne tenait pour acquis. Habituées à un schéma de guerre de tranchée et forte de son avantage sur le terrain, l’armée arménienne et l’armée de défense de l’Artsakh s’étaient retranchées derrière une sorte de ligne Maginot le long d’un territoire re- connu comme azerbaïdjanais. La nouvelle carte issue du cessez-le-feu du 9 novembre 2020 complexifie considérablement la défense du territoire. »

« Si l’Arménie n’est pas restée les bras croisés pendant que l’Azerbaïdjan poursuivait son effort de guerre, la guerre de l’automne 2020 a toutefois révélé les failles de la stratégie de défense d’Erevan. En premier lieu l’armée arménienne a négligé l’émergence d’une nouvelle doctrine d’emploi de drones et de munitions téléopérées dont l’usage massif durant le récent conflit a démontré la constante évolution. De même, les défenses sol-air (DSA) arméniennes frappées d’obsolescence se sont révélées inadaptées face à l’offensive turco-azerbaïdjanaise. 

L’Arménie a fondé sa capacité de dissuasion sur le couple défense populaire-missile à longue portée. Pour cela l’armée de conscription, ajoutée à l’appel aux volontaires et aux forces d’autodéfense de l’Artsakh, aurait pu stopper l’agression comme ce fut le cas lors de la courte guerre d’avril 2016. Mais la guerre de 2020 a montré que cette stratégie était frappée  » (deux extraits de la Géopolitique de l’Arménie de Tigrane Yégavian)

Le point sur la situation : une interview de Tigrane Yégavian

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 janvier 2022

 
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1992, Bosnie-Herzégovine, 9 janvier Bruno Teissier 1992, Bosnie-Herzégovine, 9 janvier Bruno Teissier

9 janvier : les 30 ans d'une république fantoche et le risque d’une nouvelle guerre balkanique

Les Serbes de Bosnie-Herzégovine, célèbrent à Banja Luka, l’anniversaire très controversé de leur république, la Republika Srpska, née le 9 janvier 1992

 

Les Serbes de Bosnie-Herzégovine, célèbrent à Banja Luka, les 30 ans de leur république, la Republika Srpska (RS), née  le 9 janvier 1992, en prélude à une guerre intercommunautaire qui a fait quelque 100 000 morts. Il s’agit, en fait, de la « République serbe de Bosnie », une entité peuplée de 1,5 million d’habitants et composante de la Bosnie-Herzégovine. Cette « fête nationale » a été déclarée anticonstitutionnelle par la justice bosnienne mais le président local, Milorad Dodik, est parvenu à faire valider cet anniversaire de la Republika Srpska (Дан Републике Српске) par « référendum » en septembre 2016. 

Cette journée est chaque année l’occasion de défier la communauté internationale en brandissant le spectre de la sécession. Cette année, on en est peut-être plus proche que jamais. L’annonce, mi-novembre, par le leader de la communauté serbe, Milorad Dodik, de la reconstitution prochaine de son armée démantelée en 1995 a déjà réveillé les fantômes du passé. Il est aussi question de retirer la justice et les impôts des institutions communes de la Bosnie-Herzégovine. Une manœuvre très controversée (y compris parmi les Serbes de RS), qui risque d'affaiblir un peu plus l’État central et fait planer le risque d'une nouvelle guerre dans la région.

L'accord de Dayton de 1995 avait mis fin à un conflit qui avait fait 100 000 morts mais avait consacré la division de la Bosnie-Herzégovine en deux entités, la RS et une entité croato-musulmane, tout en instituant un millefeuille administratif censé prévenir des violences interethniques. La force de Milorad Dodik, qui est en campagne électorale pour sa reconduction en 2022 à la tête de la Republika Srpska, c’est que l’UE ne parle pas d’une seule voix. Il est soutenu dans ses tentations sécessionnistes par la Hongrie et la Slovénie et même la Croatie qui profiterait de l’éclatement de la Bosnie-Herzégovine pour en récupérer une partie, là où les Croates sont majoritaires. Il est aussi soutenu par Belgrade et Moscou, notamment par l’intermédiaire des Loups de la nuit, des extrémistes nationalistes russes pro Poutine qui participent au défilé du 9 janvier… Un anniversaire à haut risque car tout peut basculer en 2022.

Comme chaque année, le défilé est organisé à 12h. sur la place Krajina à Banja Luka. Le même jour, des récompenses sont remises aux institutions et aux personnes méritantes dans le Palais de la République. L'académie solennelle à l'occasion de la fête de la République se tient au Borik Hall, à partir de 14h00.

La veille, le 8 janvier, des couronnes ont été déposées au monument aux soldats tombés au combat de l'armée de la Republika Srpska au cimetière de Sveti Pantelija, sur la place des soldats tombés au combat devant l'hôtel Bosna et au mémorial des ossements et des tombes de douze enfants de Banja Luka au cimetière de la ville.

Lors du défilé, l’un des responsables du génocide, Vinko Pandurević a été placé stratégiquement derrière Milorad Dodik afin qu’il soit bien visible sur les images retransmises par les chaînes de TV. Une manière d’avertissement pour Bosniens qui ne sont pas d’ascendance serbe.

Mise à jour janvier 2023 : Cette année, par provocation, la célébration interdite s’est déroulée non à Banja Luka mais dans une banlieue serbe de Sarajevo (Istočno Sarajevo) en présence des autorités de la pseudo-république et de délégations venues de Belgrade, Moscou, Pékin et Podgorica. Parmi les 2000 personnes qui ont défilé, figuraient des membres du club de motards pro-Kremlin Night Wolves (les louves de la nuit), organisation fasciste connue pour ses liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine. Par ailleurs le président des Serbes de Bosnie, le nationaliste pro-russe Milorad Dodik, a décerné l’ordre le plus élevé de cette entité à Vladimir Poutine. Cette annonce a provoqué la vive désapprobation de Bruxelles alors que le statut de candidat à l’adhésion à l’UE venait d’être octroyé à la Bosnie-Herzégovine.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 janvier 2022

 
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