L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
3 juin : une journée antitabac à Taïwan en souvenir de la guerre de l’opium
Derrière une banale journée antitabac se cache une profonde blessure nationale qui marque toujours l’identité chinoise, y compris à Taïwan où le comportement de voyou des Européens à l’égard de la Chine est dans tous les livres d’Histoire.
Le 3 juin est aujourd’hui connu à Taïwan comme la journée antitabac, mais la date fait référence à un événement qui a profondément marqué la chine. Longtemps, le 3 juin a été désigné comme la Journée du mouvement pour la répression de l'opium (禁菸節).
L’opium, découvert et utilisé d’abord comme un médicament par les Chinois a fini par devenir un fléau au point que l’empereur Yougzheng, en 1729, a publié un édit pour interdire sa consommation. Cet édit a aussitôt engendré des réseaux de contrebande, notamment avec l’Inde où les Anglais se sont arrogés le monopole de la production de l’opium du Bengale. Grâce à leur marine performante, ils se sont vite imposés dans le commerce de cette drogue dont les bénéfices leur permettaient d’acheter des produits chinois. Devant l’importance de ce trafic, favorisé par des fonctionnaires chinois corrompus, les autorités chinoises ont décidé de frapper un grand coup : 20 000 coffres d'opium (soit 1 210 tonnes) furent saisis. La confiscation aux commerçants anglais s’est faite sans compensation et cet énorme stock d’opium fut détruit dans un grand bûché le 3 juin 1839. C’est l’anniversaire de cet acte de souveraineté et d’autorité contre les trafics de drogues qui est célébré aujourd’hui.
Les Anglais ont aussitôt déclaré la guerre à la Chine pour entrave au commerce ! La Guerre de l’opium (鴉片戰爭) débuta en 1840 par la prise de l’île stratégique de Zhoushan par les Anglais, puis la chute de Canton, le grand port dans lequel s’organisait le trafic de l’opium. Elle se termine en 1842 par la défaite de la Chine qui, toutefois, maintient son hostilité au fait que les Européens leur imposent la vente libre de la drogue sur son territoire. Cette résistance chinoise engendrera une seconde guerre de l’opium, impliquera, outre les Anglais, les Français, les Russes et les Américains. Elle se terminera à nouveau par une défaite et une capitulation, et même le pillage de Pékin par les Anglais et les Français en 1860. C’est ainsi que les autorités chinoises ont été acculées à signer la convention de Pékin de 1860 qui autorise le libre commerce de l’opium dans tout le pays. Les conséquences de ces deux guerres sont catastrophiques pour la chine, qui mettra un siècle à s’en remettre. Le souvenir de l’humiliation provoquée ce « traité inégal » a grandement participé à l’émergence du nationalisme chinois et à sa profonde méfiance à l’égard de l’Occident.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 juin 2024
2 juin : la Bulgarie célèbre son poète et héros national, Hristo Botev
On célèbre chaque année la mort d’un héros national bulgare : c’est le Jour de Botev et de tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie.
Aujourd’hui, à midi comme chaque 2 juin, les sirènes retentissent dans tout le pays pendant 3 minutes pour honorer le poète Hristo Botev, un héros national bulgare. L’usage est de s’immobiliser pendant le temps de la sirène.
Le poète Hristo Botev était aussi un révolutionnaire patriote et le 2 juin, on célèbre en même temps tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie. Il s’est fait connaître en 1867, un 24 mai, lors de la fête dédiée à Cyrille et Méthode, en prononçant un discours contre les autorités ottomanes (qui dirigent le pays) et les riches bulgares qui collaboraient avec les Turcs. Cela l’obligera à fuir le pays et à s’installer en Roumanie. En 1876, il prend la tête d’une insurrection dont le seul fait d’armes est la prise d’un navire sur la Danube. Faute de renforts, lui et ses camarades se sont retrouvés seuls face à des milliers de soldats ottomans et à une escouade d'artillerie. L’opération tourne au massacre, Hristo Botev est tué d’une balle.
On était le 20 mai 1876 (dans le calendrier julien qui avait cours à l’époque) soit le 1er juin en Occident. Mais, quand la Bulgarie a adopté le calendrier grégorien, en 1916, le décalage entre les deux calendriers était passé de 12 à 13 jours. Ainsi, c’est le 2 juin qu’on célèbre chaque année la mort du héros national bulgare. En Bulgarie, c’est officiellement le Jour de Botev et de tous ceux qui sont morts pour la liberté de la Bulgarie (Ден на Ботев и загиналите за свободата на България). Cette année marque le 148e anniversaire de la mort héroïque de Christo Botev (1848 - 1876).
Très vite on a fait du poète, un héros national, oubliant ses idées anarchistes et socialistes. Mais, plus tard, dans la seconde moitié du XXe siècle, la propagande communiste va le dépeindre comme le pionnier du socialisme bulgare et ainsi perpétuer son culte. Aujourd'hui, il est commémoré comme l'un des deux plus grands révolutionnaires bulgares, aux côtés de Vasil Levski. La plupart des villes bulgares ont leur rue ou leur boulevard Hristo Botev, on en trouve aussi en Macédoine et en Roumanie. Des écoles et lycées portent son nom, ainsi que des clubs de foot et des stades, une radio nationale…
Sa poésie a été influencée par les démocrates révolutionnaires russes et les figures de la Commune de Paris dont il avait eu les échos dans son exil roumain. Il était proche d’un autre poète qui lui survivra et sera même premier ministre d’une Bulgarie indépendante, Stefan Nikolov Stambolov.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er juin 2024
On rejoue chaque année la scène de la prise d’un navire sur le Danube
2 juin : Chavouot, la pentecôte des juifs
Avec Pessah et Souccot, Chavouot (שבועות) est une des trois fêtes de pèlerinage du judaïsme. Elle commémore le don fait par Dieu à Moïse du Décalogue et de la Torah. Moins célébrée que d’autres fêtes plus emblématiques du calendrier hébraïque, Chavouot comporte aussi moins de rites. Dès ce soir, début de la fête, il est d’usage de prendre un bain rituel afin de se purifier puis on passe le reste de la nuit à étudier et prier des textes de la Torah ou du Talmud. Une très ancienne coutume veut que l’on décore les synagogues et les maisons avec des plantes et des fleurs pour rappeler que le mont Sinaï s’était couvert de verdure lors du don de la Torah.
Aujourd’hui, jour de Chavouot, on consommera essentiellement des produits lactés et du miel, symboles de la Torah. On confectionnera également de longs pains dont les extrémités se divisent en deux en vue de former quatre angles. De la sorte, on rappelle les deux pains apportés traditionnellement en offrande au Temple pour évoquer la récolte du froment toute récente. On appelle pour cette raison Chavouot « fête des moissons », mais également la « Pentecôte juive » du fait que 49 jours séparent Pessah de Chavouot (comme la Pâque chrétienne de la Pentecôte).
La date de Chavouot est variable sur la calendrier grégorien : lundi 2 et mardi 3 juin 2025 ; vendredi 22 et samedi 23 mai 2026 ; vendredi 11 et samedi 12 juin 2027…
L’almanach bibliomonde, 2025
1er juin : l’Indonésie célèbre les cinq principes qui fondent l’État
Le 1er juin est un jour férié, célébré pour la première fois en 2017 à l’initiative du président Joko Widodo : la Journée du Pancasila. Ces principes ont été énoncés le 1er juin 1945 pour rassembler un archipel diversifié peuplé de centaines de groupes ethniques : la nationalité indonésienne, l'internationalisme, le consensus délibératif, la protection sociale et la croyance en un seul dieu (sans préciser lequel !)
Le 1er juin est un nouveau jour férié célébré pour la première fois en 2017 à l’initiative du président Joko Widodo : la Journée du Pancasila (Hari Pancasila). « En tant qu'idéologie d'État, le Pancasila doit être reconnu et préservé par tous les citoyens de génération en génération », avait-il déclaré.
Pour faire face à la montée des idéologies islamistes, le président dont le mandat se termine à l’automne 2024 a voulu réaffirmer la philosophie de l’État indonésien tel qu’il a été fondé par Sukarno en 1945. Celui qui allait devenir le premier président du pays à l’indépendance avait conscience de la difficulté de rassembler un pays aussi vaste avec des langues et des cultures aussi diverses. Un État fondé sur l’islam, religion largement majoritaire, aurait marginalisé les bouddhistes, les chrétiens des îles orientales ou les hindous de Bali. Pour éviter ces tentations centrifuges, et lutter contre les islamistes de l’Aceh qui n’étaient pas représentatifs de l’ensemble de l’islam indonésien, Sukarno avait énoncé cinq principes fondateurs :
- Kebangsaan Indonesia : « la nation indonésienne »,
- Internasionalisme, atau peri-kemanusiaan : « internationalisme, ou humanisme »,
- Mufakat, atau demukrasi : « consensus, ou démocratie »,
- Kesejahteraan sosial : « le bien-être social ».
- Prinsip Ketuhanan : « principe de Dieu », la piété envers Dieu suprêmement unique, mais sans préciser lequel.
« Pancasila », est un terme sanskrit, la langue des textes religieux de l’hindouisme, qui signifie « cinq principes ». Un terme construit d’après pañca (cinq) et śīla (principes, préceptes)
C’est le 1er juin 1945, alors que les Indes néerlandaises sont encore occupées par les Japonais, que Sukarno prononce son discours devant le Dokuritsu Junbi Chôsakai ("comité pour l'investigation sur les efforts de préparation de l'indépendance de l'Indonésie"). Il y expose les cinq principes qui, selon lui, doivent fonder le futur État indonésien dont l’indépendance sera proclamée le 17 août 1945.
Ce même 1er juin 1945 est formé un comité chargés d’établir les bases du futur État indépendant. Le 22 juin, ce comité rédige la charte de Djakarta (Piagam Djakarta), qui énonce ces bases. Cette charte résulte d’un compromis entre les nationalistes et les musulmans. Il en résulte qu’il n’y a aucune référence à l’islam dans la constitution du premier pays musulman du monde. La religion n’est pas imposée, mais l’athéisme n’a, toutefois, pas été prévu.
Après son coup d’État sanglant qui a reversé le président Sukarno en 1966, le général Soeharto conservera cette ligne, jusqu’à la chute de sa dictature, en 1998. Il a fait du Pancasila l’idéologie nationale en le représentant comme la sagesse ancienne du peuple indonésien, antérieure à l'introduction de religions étrangères telles que l’hindouisme, l’islam et le christianisme. Plus récemment, face à une montée de l’islamisme, le président Joko Widodo a eu à cœur, en 2016, de sanctuariser ces préceptes fondateurs et d’annoncer leur célébration chaque 1er juin.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mai 2024
Le Garuda (emblème du pays) et le blason affichant les cinq symboles du Pancasila.
La tête d’un buffle appelé Banteng, symbolise la lutte pour la démocratie et l’indépendance.
Un banian, arbre symbole de la force de vie et de l’unité indonésienne.
Un épi de riz et une branche de fleur de coton symbolise les besoins basiques pour tout le peuple : l’alimentation et les vêtements.
La chaine en or unit les femmes et les hommes dans une justice commune.
Au centre, l’étoile en or sur le fond noir symbolise la croyance en un dieu unique.
31 mai : le petit mais très riche Brunei célèbre ses forces armées
Le Brunei célèbre chaque année la Journée des forces armées royales. Ce jour férié qui célèbre la création du régiment malais de Brunei le 31 mai 1961, dans le cadre de la transition vers l'indépendance totale du Brunei vis-à-vis de la Couronne britannique.
Le Brunei célèbre chaque année la Journée des forces armées royales de Brunei (Royal Brunei Armed Forces Day). Ce jour férié qui célèbre la création du régiment malais de Brunei le 31 mai 1961, dans le cadre de la transition vers l'indépendance totale du Brunei vis-à-vis de la Couronne britannique. Brunei a obtenu son indépendance en 1984. Le Sultanat était un protectorat britannique en 1888 et il avait refusé de se fondre dans la Fédération de Malaisie formée en 1963.
Les premières forces militaires du Brunei ont été nommées Brunei Malay Regiment. En 1965, elles ont été rebaptisées Royal Brunei Malay Regiment. En 1972, l'aviation, la marine et l'infanterie ont été séparées en trois unités distinctes : les forces terrestres royales du Brunei, la force aérienne royale du Brunei et la marine royale du Brunei. Les forces terrestres royales de Brunei ont elles-mêmes formé trois bataillons et l'unité de soutien. Le pays est indépendant mais son armée est toujours épaulée par un millier de soldats britanniques présents dans le Sultanat.
L’anniversaire des Forces armées royales du Brunei (Angkatan Bersenjata Diraja Brunei, ABDB) est marqué chaque année par un défilé militaire qui se déroule sur la base aérienne de Rimba devant le sultan Hassanal Bolkiah, ainsi que par une exposition publique de son équipement et de son armement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 mai 2024
30 mai : Trinidad-et-Tobago fêtent l'arrivée des Indiens
Le Jour de l'arrivée des Indiens commémore l'immigration des premiers ouvriers indiens en provenance de l'Inde à Trinidad, en mai 1845, sur le navire Fatel Razack.
Le Jour de l'arrivée des Indiens (Indian Arrival Day), célébré le 30 mai, commémore l'arrivée des premiers ouvriers en provenance de l'Inde à Trinidad (dans les Caraïbes), le 30 mai 1845, sur le navire Fatel Razack. À l’époque l’Inde était anglaise comme Trinidad, Londres avait besoin de main-d’œuvre après l’abolition de l’esclavage. Dans toutes les colonies anglaises se sont constituées des colonies indiennes qui vivent aujourd'hui en Amérique (Trinidad, Guyana, Suriname) ou en Afrique (Maurice, Tanzanie, Afrique du Sud) ou Océanie (Fidji)… Ainsi ce premier navire a apporté non seulement une nouvelle main-d'œuvre pour aider au développement économique de Trinidad, mais aussi un nouveau peuple avec une nouvelle culture qui participe aujourd’hui à l’identité très métissée de cet archipel des Caraïbes .
Bien que cet événement soit célébré au sein de la communauté indienne de Trinité-et-Tobago depuis de nombreuses années, ce n'est qu'en 1994 qu'il est devenu un jour férié officiel. Cela s'appelait le Jour d'arrivée. En 1995, il a été rebaptisé “Indian Arrival Day”. Le 30 mai de chaque année, on commémore cet événement capital en reconstituant l'arrivée du Fatel Razack sur différentes plages de Trinité-et-Tobago. Il y a aussi de la musique et de la danse, et les membres exceptionnels de la communauté sont honorés pour leur contribution à la société. Quant à l’Inde, elle célèbre sa diaspora le 9 janvier.
L'immigration indienne à Trinidad s'étend sur la période 1845-1917. Pendant cette période, plus de 140 000 Indiens ont été transportés sur l'île. Le voyage était long et pénible et les conditions de vie déplorables. Après avoir débarqué à Nelson Island, les arrivants étaient nourris pendant quelques semaines, avant d’être envoyés dans les différents domaines agricoles qui les avaient réclamés.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2024
En 1890
29 mai : le marathon de l’Everest
Ce matin à 7 h, s’élance le marathon le plus haut du monde. Son point de départ est à 5401 m d’altitude, c’est l’une des courses les plus difficiles au monde. Il a lieu chaque année le 29 mai depuis 2003 pour marquer l'anniversaire de la première ascension du mont Everest par Tenzing Norgay et Sir Edmund Hillary, en 1953.
Ce matin à 7 h, s’élance le marathon le plus haut du monde. Son point de départ est à 5401 m au-dessus de la mer, c’est l’une des courses les plus difficiles au monde. Le Tenzing Hillary Everest Marathon (THEM) a lieu chaque année le 29 mai depuis 2003, année du cinquantenaire de la première ascension du mont Everest par Tenzing Norgay, Sherpa népalais, et Edmund Hillary, alpiniste néo-zélandais, le 29 mai 1953. Depuis, le Marathon de l’Everest (एभरेस्ट म्याराथन) a eu lieu chaque année à la même date sauf en 2015, quand la course a été reportée en raison d'un tremblement de terre dévastateur qui a frappé le Népal.
Le signal de départ du marathon est donné au camp de base du mont Everest sur le glacier du Khumbu et à proximité immédiate de la célèbre cascade de glace du Khumbu. La course mène sur des sentiers de montagne accidentés et des sentiers de yaks jusqu'à Namche Bazar, la "capitale Sherpa" à 3440 m. En 2006, Deepak Rai a établi le précédent record du parcours avec un temps de 3h28.
L'édition 2024 est la 19e édition de l’événement, pour célébrer le 71e anniversaire de l'ascension réussie du mont Everest par Sir Edmund Hillary et Tenzing Norgay Sherpa. Les coureurs du monde entier peuvent participer aux catégories de leur choix, notamment 70 km pour l’Extreme Ultra, 42 km pour le Full Marathon et 21 km pour le Half Marathon. Les horaires de départ du marathon diffèrent selon chaque catégorie. L'ultramarathon commence à 5h, tandis que le marathon complet commence à 7h et enfin le semi-marathon commence à 8h. Le dénivelé total entre le point de départ et le point d'arrivée peut atteindre 1620 m. Le point le plus bas de l'itinéraire se trouve à Laubisasa, situé à 3439 m d'altitude. Le nombre de participants est limité à 250 car l’Everest souffre aujourd’hui d’une surfréquentation, au point que le Népal envisage régulièrement de restreindre son accès. Le site officiel
En 2008, après la mort d’Hillary, a été instituée la Journée internationale de l'Everest, célébrée également chaque 29 mai, pour commémorer les réalisations d'Hillary et de Tenzing et honorer leur héritage, ainsi que pour célébrer tous les alpinistes qui ont atteint le sommet et honorer la mémoire de ceux qui sont morts en essayant. La célébration est dirigée par l'Himalayan Trust, une organisation humanitaire internationale à but non lucratif créée par Sir Edmund Hillary pour apporter des soins de santé, de l'eau potable et une meilleure éducation aux communautés du district de Solukhumbu au Népal. En avril 2014, une avalanche sur le mont Everest avait tué 16 guides népalais. Le Trust a immédiatement créé un fonds pour soutenir les familles des personnes tuées dans la catastrophe. Le fonds comprend un programme de bourses pour les enfants des victimes, garantissant qu'ils reçoivent une éducation complète et les aidant à explorer d'autres opportunités d'emploi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mai 2024
L’école Hillary, une école secondaire de Khumjung, Népal, construite en 1961 et le buste de son fondateur.
28 mai : la journée du drapeau philippin
C’est la 126e célébration de la Journée du drapeau national philippin, en souvenir du jour où le drapeau a été hissé pour la première fois après la victoire de la bataille d'Alapan le 28 mai 1898.
Ce 28 mai marque la 126e célébration de la Journée du drapeau national philippin (Día de la Bandera Nacional de Filipinas), en souvenir du jour où le drapeau a été hissé pour la première fois après la victoire de la bataille d'Alapan le 28 mai 1898, avant d’être officiellement déployé lors de la proclamation de l'indépendance le 12 juin suivant. Partout dans le pays le drapeau est levé, il flottera au moins jusqu’au 12 juin, jour de la fête nationale, voire jusqu’au 30 juin.
La bataille d'Alapan, le 28 mai 1898, a opposé les révolutionnaires philippins dirigés par Aguinaldo et les troupes espagnoles. Ces dernières furent vaincues et les révolutionnaires reprirent la province de Cavite. Après la bataille, Emilio Aguinaldo est entré dans la ville de Cavite et a déployé, pour la première fois, le futur drapeau national.
Le drapeau a été conçu en 1897 par Emilio Aguinaldo, le futur premier président des Philippines. Les couleurs avaient été choisies pour remercier les États-Unis de leur aide contre les Espagnols. Ce fait est peu raconté car les Philippines sont, très vite, devenues une colonie américaine (jusqu’en 1946) et son drapeau national a été interdit jusqu’en 1919 ! Le tout premier exemplaire avait été cousu en 1898 à Hong Kong par Marcela Agoncillo, sa fille Lorenza et Delfina Herbosa de Natividad, la nièce de José Rizal.
Ce drapeau a une particularité : en temps de guerre, la réglementation prévoit qu'il doit être hissé inversé, le rouge en haut, le bleu en bas. Si bien qu’il ne faut pas se tromper en le hissant.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024
Marcela Agoncillo, sa fille Lorenza, et Delfina Herbosa de Natividad
27 mai : la fête des mères en Bolivie commémore un massacre
Chaque 27 mai, en Bolivie on commémore le massacre des héroïnes de Coronille survenu en représailles d’un acte de résistance des femmes de la ville de Cochabamba. Cela s’est passé en 1812, dans le cadre de la guerre d’indépendance contre les Espagnols.
Chaque 27 mai, en Bolivie on commémore le massacre des héroïnes de Coronille (las Heroínas de la Coronilla) survenu en représailles d’un acte de résistance des femmes de la ville de Cochabamba. Cela s’est passé en 1812, dans le cadre de la guerre d’indépendance contre les Espagnols.
Le 27 mai 1812, les troupes de la ville de Cochabamba ayant été décimées, les femmes de la ville se sont retranchées, avec leurs enfants, au sommet de la colline de Saint-Sébastien, autrefois appelée la Coronilla, pour tenter de protéger leur ville. Résistance désespérée car les Espagnols ont donné l’assaut et massacré une centaine d’entre elles.
En 1927, en souvenir de leur courage, le président bolivien Hernando Siles Reyes a choisi le 27 mai pour instituer en Bolivie une fête des mères (el Día de la Madre). Ce n'est pas un jour férié, mais les écoles et les jardins d'enfants organisent des activités et des festivités tout au long de la journée.
Depuis quelques années, on fait une reconstitution de la bataille sur la colline de Saint-Sébastien, avec environ 400 acteurs, des professionnels, mais aussi des étudiants et même des renforts fournis par l’armée. Ainsi mis en scène, le courage de l'héroïne Manuela Gandarillas, à l’origine de la rébellion a impressionné le public.
Selon les historiens, toutefois, les femmes rebelles du 27 mai 1812 n’avaient pas en tête l'idée de l'indépendance du Haut-Pérou (ce qui sera plus tard la Bolivie), telle qu'elle sera conçue le 6 août 1825. Celle-ci est une idée plus tardive, fruit d’un processus, qui impliquera des réflexions politiques et des structures mentales qui n'étaient pas présentes en 1812.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024
Le mémorial aux Héroïnes de la Coronilla, à Cochabamba. Les reconstitutions se déroulent au pied du monument.
26 mai : la fête nationale du Guyana
Le Jour de l'Indépendance est la fête nationale de la République coopérative de Guyane. Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.
Le Jour de l'Indépendance (Independence Day) est la fête nationale de la République coopérative de Guyane (Co-Operative Republic of Guyana). Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.
L’ancienne Guyane britannique, prise aux Hollandais au début du XIXe siècle, est une colonie de la couronne qui a importé une main d’œuvre indienne pour remplacer les esclaves noirs libérés. Forte d’une importante communauté indienne, le pays a été influencé par l’indépendance de l’Inde en 1947, ainsi que par celle de la Jamaïque en 1962, pays où la communauté noire est majoritaire.
Les premiers partis politiques ont commencé à émerger dans les années 1950. Une fois la nouvelle constitution adoptée en 1953, la plupart des élections générales ont été remportées par le Parti populaire progressiste (PPP). Le chef du PPP, Cheddi Jagan, d’igine indienne, est devenu au poste de Premier ministre. C'est sous sa direction que la Guyane britannique a obtenu son indépendance du Royaume-Uni. Suite à une conférence constitutionnelle tenue à Londres, la colonie devient un État indépendant nommé Guyana le 26 mai 1966.
Le Jour de l'Indépendance en Guyane est célébré par une série d'événements et d'activités qui mettent en valeur la diversité culturelle et les réalisations du pays. La journée commence généralement par une cérémonie de lever du drapeau, au cours de laquelle le drapeau national est hissé accompagné de l'hymne national et de chants patriotiques. Divers spectacles culturels, défilés et processions ont lieu dans tout le pays. Il s'agit notamment de chars colorés, de danses traditionnelles, de spectacles musicaux et d'expositions d'art et d'artisanat guyanais. Les écoles, les organisations et les groupes communautaires participent souvent à ces événements, mettant en valeur leurs talents et leur héritage culturel.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024
25 mai : les Kimbanguistes fêtent Noël en mai !
Quelques millions de chrétiens fêtent Noël aujourd’hui même ! Depuis 1992, Papa Diangienda Kuntima, chef spirituel et représentant légal de l’Église kimbanguiste (et fils de son fondateur) en a décidé ainsi…
Quelques millions de chrétiens fêtent Noël aujourd’hui même ! Depuis 1992, Papa Diangienda Kuntima, chef spirituel et représentant légal de l’Église kimbanguiste (et fils de son fondateur) en a décidé ainsi après une étude approfondie de la Bible et une révélation. Il est vrai que cette date est aussi celle de son propre anniversaire !
Depuis lors, cette journée est l’occasion de rappeler le message central de kimbanguisme : Amour, travail et discipline. L’Église de Jésus-Christ sur la terre, son vrai nom, a été fondée au Congo belge en 1921 par le prophète Simon Kimbangu. Ce Congolais , prédicateur et guérisseur, se présentait comme l’envoyé de Dieu sur terre. Condamné à mort par le pouvoir colonial puis gracié, il passera trente ans en prison, jusqu’à sa mort, en 1951. L’Église kimbanguiste a survécu à la disparition de son prophète et obtenu le statut d’Église officielle en RDC. Néanmoins tous n’ont pas suivi le fils du fondateur. Un certain nombre de fidèles est parti créer la nouvelle « Église » kimbanguiste à Monkoto, dans la commune de Ngiri-Ngiri, à Kinshasa» qui fête également Noël le 25 mai. Avec tambours et flûtes, le défilé kimbanguiste du 25 mai est un véritable carnaval.
Elle compterait dix-sept millions de fidèles en RDC, aux États-Unis, mais également en Belgique, en France (12 000 fidèles répartis en une dizaine de paroisses), en Suisse où elle a été admise, dès 1969, au Conseil œcuménique des Églises, à Genève. C’est aujourd’hui, l’une des églises les plus dynamiques d’Afrique.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mai 2024
24 mai : le Bangladesh célèbre son poète national
C’est Nazrul Jayanti, l’anniversaire d’un poète célébré par les Bengalis du monde entier et connu comme le poète national du Bangladesh.
Il y a 125 ans naissait Kazi Nazrul Isaam (1899-1976). Ce poète bengali, né dans une famille musulmane de l’actuel Bengale occidental, s’est fait connaître par sa critique du colonialisme britannique. En 1912, il avait lancé un magazine bihebdomadaire, Dhumketu ("ধূমকেতু", "Comet") qui critiquait l'Empire britannique. Surnommé le « poète rebelle », Nazrul Islam était surveillé par autorités britanniques du Raj. Son poème politique, Anondomoyeer Agomone (আনন্দময়ীর আগমনে), lui valu d’être arrêté en 1923 et accusé de sédition.
Nazrul a produit un vaste corpus de poésie, de musique, de romans et d'histoires sur des thèmes tels que l'égalité, la justice, l'anti-impérialisme, l'humanité, la rébellion contre l'oppression et la dévotion religieuse. En 1972, le Bangladesh nouvellement indépendant lui confère le titre de poète national, avec le consentement du gouvernement indien. En 1976, juste avant sa mort, lors d’un séjour au Bangladesh, il a obtenu la citoyenneté bangladaise.
Pour Nazrul Jayanti (নজরুল জয়ন্তী), chaque 24 mai, les écoles, lycées et université du Bangladesh fêtent un poète qui a influencé le monde littéraire du Bangladesh avec sa poésie, sa musique, ses philosophies et ses opinions révolutionnaires. Il est très populaire en Inde et dans la diaspora bengali, au même titre que Rabindranath Tagore.
L' anniversaire de la naissance de Kazi Nazrul Islam est un jour férié officiel dans l'État indien de Tripura, généralement célébré le 25 mai, son véritable anniversaire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mai 2024
23 mai : la déclaration du Bâb
Dès ce soir et toute la journée de demain, les bahais célébrent le 180e anniversaire de la « déclaration du Bab », acte de naissance de la foi bahá’íe et début d’une ère nouvelle.
Dès ce soir et toute la journée de demain, les bahaïs célèbrent le 180e anniversaire de la « déclaration du Bâb », acte de naissance de la foi bahá’íe et début d’une ère nouvelle.
La journée (qui selon ses adeptes, débute ce soir au coucher du soleil) sera chômée et consacrée à la lecture des textes les plus sacrés de la religion dont les prêches du Bab, mais également à des séances de musique et de chant. Ce jour saint commémore la déclaration de Mirza Ali Muhamad, plus connu sous le nom de Báb, jeune berger de Chiraz, en Iran, inconnu jusqu’à ce qu’il affirme, dans la nuit du 22 au 23 mai 1844, qu’il était envoyé par Dieu sur terre pour annoncer une nouvelle ère pour l’humanité et préparer l’avènement de Baha’u’llah, le messager universel de Dieu attendu par les disciples de toutes les religions. Sa prophétie se réalisera lorsque Baha’u’llah (de son vrai nom Mirza Husayn Ali), son disciple, annoncera, en 1863 qu’il est le nouveau Messie.
Considérés en Iran comme des hérétiques et persécutés comme tels, les bahaïs se disent fils d’Abraham, ils prônent la tolérance religieuse, l’égalité entre hommes et femmes et défendent une vision humaniste du monde. Ils sont, à peu près 5 millions répartis dans plus de cent pays, principalement en Iran, aux États-Unis, en Inde, en Colombie et en RDC.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2024
22 mai : la Martinique commémore l'abolition de l'esclavage
La Fête de l'abolition de l'esclavage commémore la journée d’émeute populaire du 22 mai 1848 qui a contraint le gouverneur de la Martinique à anticiper le processus.
Spectacles, concerts, marche aux flambeaux, conférences... de nombreux temps forts rythme ce 176e anniversaire de l’abolition de l’esclavage à la Martinique.
En 1848, le gouvernement provisoire qui succède à la Monarchie de Juillet, renversée par les journées révolutionnaires de février, élabore le 27 avril 1848, des décrets abolissant l’esclavage dans toutes les colonies françaises. Ces décrets devaient mettre quelques semaines pour parvenir dans les différentes colonies et s’appliquer véritablement. De fait, ils n’arriveront à la Martinique que le 4 juin 1848. De plus, ces textes prévoyaient l’abolition dans un délai de deux mois après leur promulgation dans la colonie… La ferveur populaire en décidera autrement.
À la Martinique, la nouvelle de l’instauration de la République, fin mars 1848, fait naître un véritable espoir car celle-ci proclame aussitôt que « nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves ». L’enthousiasme des quelque 60 000 esclave se transforme, le 22 mai, en véritable émeute populaire. Ce qui contraint le gouverneur de la colonie à proclamer l’abolition immédiate, le 23 mai, sans attendre l’arrivée des décrets du 27 avril. C’est ce premier jour de liberté qui est commémoré chaque année à la Martinique (à la Guadeloupe, c’est le 27 mai) par un jour est férié et des festivités.
En 2020, les festivités prévues dans le cadre du 22-Mai avait été annulées pour cause de crise sanitaire, mais la journée a été marquée par la destruction de deux statues de Victor Schoelcher. L’une devant l’Espace Camille Darsières à Fort-de-France, l’autre à l’entrée du bourg de Schoelcher. Ces actes de vandalisme n’avait pas été revendiqués mais toutefois, approuvés par certains militants. Certes, Victor Schœlcher avait permis que soit signé les décrets abolissant l’esclavage et la traite négrière dans les colonies. Mais, il lui est reproché d’avoir prévu l’indemnisation, non des victimes de l’esclavage (qui ne l’ont jamais été) mais les 10 000 propriétaires d’esclaves lesquels ont reçu, à partir de 1849, des indemnités d’un montant total de 126 millions de francs or. Certaines grandes fortunes françaises ont leur origine dans cette indemnisation scandaleuse. La statue de Joséphine, l’épouse de Napoléon Bonaparte (qui a rétabli l’eclavage) a aussi été détruite.
Depuis une vingtaine d’année, un combat a été engagé pour obtenir des réparations. Le Mouvement international pour les Réparations (MIR) a lancé le 13 mai son « 24yèm Konvwa ba réparasyon », qui se termine comme chaque année le 21 mai . Le thème de cette année : « Réparasyon pou palantjé matjoukann péyi-a ».
D’autres, au contraire, veulent faire de cette journée du 22 mai (le 22-Mé), une fête consensuelle, une fête nationale de la Martinique. Dans cette nuit du 21 au 22 mai, chacun peut faire mémoire des combats menés pour la liberté, en allumant un flambeau ou une bougie, une lumière symbolique, en écoutant « Rhapsodie Martinique IV/La marche de la Liberté » de Manuel Césaire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2024
Le mémorial Cap 110 de Laurent Valère, situé Anse Caffard, en Martinique, édifié en 1998, à l’occasion du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.
Dans une rue de Fort-de-France
Ce qui reste du socle de la statue de Joséphine, Fort-de-France, place de la Savane
21 mai : le jour de deuil circassien, en mémoire d’un génocide perpétré par les Russes
Ce Jour de deuil a été institué en souvenir du jour où la Russie a proclamé sa victoire définitive sur la Circassie détruite, le 21 mai 1864. Cette commémoration du génocide circasien, aujourd’hui interdite en Russie, se déroule principalement dans la diaspora.
La Circassie est une colonie russe située dans le nord du Caucase, une région que les Russes ont conquis après un siècle de guerre et de massacres. L’invasion russe a commencé en 1763 et ne s’est achevée qu’un siècle plus tard par un défilé de la victoire de l’armée du tsar le 21 mai 1864, à Krasnaya Polyana, non loin de Sotchi. Ce fut la guerre la plus longue que la Russie n’ait jamais menée.
La stratégie de l’Empire russe pour s’imposer dans le nord du Caucase était pleinement génocidaire. Elle consistait à massacrer systématiquement des civils afin de les terroriser ou de les pousser à l’exil. En un siècle, 1 500 000 Circassiens (soit 90% de la population totale !) ont été tués ou expulsés vers l'Empire ottoman, où vit aujourd’hui la majeure partie de la diaspora circasienne.
Les quelques Circadiens demeurés sur leurs terres, ont été séparés par les Russes en quatre sous-groupes : Kabardiens, Tcherkesses, Adyghéens et Chapsoughs, selon la logique du “diviser pour mieux régner”. C’était aussi une manière de gommer l’identité circasienne qui n’a plus droit de cité en Russie. Moscou a ensuite créé sur ce qui était jadis la Circassie, trois républiques “autonomes” : les républiques d'Adyguée, de Kabardino-Balkarie et de Karachay-Tcherkessie, où les Circassiens constituent la majeure partie de la population, descendant des quelques rescapés du génocide.
En 1990, quand l’emprise russe s’est provisoirement desserrée, un Jour de deuil circassien (Шъыгъо-шӏэжъ маф) a été institué en souvenir du jour où la Russie a proclamé sa victoire définitive sur la Circassie détruite et endeuillée. Chaque 21 mai, jour férié et chômé local, des rassemblements, des processions et dépôts de couronnes de fluets ont eu lieu dans les quatre républiques circadiennes jusqu’en 2021. Aujourd’hui, c’est surtout dans la diaspora, en Turquie, en Jordanie, en Syrie, aux États-Unis, en Allemagne…
Depuis le début de l'année 2022, les autorités russes s'emploient systématiquement à annuler les événements commémoratifs et festifs circassiens. Sous des prétextes farfelus, ils ont interdit la célébration du jour du drapeau circassien, puis ont prohibé la procession devenue traditionnelle en l'honneur du jour de deuil du 21 mai.
En Russie, ce génocide a été soumis à un révisionnisme historique ancien, ce qui explique qu’en Occident on connaisse si mal ce drame du Nord Caucase, par rapport à celui des Arméniens au début du siècle suivant. Aujourd’hui, les responsables de l'État russe vont jusqu'à affirmer que le conflit "n'a jamais eu lieu" et que la Circassie "a volontairement rejoint la Russie au XVIe siècle".
Il n’est pas encore question en Russie de discours décolonial. Au XXIe siècle, la question des colonies vue de Moscou se règle encore par des massacres, les Tchétchènes en ont fait les frais (300 000 morts sous Poutine, soit 30% de ce peuple), aujourd’hui, c’est au tour de l’Ukraine d’affronter la volonté russe de dominer et de détruire à la moindre résistance…
Le 21 mai est la date de la bataille de Qbaada (аибашьра) considérée comme la dernière bataille de la guerre du Caucase. Elle s’est terminée le 21 mai du calendrier julien (soit le 2 juin du grégorien) mais les Circadiens ont retenu cette date pour exprimer leur deuil dans le calendrier actuel. La bataille a opposé l'armée circassienne de 20 000 hommes et femmes, composée de villageois et de milices locales ainsi que de cavaliers tribaux, à une armée russe de 100 000 hommes, composée de cavaliers cosaques et russes, d'infanterie et d'artillerie. Les forces russes avancèrent de quatre côtés. Les forces circassiennes ont tenté de briser la ligne, mais beaucoup ont été touchées par l'artillerie et l'infanterie russes avant même de parvenir à atteindre le front. Les combattants restants furent bientôt vaincus. L'armée russe a commencé à célébrer la victoire sur les cadavres et un défilé militaro-religieux a eu lieu, au cours duquel 100 guerriers circassiens ont été publiquement exécutés. L'armée russe a ensuite continué à attaquer et à incendier les villages circassiens, détruisant les champs pour empêcher le retour, abattant les arbres et chassant les gens vers la côte de la mer Noire.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2024
La reddition des Circassiens à l’issue de la bataille de Qbaada, 21 mai 1864, œuvre de François Rubo
Manifestation circasienne dans une rue d’Istanbul, un 21 mai
20 mai : la Journée des patriotes au Québec, pour éviter de fêter la Monarchie
Cette journée commémore les événements de 1837-1838 qui virent les Québecois s’insurger contre l’occupant anglais pour la reconnaissance de leur peuple et la démocratie. Ce même jour, dans le reste du Canada, c’est la « fête de la Reine », même si le monarque est aujourd’hui un roi.
Le Québec est en effervescence, drapeaux de la province bien en évidence sur les bâtiments officiels et dans les rues, ambiance de fête empreinte de solennité, la journée est un mélange de grande fête populaire et de cérémonie du souvenir : défilés en tenue d’époque, reconstitutions de scène de bataille, repas champêtres, conférences, expositions… Cette Journée des patriotes commémore les événements de 1837-1838 qui virent les Québécois s’insurger face à l’occupant anglais pour la reconnaissance de leur peuple et la démocratie. Autrefois, cette journée était célébrée en novembre car la rébellion avait débuté en novembre 1837. Mais, en 2003, il a fallu remplacer la fête de Dollard des Ormeaux, un héros aujourd’hui controversé de la lutte pour l’indépendance de la Nouvelle France. Or, cette journée étant fériée dans l’ensemble du Canada, il fallait lui trouver une thématique proprement québécoise faute de quoi, c’est le monarque qui est aujourd’hui célébré. On le sait, les Québécois n’aiment guère la monarchie britannique.
En effet, la Journée des patriotes a été placée ce jour-là pour concurrencer une autre fête, toujours d’actualité dans l’ensemble du Canada : la Fête de la reine ou Victoria Day. À l’origine, c’était l’anniversaire de la reine Victoria (née le 24 mai 1819). Aujourd’hui, le souverain du Canada est Charles III, mais la journée a conservé son appellation de Fête de la Reine. À cette occasion, l’Union Jack (drapeau du Royaume-Uni) flotte aux côtés du drapeau national canadien toute la journée.
Cela dit, pour beaucoup de Canadiens, cette journée instaurée en 1953, représente avant tout un jour férié et chômé qui permet, chaque année, un week-end de trois jours puisqu’il tombe toujours un lundi ! Pour beaucoup, c’est le premier congé de l’année, il arrive au moment où les températures commencent à se radoucir. Certes, pour les catholiques, ce 20 mai est aussi le lundi de Pentecôte mais il n’est pas férié au Canada.
Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838 (vert-blanc-rouge) est encore régulièrement brandi lors de la fête nationale du Québec, le 24 juin, et bien sûr pour la Journée des patriotes, au mois de mai.
En Ontario, où on célèbre officiellement Victoria Day, les Franco-Ontariens continuent toutefois de parler de cette journée comme de la fête de fête de Dollard.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2024
Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838
19 mai : la Finlande pleure ses morts à la guerre
Comme tous les troisièmes dimanches de mai, les Finlandais pleurent tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Pour le souvenir de la guerre, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la Finlande a vécu trois conflits : la guerre d’Hiver, la guerre de Continuation et la guerre de Laponie. Si on remonte dans le temps, l’existence d’une Finlande indépendance a débuté par une guerre civile finlandaise qui a provoqué la mort de quelque 30 000 personnes.
Aujourd’hui, le drapeau finlandais est hissé à 8 heures du matin. Il flottera sur les bâtiments publics jusqu’à 21 heures. Comme tous les troisièmes dimanches de mai, les Finlandais pleurent tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Pour le souvenir de la guerre, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la Finlande a vécu trois conflits : la guerre d’Hiver (26 000 morts), la guerre de Continuation (63 000 morts) et la guerre de Laponie (1000 morts). Si on remonte dans le temps, l’existence d’une Finlande indépendance a commencé par une guerre civile finlandaise qui avait provoqué la mort de quelque 30 000 personnes.
Cette Journée commémorative pour les morts à la guerre (Sodan kuolleiden muistopäivä) en Finlande a été suggérée lors d’une réunion des évêques de l'Église évangélique luthérienne en avril 1940, où il fut proposé d'organiser le dimanche 19 mai 1940, des services de deuil à la mémoire de ceux qui sont tombés pendant la guerre d'hiver. Le maréchal Mannerheim venait d’annoncer que, dans un souci d’unité nationale, aucune célébration ne serait organisée le 16 mai, jour de la commémoration de la Victoire des forces de la République de Finlande (blancs) sur les Finlandais rebelles (rouges) à l’issue de la guerre civile. Le Conseil d'État a confirmé la date du Jour du Souvenir en 1947, célébré chaque troisième dimanche de mai. À l’origine, il ne concernait que les membres des forces de défense, mais son objet a vite été élargi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mai 2024
Memorial Day à Joensuu le 19 mai 1940
18 mai : la Russie célèbre sa flotte de la Baltique
La Russie, pays militarisé à l’extrême, commémore toutes ses batailles, en particulier celle qui ont une valeur géopolitique. La célébration russe de sa Journée de la flotte baltique qui s’insère la propagande du régime poutinien, est principalement marquée par un défilé naval de grande ampleur.
La Russie, pays militarisé à l’extrême, commémore toutes ses batailles, en particulier celle qui ont une valeur géopolitique. Le 18 mai 1703, une flottille de 30 bateaux avec des soldats des régiments Preobrazhensky et Semenovsky sous le commandement du tsar Pierre Ier, remporta sa toute première victoire militaire en capturant deux navires de guerre suédois, le Gedan et l'Astrild, à l’embouchure du fleuve Neva. Cette victoire était inespérée face à une Suède qui était, à l’époque, la puissance militaire de la Baltique, alors que la Russie, n’était encore qu’un pays encore modeste et très peu ouvert sur la mer. Tous les participants à cette bataille ont reçu des médailles spéciales avec l'inscription "L'impensable se produit".
Rétrospectivement, ce 18 mai est considéré comme l'anniversaire de la flotte russe de la Baltique. En 1703, la Russie reçut son premier navire de guerre : une frégate à trois mâts de 24 canons Shtandart. En 1724, la flotte comptait 141 navires de guerre à voile et des centaines de navires propulsés à l'aviron.
Aujourd’hui, la flotte baltique qui a perdu ses bases d’Estonie, Lettonie et Lituanie, a son siège à Kaliningrad avec des bases principales à Baltyisk et Cronstadt. La Russie de Poutine qui a déjà agressé la Géorgie et a entrepris de détruire l’Ukraine, est jugée suffisamment menaçante pour que la Suède et la Finlande aient finalement intégré l’OTAN, que le Danemark ait récemment élargi son service militaire aux femmes et que la Pologne ait confirmé son souhait d’abriter des armes nucléaires américaines sur son sol.
La célébration russe de sa Journée de la flotte baltique (День Балтийского флота) qui s’insère la propagande du régime poutinien, est principalement marquée par un défilé naval de grande ampleur. Des anciens combattants, des Pétersbourgeois et des militaires déposent des fleurs au mémorial dédié à Pierre le Grand.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 mai 2024
17 mai : pour ne pas oublier le panchem-lama
Des manifestations de Tibétains ou d’amis du Tibet se déroulent un peu partout dans le monde, ce 17 mai ou au cours du week-end qui vient, en soutien du panchem-lama, le deuxième plus grand chef spirituel du bouddhisme tibétain, avec le dalaï-lama. Il a été enlevé par le régime communiste chinois, le 17 mai 1995, et n’est plus jamais réapparu.
Des manifestations de Tibétains ou d’amis du Tibet se déroulent un peu partout dans le monde, ce 17 mai ou au cours du week-end qui vient. À Paris, un rassemblement aura lieu samedi, 18 mai, place de la Bastille en soutien au panchem-lama, le deuxième plus grand chef spirituel du bouddhisme tibétain, avec le dalaï-lama. Il a été enlevé par le régime communiste chinois, le 17 mai 1995, et n’est plus jamais réapparu.
Depuis le 17 mai 1995, personne n’a vu celui qui n’était encore qu’un petit garçon de six ans, appelé Gedhun Choékyi Nyima, alors âgé de six ans. Ce qui a fait de lui le plus jeune prisonnier politique du monde. Deux jours plus tôt, il venait d’être reconnu par le dalaï-lama comme étant une réincarnation du panchen-lama, ou "grand érudit" en tibétain. Il a été enlevé et amené en Chine avec sa famille. On ne sait pas, aujourd’hui, s’il est vivant ou mort. On peut juste imaginer le visage qu’il aurait aujourd’hui. Son image a été minutieusement construite en consultation avec des Tibétains, en utilisant des informations exhaustives par l’artiste, Tim Widden. Le 25 avril dernier, on a tout de même fêté ses 35 ans.
À sa place, les autorités chinoises ont nommé un faux panchen-lama pour le remplacer. Une personne qu’on puisse manipuler pour servir les intérêts chinois. L’enjeu est de taille pour Pékin, car si le dalaï-lama participe à la désignation du pandem-lama, cette cooptation est réciproque. Or, Tenzin Gyatso, l’actuel dalaï-lama, qui vit en exil qour échapper à l’emprise chiboise, est aujourd’hui âgé de 88 ans. Il va bientôt falloir lui trouver un successeur, ou plutôt une réincarnation. Pékin veut contrôler cette désignation comme il contrôle le Tibet que les Chinois occupent depuis 1959. L’objectif est l’effacement complet de la culture tibétaine afin d’annihiler toute velléité d’indépendance du Tibet.
༸པཎ་ཆེན་སྐུ་འཕྲེང་ ༡༡ པ་དགེ་འདུན་ཆོས་ཀྱི་ཉི་མ་རིན་པོ་ཆེ་མཆོག་གང་མགྱོགས་སུ་གློད་གྲོལ་བྱ་དགོས། །
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2024
16 mai : les Ukrainiens fiers de leur identité et de leurs chemises brodées
C’est la Journée Vyshyvanka, du nom des chemises brodées traditionnelles. Cette manifestation qui a lieu tous les troisièmes jeudis de mai, revêt une signification particulière alors que l’Ukraine est quotidiennement agressée par la Russie pour effacer sa spécificité culturelle.
C’est la Journée Vyshyvanka (День вишиванки), du nom des chemises brodées traditionnelles. Cette manifestation qui a lieu tous les troisièmes jeudis de mai, revêt une signification particulière alors que l’Ukraine est quotidiennement agressée par la Russie pour effacer sa spécificité culturelle. Le port d'une chemise brodée ce 16 mai 2024 est un symbole de l'indomptabilité de l'esprit ukrainien, une déclaration au monde entier que les Ukrainiens sont un peuple libre.
Ce qui a commencé comme une initiative locale est depuis devenu une célébration nationale. C’est Lesya Voronyuk, une étudiante à l'Université nationale Yuriy Fedkovich Chernivtsi, a lancé une campagne « Journée mondiale de la broderie » en 2006. La jeune fille a été inspirée par son ami Ihor Zhitaryuk, qui portait régulièrement une chemise brodée en classe. Lesya a suggéré que ses camarades étudiants choisissent un jour et portent ensemble des chemises brodées. La première année, plusieurs dizaines d'étudiants et plusieurs professeurs de la faculté ont joué le jeu de porter des vêtements nationaux.
Le phénomène a rapidement pris de l’ampleur. En 2011, la cinquième édition a été marquée par l'établissement d'un record Guinness du nombre de personnes en chemises brodées en un seul endroit. Plus de 4 000 personnes en chemises brodées s’étaient rassemblées sur la place centrale de Tchernivtsi. La même année, une immense chemise brodée (4 mètres sur 10) avait été cousue par une entreprise de couture pour le bâtiment central de l'Université nationale Yuriy Fedkovych de Tchernivtsi. Depuis, la célébration de la chemise brodée a changé d’échelle et entraîné la diaspora ainsi que tous les amis de l’Ukraine dans le monde.
En 2022, la loi martiale consécutive à l’égression russe avait empêché la fête mais, en 2023, elle a renoué avec les événements de masse (concerts, expositions)… C’est à nouveau le cas en 2024 dans diverses villes d’Ukraine avec pour slogan cette année de « Victoire brodée ».
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mai 2024