4 octobre : le Mozambique, toujours en guerre, célèbre la paix

 

Aujourd’hui, au Mozambique, on commémore la fin de la guerre civile, une sale guerre, qui a duré quinze ans, de 1977 à 1992. C’est la Journée de la paix et de la réconciliation (Dia da paz e reconciliação). Malheureusement, le pays connaît, aujourd’hui encore, dans certaines régions, une situation de guerre.

La guerre civile avait opposé un régime à parti unique dominé par le FRELIMO (Front de libération du Mozambique), le mouvement de libération qui avait lutté contre l’occupation portugaise (qui s’est achevée en 1974) et une guérilla, la RENAMO (la Résistance nationale mozambicaine). Le Mozambique a été un des points chauds de la guerre froide, le FRELIMO était appuyé par Moscou et la RENAMO, financée par Washington et armée par Pretoria. Il a fallu la disparition de l’URSS pour que, après quelques mois de négociation, les deux mouvements signent, le 4 octobre 1992, les accords généraux de paix de Rome, mettant officiellement fin à la guerre civile mozambicaine. L'anniversaire de cet événement est aujourd’hui un jour férié nommé Journée de la paix et de la réconciliation. largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des discours et des cérémonies officielles, des défilés, des compétitions sportives, des spectacles... La célébration principale a lieu dans la capitale Maputo.

Malheureusement, les régions ravagées pendant des années par la RENAMO ont conservé une culture antigouvernementale qui a ressurgi récemment en dépit d’élections pluralistes depuis 1994. Ces régions pauvres et marginalisées ont vu surgir un islam radicalisé à l'origine de l'insurrection qui a débuté en 1997 dans la province du Cabo Delgado, à l’extrême nord du pays. Les insurgés, du mouvement al-Shabab, avaient notamment bloqué les routes pour isoler puis capturer les villes qui ne pouvaient plus obtenir d’aide extérieure. En 2019, les islamistes locaux ont fait allégeance à Daech et se sont emparés de plusieurs villes, prenant les habitants en otage. En 2021, avec l’aide déterminante de l’armée rwandaise, les rebelles ont été chassés de la région, mais on craint leur repli vers la région très pauvre de Niassa, sorte de bout du monde qui pourrait devenir leur nouveau bastion… La paix est loin d’être encore rétablie sur tout le territoire.

 
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