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1911, Mongolie, 29 décembre, indépendance Bruno Teissier 1911, Mongolie, 29 décembre, indépendance Bruno Teissier

29 décembre : la Mongolie célèbre son indépendance

Depuis 2011, la Mongolie célèbre son indépendance le 29 décembre en souvenir de ce jour de 1911 où un chef religieux bouddhiste, d’origine tibétaine, a été proclamé empereur des Mongols. Ces derniers opteront 13 ans plus tard pour une république de type soviétique, mais celle-ci demeurera indépendante de la Chine et finalement de l’URSS, disparue il y a 31 ans.

 

Depuis 2011, la Mongolie célèbre son indépendance le 29 décembre en souvenir de ce jour de 1911 où un chef religieux bouddhiste, d’origine tibétaine, a été proclamé empereur des Mongols (Bogdo Khan). À Pékin la dynastie des Qing venait d’être renversée, la république de Chine allait être proclamée quelques jours plus tard. Encouragés par la Russie souhaitant étendre son influence à l’est, les Mongols en ont profité pour s’émanciper, tout au moins ceux de Mongolie extérieure, car la Mongolie intérieure reste sous la coupe des Chinois qui aujourd’hui s’appliquent à en effacer la culture. La Mongolie n’a pas réussi à se réunifier – sa partie orientale est sous la tutelle des Chinois depuis le XVIIe siècle – mais, au moins le pays existe sur la carte ce qui n’est pas le cas du Turkestan oriental, le pays des  Ouïghours que la Chine appelle le Xinjiang.

Avant 2011, la Mongolie célébrait le 26 novembre, rappelant ce jour de 1924 où la Mongolie devenait le premier satellite de l’URSS. Cette date n’avait plus beaucoup de sens avec la disparition de l’URSS. Il a toutefois fallu vingt ans pour qu’elle soit remplacée par le Jour de l'indépendance de la Mongolie (Tusgaar Togtnoliin Üdür), même si cette indépendance a été  très formelle puisque la Mongolie est passée de la tutelle chinoise à celle des Russes, laquelle n’a pris fin qu’à la chute de l’URSS, le 26 décembre 1991, il y a seulement 31 ans. La véritable célébration de l’identité mongole et de son indépendance est le Naadam qui se déroule pendant trois jours au mois de juillet et fait figure de fête nationale. Les températures estivales étant plus propices aux festivités que le froid glacial de ce 29 décembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 décembre 2022

 
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1951, Libye, 24 décembre, indépendance Bruno Teissier 1951, Libye, 24 décembre, indépendance Bruno Teissier

24 décembre : les Libyens célèbrent une indépendance très virtuelle

C’est un pays complètement éclaté et occupé par plusieurs forces étrangères qui célèbre aujourd’hui le 71e anniversaire de son indépendance. Des festivités sont prévues, organisées chacune de leur côté par les deux gouvernements rivaux, sous l’œil des puissances occupantes qui n’ont aucun intérêt à ce que la Libye recouvre un jour son indépendance.

 

Officiellement, en Libye, c’est le Jour de l’indépendance (عيد الاستقلال) et la fête nationale. Mais ce 24 décembre marque également le premier anniversaire du report des élections générales qui devaient se tenir le 24 décembre 2021, pour le 70e anniversaire de l’indépendance. Elles n’ont pas eu lieu et il y a bien peu de chance qu’elles soient organisées prochainement. Le pays aujourd’hui est complètement éclaté et occupé par plusieurs forces étrangères.

Le 24 décembre 1951, le roi Idriss Ier proclamait l’indépendance du pays, jusque-là occupé par les Anglais et les Français qui avaient chassé les Italiens. La Libye devenait le premier État indépendant du Maghreb. En 1949, l’ONU s’était prononcé en faveur de son indépendance, l’année suivante, une assemblée avait été élue. Celle-ci avait désigné Idriss al-Senoussi, chef de la puissante dynastie des Senoussi, souverain de la nation sous le nom d’Idris 1er. Le pays retrouvait sa liberté formelle après exactement quatre siècles de tutelle étrangère, turque (à partir de 1551) puis italienne (à partir de 1911). La pleine indépendance économique n’est toutefois venue qu’avec la découverte du pétrole, à partir de 1959, et sa totale indépendance politique, après le coup d’État du colonel Kadhafi, en 1969. C’est lui qui a été renversé en 2011 par une révolte populaire, lourdement appuyée par une intervention étrangère (française, anglaise, américaine…). Entre ces deux dates le pays, devenu très riche, a joui de quatre décennies d’une réelle indépendance, sans doute les seules de toute son histoire mais pendant ces années florissantes, la Libye n’a eu qu’un rôle le plus souvent perturbateur, voire terroriste, sur la scène régionale. Au dictateur fantasque et dangereux a succédé un chaos non moins préoccupant.

Aujourd’hui, après des années de guerre civile, la Libye demeure éclatée entre l’est, l’ouest et le sud rebelle.  À L’ouest, en Tripolitaine, siège un gouvernement reconnu par l’ONU qui ne survit que grâce à l’aide militaire massive de la Turquie, laquelle a repris pied en Libye après un siècle d’absence et fait de ce pays un pion de sa stratégie méditerranéenne. À l’Est, en Cyrénaïque, siège le Parlement ainsi qu’un contre gouvernement dirigé par Abdul Hamid Dheibah, soutenu l’Égypte, armée par les Saoudiens et les Émiraties et épaulé par des mercenaires russes installés par Moscou (les sinistres milices Wagner). Au Sud, au Fezzan, le monde tribal a repris le dessus et les minorités non arabes ont reconquis leur liberté d’action, appuyées, les unes par le Soudan, les autres par le Tchad ou l’Algérie… 

La signature d'un cessez-le-feu négocié par l'ONU en octobre 2020 avait ouvert la voie à des élections prévue le 24 décembre 2021. Elles ont été reportées en raison d'un désaccord sur la base juridique du vote. En août 2021, le parlement de l'Est a choisi un nouveau gouvernement dirigé par Dheibah, mais le Premier ministre qui siège a Tripoli, Mohammed Menfi, soutenu par la communauté internationale et l’ONU, a refusé de se retirer. C’est un pays éclaté et dépendant de forces étrangères, qui célèbrent aujourd’hui sa fête nationale. Cette date du 24 décembre avait été effacée du calendrier officiel de 1969 à 2011, sous le règne de Kadhafi. L’ancien dictateur ne fêtait que l'anniversaire du coup d’État qui l’avait porté au pouvoir, le 1er septembre 1969.

Ce 24 décembre, des célébrations sont néanmoins organisées à Tripoli, notamment cette année, au planétarium, à destination des enfants, sous le titre « Notre indépendance à travers les yeux de nos enfants ». Du côté du gouvernement de l’est libyen, on a décrété deux jours de festivités. Exceptionnellement, ce dimanche 25 décembre sera un jour férié. En Libye de puis Kadhafi, c’est le vendredi, le jour de repos hebdomadaire et Noël n’est pas fêté.

Beaucoup de Libyens n’ont qu’un rêve aujourd’hui, c’est le retour de la paix, de la prospérité – ce pays peu peuplé est très riche –, et peut-être aussi celui d’une indépendance véritable. Leur crainte est que les présences étrangères ne s’éternisent et que le pays demeure divisé et occupé ad vitam aeternam, comme l’est l’île de Chypre dont l’exemple est très peu rassurant pour l’avenir du pays. Ankara a décidé de prolonger sa présence militaire en Libye. Au nord de Chypre, l’armée turque va bientôt fêter son demi-siècle d’occupation. Au Sud de l’île, les Anglais sont présents depuis beaucoup plus longtemps encore. En Libye, depuis que la conquête de Tripoli par Haftar a été finalement sabotée par les Russes de peur que les Américains ne s’en mêlent, un équilibre des forces s’est établi entre Ankara et Moscou. Qui a intérêt à la réunification du pays et à rendre à la Libye son indépendance ?

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 décembre 2022

 

Timbre émis à l’occasion du 10e anniversaire de l’indépendance

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1961, 1962, Tanzanie, indépendance, république, 9 décembre Bruno Teissier 1961, 1962, Tanzanie, indépendance, république, 9 décembre Bruno Teissier

9 décembre : la Tanzanie fête avec sobriété, son indépendance et les 60 ans de sa république

L’indépendance du 9 décembre 1961, comme la république du 9 décembre 1962, célébrées aujourd’hui ne concernent en fait que le seul Tanganyika et non l’archipel de Zanzibar. Les deux entités formeront deux ans plus tard, la Tanzanie. Cela peut expliquer la mise en berne des festivités annuelles par les autorités.

 

Cette année, sobriété oblige, pas de défilé militaire ni de feu d’artifice ni de fastueuse réception au Palais présidentiel, l’argent des festivités sera dépensé plus utilement. Ce n’est pas la première fois que les autorités tanzaniennes prennent ce genre de décision. Cela dit si le 9 décembre est à la fois qualifié de Fête d’indépendance (Independence Day) et de Jour de la République (Republic Day), l’importance de la date est moindre que celle du 26 avril, jour de l’unification du Tanganyika et de Zanzibar pour former la Tanzanie. Les festivités du 26 avril n’ont, quant à elles, pas été annulées.

En effet, le 9 décembre 1961, c’est le seul Tanganyika (c’est-à-dire la partie continentale du pays) qui accède à l’indépendance après avoir été une colonie allemande puis britannique.  Le processus de décolonisation avait commencé après la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque le Tanganyika est devenu un territoire sous tutelle des Nations unies sous contrôle britannique. En 1954, l'Union nationale africaine du Tanganyika (TANU), le mouvement de lutte pour l’indépendance est créé avec Julius Nyerere comme leader.  La TANU remporte les élections au Conseil législatif en 1958, 1959 et à nouveau, en 1960, Nyerere devenant ministre en chef après les élections de 1960. Le 1er mai 1961, le pays obtient finalement son autonomie, suivie de l'indépendance, le 9 décembre 1961. L’année suivante, le 9 décembre 1962, la république est adoptée. On célèbre aujourd’hui le 60e anniversaire de l’événement. Julius Nyerere devient le président de la République mais du seul du Tanganyika car l’archipel de Zanzibar n’obtiendra son indépendance qu’en 1963, mais dans le cadre d’un sultanat qui ne sera renversé que l’année suivante, le 12 janvier 1964.

Le 26 avril 1964, le Tanganyika s'unira à Zanzibar. Le pays a été rebaptisé République-Unie de Tanzanie le 29 octobre de la même année. On comprend que, en fin de compte, la date du 26 avril soit plus importante que le 9 décembre pour l’ensemble du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 décembre 2022

 
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1917, Finlande, indépendance Bruno Teissier 1917, Finlande, indépendance Bruno Teissier

6 décembre : Il y a 105 ans, la Finlande quittait l’empire russe

La Finlande célèbre son émancipation. Le 6 décembre 1917, à la faveur de la révolution russe, les Finlandais se libéraient de la tutelle de l'empire des tsars. Pour la première fois de son histoire, la Finlande devenait un État.

 

Ce jour de fête en Finlande célèbre l'émancipation du pays. Le 6 décembre 1917, à la faveur de la révolution russe, les Finlandais se libéraient de la tutelle de l'empire des tsars. Pour la première fois de son histoire, la Finlande devenait un État. Ce Jour de l’indépendance (Itsenäisyyspäivä) est aussi la fête nationale finlandaise.

La Finlande a vécu 600 ans sous domination suédoise, jusqu’en 1809, puis pendant 108 ans comme Grand-duché, intégré à l’empire des tsars de Russie. Les rêves d’indépendance ont surgis vers 1890, ils se sont accentués à partir de 1908 quand une politique de russification a été imposée par le Tsar. Les députés finlandais commençaient à discuter d’autonomie quand la révolution russe a éclaté en mars 1917. La Douma russe a élu un gouvernement provisoire, qui a aboli une grande partie des lois contraignantes imposées à la Finlande si bien que le parlement local pouvait être convoqué. À l'été 1917, le parlement finlandais adopte une série de lois d’autonomie. La Douma russe réagit en annulant ce vote et en prononçant la dissolution de l’assemblée, si bien que nombre de députés indépendantistes vont se rapprocher des bolcheviks qui les soutenaient. Quand ces derniers sont arrivés au pouvoir, en novembre 1917, la voie vers l’indépendance était enfin libre. Craignant la propagation du bolchevisme en Finlande, un gouvernement bourgeois se met en place avec à sa tête Pehr Evind Svinhufvud, c’est lui qui lit la déclaration d’indépendance de la Finlande, le 4 décembre 1917, devant le Parlement d’Helsinki qui l’adopte le 6 décembre. Il rendra ensuite visite à Lénine à Pétrograd et obtient de celui-ci la reconnaissance de l’indépendance de la Finlande peu avant minuit le 31 décembre 1917. Début janvier 1918, l'exemple de la Russie a été suivi par la France, l'Allemagne et la Suède.

Après deux années d’interruption (suite au covid), la célébration de l’indépendance reprend son cours habituel. Depuis 1957, date du 40e anniversaire, la commémoration débute par un lever solennel du drapeau sur la colline de l’observatoire à Helsinki au son du chant de chorales. Une messe (aujourd’hui œcuménique) est ensuite dite en la cathédrale en présence du président, du gouvernement et des députés. Les officiels se recueillent ensuite devant le monument des héros de la Seconde Guerre mondiale, au cimetière Hietaniemi. Cette guerre avait été un défi majeur pour l’indépendance du pays. Elle occupe une grande place dans les mémoires. Il est d’usage le 6 décembre de se rendre en famille dans les cimetières. De nombreux chœurs d'église interprètent l'hymne national, Finlandia, composé par  Jean Sibelius, ainsi que Le cri nocturne des vétérans. Une fête au château pour les nécessiteux se tient devant le palais présidentiel.

Ce soir, avant de s'installer devant son poste de télévision pour assister en direct à la soirée de gala donné par le président de la République, chaque famille va déposer deux bougies sur le rebord de sa fenêtre entre 18h et 20h. Toute la soirée quelque deux millions et demi de Finlandais (sur 5,5 millions) vont passer la soirée à commenter la réception du président. Devant le défilé des quelque 2 000 invités, on commente la tenue des uns ou des autres, on s’étonne ou se réjouit qu’untel ou untel ait été invité… Ensuite, ils sont plus d’un million à revoir le film Soldat inconnu, réalisé par Edvin Laine. Ce film, sorti en 1955, rassemble de nombreux Finlandais devant la télévision chaque soir de la fête de l'Indépendance, depuis 2000.

Un défilé militaire est également organisé le jour de la fête nationale, il a lieu chaque année dans une ville différente : en 2022, c’est Hammina qui l’accueille. Le thème de l’année est « La sécurité se fait ensemble ». Dans un contexte de guerre, auquel la Finlande est très sensible car frontalière de la Russie, la thématique militaire est largement commentée. Le défilé a été retransmis en direct par la télévision dans l’après-midi.

Le 6 décembre est célébré comme la fête de l'indépendance depuis 1919 mais ce jour n’est chômé que depuis 1929 et c’est un jour férié depuis 1937 seulement car il y a eu longtemps des débats entre la gauche et la droite sur le choix du jour de la fête nationale. L’indépendance a en effet est suivie d’une guerre civile qui a déchiré le pays. La droite voulait célébrer l'indépendance le jour du défilé de la victoire de l'Armée blanche le 16 mai 1919. Alors que la gauche préférait le 15 novembre, ce jour de 1917 où les députés, majoritairement de gauche, avaient pris le pouvoir, permettant ensuite la proclamation de l’indépendance.

Si la gauche et la droite se sont accordées depuis longtemps sur la date du 6 décembre. Ce jour est néanmoins depuis quelques années l’occasion d’affrontements violents dans la capitale entre des groupes d’extrême droite, voire des néo-nazis, et des antifas. Depuis les années 1950, à Helsinki, des étudiants ultra nationaliste organisent une marche aux flambeaux qui commence à 16h avec le dépôt de gerbes au Sankaririst du cimetière de Hietaniemi, ainsi que sur la tombe de Mannerheim et se termine le soir devant le Sénat.  Par ailleurs, un autre mouvement bleu-noir, la “Finlande se réveille” (Suomi herää), un cortège composé de néo-nazis ouvertement racistes et fascistes, part de Rautatientori, lui aussi vers 16h00, pour rejoindre le Parlement. Le ralliement était #Motti612. Des éléments d’extrême gauche, sous le slogan “Helsinki sans nazis” (Helsinki ilman natseja), sont bien déterminés à entraver leurs marches, comme l’an dernier. Ils partent de Narinkkatori à 16h30… En 2022, les contremanifestations sont organisées par le groupe A, Varisverkosto, la Jeunesse de gauche d'Helsinki, Pinkkimusta Helsinki, le groupe Emilia et le groupe antifascisme d’Elokapina… Des policiers de toute la Finlande ont été appelés en renfort dans les rues d'Helsinki.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 décembre 2022

 
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Le cortège “Helsinki sans nazis” en 2021

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1977, Vanuatu, 29 novembre, indépendance Bruno Teissier 1977, Vanuatu, 29 novembre, indépendance Bruno Teissier

29 novembre : la fête de l'unité au Vanuatu

Il y a 45 ans, de violents affrontements intercommunautaires avaient fait de nombreux morts. Les festivités organisées ce jour férié ont pour but d'exorciser ce mauvais souvenir. Ce qui n’empêche pas l’archipel de subir de nombreuses menaces existentielles.

 

À Port-Vila, capitale du Vanuatu, des délégations de tous les peuples de l'archipel viennent se produisent pour des spectacles de danse en costume traditionnels. Pour ce Jour de l'Unité nationale (Unity Day), des compétitions sportives sont également organisées. Il est aussi demandé aux représentants des différentes églises des prières pour maintenir la bonne entente dans un pays où l'on ne parle pas moins d'une bonne centaine de langues, réparties sur 83 îles. Il y a 45 ans, le 29 novembre 1977, de violents affrontements intercommunautaires avaient fait de nombreux morts. Les festivités organisées aujourd'hui ont pour but d'exorciser ce mauvais souvenir. 

Peuplé de 300 000 habitants sur quatre-vingt-trois îles, l’archipel, le pays a écarté le spectre des violences interethniques mais il demeure affligé de nombreux autres maux. Lesquels se sont accumulés ces dernières semaines : un séisme le 8 novembre dernier, une cyber attaque qui paralyse actuellement le pays et, à moyen terme, toujours le risque de disparition de l’archipel du fait du réchauffement climatique.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 novembre 2022

 
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1912, Albanie, 28 novembre, indépendance Bruno Teissier 1912, Albanie, 28 novembre, indépendance Bruno Teissier

28 novembre : l’anniversaire de l'Albanie

Le jour est férié en Albanie, c'est la fête nationale. Le 28 novembre 1912, au congrès de Vlorë, Ismaël Quemal Bey proclamait l’indépendance de l’Albanie après une insurrection victorieuse contre les Ottomans. Mais le pays ne sera reconnu internationalement qu’en 1913, dans des frontières qui devaient ménager tous ses voisins.

 

Le jour est férié en Albanie,  c'est le Jour de l’indépendance (Dita e Pavarësisë së Shqipërisë) qui est aussi la fête nationale. En 1912, Ismaël Quemal Bey proclamait l’indépendance de l’Albanie au congrès de Vlorë. Ce jour n’avait pas été choisi au hasard : c’était aussi l’anniversaire d’une première, et éphémère, libération du pays par Skanderbeg en 1443. C’est d’ailleurs le drapeau rouge orné d’un aigle de ce combattant du XVe siècle qui a été adopté ce 28 novembre 1912.

L’insurrection contre les autorités ottomane qui a éclaté en janvier 1912, s’est terminée en août 1912 par la victoire des patriotes albanais. Ainsi les insurgés envoyaient aux autres pays européens le signal que l'Empire ottoman était faible. La Grèce, la Bulgarie, le Monténégro et la Serbie manifestant leurs intentions de se partager ces territoires, c'est pourquoi le chef du mouvement national albanais Ismail Qemali a rapidement organisé le Congrès panalbanais dans la ville de Vlorë.

Lors de ce Congrès, 83 délégués venus de toute l'Albanie ont voté pour une déclaration d'indépendance de l'Empire ottoman. Cette déclaration a été écrite et signée le 28 novembre 1912 et lue plus tard en présence de centaines d'Albanais depuis le balcon de l'Assemblée de Vlorë.

Mais le pays ne sera reconnu internationalement qu’en 1913, dans des frontières plus étroites que souhaité car elles devaient à la fois ménager la Serbie, défendue par la Russie, et la Grèce, soutenue par la Grande-Bretagne... Le résultat, c’est que la moitié des Albanais sont restés en dehors de la nouvelle Albanie indépendante.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 novembre 2022

 
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1943, Liban, 22 novembre, indépendance Bruno Teissier 1943, Liban, 22 novembre, indépendance Bruno Teissier

22 novembre : le Liban en ruine fête une indépendance qu'il n'a jamais eu

C’est un pays en pleine déliquescence qui célèbre aujourd’hui sa fête nationale, le Liban n’a plus de président, plus de gouvernement, quasiment plus d’État. Ses banques ont ruiné le pays avec la complicité des 5 ou 6 oligarques qui contrôlent et dépouillent le pays… Plus que jamais, ce Jour de l’indépendance a quelque chose de surréaliste et de désespérant.

 

Cette année, le défilé militaire annuel célébrant le Jour de l'indépendance du Liban a été annulé, le cœur n’y est pas, le pays ruiné, n’a même plus de président…

En 1943, les Libanais s’étaient soulevés pour défendre leurs élites emprisonnées par les Français… Ces mêmes élites ont totalement ruiné pays et aujourd’hui, la population anéantie par des décennies d’incurie et de corruption, n’est même plus en état de se soulever.

Ce matin, comme tous les 22 novembre pour le Jour de l’indépendance, une cérémonie a lieu dans une forteresse perdue sur les pentes du mont Hermon, la Rachaya. C’est là qu’ont été emprisonnés pendant quelques jours, les plus hauts dignitaires de la République libanaise : le président El Khoury, le chef du gouvernement, plusieurs ministres et députés. Ils ont été arrêtés à 4 heures du matin, le 9 novembre 1943, sur ordre du représentant de la France. Tous avaient été élus ou nommés dans la foulée des législatives de septembre 1943 qui mettaient en place une nouvelle chambre. Leur crime, avoir voulu faire voter des amendements à la constitution effaçant toute référence au mandat français, instauré en 1920. En 1941, les forces franco-anglaises chassant les représentants de Vichy, avaient pourtant promis l’indépendance du Liban. Mais, le représentant de la France Libre n’entendait pas se voir ainsi forcer d’accepter un Liban libre.

À l’annonce de l’emprisonnement de l’élite de la nation, des manifestations ont éclaté un peu partout. Un gouvernement provisoire est formé, à l’image de celui qui lutte pour libérer la France de l’occupation allemande. Le 12, les femmes manifestent en masse. Le 13, c’est le tour de lycéens, sur lesquels l’armée française ouvre le feu faisant de nombreux blessés… Les Français cèdent finalement le 22 novembre, en libérant les captifs. 

C’est cette date qui a été choisie comme fête nationale du Liban. L’indépendance formelle ne sera toutefois acquise que le 1er janvier 1944 et l’armée française ne quittera le Liban qu’en 1946.

Autrefois, le 22 novembre était l’occasion d’un discours télévisé du président de la république. Aujourd’hui, le pays n’a plus ni président ni gouvernement de plein exercice. Le mandat du président Aoun s’est terminé le 31 octobre. Jeudi dernier, le Parlement a échoué pour la sixième fois à élire un nouveau président, faute d'accord entre les différents clans mafieux qui se partagent le pays, aucun successeur n’a pu être désigné. Quant au gouvernement sortant, dirigé par Nagib Mikati, il est en effet chargé d’expédier affaires courantes, sans mandat ni légitimité politique depuis le mois de mai 2022.

Triste fête nationale pour un pays qui n’a jamais connu de souveraineté. Le 22 novembre est désigné comme le Jour de l’indépendance. Mais en réalité, ce pays dirigé par une poignée d’oligarques n’est que le théâtre de rivalités régionales. Certains clans libanais s’appuyent sur l’Arabie saoudite, d’autres sur l’Iran et la Syrie… comme, jadis les uns s’appuyaient sur la France, d’autres sur les Anglais ou les Turcs… le pays n’a, en réalité, jamais connu de souveraineté. Aujourd’hui, il n’a plus d’État, sa monnaie ne vaut plus rien. Les banques libanaises, dans les mains des oligarques, ont détourné les économies de tous les Libanais. Certains, par désespoir, vont braquer leur propre banque dans l’espoir de retirer un peu d’argent de leur propre compte… la famine et le choléra ont réapparu.

Dans l’urgence, le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) vient d’accorder 5,4 milliards de dollars d'aide au Liban pour venir en aide à la population locale et aux deux millions de réfugiés syriens. Dans la population, on rêve d’une seconde indépendance, la vraie cette fois. Mais, il faudrait balayer tout le vieux système politique qui n’a plus rien de démocratique (qui en fait ne l’a jamais été)…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 novembre 2022

 

Le 22 novembre 2019, les Libanais se soulevaient contre l’incurie de leur élites. Celles-ci sont aujourd’hui démissionnaires et la population n’a plus la même énergie qu’il ya trois ans. (photo Roman Deckert)

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1962, Ouganda, indépendance, 9 octobre Bruno Teissier 1962, Ouganda, indépendance, 9 octobre Bruno Teissier

9 octobre : les 60 ans d’indépendance de l’Ouganda

Le Jour de l’indépendance de l’Ouganda rappelle l’émancipation du pays le 9 octobre 1962 après 75 ans d’occupation britannique.

 

Le Jour de l’indépendance (Uganda Independence Day) rappelle l’émancipation de l’Ouganda le 9 octobre 1962 après 75 ans d’occupation britannique.

En 1888, l'Ouganda fut placé sous la charte de la British East Africa Company et devint le protectorat britannique en 1894. Le processus de décolonisation a commencé après la fin de la Seconde Guerre mondiale. De nombreux partis politiques ont commencé à émerger au cours de la seconde moitié des années 1950. L'Ouganda a finalement obtenu l'autonomie le 1er mars 1962, puis son indépendance le 9 octobre suivant.

Un défilé militaire se déroule chaque année à Koloun, un terrain situé à Kampala, la capitale, et dédié aux fêtes. La cérémonie commence normalement à 10h30 après l'arrivée du président ougandais laquelle se déroule tandis que Oh Uganda, Land of Beauty,  est joué. Le président inspecte ensuite la garde d'honneur. Puis, les couleurs nationales (noir, jaune et rouge) sont hissées sur un mât.

Le président prononce ensuite un discours. Puis les chefs religieux luis succèdent à la tribune  pour prier pour la nation. Le commandant du défilé ordonne alors au défilé de commencer par une marche lente, suivie d'une marche rapide. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 octobre 2022

 
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1966, Lesotho, 4 octobre, indépendance Bruno Teissier 1966, Lesotho, 4 octobre, indépendance Bruno Teissier

4 octobre : la fête nationale du Lesotho

Le 4 octobre 1966 le Basutoland devenait indépendant sous le nom de royaume du Lesotho. Les Britanniques occupaient le pays depuis près d’un siècle…

 

Le 4 octobre 1966 le Basutoland devenait indépendant sous le nom de royaume du Lesotho. Les Britanniques occupaient le pays depuis près d’un siècle (1868) à la demande du monarque de l’époque qui craignait de voir son royaume disparaitre dans la future Afrique du Sud. C’est ce qui explique l’existence d’une enclave au sein du territoire sud-africain, pays dont le Lesotho est économiquement très dépendant.

Ici pas d’apartheid, pas de démocratie non plus et ce n’est pas l’indépendance qui aura amélioré les libertés publiques. Le pays est gouverné de manière autoritaire par son roi, le roi Letsie III (qui a succédé à son père en 1996), lequel s’appuie sur l’armée pour tenir son royaume. Ce have de paix au cœur de l’Afrique du Sud qui parfois servit de refuge aux opposants du régime raciste de Pretoria, fait aujourd’hui figure d’îlot d’autoritarisme au cœur d’une Afrique australe qui se libéralise. Le Lesotho, petit pays pauvre de 2 millions d’habitants, est une dictature militaire.

Le Jour de l'indépendance du Lesotho est une fête nationale largement célébrée dans tout le pays. Il est marqué par des cérémonies de lever de drapeau, des discours, des défilés et des processions colorés, des spectacles et d'autres événements et activités festifs. La réception officielle a lieu dans la capitale Maseru, elle est présidée par le roi et le premier ministre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 octobre 2022

 
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1991, Arménie, indépendance, 21 septembre Bruno Teissier 1991, Arménie, indépendance, 21 septembre Bruno Teissier

21 septembre : l’Arménie célèbre son indépendance, toujours très menacée

Alors que l’Azerbaïdjan profite de la faiblesse russe pour harceler le territoire de l’Arménie, les Arméniens célèbrent leur indépendance, celle de 1991.

 

Alors que l’Azerbaïdjan profite de la faiblesse russe pour harceler le territoire de l’Arménie, les Arméniens célèbrent leur indépendance. Celle-ci avait été déclarée le 23 août 1990 par le Conseil suprême de l’Arménie qui déclarait dissoute la République socialiste soviétique de d’Arménie et la formation d’un nouvel État. Ce n’est toutefois que le 21 septembre 1991 que le peuple arménien a voté, par référendum,  en faveur de la sortie de l’URSS. C’est cet anniversaire qui est célébré aujourd’hui, décrété Jour de l’Indépendance (Հայաստանի Անկախության օրը) En 1991, la nouvelle république élisait son premier président : Levon Ter-Petrossian. Cependant, l’Arménie n’a obtenu sa totale indépendance que le 26 décembre de la même année, à la faveur de la dissolution de l’URSS. L’Arménie avait été absorbée par l’immense entité soviétique en 1922, après quatre années d’une première indépendance très chaotique, obtenu en 1918.

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 septembre 2022

 
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Brésil, 1822, 7 septembre, indépendance Bruno Teissier Brésil, 1822, 7 septembre, indépendance Bruno Teissier

7 septembre : la fête nationale du Brésil, le bicentenaire de l'indépendance

À un mois du scrutin présidentiel, qui opposera notamment le président Jair Bolsonaro au candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, le Brésil fête son bicentenaire dans un climat de grande tension et de polarisation extrême.

 

Le Brésil est un pays qui ne fait pas défiler que ses militaires. Les enfants des écoles de la capitale, les étudiants et même des écoles de samba donnent une coloration de jeunesse et de fête à la parade officielle qui commémore l’indépendance du pays. Le défilé se déroule sur l’esplanade des Ministères, à Brasilia. Les évêques brésiliens, associés des mouvements de défense des paysans sans terre profitent traditionnellement de la fête nationale pour lancer, de leur côté, un « Cri des exclus ». Après une messe en la cathédrale de Saõ Paulo, les manifestants défilent vers le mouvement de l’indépendance.

Cette année, à quelques jours des élections présidentielle que le président sortant Jair Bolsonao est parti pour perdre, la tension est monté d’un cran. Ce dernier utilise cette journée, à grand renfort de manifestations nationales, pour mobiliser les électeurs. Tandis que Lula, le favori du scrutin, mobilise ses troupe.s

Depuis quelques années, chaque 7 septembre, des marches d’indignés, contre la corruption, se déroulent de manière assez spontanée dans plusieurs villes du Brésil. L’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, président d’extrême droite, dans un pays en pleine déroute morale n'avait fait qu'aggraver les tensions. En ce jour de fête nationale, l’opposition dénonce d’appropriation du drapeau national par l’extrême droite. Un hashtag, #devolvamnossabandeira (« rendez-nous notre drapeau ») a été lancé sur les réseaux sociaux pour appuyer cette revendication.

 Rappel historique : la famille royale portugaise s’était établie à Rio de Janeiro alors que le Portugal était occupé par Napoléon. En 1821, le roi est de retour à Lisbonne pour retrouver son trône, laissant son fils, Don Pedro, sur place. Celui-ci prendra vite fait et cause pour les nationalistes brésiliens. Le 7 septembre 1822, c’est lui qui lance le premier cri : « L’indé­pendance ou la mort ! ». Cette journée est celle du bicentenaire du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 septembre 2022

 
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31 août, Malaisie, indépendance Bruno Teissier 31 août, Malaisie, indépendance Bruno Teissier

31 août : la fédération de Malaisie célèbre son indépendance

En 1957, la fédération comprenait neuf États. Ce n’est qu’en 1963 que Singapour se séparera de la Malaisie.

 

La Malaisie commémore son indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni. En 1948, neuf États malais et deux des établissements des détroits d'Asie du Sud-Est ont été réunis en une seule fédération, la Fédération de Malaisie. L' Armée de libération malaise a immédiatement lancé une guérilla contre les forces coloniales (la soi-disant urgence malaise).

En 1955, le Premier ministre de Malaisie Tunku Abdul Rahman a dirigé une délégation malaise dans les négociations avec les autorités britanniques pour l'indépendance de la Malaisie. Ils parviennent finalement à un accord en février 1956 : l'Empire britannique accepte d'accorder l'indépendance à la Malaisie. Toutefois, l'indépendance de la Malaisie ne sera officiellement proclamée que le 31 août 1957. La cérémonie a eu lieu au stade Merdeka (indépendance) de Kuala Lumpur, qui avait été spécialement construit pour célébrer l'indépendance nationale. Les festivités ont réuni plus de 20 000 personnes. C’est anniversaire que célèbre Le Jour de l'Indépendance (Hari Merdeka). Une seule composante de la Malaisie britannique a refusé l’indépendance, le sultanat du Brunei. Quant à la cité de Singapour, elle va devoir quitter la fédération en 1963, laquelle prend sa forme actuelle, célébrée chaque 16 septembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 août 2022

 
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1991, Estonie, URSS, 20 août, indépendance Bruno Teissier 1991, Estonie, URSS, 20 août, indépendance Bruno Teissier

20 août : les Estoniens fêtent leur indépendance

Le 20 août 1991, l’Estonie se réveille libre. Son indépendance sera reconnue dès le lendemain par Boris Elstine, président de la Russie, heureux de voir se disloquer l’URSS… Depuis 1992, le 20 août est un jour férié en Estonie.

 

Le 19 août 1991, alors que Moscou est en pleine tentative de putsch (les durs du régime soviétique tentant de renverser Gorbatchev), le soviet suprême de la petite Estonie, après de longs débats, finit par voter le rétablissement de l’indépendance de 1918 (24 février). Il est 23h03. L’armée soviétique qui est entrée en Estonie le matin même, hésite pendant plusieurs heures, avant de renoncer à prendre d’assaut la tour de la télévision défendue par les citoyens. Finalement, le 20 août, l’Estonie se réveille libre. Son indépendance sera reconnue dès le lendemain par Boris Elstine, président de la Russie, heureux de voir se disloquer l’URSS, laquelle se résoudra le 6 septembre à reconnaître l’émancipation de l’Estonie. Ébranlée par le putsch raté, l’URSS va finalement disparaître le 25 décembre de la même année. L’armée russe ne quittera toutefois la république balte que 3 ans plus tard.

Le 20 août est, depuis 1992, un jour férié en Estonie. La journée est connue comme le Jour du rétablissement de l'indépendance (Taasiseseisvumispäev). En Russie, le souvenir de l’émancipation de l’un des nombreux peuples qui lui été soumise est vécu par les nationalistes comme l’une des nombreuses humiliations subie depuis 30 ans et que l’invasion de l’Ukraine était sensé laver.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 août 2022

 
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1960, Niger, 3 août, indépendance Bruno Teissier 1960, Niger, 3 août, indépendance Bruno Teissier

3 août : pour son anniversaire, le Niger tente de reverdir le désert

Aujourd’hui des centaines de milliers d’arbres sont plantés dans toutes les régions du pays de manière très officielle, car c’est la fête de l’arbre au Niger et aussi la fête nationale.

 

Aujourd’hui des centaines de milliers d’arbres sont plantés dans toutes les régions du pays de manière très officielle, car c’est la fête de l’arbre au Niger. Tout le monde s’y met, même le président, accompagné de membres de son gouvernement. Sous l’œil des caméras de la télévision, on les voit mettre les mains dans la terre pour participer à la reforestation d’une parcelle de la fameuse ceinture verte de Niamey. Les autorités veulent planter 3 millions d'arbres pour climatiser la capitale.

Une fanfare militaire, en uniforme impeccable, est là pour les encourager. Quelques régiments esquissent un petit défilé militaire, car ce jour est aussi l’anniversaire de l’indépendance, octroyée par la France en 1960. Une indépendance très formelle, puisque l’influence de la France dans ce pays pauvre, mais deuxième producteur au monde d’uranium, n’a cessé de croître après cette date. Donc pas de lutte héroïque, pas de père de la patrie à célébrer, les autorités ont quasiment cessé de faire référence à l’indépendance, préférant évoquer la lutte contre la désertification. L’idée est louable, dans ce pays deux fois grand comme la France et au trois-quarts désertique, confronté de manière récurrente à des problèmes de survie alimentaire.

En 2020, pour le 60e anniversaire de l’indépendance, La Nigérienne, hymne national du Niger depuis 1960, écrit par un Français, a été modifiée.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 août 2022

Mise à jour 2023 : le 3 août est redevenu la fête nationale du Niger en remplacement du 18 décembre.

 
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1962, Algérie, France, 1830, 5 juillet, indépendance Bruno Teissier 1962, Algérie, France, 1830, 5 juillet, indépendance Bruno Teissier

5 juillet : l'Algérie fête son indépendance

L’Algérie célèbre son indépendance acquise le 5 juillet 1962 après plus de sept ans de lutte armée. Cette Fête de l’indépendance et de la jeunesse est aussi le 60e anniversaire d’une indépendance dont la date n’avait pas été choisie par hasard.

 

L’Algérie célèbre son indépendance acquise le 5 juillet 1962 après plus de sept ans de lutte armée. Pour cette Fête de l’indépendance et de la jeunesse, des concours de poésie (écrite et orale) et de chants patriotiques, projections de films en rapport avec la Révolution (c’est ainsi que l’on évoque en Algérie, l’indépendance du pays), spectacles de théâtre, lectures poétiques et des expositions de photographies marquent la commémoration de cette date phare de l'histoire de l'Algérie dont c’est le 60e anniversaire.

Le 5 juillet 1962, quelques jours après le référendum du 1er juillet qui donnait un « oui » massif, l’indépendance du pays était proclamée par le gouvernement provisoire établi à Alger. Celui-ci n’allait pas gouverner longtemps. Le 22 juillet, un coup d’État militaire opéré par les dirigeants de l’armée de libération allait prendre le pouvoir. 60 ans plus tard, ils ne l’ont toujours pas vraiment lâché. Le logo choisi par le régime pour ce 60e anniversaire de l’indépendance est là pour en témoigner.

Le très militariste logo des festivités du 60e anniversaire de l’indépendance algérienne

Au point, que ces dernières années, les manifestants du Hirak réclamaient une seconde indépendance, la vraie, celle qui les libérerait de la tutelle de l’armée sur leur pays. Mais, en raison de la répression du régime, le mouvement s’est bien essoufflé aujourd’hui. La veille de ces festivité du 5 juillet, Amnesty international a appelé les autorités algériennes à libérer immédiatement les détenus du Hirak, au nombre de 266 personnes au moins.

La date du 5 juillet 1962 n’avait pas été choisie au hasard. Elle est censée effacer la capitulation du dey d’Alger le 5 juillet 1830 après que les remparts d’Alger aient commencé à céder face aux coups de boutoirs de l’armée française qui entamait ainsi une nouvelle guerre de conquête.

Lors du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie,  les restes de 24 combattants capturés par les Français puis décapités et leurs crânes exposés comme des trophées de guerre au Musée de l’homme à Paris, avaient été restitués à l’Algérie. Mais, les relations entre la France et l’Algérie sont encore loin d’être normalisées. En 2021, le président Macron accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » avait provoqué une crise diplomatique. L’Algérie avait rappelé son ambassadeur en France et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français desservant le Sahel. En février 2022, lors de la commémoration du massacre de Charonne, la situation s’était toutefois quelque peu apaisée. En mai 2022, le président Abdelmadjid Tebboune a félicité Emmanuel Macron pour sa réélection et l’a invité à se rendre prochainement en Algérie, pour intensifier les relations entre les deux pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 juillet 2022

 
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Algérie Poste (AP) a émis un nouveau timbre-poste à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de l'Indépendance, symbolisant l'unité nationale et incarnant les acquis réalisés à l'ère de l'Algérie indépendante.

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1976, Seychelles, 29 juin, indépendance Bruno Teissier 1976, Seychelles, 29 juin, indépendance Bruno Teissier

29 juin : la fête nationale des Seychelles

Le Jour de l'indépendance (Indépendence Day) est la fête nationale de la République des Seychelles. Il est célébré le 29 juin pour commémorer l'indépendance du pays du Royaume-Uni en 1976.

 

Le Jour de l'indépendance (Independence Day) est la fête nationale de la république des Seychelles. Il est célébré le 29 juin pour commémorer l’indépendance du pays à l’égard du Royaume-Uni en 1976.

La République des Seychelles est un pays archipel de l'océan Indien, situé à environ 1 500 kilomètres à l’est de la côte est-africaine. La plupart de ses 115 îles sont inhabitées. Selon certains érudits, les premières personnes à visiter l'archipel étaient des marins austronésiens et plus tard des commerçants arabes et maldiviens.

Pendant près d'un siècle, les Seychelles ont fait partie de la colonie de la couronne de l’île Maurice britannique . Au début du XXe siècle, les fonctionnaires seychellois commencent à rechercher l’autonomie. Ils ont été soutenus par les autorités mauriciennes et les Seychelles sont finalement devenues une colonie de la couronne à part entière.

Après la Seconde Guerre mondiale, le système colonial a commencé à s'effondrer. Aux Seychelles, les premiers mouvements politiques ont commencé à émerger en 1964. Le Seychelles People's United Party a fait campagne pour l'indépendance de la Grande-Bretagne, mais il a perdu les élections face au Seychelles Democratic Party qui souhaitait une intégration plus étroite avec la métropole.

Lors des élections de 1974, cependant, les deux principaux partis ont fait campagne pour l'indépendance. À la suite des élections et des négociations avec la Grande-Bretagne, les Seychelles ont obtenu leur indépendance le 29 juin 1976 .

Le jour de l’indépendance des Seychelles a toujours été un jour férié, mais il n’est devenu la fête nationale des Seychelles qu’en 2015. Avant cela, la fête nationale était célébrée le 18 juin, commémorant l’adoption de la constitution de 1993. Le 18 juin est toujours célébré comme la Journée de la Constitution, mais ce n’est plus la Journée nationale des Seychelles.

Le jour de l’indépendance, le président des Seychelles s'adresse à la nation dans un discours de célébration. À l’approche des célébrations de la fête nationale, les rues de Victoria sont ornées des couleurs vives du drapeau des Seychelles et des lumières scintillantes sont suspendues aux lampadaires. Le jour même, amis et familles se réunissent pour des pique-niques animés et des barbecues sur les plages et dans les parcs. Une programmation de divertissements mettant en vedette les meilleurs artistes locaux et un impressionnant feu d'artifice est organisé à Victoria le soir et attire l'une des plus grandes foules de l'année. Les visiteurs des îles sont encouragés à se joindre aux festivités et seront accueillis dans une démonstration typique de l’hospitalité créole.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 28 juin 2022

 
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1977, Djibouti, 27 juin, indépendance Bruno Teissier 1977, Djibouti, 27 juin, indépendance Bruno Teissier

27 juin : la fête nationale de Djibouti célèbre 45 ans d’indépendance

En 1977, la proclamation de l’indépendance du Territoire des Afars et des Issas, sous le nom de République de Djibouti concluait plus d’un siècle de domination sans pour autant avoir mis fin à la présence française.

 

En 1977, la proclamation de l’indépendance du Territoire des Afars et des Issas, sous le nom de République de Djibouti mettait fin à plus d’un siècle de présence française à Djibouti.

Les Français ont commencé à coloniser Djibouti en 1862 en signant divers traités avec les sultans locaux. La première colonie française de la région a été établie à Obock en vertu un traité avec les dirigeants afars. En 1894, une administration française permanente s’installe, le territoire est colonisé sous le nom de Côte française des Somalis (ou Somalie française).

En 1960, les colonies voisines, la Somalie britannique (le Somaliland) et la Somalie italienne ont obtenu leur indépendance et ont fusionné pour former la République de Somalie. Mais à Djibouti, la majorité des électeurs s'est prononcée par référendum en faveur d'un maintien d’une association avec la France.

En 1967, un deuxième référendum confirme cette association avec la France mais avec une plus grande autonomie sous le nom de Territoire français des Afars et des Issas. Ce référendum sujet à caution est à l’origine de troubles civils qui ont fait plusieurs morts. Désormais une partie importante de la classe politique milite pour l’indépendance.

Un troisième et dernier référendum a eu lieu le 8 mai 1977. 98% des électeurs ont voté pour l'indépendance. Djibouti devient une république indépendante le 27 juin, avec Hassan Gouled comme premier président. L'anniversaire de l'indépendance de Djibouti est célébré comme la fête nationale du pays, le jour de l'indépendance.

Pour cette 45e Fête de l’indépendance qui est aussi la fête nationale de Djibouti, outre le traditionnel levé de drapeau et le discours du président, on assiste à un spectaculaire show aérien de 750 drones.  C’est aussi le jour de cérémonies de remise de prix, de défilés, de programmes culturels dans tout le pays. Pour l’occasion, de nombreuses vitrines des magasins sont décorées aux couleurs du drapeau national. Tout au long de la semaine écoulée, la télévision nationale a multiplié les programmes et documentaire pour rappeler à la population les lourds sacrifices consentis pour libérer le pays.

Le Président Ismail Omar Guelleh, dépose une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu et cette année, 2022, inaugure un mémorial pour les victimes de Balbala, évènement marquant de l’indépendance.

Djibouti est un État de la Corne de l’Afrique, situé débouché méridional de la mer Rouge (détroit Bab-el-Mandeb) par où transite plus de 40% du pétrole mondial. Il est limitrophe du Somaliland, de l’Éthiopie et de l’Érythrée. Il fait face au Yémen. Afin de maintenir son indépendance, ce petit État multiplie les partenariats militaires. Outre la base militaire française (la plus importante du monde), Djibouti accueille aussi des installations chinoises et américaines, mais aussi plus modestement italienne, allemande, saoudienne et japonaise. Cela constitue une véritable rente géopolitique : la seule location de ces bases représente plus de 10% des revenus du pays.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 juin 2022

 

Ismail Omar Guelleh et le drapeau national

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1918, Arménie, république, 28 mai, indépendance Bruno Teissier 1918, Arménie, république, 28 mai, indépendance Bruno Teissier

28 mai : l'Arménie commémore sa première indépendance

Ce jour férié qui commémore la création de la République d'Arménie le 28 mai 1918.

 

Le Jour de la Première République (Առաջին Հանրապետության օր) est un jour férié qui commémore la création de la République d'Arménie le 28 mai 1918.

À la suite de la révolution de février 1917 en Russie, un Commissariat de Transcaucasie est créé (novembre 1917). Il décide de réunir une assemblée générale (Sejm) et de proclamer l'indépendance. Finalement, la République fédérative démocratique transcaucasienne a été proclamée en février 1918. Mais, elle a existé pendant trois mois.

Finalement, le 28 mai 1918, le Conseil national arménien proclame l'indépendance de l'Arménie. La République d'Arménie fut le premier État arménien moderne depuis la chute du Royaume arménien de Cilicie en 1375. Malheureusement, cette république nouvellement indépendante n'a pas existé longtemps. En 1920, elle est envahie par l'Armée rouge soviétique.

Ce premier jour de la République en Arménie coïncide avec celui de la république d’Azerbaïdjan, proclamé le même jour et célébré par un jour férié. Ces jours fériés arménien et azerbaïdjanais n'étaient pas célébrés à l'époque soviétique, ils ont été institués qu’après la dissolution de l'URSS. Les deux républiques ont obtenu leur deuxième indépendance en 1991.

Pour en savoir plus, lire Géopolique de l’Arménie par Tigrane Yégavian

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2022

 
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2002, Timor-Oriental, 20 mai, libération, indépendance Bruno Teissier 2002, Timor-Oriental, 20 mai, libération, indépendance Bruno Teissier

20 mai : vingt ans d'indépendance, la fête nationale du Timor oriental

Le Timor oriental (Timor-Leste, en Portugais) est indépendant depuis le 20 mai 2002 seulement et c’est un miracle si ce pays existe.

 

Le Timor oriental (Timor-Leste, en portugais) est indépendant depuis 2002 seulement, le 20 mai, et c’est un miracle si ce pays existe.

Quand le Portugal set retire, en 1975, de cette moitié d’île qu’il occupait depuis près de quatre siècles, le Timor oriental se proclame indépendant le 28 novembre 1975, mais son territoire est aussitôt annexé par l’Indonésie qui occupe le pays dès le 7 décembre, avec les encouragements des États-Unis et de l’Australie voisine, laquelle en profite pour piller ses ressources pétrolières. Cette annexion ne fut jamais acceptée par l’ONU, Canberra est la seule capitale à l’avoir reconnue. Il a fallu la chute du dictateur indonésien, Suharto, en 1998, pour que l’idée d’un référendum d’autodétermination soit admise et que l’Australie cesse de bloquer toute motion à l’ONU en faveur du Timor oriental. Le référendum a  lieu en 1999, donnant un résultat massivement en faveur de l’indépendance (près de 80%), ce qui mit en fureur les autorités de Djakarta. S’en est suivi d'une période de massacres à grande échelle (quelque 1400 morts) et de saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne sans que la communauté internationale ne réagisse avec une grande diligence. Les victimes attendent toujours que justice soit faite. Finalement, le pays sera sauvé par l’Australie, avec un mandat de l’ONU, et l’indépendance pourra finalement être proclamée douze ans plus tard, le 20 mai 2002. Le pays est alors dévasté et ruinée.

Un second miracle s’est ensuite produit, le petit État grand comme deux fois la Corse, peuplée de 1,3 million d’habitants, a connu une croissance économique inespérée et conservé un régime démocratique (même avec 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté). Voilà aussi ce que célèbre la fête nationale du Timor oriental. Ce jour férié est celui de la Restauration de l’indépendance (Dia da Restauração da Independência ). Par chance, ce pays un des plus jeunes au monde est aussi un des moins touchés par la Covid-19. En revanche, la chute du cours des hydrocarbures ne manquera pas de l’affecter.

Les cérémonies commencent dès le 19 mai,  avec la messe dans l'église cathédrale à 9h. Le 20 mai, le palais du président de la République reçoit les Forces armées à 7 heures du matin, passées en revue par le président de la République, José Ramos Horta (élu le 20 avril dernier), de la levée du drapeau, de la présentation des armes et de l'hommage dû aux héros « Tombados por Pátria ». Les festivités, après le cocktail, reprennent à 16h.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2022

 
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1956, Tunisie, 20 mars, indépendance Bruno Teissier 1956, Tunisie, 20 mars, indépendance Bruno Teissier

20 mars : manifestations politiques en Tunisie pour la Fête de l’indépendance

La Tunisie célèbre son indépendance obtenue le 20 mars 1956. Cette journée est aussi l’occasion pour l’opposition de manifester contre la dérive autoritaire du président Kaïs Saïed depuis son coup d’État du 25 juillet dernier.

 

La Tunisie célèbre son indépendance obtenue le 20 mars 1956. La signature du Protocole de l’indépendance du pays, ce jour-là, mettait fin à la fin de la colonisation française. Celle-ci avait commencé le 12 mai 1881, sous la forme d'un protectorat de la France sur la Tunisie, imposé par le traité du Bardo. Quelques jours plus tôt, les troupes françaises avaient pénétré dans le pays sans rencontrer grande résistance. L’Empire ottoman, tutelle théorique de la Tunisie, n’avait pas réagi. La France a régi le pays pendant trois quarts de siècle, réprimant les émeutes et les tentatives d’émancipation.

La Tunisie n’a pas connu de guerre d’indépendance comme l’Algérie, même si la lutte armée a débuté le 18 janvier 1952 et la répression militaire française en réponse. Les années de lutte sous la conduite de son leader historique, Habib Bourguiba, ont été difficiles (guérilla, attentats, représailles). La situation est apaisée par la reconnaissance de l'autonomie interne de la Tunisie, en 1954. La France finit par reconnaître « solennellement l'indépendance de la Tunisie » le 20 mars 1956, tout en conservant la base militaire de Bizerte (jusqu’au 15 octobre 1963).

Habib Bourguiba sera son premier président de la République après l’abolition de la monarchie husseinite le 25 juillet 1957. La république s’est imposée mais pas vraiment la démocratie : son parti le Parti socialiste destourien (ex Néo-Destour) s’est incrusté au pouvoir et Habib Bourguiba a fini par être désigné président à vie en 1975. Il sera renversé en 1987 par un premier ministre qui imposera une véritable dictature et un régime reposant sur la corruption. Ce dernier a été renversé le 14 janvier 2011. S’ensuit un régime établi sur des bases démocratiques qui a vécu de manière chaotique jusqu’à ce que le président en place, Kaïs Saïed, ne suspende le Parlement le 25 juillet 2021 et fasse disparaître la démocratie représentative pour imposer sa dictature. 

C’est contre ce coup de force qui a mis un terme à une transition démocratique, unique dans le monde arabe, que l’opposition a appelé à manifester ce 20 mars pour dénoncer la dérive autoritaire du président qui cumule tous les pouvoirs entre ses mains. En prévision, le gouverneur de Tunis, Kamel Fekki, a interdit les manifestations politiques sur l’avenue Habib Bourguiba (avenue de la Révolution). En 2021, le président avait brillé par son absence à la Fête de l’Indépendance (عيد الإستقلال). En 2022, un discours est annoncé.

L’opposition a appelé à célébrer la fête de l’Indépendance, tout en dénonçant la violation flagrante des libertés et en demandant un retour au processus démocratique. Le référendum promis par le président n’a jamais eu lieu. Les Tunisiens ont boudé la consultation lancée par le président sur le sujet (à peine 10% de participation) et qui se termine ce 20 mars.

Demain, 21 mars, ce devait être la Fête de la jeunesse (elle a été supprimée en 2011).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mars 2022

 
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