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Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1953, Népal, évènement sportif, 29 mai Bruno Teissier 1953, Népal, évènement sportif, 29 mai Bruno Teissier

29 mai : le marathon de l’Everest

Ce matin à 7 h, s’élance le marathon le plus haut du monde. Son point de départ est à 5401 m d’altitude, c’est l’une des courses les plus difficiles au monde. Il a lieu chaque année le 29 mai depuis 2003 pour marquer l'anniversaire de la première ascension du mont Everest par Tenzing Norgay et Sir Edmund Hillary, en 1953.

 

Ce matin à 7 h, s’élance le marathon le plus haut du monde. Son point de départ est à 5401 m au-dessus de la mer, c’est l’une des courses les plus difficiles au monde. Le Tenzing Hillary Everest Marathon (THEM) a lieu chaque année le 29 mai depuis 2003, année du cinquantenaire de la première ascension du mont Everest par Tenzing Norgay, Sherpa népalais, et Edmund Hillary, alpiniste néo-zélandais, le 29 mai 1953. Depuis, le Marathon de l’Everest (एभरेस्ट म्याराथन) a eu lieu chaque année à la même date sauf en 2015, quand la course a été reportée en raison d'un tremblement de terre dévastateur qui a frappé le Népal.

Le signal de départ du marathon est donné au camp de base du mont Everest sur le glacier du Khumbu et à proximité immédiate de la célèbre cascade de glace du Khumbu. La course mène sur des sentiers de montagne accidentés et des sentiers de yaks jusqu'à Namche Bazar, la "capitale Sherpa" à 3440 m. En 2006, Deepak Rai a établi le précédent record du parcours avec un temps de 3h28.

L'édition 2024 est la 19e édition de l’événement, pour célébrer le 71e anniversaire de l'ascension réussie du mont Everest par Sir Edmund Hillary et Tenzing Norgay Sherpa. Les coureurs du monde entier peuvent participer aux catégories de leur choix, notamment 70 km pour l’Extreme Ultra, 42 km pour le Full Marathon et 21 km pour le Half Marathon. Les horaires de départ du marathon diffèrent selon chaque catégorie. L'ultramarathon commence à 5h, tandis que le marathon complet commence à 7h et enfin le semi-marathon commence à 8h. Le dénivelé total entre le point de départ et le point d'arrivée peut atteindre 1620 m. Le point le plus bas de l'itinéraire se trouve à Laubisasa, situé à 3439 m d'altitude. Le nombre de participants est limité à 250 car l’Everest souffre aujourd’hui d’une surfréquentation, au point que le Népal envisage régulièrement de restreindre son accès. Le site officiel

En 2008, après la mort d’Hillary, a été instituée la Journée internationale de l'Everest, célébrée également chaque 29 mai, pour commémorer les réalisations d'Hillary et de Tenzing et honorer leur héritage, ainsi que pour célébrer tous les alpinistes qui ont atteint le sommet et honorer la mémoire de ceux qui sont morts en essayant. La célébration est dirigée par l'Himalayan Trust, une organisation humanitaire internationale à but non lucratif créée par Sir Edmund Hillary pour apporter des soins de santé, de l'eau potable et une meilleure éducation aux communautés du district de Solukhumbu au Népal. En avril 2014, une avalanche sur le mont Everest avait tué 16 guides népalais. Le Trust a immédiatement créé un fonds pour soutenir les familles des personnes tuées dans la catastrophe. Le fonds comprend un programme de bourses pour les enfants des victimes, garantissant qu'ils reçoivent une éducation complète et les aidant à explorer d'autres opportunités d'emploi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mai 2024

L’école Hillary, une école secondaire de Khumjung, Népal, construite en 1961 et le buste de son fondateur.

 
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1998, Philippines, bataille célèbre, 28 mai Bruno Teissier 1998, Philippines, bataille célèbre, 28 mai Bruno Teissier

28 mai : la journée du drapeau philippin

C’est la 126e célébration de la Journée du drapeau national philippin, en souvenir du jour où le drapeau a été hissé pour la première fois après la victoire de la bataille d'Alapan le 28 mai 1898.

 

Ce 28 mai marque la 126e célébration de la Journée du drapeau national philippin (Día de la Bandera Nacional de Filipinas), en souvenir du jour où le drapeau a été hissé pour la première fois après la victoire de la bataille d'Alapan le 28 mai 1898, avant d’être officiellement déployé lors de la proclamation de l'indépendance le 12 juin suivant. Partout dans le pays le drapeau est levé, il flottera au moins jusqu’au 12 juin, jour de la fête nationale, voire jusqu’au 30 juin.

La bataille d'Alapan, le 28 mai 1898, a opposé les révolutionnaires philippins dirigés par Aguinaldo et les troupes espagnoles. Ces dernières furent vaincues et les révolutionnaires reprirent la province de Cavite. Après la bataille, Emilio Aguinaldo est entré dans la ville de Cavite et a déployé, pour la première fois, le futur drapeau national.

Le drapeau a été conçu en 1897 par Emilio Aguinaldo, le futur premier président des Philippines. Les couleurs avaient été choisies pour remercier les États-Unis de leur aide contre les Espagnols. Ce fait est peu raconté car les Philippines sont, très vite, devenues une colonie américaine (jusqu’en 1946) et son drapeau national a été interdit jusqu’en 1919 ! Le tout premier exemplaire avait été cousu en 1898 à Hong Kong par Marcela Agoncillo, sa fille Lorenza et Delfina Herbosa de Natividad, la nièce de José Rizal.

Ce drapeau a une particularité : en temps de guerre, la réglementation prévoit qu'il doit être hissé inversé, le rouge en haut, le bleu en bas. Si bien qu’il ne faut pas se tromper en le hissant.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024

Marcela Agoncillo, sa fille Lorenza, et Delfina Herbosa de Natividad

 
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1812, Bolivie, Guerre d'indépendance, héroïnes, 27 mai Bruno Teissier 1812, Bolivie, Guerre d'indépendance, héroïnes, 27 mai Bruno Teissier

27 mai : la fête des mères en Bolivie commémore un massacre

Chaque 27 mai, en Bolivie on commémore le massacre des héroïnes de Coronille survenu en représailles d’un acte de résistance des femmes de la ville de Cochabamba. Cela s’est passé en 1812, dans le cadre de la guerre d’indépendance contre les Espagnols.

 

Chaque 27 mai, en Bolivie on commémore le massacre des héroïnes de Coronille (las Heroínas de la Coronilla) survenu en représailles d’un acte de résistance des femmes de la ville de Cochabamba. Cela s’est passé en 1812, dans le cadre de la guerre d’indépendance contre les Espagnols.

Le 27 mai 1812, les troupes de la ville de Cochabamba ayant été décimées, les femmes de la ville se sont retranchées, avec leurs enfants, au sommet de la colline de Saint-Sébastien, autrefois appelée la Coronilla, pour tenter de protéger leur ville. Résistance désespérée car les Espagnols ont donné l’assaut et massacré une centaine d’entre elles.

En 1927, en souvenir de leur courage, le président bolivien Hernando Siles Reyes a choisi le 27 mai pour instituer en Bolivie une fête des mères (el Día de la Madre). Ce n'est pas un jour férié, mais les écoles et les jardins d'enfants organisent des activités et des festivités tout au long de la journée.

Depuis quelques années, on fait une reconstitution de la bataille sur la colline de Saint-Sébastien, avec environ 400 acteurs, des professionnels, mais aussi des étudiants et même des renforts fournis par l’armée. Ainsi mis en scène, le courage de l'héroïne Manuela Gandarillas, à l’origine de la rébellion a impressionné le public.

 Selon les historiens, toutefois, les femmes rebelles du 27 mai 1812 n’avaient pas en tête l'idée de l'indépendance du Haut-Pérou (ce qui sera plus tard la Bolivie), telle qu'elle sera conçue le 6 août 1825. Celle-ci est une idée plus tardive, fruit d’un processus, qui impliquera des réflexions politiques et des structures mentales qui n'étaient pas présentes en 1812.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024

Le mémorial aux Héroïnes de la Coronilla, à Cochabamba. Les reconstitutions se déroulent au pied du monument.

 
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1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier 1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier

26 mai : la fête nationale du Guyana

Le Jour de l'Indépendance est la fête nationale de la République coopérative de Guyane. Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.

 

Le Jour de l'Indépendance (Independence Day) est la fête nationale de la République coopérative de Guyane (Co-Operative Republic of Guyana). Ce jour férié commémore l'indépendance de la Guyane britannique le 26 mai 1966.

L’ancienne Guyane britannique, prise aux Hollandais au début du XIXe siècle, est une colonie de la couronne qui a importé une main d’œuvre indienne pour remplacer les esclaves noirs libérés. Forte d’une importante communauté indienne, le pays a été influencé par l’indépendance de l’Inde en 1947, ainsi que par celle de la Jamaïque en 1962, pays où la communauté noire est majoritaire.

Les premiers partis politiques ont commencé à émerger dans les années 1950. Une fois la nouvelle constitution adoptée en 1953, la plupart des élections générales ont été remportées par le Parti populaire progressiste (PPP). Le chef du PPP, Cheddi Jagan, d’igine indienne, est devenu au poste de Premier ministre. C'est sous sa direction que la Guyane britannique a obtenu son indépendance du Royaume-Uni. Suite à une conférence constitutionnelle tenue à Londres, la colonie devient un État indépendant nommé Guyana le 26 mai 1966.

Le Jour de l'Indépendance en Guyane est célébré par une série d'événements et d'activités qui mettent en valeur la diversité culturelle et les réalisations du pays. La journée commence généralement par une cérémonie de lever du drapeau, au cours de laquelle le drapeau national est hissé accompagné de l'hymne national et de chants patriotiques. Divers spectacles culturels, défilés et processions ont lieu dans tout le pays. Il s'agit notamment de chars colorés, de danses traditionnelles, de spectacles musicaux et d'expositions d'art et d'artisanat guyanais. Les écoles, les organisations et les groupes communautaires participent souvent à ces événements, mettant en valeur leurs talents et leur héritage culturel.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2024

 
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Congo, Noël, RDC, 25 mai Bruno Teissier Congo, Noël, RDC, 25 mai Bruno Teissier

25 mai : les Kimbanguistes fêtent Noël en mai !

Quelques millions de chrétiens fêtent Noël aujourd’hui même ! Depuis 1992, Papa Diangienda Kuntima, chef spirituel et représentant légal de l’Église kimbanguiste (et fils de son fondateur) en a décidé ainsi…

 

Quelques millions de chrétiens fêtent Noël aujourd’hui même, 25 mai ! Depuis 1992, Papa Diangienda Kuntima, chef spirituel et représentant légal de l’Église kimbanguiste (et fils de son fondateur) en a décidé ainsi après une étude approfondie de la Bible et une révélation. Il est vrai que cette date est aussi celle de son propre anniversaire !

Depuis lors, cette journée est l’occasion de rappeler le message central de kimbanguisme : Amour, travail et discipline. L’Église de Jésus-Christ sur la terre, son vrai nom, a été fondée au Congo belge en 1921 par le prophète Simon Kimbangu. Ce Congolais , prédicateur et guérisseur, se présentait comme l’envoyé de Dieu sur terre. Condamné à mort par le pouvoir colonial puis gracié, il passera trente ans en prison, jusqu’à sa mort, en 1951. L’Église kimbanguiste a survécu à la disparition de son prophète et obtenu le statut d’Église officielle en RDC. Néanmoins tous n’ont pas suivi le fils du fondateur. Un certain nombre de fidèles est parti créer la nouvelle « Église » kimbanguiste à Monkoto, dans la commune de Ngiri-Ngiri, à Kinshasa» qui fête également Noël le 25 mai. Avec tambours et flûtes, le défilé kimbanguiste du 25 mai est un véritable carnaval.

Elle compterait dix-sept millions de fidèles en RDC, aux États-Unis, mais également en Belgique, en France (12 000 fidèles répartis en une dizaine de paroisses), en Suisse où elle a été admise, dès 1969, au Conseil œcuménique des Églises, à Genève. C’est aujourd’hui, l’une des églises les plus dynamiques d’Afrique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mai 2024

 
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1899, Bangladesh, Poète national, 24 mai Bruno Teissier 1899, Bangladesh, Poète national, 24 mai Bruno Teissier

24 mai : le Bangladesh célèbre son poète national

C’est Nazrul Jayanti, l’anniversaire d’un poète célébré par les Bengalis du monde entier et connu comme le poète national du Bangladesh.

 

Il y a 125 ans naissait Kazi Nazrul Isaam (1899-1976). Ce poète bengali, né dans une famille musulmane de l’actuel Bengale occidental, s’est fait connaître par sa critique du colonialisme britannique. En 1912, il avait lancé un magazine bihebdomadaire, Dhumketu ("ধূমকেতু", "Comet") qui critiquait l'Empire britannique. Surnommé le « poète rebelle », Nazrul Islam était surveillé par autorités britanniques du Raj. Son poème politique,  Anondomoyeer Agomone (আনন্দময়ীর আগমনে), lui valu d’être arrêté en 1923 et accusé de sédition.

Nazrul a produit un vaste corpus de poésie, de musique, de romans et d'histoires sur des thèmes tels que l'égalité, la justice, l'anti-impérialisme, l'humanité, la rébellion contre l'oppression et la dévotion religieuse. En 1972, le Bangladesh nouvellement indépendant lui confère le titre de poète national, avec le consentement du gouvernement indien. En 1976, juste avant sa mort, lors d’un séjour au Bangladesh, il a obtenu la citoyenneté bangladaise.

Pour Nazrul Jayanti (নজরুল জয়ন্তী), chaque 24 mai, les écoles, lycées et université du Bangladesh fêtent un poète qui a influencé le monde littéraire du Bangladesh avec sa poésie, sa musique, ses philosophies et ses opinions révolutionnaires. Il est très populaire en Inde et dans la diaspora bengali, au même titre que Rabindranath Tagore.

L' anniversaire de la naissance de Kazi Nazrul Islam est un jour férié officiel dans l'État indien de Tripura, généralement célébré le 25 mai, son véritable anniversaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mai 2024

 
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1844 Bruno Teissier 1844 Bruno Teissier

23 mai : la déclaration du Bâb

Dès ce soir et toute la journée de demain, les bahais célébrent le 180e anniversaire de la « déclaration du Bab », acte de naissance de la foi bahá’íe et début d’une ère nouvelle.

 

Dès ce soir et toute la journée de demain, les bahaïs célèbrent le 180e anniversaire de la « déclaration du Bâb », acte de naissance de la foi bahá’íe et début d’une ère nouvelle.

La journée (qui selon ses adeptes, débute ce soir au coucher du soleil) sera chômée et consacrée à la lecture des textes les plus sacrés de la religion dont les prêches du Bab, mais également à des séances de musique et de chant. Ce jour saint commémore la déclaration de Mirza Ali Muhamad, plus connu sous le nom de Báb, jeune berger de Chiraz, en Iran, inconnu jusqu’à ce qu’il affirme, dans la nuit du 22 au 23 mai 1844, qu’il était envoyé par Dieu sur terre pour annoncer une nouvelle ère pour l’humanité et préparer l’avènement de Baha’u’llah, le messager universel de Dieu attendu par les disciples de toutes les religions. Sa prophétie se réalisera lorsque Baha’u’llah (de son vrai nom Mirza Husayn Ali), son disciple, annoncera, en 1863 qu’il est le nouveau Messie.

Considérés en Iran comme des hérétiques et persécutés comme tels, les bahaïs se disent fils d’Abraham, ils prônent la tolérance religieuse, l’égalité entre hommes et femmes et défendent une vision humaniste du monde. Ils sont, à peu près 5 millions répartis dans plus de cent pays, principalement en Iran, aux États-Unis, en Inde, en Colombie et en RDC.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2024

 
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1848, France, esclavagisme, Abolition de l'esclavage, 22 mai Bruno Teissier 1848, France, esclavagisme, Abolition de l'esclavage, 22 mai Bruno Teissier

22 mai : la Martinique commémore l'abolition de l'esclavage

La Fête de l'abolition de l'esclavage commémore la journée d’émeute populaire du 22 mai 1848 qui a contraint le gouverneur de la Martinique à anticiper le processus.

 

Spectacles, concerts, marche aux flambeaux, conférences... de nombreux temps forts rythme ce 176e anniversaire de l’abolition de l’esclavage à la Martinique.

En 1848, le gouvernement provisoire qui succède à la Monarchie de Juillet, renversée par les journées révolutionnaires de février, élabore le 27 avril 1848, des décrets abolissant l’esclavage dans toutes les colonies françaises. Ces décrets devaient mettre quelques semaines pour parvenir dans les différentes colonies et s’appliquer véritablement. De fait, ils n’arriveront à la Martinique que le 4 juin 1848. De plus, ces textes prévoyaient l’abolition dans un délai de deux mois après leur promulgation dans la colonie… La ferveur populaire en décidera autrement.

À la Martinique, la nouvelle de l’instauration de la République, fin mars 1848, fait naître un véritable espoir car celle-ci proclame aussitôt que « nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves ». L’enthousiasme des quelque 60 000 esclaves se transforme, le 22 mai, en véritable émeute populaire. Ce qui contraint le gouverneur de la colonie à proclamer l’abolition immédiate, le 23 mai, sans attendre l’arrivée des décrets du 27 avril. C’est ce premier jour de liberté qui est commémoré chaque année à la Martinique (à la Guadeloupe, c’est le 27 mai) par un jour férié et des festivités.

En 2020, les festivités prévues dans le cadre du 22-Mai avaient été annulées pour cause de crise sanitaire, mais la journée avait été marquée par la destruction de deux statues de Victor Schoelcher. L’une devant l’Espace Camille Darsières à Fort-de-France, l’autre à l’entrée du bourg de Schoelcher. Ces actes de vandalisme n’avait pas été revendiqués mais toutefois, approuvés par certains militants. Certes, Victor Schœlcher avait permis que soit signé les décrets abolissant l’esclavage et la traite négrière dans les colonies. Mais, il lui est reproché d’avoir prévu l’indemnisation, non des victimes de l’esclavage (qui ne l’ont jamais été) mais les 10 000 propriétaires d’esclaves lesquels ont reçu, à partir de 1849, des indemnités d’un montant total de 126 millions de francs or. Certaines grandes fortunes françaises ont leur origine dans cette indemnisation scandaleuse. La statue de Joséphine, l’épouse de Napoléon Bonaparte (qui a rétabli l’eclavage) a aussi été détruite.

Depuis une vingtaine d’année, un combat a été engagé pour obtenir des réparations. Le Mouvement international pour les Réparations (MIR) a lancé le 13 mai son « 24yèm Konvwa ba réparasyon », qui se termine comme chaque année le 21 mai . Le thème de cette année : « Réparasyon pou palantjé matjoukann péyi-a ».

D’autres, au contraire, veulent faire de cette journée du 22 mai (le 22-Mé), une fête consensuelle, une fête nationale de la Martinique. Dans cette nuit du 21 au 22 mai, chacun peut faire mémoire des combats menés pour la liberté, en allumant un flambeau ou une bougie, une lumière symbolique, en écoutant « Rhapsodie Martinique IV/La marche de la Liberté » de Manuel Césaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2024

 

Le mémorial Cap 110 de Laurent Valère, situé Anse Caffard, en Martinique, édifié en 1998, à l’occasion du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

Dans une rue de Fort-de-France en 2021

Ce qui reste du socle de la statue de Joséphine, Fort-de-France, place de la Savane

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1864, Circasie, deuil, 21 mai, génocide Bruno Teissier 1864, Circasie, deuil, 21 mai, génocide Bruno Teissier

21 mai : le jour de deuil circassien, en mémoire d’un génocide perpétré par les Russes

Ce Jour de deuil a été institué en souvenir du jour où la Russie a proclamé sa victoire définitive sur la Circassie détruite, le 21 mai 1864. Cette commémoration du génocide circasien, aujourd’hui interdite en Russie, se déroule principalement dans la diaspora.

 

La Circassie est une colonie russe située dans le nord du Caucase, une région que les Russes ont conquis après un siècle de guerre et de massacres. L’invasion russe a commencé en 1763 et ne s’est achevée qu’un siècle plus tard par un défilé de la victoire de l’armée du tsar le 21 mai 1864, à Krasnaya Polyana, non loin de Sotchi. Ce fut la guerre la plus longue que la Russie n’ait jamais menée.

La stratégie de l’Empire russe pour s’imposer dans le nord du Caucase était pleinement génocidaire. Elle consistait à massacrer systématiquement des civils afin de les terroriser ou de les pousser à l’exil. En un siècle, 1 500 000 Circassiens (soit 90% de la population totale !) ont été tués ou expulsés vers l'Empire ottoman, où vit aujourd’hui la majeure partie de la diaspora circasienne.

Les quelques Circadiens demeurés sur leurs terres, ont été séparés par les Russes en quatre sous-groupes : Kabardiens, Tcherkesses, Adyghéens et Chapsoughs, selon la logique du “diviser pour mieux régner”. C’était aussi une manière de gommer l’identité circasienne qui n’a plus droit de cité en Russie. Moscou a ensuite créé sur ce qui était jadis la Circassie, trois républiques “autonomes” : les républiques d'Adyguée, de Kabardino-Balkarie et de Karachay-Tcherkessie, où les Circassiens constituent la majeure partie de la population, descendant des quelques rescapés du génocide.

En 1990, quand l’emprise russe s’est provisoirement desserrée, un Jour de deuil circassien (Шъыгъо-шӏэжъ маф) a été institué en souvenir du jour où la Russie a proclamé sa victoire définitive sur la Circassie détruite et endeuillée. Chaque 21 mai, jour férié et chômé local, des rassemblements, des processions et dépôts de couronnes de fluets ont eu lieu dans les quatre républiques circadiennes jusqu’en 2021. Aujourd’hui, c’est surtout dans la diaspora, en Turquie, en Jordanie, en Syrie, aux États-Unis, en Allemagne…

Depuis le début de l'année 2022, les autorités russes s'emploient systématiquement à annuler les événements commémoratifs et festifs circassiens. Sous des prétextes farfelus, ils ont interdit la célébration du jour du drapeau circassien, puis ont prohibé la procession devenue traditionnelle en l'honneur du jour de deuil du 21 mai.

En Russie, ce génocide a été soumis à un révisionnisme historique ancien, ce qui explique qu’en Occident on connaisse si mal ce drame du Nord Caucase, par rapport à celui des Arméniens au début du siècle suivant. Aujourd’hui, les responsables de l'État russe vont jusqu'à affirmer que le conflit "n'a jamais eu lieu" et que la Circassie "a volontairement rejoint la Russie au XVIe siècle".

Il n’est pas encore question en Russie de discours décolonial.  Au XXIe siècle, la question des colonies vue de Moscou se règle encore par des massacres, les Tchétchènes en ont fait les frais (300 000 morts sous Poutine, soit 30% de ce peuple), aujourd’hui, c’est au tour de l’Ukraine d’affronter la volonté russe de dominer et de détruire à la moindre résistance…

Le 21 mai est la date de la bataille de Qbaada (аибашьра) considérée comme la dernière bataille de la guerre du Caucase. Elle s’est terminée le 21 mai du calendrier julien (soit le 2 juin du grégorien) mais les Circadiens ont retenu cette date pour exprimer leur deuil dans le calendrier actuel. La bataille a opposé l'armée circassienne de 20 000 hommes et femmes, composée de villageois et de milices locales ainsi que de cavaliers tribaux, à une armée russe de 100 000 hommes, composée de cavaliers cosaques et russes, d'infanterie et d'artillerie. Les forces russes avancèrent de quatre côtés. Les forces circassiennes ont tenté de briser la ligne, mais beaucoup ont été touchées par l'artillerie et l'infanterie russes avant même de parvenir à atteindre le front. Les combattants restants furent bientôt vaincus. L'armée russe a commencé à célébrer la victoire sur les cadavres et un défilé militaro-religieux a eu lieu, au cours duquel 100 guerriers circassiens ont été publiquement exécutés. L'armée russe a ensuite continué à attaquer et à incendier les villages circassiens, détruisant les champs pour empêcher le retour, abattant les arbres et chassant les gens vers la côte de la mer Noire. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2024

La reddition des Circassiens à l’issue de la bataille de Qbaada, 21 mai 1864, œuvre de François Rubo

Manifestation circasienne dans une rue d’Istanbul, un 21 mai

 
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1837, Canada, Célébration patriotique Bruno Teissier 1837, Canada, Célébration patriotique Bruno Teissier

20 mai : la Journée des patriotes au Québec, pour éviter de fêter la Monarchie

Cette journée commémore les événements de 1837-1838 qui virent les Québecois s’insurger contre l’occupant anglais pour la reconnaissance de leur peuple et la démocratie. Ce même jour, dans le reste du Canada, c’est la « fête de la Reine », même si le monarque est aujourd’hui un roi.

 

Le Québec est en effervescence, drapeaux de la province bien en évidence sur les bâtiments officiels et dans les rues, ambiance de fête empreinte de solennité, la journée est un mélange de grande fête populaire et de cérémonie du souvenir : défilés en tenue d’époque, reconstitutions de scène de bataille, repas champêtres, conférences, expositions… Cette Journée des patriotes commémore les événements de 1837-1838 qui virent les Québécois s’insurger face à l’occupant anglais pour la reconnaissance de leur peuple et la démocratie. Autrefois, cette journée était célébrée en novembre car la rébellion avait débuté en novembre 1837. Mais,  en  2003, il a fallu remplacer la fête de Dollard des Ormeaux, un héros aujourd’hui controversé de la lutte pour l’indépendance de la Nouvelle France. Or, cette journée étant fériée dans l’ensemble du Canada, il fallait lui trouver une thématique proprement québécoise faute de quoi, c’est le monarque qui est aujourd’hui célébré. On le sait, les Québécois n’aiment guère la monarchie britannique.

En effet, la Journée des patriotes a été placée ce jour-là pour concurrencer une autre fête, toujours d’actualité dans l’ensemble du Canada : la Fête de la reine ou Victoria Day. À l’origine, c’était l’anniversaire de la reine Victo­ria (née le 24 mai 1819). Aujourd’hui, le souverain du Canada est Charles III, mais la journée a conservé son appellation de Fête de la Reine. À cette occasion, l’Union Jack (drapeau du Royaume-Uni) flotte aux côtés du drapeau national canadien toute la journée. 

Cela dit, pour beaucoup de Canadiens, cette journée instaurée en 1953, représente avant tout un jour férié et chômé qui permet, chaque année, un week-end de trois jours puisqu’il tombe toujours un lundi ! Pour beaucoup, c’est le premier congé de l’année, il arrive au moment où les températures commencent à se radoucir. Certes, pour les catholiques, ce 20 mai est aussi le lundi de Pentecôte mais il n’est pas férié au Canada.

Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838 (vert-blanc-rouge) est encore régulièrement brandi lors de la fête nationale du Québec, le 24 juin,  et bien sûr pour la Journée des patriotes, au mois de mai.

En Ontario, où on célèbre officiellement Victoria Day, les Franco-Ontariens continuent toutefois de parler de cette journée comme de la fête de fête de Dollard.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2024

 
Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838

Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838

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1940, Finlande, guerre, Soldats morts au combat, deuil Bruno Teissier 1940, Finlande, guerre, Soldats morts au combat, deuil Bruno Teissier

19 mai : la Finlande pleure ses morts à la guerre

Comme tous les troisièmes dimanches de mai, les Finlandais pleurent tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Pour le souvenir de la guerre, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la Finlande a vécu trois conflits : la guerre d’Hiver, la guerre de Continuation et la guerre de Laponie. Si on remonte dans le temps, l’existence d’une Finlande indépendance a débuté par une guerre civile finlandaise qui a provoqué la mort de quelque 30 000 personnes.

 

Aujourd’hui, le drapeau finlandais est hissé à 8 heures du matin. Il flottera sur les bâtiments publics jusqu’à 21 heures. Comme tous les troisièmes dimanches de mai, les Finlandais pleurent tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Pour le souvenir de la guerre, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la Finlande a vécu trois conflits : la guerre d’Hiver (26 000 morts), la guerre de Continuation (63 000 morts) et la guerre de Laponie (1000 morts). Si on remonte dans le temps, l’existence d’une Finlande indépendance a commencé par une guerre civile finlandaise qui avait provoqué la mort de quelque 30 000 personnes.

Cette Journée commémorative pour les morts à la guerre (Sodan kuolleiden muistopäivä) en Finlande a été suggérée lors d’une réunion des évêques de l'Église évangélique luthérienne en avril 1940, où il fut proposé d'organiser le dimanche 19 mai 1940, des services de deuil à la mémoire de ceux qui sont tombés pendant la guerre d'hiver. Le maréchal Mannerheim venait d’annoncer que, dans un souci d’unité nationale, aucune célébration ne serait organisée le 16 mai, jour de la commémoration de la Victoire des forces de la République de Finlande (blancs) sur les Finlandais rebelles (rouges) à l’issue de la guerre civile. Le Conseil d'État a confirmé la date du Jour du Souvenir en 1947, célébré chaque troisième dimanche de mai. À l’origine, il ne concernait que les membres des forces de défense, mais son objet a vite été élargi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mai 2024

Memorial Day à Joensuu le 19 mai 1940

 
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1703, Russie, bataille célèbre, Batailles navales, 18 mai Bruno Teissier 1703, Russie, bataille célèbre, Batailles navales, 18 mai Bruno Teissier

18 mai : la Russie célèbre sa flotte de la Baltique

La Russie, pays militarisé à l’extrême, commémore toutes ses batailles, en particulier celle qui ont une valeur géopolitique. La célébration russe de sa Journée de la flotte baltique qui s’insère la propagande du régime poutinien, est principalement marquée par un défilé naval de grande ampleur.

 

La Russie, pays militarisé à l’extrême, commémore toutes ses batailles, en particulier celle qui ont une valeur géopolitique. Le 18 mai 1703, une flottille de 30 bateaux avec des soldats des régiments Preobrazhensky et Semenovsky sous le commandement du tsar Pierre Ier, remporta sa toute première victoire militaire en capturant deux navires de guerre suédois, le Gedan et l'Astrild, à l’embouchure du fleuve Neva. Cette victoire était inespérée face à une Suède qui était, à l’époque, la puissance militaire de la Baltique, alors que la Russie, n’était encore qu’un pays encore modeste et très peu ouvert sur la mer. Tous les participants à cette bataille ont reçu des médailles spéciales avec l'inscription "L'impensable se produit".

Rétrospectivement, ce 18 mai est considéré comme l'anniversaire de la flotte russe de la Baltique.  En 1703, la Russie reçut son premier navire de guerre : une frégate à trois mâts de 24 canons Shtandart. En 1724, la flotte comptait 141 navires de guerre à voile et des centaines de navires propulsés à l'aviron.

Aujourd’hui, la flotte baltique qui a perdu ses bases d’Estonie, Lettonie et Lituanie, a son siège à Kaliningrad avec des bases principales à Baltyisk et Cronstadt. La Russie de Poutine qui a déjà agressé la Géorgie et a entrepris de détruire l’Ukraine, est jugée suffisamment menaçante pour que la Suède et la Finlande aient finalement intégré l’OTAN, que le Danemark ait récemment élargi son service militaire aux femmes et que la Pologne ait confirmé son souhait d’abriter des armes nucléaires américaines sur son sol. 

La célébration russe de sa Journée de la flotte baltique (День Балтийского флота) qui s’insère la propagande du régime poutinien, est principalement marquée par un défilé naval de grande ampleur. Des anciens combattants, des Pétersbourgeois et des militaires déposent des fleurs au mémorial dédié à Pierre le Grand.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 mai 2024

 
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1995, Tibet, chef spirituel, 17 mai Bruno Teissier 1995, Tibet, chef spirituel, 17 mai Bruno Teissier

17 mai : pour ne pas oublier le panchem-lama

Des manifestations de Tibétains ou d’amis du Tibet se déroulent un peu partout dans le monde, ce 17 mai ou au cours du week-end qui vient, en soutien du panchem-lama, le deuxième plus grand chef spirituel du bouddhisme tibétain, avec le dalaï-lama. Il a été enlevé par le régime communiste chinois, le 17 mai 1995, et n’est plus jamais réapparu.

 

Des manifestations de Tibétains ou d’amis du Tibet se déroulent un peu partout dans le monde, ce 17 mai ou au cours du week-end qui vient. À Paris, un rassemblement aura lieu samedi, 18 mai, place de la Bastille en soutien au panchem-lama, le deuxième plus grand chef spirituel du bouddhisme tibétain, avec le dalaï-lama. Il a été enlevé par le régime communiste chinois, le 17 mai 1995, et n’est plus jamais réapparu.

Depuis le 17 mai 1995, personne n’a vu celui qui n’était encore qu’un petit garçon de six ans, appelé Gedhun Choékyi Nyima, alors âgé de six ans. Ce qui a fait de lui le plus jeune prisonnier politique du monde. Deux jours plus tôt, il venait d’être reconnu par le dalaï-lama comme étant une réincarnation du panchen-lama, ou "grand érudit" en tibétain. Il a été enlevé et amené en Chine avec sa famille. On ne sait pas, aujourd’hui,  s’il est vivant ou mort. On peut juste imaginer le visage qu’il aurait aujourd’hui. Son image a été minutieusement construite en consultation avec des Tibétains, en utilisant des informations exhaustives par l’artiste, Tim Widden. Le 25 avril dernier, on a tout de même fêté ses 35 ans.

À sa place, les autorités chinoises ont nommé un faux panchen-lama pour le remplacer. Une personne qu’on puisse manipuler pour servir les intérêts chinois. L’enjeu est de taille pour Pékin, car si le dalaï-lama participe à la désignation du pandem-lama, cette cooptation est réciproque. Or, Tenzin Gyatso, l’actuel dalaï-lama, qui vit en exil qour échapper à l’emprise chiboise, est aujourd’hui âgé de 88 ans. Il va bientôt falloir lui trouver un successeur, ou plutôt une réincarnation. Pékin veut contrôler cette désignation comme il contrôle le Tibet que les Chinois occupent depuis 1959. L’objectif est l’effacement complet de la culture tibétaine afin d’annihiler toute velléité d’indépendance du Tibet.

༸པཎ་ཆེན་སྐུ་འཕྲེང་ ༡༡ པ་དགེ་འདུན་ཆོས་ཀྱི་ཉི་མ་རིན་པོ་ཆེ་མཆོག་གང་མགྱོགས་སུ་གློད་གྲོལ་བྱ་དགོས། །

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mai 2024

 
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Ukraine Bruno Teissier Ukraine Bruno Teissier

16 mai : les Ukrainiens fiers de leur identité et de leurs chemises brodées

C’est la Journée Vyshyvanka, du nom des chemises brodées traditionnelles. Cette manifestation qui a lieu tous les troisièmes jeudis de mai, revêt une signification particulière alors que l’Ukraine est quotidiennement agressée par la Russie pour effacer sa spécificité culturelle.

 

C’est la Journée Vyshyvanka (День вишиванки), du nom des chemises brodées traditionnelles. Cette manifestation qui a lieu tous les troisièmes jeudis de mai, revêt une signification particulière alors que l’Ukraine est quotidiennement agressée par la Russie pour effacer sa spécificité culturelle. Le port d'une chemise brodée ce 16 mai 2024 est un symbole de l'indomptabilité de l'esprit ukrainien, une déclaration au monde entier que les Ukrainiens sont un peuple libre.

Ce qui a commencé comme une initiative locale est depuis devenu une célébration nationale. C’est Lesya Voronyuk, une étudiante à l'Université nationale Yuriy Fedkovich Chernivtsi, a lancé une campagne « Journée mondiale de la broderie » en 2006. La jeune fille a été inspirée par son ami Ihor Zhitaryuk, qui portait régulièrement une chemise brodée en classe. Lesya a suggéré que ses camarades étudiants choisissent un jour et portent ensemble des chemises brodées. La première année, plusieurs dizaines d'étudiants et plusieurs professeurs de la faculté ont joué le jeu de porter des vêtements nationaux.

Le phénomène a rapidement pris de l’ampleur. En 2011, la cinquième édition a été marquée par l'établissement d'un record Guinness du nombre de personnes en chemises brodées en un seul endroit. Plus de 4 000 personnes en chemises brodées s’étaient rassemblées sur la place centrale de Tchernivtsi. La même année, une immense chemise brodée (4 mètres sur 10) avait été cousue par une entreprise de couture pour le bâtiment central de l'Université nationale Yuriy Fedkovych de Tchernivtsi. Depuis, la célébration de la chemise brodée a changé  d’échelle et entraîné la diaspora ainsi que tous les amis de l’Ukraine dans le monde.

En 2022, la loi martiale consécutive à l’égression russe avait empêché la fête mais, en 2023, elle a renoué avec les événements de masse (concerts, expositions)… C’est à nouveau le cas en 2024 dans diverses villes d’Ukraine avec pour slogan cette année de « Victoire brodée ».

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mai 2024

 
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1898, Malawi, Père de la nation, dictateur, 14 mai Bruno Teissier 1898, Malawi, Père de la nation, dictateur, 14 mai Bruno Teissier

14 mai : au Malawi, l’anniversaire de l’ancien dictateur

31 ans après sa destitution, le Malawi célèbre toujours l’anniversaire de son ancien dictateur par un jour férié et chômé. Il est vrai que Hastings Kamuzu Banda est aussi le « père de l’indépendance ».

 

31 ans après sa destitution, le Malawi célèbre toujours l’anniversaire de son ancien dictateur par un jour férié et chômé. Il est vrai que Hastings Kamuzu Banda est aussi le « père de l’indépendance ». Ce médecin établi en Écosse, où il a passé 40 ans de sa vie, était rentré dans son pays natal, le Nyassaland en 1958 pour prendre la tête de la fronde contre la création par les Anglais, d’une grande fédération regroupant son pays et les deux Rhodésies. En 1959, Banda fut arrêté et emprisonné pendant quelques mois avant d’être catapulté Premier ministre. En 1964, le Nyassaland obtiendra à son indépendance et c’est Kamuzu Banda qui lui choisira un nouveau nom : Malawi.

Kamuzu Banda en sera le premier président et il s’accrochera au pouvoir pendant encore trois décennies. Son mandat de président « à vie » est marqué par l'assassinat, l'emprisonnement ou l'exil des membres de l'opposition. L’impitoyable docteur Banda était notamment connu pour livrer ses opposants aux crocodiles… Il faudra attendre le 14 juin 1993 pour que les premières élections libres le poussent vers la sortie à l’âge de 96 ans. Quand il est mort, en exil en Afrique du Sud, il était encore poursuivi pour le meurtre de quatre parlementaires de l'opposition. Nelson Mandela n’a pas assisté à ses funérailles, non en raison de sa gouvernance autoritaire, mais pour ses liens avec l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid. Car Banda était un ultraconservateur proche des régimes soutenus par les États-Unis.

Cette histoire appartient à un passé révolu, mais une bonne partie peuple Malawi garde une tendresse pour ce vieux président mort presque centenaire et qui a dirigé le pays pendant près d’un demi-siècle. Hastings Kamuzu Banda est né en mars ou en avril 1898. On ne sait pas trop car il n'y avait pas d'enregistrement de naissance à l'époque, mais sous le règne de Banda, son anniversaire officiel était célébré le 14 mai. Le Kamazu Day célébrant son anniversaire n’a jamais été aboli.

Cette année la principale cérémonie a lieu à Blantyre, dans le stade Kamuzu, bien sûr. La thématique de l’année 2024 : « Kamuzu, l’héritage du patriotisme, de l’intégrité et du travail acharné ». Les premier et troisième qualificatifs ne sont pas usurpés, le second est assez contestable quand on sait qu’au cours de sa présidence, sa fortune s’est accru de plusieurs centaine de millions de dollars. La corruption est un mal endémique au Malawi que le président actuel, Lazarus Chakwera, n’est pas arrivé à endiguer alors que le pays est un des plus pauvres du monde.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2024

 
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1948, Israël, Palestine, indépendance, 14 mai Bruno Teissier 1948, Israël, Palestine, indépendance, 14 mai Bruno Teissier

13 mai : Israël compte ses morts et fête son indépendance en pleine crise existentielle

Israël célèbre sa proclamation d’indépendance du 14 mai 1948. La fête nationale d'Israël est précédée d'un hommage aux soldats tombés au combat et aux victimes civiles du terrorisme. Mais comment se recueillir puis faire la fête, quand plus de 35 000 Palestiniens sont morts juste de l’autre côté du mur et que le massacre semble sans fin ?

 

Chaque année, le 5 lyar, soit cette année le 14 mai 2024, Israël célèbre sa fête nationale en souvenir de sa proclamation d’indépendance du 14 mai 1948. Comme les jours du calendrier hébreu commencent et se terminent au coucher du soleil, la célébration du Jour de l’Indépendance d’Israël commence la veille dans le calendrier civil, autrement dit, les festivités débutent ce lundi 13 mai au soir.

Cependant, le Jour de l'Indépendance (Yom Haʿatzmaout, יום העצמאות) est toujours précédé du Jour du souvenir (Yom haZikaron, יום הזכרון), un jour de commémoration solennel rendant hommage aux soldats tombés au combat et aux victimes civiles du terrorisme. Cette commémoration a commencé ce dimanche 12 mai au coucher du soleil.

Donc dimanche 12 mai, à 19h, conformément à la loi de 1963 qui a formalisé le rituel, les entreprises de tout le pays ont fermé (le dimanche est un jour ouvré en Israël). À 20h, une première sirène, d'une durée d'une minute, a retenti dans tout Israël et la cérémonie nationale a commencé sur l’esplanade du Mur occidental (mur des lamentations) à Jérusalem, en présence du président Isaac Herzog, du ministre de la Défense Yoav Gallant et du chef d'état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi. À21h15, la Knesset organisait un événement spécial à la mémoire des morts, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahou, du président de la Knesset, Amir Ohana, et du président par intérim de la Cour suprême, Uzi Vogelman. 

On rend hommage aux morts de l’année 2023, selon les chiffres du ministère de la Défense, 711 membres des forces de sécurité sont tombés dans le cadre du conflit israélo-Palestinien et 822 civils (dont 37 enfants) ont été assassinés au cours de la même période, principalement lors du massacre du 7 octobre. Soit le pire bilan depuis qu’Israël existe.

Selon les données officielles, 25 039 membres des forces de sécurité sont tombés et 5 100 civils ont été tués dans des attaques terroristes depuis 1860. Curieusement, les statistiques israéliennes, publiées et révisées chaque année, remonte à une époque bien antérieure à la fondation d’Israël. Malheureusement dans leur aveuglement, les Israéliens font bien peu de cas des quelque 100 000 Palestiniens tués depuis le 14 mai 1948. Leur évocation serait pourtant totalement légitime, sachant que plus de 20% des citoyens israéliens sont des Palestiniens. Mais leur mémoire à eux n’a aucune place dans le discours officiel.

Une cérémonie du Jour du souvenir israélo-palestinien est tout de même organisée par Combattants pour la Paix et le Cercle des Parents-Forum Familles. Faute d’un soutien des autorités, elle est retransmise en ligne depuis plusieurs sites à travers le pays, notamment Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa et Acre. La cérémonie a débuté dimanche à 20h30, elle est diffusée sur les pages Facebook des organisations car les Palestiniens de Cisjordanie sont interdits d'accès en Israël depuis le 7 octobre 2023. Ce rassemblement, que ses organisateurs qualifient de plus grand événement pour la paix organisé conjointement par des Israéliens et des Palestiniens, est controversé depuis sa création en 2006, mais il attire des foules de plus en plus importantes au fil des ans. En 2023, 15 000 personne avaient assistés à la cérémonie au parc Ganei Yehoshua de Tel Aviv, et 200 000 personnes l’avaient regardée en ligne depuis le monde entier, selon les organisateurs.

Ce lundi 13 mai, à 8h30, les noms des soldats tombés au combat sont lus au mont Herzl à Jérusalem. À 11h, une seconde sirène, d'une durée de deux minutes, retentit dans tout Israël. Aussitôt après, des avions de l'armée de l'air survolent le mont Herzl, donnant le coup d'envoi de la cérémonie principale, en présence notamment de Herzog, Netanyahou, Ohana et Vogelman. À 13h, une cérémonie commémorative pour les victimes du terrorisme se déroule au mont Herzl. Elle se clôturera à 19h30.

Mardi 14 mai, sera fêté l’anniversaire du 14 mai 1948 (5 Iyar 5708 selon le calendrier juif). Ce jour-là, huit heures avant l'expiration du mandat britannique sur la Palestine, le futur Premier ministre David Ben Gourion déclara la création de l'État d'Israël. Le nouvel État fut rapidement reconnu par de nombreux pays, dont les États-Unis et l’Union soviétique. Cependant, les États arabes environnants, considérant cette implantation juive comme un vestige de la colonisation britannique, ne l’ont pas reconnu et ont aussitôt attaqué l’État juif nouvellement formé. Ainsi, le 15 mai 1948, débutait la première guerre israélo-arabe, connue en Israël sous le nom de Guerre d’indépendance car elle s’est soldée par une victoire des Israéliens.

Traditionnellement, les familles israéliennes célèbrent Yom Ha'atzmaut avec des barbecues et des pique-niques. Les gens décorent leurs balcons avec des drapeaux israéliens et attachent de petits drapeaux aux vitres des voitures. Certains drapeaux restent hissés jusqu'à la Journée de Jérusalem célébrée le 28 Iyar (le 5 juin prochain). Mais cette année, six mois après les massacres du 7 octobre, l’ambiance n’est pas du tout à la fête. Ce jour-là, Israël s’était réveillé en découvrant l’horreur de la tuerie de plusieurs centaines de civils et la prise en d’otage par le Hamas de plus d’une centaine d’autres. Ils découvraient la défaillance de leurs services de renseignement (au courant de la préparation d’une attaque, mais qui en a largement sous-estimé l’ampleur). Ils déploraient la désorganisation de l’armée (qui a mis des heures à intervenir pour neutraliser les terroristes) et devaient admettre que les murs n’apportent en rien la sécurité. Les Israéliens s’affligeaient l’incurie de son gouvernement d’extrême droite, lequel a eu l’idée folle de participer au financement du Hamas et de l’encourager secrètement afin de pousser les Palestiniens à la faute. Pensant, en réaction, anéantir toute velléité de revendication de ce peuple sans droit. Le drame du 7 octobre, repose sur le sordide jeu d’apprenti sorcier d’un premier ministre élaborant des stratégies pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible afin d’échapper à la prison pour corruption, quitte à mener son pays vers l’abîme.

Car, en ce 75e anniversaire d’Israël, c’est bien l’existence même d’Israël qui, pour la première fois, est questionnée si une solution définitive n’est pas trouvée à la question palestinienne. Les 35 000 morts (dont 12 300 enfants), peut-être 50 000 quand on fera vraiment le compte des victimes des bombes, des blessés qui n’ont pas survécu, des morts de malnutritions ou de manque de soin. L’horreur des bombardement sur Gaza a depuis longtemps occulté celle du du 7 Octobre. Netanyahou, décidant de bombarder une ville de deux millions d’habitants pour tuer quelques milliers de terroristes, a entrainé son pays dans le piège fatal, tendu par le Hamas. Face à un tel massacre, dont le bilan est bien pire que celui de la Nakba, la communauté internationale ne pourra plus ignorer la colonisation galopante des territoires occupés depuis 1967. Faute d’accepter de les lâcher en totalité, Israël, risque de tout perdre (c’est à dire le territoire reconnu en 1948) et de ne jamais fêter son centenaire.

En dépit d’une belle prestation à l’Eurovision, fête à laquelle les Palestiniens n’ont jamais été invités à participer, l’ambiance de la journée de Yom Ha'atzmaut n’a jamais été aussi peu sereine. Même si le pays, comme toujours, va s’efforcer de faire comme si… L’aveuglement et le déni sont des maladies mortelles.

La date de Yom Haʿatzmaout est variable sur la calendrier grégorien : 1er mai 2025, 22 avril 2026, 12 mai 2027…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2024

 
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Géorgie, chrétiens Bruno Teissier Géorgie, chrétiens Bruno Teissier

12 mai : la Géorgie fête la Saint-André

La journée est connue  comme Le jour de l'arrivée du Saint Apôtre André le Premier Appelé en Géorgie. Il commémore l'arrivée de saint André en Géorgie, marquant le début de la christianisation du Caucase.

 

Cette année, la Saint-André tombe un dimanche mais c’est un jour férié officiel, chômé s’il tombe en semaine. La journée est connue  comme Le jour de l'arrivée du saint apôtre André le Premier appelé en Géorgie  (წმინდა მოციქულის ანდრია პირველწოდებულის საქართველოში შემოსვლის დღე). Il commémore l'arrivée de saint André en Géorgie, marquant le début de la christianisation du Caucase.

André est originaire de Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Lui et son frère Simon, pêcheur de profession. C’est lui qui présente Simon à Jésus qui le nommera Pierre et en fera un de ses principaux disciples, André est néanmoins considéré, notamment par les Géorgiens, comme le premier apôtre du Christ. Alors que selon la tradition Simon-Pierre aurait terminé sa vie à Rome, ville de son martyre, symbole l’Église d’Occident, André serait parti prêcher l’Évangile lors d’un long voyage autour de la mer Noire, avant de mourir martyrisé à Patras, en Grèce.

Il aurait débarqué en Géorgie, dans la région de l’Adjarie actuelle. La tradition ecclésiale de Géorgie considère saint André comme le premier prédicateur du christianisme en Géorgie et comme le fondateur de l'Église orthodoxe géorgienne. En 2008, une grande statue représentant saint André a été installée devant une cascade près du village de Sarpi, en Adjanie, où André serait venu. Les jeunes mariés ont pris l’habitude de venir se faire photographier devant.

Jadis, il était fêté le 13 novembre par les Églises d’Orient (et il l’est encore dans maints endroits), avant que sa fête soit déplacée au 12 mai. L’Occident, de son côté, le fête le 30 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 mai 2024

La statue de saint André devant une cascade de Sarpi

 
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1924, Mongolie, arbres, 11 mai Bruno Teissier 1924, Mongolie, arbres, 11 mai Bruno Teissier

11 mai : en Mongolie, on plante des arbres

La forêt, en Mongolie, a presque disparu et la déforestation continue. Pour renverser la tendance, le président de la Mongolie Khurelsukh Ukhnaa a lancé en 2021 le programme ambitieux de planter « un milliard d’arbres » qui a démarré en 2022. Cette année, la jOurnée nationale de plantation des arbres se prolonge jusqu’au 31 mai 2024. 2024, le 11 mai, marque le 100e anniversaire de la création de l'industrie forestière moderne en Mongolie.

 

La forêt, en Mongolie, a presque disparu. Elle ne représente plus que 6,5% de la surface du pays et n’a guère été protégée jusqu’à ces dernières années. Pour renverser la tendance, le président de la Mongolie Khurelsukh Ukhnaa a lancé en 2021 le programme ambitieux de planter « un milliard d’arbres » qui a démarré en 2022. La préoccupation existait déjà puisque c’est en 2010, qu’a été créée une Journée nationale de la plantation d'arbres (Монгол Улсад мод тарих үндэсний өдөр) qui a lieu chaque année, le 11 mai. Depuis le démarrage du programme, on s’est contenté, d’une quarantaine de jeunes arbres.

En 2024, l’ambition sera plus importante, on a préparé 60 millions de plants de jeunes arbres. Car la Journée nationale annuelle de la plantation d'arbres est organisée du 11 au 31 mai 2024, sous la forme d'une campagne d'un mois. 2024, le 11 mai, marque le 100e anniversaire de la création de l'industrie forestière moderne en Mongolie. Mais des efforts plus ambitieux pour lutter contre la désertification se sont finalement heurtés à la nécessité d'augmenter les revenus (environ 28,5 % des 3,2 millions d'habitants de Mongolie vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon l'Office national des statistiques de Mongolie) et il est peu probable que les mesures de soutien existantes les incitent à mettre l'environnement en danger. au-dessus de leur qualité de vie. Beaucoup, dans ce pays au climat rigoureux, se chauffent encore au bois. La négligence des semis et la plantation par des personnes non qualifiées sont courantes en Mongolie.

Parmi les principaux projets actuels : le reboisement de la montagne Bayanzurkh, à l'est d'Oulan-Bator, avec 13 000 arbres soigneusement plantés et entretenus. La montagne sacrée était presque entièrement boisée d'espèces d'arbres naturelles (mélèze) jusqu'en 1989. Au cours de la croissance de la ville d'Oulan-Bator et de l'utilisation accrue des ressources, elle a été défrichée par de massifs déplacements de bétail et des incendies de forêt, fréquents en Mongolie, qui empêche reboisement naturel.

En Mongolie, les forêts boréales de conifères de Sibérie s'étendent sur le nord du pays. Le mélèze est l'espèce d'arbre qui caractérise le paysage avec le pin, le bouleau et le peuplier.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mai 2024

 
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Thaïlande, bouddhisme Bruno Teissier Thaïlande, bouddhisme Bruno Teissier

10 mai : la cérémonie du labour royal en Thaïlande

La cérémonie annuelle du Labour royal, en Thaïlande, marque officiellement le début de la saison du riz. Selon de très anciennes traditions, elle permet de prévoir les tendances en matière de production agricole voire de commerce international.

 

Cette cérémonie annuelle marque officiellement le début de la saison du riz. Elle a généralement lieu en mai mais la date n'est pas fixe car elle est choisie par l’astrologue brahmane du roi. Le nom thaïlandais de cette fête est assez long : Charot Phra Nangkhan Raek Na Khwan » (จรดพระนังคัลแรกนาขวัญ) signifie « placer une charrue sur la terre pour marquer un début propice à la saison de culture du riz ».

Cette cérémonie est une synthèse de fêtes de tradition bouddhiste et hindouiste qui se déroulaient jadis à des dates différentes. La cérémonie, présidée par le roi en personne, se déroule sur deux jours. D’abord une bénédiction bouddhique au temple d’Émeraude de Bangkok, des graines qui seront plantées le lendemain. Le lendemain, c’est le jour du labour proprement dit, une célébration hindouiste qui se déroule à Sanam Luang, une place située devant le Palais royal. Une fois exécuté, on présente aux bœufs sacrés des écuelles contenant de l’herbe, du riz, du maïs, des haricots, du sésame, de l’alcool et d’eau. Le choix des bovins va donner la tendance, bonne ou mauvaise, des prochaines récoltes. S’ils ne touchent à rien et se contentent d’une lampée d’alcool, ils garantissent un commerce fructueux avec l’étranger et donc une économie florissante.

La cérémonie royale s'est poursuivie pendant des siècles jusque dans les années 1930. Abandonnée à la faveur de la modernisation du pays, elle a été relancée en 1960 afin de conforter le prestige du roi Bhumibol qui reprenait du poids politique. Son fils et successeur, depuis 2021, le roi Vajiralongkorn dit roi Rama X a poursuivi cette tradition du Labour royal. Depuis 1966, le jour de la cérémonie royale est aussi désignée comme la Journée des agriculteurs.

À des dates différentes, des cérémonies comparables sont également organisées au Cambodge, présidée par le roi, ou au Japon, par l’empereur… Elles ont pour origine d’anciens rites de fertilité commun aux différents pays de la région.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mai 2024

 
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1950, Europe, 9 mai Bruno Teissier 1950, Europe, 9 mai Bruno Teissier

9 mai : la Journée de l'Europe, 80 ans de paix !

Hier, nous avons célébré 80 années de paix en Europe (occidentale). Jamais dans l’histoire, cette région du monde n’avait connu une période de paix aussi longue et on peut espérer que cela se perpétue. La construction européenne engagée il y a 73 ans y est largement pour quelque chose ! Le 9 juin, ne confions pas les clés de notre Europe à des personnes qui n’ont pas conscience de cet héritage et qui soutiennent des fauteurs de guerre !

 

Hier, nous avons célébré 80 années de paix en Europe (occidentale). Jamais dans l’histoire, cette région du monde n’avait connu une période de paix aussi longue et il faut se mobiliser pour que cela se perpétue. À présent, sans les Américains.

La construction européenne, engagée il y a 74 ans, y est évidemment pour quelque chose. Alors que la Russie ravage impunément l’Ukraine, que des dizaines de milliers d’Arméniens ont dû abandonner leur pays pour fuir la guerre, alors que la situation demeure tendue dans les Balkans et qu’au Proche-Orient des descendants d’Européens martyrisent un autre peuple, la Journée de l’Europe se doit d’être fêtée avec conviction comme chaque 9 mai. D’autant plus cette année que l’allié américain s’est évaporé.

Chaque année, le 9 mai, nous célébrons l’anniversaire de la « déclaration Schuman ». Ce jour-là, en 1950, Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, propose dans un discours historique prononcé à Paris, dans le salon de l’horloge du Quai d’Orsay, une nouvelle forme de coopération politique pour l'Europe, qui rendrait impensable toute guerre entre les nations du continent. Son ambition était de créer une institution européenne qui rassemblerait et gérerait la production de charbon et d'acier. Un traité établissant un tel organisme est signé moins d'un an plus tard. La proposition de Robert Schuman est considérée comme l'acte de naissance de ce qui est aujourd'hui l'Union européenne.

Cette déclaration débouche sur la signature par six États européens - l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas - du traité de Paris, le 18 avril 1951. Ensemble, ils fondent la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), première des institutions européennes qui donnera naissance à ce qu’on appelle à présent l’Union européenne.

Pour célébrer la Journée de l'Europe, les institutions de l'Union européenne ouvrent leurs portes au public dès le début du mois de mai à Bruxelles et Strasbourg. Ce soir, à paris, l'Arc de Triomphe va s'illuminer et se draper de bleu.

Ne confions pas les clés de notre Europe à des personnes qui n’ont pas conscience de cet héritage et qui soutiennent des fauteurs de guerre !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mai 2025

Mise à jour 10 mai 2025 : ce 9 mai 2025, Macron et le premier ministre polonais, Donald Tusk, ont conclu à Nancy un traité bilatéral dans la lignée de ceux que la France a signé avec l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.

 
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