L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
28 mars : Tchèques et Slovaques honorent leurs professeurs
Tchèques et Slovaques honorent, aujourd’hui, leurs professeurs. C’est anniversaire de Comenius, le grand pédagogue tchèque né en 1592, dont le patronyme a baptisé un programme européen d’échange entre établissements scolaires.
En Tchèquie et en Slovaquie, c’est la Journée des enseignants (den učitelů) (deň učiteľov), célébrée le jour de l’anniversaire de Comenius, le grand pédagogue tchèque né en 1592, dont le patronyme a baptisé un programme européen d’échange entre établissements scolaires.
Né en Moravie, Jan Amos Komenský dit Comenius (1592-1670), étudia à l’Université de Heidelberg en Allemagne et, plus tard, fut ordonné prêtre. Il vécut en Pologne où il écrivit ses premiers ouvrages sur la réforme du système éducatif. Comenius est surtout célèbre pour sa contribution aux progrès des techniques d’enseignement et il est considéré comme le premier pédagogue à avoir jeté les bases du concept d’enseignement international.
Le projet comenius est un projet européen patronné par l’UE. Il s'étend de la maternelle au secondaire. Il s'adresse à tous les acteurs de la vie éducative : enseignants, élèves, parents d'élèves, associations de parents d'élèves, ONG et collectivités territoriales entre autres.
C’est aussi l’occasion, tous les deux ans, de décerner la médaille Comenius, une récompense honorifique octroyée à des enseignants, à des chercheurs en sciences de l’éducation. Cette médaille a été créée par l’Unesco et le ministère tchèque de l’éducation, en 1992 lors du 400e anniversaire du grand pédagogue.
Au niveau international, c’est le 5 octobre que sont célébrés les enseignants.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 mars 2025
L’université Comenius de Bratislava, un timbre tchécoslovaque de 1969
27 mars : le jour où le Baloutchistan a perdu son indépendance
Le 27 mars est une journée noire pour la cause baloutche, une journée de mobilisation, de lutte pour l’indépendance d’un État qui a faillit naître, mais finalement fut absorbé par le Pakistan le 27 mars 1948.
Le 27 mars est une journée noire pour la cause baloutche, une journée de mobilisation. L’histoire remonte à la disparition des Indes britanniques, le Mouvement national baloutche considère que le Baloutchistan, situé aux confins de l’Afghanistan et de l’Iran, n’a pas eu sa chance de devenir un État et a été abusivement absorbée par le Pakistan. Le Baloutchistan est aujourd’hui la région la plus pauvre du pays alors qu’elle est riche en minerais et en gaz naturel. Les habitants accusent le gouvernement d’exploiter leur région et de la laisser coloniser par les entreprises chinoises auxquelles le port de Gwadar a été cédé pour devenir un étape majeure des Routes de la soie.
Depuis 77 ans, l’agitation nationaliste baloutche n’a jamais cessé. Elle s’est amplifiée récemment, avec une série d’attentats visant les forces de l’ordre pakistanaises ou les travailleurs immigrés provenant des autres régions du Pakistan et considéré comme des pions de la colonisation du territoire. En 2024, les attentats ont fait plus de 1600 morts. Le 11 mars 2025, l’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), principal groupe séparatiste, a pris un train en otage, le Jaffar Express tombé dans une embuscade. L’opération spectaculaire s’est soldée par une soixantaine de morts.
L’intégration au Pakistan s’est faite le 27 mars 1948, une journée de triste mémoire dans le récit national baloutche. Les choses auraient pu se passer différemment car au sein des Indes britanniques, le Khanat de Kalat avait un statut d’autonomie particulier au même titre que le Sikkim ou le Bhoutan. Ce dernier est aujourd’hui un État indépendant, alors que l’État de Kalat a disparu de la carte du monde. Héritier d’un État beaucoup plus vaste, il ne couvrait en 1947, plus qu’un quart du futur Baloutchistan pakistanais.
Le Khanat de Kalat (خانات ءِ قلات), fondé en 1405, reposait sur une confédération de tribus nomades baloutches et brahuies. Il s’étendait sur l’est de l’Iran actuel, le sud de l’Afghanistan et l’ouest du Pakistan actuel. Au milieu du XVIIe siècle, il déclara son indépendance vis-à-vis des Moghols qui dominaient l’Inde et connu son apogée au XVIIIe siècle sous Mir Nasir Khan dit le Grand (1749-1794). Affaibli et diminué par ses voisins au XIXe siècle, le pays a été occupé par les Anglais à partir de 1839 et intégré aux Indes britanniques, à l’exception de sa partie occidentale qui forme la province iranienne du Sistan-Balouchistan (la frontière date de 1896). En raison du traité de 1876, Kalat jouissait d’une autonomie interne, contrairement aux autres États princiers indiens. Mais, en 1947, Ahmad Par Khan le dernier souverain de Kalat n’eut pas le soutien des Anglais. La plupart des chefs pachtounes extérieurs à son État, ayant fait allégeance au Pakistan, le Kalat se retrouvait isolé. Le souverain a désespérément demandé de l’aide aux autorités indiennes et même au roi d’Afghanistan, mais sans succès. Le 27 mars, Ahmad Par Khan se résignait à renoncer à son indépendance pour éviter une guerre, car l’armée pakistanaise avait déjà pris position dans le sud. En 1952, l'État de Kalat entrera dans l’Union des États du Baloutchistan avec trois États voisins, Kharan, Las Bela et Makran. Le khanat prit fin le 14 octobre 1955, lorsqu'il fut pleinement incorporé au Pakistan occidental.
Le Mouvement national baloutchi considère que l’État du Kalat fut indépendant du 12 août 1947 (date de sa déclaration d’indépendance) au 27 mars 1948, soit 227 jours au total. L’intégration forcée de Kalat au Pakistan a semé le mécontentement et la résistance parmi le peuple baloutche. De nombreux nationalistes baloutches ont considéré l’annexion comme une trahison de leur autonomie et une atteinte à leur identité culturelle.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mars 2025
Le Mouvement du Baloutchistan Libre (FBM) est un parti politique dont l'objectif principal est de lutter contre le colonialisme pakistanais et iranien et de reconquérir l'indépendance et la souveraineté nationale de la nation baloutche.
Des membres de l'Armée de libération baloutche (بلۏچستان آجوییء لشکر ), un mouvement d’insurgés laïcs baloutches aspirent à un Baloutchistan indépendant
26 mars : le Mali célèbre une démocratie qui a disparu
Le Mali commémore les « martyrs de la révolution de 1991 » et célèbre sa « démocratie ». Le pays fête le coup d’État du 26 mars 1991 qui a renversé un dictateur. Mais ce moment démocratique, même, imparfait, appartient au passé. Le Mali est aujourd’hui dirigé par une junte militaire.
Chaque 26 mars, le Mali commémore les « martyrs de la révolution de 1991 » et célèbre sa « démocratie ». Le pays fête le coup d’État du 26 mars 1991 qui a renversé le dictateur Moussa Traoré au pouvoir depuis 23 ans. Le nouveau pouvoir a permis l’adoption d’une nouvelle constitution rétablissant le multipartisme, la liberté des médias et des élections démocratiques. L’esprit du 26 mars a entretenu au Mali, dans les années 1990 et 2000, une démocratie imparfaite mais a fonctionné pendant deux décennies. En 2002, le Mali a vécu une alternance pacifique au pouvoir entre Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré. Elle est restée la seule à ce jour, le coup d’État militaire opéré en 2012 ayant mis un terme au régime du 26-Mars.
Aujourd’hui ce moment démocratique n’est plus qu’un lointain souvenir, anéanti par l’insécurité persistante dans le nord du pays et les coups d’État successifs de 2020 et 2021. Le pays est aujourd’hui dirigé de manière autoritaire par le général putschiste Assimi Goïta. Après la rupture des accords de paix avec les rebelles du nord, l’armée au pouvoir n’a pas été en mesure de rétablir la sécurité, au contraire l’insécurité a progressé au cours de l’année 2024. Quant à la promesse de rendre le pouvoir aux civils il a été oublié. En novembre dernier, le premier ministre Choguel Koala Maïga a été limogé par le chef de la junte et remplacé par un militaire à ses ordres. Le projet d’élections en 2025 semble abandonné, la dictature se renforce en faisant taire toute voix discordante.
La « transition vers la démocratie» s’éternise. Elle court depuis le 18 août 2020, date du renversement du Président Ibrahim Boubacar Kéita. Toute activité politique est interdite depuis avril 2024. Les leaders des partis politiques sont emprisonnés. Les médias traditionnels (terrorisés ou interdits) ont été remplacés par des « vidéomans », des influenceurs utilisant les réseaux sociaux qui reprennent le discours du pouvoir en place et relaient des éléments de désinformation élaborés par Moscou.
Faute de démocratie, la junte au pouvoir cultive la thématique de la souveraineté. La Mali a rompu avec la France, ancienne puissance coloniale, restée longtemps influente, pour ouvrir son territoire et offrir ses ressources à des miliciens russes sans scrupule et sans contrôle. Le Nord et de centre du pays échappe aujourd’hui au pouvoir central. Les groupes djihadistes et rebelles, profitant du retrait progressif de l'État dans certaines régions, renforcent leur contrôle sur des territoires entiers, transformés en bastions d'insurrection. Pour réduire sa dépendance à l’égard de la Russie, le régime militaire malien mise aujourd’hui sur un rapprochement avec la Turquie. Mais, il n’est pas sûr qu’Ankara lui offre son expertise en matière de fonctionnement démocratique.
Ce 26 mars 2025, Jour de la démocratie ou Jour des martyrs, les dépôts de gerbes au monument à la mémoire des martyrs de la révolution de 1991 se font dans un contexte particulièrement dégradé en matière de démocratie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 mars 2025
Le mémorial du 22 mars à Bamako
La sanglante répression du soulèvement populaire de 1991 s’est déroulée du du 22 au 24 mars 1991, causant plus de 200 morts.
Le stade du 26-Mars, à Bamako, inauguré en 2001 et baptisé en référence au coup d’État ayant mis fin au règne de Moussa Traoré
25 mars : la Journée de la grue en Suède
Dans le sud-est de la Suède, une vieille tradition toujours vivante consiste à attendre l’arrivée des grues, un évènement qui annonce le printemps. Ailleurs en Suède, c’est le jour des gaufres.
Dans le sud-est de la Suède, au Småland, Blekinge, Värmland, Öland… et même jusqu’au Danemark, une vieille tradition toujours vivante consiste à attendre l’arrivée des grues, un évènement qui annonce le printemps. Cet oiseau passe l’hiver sur le littoral du Maghreb ou en Espagne et retourne dans le nord de l’Europe dans le courant du mois de mars. Cette fête est appelée Trandagen ou la Journée de la grue. Les enfants font un dessin pour souhaiter un bon accueil à l’oiseau migrateur, on laisse une fenêtre ouverte pendant la nuit du 24 au 25 mars. Avec un peu de chance la grue apportera un petit cadeau ou au moins quelques bonbons, en forme d’œuf. Pour cela, la tradition veut que l’on laisse une chaussette suspendue près de son lit…
Cette fête agraire du retour de la lumière remonte à plusieurs siècles. Avec le jour de l'Annonciation, l'agriculture reprend son cours. Dans les anciennes communautés agricoles, l’année était divisée en quatre périodes. La première de l’année commençait le jour de l’Annonciation (25 mars) et durait jusqu’à la Saint-Jean (24 juin).
Ailleurs en Suède (mais aussi en Norvège et au Danemark), le 25 mars, jour de l’Annonciation est aussi la journée des gaufres (våffeldagen). On raconte que c’est une simple question de phonétique. Vårfrudagen , qui signifie « Jour de Notre-Dame » (la fête de l'Annonciation), sonne comme våffeldagen (« jour de la gaufre »).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 mars 2025
Selon la tradition, la grue distribue des bougies.
24 mars : la journée mondiale de lutte contre la tuberculose
Alors que la tuberculose est redevenue la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde en 2023, la réduction des financements de l’USAID par l’administration Trump met grandement en péril l’objectif de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose que nous célébrons chaque 24 mars.
Alors que la tuberculose est redevenue la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde en 2023, la réduction des financements de l’USAID par l’administration Trump met grandement en péril l’objectif de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose. « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose : nous engager, investir et agir concrètement » tel est le thème, en 2025, de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose dont l’objectif mondial vise à mettre fin à la tuberculose d’ici à 2030.
Selon l'OMS, la tuberculose reste encore très répandue avec environ 10,8 millions de cas estimés dans le monde, dont 225 000 en Europe (chiffres de l’OMS 2023). C’est une épidémie mondiale ! On estime que 1,25 million de personnes sont décédées de cette pathologie en 2023. Les deux tiers des cas de tuberculose concernent principalement huit pays d’Asie et d’Afrique (Bangladesh, Chine, Inde, Indonésie, Pakistan, Philippines ; Nigéria, République démocratique du Congo, …). Avec la disparition de l ‘USAID, les traitements ont été suspendus dans de nombreux hôpitaux du Bangladesh. Les antituberculeux ne sont plus dispensés au Cambodge dans la moitié du pays. En Éthiopie, 5 000 professionnels de santé financés par USAID ont été licenciés du jour au lendemain compromettant la détection de nouveaux cas de tuberculose dans le pays. Au Pakistan, les activités de dépistage ont cessé dans 27 districts du pays.
C’est le 24 mars 1882 que le Dr Robert Koch a annoncé avoir découvert le bacille responsable de la tuberculose, ouvrant ainsi la voie au diagnostic et au traitement de la maladie. Le 24 mars de chaque année, nous célébrons cette journée mondiale pour faire mieux connaître au grand public les terribles conséquences sanitaires, sociales et économiques de cette maladie et pour que de plus grands efforts soient consentis afin de mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose qui préoccupe peu les pays du Nord. La nomination par Trump d’un ministre de la Santé antivax ne va pas arracher les choses.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mars 2025
Timbre destiné au territoire français de Djibouti, gravé par Jacques Derrey, 1965
23 mars : les Boliviens ne se consolent pas d'avoir perdu la mer
Les enfants des écoles défilent en chantant l’hymne à la mer. Hier, c’étaient des éléments de la marine nationale qui paradaient dans les rues de La Paz. Le Bolivie célèbre la mer, la mer perdue il y a près d’un siècle est demi. Aujourd’hui, le pays est enclavé à l’intérieur du sous-continent, à plusieurs centaines de kilomètres du littoral confisqué. Le peuple bolivien ne s’en est jamais remis.
La Paz s'habille en bleu pour commémorer la perte du littoral bolivien et réaffirmer son droit à la mer. Les enfants des écoles défilent en chantant l’hymne à la mer. Hier, c’étaient des éléments de la marine nationale qui paradaient dans les rues de la capitale. Chaque 23 mars, le pays fête la mer, ou plutôt pleure la mer qu'elle a perdue, car aujourd’hui, la Bolivie est un pays enclavé à l’intérieur du sous-continent. Le littoral perdu est situé à plusieurs centaines de kilomètres. Cela, depuis 146 ans, les Boliviens ne l’ont jamais accepté.
Jusqu’en 1879, la Bolivie possédait une province qui s’ouvrait sur le Pacifique, avec un littoral long de 400 km, située entre le Pérou et le Chili. Cette région lui a été confisquée par le Chili, vainqueur de la « guerre du Pacifique ». Depuis, la Bolivie ne rêve que de récupérer son accès à la mer. En 2013, le président Morales a une fois encore porté l’affaire devant la justice internationale en poursuivant le Chili devant la CIJ de La Haye. Ce fut l’un des plus importants procès internationaux de ce début du XXIe siècle. Le 23 mars 2018, le président avait fait dérouler le plus long drapeau du monde sur plus de 200 km, sur l'autoroute qui relie les départements de La Paz et d'Oruro en mobilisant pour cela 4 000 membres de la marine bolivienne. Car la Bolivie a bien une marine militaire… La réponse, finalement, est tombée en octobre 2018, en défaveur de la Bolivie. Le Chili, selon le tribunal de La Haye, ne lui doit rien. Ce n’est que partie remise, pense-t-on à La Paz…
Certes, les ports d’Arica et d’Iquique, devenus chiliens, sont ouverts aux échanges de marchandises avec la Bolivie. Le Pérou, qui avait appuyé La Paz lors du conflit de 1879, lui a même concédé 5 km de plages, près de la frontière chilienne, en vue d’y aménager des installations portuaires. Rien n’y fait, la mer fait partie intégrante de l’imaginaire national. Le Día del Mar (Jour de la mer) permet, chaque 23 mars, date de l’ultime bataille de la guerre du Pacifique contre le Chili, de rassembler la nation vers un objectif commun, fut-il chimérique.
La principale cérémonie se déroule à La Paz, le matin du 23 mars sur la place Abaroa que les autorités ont fait restaurer ces derniers jours afin de mieux accueillir la manifestation. L’après-midi, un défilé militaire parcourt les avenues 16 de julio et Mariscal Santa Cruz jusqu'à la Plaza de los Héroes. Puis, l’urne contenant les restes d’Eduardo Abaroa, héros de la guerre du Pacifique, est sortie de l’église San Francisco pour être conduite place Eduardo Abaroa où elle est honorée telle la dépouille d’un saint.
À Santa Cruz, l’autre grande ville du pays, l'un des plus grands projets immobiliers d'Amérique latine, est en cours de construction. On y construit le deuxième plus grand lagon artificiel au monde dans une copropriété privée. Le complexe d'habitation et la lagune sont promus avec le slogan « la mer devant votre maison ». On se console comme on peut.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mars 2025
Le 23 mars 2018, on déroulait un drapeau long de 196,5 kilomètres
22 mars : la journée de la mer Baltique
La mer Baltique est un écosystème unique et particulièrement sensible à la pollution. C’est pourquoi les questions environnementales de la région deviennent stratégiquement importantes pour les pays côtiers. Cette mer est aujourd’hui mise en péril par la flotte fantôme, vieillissante, affrétée par la Russie pour contourner les sanctions internationales.
La mer Baltique est un écosystème unique et particulièrement vulnérable. Sa profondeur moyenne est d'environ 51 m. Sa salinité est faible en raison des précipitations et du ruissellement des rivières. Les eaux de la mer Baltique se renouvellent lentement à travers les étroits détroits danois qui la relient à la mer du Nord, ce qui rend ce réservoir particulièrement sensible à la pollution. C’est pourquoi les questions environnementales de la région deviennent stratégiquement importantes pour les pays côtiers.
Cette mer est notamment mise en péril par la flotte fantôme affrétée par la Russie pour contourner les sanctions internationales qui la frappent depuis son agression de l’Ukraine. Ces navires, généralement vieux et mal assurés, sont principalement enregistrés sous des pavillons de complaisance, sont généralement vieux et mal assurés. Le risque est grand d’une marée noire en cas d’accident. Comme la mer Noire, où certains ont déjà fait des dégâts, leur est à présent fermée, c’est par la Baltique que ce trafic s’effectue principalement. Les États riverains cherchent à contrôler des navires dangereux pour l’environnement, mais voilà que Moscou brandit le droit international pour s’y opposer. Comme si la Russie avait déjà respecté le droit international.
C’est en 1997, dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, que la Commission d’Helsinki (HELCOM) a désigné le 22 mars comme la Journée internationale de la protection de la mer Baltique. HELCOM œuvre à la protection du milieu marin de la mer Baltique contre toutes les sources de pollution grâce à la coopération intergouvernementale.HELCOM compte dix parties contractantes : le Danemark, l'Estonie, l'Union européenne, la Finlande, l'Allemagne, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Suède et la Russie. Cette dernière, aujourd’hui isolée, organise seule un Forum de la Baltique qui se tiendra au Kronstadt en mai.
Du côté des autres partenaires, ce sont des actions environnementales, comme l’organisation de nettoyages côtiers et des plantations pour prévenir l’érosion côtière. Des conférences et séminaires scientifiques se penchent sur des questions environnementales telles que les conditions de l'eau, l'impact du changement climatique et les méthodes de restauration de l'écosystème marin sont abordés. Du 18 au 22 mars se tient Gdansk, en Pologne, le Forum sur l'énergie nucléaire de la Baltique.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mars 2025
Explosion en mer Baltique d’une mine datant de la Seconde Guerre mondiale.
21 mars : l’Australie célèbre son modèle multiculturel
En Australie, le 21 mars on s’habille en orange à l’occasion de la Journée de l'Harmonie. Cette célébration a été créée en 1999 pour promouvoir la cohésion, l'inclusion et la diversité culturelle du pays.
En Australie, le 21 mars on s’habille en orange à l’occasion de la Journée de l'Harmonie (Harmony Day). Cette célébration a été créée en 1999 pour promouvoir la cohésion, l'inclusion et la diversité culturelle du pays. Depuis 2019, elle a été élargie à une Semaine de l'Harmonie qui cette année se déroule du 17 au 23 mars.
Plus de la moitié (51,5 %) des habitants de l’Australie est née à l’étranger ou a au moins un parent qui est dans ce cas. Depuis 1945, plus de 7,6 millions de personnes se sont établies en Australie. Un flux qui s’est bien ralenti depuis quelques années, la politique de l’Australie en matière d’immigration est très restrictive. En 2025, cependant, presque tous les pays du monde sont représentés dans la population australienne. Outre l'anglais, les langues les plus parlées en Australie sont le mandarin, l'arabe, le vietnamien, le cantonais, le pendjabi… Sans oublier les 150 langues aborigènes ou insulaires du détroit de Torres parlées en Australie.
Les critiques de cette journée signalent toutefois qu’à trop célébrer le multiculturalisme, on en oublie le racisme encore profondément ancré dans la société australienne, les brutalités policières, les décès d'Aborigènes en détention et bien d'autres formes de discrimination qui n’ont pas disparues.
La date du 21 mars est aussi celle de la Journée mondiale contre la ségrégation raciale, instaurée par l’ONU en mémoire du massacre de Sharpeville.
L'orange est la couleur choisie pour représenter la Semaine de l'Harmonie. Traditionnellement, l'orange symbolise la communication sociale et les échanges constructifs. Il évoque également la liberté d'idées et encourage le respect mutuel. Les Australiens peuvent choisir de porter une tenue orange pendant la Semaine de l'Harmonie pour afficher leur soutien à la diversité culturelle et à une Australie inclusive.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 mars 2025
École primaire d'Oakleigh South, dans l’État de Victoria
20-21 mars : le nouvel an du monde persan
L’équinoxe de printemps et donc la célébration de la fête de Norouz tombent cette année le 20 mars. Le monde persan entre dans l’année 1404. Ce nouvel an est célébré par des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, ainsi que des repas en famille.
L’équinoxe de printemps (à 10h01 TU) et donc la célébration de la fête de Nowrouz tombent le 20 mars. Le monde persan entre dans la nouvelle année 1404.
Il est de tradition de se retrouver en famille et de partager un repas traditionnel qui consiste en du riz cuit avec des fines herbes (persil, coriandre, aneth, ciboulette) et servi avec du poisson. De nombreux pays soumis, par le passé, à l’influence culturelle perse (Kurdistan, Afghanistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Kazakhstan…) célèbrent à leur façon Norouz associée à l’équinoxe de printemps (autour du 21 mars, cette année le 20 mars) et à la renaissance de la nature. On en profite très souvent pour faire un grand nettoyage de printemps, renouveler sa garde-robe et échanger avec ses voisins et amis de la nourriture ou des cadeaux. Au total, on estime à 300 millions, à travers le monde, le nombre d’adeptes de cette fête, tirée du calendrier zoroastrien et qui remonterait à plus de 3 000 ans. Sa reconnaissance officielle est venue de l’ONU qui, en 2010, a décidé de faire du 21 mars la « journée internationale de Norouz ».
« Le 21 mars (le 19 ou le 20 selon les années) marque le début de l’année dans des régions d’Afghanistan, d’Azerbaïdjan, d’Inde, d’Iran, d’Iraq, du Kazakhstan, du Kirghizistan, d’Ouzbékistan, du Pakistan, du Tadjikistan, du Turkménistan et de Turquie. Connu sous le nom de nawrouz (« jour nouveau ») ou sous d’autres dénominations dans chacun des pays concernés, il correspond à une célébration comprenant divers rituels, cérémonies et autres événements culturels qui se déroulent sur deux semaines environ. Une importante tradition propre à cette période veut que les individus se rassemblent autour d’une table, décorée d’objets qui symbolisent la pureté, la clarté, la vie et la richesse, pour partager un repas avec leurs proches. Les participants portent à cette occasion de nouveaux vêtements et rendent visite à leurs parents, notamment à ceux qui sont âgés, et à leurs voisins. Des cadeaux, surtout destinés aux enfants, sont échangés ; il s’agit généralement d’objets fabriqués par des artisans. Le nawrouz inclut également des spectacles de musique et de danse donnés dans la rue, des rituels publics faisant intervenir l’eau et le feu, des sports traditionnels et la fabrication d’objets artisanaux. Ces pratiques favorisent la diversité culturelle et la tolérance et contribuent à renforcer la solidarité et la paix au sein de la communauté. Elles sont transmises par les anciennes générations aux jeunes à travers l’observation et la participation. » (source l’UNESCO)
#Nawrouz #Novruz #Nowrouz #Nawrouz #Nauryz #Nooruz #Nowruz #Navruz #Nowruz #Navruz
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mars 2025
Célébration de Newroz en Turquie, photos Bertil Videt, 2006
19 mars : la journée de la culture cachoube
C’est la Journée de l’unité cachoube, une minorité slave qui vit au centre de la Poméranie, principalement dans l’arrière-pays de Gdansk, en Pologne. Longtemps oubliée, voire niée, la Cachoubie met aujourd’hui sa culture en avant, notamment en organisant un rassemblement géant d’accordéonistes.
S’il est jour où il faut visiter la Cachoubie, c’est bien le 19 mars. Depuis 2004, c’est la Journée de l’unité cachoube (Dzéń Jednotë Kaszëbów). Cette minorité vit au centre de la Poméranie, principalement dans l’arrière-pays de Gdansk et de Gdynia, deux ports polonais sur la Baltique. Le cachoube est une langue slave distincte du polonais. Elle est parlée par quelque 100 000 personnes. Longtemps la Cachouie (Kaszub) a abrité une minorité slave au sein d’un pays germanique, c’est ce qui explique qu’elle ne se soit pas fondue dans la culture polonaise. C’est le glissement au XXe siècle de la frontière polono-allemande vers l’ouest qui a placé les Cachoubes au cœur de la Pologne, avec le risque de voir leur identité diluée dans celle, hégémonique, de la Pologne.
Cette journée dédiée à la culture cachoube se fait surtout en musique, en particulier à l’accordéon, grande spécialité régionale. Chaque année, lors d’un rassemblement, on tente de battre le record du nombre d'accordéons jouant en même temps. Le dernier record était de 372 participants en 2016 à Boyana. Chaque 19 mars, après la messe, on défile ensuite aux couleurs (noir et jaune) du drapeau de la Cachoubie.
La date de cette fête correspond à la première mention de la Cachoubie dans un document officiel, c’était le 19 mars 1238, le pape Grégoire IX désignait le duc de Szczecin comme "le prince de Cachoubie" (en latin bien sûr : “duce Cassubie”).
La journée est coordonnée et parrainée par l'association Cachoube-Poméranie basée à Gdańsk. Elle se concentre sur la promotion de la culture cachoube. La célébration comprend des expositions, des foires d'art populaire et un tournoi de baszka, le jeu de cartes traditionnel inventé par les Cachoubes. Chaque année, l'événement a lieu dans une ville de Cachoubie différente : il a déjà été organisé à Gdańsk (en 2004), Tuchomie, Kramarzyny, Miastko, Bytów, Kartuzy, Słupsk, Brusy, Kościerzyna, Sierakowice, Żuków (en 2019)… En 2023, après une interruption pour cause de covid, c’est à Gniewino que se déroulait la fête. En 2025, c’est à Gościcino-Bolszewo.
Un site officiel de la Cachoubie
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mars 2025
18 mars : les Italiens se souviennent des victimes du covid-19
Le 18 mars 2020, des dizaines de camions militaires chargés de cercueils quittaient Bergame. Ils transportaient les défunts dans d'autres régions, pour les incinérer, car il y avait déjà trop de morts du covid dans la ville… L’Italie a institué une journée à leur mémoire.
Le 18 mars 2020, des dizaines de camions militaires chargés de cercueils quittaient Bergame. Ils transportaient les défunts dans d'autres régions, pour les incinérer, car il y avait déjà trop de morts dans la ville. Une photo prise depuis un balcon montrait le triste cortège. Elle a fait le tour du monde et est devenue le symbole de la tragédie vécue par l’Italie au printemps 2020, lors de la pandémie de Covid-19.
Ces défunts n’ont même pas eu de funérailles, comme tous les autres qui sont morts à cette époque. C'est pourquoi la date du 18 mars a été choisie par le Parlement italien pour célébrer la Journée nationale à la mémoire des victimes de l'épidémie de coronavirus (Giornata nazionale in memoria delle vittime dell'epidemia di coronavirus), instituée en 2021. Un anniversaire civil, mais dont se souviennent également les Églises.
En Europe, ce pays a été touché plus précocement que les autres et de manière particulièrement terrible. Le 21 février, des séries de nouveaux cas ont été détectées dans les régions du nord de la Lombardie et de la Vénétie. Les premiers décès ont été enregistrés le lendemain et le gouvernement italien a publié un décret mettant en quarantaine plus de 50 000 personnes de 11 municipalités du nord. Malgré la quarantaine, le virus s'était propagé dans toutes les régions d'Italie début mars. Le 9 mars 2020, le gouvernement a imposé un confinement national. Au plus fort de la pandémie de COVID-19, l'Italie comptait l'un des plus grands nombres de cas actifs au monde et l'année 2020 a enregistré le plus grand nombre de décès dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ce 18 mars, la plupart des communes, en particulier dans le nord de l’Italie, organisent une cérémonie commémorative pour les cinq ans de la pandémie.
En France, plusieurs propositions de loi visant à instaurer une journée dédiée aux victimes de la pandémie, ont été déposées. Aucune n’a abouti.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mars 2025
Bergame, 18 mars 2020
Une œuvre de de Franco Rivoli, Anges
Parfois une image parle plus fort que des mots. Franco Rivolli, un artiste vénitien de 40 ans, est l'auteur de ce dessin du médecin qui, portant un masque et avec des ailes derrière son manteau, berce l'Italie. La photo de l'œuvre, diffusée par les Carabinieri, était devenue virale sur le Web, à l’époque.
17 mars : la Saint-Patrick, fête mondialisée
Ce n’est pas l’Irlande seule mais une communauté entière d’Irlandais de par le monde qui célèbre aujourd’hui son saint patron, affirmant haut et fort sa fierté d’être Irlandais. De Dublin à New-York, les trois maîtres mots pourraient être : bière, musique et danse ! Le caractère festif de la journée dépasse depuis quelques années la seule diaspora irlandaise…
Qui se souvient que la Saint-Patrick était une fête religieuse, une journée sans pub, mais une journée chômée en Irlande (depuis 1607) pour vénérer le saint patron de l’île ? La fête a lieu pendant le Carême, mais l’habitude a été prise de rompre le jeûne à l’occasion de la Saint-Patrick. En Irlande, c’est un jour férié officiel depuis 1903, mais ce n’est que récemment, à la toute fin du XXe siècle que la Saint-Patrick est devenue un festival de célébration et de promotion de la culture irlandaise. Le premier Saint Patrick's Festival s'est tenu le 17 mars 1996. En 1997, il devient un événement de trois jours...
Pour les Irlandais c’est l’occasion d’affirmer haut et fort ses origines, combien on est « proud to be Irish » (fiers d’être irlandais). De Dublin à New-York, les trois maîtres mots pourraient être : bière, musique et danse ! Le caractère festif de la journée dépasse depuis de nombreuses années la seule diaspora irlandaise.
La dimension festive du 17 mars n’est pas une invention irlandaise mais américaine. Les Irlandais des différents quartiers de New York avaient pris l’habitude d’organiser des fêtes locales le jour de la Saint-Patrick. En 1848, ils eurent l’idée de se rassembler pour former une parade unique dans le centre de la cité afin de monter leur nombre face aux Anglo-saxons protestants qui n’avaient que mépris pour ces réfugiés catholiques d’une île où régnait la famine. Ils ont ensuite été imités par d’autres groupes nationaux, italiens, grecs, chinois… Mais la parade de la Saint-Patrick, à New York la plus ancienne au monde, est aussi la plus grande des États-Unis, avec plus de 150 000 participants. Chaque année, près de 3 millions de personnes se répartissent sur les 2,5 km de son trajet pour assister au défilé, qui dure plus de 5 heures ! Cette parade a toujours lieu le 17 mars, sauf si c’est un dimanche. Dans ce cas, la parade a lieu la veille. Elle commence à 11h00 et se termine vers 17h00 et se déroule autour de la cathédrale Saint-Patrick sur la Fifth Avenue.
Chaque grande ville américaine a aujourd’hui sa parade de la Saint-Patrick, à Chicago, où elle a eu lieu le 15 mars, on colore même la rivière en vert pour célébrer la couleur de l’Irlande !
La toute première parade irlandaise était un défilé militaire : le 17 mars 1762, des soldats irlandais, qui servaient l’Armée anglaise, défilaient dans les rues de New York afin de célébrer leurs origines.
À Dublin, c’est trois jours de fête (15-17 mars) où se mêlent carnaval, musique à tous les coins de rue, théâtre, feux d’artifice, défilé de plus de quatre mille participants devant un million de spectateurs dit-on, sans compter des pubs ouverts nuit et jour où l’on peut déguster tout ce que l’Irlande a de meilleur en termes de boissons alcoolisées : bières et surtout la fameuse Guinness, véritable symbole national, la Beamish ou la Caffrey’s, whiskeys Bushmills ou Midleton de renommée mondiale et le nom moins célèbre irish-coffee.
Saint Patrick n’était pas irlandais mais breton du temps où la Bretagne était ce que l’on appelle aujourd’hui la Grande-Bretagne. On était à la fin du Ive siècle. À l’âge de 16 ans, ce jeune citoyen romain fut enlevé dans sa villa près de Bannaven Taberniæ, et vendu comme esclave. Pendant six ans, il travaille comme berger pour le compte d’un chef de clan irlandais. La légende veut que le jeune homme, qui n’avait pas de pratique religieuse bien définie, fût appelé par Dieu à rentrer en Bretagne, et à s’engager en religion. On lui prête aussi un séjour en Gaule lors duquel le Pape Célestin l’aurait enjoint de retourner en Irlande pour évangéliser cette île restée païenne. Patrick aurait débarqué en Irlande le 5 avril 456. Comme il avait appris la langue locale son action évangélique eut plus de succès que celle des précédents envoyés du pape sur l’île. Patrick prend le titre d’évêque et serait mort en Irlande le 17 mars 461. Le personnage a sans doute existé mais sa vie est certainement totalement légendaire, ce que l’on sait de lui, c’est que c’était un patricien, un aristocrate, un patrice, qui a donné le nom de Patrick.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 mars 2025
16 mars : la mémoire de Rachel Corrie, un crime à Gaza vingt ans avant le 7-Octobre
Chaque 16 mars, les défenseurs de la cause palestinienne ont une pensée pour Rachel Corrie, militante américaine morte à 23 ans à Rafah écrasée par un engin de l’armée israélienne. Vingt-et-un ans après sa mort, sa mémoire a ressurgi sur les campus américains manifestant contre la politique pro-israélienne du président Biden.
Chaque 16 mars, les défenseurs de la cause palestinienne ont une pensée pour Rachel Corrie, militante américaine morte à 23 ans à Rafah écrasée par un engin de l’armée israélienne. Après le 7-Octobre, la mémoire de Rachel a ressurgi sur les campus américains manifestant contre la politique pro-israélienne du président Biden.
Cela s’est passé en 2003, alors que l'armée israélienne opérait dans la zone de Rafah pour y créer un no man's land destiné à faciliter la construction d'un mur de séparation. Des quartiers entiers de cette ville de la bande de Gaza ont alors été démolis. À l’époque le Hamas n’était pas encore au pouvoir dans le territoire (c’est 2006 qu’il remportera les élections).
Rachel Corrie, née en 1979 à Olympia dans l’État de Washington, était une militante pacifiste américaine membre de l'International Solidarity Movement. Arrivée dans la Bande de Gaza quelques jours plus tôt, elle essayait avec d'autres membres d'ISM d'arrêter la démolition de la maison d'un médecin palestinien. Le 16 mars 2003, elle est écrasée par un bulldozer Caterpillar D9 de l'armée israélienne à proximité duquel elle manifestait. L'armée affirme que sa mort est un accident, tandis que des militants pacifistes présents sur place et des témoins palestiniens accusent l'armée israélienne de l'avoir tué délibérément. Un documentaire de la BBC confirmera la version selon laquelle le conducteur a délibérément tué la jeune américaine.
Le territoire palestinien ne vivait pas encore l’enfer qu’il subit depuis octobre 2023, la militante découvrait la situation. Dans une lettre envoyée à sa famille depuis Gaza peu avant sa mort, Corrie décrivait les souffrances des Palestiniens dont elle a été témoin : « Aucune lecture, aucune participation à des conférences, aucun visionnage de documentaires, aucun bouche-à-oreille n'auraient pu me préparer à la réalité de la situation ici », a-t-elle écrit. « On ne peut l'imaginer sans l'avoir vue. »
En 2005, les parents de Corrie ont intenté une action civile contre l’État d’israël, affirmant qu'elle avait été tuée intentionnellement ou que l’armée (qui n’était pourtant pas en guerre) avait fait preuve de négligence criminelle. Un tribunal israélien a rejeté la plainte en 2012, statuant que l’État n'était pas responsable de sa mort. Le fait que les forces israéliennes œuvraient hors du territoire israélien en toute illégalité n’a pas été pris en compte.
Le même jour, un civil palestinien, Salim Nadja, fut tué dans des circonstances similaires. Il ne fit ni la Une des journaux ni l'objet d'un film.
22 ans se sont écoulés depuis la mort de Rachel Corrie et à ce jour, depuis le mois d’octobre 2023, ce sont près de 50 000 personnes qui ont été tuées dans la bande de Gaza par les bombardements de l’armée israélienne.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mars 2025
Une image du documentaire de la réalisatrice franco-israélienne Simone Bitton, “Rachel” (2009)
La bande-annonce du film
15 mars : Turcs et Arméniens, deux mémoires antagonistes
Chaque année, le 15 mars, resurgit le souvenir de l’assassinat, en 1921, dans une rue de Berlin, de Talat Pacha par un jeune Arménien nommé Soghomon Tehlirian…
Chaque année, le 15 mars, resurgit le souvenir de l’assassinat, en 1921, dans une rue de Berlin, de Mehmet Talaat Pacha par un jeune Arménien nommé Soghomon Tehlirian. Lors de son procès ce dernier a décrit comment une partie de sa famille a été massacrée en 1915 et a déclaré qu'il avait tué Talaat Pacha pour se venger. Sa victime n’était autre que le ministre de l’Intérieur du gouvernement ottoman, principal organisateur du génocide arménien à qui est attribué l'ordre de « tuer tous les hommes, femmes et enfants arméniens sans exception ». Le procès fut l’occasion, pour la communauté internationale, de se pencher sur l'impunité des responsables du génocide et Tehlirian fut finalement acquitté.
Soghomon Tehlirian qui a terminé sa vie en Californie est célébré comme un héros par les Arméniens qui lui ont dressé de nombreuses statues, dont une à Erevan où il est représenté un pied sur la tête de Talal Pacha, ce qui a beaucoup fâché les Turcs. L’une des dernières en date, a été inaugurée l’an dernier, le 15 mars 2024, à l’occasion du 103e anniversaire de l’exécution, à La Penne-sur-Huveaune, une banlieue de Marseille où la communauté arménienne est très active.
Quant à Mehmet Talaat Pacha, il avait été promu Grand Vizir en 1917. Mais après défaite de l’Empire ottoman, lui et quelques autres amis s'échappèrent du pays à bord d'un sous-marin allemand le 1er novembre 1918. Il a changé d'identité et s’est installé à Berlin où il a fini par être retrouvé et exécuté dans le cadre de l’opération Némésis. Sous Atatürk, il a été quelque peu oublié, mais en 1943, l’Allemagne nazie a autorisé le transfert de sa dépouille en Turquie. Son corps, retiré de sa sépulture, enveloppé d'un drapeau et entouré de fleurs, fut transporté à Istanbul dans un wagon spécial. Talaat Pacha a été réinhumé au cimetière des martyrs d' Abide-i Hürriyet, situé à Şişli (un ancien quartier arménien d’Istanbul). Erdogan fait fleurir sa tombe régulièrement et a largement contribué à sa promotion au statut de héros national. Talaat Pacha est perçu aujourd’hui par les nationalistes comme le précurseur de la Turquie moderne, éclipsant ainsi la figure de Mustapha Kemal. L’idéologie fondamentaliste du parti de la Justice et du développement (AKP) turc et son leader autoritaire, Recep Tayyip Erdoğan sont les véritables héritiers de l’œuvre politique de Talaat Pacha dont il convient aujourd’hui de lisser la mémoire.
C’est dans ce but qu’a été fondé en 2005, le Comité Talaat Pacha (Talat Paşa Komites), organisation nationaliste turque visant à s'opposer à la reconnaissance du génocide arménien, créée sous la direction de Rauf Denktaş, premier président de la République turque (non reconnue) de Chypre du Nord. Ce comité travaille à imposer la négation du génocide arménien, tout en rendant hommage à Talaat.
Un des principaux boulevards d'Ankara, un grand boulevard d’Izmir et une avenue d'Edirne, l'ex-Andrinople, portent le nom Talaat Pacha. C'est par cette dernière avenue que l'on entre en Turquie à partir de la Bulgarie et de l'Union européenne.
En 2017, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin inaugurait un square Soghomon Tehlirian. Il existe des rues, boulevards et places honorant ce « héros de la résistance arménienne ».
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 15 mars 2025
14 mars : c’est Holi, la fête des couleurs en Inde
Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi, la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs…
Visages bariolés, vêtements trempés et couverts de multiples couleurs, une foule joyeuse, une ambiance populaire, depuis hier, c’est Holi ( होली ), la fête des couleurs en Inde. Durant toute la journée, les participants, généralement habillés de blanc, vont s’asperger de poudres de couleurs, d’eau parfumée sans omettre de prononcer l’excuse d’usage « Ne soyez pas fâché, c’est Holi ! ». Nul n’est épargné dans ce simulacre de bataille où l’on prend un vrai plaisir à s’affronter, sans tenir compte de l’origine ou de la caste de l’autre et dans la bonne humeur toujours ! On dit que c’est une occasion rêvée pour régler des conflits sans violence, à l’image de ce qui se faisait , par le passé, dans les carnavals en Occident.
Certains accordent à cette coutume un rôle prophylactique, beaucoup de pigments issus de plantes ayant des vertus médicinales, reconnues et prescrites par la médecine ayurvédique. Mais à l’origine, Holi est d’abord une fête qui célébrait la fertilité et une dernière occasion de se détendre avant la période des grands travaux agricoles. La coutume voulait aussi que l’on nettoie les maisons et qu’on les débarrasse de tout parasite. Différentes légendes se rattachent à cette fête.
En Inde, mais aussi au Bangladesh, au Pakistan, au Népal et dans beaucoup de communautés hindoues à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, Holi est célébrée moins comme une fête religieuse (pas de rituel sacré à proprement parler) que comme un moment de liesse et de fraternité populaire, toutes castes confondues !
Les prochaines dates : 4 mars 2026, 22 mars 2027, 11 mars 2028…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mars 2025
14 mars : la journée de la langue estonienne
L’Estonie célèbre sa langue maternelle et son grand poète Kristijan Jaak Peterson. Une occasion pour le pays de s’inquiéter qu’une partie de sa population accrochée à la langue russe soit ainsi exposée à la propagande du Kremlin.
Le 14 mars, en Estonie, est la Journée de la langue maternelle (emakeelepäev). Les Estoniens célèbrent en même temps leur grand poète Kristijan Jaak Peterson, né le 14 mars 1801.
Dans un pays où un tiers de la population est russophone, cette journée est très importante car une partie des descendants des populations installées à l’époque de l’occupation soviétique n’ont jamais fait l’effort d’apprendre l’estonien. La ville de Narva située sur la frontière avec la Russie, vit intégralement en langue russe, ses habitants abreuvés de propagande du Kremlin, a tendance, pour une bonne part d’entre eux, à adopter les points de vue de Moscou, en ce qui concerne la guerre que Poutine a lancé contre l’Ukraine. Jusque-là, l’Estonie déplorait un problème d’intégration des occupants soviétiques. Aujourd’hui, ce tropisme russe d’une partie de ses habitants fait craindre pour la sécurité de l’Estonie. Certains évoquent le risque de formation d’une cinquième colonne en cas d’agression russe de l’Estonie.
Sur les 1,3 million d’habitants de l’Estonie, les russophones représentent 31 % de la population. Cela englobe les ressortissants russes, biélorusses, ukrainiens, les Estoniens avec des racines russes, ainsi que les apatrides. Une partie d’entre eux ne parle que le russe. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, leur loyauté est mise en doute, et ils sont de plus en plus souvent considérés comme un risque pour la sécurité nationale.
Les autorités estoniennes n’ont pris que récemment conscience du danger, ont décidé d’imposer la scolarisation en langue estonienne d’ici 2030 en commençant par la maternelle, le CP et le CM1 à partir de la rentrée 2024. Cela concerne un quart des écoliers estoniens, ceux qui jusque-là ne parlaient que le russe à la maison comme à l’école.
Cette Journée de la langue maternelle a été célébrée officieusement dès 1995 et plus largement depuis 1996. Cependant, la reconnaissance officielle n’a pas été obtenue du Riigikogu (le Parlement) qu’en 1999 pour en faire une fête nationale.
Kristijan Jaak Peterson est considéré comme le fondateur de la poésie estonienne moderne bien qu’il soit mort de la tuberculose à l'âge de 21 ans. Aucun de ses poèmes ne fut publié de son vivant. Ce n’est qu’un siècle après sa mort que son œuvre poétique en estonien fut rassemblée en deux minces recueils et finalement publiée. Étudiant à l’université de Tartu où les cours étaient dispensés en allemand, il est le premier à revendiquer sa culture estonienne, contribuant ainsi au Réveil national estonien (Ärkamisaeg).
Depuis 2004, la finale du concours de chant préscolaire « Le beau son de la langue estonienne » se déroule chaque 14 mars au Jardin d'hiver d'Estonie à Tallinn.
Depuis 2006, le ministère estonien de l'Éducation et de la Recherche décerne, le 14 mars, le prix de l'acte linguistique de l'année à l'acte qui a apporté le plus de bénéfices à la langue estonienne au cours de l'année précédente.
Enfin, depuis 2008, Vikerraadio héberge des récitations électroniques. • Initialement prévu comme un projet unique, l'événement a lieu pour la 18e fois ce 14 mars 2025. La récitation électronique de Vikerraadio est devenue une tradition et l'un des événements les plus attendus de la Journée de la langue maternelle. Le texte de cette année s’inspire de l’Année du Livre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mars 2025
13 mars : l’anniversaire de l’élection du pape François
Jorge Mario Bergoglio a été élu pape le 13 mars 2013 sous le nom de François. On fête donc aujourd’hui le 12e anniversaire du pontificat. Mais, C’est depuis l'hôpital Gemelli de Rome, où il suit depuis près d'un mois un traitement pour une pneumonie bilatérale, que François fête cet anniversaire.
Parmi toutes les fêtes célébrées par le Vatican, deux ne sont pas religieuses : l’anniversaire des accords de Latran et celui de l’élection du pape, cette dernière varie en fonction du pape.
Jorge Mario Bergoglio a été élu pape le 13 mars 2013 sous le nom de François. On fête donc aujourd’hui le 12e anniversaire du pontificat (dodicesimo anniversario di pontificato). François est le successeur de Benoît XVI qui venait de démissionner en raison de son grand âge. Certes, François est aujourd’hui bien plus âgé encore et c’est depuis l'hôpital Gemelli de Rome, où il suit depuis un mois un traitement pour une pneumonie bilatérale, qu’il fête cet anniversaire. Jorge Mario Bergoglio, est fragile mais tenace, il n’est « jamais tombé » (pour emprunter une expression dont il est coutumier) mais s’est toujours s’est relevé après chaque difficulté physique, récupérant force et voix, voyageant, rencontrant, recevant, se déplaçant - même en fauteuil roulant - dans les paroisses de Rome et les diocèses lointains ou s'envolant vers l'autre l'hémisphère sud. Toutefois, sera-t-il en mesure de se rendre en Turquie le mois prochain pour célébrer le 1700e anniversaire du concile de Nicée, comme cela a été évoqué ?
À l'occasion du 12e anniversaire de l'élection du pape François au trône pontifical, le recteur de l'Université pontificale de la Sainte-Croix, Fernando Puig, célèbre une messe à 12h45 dans la basilique de Sant'Apollinar.
Dans l’église Santa Maria Addolorata de Rome, il y a une chapelle avec la statue de la Vierge de Notre-Dame de Luján, patronne de l'Argentine, très vénérée également par le pape François et tous les Argentins et nombreux sont ceux qui s'arrêtent devant cette statue pour prier et aussi laisser quelques phrases de vœux destinées à François dans le cahier approprié. À Rome et dans le Latium, il y a plus de 1 500 Argentins, tandis que près d’un million d’Italiens vivent en Argentine, d’où est originaire François, c’est même le premier pays étranger avec le plus grand nombre de citoyens italiens.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 mars 2025
12 mars : le printemps s'annonce ici et là
Dans plusieurs pays d’Europe ont lieu des festivités liées à l’arrivée du printemps. Le 12 mars correspondait autrefois au 21 mars du calendrier julien, ce jour était connu comme la Saint-Grégoire.
Des festivités liées à l’arrivée du printemps ont lieu le 12 mars dans plusieurs pays d’Europe. Le 12 mars correspondait autrefois au 21 mars du calendrier julien, ce jour était connu comme la Saint-Grégoire. En 1969, le Vatican a déplacé ce saint au 3 septembre mais dans certains pays la journée est restée comme le « Jour de Grégoire ».
En Slovénie, Gregorjevo est la journée des amoureux, l’équivalent de la Saint-Valentin ailleurs. Les oiseaux ne sont-ils pas censés nicher dès le premier jour du printemps ? Le 12 mars, il est coutume de faire flotter sur les rivières des bateaux en papier en forme maison, appelés gregorčki et chargé d’un mot d’amour. Les enfants font des concours de la plus belle maison flottante. Le soir, on la fera flotter avec une bougie allumée pour la regarder s’éloigner au fil de l’eau. Les jours rallongent, on n’a plus besoin de l’éclairage artificiel.
En Lettonie, en ce Jour de Grégoire (Gregora diena), on guette le renard ; s’il sort de son hibernation, c’est que le printemps est imminent. Sinon, l’hiver durera encore 2 semaines. Une coutume qui rappelle le Jour de la marmotte observée par les Canadiens le 2 février.
Quant aux îles Féroée, elles célèbrent aujourd’hui leur oiseau national, l’huitrier-pie, appelé localement le tjaldur, qui rentre de son lieu d’hivernage. Une fête est organisée dans la capitale chaque 12 mars.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mars 2020
Vol de tjaldur aux îles Féroé
11 mars : le jour où la Lituanie a quitté l’URSS
Il y a 35 ans, la Lituanie parvenait à restaurer son indépendance en proclamant l’émancipation du pays à l’égard de la Russie. Le 11 mars est chaque année un jour férié. Depuis 2022, cette commémoration qui se veut festive se déroule dans une ambiance de grande tension internationale.
Le Jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie (Lietuvos Nepriklausomybės atkūrimo diena), jour férié et jour de fête en Lituanie, est vécu depuis 2022 dans une ambiance de grande tension internationale. Le pays est, en effet, une prochaine victime possible de l’expansionnisme russe, compte tenu de sa situation entre la Biélorussie et l’enclave de Kaliningrad.
À Vilnius, la journée débute par une cérémonie sur la place de l’Indépendance (Nepriklausomybės aikštė), à proximité du Seimas (parlement lituanien) avec un discours du président Gitanas Nausėda et, à 12h., la levée des drapeaux des trois États baltes, car tous ont connu le même processus et la solidarité a toujours été de mise face à Moscou. Le 11 mars 1990, en proclamant son indépendance la Lituanie avait été la première de tout le bloc soviétique à faire. Elle montra la voie aux autres républiques soviétiques, provoquant ainsi la disparition de l’URSS en décembre 1991. L’URSS avait riposté avec un long blocus énergétique et économique.
La célébration se poursuit avec un défilé militaire. Même si le pays, face au danger russe a toujours supplié l’OTAN de renforcer sa présence en Lituanie – ce qui a finalement été fait ces deux dernières années –, il s’agit aussi de monter que le pays est mobilisé pour défendre son indépendance. Sur le plan symbolique, l’habitude a été prise chaque 11 mars de déployer un immense drapeau, long de 400 mètres, le long de l’avenue Gedimino, entre le Seimas et la place de la cathédrale. Les habitants de la ville marchent à ses côtés.
L’indépendance qui fut restaurée en 1990 avait été perdue le 14 juin 1940 par l’occupation du pays par les troupes soviétiques conformément au pacte Molotov-Ribbentrop (23 août 1939) qui partageait la région entre l’Allemagne nazie et l’URSS. En 1989, déjà les Lituaniens avaient annoncé leur intention de restaurer la république fondée en 1918 (le 16 février) et déclaré que l'adhésion de la Lituanie à l'URSS avait eue lieu illégalement et n'avait donc aucune valeur juridique. Le 24 février 1990, des élections ont eu lieu dans un contexte démocratique inédit. Le nouveau soviet de la république, réuni pendant trois jours, a fini, le 11 mars à 22h44, par proclamer l’indépendance de l’État de Lituanie avec 124 voix pour, 6 abstentions et aucune voix contre. Dans les semaines qui suivent, Moscou impose un blocus économique au pays. Pour intimider le pays l’armée russe est intervenue début janvier 1991. Le 13 janvier 1991, la foule se précipite pour défendre pacifiquement la tour de la télévision de Vilnius. L’agression armée de Moscou se limitera à 14 morts. Après cette journée sanglante, le président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, lauréat du prix Nobel de la paix 1990, laissera la Lituanie s’émanciper. Le 9 février 1991, les Lituaniens votent à 90 % pour l'indépendance. Le 6 septembre 1991, l'URSS reconnaît finalement l'indépendance de la Lituanie. Le retrait total des troupes russes ne sera achevé que le 31 août 1993.
La journée du 11 mars (kovo 11) est célébrée depuis 1991, mais ce n’est un jour férié et chômée que depuis 1996. Deux jours plus tôt, le 9 mars, c’était la cérémonie de remise des prix de la culture et de l'art du gouvernement. Ensuite, le 10 mars, des fleurs ont été déposées sur les tombes des signataires de l'Acte d'indépendance de la Lituanie. La journée du 11 mars débute à 9 heures par un dépôt de gerbe au monument du 11 mars "Žinios" sur la place de l'Indépendance à Vilnius. À 10h : commémoration dédiée au jour de la restauration de l'indépendance de la Lituanie et cérémonie de remise de la bourse de l'indépendance de l'État dans la salle de l'acte du 11 mars. Diffusion en direct via LRT, et en live sur le site Web du Seimas,ainsi que sur Facebook et YouTube. À 12h : cérémonie de lever du drapeau des trois États baltes sur la place de l'Indépendance. La garde d'honneur de l'armée lituanienne y participe. À 12h30 : marche de la garde d'honneur de l'armée lituanienne et de l'orchestre de l'armée lituanienne sur l'avenue Gediminas, de la place de l'Indépendance à la place de la cathédrale. À 12h40 : début de la marche "Route vers la restauration de l'indépendance" sur l'avenue Gediminas avec les drapeaux de la Lituanie et de l'Ukraine. À 13h : messe en la basilique archicathédrale Saint-Stanislas et Saint-Ladislas de Vilnius. À 14h30 : cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de l'Union des tirailleurs lituaniens sur la place de l'Indépendance. Le programme des événements festifs à Vilnius culmine avec le concert du 35e anniversaire « Only Free Do We Grow Up Big » ouvert au public. L'événement commence à 18h30. Place de la Cathédrale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 mars 2025
La séance du 11 mars 1990 au Soviet suprême de Lituanie
Au centre : Vytautas Landsbergis, le premier président de la Lituanie post-soviétique
10 mars : la Journée du Lutsango au royaume d’Eswatini
Supervisée par la monarchie, la Journée du Lutsango marque le début de la saison du marula, un fruit dont on extrait une huile utilisée en cuisine et en cosmétique, qui a une importance socio-économique considérable en Eswatini.
Ce lundi 10 mars est un nouveau jour férié en Eswatini, institué en février 2025 par le roi Mswati III : c’est la Journée du Lutsango, placée le lundi qui suit la cérémonie annuelle de Buganu, laquelle se déroule à la résidence royale de Hlane et marque le début de la saison des fruits du marula. Ce fruit dont on extrait une huile utilisée en cuisine et en cosmétique, a une importance socio-économique considérable en Eswatini car il est une importante source de revenus pour les femmes rurales pauvres. Jour férié a été instauré en l'honneur du régiment Lutsango, responsable de la fabrication d’une bière locale prisée et connue sous le nom de buganu.
Les femmes qui participent à la cérémonie du Buganu et exécutent la danse Lutsango sont connues sous le nom de Lutsango Regiment. Le mot lutsango signifie littéralement « une haie » servant à clôturer une propriété. Le Lutsango Regiment participe à des cérémonies traditionnelles et à des événements nationaux tout au long de l'année et joue un rôle important dans la préservation du patrimoine de l'Eswatini. La danse des roseaux de Lutsango qui se déroule ce jour, est une cérémonie traditionnelle annuelle en Eswatini au cours de laquelle des femmes adultes mariées et célibataires coupent des roseaux en hommage au Ngwenyama (roi) et à la Ndlovukati (reine mère).
La Journée du Lutsango est également célébrée en mémoire du défunt roi Sobhuza II, père de Mswati III, le premier roi du Swaziland indépendant (aujourd’hui appelé Eswatini). Son anniversaire, le 22 juillet, était un jour férié jusqu’en 2024, il a été remplacé par cette Journée du Lutsango dont la date sera variable, mais toujours fin février ou début mars.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mars 2025
Des milliers de femmes Lutsango arrivent à la résidence royale de Buhleni pour la cérémonie annuelle de Buganu et remettent des cadeaux à la reine mère Ntombi Tfwala (photo : Gouvernement d’Eswatini)