L’Almanach international

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Swaziland, Eswatini, 6 septembre, indépendance Bruno Teissier Swaziland, Eswatini, 6 septembre, indépendance Bruno Teissier

6 septembre : la fête nationale de l'Eswatini

C’est l'anniversaire de l’indépendance du petit royaume, obtenue en 1968 après 65 ans de colonisation anglaise. Cette fête était également connue sous le nom de Somhlolo Day…

 

C’est l'anniversaire de l’indépendance du petit royaume de l’Eswatini, obtenue le 6 septembre 1968 sous le nom de Swaziland après 65 ans de domination britannique qui ont permis à ce petit pays d’échapper à la colonisation afrikaner. 

Cette fête était également connue sous le nom de Somhlolo Day, du nom du roi Ngwane IV (1815-1850), dit Somhlolo, à l’origine d’un grand royaume comparable à l’époque à celui des Zoulous. Des manifestations spéciales sont organisées chaque année dans le stade national de Somhlolo, à Lobamba, la capitale de l’Eswatini.

Les danses traditionnelles exécutées par les régiments swazis, ainsi que par des groupes de filles et de femmes vêtues de tenues colorées, sont un moment fort des célébrations de la Journée Somhlolo. Les danses sont accompagnées de chants interprétés par les artistes, ajoutant à l'atmosphère festive de la fête nationale l’Eswatini ou eSwatini (appelé Swaziland jusqu’en 2018). 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 septembre 2025

 
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1945, Vietnam, 2 septembre Bruno Teissier 1945, Vietnam, 2 septembre Bruno Teissier

2 septembre : le Vietnam fête son indépendance

Le 2 septembre 1945, les Japonais qui occupaient le Viet­nam, après en avoir chassé eux-même les Français quelque mois plus tôt, acceptaient enfin de capituler. Le jour est férié, ainsi débute au Vietnam une semaine de congés.

 

La fête est aussi l’occasion de 4 jours de congé et même une semaine pour certains. C’est la fête nationale du Vietnam. Les gares de train et de bus sont prises d’assaut pour retourner voir la famille en province. Pour ceux qui ne bougent pas, c’est l’occasion de profiter des soldes qui débutent aujourd’hui et ce soir d’un grand feu d’artifice. Pour célébrer les 80 ans de son indépendance, le Vietnam a organisé une gigantesque parade réunissant quelque 40 000 militaires et civils. 

Le 2 septembre 1945, les Japonais qui occupaient le Viet­nam, après en avoir chassé eux-mêmes les Français quelque mois plus tôt, acceptaient enfin de capituler. La voie semblait libre pour que les Vietnamiens prennent leur destinée en main. Le roi Bao Dai avait abdiqué le 25 août, sous la pression du Viet Minh (le parti regroupant les nationalistes et les communistes) dont le fondateur n’était autre que  Hô Chi Minh. Celui-ci prononça alors son fameux discours sur la place Ba Dinh devant plusieurs centaines de milliers d’habitants de Hanoï : « un peuple qui s’est rangé du côté des Alliés pour lutter contre le fascisme, ce peuple a le droit d’être libre (...) d’être indépendant ». En 1946, les Vietna­miens fêteront l’anniversaire de cette déclaration, en guise de fête nationale, mais ce sera la dernière avant que n’éclate la guerre dite d’Indochine (décembre 1946-juillet 1954), tentative illusoire de la France de garder le contrôle de son ancienne colonie, puis la guerre du Vietnam. Le contexte géopolitique ayant changé, les Américains cessèrent vite d’aider le Viet Minh pour se retourner contre Hô Chi Minh, lequel va mourir le 3 septembre 1969, en pleine guerre.

Aujourd’hui, mais aussi demain pour l’anniversaire de sa mort, les autorités vietnamiennes célèbrent à la fois l’indépendance du pays et son héros. D’autant plus que le régime qu’il a fondé à l’époque et toujours en place. Les rues sont envahies par des banderoles reprenant les slogans du parti. On dépose de l’encens aux monuments aux morts, une cérémonie a lieu au mausolée de Hô Chi Minh. C'est le secrétaire général du Parti communiste To Lam, l'homme le plus puissant du pays, qui a donné le coup d'envoi de cette grande fête devant des centaines de milliers de personnes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 septembre 2025

 
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1820, Uruguay, indépendance, 25 août Bruno Teissier 1820, Uruguay, indépendance, 25 août Bruno Teissier

25 août : le 200e anniversaire de l'Uruguay

25 de Agosto est un jour férié chômé en Uruguay. Le pays célèbre le Jour de l’indépendance.

 

Le 25 août (25 de Agosto) est un jour férié chômé en Uruguay. Le pays célèbre le Jour de l’indépendance (día de la independencia uruguaya).

Cette déclaration d’indépendance a été formulée le 25 août 1825. L’Uruguay longtemps disputé entre le Portugal et l’Espagne était sous la coupe du Brésil. La lutte pour l'indépendance de l'Uruguay a commencé en 1811, lorsque José Gervasio Artigas a lancé une rébellion réussie contre les autorités espagnoles. Cependant, plusieurs années plus tard, la Banda Oriental a été annexée par le Brésil portugais. Ce dernier obtiendra son indépendance vis à vis du Portugal en 1822.

Le jour de l'indépendance de l'Uruguay est célébré dans tout le pays. La célébration commence généralement l'après-midi et peut durer jusqu'au petit matin. Les festivités du jour de l'indépendance comprennent des discours publics, des défilés, des spectacles, des fêtes et d'autres événements. La célébration la plus colorée a lieu dans la capitale de Montevideo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 25 août 2025

 
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1991, Lettonie, 21 août, indépendance Bruno Teissier 1991, Lettonie, 21 août, indépendance Bruno Teissier

21 août : la Lettonie fête son indépendance

Le 21 août, les Lettons célèbrent l'adoption de la loi constitutionnelle sur le statut de la République de Lettonie en tant qu'État et la restauration effective de la République de Lettonie.

 

Ce jour commémoratif officiel n’est pas férié ni chômé, la date du 21 août n’est pas aussi fêtée que le 18 novembre qui commémore la première indépendance, celle de 1918 ; ni même que le 4 mai, qui rappelle la proclamation d’indépendance, la seconde, celle de 1990. Néanmoins, le 21 août est l’anniversaire de la restauration officielle de l’indépendance en 1991.

Chaque 21 août, les Lettons célèbrent l'adoption de la loi constitutionnelle sur le statut de la République de Lettonie en tant qu'État (Konstitucionālā likuma pieņemšana par Latvijas Republikas kā valsts statusu) et la restauration effective de la République de Lettonie. L’opportunité leur en a été donnée, suite au coup d'État avorté du 19 août 1991 mené à Moscou par les durs du régime soviétique contre Gorbatchev. Cela a permis à la Lettonie de franchir le dernier pas : Anatolijs Gorbunovs, le président du parlement letton, déclara officiellement la fin de la période transitoire et la restauration de la République d'avant-guerre, fondé sur la constitution de 1922. Ce jour-là, la Lettonie quittait officiellement l’URSS. Cette dernière n’avait plus les moyens de la retenir, elle allait disparaître avant la fin de l’année 1991.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 août 2021

 
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1945, Indonésie, 17 août, indépendance Bruno Teissier 1945, Indonésie, 17 août, indépendance Bruno Teissier

17 août : l’Indonésie célèbre ses 80 ans d’indépendance sous le signe de la rébellion

Une fois les Japonais chassés, les Indonésiens proclamaient l’indépendance de leur pays le 17 août 1945. Le colonisateur hollandais qui entendait conserver le contrôle de l’archipel, ne reconnaîtra toutefois la république d’Indonésie qu’en décembre 1949 au terme d’une violente guerre coloniale.

 

L’Indonésie fête ses 80 ans dans une ambiance de manifestations populaires contre le gouvernement accusé de corruption, népotisme, censure et mauvaise gestion du pays. « Habituellement le rouge et le blanc du drapeau national qui orne les rues et les maisons du pays. Mais cette année, une partie de la population a préféré hisser le Jolly Roger, drapeau de la série animée japonaise One Piece représentant une tête de mort coiffée d’un chapeau de paille.» (Margot de Gros van Embden, Courrier international). Cet acte, de la part de la jeunesse du pays, est un symbole de liberté et de rébellion.

Le 17 août 1945, à 10h du matin, deux jours après la capitulation du Japon, Sukarno (fondateur du Parti National Indonésien en 1927 et futur président du pays) et Mohamed Hatta, signaient la La Proclamation de l'indépendance de l'Indonésie (Proklamasi Kemerdekaan Indonesia). Les Japonais étaient chassés du pays mais l’ancien colonisateur hollandais chassé par le Japon en 1942, entendait reprendre l’occupation des Indes orientales néerlandaises. Les Pays-Bas vont déclencher une guerre d’indépendance qui fera rage pendant quatre ans, avant de se résigner à reconnaître l’indépendance de la république d’Indonésie, le 16 décembre 1949. Les Américains menaçaient de suspendre l’aide accordée au Pays-Bas, dans le cadre du plan Marshall. Le Pays n’avait guère le choix.

La date retenue par Djakarta pour célébrer son indépendance est le 17 août et non le retrait des Hollandais, en décembre 1949 en dépit des craintes des Indo-Hollandais, la minorité chinoise et les soldats indonésiens de l’armée coloniale hollandaise, pour la plupart moluquois et rapatrié aux Pays-Bas.

Les Hollandais, pendant le conflit colonial, avaient favorisé l’émergence d’une République des Moluques du Sud, écrasée par les forces de Djakarta après 1949 (même si elle n’a jamais été formelle abolie). Les soldats moluquois finiront par ne jamais rentrer chez eux et par accepter la nationalité hollandaise, après de nombreuses années de pourparlers.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 août 2025

 
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1947, Pakistan, 14 août, indépendance Bruno Teissier 1947, Pakistan, 14 août, indépendance Bruno Teissier

14 août : l'invention du Pakistan il y a 78 ans

Ce jour de fête nationale est férié. C’est l’anniversaire de l’indépendance de 1947 qui permit à la fois de chasser les Anglais et de se séparer de l’Inde (qui fête l’événement le 15 août) au nom de l’islam.

 

Le jour de l’Indépendance (یوم استقلال) est férié, il débute par un lever de drapeau au Parlement, les discours télévisés du président et du premier ministre, puis par la relève de la garde au mausolée de Mohammed Ali Jinnah, le père de la nation pakistanaise. 

Le drapeau national est partout, jusque dans l’habillement vert et blanc que certains citoyens s’appliquent à arborer en ce jour de fête nationale qui est l’anniversaire de l’indépendance de 1947. Celle-ci permit à la fois de chasser les Anglais et, au nom de l’islam, de se séparer de l’Inde (laquelle fête l’événement le 15 août). 

Cet après-midi sera l’occasion de faire voler des cerfs-volants en famille. Ce soir, on fera brûler des bougies dans les rues. À Lahore, la journée se terminera par un feu d’artifice. Une journée de fête qui permet d’oublier pendant quelques heures les problèmes du pays, ses contradictions identitaires, sa mauvaise image internationale, notamment en raison du soutien pakistanais apporté ces dernières années aux talibans afghans... un soutien qui aujourd’hui se retourne contre lui.

Mohammed Ali Jinnah a milité contre le colonialisme anglais aux côtés des hindous. Mais, dans les États indiens sous tutelle britannique, les musulmans étaient souvent perçus par les hindous comme des intrus et traités comme des citoyens de seconde zone. D’où l’idée de leur inventer un État séparé. Au grand dam de Gandhi et Nehru, Jinnah a fini, en 1939 par se rallier à cette idée en cherchant appui auprès de Londres qui, en 1947, parrainera la partition de son ancien empire. A-t-il réussi son pari ? Au Pakistan, il est désigné comme le père de la nation pour avoir œuvré à la création du pays. Mais sur le demi-milliard de musulmans d’Asie du sud, seuls 180 millions vivent aujourd’hui au Pakistan. Les musulmans de l’Inde qui sont aussi nombreux, lui reprochent amèrement la partition de 1947. Les 500 millions de musulmans d’Asie du sud auraient actuellement une tout autre influence face aux 800 millions d’hindous s’ils n’avaient pas été répartis en deux, puis trois États (avec le Bangladesh) séparés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 août 2025

 
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1965, Singapour Bruno Teissier 1965, Singapour Bruno Teissier

9 août : Singapour en fête

Singapour organise sa grande parade annuelle. À l’origine, la fête nationale de Singapour n’avait pas grande signification. Ce territoire est peut-être le seul au monde à être devenu indépendant sans l’avoir voulu… Un patriotisme singapourien a fini par émerger et à s’exprimer haut et fort, notamment chaque 9 août.

 

Singapour organise sa grande parade annuelle. À l’origine, la fête nationale de Singapour (Singapore national Day) n’avait pas grande signification. Ce territoire est peut-être le seul au monde à être devenu indépendant sans l’avoir voulu. La grande ville est au trois-quarts chinoise. Au sein de la Fédération de Malaisie, créée en 1963 par les Anglais, elle aurait fait pencher le pays en faveur des Chinois. Les Malais, à peine majoritaires dans leur pays, ont préféré exclure la grande cité dès 1965. Le souvenir de cette mise à l’écart avait laissé un goût amer, mais la fête a pris au fil des années une coloration patriotique très locale.

Le grand spectacle organisé à l’occasion de la fête nationale singapourienne connaît un tel engouement que les autorités de ce pays très organisé ont préféré instaurer un tirage au sort des spectateurs. Il faut s'inscrire sur le site officiel de l'organisateur (ndp.org ). C’est gratuit, mais certains tentent leur chance depuis des années, sans succès. Autant dire, que l’accès est impossible pour un touriste de passage, sauf à réserver, au prix fort, une chambre dans l’un des quelques hôtels de luxe qui font face à Marina Bay où se déroule le spectacle. Les autres pourront tout de même goûter l’ambiance de kermesse, apercevoir le défilé aérien (Singapour est très fier de l’équipement de son armée de l’air) ou voir le feu d’artifice qui clôture la journée.

L’usage, le 9 août, est de s’habiller en rouge et blanc, couleurs du drapeau national. Chaque année, une chanson est choisie pour symboliser les valeurs du pays. En 2025, pour le 60e anniversaire de Singapour, c’est Here we are

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 août 2025

 
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1816, Argentine, indépendance Bruno Teissier 1816, Argentine, indépendance Bruno Teissier

9 juillet : l'Argentine fête son indépendance

La fête nationale argentine célèbre l'indépendance du pays vis-à-vis de l’Espagne, le 9 juillet 1816. Un grand défilé est organisé chaque 9 juillet sur l'Avenue Del Libertador de Buenos Aires avec la participation de 18 troupes musicales d’Argentine et de nombreux pays…

 

La fête nationale argentine célèbre l'indépendance du pays vis-à-vis de l’Espagne. Le 9 juillet 1816, le Congrès de Tucumán (ville du nord du pays) déclarait la rupture formelle des liens politiques des Provinces-Unies du Río de la Plata avec la monarchie espagnole. Depuis 1826, le 9 juillet est célébré comme la fête nationale de l’Argentine.

Traditionnellement, pour le Día de la Independencia Argentina, un grand défilé est organisé le 9 juillet sur l'avenue Del Libertador, à Buenos Aires avec la participation de 18 troupes musicales d’Argentine et de nombreux pays. Cette année, en raison de l’épidémie de Covid-19, les festivités seront bien plus modestes. On se contentera d’un levé du drapeau national au son de l'hymne argentin puis d’un modeste défilé devant un public restreint portant un masque.

De nombreux endroits en Argentine, rues, navires, sociétés portent le nom de « 9 juillet » et même une équipe de football comme le « Club Atlético 9 de Julio » de Rafaela (Santa Fe).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 juillet 2025

 
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1975, Cap-Vert, indépendance, 5 juillet Bruno Teissier 1975, Cap-Vert, indépendance, 5 juillet Bruno Teissier

5 juillet : les 50 ans de la république du Cap-Vert

Chaque année, le 5 juillet est un jour férié au Cap-Vert, c’est le Jour de l'indépendance et la fête nationale du pays.

 

Le Cap-Vert célèbre ce 5 juillet, un demi-siècle d'indépendance avec un vaste programme d'activités mettant en valeur son histoire, sa culture et son identité. Au programme : concerts sur plusieurs scènes, expositions, conférences, foire du livre, défilé des forces vives, activités culturelles et récréatives, ainsi qu'un feu d'artifice qui illuminera toutes les municipalités du pays. Chaque année, le 5 juillet est un jour férié, c’est le Jour de l'indépendance du Cap-Vert (Dia da Independência de Cabo Verde). C’est la fête nationale du pays.

Les îles du Cap-Vert furent « découvertes » entre 1460 et 1462 par António de Noli, Diogo Gomes et Diogo Afonso. La première colonie européenne sur l'archipel fut fondée sur l'île de Santiago. Son indépendance n’a pas été acquise après une longue guerre comme dans les autres colonies portugaises, mais les Cap-verdiens ont été solidaires des guérillas anticoloniale, en particulier au sein du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) fondé en 1956 et qui a pris les armes en 1961. Il a fallu attendre la Révolution des Œillets, le 25 avril 1974 au Portugal, pour que le Cap-Vert devienne totalement indépendant du Portugal, c’était le 5 juillet 1975.

#CaboVerde50Anos #nosorgullhonosfuturo

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 juillet 2025

 
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1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier 1966, Guyana, indépendance, 26 mai Bruno Teissier

26 mai : le Guyana célèbre son indépendance

Colonie hollandaise au XVIIe siècle, puis anglaise en 1796, l’ancienne Guyane britannique a obtenue son indépendance le 26 mai 1966 tout en restant un dominion du Royaume-Uni. Ce n’est qu’en 1970, le 23 février, en devenant une république, que le Guyana a véritablement rompu avec la couronne britannique.

 

Colonie hollandaise au XVIIe siècle, puis anglaise en 1796, l’ancienne Guyane britannique a obtenu son indépendance le 26 mai 1966 tout en restant un dominion du Royaume-Uni. Ce n’est qu’en 1970, le 23 février, en devenant une république, que le Guyana a véritablement rompu avec la couronne britannique. Le premier ministre de l’époque, Cheddi Jagan, est considéré comme le père de l’indépendance.

Les festivités du Jour de l’indépendance (Independance Day) durent deux jours et se déroulent au stade national de Providence : musique, danses caribéennes, festival de la gastronomie… Ce même jour, une cérémonie de lever du drapeau, le discours du président, des concerts et des spectacles, ainsi que des feux d'artifice compètent les célébrations. Le jour de l'Indépendance étant un jour férié national, la plupart des employés bénéficient d'un jour de congé, et toutes les écoles, tous les bureaux gouvernementaux et la plupart des entreprises sont fermés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2025

 
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1811, Paraguay, indépendance, 15 mai Bruno Teissier 1811, Paraguay, indépendance, 15 mai Bruno Teissier

14 mai : la fête nationale du Paraguay

Depuis hier, au Paraguay, c’est le Jour de l'Indépendance car il ne faut pas moins de deux jours pour fêter une double indépendance : à l’égard de l’Espagne, le 14 mai 1811, puis de la future Argentine, le lendemain. Car le Paraguay n’était destiné qu’à devenir une simple province argentine.

 

Au Paraguay, c’est le Jour de l'Indépendance (el Día de la Independencia), il ne faut pas moins de deux jours fériés pour célébrer une double indépendance. En effet, le Paraguay a participé à la lutte contre l’administration espagnole, renversée le 14 mai 1811, après une révolution sans effusion de sang menée par José Gaspar Rodríguez de Francia. Mais, il a aussi a repoussé les troupes argentines envoyées par la Primera Junta de Buenos Aires pour soumettre Asunción. Sans ce sursaut, le pays était destiné à n’être qu’une partie des Provinces Unies du Río de la Plata et plus tard serait devenu une simple province argentine.

L’indépendance du Paraguay a été déclarée le 15 mai 1811. Cependant, il a fallu encore trois décennies au Paraguay pour être reconnu sur la scène internationale. En effet, le chef de la rébellion s’est rapidement imposé comme un dicateur, connu sous le nom de Docteur Francia. Il a conservé le pouvoir pendant près de 25 ans. Aucun congrès ne s'est réuni de 1816 jusqu'à la mort du dictateur. Pour cette raison, au moment même où tous ses voisins déclarent leur indépendance à l’égard de l'Espagne, le Paraguay ne l'a pas fait de manière formelle. Il fallut attendre la loi du 25 novembre 1842 pour que l' Indépendance soit proclamée solennellement.

Tout le pays est en fête pendant ces deux jours commémorant la Révolution de Mai. Les festivités comprennent des défilés dont le plus coloré a lieu à Asunción. Le soir, des feux d'artifice sont tirés. On fait la fête dans les rues. Dans la journée les familles organisent des barbecues ou des pique-niques. On dispute des matchs de football et donne des concerts…

Sur les places autour du Congrès, se tiennent le Salon des Saveurs et l'Expo de l'Artisanat, en accès libre. De son côté, la Maison Musée de l'Indépendance ouvre à 7h00, heure locale, et restera ouverte jusqu'à minuit, d'où partiront à cette heure les membres de l'Association Culturelle Mandu'arã avec les citoyens pour la réédition du premier cri pour la liberté, lancé il y a 214 ans.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 mai 2025

La maison-musée de l’Indépendance, d’où sont partis de jeunes révolutionnaires

La Révolution du 14-Mai et le Docteur Francia

 
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1979, Sainte-Lucie, indépendance, 22 février Bruno Teissier 1979, Sainte-Lucie, indépendance, 22 février Bruno Teissier

22 février : l’indépendance de Sainte-Lucie

Ce jour férié n’est pas la fête nationale de Sainte-Lucie, mais l’anniversaire de l’indépendance obtenue le 22 février 1979.

 

Ce jour férié n’est pas la fête nationale de Sainte-Lucie, celle-ci est fêtée le jour de la Sainte-Lucie, le 13 décembre, mais la Fête de l’indépendance. Cette année, en 2025, pour le 46e anniversaire de l’émancipation de l’île, le thème choisi est « Douvan Ansanm : Santé et bien-être pour une nation prospère ». Avec la chanson à succès de Sly, Damn Proud Lucian, déclarée hymne officiel des festivités de cette année.

Le régime colonial britannique avait été instauré à Sainte-Lucie en 1815. Tout au long du XXe siècle, l’île a gagné en autonomie, participant à la Fédération des Antilles de 1958 jusqu'à sa dissolution en 1962. Avec les autres îles du Vent, Sainte-Lucie est devenue un État fédéré associé au Royaume-Uni en 1967. Bien qu'elle ait obtenu son indépendance le 22 février 1979, Sainte-Lucie reste membre du Commonwealth britannique.

Les célébrations ont débutées par le Relais du bâton de l'indépendance, un événement symbolique qui traverse les 18 circonscriptions de l’île. Ce relais a débuté à Babonneau, le 29 janvier, et s’est terminé à Castries Central, le 18 février.

Hier, 21 février, c’était la Journée des couleurs,  marquée par la cérémonie de lever du drapeau et qui se termine par le feu d’artifice traditionnel au Heroes Park de Castries, la capitale.

Ce 22 février , c’est le défilé militaire et le rassemblement pour l'indépendance au parc Mindoo Philip ; suivi du festival des fruits de mer, aux pêcheries de Castries et le Super Motor, sur front de mer de la capitale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 22 février 2020

Le jaune, le bleu et le noir sont les trois couleurs du drapeau national

 
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1956, Malaisie, lutte pour l'indépendance, 20 février Bruno Teissier 1956, Malaisie, lutte pour l'indépendance, 20 février Bruno Teissier

20 février : l’annonce de l’indépendance de la Malaisie

Devant une foule en liesse, le 20 février à Malacca, Tunku Abdul Rahman annonçait l’indépendance prochaine de la Malaisie. La ville du détroit commémore, chaque année, cet événement.

 

Ce n’est pas la déclaration d’indépendance de la Fédération de Malaisie, laquelle ne sera prononcée que l’année suivante à Kuala Lumpur, mais son annonce faite par Tunku Abdul Rahman, le premier ministre de retour d’un séjour à Londres où il était parti pour négocier le retrait des Anglais. Dès son retour, le 20 février 1956, il a débarqué en voiture à Malacca pour informer ses concitoyens de la fin de la colonisation britannique. C’est devant une foule en liesse de 100 000 personnes à Padang Bandar Hilir, que Tunku Abdul Rahman annonce que le jour de l'indépendance de la Malaisie serait le 31 août 1957.

Même si, c’est une date très importante pour l’histoire de la Malaisie, Le jour de l’annonce de l'indépendance (Hari pengumuman kemerdekaan) n’est un jour férié que dans le seul État de Malacca (Melaka). Ailleurs, c’est juste un jour de mémoire.

Le choix de Malacca pour une telle annonce n’est pas un hasard, c’est tout à fait symbolique. Malacca était la capitale d’un puissant sultanat, une véritable puissance maritime jusqu’à ce que la ville du détroit tombe sous la coupe des Portugais, en 1511. C’est à Malacca qu’à débuter la colonisation, celle des Portugais, puis des Hollandais et enfin des Anglais, à partir de 1824, soit quatre siècles est demi d’occupation Européenne de la région. En y ajoutant une période d’occupation japonaise entre 1941 et 1945 qui a prouvé au Malais que les Européens n’étaient pas invincibles.

De plus, Tunku Abdul Rahman qui sera surnommé le père de l’indépendance, était le bienvenu à Malacca. Son parti, l’UMNO Malaya, avait obtenu quasiment 100% des suffrages lors du scrutin qui l’a porté au pouvoir.

L’accord d'indépendance malais a été signé le 8 février 1956 à Lancaster House (Londres), par Tunku Abdul Rahman Putra au nom du gouvernement malais et Alan Lennox-Boyd, secrétaire britannique aux Colonies au nom du gouvernement britannique. Le groupe  revenant de Londres a reçu un accueil chaleureux à son arrivée à l'aéroport de Batu Berendam, Melaka. De là, ils ont défilé accompagnés d'un groupe de jeunes à moto et de dizaines de voitures jusqu’au site de Padang Banda Hilir, à Malacca. C’est là que le premier cri de « Merdeka » (indépendance) a retenti. Le 31 août 1985, Tunku Abdul Rahman Putra Al-Haj y a inauguré mémorial vise à commémorer et honorer les contributions et les sacrifices des combattants de la liberté qui ont libéré le pays des dirigeants coloniaux successifs. La lutte, qui a commencé dès 1511, a duré 446 ans et a abouti à la déclaration d'indépendance du 31 août 1957.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 février 2025

 
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1975, Suriname, indépendance, 25 novembre Bruno Teissier 1975, Suriname, indépendance, 25 novembre Bruno Teissier

25 novembre : la fête nationale du Suriname

Au Suriname, c’est le Jour de l'indépendance (Srefidensi Dey) qui est aussi la fête nationale, jour anniversaire de l’indépendance obtenue en 1975 après deux décennies d’un régime d’autonomie à l’égard des Pays-Bas, ancienne puissance coloniale.

 

Chaque 25 novembre, on célèbre le Jour de l'indépendance (Srefidensi Dey) qui est aussi la fête nationale du Suriname. Les principaux événements marquant cette journée se déroulent au Palais présidentiel de Paramaribo, la capitale. Le président du Suriname prononce un discours, qui est suivi d'un défilé militaire devant le palais et d'une réception présidentielle et une soirée de gala.

L’an dernier, en 2023, le Srefidensi Dey avait été marqué par une catastrophe minière qui a fait de nombreux morts cinq jours plus tôt. Il avait été célébré dans une ambiance morose de crise économique et de fuite des cerveaux. Cette année tout le monde a en tête le 50e anniversaire de l’indépendance qui sera fêté en 2025, avec sans doute un nouveau gouvernement puisque le printemps prochain sera marqué par des élections législatives. Cette fête est également célébrée au Pays-Bas, au sein de l’importante communauté surinamaise.

On célèbre l’anniversaire de l’indépendance obtenue le 25 novembre 1975 après deux décennies d’un régime d’autonomie à l’égard des Pays-Bas, ancienne puissance coloniale qui occupait le pays depuis la fin du XVIIe siècle.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 novembre 2024

 
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1975, Angola, indépendance, 11 novembre Bruno Teissier 1975, Angola, indépendance, 11 novembre Bruno Teissier

11 novembre : l’indépendance de l’Angola

Le 11 novembre 1975, le MPLA proclamait l'indépendance de l'Angola, mettant fin à plus de quatre siècles de d’occupation portugaise et à 14 ans d’une guerre d’indépendance qui avait débuté en 1961. Mais ce ne fut pas pour autant la fin de la guerre…

 

Le 11 novembre 1975, à minuit, à Luanda, Agostinho Neto, du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), proclamait l'indépendance de l'Angola. Il mettait fin à plus de quatre siècles de d’occupation portugaise et 14 ans d’une guerre d’indépendance qui avait débuté le 4 février 1961.

L’Angola indépendant fêtera donc ses 50 ans l’an prochain. Les célébrations de cinquantenaire commencent dès aujourd’hui, 11 novembre 2024, jour férié appelé Jour de l’indépendance (Dia da Independência nacional). Le point culminant des cérémonies se déroule en présence du président angolais, João Lourenço, sur la place de la République, où se trouve le Mémorial António Agostinho Neto. Les célébrations se poursuivront jusqu'en décembre 2025.

« Angola 50 ans : Préserver et valoriser les acquis, construire un avenir meilleur », telle est la devise centrale de ces treize mois et demi de festivités.

Le 11 novembre 1975, une guerre de libération se terminait , mais l'indépendance a été proclamée le même 11 novembre par trois mouvements différents : le MPLA (Mouvement populaire pour la libération de l'Angola) à Luanda ; le FNLA (Front national pour la libération de l'Angola) à Ambriz, soutenu par le Zaïre, et l’UNITA (Indépendance totale de l'Angola) à Huambo. Cependant, seule la proclamation du MPLA (soutenue par les Soviétiques et les Cubains) a été reconnue par la communauté internationale mais son installation au pouvoir n’a pas été acceptée par les formations concurrentes qui n’ont pas baissé les armes, en particulier l’UNITA soutenue à la fois par les Américains et les Chinois. Il faudra attendre encore 27 ans pour qu’elles se taisent vraiment, le 4 avril 2002 précisément.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 novembre 2024

Timbre poste émis pour le 1er anniversaire de l’indépendance, en 1976

 
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1964, Zambie, 24 octobre, indépendance Bruno Teissier 1964, Zambie, 24 octobre, indépendance Bruno Teissier

24 octobre : la Zambie célèbre son indépendance

La Zambie célèbre l’anniversaire de sa déclaration d'indépendance à l’égard de la Grande-Bretagne il y a 60 ans. En 1964, les Anglais occupaient le pays, connu sous le nom de Rhodésie du Nord, depuis plus de 80 ans.

 

La Zambie célèbre l’anniversaire de sa déclaration d'indépendance à l’égard de la Grande-Bretagne en 1964. Les Anglais occupaient le pays, connu sous le nom de Rhodésie du Nord, depuis plus de 80 ans.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, face à la poussée des mouvements anti-coloniaux.  le Royaume-Uni a décidé de créer une Fédération de Rhodésie et du Nyassaland, composée de la Rhodésie du Nord, de la Rhodésie du Sud (aujourd'hui Zimbabwe) et du Nyassaland (aujourd'hui Malawi), et de lui donner un statut semi-autonome. Les habitants de la Rhodésie du Nord s'opposèrent à cette décision et déclenchèrent une série de grèves générales en 1960-1961. En octobre et décembre 1962, la Rhodésie du Nord a organisé des élections pour son conseil législatif. Celui-ci a adopté les résolutions appelant à la sécession du pays de la fédération et exigeant une pleine autonomie interne en vertu d'une nouvelle constitution. Finalement, la fédération a été dissoute en 1964. La Rhodésie du Nord a élu son premier président Kenneth Kaunda, qui a pris ses fonctions le 24 octobre 1964 et a rebaptisé le pays République de Zambie. C’est cette date est célébrée en Zambie comme le Jour de l'Indépendance (Zambian Independence Day), qui est l'un des jours fériés de la république.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 octobre 2021

 
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1968, Guinée équatoriale, 12 octobre, indépendance Bruno Teissier 1968, Guinée équatoriale, 12 octobre, indépendance Bruno Teissier

12 octobre : la fête nationale de la Guinée équatoriale

Le dictateur Teodoro Obiang Nguema, actuellement le plus ancien président en exercice au monde, préside aux festivités du 56e anniversaire de l'indépendance, qui est aussi la fête nationale d'un pays qui n'a jamais connu la démocratie.

 

L’ancienne Guinée espagnole célèbre l’anniversaire de son indépendance (Día de la Independencia Nacional) obtenue en 1968. Le 12 octobre, une date ambiguë dans l’Espagne de Franco. Qui célèbre ce jour-là, la Journée du patrimoine hispanique et fête de la Vierge du Pilar. À chaque anniversaire, le président Teodoro Obiang ne manque pas de rendre hommage aux luttes anticolonialistes qu’a connues le pays et de fustiger “Le manque de libertés et l’autocratie de la période coloniale n’est pas l’état de libertés démocratiques et de respect des droits de l’homme que l’on connaît aujourd’hui en Guinée équatoriale. » comme il l’a fait en 2023. Une affirmation pour le moins cavalière dans un pays où toute forme d’opposition est systématiquement étouffée par des enlèvements, des assassinats des disparitions forcées jusqu’à l’étranger. avril 2024, Juan Carlos Ondo Angue, ancien président de la Cour suprême de Guinée équatoriale, en exil en France, a déposé une plainte pour tentative d’enlèvement et séquestration, menace de mort et chantage. Quant à l’Espagne , elle poursuit le fils du dictateur pour l’enlèvement et la torture de quatre opposants, dont deux citoyens espagnols.

La Guinée, constituée de l’île de Fernando Poo (aujourd’hui Bioko) et du territoire de Río Muni (Mbini), était une colonie espagnole depuis plus d’un siècle. À partir de 1963, sous la pression internationale, elle a obtenu un statut d’autonomie avec un gouvernement démocratique. En 1965, l'ONU a demandé à l'Espagne de fixer une date pour l'indépendance de cette région africaine. Le 24 juillet 1968, les Cortès espagnoles ont approuvé la loi autorisant le gouvernement à accorder l'indépendance à la Guinée équatoriale. Le 11 août a eu lieu un référendum au cours duquel la population guinéenne a voté oui à 63% en faveur de l’indépendance. Francisco Macías Nguema, un grand propriétaire terrien, est élu président de la république, il instaure très vite une violente dictature. Il sera renversé le 3 août 1979, par Teodoro Obiang Nguema, actuellement le plus ancien président en exercice au monde, qui en 45 ans de règne a imposé un régime tout aussi implacable et corrompu à la petite république équatoriale.

La fête nationale est l'événement majeur de l'année en Guinée équatoriale. Il s'agit d'une manifestation tournante organisée chaque année dans une ville différente. Tout le pays est mis à contribution pour organiser l'événement.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 12 octobre 2024

 
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1960, Chypre, indépendance, 1er octobre Bruno Teissier 1960, Chypre, indépendance, 1er octobre Bruno Teissier

1er octobre : l’amer anniversaire de l’indépendance de Chypre

C’est toujours avec une certaine amertume que la république de Chypre célèbre son indépendance. Cette année en particulier, alors que l’armée turque occupe une partie de l’île depuis exactement 50 ans dans l'indifférence générale de la communauté internationale.

 

C’est toujours avec une certaine amertume que la république de Chypre célèbre son indépendance. Cette année en particulier, alors que l’armée turque occupe une partie de l’île depuis exactement 50 ans. Chypre n’a été indépendante que très tardivement. Le Royaume-Uni qui avait pris l’île aux Ottomans en 1878, et plutôt que de la céder à la Grèce (plus de 80% de la population étant à l’époque de culture grecque), il l’a maintenu sous un statut colonial jusqu’en 1960. Quatorze ans plus tard, la Turquie envahissait le nord du pays. Et un demi-siècle plus tard, l’occupe toujours dans l’indifférence générale de la communauté internationale. L’indépendance de l’île ne fut finalement totale que de 1960 à 1974, et encore… car l’armée britannique est toujours présente sur une partie portion du territoire. Une présence qui s’avérée bien inutile lors de l’invasion turque alors que Londres est, selon les traités, garante de l’indépendance de l’île dans sa totalité.

Dans les années 1950, en particulier à partir du 1er avril 1955, les Chypriotes se sont très majoritairement battus pour être rattachés à la Grèce comme le furent, au cours du XXe siècle, les Crétois, les habitants de Rhodes, ceux de Corfou ou de Chios… Le conflit a duré quatre ans, ce qui a conduit le gouverneur britannique Sir Hugh Foot à déclarer l'indépendance de Chypre et non à proclamer la cession à la Grèce afin que la petite minorité turque (18% à l’époque) ne se retrouve pas encore plus minoritaire au sein de la Grèce.

C’est le 16 août 1960, un peu avant midi, que le drapeau britannique fut remplacé par le drapeau chypriote, conformément aux accords de Zurich et de Londres de 1959 (qui interdisait l’union avec la Grèce). Moins de 24 heures après la déclaration d'indépendance de Chypre, Sir Hugh Foote avait déjà quitté Chypre. La véritable date de l’indépendance de Chypre est, en effet, le 16 août 1960, mais le jour férié a été déplacé en 1963 au 1er octobre pour éviter la chaleur estivale et la saison touristique. Le souci des autorités chypriotes était que cet anniversaire soit célébré avec tous les honneurs et en présence du corps diplomatique international. Le 16 août est inclus dans la période des vacances d'été du pays, pendant laquelle les ambassadeurs étrangers sont absents.

Chaque année, dans la partie de Nicosie qui n’est pas sous occupation turque, le Jour de l’indépendance de Chypre (Ημέρα Ανεξαρτησίας της Κύπρου ) est marqué par un défilé d'unités de la Garde nationale, de forces grecques présentes à Chypre, de policiers et de pompiers. Après le défilé national, le président prononce son traditionnel discours. Les magasins et les entreprises de tout le pays peuvent être fermés pour célébrer et observer l'événement. De nombreuses personnes se rassemblent au Monument de la Liberté dans la capitale, qui a été créé en l'honneur des patriotes chypriotes qui ont lutté pour l'indépendance de leur patrie.

Une cérémonie commémorative est également organisée en l’honneur de ceux qui sont tombés en résistant au coup d’État de l’extrême droite grecque du 15 juillet 1974 qui a déclenché l’invasion turque. Des gerbes sont également disposées sur les tombes des prisonniers en l'honneur des treize combattants de la lutte de libération de 1955 à 1959 (EOKA) contre le régime britannique, ainsi que devant la statue de l'archevêque Makarios III, premier président de la République de Chypre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er octobre 2024

Faute d'avoir pu rejoindre la Grèce, Chypre a dû  se doter d'un drapeau national. Lequel ne devait contenir ni les couleurs bleu et rouge, symboles de la Grèce et de la Turquie ni ne figurer de croix ou de croissant. Le dessin qui a remporté le concours est celui du peintre chypriote turc Ismet Guney. Les rameaux d'olivier, sous la carte de l'île, symbolise la paix entre les deux communautés.

 
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24 septembre : la double face d’une fête nationale en Nouvelle Calédonie

C’est l’anniversaire du rattachement (ou de la colonisation) de la Nouvelle-Calédonie à (par) la France, le 24 septembre 1853. Ce jour de Fête de la citoyenneté est aussi une journée de grandes tensions entre les loyalistes (à l’égard de la France) et les indépendantistes, très divisés mais aussi très mobilisés depuis des semaines, pour qui le 24-Septembre est un jour de deuil.

 

Le 24 septembre est un jour férié en Nouvelle-Calédonie. C’est le 171e anniversaire du « rattachement » de la Nouvelle-Calédonie à la France, en réalité de sa colonisation par les Français. C'est, en effet, le 24 septembre 1853 que le contre-amiral Febvrier Despointes a pris possession de la Nouvelle-Calédonie au nom de l'Empereur Napoléon III. Cette fête « nationale » a été instituée en 1953, année du centenaire.

De fait, le 24 septembre est considéré comme une journée de deuil national par les Kanaks, population autochtone de la Nouvelle-Calédonie. Pour eux, cette date ne symbolise que l’occupation de leur pays par la France et le début du colonialisme en Kanaky.

En 2004, dans la foulée des Accords de Nouméa, le 24-Septembre est devenu la Fête de la citoyenneté à l’initiative de Déwé Gorodey, l’autrice indépendantiste et femme politique kanake, alors membre du gouvernement. Depuis, toutes les communautés sont invitées à partager leurs us et coutumes et leur vision de l’avenir. Ce qui est loin d’être le cas ces deux dernières années.

Cette 20e édition de la version nouvelle de la fête nationale de la Nouvelle Calédonie se déroule en réalité dans un climat de grande tension. Le pays est au bord de la guerre civile depuis que le gouvernement français a annoncé une modification de la loi électorale qui marginaliserait encore plus la population kanake.

Depuis 2004, les partisans de l’indépendance ont pris l’habitude de se rassembler le 24 septembre dans le centre de Nouméa, au Mwa Kââ, ou "maison de l'humanité", lieu symbolisé par un poteau sculpté de douze mètres. Avec, cette année un couvre-feu à 18h. et un déploiement massif de forces de l’ordre dans tout l’archipel, les manifestations sont forcément limitées, mais la mobilisation est plus forte que jamais depuis les émeutes de mai 2024.

Les opposants à l’indépendance, le camp loyaliste, se retrouvent à Païta, un peu plus au nord, pour célébrer le « rattachement », dans l’esprit de ce qui a été fait pendant des décennies. Après plus de trente ans de partage du pouvoir dans la collégialité, les loyalistes restent persuadés que dans l’État de « Kanaky-Nouvelle-Calédonie », les discriminations ethniques se manifesteraient à leur détriment et que seule la France a la capacité de les protéger. 

De leur côté, les Kanaks, dans leur grande majorité, dénoncent une évidente situation coloniale, l’une des dernières à ne pas avoir été réglée selon l’ONU. Ce 24-Septembre est célèbré, cette année, dans un climat de grande crispation entre les deux camps, surtout depuis le boycott du 3e référendum d’autodétermination (prévu dans les accords de 1988) dont l’organisation maintenue en pleine crise du covid était contestée par les indépendantistes. De fait, l’avenir institutionnel de l’archipel demeure très flou. L’Union calédonienne (UC), principale composante d’un Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a rejeté le projet Darmanin et rompu toute relation avec l’ancien gouvernement. Le nouveau ministre en charge des Outre-Mer dans le gouvernement de Michel Barnier, Jean-Noël Buffet, un ex-sénateur conservateur, aura la tâche d’apaiser une situation que jadis le gouvernement Chirac avait grandement envenimée en privilégiant l’usage de la force.

Le 24-Septembre est depuis 1974 une date symbole pour le mouvement indépendantiste. C’est en 1984, un 24 septembre, qu’a été fondé le le FLNKS. L’une de ses composante, l’Union calédonienne (UC), la plus radicale a annoncé la proclamation unilatérale de l’indépendance le 24 septembre 2025.

À ces tensions locales s’ajoutent  les tensions géopolitiques récurrentes dans la zone Asie-Pacifique. La France considère, en effet, la Nouvelle-Calédonie comme un territoire stratégique essentiel dans la région Asie-Pacifique pour contrer les ambitions chinoise.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 septembre 2024

 
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1953, Maroc, 20 août, monarchie, indépendance Bruno Teissier 1953, Maroc, 20 août, monarchie, indépendance Bruno Teissier

20 août : le Maroc célèbre le combat du sultan Mohamed V pour l'indépendance

Ce jour férié au Maroc rappelle la destitution du sultan Mohamed V, le 20 août 1953, et son exil forcé par les autorités françaises. Cette date marqua un tournant dans la lutte pour l’indépendance.

 

Ce jour férié au Maroc rappelle la destitution du sultan Mohamed V, le 20 août 1953, son arrestation par les autorités françaises qui occupaient le Maroc et sa déportation, avec sa famille, vers la Corse puis vers Madagascar. Ce faisant, Paris écartait un sultan qui avait pris le parti des nationalistes prônant l’indépendance du pays, pour le remplacer par un cousin plus docile : Mohamed ben Arafa. Cet événement va provoquer un sursaut nationaliste du peuple marocain et le début du mouvement politique qui conduira à l’indépendance. Rétrospectivement, c’est le début d’un processus irrésistible de décolonisation du Maroc. Les Marocains célèbrent cette journée comme le Jour de la Révolution du Roi et du Peuple (ذكرى ثورة الملك والشعب).

Tout avait commencé quand le Palais, en coordination avec le mouvement nationaliste, avait présenté le 11 janvier 1944 le Manifeste de l’indépendance. Le discours du souverain lors de sa visite à Tanger, le 9 avril 1947, encourageant à la lutte pour l’indépendance, suivi d’importantes manifestations, notamment dans le nord du Maroc, avait convaincu le gouvernement français de neutraliser le monarque alaouite. Le soulèvement du 16 août 1953 dans l’Oriental déclencha la réaction de Paris : quatre jours plus tard, Mohamed V était destitué. On le sait, le coup de force des Français a provoqué l’inverse de ce qui était attendu. L’exil forcé du sultan a véritablement dopé le mouvement anticolonial. La France devra céder à la révolte des Marocains et se résoudre à faire revenir Mohamed V sur son trône. Il ne rentra que le 16 novembre 1955 et l’indépendance ne sera acquise que le 18 novembre 1956 avec la fin du protectorat français. Le sultan prendra alors le titre de roi du Maroc.

Traditionnellement, le roi Mohamed VI, petit-fils de Mohamed V, adresse un discours dans la soirée aux citoyens marocains. Le 20 août est aussi l’une de ces journées où le roi accorde sa grâce à des citoyens condamnés, souvent pour raisons politiques. Une manière de montrer que son régime, fut-il souvent arbitraire comme l’avait été Paris à l’égard du sultan, sait aussi lâcher du lest face à la contestation.

Deux autres dates célèbrent la marche vers l’indépendance du Maroc : le 11 janvier et le 18 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 août 2024

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
Le sultan Mohammed V à Tanger, le 9 avril 1947

Le sultan Mohammed V à Tanger, le 9 avril 1947

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