L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1945, Italie, 25 avril, libération Bruno Teissier 1945, Italie, 25 avril, libération Bruno Teissier

25 avril : les Italiens fêtent l'anniversaire de la libération

Le 25 avril 1945, la résistance lançait une offensive générale qui permit de libérer Milan et Turin, de l’occupant nazi et du contrôle de ses alliés fascistes, alors que les forces alliées avançaient dans la plaine du Pô. La commémoration de la libération fait néanmoins, chaque année, l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite… Et, depuis 2022, pour la première fois, l’Italie est dirigée par des héritiers des vaincus de 1945...

 

Chaque année, la commémoration du 25 avril est sujette à débat. Depuis quelques années, elle fait l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite qui y voient un clivage inutile. Aujourd’hui, c’est la Festa Della Liberazione, le jour est férié pour une célébration qui mobilise principalement les villes du nord de l’Italie.

Le 25 avril 1945, la résistance lançait une offensive générale qui permit de libérer Milan et Turin, de l’occupant nazi et du contrôle de ses alliés fascistes, alors que les forces alliées avançaient dans la plaine du Pô. L’Italie était réunifiée. Depuis la chute du régime de Mussolini, le 25 juillet 1943, l’Italie était coupée en deux : un régime sous tutelle anglo-américaine au Sud ; une république fantoche repliée sur la localité de Salò et dirigée par les fascistes les plus radicaux  rassemblés autour du Duce, mais sous la tutelle de l’Allemagne nazie qui avait envahi le nord de l’Italie. Le 25 avril est fêté comme une libération à la fois du fascisme et du nazisme par toute l’Italie. 

À Rome le Président vient déposer une gerbe sur le monument du soldat inconnu. Mais certains voudraient effacer ce souvenir qui à leurs yeux valorise trop le combat de la gauche contre le fascisme, pour le remplacer par une commémoration du 18 avril 1948, premier scrutin démocratique de l’Italie (et surtout la victoire électorale de la Démocratie chrétienne face à la gauche).

On célèbre aussi le 25 avril avec des drapeaux et des chansons partisanes en commençant par Bella Ciao. Pour participer à la fête virtuelle, suivez le mots-dièse : #iorestolibera #iorestolibero

La situation est un peu particulière aujourd’hui, car le gouvernement italien est, depuis 22 octobre 2022, dirigé par Gorgia Meloni, héritière politique lointaine des vaincus de 1945. Elle s’est longtemps affichée comme une nostalgique de l’Italie de Mussolini. Les néofascistes tentent de profiter de la situation pour saboter la fête de la libération du 25 avril. Chaque année, à l’approche du 25 avril, des symboles fascistes et même des croix gammées prolifèrent sur les murs de certaines villes (Gênes, Ferrare, Rome, Gallarate, Genzano…).

Cet année, l’anniversaire est marqué par une affaire de censure dans la télévision publique impliquant la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni. La RAI, la radio et télévision publique italienne, a annulé au dernier moment un monologue sur le fascisme d'un célèbre écrivain, Antonio Scurati, qui devait être diffusé samedi dernier en amont des célébrations du 25 avril. Grand spécialiste du fascisme italien, Antonio Scurati, devait intervenir dans l’émission Chesarà… sur RAI 3. Dans son texte, il accusait le parti post-fasciste de Mme Meloni, Fratelli d'italia, de réécrire l'Histoire.

À Milan, la journée commence par le dépôt de gerbes à la mémoire des martyrs de la Guerre de Résistance, à 9 heures du matin, sur la Piazza Tricolore, près du monument de la Guardia di Finanza. Le dernier dépôt a lieu sur la Piazzale Loreto, où, à l'aube du 10 août 1944, 15 partisans furent fusillés. La manifestation traditionnelle du 25 avril débute ensuite à 14 heures, avec la procession du Corso Venezia à la Piazza Duomo et des discours de célébration.

À Bologne, les célébrations débutent à 9h30 dans le cloître de la basilique Santo Stefano, avec le dépôt d'une gerbe sur la pierre tombale des morts de la guerre. À 10h15, sur la Piazza Nettuno, est prévue la levée du drapeau avec piquet d'honneur militaire et le dépôt d'une gerbe au Sanctuaire des Partisans tombés, suivis d'un moment institutionnel. À midi, dans le jardin de la Villa Cassarini à Porta Saragozza, une gerbe est déposée sur la plaque à la mémoire des victimes homosexuelles des camps d'extermination nazis.

À Gênes, les célébrations débutent à 20 heures au cimetière monumental de Staglieno, où se formera une procession qui déposera des gerbes dans le carré juif, aux monuments dédiés aux internés et déportés des camps de concentration nazis, et au sanctuaire de Trente et de Trieste. Les commémorations se poursuivent à 10h00, avec un rassemblement sur la Piazza della Vittoria.

Trieste célébre ce 79e anniversaire de la Libération avec une cérémonie solennelle dans la cour intérieure du monument national San Sabba Risiera, prévue à 11 heures du matin, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses. Ensuite, à midi, le rendez-vous sera avec le concert traditionnel du Chœur des Partisans de Trieste-Trzaski Partizanski Pevski Zbor 'Pinko Tomazic'.

Le président de la République Sergio Mattarella passe ce 25 avril à Civitella dans le Val di Chiana, au-dessus d'Arezzo, lieu d'un des massacres nazis-fascistes les plus brutaux avec 244 victimes. À Florence, les célébrations commencent à 10 heures du matin avec le dépôt d'une couronne de laurier en l'honneur des morts sur la Piazza Unità Italiana. De là part la procession et atteindra le Palazzo Vecchio.

À Naples, le rendez-vous est à 9h30 au Largo Berlinguer pour une lecture des articles de la Constitution par les travailleurs, les étudiants, les représentants de la politique, de la culture et des associations. Et après sa censure à RAI, le texte de l'écrivain Antonio Scurati est lu en public et des exemplaires de la Constitution distribués. Ils ont été imprimés en édition limitée pour célébrer le 130e anniversaire de la Chambre métropolitaine du travail de Naples. Le 25 avril marque également le début de la collecte de signatures pour les quatre référendums présentés par la CGIL sur les licenciements, les contrats et la précarité.

À Palerme, c’est une journée de lutte pour la paix, de soutien à la Constitution et de lutte contre les nouveaux fascismes. La cérémonie habituelle avec les autorités civiles et militaires a lieu à 9h, dans le parc Piersanti Mattarella. À 9h30, c’est le dépôt de couronnes de laurier et de fleurs sur la pierre tombale des morts de Céphalonie et sur la pierre commémorative de Pompeo Colajanni, le commandant Barbato, qui a contribué à la libération de la ville de Turin des nazis-fascistes. La procession traditionnelle part à 10h15 du Jardin Anglais et parcourt via Libertà et via Ruggero Settimo. Arrivée prévue à 11h15 sur la Piazza Verdi, devant les marches du Teatro Massimo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 avril 2024

Mise à jour avril 2025 : La mort du pape François, le 21 avril, a permis au gouvernement Melloni, dominé par les héritiers du fascisme, de minimiser au maximum les célébrations du 25-Avril. Le deuil national a été étiré sur cinq jours (ce qui n’avait jamais été fait pour aucun autre pape) de manière à englober le 25 avril et ainsi annuler la plupart des cérémonies du 80e anniversaire de la libération. C’est ce qu’on fait plusieurs municipalités du nord de l’Italie dirigées par la droite. Le président Mattarella, au contraire, a tenu à participer pleinement aux célébrations qui se sont déroulées à Gênes. Dans son discours, il a notamment évoqué la figure d’Altiero Spinelli, prisonnier politique sous le fascisme et l’un des pères de l’Europe. Melloni avait justement fustigé ce dernier, il y a quelques jours, devant la Chambre des députés. Deux visions de l’Histoire qui s’opposent.

 
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1974, Portugal, révolution, 25 avril Bruno Teissier 1974, Portugal, révolution, 25 avril Bruno Teissier

25 avril : l’anniversaire de la Révolution des Œillets au Portugal

Il y a 50 ans , la Révolution des œillets au Portugal, mettait fin, sans effusion de sang, à l’une des dictatures les plus longues et les rétrogrades d’Europe. Un type de régime dont les extrêmes droites européennes, notamment en France, mais aussi au Portugal, se proposent de réinstaurer.

 

La Révolution des œillets (Revolução dos Cravos), au Portugal, avait mis fin, sans effusion de sang, à l’une des dictatures les plus longues et les rétrogrades d’Europe. Elle avait aussi permis l’indépendance des colonies portugaises d’Afrique. Chaque 25 avril, pour son anniversaire, un défilé se déroule le long de l'Avenida da Liberdade, la grande avenue de Lisbonne. La veille, dans beaucoup de villes, on a tiré un feu d'artifice au son de la chanson Grândola, Vila Morena.

Chaque année, on se remémore cet évènement. Aux premières heures du 25 avril 1974, à 0 h 25, Rádio Renascença, une radio catholique portugaise, avait diffusé la chanson Grândola, Vila Morena, du compositeur José Afonso. C’était le signal attendu par les jeunes soldats du Mouvement des forces armées (MFA) pour déclencher la révolution.

Orchestré par environ 200 capitaines et majors de l’armée portugaise, le soulèvement, qui fête ses 48 ans ce lundi, visait à rétablir la démocratie au Portugal, paralysé depuis 1933 par l'Estado Novo d'António de Oliveira Salazar, le dictateur qui a gouverné le pays jusqu'en 1968, année où il passa le pouvoir à son héritier politique, Marcello Caetano. 

Les partis et mouvements politiques étaient interdits et de nombreux dirigeants de l'opposition étaient emprisonnés ou en exil. De plus, l'image des forces de sécurité du pays était déjà assez érodée par la durée et la dureté du régime de Salazar et surtout par les guerres coloniales en Angola, Mozambique, Guinées Bissau… 

L'idée de ce soulèvement est venue des officiers Otelo Saraiva de Carvalho et Vasco Lourenço, par le biais du MFA, un mouvement nouvellement créé dont le but véritable avait été caché aux autorités. 

Le soulèvement a eu lieu en un éclair. Suite à la diffusion de la chanson de José Afonso à la radio, le MFA a occupé en quelques heures divers emplacements stratégiques à travers le pays. Au lever du jour, une foule d’environ un million de personnes avait déjà encerclé les stations de radio en attente d'informations. L'opération a complètement surpris Marcello Caetano. Acculé, il démissionne par téléphone et s'exile à Rio de Janeiro, où il vécut jusqu'à sa mort en octobre 1980.

En apprenant que les militaires avaient l'intention de restaurer la démocratie et de mettre fin à la guerre coloniale, les Portugais ont commencé à donner des œillets aux soldats, qui les ont mis au bout de leurs fusils - ce qui donne son nom à la révolution. Parce qu’il s'est déroulé sans effusion de sang, le soulèvement a bénéficié d'un large soutien populaire.

La promesse de la démocratie a été tenue : le 25 avril 1975, jour anniversaire de la révolution, les premières élections directes en 41 ans ont eu lieu. Les socialistes ont gagné. Un an plus tard, à nouveau un 25 avril, date symbolique, la nouvelle Constitution du pays est entrée en vigueur.

Suite à la révolution, une fête nationale a été instituée au Portugal le 25 avril, appelée Journée de la Liberté (Dia da liberdade).  La Révolution des Œillets a également permis, des années plus tard, au Portugal de rejoindre l'Union européenne, mettant fin à un demi-siècle d’isolement volontaire de la dictature de Salazar. 

C’est un anniversaire un peu désenchanté, le Parti socialiste (très souvent au gouvernement depuis trois décennies) vient tout juste de céder le pouvoir à la droite et une extrême droite nostalgique de Salazar a émergé électoralement avec 18,8 % des voix lors des législatives du 10 mars 2024. Celle-ci a surfé, notamment, sur la crise immobilière particulièrement aigüe au Portugal, mais aussi sur des scandales qui ont touché la gauche comme la droite ces dernières années.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 avril 2024

Mise à jour 2025 : Celeste Caeiro est décédée le 15 novembre 2024, elle avait 91 ans. C’est elle qui avait eu l’idée de distribuer des œillets aux soldats qu’elle croisait dans la rue le matin du 25 avril 1974. Ils étaient destinés aux clients de son restaurant, mais compte tenu des événements… Sans s’en rendre compte, elle avait inventé le symbole de ce coup d'État démocratique.

 
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1915, Arménie, Turquie, 24 avril, génocide Bruno Teissier 1915, Arménie, Turquie, 24 avril, génocide Bruno Teissier

24 avril : la date sacrée des Arméniens

C’est la 109e commémoration du génocide des Arméniens. Cette date fait référence à ce jour de 1915 où les autorités ottomanes ont arrêté 600 intellectuels et notables d’Istanbul, sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne. Les cérémonies commencent dès ce soir, 23 avril, par la traditionnelle veillée au flambeau.

 

C’est la date sacrée des Arméniens du monde entier, la commémoration des victimes du génocide (Մեծ Եղեռն) (Medz Eghern). Cette date fait référence à ce jour de 1915 où les autorités ottomanes ont arrêté 600 intellectuels et notables d’Istanbul, sélectionnés sur le seul critère de leur appartenance à la nation arménienne. Ils ont été déportés et, dans leur grande majorité, assassinés. Ainsi débutait un génocide qui allait emporter 1,5 million d’Arméniens. Les autorités turques reconnaissent quelques centaines de milliers de morts, dus au chaos engendré par la guerre, mais elles nient l’extermination délibérée d’une des composantes de la nation ottomane. Quelques intellectuels turcs ont déjà admis la réalité historique, mais le sujet reste officiellement tabou en Turquie. Une manifestation rassemble à Istanbul quelques milliers de personnes devant le Musée d’arts turcs et islamiques, l’ancienne prison où les premiers rafflés ont été détenus avant d’être déportés.

En Arménie, où le 24 avril est férié depuis 1988, une cérémonie à lieu devant la flamme du souvenir du Mémorial du génocide. Le 23 avril, à Erevan, la foule se rend, depuis le centre-ville, au mémorial. Cette marche organisée tous les ans la veille du 24 avril, jour du début des massacres en 1915, est l’occasion de manifestations patriotiques dont le parti nationaliste (et d’opposition), la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) prend la tête.

À Paris, on procède également au ravivage de la flamme du soldat inconu, place de l’Étoile. Des manifestations se déroulent à Mar­seille (qui annonce un jumelage avec Erevan), Valence (square Jean-Manoug- Stépanian), Vienne (autour du khatchkar du jardins de l’Évêché), Lyon (place Antonin-Poncet, 2e, à 17h30), Paris (à la mairie du 9e arrond., quartier baptisé « la petite Arménie »), Maison-Alfort... dans toutes les villes où les survivants du génocide, débarqués en France à partir de 1922, se sont installés. L’Église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris accueille à 15h une cérémonie en rite arménien.

Le 5 février 2019, le président Macron a annoncé que le 24 avril deviendrait en France, la Journée nationale de commémoration du génocide arménien. En 2022, une trentaine de pays reconnaissent le génocide arménien, dont les États-Unis et la Lettonie depuis 2021. Certains pays manquent toujours à l’appel de la reconnaissance (symboliquement Israël, Rwanda, Namibie…). D’autres nient explicitement tout génocide (Turquie, Azerbaidjan).

À Paris, le rendez vous du 23 Avril à lieu à 19h Place du Canada, devant la statue de Komitas, pour la traditionnelle veillée commémorative organisée par les associations de jeunesse. 109 ans après le Génocide et quelques mois après le drame du Haut-Karabagh, les jeunes Arméniens de la diaspora sont nombreux à vouloir pour rendre hommage à leurs ancêtres.

Au-delà, de la commémoration du génocide, c’est l’effacement d’une culture millénaire qui est dénoncé chaque 24 avril et particulièrement cette année. En effet, les tentatives de récupération ou de destruction du patrimoine arménien du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan se sont multipliées depuis l’exode forcé de sa population en septembre 2023. Derrière eux, les Arméniens ont laissé un héritage culturel aujourd’hui très menacé.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 avril 2024

Voir les commémorations de 2020.

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian.

 

La flamme éternelle au Mémorial du génocide

Le Mémorial a été construit entre 1965 et 1967. Il a d’abord été constitué d’un mur commémoratif. Puis a été érigé le sanctuaire où brûle la flamme éternelle avec la colonne de la Renaissance de l’Arménie, véritable flèche de cathédrale pointée vers le ciel, ouverte en son milieu sur toute sa hauteur.

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1949, Chine, marine nationale, 23 avril Bruno Teissier 1949, Chine, marine nationale, 23 avril Bruno Teissier

23 avril : les 75 ans de la marine chinoise, l’ambition d’une puissance mondiale

La Chine dispose aujourd’hui de la deuxième flotte mondiale, en tonnage, après celle des États-Unis. Une position relativement récente pour un pays qui n’a pas de tradition maritime ancienne, qui révèle les ambitions géopolitiques que nourrie l’Empire du Milieu dans la région, mais aussi à une échelle beaucoup plus large.

 

La Chine dispose aujourd’hui de la deuxième flotte mondiale, en tonnage, après celle des États-Unis. Une position relativement récente pour un pays qui n’a pas de tradition maritime ancienne. Cela révèle les ambitions géopolitiques que nourrie l’Empire du Milieu dans la région, mais aussi à une échelle beaucoup plus large.

L'Armée populaire de libération chinoise (APL) a été fondée en 1927  mais, c’est en 1949 seulement, le 23 avril, que Mao Zedong, affirmant que son pays avait besoin d’une marine puissante pour s'opposer aux agressions impérialistes, décide de doter la République populaire de Chine d’une marine. C’est cet anniversaire qui est fêté chaque année. La Journée de la Marine en Chine (中国海军日) est marquée par des défilés militaires, des cérémonies et d'autres événements organisés dans les bases navales. Son objectif principal est de montrer au monde la puissance de la marine de guerre chinoise.

La marine de l'Armée populaire de libération comprend la Force sous-marine, la Force de surface, la Force de défense côtière, le Corps des Marines et la Force aérienne navale. Elle est divisée en trois flottes : celle de la mer du Nord (basée en mer Jaune et dans le golfe de Bohai, dont le siège est à Qingdao), la flotte de la mer de l'Est (basée en mer de Chine orientale, dont le siège est à Ningbo) et la flotte de la mer du Sud ( basée en mer de Chine méridionale et dans le golfe du Tonkin, dont le siège est à Zhanjiang). C’est la deuxième plus grande marine au monde, derrière l’US Navy.

Depuis quelques décennies, la Chine cherche à s’imposer sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une voie maritime  pour plus de 3 000 milliards de dollars de commerce maritime annuel. Mais ses revendications territoriales chevauchent celles des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie et de Brunei. En 2016, un tribunal d'arbitrage international de La Haye a déclaré que les allégations de la Chine n'avaient aucun fondement juridique, une décision que Pékin a rejetée.

Ses ambitions, toutefois, ne se limitent pas à la mer de Chine. Celle-ci est de plus en plus présente dans le Pacifique sud, ainsi qu’en Afrique orientale, en s’appuyant sur sa base navale de Djibouti. La Chine a mené, le mois dernier, des exercices militaires conjoints avec la Russie et l’Iran dans le golfe d’Oman…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 avril 2024

 
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1945, Serbie, Yougoslavie, Shoah, 22 avril Bruno Teissier 1945, Serbie, Yougoslavie, Shoah, 22 avril Bruno Teissier

22 avril : la mémoire de la Shoah en Serbie et de toutes les victimes du régime des oustachis

Le Jour du souvenir de l'Holocauste en Serbie commémore la tentative d'évasion du camp de concentration de Jasenovac, le 22 avril 1945. Cette journée est aussi l’occasion de se souvenir de toutes les victimes du régime des oustachis croates.

 

La Journée internationale du souvenir de l'Holocauste (ou Shoah) est célébrée le 27 janvier, mais certains pays ont une date qui leur est propre comme la Serbie où le Jour du souvenir de l'Holocauste en Serbie est observé le 22 avril.

Le nom complet de cette célébration est « Jour de mémoire pour les victimes de l'Holocauste, du génocide et des autres victimes du fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale » (Дан сећања на жртве холокауста, геноцида и других жртава фашизма у Другом светском рату). Elle est dédiée à la mémoire des Serbes, des Roms et des Juifs qui ont été victimes de crimes contre l'humanité dans l'État indépendant de Croatie (un État fantoche de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne ) et dans la Yougoslavie occupée par les nazis.

La date du 22 avril a été choisie car elle commémore la tentative d'évasion du camp de concentration de Jasenovac, tenu par les oustachis (fascistes croates). Le 22 avril 1945, plus de 1 000 prisonniers se révoltèrent et tentèrent de s'évader. La plupart ont été tués et moins d’une centaine a réussi à s'échapper. Le lendemain, des unités partisanes (résistants) se sont approchées du camp et la libération de Jasenovac a commencé. Mais ils n’ont pu entrer dans le camp qu'au début du mois de mai 1945.

Le terrible bilan de la Shoah en Serbie est d’environ 14 500 juifs assassinés, soit plus de 90 % de la population juive totale. Des milliers de Roms et de Serbes ont également été tués. Le 22 avril, de nombreuses cérémonies commémoratives sont organisées dans tout le pays pour honorer la mémoire des victimes du régime nazi et de leurs complices oustachis.

À Paris, l'association française "Enfants de Jasenovac", a organisé, pour la seconde fois, une commémoration qui s’est tenue samedi 20 avril 2024, place de Colombie, à 11 heures. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 avril 2024

 
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1792, Brésil, 21 avril, héros national Bruno Teissier 1792, Brésil, 21 avril, héros national Bruno Teissier

21 avril : Tiradentes, l'arracheur de dents, héros de la nation brésilienne

Ce jour est férié au Brésil en mémoire d’un conspirateur qui a tenté, à la fin du XVIIIe siècle, de contester la tutelle portugaise pesant sur son pays. Ce jour célèbre l’exécution de Tiradentes (“l’arracheur de dents” car il a exercé la profession de dentiste), le 21 avril 1792.

 

Le 21 avril est férié au Brésil en mémoire d’un conspirateur qui a tenté à la fin du XVIIIe siècle de contester la tutelle portugaise pesant sur son pays. La révolte a d’abord été fiscale mais elle était aussi influencée par l’idéal de liberté que représente la Révolution française car on est en 1789. Cette tentative de soulèvement fera long feu car Joaquim José da Silva Xavier et ses compagnons seront trahis et arrêtés. Leur chef est surnommé Tiradentes (« l’arracheur de dents ») car il a exercé la profession de dentiste avant d’être mineur, commerçant puis militaire. Ses complices sont des notables. Lui seul est condamné à mort. Il est vrai qu’il a pris sur lui seul toute la responsabilité de la conspiration ce qui renforce son caractère héroïque. Cette révolte fiscale n’aboutira donc pas à l’indépendance du Brésil, comme ce fut le cas des États-Unis quelques années plus tôt.

L’exécution de Tiradentes n’interviendra que trois ans plus tard, le 21 avril 1792. Il est pendu puis démembré. Les différentes parties de son corps sont exposées dans plusieurs villes, notamment à Rio afin de dissuader toute autre tentative. Sa tête est exposée sur la place principale d’Ouro Preto, localité du Minas Geiras où il a été exécuté. La ville sera la première à lui dédier une statue en 1867. C’est en effet dans cet état qu’est né le mouvement appelé Inconfidência Mineira (Défiance du Minas Gerais). Traditionnellement, s’ouvre le 21 avril, une semaine dite de l’Inconfidencia, avec de nombreux bals populaires organisés par les écoles de sambas locales.

 En 1880, on fait de Tiradentes le patron de la nation brésilienne. Mais, il faut attendre 1965 pour que le 21 avril (le Dia de Tiradentes) soit déclaré un jour férié et une fête nationale dans tout le Brésil. Le nom de Tiradentes est inscrit dans le Panthéon brésilien de la patrie et de la liberté (connu sous le nom de Livre des héros de la patrie) depuis le 21 avril 1992, date du bicentenaire. Récupéré par les autorités, il est également considéré comme le patron de la police militaire d'État qui, chaque 21 avril, organise des fêtes dans tout le pays. Aujourd’hui, Tiradentes est de plus en plus représenté avec des caractéristiques similaires aux images les plus populaires du Christ. C’est l’un des rares héros nationaux, vénéré comme un martyr non seulement par la droite et la gauche, mais aussi par les gens de la rue.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 avril 2024

 
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États-Unis, 20 avril, contre-culture Bruno Teissier États-Unis, 20 avril, contre-culture Bruno Teissier

20 avril : la journée du cannabis

Four-twenty, 4:20 ou 4/20 est l’expression couramment utilisée en Amérique du nord pour désigner tout à la fois un jour : le 20 avril, une heure : 16h 20 et un événement : la journée internationale du cannabis, une grande fête de la contre-culture…

 

Four-twenty, 4:20 ou 4/20 est l’expression couramment utilisée en Amérique du Nord pour désigner tout à la fois un jour : le 20 avril, une heure : 16h 20 et un événement :  la Journée internationale du cannabis, grande fête de la contre-culture ! Chaque 20 avril, dans plusieurs endroits de par le monde, divers rassemblements spontanés ont lieu où les participants sont invités à fumer du cannabis en public (et pas seulement à 16h20, moment propice pour cela semble-t-il) pour protester contre sa prohibition et, aux États-Unis, faire pression sur le Congrès pour légaliser la marijuana (un dérivé du cannabis).

Plusieurs théories tentent d’expliquer l’origine de l’expression « four-twenty ». On dit qu’elle viendrait d’un groupe de lycéens de San Rafael, en Californie, qui, dans les années 1970, aurait pris l’habitude de se donner rendez-vous tous les jours à 16h 20 pour fumer du cannabis. Cette heure précise ferait référence à une nouvelle de H.P.Lovercraft, Les murs d’Eryx, dans laquelle le héros, explorant la planète Vénus, se réveille à 16h 20 après avoir goûté d’une plante hallucinogène. Une autre explication renvoie à une chanson de Bob Dylan : Rainy day women #12 & #35, dont le refrain est Everybody must get stoned et qui donne le nombre 420 si l’on multiplie 12 par 35… un peu fumeux comme explication à la gloire d’un produit qui fait tant de dégât de par le monde. N’oublions jamais que ce produit et d’autres sont à l’origine d’un trafic mondial qui produit de la violence. Comme tout commerce, il ne repose que sur les consommateurs.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 avril 2024

 
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1825, Uruguay, Guerre d'indépendance, 19 avril Bruno Teissier 1825, Uruguay, Guerre d'indépendance, 19 avril Bruno Teissier

19 avril : le débarquement des 33 patriotes à l’origine de l’Uruguay

L’Uruguay commémore le débarquement d’un groupe de révolutionnaires en exil, venus pour chasser les autorités brésiliennes qui administraient le pays. Ce qui permettra à l’Uruguay de proclamer son indépendance quelques semaines plus tard.

 

C’est une geste patriotique que l’Uruguay célèbre chaque 19 avril par un jour férié. Avant d’exister en tant qu’État, l’Uruguay a vu son territoire disputé par les Argentins, les Brésiliens et même les Anglais. En 1821, le pays a été annexé par le Brésil, sous le nom d'« État Cisplatino ». Le 19 avril 1825, à 23 h., un groupe de révolutionnaires uruguayens en exil dirigé par Juan Antonio Lavalleja,  traversait secrètement le fleuve Uruguay et débarquait sur la plage d'Agraciada. Ils étaient trente-trois. Avant son annexion, l’Uruguay avait constitué la province orientale de l’Argentine, si bien que ces patriotes, encouragés par l’Argentine, étaient appelés les Orientaux et ce jour férié commémore le Le Débarquement des 33 Orientaux (Desembarco de los 33 Orientales).

Une fois sur l’autre rive du Rio de la Plata, ils plantèrent ce qui sera connu sous le nom de “drapeau des 33 Orientaux” et prêtèrent serment d'expulser le gouvernement brésilien d'Uruguay. Quatre mois plus tard, faute d’avoir réintégré le giron argentin, l'Uruguay déclarait officiellement son indépendance du Brésil, le 25 août 1825. Après 500 jours de combats (guerre Argentine-Brésil), le Brésil finira par reconnaître l'indépendance de l'Uruguay en 1828.

Des années plus tard, alors que l'État oriental de l'Uruguay devenait une nouvelle nation souveraine, sur ordre du gouverneur et capitaine général de l'État, le général de brigade Juan Antonio Lavalleja, le colonel de l'époque, Manuel Oribe, reçut l'ordre de préparer la « Liste officielle des 33 Orientales ». » de 1825, qui fut certifiée par le général Lavalleja le 28 juillet 1830.

Cette liste comprenait : le Colonel Don Juan Antonio Lavalleja, lieutenant-colonel Don Manuel Oribe ; les sergent-majors Don Pablo Zufriategui et Don Simón del Pino ; les Capitaines Don Manuel Lavalleja, Don Jacinto Trápani, Don Manuel Freire, Don Gregorio Sanabria, Don Santiago Gadea, Lieutenants Don Basilio Araujo, Manuel Menéndez, Enseigne Don Atanasio Sierra, Don Pantaleón Artigas ; Sergents Don Juan Spikerman, Don Andrés Areguat, Don Celedonio Rojas ; Cabos, Avelino Miranda, Agustín Velázquez ; le cadet Don Andrés Spikerman ; Soldats Ramón Ortiz, Juan Ortíz, Ignacio Nuñez, Francisco Lavalleja, Carmelo Colmán, Santiago Nevas, Juan Rosas, Juan Acosta, Luciano Romero, Ignacio Medina, Felipe Carapé, Baqueano Andrés Cheveste. Esclaves Joaquín Artigas et Dionisio Oribe'. (Ces deux derniers furent libérés par Lavalleja comme soldats, au quartier général de Barra del Pintado de la Florida, en juin 1825).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 avril 2024

 
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Vietnam, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier Vietnam, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier

18 avril : la commémoration des rois Hùng, fondateurs du Vietnam

Chaque année, au dixième jour du troisième mois lunaire, les Vietnamiens se dirigent vers la montagne sacrée de Nghia Linh pour célébrer des rois Hùng, qui auraient fondé le royaume de Van Lang, ancêtre du Vietnam actuel. Une célébration traditionnelle aujourd’hui très encouragée et encadrée par les autorités communistes.

 

Chaque année, le dixième jour du troisième mois lunaire, les Vietnamiens se dirigent vers la montagne sacrée de Nghia Linh dans la province de Phu Tho (au nord-ouest de Hanoï), pour célébrer des rois Hùng, qui ont fondé le royaume de Van Lang, ancêtre du Vietnam actuel. C’est le Jour de la commémoration des rois Hùng (Giỗ Tổ Hùng Vương).

Les rois Hùng auraient gouverné le pays pendant la période Hồng Bàng (de 2879 avant JC à 258 avant J.-C.). Kinh Duong Vuong est considéré, par la tradition, comme le fondateur de la nation vietnamienne. Évidemment, il s’agit d’une tradition largement réinventée au Moyen-Âge qui avait été, dans un premier temps, occultées par les communistes. Avec les réformes (Đổi Mới) de 1986, les fêtes traditionnelles ont été réactivées, en particulier cette fête annuelle du temple des rois Hùng. Les célébrations des rois Hùng, très locales à l’origine, ont été adoptées par les autorités provinciales, puis se sont imposées au niveau de l'État. Le gouvernement étant soucieux de renforcer l’identité vietnamienne jugée vulnérable face à l'influence étrangère croissante. Depuis 2007, cette fête est devenue un jour férié national. En 2012, à la suite d'une décision de l'Unesco, « Le culte des rois Hùng à Phú Thọ » est officiellement intégré à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Ce qui a donné une notoriété et une dimension nouvelle à une fête, jusque-là, peu connue. De nos jours, chaque année, des millions de pèlerins se rendent au temple des rois Hùng, sur le mont Nghĩa Lĩnh. Les festivités sont désormais étalées sur une semaine. Sur leur chemin, les pèlerins s'arrêtent à chaque petit temple avant d'atteindre finalement le temple Hùng au sommet de la montagne.

Les festivités, jadis occultées par le Parti communiste, sont à présent encouragées par les autorités qui y voient, avant tout, une manifestation nationale, voire nationaliste.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 avril 2024

 
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17 avril : l’anniversaire du dieu Ram et la campagne électorale de Narendra Modi

Les hindous célèbrent Rama Navami, fête majeure de l’hindouisme. S’il est un lieu où la fête doit être grandiose, c’est Ayodhya, la ville où la légende a fait naître le dieu Ram. Un gigantesque temple y a été construit ces dernières années, le Ram Janma Bhoomi, que Narendra Modi inauguré en début d’année avec d’évidentes arrière-pensées électorales.

 

Les hindous célèbrent Rama Navami (राम नवमी ), l’anniversaire  du dieu Ram, septième incarnation de Vishnou. Cette fête majeure de l’hindouisme est célébrée dans le monde entier par le biais de la diaspora indienne, de Londres aux Caraïbes, de l’Afrique du Sud à Singapour ou Fidji et bien sûr dans l’Inde tout entière.

S’il est un lieu où la fête doit être grandiose, c’est Ayodhya, la ville indienne où la légende a fait naître de Ram. Un gigantesque temple y a été construit ces dernières années, le Ram Janma Bhoomi, que Narendra Modi est venu inaugurer le 22 janvier dernier, même si les travaux sont encore loin d’être terminés. Ce 17 avril, soit le neuvième jour après la nouvelle lune d’avril, aurait été la date idéale pour une inauguration qui se voulait très médiatique. Mais, on est à quelques jours des élections législatives et la Commission électorale indienne aurait sans doute empêché la participation du Premier ministre à un tel événement. L’inauguration en janvier était plus prudente et tout aussi payante électoralement. Car c’est l’aboutissement d’un combat de plusieurs décennies de la part des extrémistes hindous que d’imposer leur religion au centre de l’identité indienne. C’est le combat de tous les jours de Narendra Modi. Pour construire le temple d’Ayodhya, sur l’emplacement désigné comme le lieu exact de la naissance de Ram, il a fallu détruire une vénérable mosquée datant du XVIIe. C’était en 1992, des fanatiques religieux avaient incité la foule à détruire pierre après pierre la Babri Masjid. À l’époque, les autorités indiennes avaient condamné mais rien n’avait été fait pour empêcher la destruction qui était considérée comme le point culminant du grand projet idéologique du BJP, parti politique lancé il y a trois décennies par le mouvement Ram Janmabhoomi de LK Advani. Cette politique est présentée comme la correction des torts historiques subis par les hindous « au cours de leurs mille ans d’esclavage ». Ainsi s’exprime la propagande du BJP, le parti de Narendra Modi que l’on donne gagnant aux prochaines élections. Narendra Modi n’a pas eu un mot pour les musulmans, dont la mosquée a été réduite à néant. En revanche, il a présenté le temple de Rama comme un symbole d’une Inde en plein essor, qui « brise les chaînes de la mentalité esclavagiste ». Les nationalistes hindous, au pouvoir, considèrent en effet que le pays a été victime de douze siècles d’esclavage sous les sultans et empereurs moghols (musulmans) puis sous les Britanniques.

La destruction de la mosquée d’Ayodhya fut à l’origine de l’une des vagues de violence religieuse les plus meurtrières de l’histoire indienne.  Cette situation n’est pas sans rappeler les tensions extrêmes qui règnent à Jérusalem, où une extrême droite nationaliste et religieuse est au pouvoir et où existent des foyers d’extrémistes rêvant de détruire la mosquée d’Al-Aksa pour y reconduire à la place un temple juif disparu depuis 2000 ans. À Ayodhya, les hindous en sont convaincus, la mosquée avait été construite à la place d’un temple dédié au dieu Rama.

L'histoire du dieu Rama est racontée dans le “Ramayana de Valmiki”, l'une des épopées les plus importantes de l'hindouisme, qui remonte au VIIIe ou VIIe siècle avant JC. Ayodhya était alors au sommet de sa prospérité sous le règne du roi Dashrath. La fête de Ram Navami, correspond au 9e et dernier jour de Chaitra Navratri, une période fête qui, cette année, a commencé le 9 avril. Pendant ces journées, beaucoup d'hindous font un régime végétarien strict puis un jeûne durant toute la journée du Ram Navami qui est un jour de prière. Un peu partout en Inde, on joue des adaptations théâtrales du Râmâyana appelées les Ram Lila.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 avril 2024

 
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1862, États-Unis, Abolition de l'esclavage, 16 avril Bruno Teissier 1862, États-Unis, Abolition de l'esclavage, 16 avril Bruno Teissier

16 avril : Washington fête l’émancipation des Noirs

Cette fête qui célébrait la liberté des Noirs de la capitale a été complètement oubliée durant tout le XXe siècle. Elle a été relancée en 2000 et c’est en 2005 que le 16 avril a été officiellement déclaré jour férié dans le District de Columbia.

 

Ce jour férié du District de Columbia est très récent compte tenu de l’ancienneté de l’événement auquel il fait référence. Tout au long du XIXe siècle, on avait fêté l’émancipation des Noirs du district obtenue par un décret du président Abraham Lincoln, le 16 avril 1862. À partir de 1866, des concerts, des feux d'artifice ainsi que le défilé traditionnel du Jour de l'Émancipation (Emancipation Day) avec les fanfares des écoles locales et ses chars colorés, avait lieu chaque année jusqu’à la fin du siècle. Le dernier eut lieu en 1901. Cette fête qui célébrait la liberté des Noirs de la capitale a été complètement oubliée durant tout le XXe siècle. Un siècle pendant lequel les Noirs américains ont lutté pour devenir citoyen. À Washington, la fête a été relancée en 2000 et c’est en 2005 que le 16 avril a été officiellement déclaré jour férié dans le District de Columbia. Si le 16 avril tombe pendant un week-end, la célébration a lieu le jour de la semaine le plus proche.

La loi a libéré plus de 3 000 esclaves dans le district de Columbia. Elle accordait aussi aux propriétaires d'esclaves restés fidèles à l'Union une compensation de 300 dollars du gouvernement fédéral pour chaque esclave libéré. Le gouvernement fédéral a également offert, ce qui a été très rarement fait, 100 dollars aux anciens esclaves, mais c’était pour les encourager à émigrer vers le nord, ce que peu ont fait. Le District de Colombia a longtemps été un refuge pour les Noirs, en dépit des restrictions locales au droit de vote qui existent toujours. Ceux-ci représentent aujourd’hui la moitié de la population du DC, ce fut même plus des deux tiers à la fin du XXe siècle.

L’idée d’une abolition de l’esclavage est un peu plus ancienne. Dès 1849, soit un an après la libération des esclaves français, alors qu'il était simple député, Lincoln présenta un plan visant à éliminer l'esclavage à Washington DC, par le biais d'une émancipation compensée. Le projet de loi a échoué. On s’est contenté, en 1850, d’interdire la vente et l'achat d'esclaves dans le District de Columbia sans remettre en cause la propriété des esclaves dans la capitale dont les résidents pouvaient toujours acheter et vendre des esclaves dans la Virginie et le Maryland voisins.

L'émancipation dans le District de Columbia est devenue possible en 1861 après le départ des sénateurs et des représentants des États sécessionnistes qui avaient bloqué la fin de l'esclavage dans le district, ne voulant pas d’une émancipation qu’elle qu’en soit l’endroit. 

C’est le Treizième amendement à la Constitution, ratifié le 6 décembre 1865, qui a finalement aboli l'esclavage « aux États-Unis ou dans tout lieu soumis à leur juridiction ». Les Noirs américains attendront encore plus d’un siècle pour être de vrais citoyens (avec le droit de vote acquis en 1967 seulement). Dans 42 des 50 États américains, le Jour de l’émancipation est observé le 19 juin (Juneteenth), commémorant la libération des esclaves au Texas, le 19 juin 1865. Les autres observent leur propre jour de l'émancipation à une date qui leur est propre, comme le district de Columbia, le 16 avril.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 avril 2024

 
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1948, Inde, Himachal Pradesh, 15 avril Bruno Teissier 1948, Inde, Himachal Pradesh, 15 avril Bruno Teissier

15 avril : l’anniversaire de l’Himachal Pradesh

Créé le 15 avril 1948, en réunissant trente principautés qui vivaient encore à l’âge féodal, l’Himachal Pradesh a d’abord été un simple territoire directement administré par New Delhi avant de devenir un État.

 

C’est le 15 avril 1948, quelques mois après l’indépendance de l’Inde que l’Himachal Pradesh a été constitué en province, administrée par un commissaire en chef, qui représentait le gouvernement de l'Inde. Pour la créer, les autorités ont réuni trente principautés qui vivaient encore à l’âge féodal, dont Kangra , Jaswan, Datarpur, Guler, Rajgarh , Nurpur , Chamba, Suket, Mandi, Bilaspur… L’Anniversaire de l’Himachal (हिमाचल दिवस) est célébré chaque année par un jour férié et des festivités.

La région est située au nord du Pendjab, sur les contreforts de l’Himalaya. C’est le célèbre érudit sanskrit Acharya Diwakar Datt Sharma a inventé le terme d’Himachal qui signifie « pentes enneigées ». Sa capitale, Shimla était le quartier général d'été des vice-rois britanniques d'avant l'indépendance ; c'est aujourd'hui la capitale de l'État. Nichée à une altitude d'environ 2 200 mètres, c’est l'une des stations de montagne les plus grandes et les plus populaires de l’Inde. 

L’Himachal est ensuite devenu un semi-État, puis après l’absorption de nouveaux territoires (notamment l’État de Bilaspur), a ensuite accédé au statut d’État (pradesh en sanskrit), le 25 janvier 1971. Ce qui a généré un autre jour férié local.

Ce 15 avril 2024, la cérémonie de l'Himachal Day au niveau de l'État est organisée à Ridge Ground, dans la capitale Shimla. Un défilé de la police et des programmes culturels sont organisés à cette occasion sous la présidence du gouverneur Shiv Pratap Shukla.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 avril 2024

 
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1891, Inde, héros national, 14 avril Bruno Teissier 1891, Inde, héros national, 14 avril Bruno Teissier

14 avril : l’anniversaire du Dr Ambedkar, l’un des fondateurs de l’Inde actuelle

Il a été l’un des premiers intouchables à faire des études supérieures et à se hisser au plus haut niveau de l’État indien dont il a participé à la fondation. On lui doit l’essentiel de la constitution indienne, notamment les articles sur la laïcité, la lutte contre les discriminations… Il n’est pas vraiment dans la droite ligne de l’Inde de Narendra Modi mais son culte n’a cessé de grandir ces dernières années.

 

C’est le 134e anniversaire de Babasaheb Ambedkar et son aura n’a cessé de grandir ces dernières années. Cet homme, né dans un milieu défavorisé et qui sera l’un des premiers intouchables à faire des études supérieures, à bénéficier d’une bouse pour étudier aux États-Unis et à Londres, puis à se hisser au plus haut niveau de l’État indien dont il a participé à la fondation. Il fut député, ministre de la Justice, du Travail… On lui doit l’essentiel de la constitution indienne, notamment les articles sur la laïcité, la lutte contre les discriminations. Très jeune, il a lutté contre le système des castes et, une fois au gouvernement, il a mis en place une discrimination positive en faveur des plus défavorisés.

Bhimrao Ramjo Ambedkar est né le 14 avril 1891 à Mhow (appelé aujourd'hui Ambedkar Nagar) dans le Madhya Pradesh. Son anniversaire a été fêté publiquement pour la première fois à Pune, en 1928, par ses partisans. Mais il a fallu attendre 1990, à la veille de son centenaire, pour que le Dr Ambdekar reçoive à titre posthume le Bharat Ratna, la plus haute distinction civile indienne. La période 1990-91 fut, en outre, déclarée « Année de la justice sociale ». Certains État de l’Inde célèbrent le 14-Avril une journée de l’équité. Babasaheb Ambedkar (son surnom) est particulièrement vénéré par les intouchables qu’il appelait les datits, dont il était (car sa famille était de la caste des Mahars) ; mais aussi des bouddhistes, car un an avant sa mort, en 1956, il s’était converti au Bouddhisme pour protester contre le maintien de l’esprit des castes (pourtant abolies par la constitution) et la sur-représentation des hautes castes au sommet de l’État. Il avait entraîné avec lui la conversion en masse de plusieurs centaines de milliers d’intouchables.

Ambedkar Jayanti n'est pas une fête nationale en Inde. Mais, c'est un jour férié dans 25 États et territoires de l'Union indienne (sur 36) , dont Andhra Pradesh, Bihar, Chandigarh, Chhattisgarh, Goa, Gujarat, Haryana, Himachal Pradesh, Jammu-et-Cachemire, Jharkhand, Karnataka, Kerala, Ladakh, Madhya Pradesh, Maharashtra, Odisha, Pondichéry, Pendjab, Rajasthan, Sikkim, Tamil Nadu, Telangana, Uttarakhand, Uttar Pradesh, Bengale occidental…

Ces deux dernières décennies le culte d’Ambdekar a pris de l’ampleur. Le jour de son anniversaire, les gens se rassemblent devant les statues et les mémoriaux du Dr Ambedkar pour lui rendre hommage. Les autorités indiennes ont fini par s’y plier et à déclarer, localement, la journée du 14 avril comme fériée. Les écoles et les universités organisent des séminaires, des conférences et des discussions pour informer les jeunes générations sur la vie, les philosophies et les contributions d'Ambedkar. Les processions et rassemblements publics sont très courants dans le cadre des célébrations. On organise chaque année le marathon « Run for Ambdekar ». Des spectacles de danse et de musique traditionnelles illustrant les thèmes de l'égalité et de la justice sociale ajoutent une dimension culturelle aux célébrations. On prononce des discours et organise des débats sur des questions liées à la justice sociale et à la discrimination de caste.

Le Dr Ambdekar n’est pas vraiment dans la droite ligne de l’Inde de Narendra Modi mais son culte n’a cessé de grandir ces dernières années. On célèbre aussi l’anniversaire de sa mort (Mahaparinirvan Diwas), chaque 6 décembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 avril 2024

 
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Nouvel an, Bouddhisme, Birmanie, Cambodge, 13 avril, Thaïlande Bruno Teissier Nouvel an, Bouddhisme, Birmanie, Cambodge, 13 avril, Thaïlande Bruno Teissier

13 avril : un nouvel an bouddhique aussi mouillé que d'ordinaire

Les bouddhistes entrent aujourd’hui dans l’année 2567. Les Thaïlandais profitent généralement des 5 jours de congé pour retourner dans leur région d’origine et retrouver leur famille et amis. La période du nouvel an étant la plus chaude de l’année, de grandes batailles d’eau sont organisées dans les rues des villes de Thaïlande.

 

Ce 13 avril 2024, les bouddhistes entrent dans l’année 2567. En Thaïlande, les célébrations durent de 3 à 10 jours selon les régions. On commence toujours par un nettoyage complet de la maison puis on se rend au temple le second jour avec des offrandes, on y écoute l’enseignement de Bouddha, dont on asperge d’eau les effigies, enfin on se réunit pour partager un véritable festin non sans avoir, au préalable, versé de l’eau parfumée sur les mains et les pieds des personnes les plus âgées en signe de respect... avant, bien sûr, de se lancer dans de véritables batailles d’eau dans les rues. Selon les pays cette fête prend des noms différents : Songkran (สงกรานต์) en Thaïlande ; Thingyan, en Birmanie ; Pimai, au Laos ; Chaul Chnam thmey, au Cambodge...

La date exacte du nouvel an est déterminée par le calendrier lunaire, mais pour des raisons pratiques, les festivités en Thaïlande ont été fixées en date du 11 au 14 avril, on prévoit des embouteillages sur les routes. Au Laos, c’est du 13 au 16…

Songkran est une fête familiale au cours de laquelle les Thaïlandais profitent généralement des 5 jours de congé pour rentrer dans leur région d’origine et retrouver leur famille et leurs amis.

La période du nouvel an étant la plus chaude de l’année, de grandes batailles d’eau sont organisées dans les rues des villes de Thaïlande. À Chiang Mai, la coutume veut que des pick-up défilent dans les rues en transportant des bidons d’eau et tout le monde s’asperge d’eau, ce pendant cinq jours (contre trois dans le reste du pays). À Bangkok, certaines rues sont bloquées à la circulation pour permettre ces batailles d’eau en toute sécurité. La presse signale les meilleurs spots de la capitale pour célébrer l’événement.

Pendant la covid, la junte ultra-conservatrice alors au pouvoir à Bangkok avaient interdit ces batailles d’eau, avec l’idée de voir le pays revenir à la tradition qui consiste à se rendre au temple et à faire acte de respect envers les aînés ou son patron par un rituel appelé Rod nam dam hua (รดน้ำดำหัว) qui consiste à verser un peu d’eau parfumée sur les mains de la personne à qui on dédie ce rituel. On peut aussi s’asperger gentiment d’eau entre amis en se souhaitant mutuellement une vie heureuse. Mais les débordements consistant en un chahut généralisé dans les rues à coups de jets d’eau et lances à incendie, a toujours fortement déplu aux autorités.

En Birmanie, c’est la situation inverse : le gouvernement encourage à célébrer la fête de Thingyan, afin d’afficher une certaine normalité. C’est la population pour exprimer son opposition s’abstient de toute festivité pour montrer au pouvoir militaire, la junte au pouvoir depuis février 2021, qu’elle ne dispose d’aucun soutien populaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 avril 2024

 
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Bruno Teissier Bruno Teissier

12 avril : la journée des enfants en Bolivie, les filles comme les garçons

En 2013, pour donner plus de visibilité aux filles qui pouvaient être les oubliées de cette journée particulière accordée aux plus jeunes, un nouveau décret est venu modifier le nom de cette journée désormais appelée : el Día de la Niña y del Niño en el Estado Plurinacional de Bolivia (Journée de la fille et du garçon dans l'État plurinational de Bolivie).

 

L'Organisation des États Américains (OEA) et l'UNICEF se sont réunis le 12 avril 1952 pour rédiger une « Déclaration des principes universels relatifs aux enfants », afin de les protéger des inégalités et de la maltraitance. À cette occasion, il a été convenu que chaque pays fixerait une date pour célébrer ses enfants. Trois ans plus, tard, en avril 1955, le gouvernement bolivien, sous la présidence de Víctor Paz Estenssoro, instituait le 12 avril comme Journée des enfants (el día del Niño). Enfants et adolescents sont aujourd’hui quelque 4 millions en Bolivie.

En 2013, pour donner plus de visibilité aux filles qui pouvaient être les oubliées de cette journée particulière accordée aux plus jeunes, un nouveau décret est venu modifier le nom de cette journée désormais appelée : el Día de la Niña y del Niño en el Estado Plurinacional de Bolivia (Journée de la fille et du garçon dans l'État plurinational de Bolivie). Ce changement a été fait à l'initiative du Réseau parlementaire pour les enfants et les adolescents dans le but de rendre visible la situation des filles boliviennes, leurs besoins et les soins spécifiques dont elles ont besoin pour assurer leur droit à l'égalité et à l'équité des genres. La Bolivie est le seul pays, avec le Panama et le Nicaragua, à le préciser dans l’intitulé de cette journée.

La Bolivie est aussi le seul État à avoir opté pour le 12 avril (l’anniversaire de la conférence), les États américains ont choisi des dates très diverses : le 30 avril au Mexique, le dernier samedi d’avril en Colombie, le 1er juin dans des États influencés par l’URSS comme Cuba, le Nicaragua, l’Équateur…, le deuxième dimanche d’août au Chili et en Uruguay, le troisième dimanche en Argentine et au Pérou, le 16 août au Paraguay, le 9 septembre au Costa Rica, le 10 septembre au Honduras, le 1er octobre au Guatemala et au Salvador, le 12 octobre au Brésil… À l’échelle mondiale, c’est le 20 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 avril 2024

 
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1945, Allemagne, Nazisme, 11 avril Bruno Teissier 1945, Allemagne, Nazisme, 11 avril Bruno Teissier

11 avril : l’anniversaire de la libération du camp de Buchenwald

Le 11 avril 1945, les Américains libéraient 21 000 personnes, dont 9 000 enfants de ce camp de concentration allemand établi par les nazis près de Weimar. Environ 250 000 personnes y ont été internées. C’est aujourd’hui le 79e anniversaire de la libération de Buchenwald, situé dans une région aujourd’hui rongée par une extrême droite toujours tentée par les mêmes démons.

 

Le 11 avril 1945, les Américains libéraient 21 000 personnes, dont 9 000 enfants de ce camp de concentration allemand établi par les nazis près de Weimar. Environ 250 000 personnes de tous les pays d'Europe furent internées entre juillet 1937 et avril 1945 à Buchenwald. Au total, 34 375 décès sont enregistrés dans les dossiers du camp. Mais ne sont officiellement pas recensés les prisonniers de guerre soviétiques, assassinés d'une balle dans la nuque, les prisonniers de la Gestapo achevés dans le crématoire de Buchenwald (estimés à 1100), les victimes des convois d'évacuation des camps de l'Est arrivées à Buchenwald ou celles évacuées du camp dans des marches de la mort par les SS au printemps 1945. Parmi les survivants célèbres de ce camp : Jorge Semprun, Stéphane Hessel, Elie Wiesel…

Le Mémorial de Buchenwald, inauguré le 14 septembre 1958, aux environs de Weimar, est le plus grand site commémoratif des camps de concentration allemands et un témoignage fondamental sur les crimes nazis. Il se situe dans le Land de Thuringe, où, avec 23,4 % des voix aux élections législatives d’octobre 2019, l’extrême droite incarnée par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) occupe la deuxième place au Parlement régional. Le chef de file régional de l'AfD, autrefois proche des milieux néonazis, incarne le visage le plus extrémiste du parti. En avril 2024, la formation est créditée en Thuringe de 35 % des intentions de vote, loin devant la CDU et surtout le SPD du chancelier Scholz, qui a pratiquement disparu du paysage local. Des élections régionales sont prévues en septembre 2024 dans ce Land, ainsi que dans deux autres Länder d'ex-RDA, le Brandebourg et la Saxe. Lors d’une élection locale dans un district de Thuringe, en janvier 2024, le candidat de l’AfD a recueilli 47,6 %. En septembre 2023, on a même craint que l’AfD remporte la mairie de Nordhausen, la commune où se situe le camp de Buchenwald. Si finalement, le maire sortant, sans étiquette, a été reconduit avec près de 55% des voix, son adversaire d’extrême droite a tout de même fait 45%...

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 avril 2024

 
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30-31 mars : l’Aïd el-Fitr signe la fin du Ramadan

L’Aïd el-Fitr, qui signe la fin du Ramadan des musulmans est célébré ce soir dans une partie du monde musulman. Pour les autres, ce sera demain.

 

L’Aïd el-Fitr, qui signe la fin du Ramadan des musulmans est célébré ce soir dans une partie du monde musulman.

L’Aïd el Seghir (« la petite fête ») ou Aïd el Fitr (« fête de la rupture du jeûne », دُ ٱلْفِطْر,) dure trois jours ; elle marque la fin d’un mois de Ramadan qui a commencé le 1er ou le 2 mars 2025. La journée commence par une prière, généralement tôt et si possible à la mosquée. On a pris soin auparavant de faire une grande ablution, de revêtir ses plus beaux habits pour cette journée particulièrement festive après un mois de privation. Il est de coutume de verser une aumône aux plus pauvres (la zakat al-fitr), comme le demande l’islam, afin qu’ils puissent, eux aussi, célébrer l’Aïd. De même, on se réconcilie entre croyants et on se salue en se donnant mutuellement le pardon. On formule des vœux : Aïd Moubarak (« joyeuse fête »). 

C’est l’occasion de recevoir famille et amis, de s’échanger quelques cadeaux et surtout de partager un vrai repas. En Turquie, l’Aïd de ce jour a un autre nom : Seker Bayrami, c’est-à-dire le festival des sucreries. On se réunit généralement dans la maison du doyen de la famille et l’on déguste essentiellement des produits sucrés, gâteaux, fruits, café très sucré.

L’Arabie saoudite célèbre l’Aïd ce 30 mars, comme en Algérie et en Europe. Au Maroc, en Jordanie, en Syrie, Oman, en Asie orientale, du Bangladesh à l’Indonésie, cette fête n’arrivera que le 31 mars.

La fête est fixée selon le calendrier musulman qui suis les phases de la lune. Selon le calendrier grégorien (calé sur le soleil), l’Aïd tombera, en principe, le 20 mars 2026, le 10 mars 2027…

Ne pas confondre l’Aïd-el-Séghir avec l’Aïd-el-Kébir (« la grande fête ») qui, cette année, tombera le 6 juin.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2025

 

Au Maroc, photo : Hamza el-Baciri

À Singapour

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1989, 1991, Géorgie, unité nationale, 9 avril Bruno Teissier 1989, 1991, Géorgie, unité nationale, 9 avril Bruno Teissier

9 avril : la Journée de l’unité nationale en Géorgie

Ce 9 avril est le 35e anniversaire de la répression sanglante d’une manifestation anti-soviétique dans les rues de Tbilissi. Depuis 1992, cette date est un jour férié dénommé Journée de l'Unité nationale, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui tant le pays est divisé entre pro-européens et pro-russes.

 

Ce 9 avril est le 35e anniversaire de la répression sanglante d’une manifestation anti-soviétique dans les rues de Tbilissi. Depuis 1992, cette date est un jour férié dénommé Journée de l'Unité nationale (ეროვნული ერთიანობის დღე).

Le 4 avril 1989, des dizaines de milliers de Géorgiens s’étaient rassemblées pour une manifestation pacifique et des grèves de la faim exigeant le rétablissement de l'indépendance géorgienne. Voyant qu’elles perdaient le contrôle de la situation les autorités de la république soviétique de Géorgie ont fait appel à l’armée et demandé l’évacuation de, l’avenue Roustavéli, l’artère centrale de la capitale. Les manifestants ont refusé de se disperser. Le 9 avril, à 3h45 du matin, les troupes soviétiques dirigées par le général Igor Rodionov encerclèrent la zone de manifestation. Leur mission était de faire évacuer les lieux par tous les moyens. L’intervention a provoqué 21 morts et plusieurs centaines de blessés, certains empoisonnés avec du gaz d’une composition inconnue. Les organisateurs des manifestation, dont Zviad Gamsakhourdia et Merab Kostava, ont été arrêtés et un couvre-feu a été décrété à Tbilissi.

Le « Dimanche sanglant » du 9 avril, entraînera la démission du gouvernement et radicalisera l'opposition géorgienne au pouvoir Soviétique. Quelques mois plus tard, une session du Conseil suprême de la RSS de Géorgie, les 17 et 18 novembre 1989, va officiellement condamner l'occupation et l'annexion de Géorgie par la Russie soviétique en 1921.

Le 9 avril est la date qui a été retenue pour la proclamation, par Zviad Gamsakhourdia, de la souveraineté et de l’indépendance de la Géorgie en 1991, précédant de quelques semaines celle de la Russie puis la disparition de l’URSS, en décembre de la même année. Le 31 mars 1991, les Géorgiens avaient voté massivement (99% de oui avec 90% de participation) en faveur de l'indépendance de leur pays.

Toutefois, en dépit de son appellation, le 9 avril est loin d’être toujours une journée d’unité nationale. En 2009, le 9 avril avait notamment été choisi par une coalition de partis d'opposition pour contester la gouvernance de Mikheil Saakashvili pour le forcer la démission.

Selon la présidente Salomé Zurabishvili, la victoire du 9 avril (1991) se manifeste dans le fait que la Géorgie rétablie comme successeur légitime de l'État de 1918. « Tout le monde a gagné : les cadets de 1921, les officiers fusillés de 1923 et le patriarche Ambroise de Géorgie, les rebelles de 1922, 1923, 1924 et bien sûr les héros du 9 avril et Zviad Gamsakhourdia », a-t-elle ajouté dans un discours prononcé le 9 avril 2021.

L’Unité nationale n’est toujours pas à l’ordre du jour : la Géorgie est aujourd’hui très divisée entre une part importante de l’opinion publique, appuyée par la présidente Salomé Zurabishvili, qui pousse le pays à se rapprocher de l’Occident et le gouvernement ouvertement pro Kremlin qui s’aligne sur la législation russe, mettant à mal la démocratie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 avril 2024

Les victimes du « Dimanche sanglant » du 9 avril

 
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Japon, Bouddhisme, 8 avril Bruno Teissier Japon, Bouddhisme, 8 avril Bruno Teissier

8 avril : l’anniversaire du Bouddha, la fête des fleurs des Japonais

Les Japonais célèbrent Hana Matsuri, la fête des fleurs, consacrée à l'anniversaire de Bouddha qui a lieu au moment des cerisiers en fleurs.

 

Les Japonais célèbrent Hana Matsuri (花祭り), la fête des fleurs, dédiée à l'anniversaire de Bouddha qui a lieu au moment des cerisiers en fleurs.

Cette fête, l’anniversaire de Bouddha n'existe que dans l’une des branches du Bouddhisme, le Mahayana, d’où découle notamment le Bouddhisme zen du Japon et d’autres dans divers pays qui suivent différents calendriers. Le Japon a adopté le calendrier grégorien en 1873. Mais, c’est surtout depuis 1945 que dans la plupart des temples japonais, l'anniversaire de Bouddha est célébré le 8 avril. Ce qui fait de Hana Matsuri, une fête proprement japonaise. Traditionnellement, elle était fêtée le 8e jour du 4e mois du calendrier lunaire. À Okinawa, notamment, on a conservé la date traditionnelle qui, cette année, tombe le 15 mai.

Ce jour-là, des autels spéciaux sont érigés dans les temples bouddhistes au Japon. Les temples sont décorés de fleurs et une statue d'un bouddha nouveau-né y est installée. Les Japonais versent de l'ama-cha (un thé sucré préparé à partir d'une variété d'hortensias) sur une petite statue de Bouddha. Les fleurs utilisées pour la décoration de l'autel sont le symbole de Lumbini, le lieu de naissance de Bouddha. Et verser du thé sur la statue symbolise le bain du nouveau-né. Ce qui fait que cette fête est aussi appelée Kanbutsue (灌仏会).

Dans beaucoup de temples, les enfants sont au centre de la fête. Des processions festives ont lieu dans les grandes villes du Japon. Dans certaines régions, les gens portent des palanquins décorés de fleurs contenant une statue miniature de Bouddha-enfant à l'intérieur. Les rues sont décorées de lanternes en papier blanc peintes de caractères noirs et rouges.

Dans le reste de l’Asie, la naissance du Bouddha (Vesak), sera dans la plupart des pays fêtée le 8 mai, mais certains vont la célébrer le 6 mai, d’autres le 16 mai (date retenue par les Nations unies). Contrairement à plusieurs pays de la région, cette fête n’est pas fériée au Japon.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 avril 2024

 
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1994, Rwanda, génocide, 7 avril Bruno Teissier 1994, Rwanda, génocide, 7 avril Bruno Teissier

7 avril : la mémoire du génocide tutsi au Rwanda

Il y a 30 ans, commençait un génocide qui allait faire disparaître, en trois mois, un million de personnes dans un pays de moins de 7 millions d’habitants, le Rwanda. En dépit des commémorations annuelles, un lourd silence pèse sur le génocide des Tutsis. Le pays a mis beaucoup de temps à le faire entrer dans les manuels d’Histoire. C’est fait à présent, mais le Rwanda est un pays très jeune : 70% de la population a moins de 30 ans et n’a pas vécu le génocide.

 

Il y a 30 ans, jour pour jour, commençait un génocide qui allait faire disparaître, en trois mois, un million de personnes dans un pays de moins de 7 millions d’habitants, le Rwanda.

Tutsi et de Hutu sont des appartenances fixées par les colonisateurs allemands et belges. À l’époque coloniale, les Européens ont voulu catégoriser les populations soumises en ethnies bien identifiables. Dans le cas du Rwanda, cette construction était très largement artificielle, car Tutsis et Hutus habitent le même territoire, partagent la même langue et ont adopté la même religion, le catholicisme. L’ethnie figurait sur les cartes d’identité, c’est ce qui facilita les massacres, car comment identifier à coup sûr les individus à éliminer ?

En 1962, le colonisateur belge après avoir favorisé les Tutsis pendant des décennies, avait laissé le pouvoir à un mouvement radical Hutu (Parmehutu), aussitôt des massacres de Tutsis se sont produits. En 1973, quand Juvénal Habyarimana prend le pouvoir à la suite d’un coup d’État, les Tutsis ne seront plus désormais que des citoyens de seconde zone ce qui engendrera la création du FPR (Front patriotique rwandais) pour combattre le dictateur. Ce mouvement rebelle, implanté dans les pays voisins, est composé de Tutsis et de Hutus modérés qui ont fui leur pays. Le dictateur Juvénal Habyarimana fini par accepter un partage du pouvoir (accord d’Arusha, en août 1993) mais en même temps le pouvoir de Kigali laissait se développer une propagande anti-tutsi aux accents meurtriers. La radio Mille collines qui appelle quotidiennement à éliminer tous les Tutsis du pays est fondée en juillet 1993. Par ses discours de haine, elle joua un grand rôle pendant le génocide. Le 6 avril 1994, l’avion présidentiel est abattu par un missile, on n’a jamais su qui avait tué Juvénal Habyarimana, mais la propagande hutue désigne aussitôt les Tutsis. Le 7 avril 1994, commence des massacres qui ne s’achèveront que le 17 juillet par la prise de contrôle du pays par le FPR et la fuite des extrémistes Hutus au Zaïre (aujourd’hui RDC).

Le FPR a pris le pouvoir en juillet 1994. Depuis, son leader Paul Kagamé est l’homme fort du pays. Il appartient à une famille de Tutsis qui s’était réfugiée en Ouganda, bien avant le génocide. Son régime est autoritaire, mais le pays a retrouvé la paix et a prospéré sous son règne.

Le Rwanda organise tous les ans, le 7 avril, une commémoration du génocide mais sans pour autant avoir cherché à identifier les coupables et les victimes. La mention de l’ethnie sur les cartes d’identité a été enlevée dès août 1994, officiellement, il n’y a plus de Hutus ni de Tutsis, rien que des Rwandais. Néanmoins, la cohabitation entre victimes et bourreaux pose de grandes difficultés à la reconstruction du pays. Dans un souci de réconciliation nationale, les victimes ont été enjointes de pardonner à des bourreaux qui ont rapidement débité un texte de contrition. Un lourd silence s’est imposé. Le pays a mis beaucoup de temps à faire entrer le génocide dans les manuels d’Histoire. C’est fait à présent, mais pour une très large partie de la population, ce n’est plus qu’un fait historique. Le Rwanda est un pays très jeune : 70% de la population a moins de 30 ans et n’a pas vécu le génocide.

De commémorations en commémorations, les choses évoluent à l’international. En 2021, le président Macron, mettait un terme au déni de la France et admettait des responsabilités dans le déroulement du génocide du fait d’un soutien coupable à la dicature extrémiste hutue (la fourniture d’armes aux autorités rwandaises pendant les massacres). En 2024, en vue de ce 30e anniversaire, le président français a affirmé que la France, « avec ses alliés occidentaux et africains » aurait ou arrêter le génocide mais n’en a pas eu, à l’époque, la volonté. Il a rappellé que, « quand la phase d'extermination totale contre les Tutsis a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d'agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélée les survivants des Arméniens et de la Shoah ». Le Vatican, en revanche n’a jamais fait le moindre commentaire sur l’aveuglement de l’Église face à ce génocide.

En l’an 2000, le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, avait été beaucoup plus clair : « J’assume ici devant vous la responsabilité de mon pays, des autorités politiques et militaires belges, et au nom de mon pays, je vous demande pardon pour cela. » La même année, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, avait juste exprimé des remords : « Au nom de l’ONU, je reconnais cet échec et j’exprime mon profond remords. » Remords d’avoir, pendant le génocide, retiré 90% des casques bleus présents au Rwanda… En 2003, l’ONU institue le 7 avril comme la Journée internationale de réflexion sur le génocide au Rwanda qui deviendra, en 2018, la Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Chaque année, à cette date ou aux alentours de cette date, l’Organisation des Nations Unies organise des manifestations commémoratives à son siège, à New York, et dans ses bureaux dans le monde entier.

Le Rwanda a deux jours fériés pour commémorer le génocide. La période de deuil national débute avec Kwibuka (“se souvenir”, en kinyarwandais), la commémoration nationale du 7 avril et se termine avec le Jour de la libération (Kwibohora), le 4 juillet.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 avril 2024

Le mur où sont inscrits les noms des victimes, au Mémorial de Kigali

 
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