L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1945, Indonésie, 17 août, indépendance Bruno Teissier 1945, Indonésie, 17 août, indépendance Bruno Teissier

17 août : l’Indonésie célèbre ses 80 ans d’indépendance sous le signe de la rébellion

Une fois les Japonais chassés, les Indonésiens proclamaient l’indépendance de leur pays le 17 août 1945. Le colonisateur hollandais qui entendait conserver le contrôle de l’archipel, ne reconnaîtra toutefois la république d’Indonésie qu’en décembre 1949 au terme d’une violente guerre coloniale.

 

L’Indonésie fête ses 80 ans dans une ambiance de manifestations populaires contre le gouvernement accusé de corruption, népotisme, censure et mauvaise gestion du pays. « Habituellement le rouge et le blanc du drapeau national qui orne les rues et les maisons du pays. Mais cette année, une partie de la population a préféré hisser le Jolly Roger, drapeau de la série animée japonaise One Piece représentant une tête de mort coiffée d’un chapeau de paille.» (Margot de Gros van Embden, Courrier international). Cet acte, de la part de la jeunesse du pays, est un symbole de liberté et de rébellion.

Le 17 août 1945, à 10h du matin, deux jours après la capitulation du Japon, Sukarno (fondateur du Parti National Indonésien en 1927 et futur président du pays) et Mohamed Hatta, signaient la La Proclamation de l'indépendance de l'Indonésie (Proklamasi Kemerdekaan Indonesia). Les Japonais étaient chassés du pays mais l’ancien colonisateur hollandais chassé par le Japon en 1942, entendait reprendre l’occupation des Indes orientales néerlandaises. Les Pays-Bas vont déclencher une guerre d’indépendance qui fera rage pendant quatre ans, avant de se résigner à reconnaître l’indépendance de la république d’Indonésie, le 16 décembre 1949. Les Américains menaçaient de suspendre l’aide accordée au Pays-Bas, dans le cadre du plan Marshall. Le Pays n’avait guère le choix.

La date retenue par Djakarta pour célébrer son indépendance est le 17 août et non le retrait des Hollandais, en décembre 1949 en dépit des craintes des Indo-Hollandais, la minorité chinoise et les soldats indonésiens de l’armée coloniale hollandaise, pour la plupart moluquois et rapatrié aux Pays-Bas.

Les Hollandais, pendant le conflit colonial, avaient favorisé l’émergence d’une République des Moluques du Sud, écrasée par les forces de Djakarta après 1949 (même si elle n’a jamais été formelle abolie). Les soldats moluquois finiront par ne jamais rentrer chez eux et par accepter la nationalité hollandaise, après de nombreuses années de pourparlers.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 août 2025

 
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1945, Japon, 6 août Bruno Teissier 1945, Japon, 6 août Bruno Teissier

6 août : Hiroshima, 80 ans après la bombe

La cérémonie commence par une minute de silence à 8h15 précise (1h15, en France), en mémoire des quelque 140 000 victimes de Little Boy, la bombe nucléaire larguée le 6 aout 1945 sur la ville d’Hiroshima, au Japon.

 

La cérémonie commence par une minute de silence à 8h15 précise (1h15, en France), en mémoire des quelque 140 000 victimes de Little Boy, la bombe nucléaire larguée le 6 aout 1945 sur la ville d’Hiroshima, au Japon. Le premier ministre dépose une gerbe jaune sur le monument du Parc de la paix, construit en 1952 à l’endroit même où la bombe est tombée. Quelques centaines de colombes sont lâchées, en guise de message de paix.

Il a fallu attendre 2010, pour qu’un représentant du gouvernement des États-Unis assiste à la cérémonie, mais Washington n’a jamais accepté de prononcer la moindre excuse, se retranchant derrière la nécessité de faire plier au plus vite la dictature militaire nippone.

Le Japon milite depuis longtemps pour un abandon de toute arme nucléaire. Après la catastrophe de Fukushima, des pancartes des manifestants demandaient même le renoncement à toute activité nucléaire. On notera toutefois que le Japon a refusé de signer le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et continue de compter très officiellement, pour sa sécurité, sur le parapluie nucléaire américain.

À l’échelle mondiale, les menaces russes d’emploi de la bombe A contre l’Ukraine, ainsi que les ambitions iraniennes en la matière, donnent toute son acuité à cette cérémonie du 6 août.

Le 10 décembre 2024, le Nobel de la paix a été décerné au groupe japonais de survivants de la bombe atomique, Nihon Hidankyo, qui milite contre l'arme nucléaire. Cette association reçoit ce prix au nom de tous les hibakusha, les survivants de la bombe.

Nihon Hidankyo qui a toujours estimé que l'État nippon a été responsable du lancement de la guerre qui a débouché sur les destructions d'Hiroshima et de Nagasaki (frappée 3 jours plus tard, 74 000 victimes), demande des aides au gouvernement japonais. Ce prix ne manquer pas de relancer ses revendications.

Cette année, un nombre record de pays et régions assistent aux commémorations des 80 ans du largage de la bombe atomique sur Hiroshima, notamment pour la première fois la présence de représentants de Taïwan et de la Palestine où le bilan des destructions à Gaza (ainsi que le nombre victimes), se rapproche un peu plus chaque jour de celui d’Hiroshima, le 6 août 1945.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 août 2025

 
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1945, Indonésie, 29 mai Bruno Teissier 1945, Indonésie, 29 mai Bruno Teissier

29 mai : l’Indonésie rend hommage aux personnes âgées

Comme le Japon, l’Indonésie a instauré une Journée nationale des personnes âgées afin de leur exprimer gratitude et respect. Mais il s’agit aussi de sensibiliser le public à leurs problèmes spécifiques.

 

Comme le Japon, l’Indonésie a instauré une Journée nationale des personnes âgées (Hari Lanjut Usia Nasional) afin de leur exprimer gratitude et respect. Mais il s’agit aussi de sensibiliser le public à leurs problèmes spécifiques. Le vieillissement de la société indonésienne n’est pas aussi avancé que celui du Japon où près de 30% de la population a plus de 65 ans. En 2025, seuls 12% des Indonésiens ont plus plus de 60 ans (âge pivot déterminé par la loi de 1998), mais ils seront 20% en 2045, selon les données de l'Agence centrale des statistiques (BPS). Le slogan de cette année est « Personnes âgées heureuses, Indonésie prospère ».

Cette journée a été instaurée par le président Suharto en 1996. Elle commémore l'ouverture de la première réunion plénière du Comité d'enquête pour les travaux préparatoires à l'indépendance. Le Dr Radjiman Wediodiningrat, alors âgé de 66 ans, présidait ce comité. Cette date a donc été choisie pour souligner la possibilité pour les personnes âgées de participer activement à la vie publique et politique, en tirant parti de leur vaste expérience.

À l’échelle internationale, les personnes âgées ont une journée mondiale, le 1er octobre, adoptée en 1990 par l’ONU.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2025

 
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1945, Argentine, manifestation politique, 17 octobre Bruno Teissier 1945, Argentine, manifestation politique, 17 octobre Bruno Teissier

17 octobre : le jour de la fidélité en Argentine

Le 17 octobre est la date fétiche du mouvement péroniste argentin. Elle commémore un soulèvement populaire en faveur de Juan Perón emprisonné. Cette année, c’est aussi l’occasion de manifester contre le gouvernement d’extrême droite du président Milei.

 

Le Jour de la fidélité ou de la loyauté (Día de la lealtad), chaque 17 octobre, est la date fétiche du mouvement péroniste. Celui-ci est représenté sur l’échiquier politique argentin par le Parti justicialiste, une formation populiste qui depuis le début du XXIe siècle, sous les présidences de Néstor Kirchner, puis Cristina Kirchner et Alberto Fernández, penchait plutôt à gauche. Quand ce parti est au pouvoir la célébration du 17 octobre semble être celle de la nation tout entière. Ce qui correspond à l’idéologie de ce parti pour qui l’État doit faire corps avec le peuple et inversement. Depuis sa défaite électorale de décembre 2023 et l’élection d’un président d’extrême droite à la tête de l’Argentine, Javier Miliei, le mouvement péroniste est dans l’opposition, avec une centaine de députés à l’Assemblée (sur 250), mais il conserve la moitié du Sénat et la moitié des postes de gouverneur de province. Cela donne une dimension particulière à une journée toujours empreinte de nostalgie à l’égard de la figure de Juan Perón et cette année, marquée par la colère face à un président qui est en train de détruire le pays dans la lignée de Bolsonaro ou de Trump dans l’autre Amérique.

La journée commémore le début de la manifestation massive, le 17 octobre 1945, sur la place de mai exigeant la libération de l'officier militaire argentin Juan Perón, emprisonné sur l'île de Martín García. Celui-ci était un ministre du Travail très favorable aux ouvriers. En octobre 1945, des militaires opposés à son influence croissante dans le gouvernement provoquèrent une révolution de palais, contraignirent Perón à la démission, puis le firent mettre en détention le 12 octobre 1945. Apprenant la nouvelle, des milliers de travailleurs et leurs familles se sont rassemblés le 17 octobre dans les rues de Buenos Aires et ont marché vers son centre, la place de Mai (Plaza de Mayo), exigeant la libération de Juan Perón. Celui-ci est libéré le jour même.

Fort de sa popularité, ce leader populiste de gauche deviendra président de l'Argentine, le 4 juin 1946 jusqu’au 21 septembre 1955. Cet anniversaire fêté chaque année comme le jour de la fidélité est aussi celui du mouvement péroniste dont les leaders ont appelé à se mobiliser ce jeudi dans "l'unité" sur toutes les places du pays, en particulier Plaza de Mayo. Ce lundi la CGT, le Courant ouvrier fédéral (CFT) et le Mouvement d'action syndicale argentin (MASA) se mobilisent à 14h00 devant le Monument au travail, sur le Paseo Colón et Independencia à Buenos Aires. Un grand rassemblement est également prévu à 17 heures dans le quartier de Bella Vista avec pour le slogan : Comment industrialiser à nouveau l'Argentine ? Mettant ainsi le doigt sur le grand échec du péronisme dont la gestion populiste pays a accompagné le déclin de l’Argentine depuis 1945.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 octobre 2024

 
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1945, Japon, défaite militaire, 15 août Bruno Teissier 1945, Japon, défaite militaire, 15 août Bruno Teissier

15 août : le Japon se souvient de ses 30 millions de morts de la Seconde Guerre mondiale

Le Japon commémore ses morts de la Seconde Guerre mondiale. La date choisie est celle de la reddition du Japon en 1945, il y a 79 ans.

 

Le Japon commémore ses morts de la Seconde Guerre mondiale. C’est Shūsen-kinenbi ( 終戦記念日), la date choisie est celle de la reddition du Japon en 1945. Celle-ci, consentie dès le 10 août par Tokyo, a été acceptée par les Alliés le 14 août 1945, mais ce n’est que le lendemain qu’elle a été signée, à bord du navire américain Missouri, et signifiée par la radio aux Japonais.

Le service commémoratif national pour les morts de la guerre (全国戦没者追悼式) débute toujours à 11 h 51 précise, de manière que la minute de silence tombe pile à midi. Cela commence par l’arrivée de l’Empereur et de son épouse, suivie de l’exécution de l’hymne national (Kimigayo) et d’un bref discours du Premier ministre. Après la minute de silence, c’est au tour du roi de prononcer un discours, suivi par ceux des présidents des chambres. L’empereur se retire et on procède à l’offrande des fleurs. La cérémonie est diffusée à la télévision. L'empereur et l'impératrice sont toujours présents, ainsi que des représentants d'organisations commerciales, syndicales, politiques et religieuses, et des familles endeuillées. Le nombre de participants peu atteindre plusieurs milliers. Beaucoup moins en période de covid.

Autrefois, le service avait lieu au sanctuaire de Yasukuni, où reposent les âmes de plus de deux millions et demi de soldats japonais morts de 1868 à 1951, mais aussi quatorze criminels de guerre condamnés en 1945 dont le premier ministre Hideki Tōjō et le chef d'état-major de l'Armée Yoshijirō Umezu (transférés secrètement dans ce temple en 1978). Ce temple shintoïste est ainsi devenu un haut lieu du nationalisme et de l’extrême droite japonaise. En 1965, la cérémonie a donc été transférée au budokan (salle de sport) de Tokyo, lieu plus neutre, où elle est toujours célébrée aujourd'hui. Le service est destiné à honorer à la fois les victimes militaires japonaises et les victimes civiles de la guerre, soit plus de 30 millions de personnes décédées au total.

Cependant, des députés conservateurs, parfois des ministres, ainsi que de nombreux militants révisionnistes, continuent de venir se recueillir le 15 août dans le sanctuaire de Yasukuni. Depuis l’époque de Shinzo Abe, qui a visité le sanctuaire en 2013, le mouvement pour la « renationalisation » de Yasukuni est de plus en plus puissant, ce qui est très mal vécu à Pékin et à Séoul car ce sanctuaire symbolise le militarisme nippon des années 1930 et 1940. La nomination en avril 2024 d’un ancien militaire, l’amiral Umio Otsuka, à la tête du controversé sanctuaire, va dans ce sens. Autrefois, il dépendait directement du ministère des Armées. Ce sont les Américains, en 1945, qui ont imposé sa transformation en corporation religieuse indépendante sans lien avec l’État.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 août 2024

 
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1945, Indonésie, constitution, 1er juin Bruno Teissier 1945, Indonésie, constitution, 1er juin Bruno Teissier

1er juin : l’Indonésie célèbre les cinq principes qui fondent l’État

Le 1er juin est un jour férié, célébré pour la première fois en 2017 à l’initiative du président Joko Widodo : la Journée du Pancasila. Ces principes ont été énoncés le 1er juin 1945 pour rassembler un archipel diversifié peuplé de centaines de groupes ethniques : la nationalité indonésienne, l'internationalisme, le consensus délibératif, la protection sociale et la croyance en un seul dieu (sans préciser lequel !)

 

Le 1er juin est un nouveau jour férié célébré pour la première fois en 2017 à l’initiative du président Joko Widodo : la Journée du Pancasila (Hari Pancasila). « En tant qu'idéologie d'État, le Pancasila doit être reconnu et préservé par tous les citoyens de génération en génération », avait-il déclaré.

Pour faire face à la montée des idéologies islamistes, le président dont le mandat se termine à l’automne 2024 a voulu réaffirmer la philosophie de l’État indonésien tel qu’il a été fondé par Sukarno en 1945. Celui qui allait devenir le premier président du pays à l’indépendance avait conscience de la difficulté de rassembler un pays aussi vaste avec des langues et des cultures aussi diverses. Un État fondé sur l’islam, religion largement majoritaire, aurait marginalisé les bouddhistes, les chrétiens des îles orientales ou les hindous de Bali. Pour éviter ces tentations centrifuges, et lutter contre les islamistes de l’Aceh qui n’étaient pas représentatifs de l’ensemble de l’islam indonésien, Sukarno avait énoncé cinq principes fondateurs :

- Kebangsaan Indonesia : « la nation indonésienne »,

- Internasionalisme, atau peri-kemanusiaan : « internationalisme, ou humanisme »,

- Mufakat, atau demukrasi : « consensus, ou démocratie »,

- Kesejahteraan sosial : « le bien-être social ».

- Prinsip Ketuhanan : « principe de Dieu  », la piété envers Dieu suprêmement unique, mais sans préciser lequel.

« Pancasila », est un terme sanskrit, la langue des textes religieux de l’hindouisme, qui signifie « cinq principes ». Un terme construit d’après pañca (cinq) et śīla (principes, préceptes)

C’est le 1er juin 1945, alors que les Indes néerlandaises sont encore occupées par les Japonais, que Sukarno prononce son discours devant le Dokuritsu Junbi Chôsakai ("comité pour l'investigation sur les efforts de préparation de l'indépendance de l'Indonésie"). Il y expose les cinq principes qui, selon lui, doivent fonder le futur État indonésien dont l’indépendance sera proclamée le 17 août 1945.

Ce même 1er juin 1945 est formé un comité chargés d’établir les bases du futur État indépendant. Le 22 juin, ce comité rédige la charte de Djakarta  (Piagam Djakarta), qui énonce ces bases. Cette charte résulte d’un compromis entre les nationalistes et les musulmans. Il en résulte qu’il n’y a aucune référence à l’islam dans la constitution du premier pays musulman du monde. La religion n’est pas imposée, mais l’athéisme n’a, toutefois, pas été prévu.

Après son coup d’État sanglant qui a reversé le président Sukarno en 1966, le général Soeharto conservera cette ligne, jusqu’à la chute de sa dictature, en 1998. Il a fait du Pancasila l’idéologie nationale en le représentant comme la sagesse ancienne du peuple indonésien, antérieure à l'introduction de religions étrangères telles que l’hindouisme, l’islam et le christianisme. Plus récemment, face à une montée de l’islamisme, le président Joko Widodo a eu à cœur, en 2016, de sanctuariser ces préceptes fondateurs et d’annoncer leur célébration chaque 1er juin.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mai 2024

Le Garuda (emblème du pays) et le blason affichant les cinq symboles du Pancasila.

La tête d’un buffle appelé Banteng, symbolise la lutte pour la démocratie et l’indépendance.

Un banian, arbre symbole de la force de vie et de l’unité indonésienne.

Un épi de riz et une branche de fleur de coton symbolise les besoins basiques pour tout le peuple : l’alimentation et les vêtements.

La chaine en or unit les femmes et les hommes dans une justice commune.

Au centre, l’étoile en or sur le fond noir symbolise la croyance en un dieu unique.

 
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1845, 30 mai, Trinidad-et-Tobago Bruno Teissier 1845, 30 mai, Trinidad-et-Tobago Bruno Teissier

30 mai : Trinidad-et-Tobago fêtent l'arrivée des Indiens

Le Jour de l'arrivée des Indiens commémore l'immigration des premiers ouvriers indiens en provenance de l'Inde à Trinidad, en mai 1845, sur le navire Fatel Razack.

 

Le Jour de l'arrivée des Indiens (Indian Arrival Day), célébré le 30 mai, commémore l'arrivée des premiers ouvriers en provenance de l'Inde à Trinidad (dans les Caraïbes), le 30 mai 1845, sur le navire Fatel Razack. À l’époque l’Inde était anglaise comme Trinidad, Londres avait besoin de main-d’œuvre après l’abolition de l’esclavage. Dans toutes les colonies anglaises se sont constituées des colonies indiennes qui vivent aujourd'hui en Amérique (Trinidad, Guyana, Suriname) ou en Afrique (Maurice, Tanzanie, Afrique du Sud) ou Océanie (Fidji)… Ainsi ce premier navire a apporté non seulement une nouvelle main-d'œuvre pour aider au développement économique de Trinidad, mais aussi un nouveau peuple avec une nouvelle culture qui participe aujourd’hui à l’identité très métissée de cet archipel des Caraïbes .

Bien que cet événement soit célébré au sein de la communauté indienne de Trinité-et-Tobago depuis de nombreuses années, ce n'est qu'en 1994 qu'il est devenu un jour férié officiel. Cela s'appelait le Jour d'arrivée. En 1995, il a été rebaptisé “Indian Arrival Day”. Le 30 mai de chaque année, on commémore cet événement capital en reconstituant l'arrivée du Fatel Razack sur différentes plages de Trinité-et-Tobago. Il y a aussi de la musique et de la danse, et les membres exceptionnels de la communauté sont honorés pour leur contribution à la société. Quant à l’Inde, elle célèbre sa diaspora le 9 janvier.

L'immigration indienne à Trinidad s'étend sur la période 1845-1917. Pendant cette période, plus de 140 000 Indiens ont été transportés sur l'île. Le voyage était long et pénible et les conditions de vie déplorables. Après avoir débarqué à Nelson Island, les arrivants étaient nourris pendant quelques semaines, avant d’être envoyés dans les différents domaines agricoles qui les avaient réclamés.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2024

 
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En 1890

En 1890

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1945, Italie, 25 avril, libération Bruno Teissier 1945, Italie, 25 avril, libération Bruno Teissier

25 avril : les Italiens fêtent l'anniversaire de la libération

Le 25 avril 1945, la résistance lançait une offensive générale qui permit de libérer Milan et Turin, de l’occupant nazi et du contrôle de ses alliés fascistes, alors que les forces alliées avançaient dans la plaine du Pô. La commémoration de la libération fait néanmoins, chaque année, l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite… Et, depuis 2022, pour la première fois, l’Italie est dirigée par des héritiers des vaincus de 1945...

 

Chaque année, la commémoration du 25 avril est sujette à débat. Depuis quelques années, elle fait l’objet d’attaques de la part de la droite et de l’extrême droite qui y voient un clivage inutile. Aujourd’hui, c’est la Festa Della Liberazione, le jour est férié pour une célébration qui mobilise principalement les villes du nord de l’Italie.

Le 25 avril 1945, la résistance lançait une offensive générale qui permit de libérer Milan et Turin, de l’occupant nazi et du contrôle de ses alliés fascistes, alors que les forces alliées avançaient dans la plaine du Pô. L’Italie était réunifiée. Depuis la chute du régime de Mussolini, le 25 juillet 1943, l’Italie était coupée en deux : un régime sous tutelle anglo-américaine au Sud ; une république fantoche repliée sur la localité de Salò et dirigée par les fascistes les plus radicaux  rassemblés autour du Duce, mais sous la tutelle de l’Allemagne nazie qui avait envahi le nord de l’Italie. Le 25 avril est fêté comme une libération à la fois du fascisme et du nazisme par toute l’Italie. 

À Rome le Président vient déposer une gerbe sur le monument du soldat inconnu. Mais certains voudraient effacer ce souvenir qui à leurs yeux valorise trop le combat de la gauche contre le fascisme, pour le remplacer par une commémoration du 18 avril 1948, premier scrutin démocratique de l’Italie (et surtout la victoire électorale de la Démocratie chrétienne face à la gauche).

On célèbre aussi le 25 avril avec des drapeaux et des chansons partisanes en commençant par Bella Ciao. Pour participer à la fête virtuelle, suivez le mots-dièse : #iorestolibera #iorestolibero

La situation est un peu particulière aujourd’hui, car le gouvernement italien est, depuis 22 octobre 2022, dirigé par Gorgia Meloni, héritière politique lointaine des vaincus de 1945. Elle s’est longtemps affichée comme une nostalgique de l’Italie de Mussolini. Les néofascistes tentent de profiter de la situation pour saboter la fête de la libération du 25 avril. Chaque année, à l’approche du 25 avril, des symboles fascistes et même des croix gammées prolifèrent sur les murs de certaines villes (Gênes, Ferrare, Rome, Gallarate, Genzano…).

Cet année, l’anniversaire est marqué par une affaire de censure dans la télévision publique impliquant la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni. La RAI, la radio et télévision publique italienne, a annulé au dernier moment un monologue sur le fascisme d'un célèbre écrivain, Antonio Scurati, qui devait être diffusé samedi dernier en amont des célébrations du 25 avril. Grand spécialiste du fascisme italien, Antonio Scurati, devait intervenir dans l’émission Chesarà… sur RAI 3. Dans son texte, il accusait le parti post-fasciste de Mme Meloni, Fratelli d'italia, de réécrire l'Histoire.

À Milan, la journée commence par le dépôt de gerbes à la mémoire des martyrs de la Guerre de Résistance, à 9 heures du matin, sur la Piazza Tricolore, près du monument de la Guardia di Finanza. Le dernier dépôt a lieu sur la Piazzale Loreto, où, à l'aube du 10 août 1944, 15 partisans furent fusillés. La manifestation traditionnelle du 25 avril débute ensuite à 14 heures, avec la procession du Corso Venezia à la Piazza Duomo et des discours de célébration.

À Bologne, les célébrations débutent à 9h30 dans le cloître de la basilique Santo Stefano, avec le dépôt d'une gerbe sur la pierre tombale des morts de la guerre. À 10h15, sur la Piazza Nettuno, est prévue la levée du drapeau avec piquet d'honneur militaire et le dépôt d'une gerbe au Sanctuaire des Partisans tombés, suivis d'un moment institutionnel. À midi, dans le jardin de la Villa Cassarini à Porta Saragozza, une gerbe est déposée sur la plaque à la mémoire des victimes homosexuelles des camps d'extermination nazis.

À Gênes, les célébrations débutent à 20 heures au cimetière monumental de Staglieno, où se formera une procession qui déposera des gerbes dans le carré juif, aux monuments dédiés aux internés et déportés des camps de concentration nazis, et au sanctuaire de Trente et de Trieste. Les commémorations se poursuivent à 10h00, avec un rassemblement sur la Piazza della Vittoria.

Trieste célébre ce 79e anniversaire de la Libération avec une cérémonie solennelle dans la cour intérieure du monument national San Sabba Risiera, prévue à 11 heures du matin, en présence des autorités civiles, militaires et religieuses. Ensuite, à midi, le rendez-vous sera avec le concert traditionnel du Chœur des Partisans de Trieste-Trzaski Partizanski Pevski Zbor 'Pinko Tomazic'.

Le président de la République Sergio Mattarella passe ce 25 avril à Civitella dans le Val di Chiana, au-dessus d'Arezzo, lieu d'un des massacres nazis-fascistes les plus brutaux avec 244 victimes. À Florence, les célébrations commencent à 10 heures du matin avec le dépôt d'une couronne de laurier en l'honneur des morts sur la Piazza Unità Italiana. De là part la procession et atteindra le Palazzo Vecchio.

À Naples, le rendez-vous est à 9h30 au Largo Berlinguer pour une lecture des articles de la Constitution par les travailleurs, les étudiants, les représentants de la politique, de la culture et des associations. Et après sa censure à RAI, le texte de l'écrivain Antonio Scurati est lu en public et des exemplaires de la Constitution distribués. Ils ont été imprimés en édition limitée pour célébrer le 130e anniversaire de la Chambre métropolitaine du travail de Naples. Le 25 avril marque également le début de la collecte de signatures pour les quatre référendums présentés par la CGIL sur les licenciements, les contrats et la précarité.

À Palerme, c’est une journée de lutte pour la paix, de soutien à la Constitution et de lutte contre les nouveaux fascismes. La cérémonie habituelle avec les autorités civiles et militaires a lieu à 9h, dans le parc Piersanti Mattarella. À 9h30, c’est le dépôt de couronnes de laurier et de fleurs sur la pierre tombale des morts de Céphalonie et sur la pierre commémorative de Pompeo Colajanni, le commandant Barbato, qui a contribué à la libération de la ville de Turin des nazis-fascistes. La procession traditionnelle part à 10h15 du Jardin Anglais et parcourt via Libertà et via Ruggero Settimo. Arrivée prévue à 11h15 sur la Piazza Verdi, devant les marches du Teatro Massimo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 avril 2024

Mise à jour avril 2025 : La mort du pape François, le 21 avril, a permis au gouvernement Melloni, dominé par les héritiers du fascisme, de minimiser au maximum les célébrations du 25-Avril. Le deuil national a été étiré sur cinq jours (ce qui n’avait jamais été fait pour aucun autre pape) de manière à englober le 25 avril et ainsi annuler la plupart des cérémonies du 80e anniversaire de la libération. C’est ce qu’on fait plusieurs municipalités du nord de l’Italie dirigées par la droite. Le président Mattarella, au contraire, a tenu à participer pleinement aux célébrations qui se sont déroulées à Gênes. Dans son discours, il a notamment évoqué la figure d’Altiero Spinelli, prisonnier politique sous le fascisme et l’un des pères de l’Europe. Melloni avait justement fustigé ce dernier, il y a quelques jours, devant la Chambre des députés. Deux visions de l’Histoire qui s’opposent.

 
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1945, Serbie, Yougoslavie, Shoah, 22 avril Bruno Teissier 1945, Serbie, Yougoslavie, Shoah, 22 avril Bruno Teissier

22 avril : la mémoire de la Shoah en Serbie et de toutes les victimes du régime des oustachis

Le Jour du souvenir de l'Holocauste en Serbie commémore la tentative d'évasion du camp de concentration de Jasenovac, le 22 avril 1945. Cette journée est aussi l’occasion de se souvenir de toutes les victimes du régime des oustachis croates.

 

La Journée internationale du souvenir de l'Holocauste (ou Shoah) est célébrée le 27 janvier, mais certains pays ont une date qui leur est propre comme la Serbie où le Jour du souvenir de l'Holocauste en Serbie est observé le 22 avril.

Le nom complet de cette célébration est « Jour de mémoire pour les victimes de l'Holocauste, du génocide et des autres victimes du fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale » (Дан сећања на жртве холокауста, геноцида и других жртава фашизма у Другом светском рату). Elle est dédiée à la mémoire des Serbes, des Roms et des Juifs qui ont été victimes de crimes contre l'humanité dans l'État indépendant de Croatie (un État fantoche de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne ) et dans la Yougoslavie occupée par les nazis.

La date du 22 avril a été choisie car elle commémore la tentative d'évasion du camp de concentration de Jasenovac, tenu par les oustachis (fascistes croates). Le 22 avril 1945, plus de 1 000 prisonniers se révoltèrent et tentèrent de s'évader. La plupart ont été tués et moins d’une centaine a réussi à s'échapper. Le lendemain, des unités partisanes (résistants) se sont approchées du camp et la libération de Jasenovac a commencé. Mais ils n’ont pu entrer dans le camp qu'au début du mois de mai 1945.

Le terrible bilan de la Shoah en Serbie est d’environ 14 500 juifs assassinés, soit plus de 90 % de la population juive totale. Des milliers de Roms et de Serbes ont également été tués. Le 22 avril, de nombreuses cérémonies commémoratives sont organisées dans tout le pays pour honorer la mémoire des victimes du régime nazi et de leurs complices oustachis.

À Paris, l'association française "Enfants de Jasenovac", a organisé, pour la seconde fois, une commémoration qui s’est tenue samedi 20 avril 2024, place de Colombie, à 11 heures. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 avril 2024

 
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1945, Allemagne, Nazisme, 11 avril Bruno Teissier 1945, Allemagne, Nazisme, 11 avril Bruno Teissier

11 avril : l’anniversaire de la libération du camp de Buchenwald

Le 11 avril 1945, les Américains libéraient 21 000 personnes, dont 9 000 enfants de ce camp de concentration allemand établi par les nazis près de Weimar. Environ 250 000 personnes y ont été internées. C’est aujourd’hui le 79e anniversaire de la libération de Buchenwald, situé dans une région aujourd’hui rongée par une extrême droite toujours tentée par les mêmes démons.

 

Le 11 avril 1945, les Américains libéraient 21 000 personnes, dont 9 000 enfants de ce camp de concentration allemand établi par les nazis près de Weimar. Environ 250 000 personnes de tous les pays d'Europe furent internées entre juillet 1937 et avril 1945 à Buchenwald. Au total, 34 375 décès sont enregistrés dans les dossiers du camp. Mais ne sont officiellement pas recensés les prisonniers de guerre soviétiques, assassinés d'une balle dans la nuque, les prisonniers de la Gestapo achevés dans le crématoire de Buchenwald (estimés à 1100), les victimes des convois d'évacuation des camps de l'Est arrivées à Buchenwald ou celles évacuées du camp dans des marches de la mort par les SS au printemps 1945. Parmi les survivants célèbres de ce camp : Jorge Semprun, Stéphane Hessel, Elie Wiesel…

Le Mémorial de Buchenwald, inauguré le 14 septembre 1958, aux environs de Weimar, est le plus grand site commémoratif des camps de concentration allemands et un témoignage fondamental sur les crimes nazis. Il se situe dans le Land de Thuringe, où, avec 23,4 % des voix aux élections législatives d’octobre 2019, l’extrême droite incarnée par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) occupe la deuxième place au Parlement régional. Le chef de file régional de l'AfD, autrefois proche des milieux néonazis, incarne le visage le plus extrémiste du parti. En avril 2024, la formation est créditée en Thuringe de 35 % des intentions de vote, loin devant la CDU et surtout le SPD du chancelier Scholz, qui a pratiquement disparu du paysage local. Des élections régionales sont prévues en septembre 2024 dans ce Land, ainsi que dans deux autres Länder d'ex-RDA, le Brandebourg et la Saxe. Lors d’une élection locale dans un district de Thuringe, en janvier 2024, le candidat de l’AfD a recueilli 47,6 %. En septembre 2023, on a même craint que l’AfD remporte la mairie de Nordhausen, la commune où se situe le camp de Buchenwald. Si finalement, le maire sortant, sans étiquette, a été reconduit avec près de 55% des voix, son adversaire d’extrême droite a tout de même fait 45%...

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 avril 2024

 
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1945, Birmanie, Armée Bruno Teissier 1945, Birmanie, Armée Bruno Teissier

27 mars : le jour de l’armée birmane, putschiste et oppressive

Le jour est férié en Birmanie en souvenir du soulèvement général des Birmans contre l’occupation japonaise (1945), occasion de démonstrations de force de la part de l’armée, laquelle détient la totalité du pouvoir depuis le putsch de février 2021, tout au moins dans la portion du pays qu’elle contrôle.

 

Le jour est férié en Birmanie en souvenir du soulèvement général des Birmans contre l’occupation japonaise en 1945. Le 27 mars est le jour où civils et militaires se sont retournés contre le régime fasciste japonais et l’ont chassé du pays. La Journée de la résistance antifasciste (ဖက်ဆစ်တော်လှန်ရေး နေ) a été rebaptisée Jour de l’armée (တပ်မတော်နေ့),  en 1955 par le dictateur, le général Ne Win.

La population se sent peu concernée par cette journée est très controversée qui rappelle l’ancien régime militaire (1962-2016). Elle s'illustre par un grand défilé militaire organisé dans la capitale, Naypyidaw, qui pour l’occasion est coupée du monde. Depuis le coup d’État du 21 février 2021, l’armée détient à nouveau la totalité du pouvoir, tout au moins dans portions du territoire qu’elle contrôle. Le pays vitrants un état de quasi guerre civile, outre les nombreuses guérillas des peuples périphériques, toujours très actives, le gouvernement militaire doit aussi affronter l’insurrection armée lancée par l’administration clandestine du gouvernement d’union nationale qui s’oppose à la junte au pouvoir dans la capitale.

Cette journée est une occasion pour l’armée, appelée Tatmadaw (တပ်မတော်), de montrer qu’elle détient toujours la réalité du pouvoir. Depuis 1989, certains prisonniers sont graciés ce jour-là. Elle est pourtant très loin de contrôler tout le pays : des dizaines de groupes de défense du peuple (People's Defence Forces, PDF) se sont formés en réaction au putsch. Ils ont surpris l'armée par leur efficacité.

En janvier 2024, la junte a prolongé de six mois, reportant une nouvelle fois les élections promises qui n’ont pas lieu tant que le pays est secoué par un sanglant conflit civil qui s’est enlisé.

Sous prétexte d’une "lutte contre les terroristes", les militaires pourchassent les partisans d'un retour à la démocratie dans différentes régions de Birmanie, avec des méthodes violentes qui valent à la Birmanie une mise au ban de la communauté internationale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 mars 2024

 
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Le général putschiste Min Aung Hlaing, commandant en chef des forces de défense de l'armée, lors du défilé militaire de la Journée de l'armée.

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1945, Corée du Sud, Corée du Nord, libération, 15 août Bruno Teissier 1945, Corée du Sud, Corée du Nord, libération, 15 août Bruno Teissier

15 août : les deux Corées célèbrent leur libération du joug japonais

Le 15 août est l'un des jours fériés les plus importants du calendrier coréen. Le Jour de l'Indépendance célèbre la victoire sur le Japon qui a libéré la Corée de 35 ans de domination coloniale japonaise le 15 août 1945. Mais aujourd’hui, face la menace de la Chine, la Corée du Sud tend à mettre en veilleuse ses récriminations mémorielle à l’égard du Japon.

 

Le 15 août est l'un des jours fériés les plus importants du calendrier coréen, le Jour de l'Indépendance ou Gwangbokjeol (광복절) comme on l'appelle localement, littéralement, « le Jour de la restauration de la lumière » et célèbre la victoire sur le Japon qui a libéré la Corée de 35 ans de domination coloniale japonaise le 15 août 1945. Le 15 août commémore également la formation du tout premier gouvernement sud-coréen trois ans plus tard. sous Syngman Rhee, le 15 août 1948. C’est l'un des rares jours fériés partagés avec la Corée du Nord qui célèbre chaque 15 août, c’est le Jour de libération de la partie, Chogukhaebangŭi nal ( 조국해방의 날).

La domination coloniale japonaise de 1910 à 1945 a été une période sombre pour la Corée alors unifiée, car le colonialisme japonais était souvent assez dur. Le Japon a gouverné directement par la puissance militaire et toute résistance coréenne a été réprimée avec force. Cela a conduit à une manifestation nationale et à la fondation du "Mouvement du 1er mars", en 1919, qui a poussé à l'indépendance nationale.

C'est lors de la mobilisation japonaise en temps de guerre de 1937-45 que la Corée a le plus souffert pendant la colonisation, car les hommes coréens ont été forcés de se battre en première ligne pour le Japon ou ont été envoyés travailler dans des usines japonaises, tandis que de nombreuses jeunes femmes coréennes ont été enrôlées comme « femmes de réconfort ». » pour les soldats japonais. 

Aujourd'hui, le jour férié en Corée du Sud est célébré avec des festivités, des cérémonies et des défilés dans tout le pays. Le Taegeukgi, le drapeau national de la Corée du Sud, peut être vu dans de nombreuses rues pour honorer les héros qui se sont battus pour la liberté de la nation, et de nombreuses personnes sont encouragées à emboîter le pas en arborant le drapeau coréen à l'extérieur de chez elles. Le jour de la libération de la Corée est un jour férié en Corée du Sud. Le gouvernement accorde traditionnellement des grâces spéciales à Gwangbokjeol. La plupart des musées et lieux publics sont ouverts gratuitement aux descendants de militants indépendantistes pendant les vacances, mais ils peuvent également voyager gratuitement dans les transports publics et les trains interurbains. Certains parents coréens nomment même leurs fils « Gwangbok » lorsqu'ils naissent ce jour-là.

En Corée du Nord, la fête est souvent célébrée par un défilé militaire sur la place Kim Il-sung les années de jubilé (ex: 25e, 40e, 50e, 60e, 70e anniversaire) avec la présence du président de la Commission des affaires d'État et du commandant en chef des forces armées. Le premier défilé a eu lieu en 1949 devant la gare de Pyongyang. Il a été réitéré en 1953, puis organisé chaque année jusqu'en 1960, puis n’a plus eu lieu jusqu'au début des années 2000. 

Aujourd’hui, toutefois, face la menace de la Chine, la Corée du Sud tend à mettre en veilleuse ses récriminations mémorielles à l’égard du Japon.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 août 2023

 

Le 15 août 1945 à Séoul

En Corée du Nord.

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9 mai, Royaume-Uni, libération, 1945 Bruno Teissier 9 mai, Royaume-Uni, libération, 1945 Bruno Teissier

9 mai : Liberation Day à Jersey et Guernesey

L’occupation allemande des îles Anglo-normandes, abandonnées par les Anglais, a commencé le 30 juin 1940. Elle va durer jusqu’au 9 mai 1945. C’est cet anniversaire, le Libération Day qui fait office aujourd’hui de fête nationale à Jersey et à Guernesey.

 

En 1940, les autorités britanniques ont décidé que les îles Anglo-normandes n’avaient pas un intérêt stratégique suffisant pour que l’on mobilise des dizaines de milliers de soldats pour les défendre. Ces dépendances de la couronne, les plus anciennes de toutes, ont donc été abandonnées par le Royaume-Uni auxquels elles n’appartiennent pas. L’évacuation d’une partie des habitants a donc été organisée. Les îles sont livrées aux Allemands sans combats. Ceux-ci vont prendre possession de l’archipel après quelques bombardements tuant quelques dizaines de personnes.

L’occupation allemande a commencé le 30 juin 1940. Elle va durer jusqu’au 9 mai 1945, c’est cet anniversaire, le Libération Day (Jour d'la Libéthation en langue locale), qui fait office aujourd’hui de fête nationale à Jersey et à Guernesey.

Cette date ne concerne pas les autres îles. Aurigny (Alderney), n’est libérée que le 15 mai et dans l’île de Sercq (ou Sark), il n'y avait plus de population et donc pas de population libérée, c’est le retour des populations évacuées, le Homecoming Day, survenu le 15 décembre, qui y est fêté.

Quelque 6000 travailleurs forcés ont été amenés divers pays, des Russes, des Français, des Polonais… pour construire des centaines de bunkers, de murs antichars, de systèmes ferroviaires, ainsi que de nombreux complexes de tunnels. Le liberation Day leur rend hommage à eux aussi car beaucoup sont morts au sein des camps construits pour les enfermer.

Depuis le 50e anniversaire de la Libération en 1995, un modèle de cérémonies officielles du Jour de la libération s'est développé sur la place de la Libération à Saint-Hélier où les événements à la capitainerie et à l'hôtel Pomme D'Or se sont produits en 1945. Suite à une séance spéciale des États de Jersey, le matin, les États Membres, le clergé, le Bailli de Jersey, le Lieutenant-Gouverneur, les Jurats, les officiers de la couronne et d'autres fonctionnaires défilent de la place royale à la place de la libération. Un service œcuménique en plein air a lieu sur la place de la Libération, suivi du chant de Man Bieau P'tit Jèrri / Beautiful Jersey (en jèrriais et en anglais) et d'une reconstitution de la levée des drapeaux (dont celle de Fort Regent).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mai 2023

 

Huissier, lieutenant-gouverneur et autres fonctionnaires en procession le Jour de la libération à Jersey en 2012

La foule en liesse, le 9 mai 1945

En soirée, le Libération Day se termine par un feu d’artifice.

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8 mai : le « premier martyr » algérien de la guerre de libération

Le 8 mai a été décrétée Journée nationale de la Mémoire, commémorant les victimes des massacres du 8 mai 1945. Cette année, c’est la troisième édition de cette journée de mémoire.

 

La France et l’Algérie commémorent la même journée, celle du 8 mai 1945, mais sans se référer à la même mémoire. Trois quarts de siècle après l’événement, les blessures ne passent pas. En mai 2020, le président Tebboune annonçait une Journée nationale de la Mémoire, commémorant les victimes des massacres du 8 mai 1945. Cette année, c’est la troisième édition de cette journée de mémoire.

À Sétif (Algérie) en dépit du couvre-feu imposé à la population autochtone, quelque 10 000 Algériens défilent pour réclamer la liberté. Un drapeau algérien est brandi. Un officier de police français sort une arme vise le porteur du drapeau et le tue de 2 balles. Ce jeune scout s’appelait Bouzid Saâl, une  stèle honore aujourd’hui la mémoire de ce « premier martyr de la guerre de libération ». D’autres coups de feu sont tirés sur la foule en panique faisant 35 morts. Ce ne sont que les premiers d’une journée de massacre qui décimera 10 à 20 000 Algériens du Constantinois et une centaine de colons. On est en 1945, la France fête la fin de la Seconde Guerre mondiale… et en Algérie, la guerre d’indépendance commence ce même jour. Ce 8 mai 1945 est le jour où tout a basculé. Il devenait évident pour la majorité des Algériens que dorénavant la France et l’Algérie n’aurait pas la même destinée. Les Français mettront du temps à le réaliser. Les premiers mots d’excuses à propos des morts de cette funeste journée de la part des autorités françaises ne viendront que le 8 mai 2005.

Sous le slogan « Une mémoire qui refuse l'oubli », les festivités officielles doivent se dérouler samedi à Sétif, à 300 km à l'est d'Alger. La Journée de la mémoire a été instituée par une loi adoptée à l'unanimité le 23 juin 2020 par l'Assemblée populaire nationale (APN).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mai 2023

 
Déjà en 1945, la jeunesse algérienne en quête de libertéPour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee

Déjà en 1945, la jeunesse algérienne en quête de liberté

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13 février : comment faire cesser le traditionnel rassemblement néonazi de Dresde ?

La commémoration des bombardements de Dresde (Allemagne) tourne chaque année à l’affrontement entre l’extrême droite néonazie qui tente d’instrumentaliser cette journée et la population mobilisée contre les extrémistes en formant une chaîne humaine.

 

La commémoration des bombardements de Dresde (Allemagne) tourne chaque année à l’affrontement entre l’extrême droite néonazie qui tente d’instrumentaliser cette journée et une autre partie de la population mobilisée contre les extrémistes en formant une chaîne humaine. Plusieurs milliers de policiers sont mobilisés pour éviter les affrontements dans une région où l’extrême droite représente un bon quart de l’électorat.

Traditionnellement, le maire de la ville  dépose des roses blanches sur le site commémoratif de l'Altmarkt, au cœur de la ville de Dresde, mais cette année, le site est en travaux.  Il ne sera pas non plus accessible aux représentants de l’extrême droite, le AfD qui avait pris l’habitude d’organiser elle aussi une cérémonie ainsi qu’une marche rassemblant des néo-nazis venus de toute l’Europe pour l’occasion. Pour contrecarrer cette manifestation, quelque 20 000 habitants de Dresde organisent une chaîne humaine dans toute la ville. Elle fait sa jonction à 18h sur le Neumarkt, en présence du maire, Dirk Hilbert (CDU). Les cloches de Dresde sonnent alors quelques minutes en mémoire des morts et en rappel aux vivants. Chaque année, la police est sur les dents pour éviter les affrontements entre les néonazis venus pour leur marche et Dresden Nazifrei, une association d’extrême gauche qui s’y oppose. Cette année, c’est une association au spectre politique beaucoup plus large qui a pris les devants : Dresden Resist, regroupant une large société civile, de l'extrême gauche au centre de la société, en passant par le SPD, les Verts, le Parti pirate… pour contrer les manifestations de force de l’extrême droite. La chaîne humaine, introduite par maire Helma Orosz (CDU), il y a de nombreuses années, n’est plus adaptée face à la violence politique.

Cette tension politique éclipse les 25 000 victimes de la « tempête de feu », trois jours de bombardement au phosphore (du 13 au 15 février 1945) sur Dresde, la Florence allemande, dont il ne restera plus que ruines. Après ceux d’Hiroshima et de Nagasaki, il s’agit du bombardement aérien le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, Dresde n’était pas un objectif stratégique majeur et, en février 1945, l’Allema­gne était déjà à genoux. Un demi-siècle plus tard, les Anglais et les Américains ont finalement prononcé des excuses pour tant de victimes civiles inutiles. Mais, comme il s’agissait de punir un pays et un peuple à l’origine de plusieurs millions de morts en Europe, l’histoire a finalement relégué ce drame au rang de simple épisode de la guerre.

Avec moins de victimes, ce fut aussi le sort de Varsovie, Rotterdam, Londres, Coventry… autant de villes bombardées par la Luftwaffe (l'armée de l'air allemande) qui fut à l’origine, ne l’oublions pas, de la stratégie consistant à s’en prendre au cœur des villes pour déstabiliser l’ennemi. Cette année, Kevin Maton, le maire de Coventry ville jumelle de Dresde, est présent aux commémorations.

Le martyre de Dresde est un thème récurrent des discours du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) et  du mouvement xénophobe PEGIDA, lesquels affirment régulièrement qu’on aurait caché le nombre réel des victimes en avançant des chiffres fantaisistes allant de 100 000 à 250 000 morts... Ce parti d’extrême droite a connu de gros succès lors des élections régionales de l’automne 2019 en Saxe (27,5 %) dont Dresde est la capitale.

Le parcours commémoratif de cette année 2023 commence à 18h15 au mémorial de la destruction de l'ancienne synagogue et de la Shoah à Hasenberg, en face de la nouvelle synagogue. Il mène ensuite à la sculpture du Grand Homme en deuil, le morceau de débris du dôme de la Frauenkirche du côté nord, puis du côté sud-est de l'Altmarkt près du mémorial des victimes des raids aériens sur Dresde les 13 et 14 février 1945 à la Kreuzkirche au monument et mémorial puis à l'espace de réflexion pour la Sophienkirche et enfin à la Frauenkirche.

Enfin, pour ce qui restent chez eux, le traditionnel concert de l'Orchestre philharmonique de Dresde pour commémorer la destruction de la ville est diffusé en direct par Sachsen Fernsehen à partir de 18h30 et plus tard sur Radio Dresden.  Cette année, l’orchestre d'État de Saxe, dirigé par Philippe Herreweghe, joue la Messe monumentale en si mineur de Jean-Sébastien Bach.

Dresde est considérée comme un symbole des horreurs de la guerre moderne. Mais l'avenir de la commémoration des raids aériens dévastateurs des 13 et 14 février 1945 est contesté. Les traditionalistes veulent continuer à commémorer les victimes. D’autres veulent faire de Dresde une ville de paix. Mais aujourd’hui, est-il possible de parler du 13 février 1945 dans ce présent sans parler de la guerre en Ukraine ?

Quelques images d’époque

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 février 2023

 
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1945, Vietnam, 2 septembre Bruno Teissier 1945, Vietnam, 2 septembre Bruno Teissier

2 septembre : le Vietnam fête son indépendance

Le 2 septembre 1945, les Japonais qui occupaient le Viet­nam, après en avoir chassé eux-même les Français quelque mois plus tôt, acceptaient enfin de capituler. Le jour est férié, ainsi débute au Vietnam une semaine de congés.

 

La fête est aussi l’occasion de 4 jours de congé et même une semaine pour certains. C’est la fête nationale du Vietnam. Les gares de train et de bus sont prises d’assaut pour retourner voir la famille en province. Pour ceux qui ne bougent pas, c’est l’occasion de profiter des soldes qui débutent aujourd’hui et ce soir d’un grand feu d’artifice.

Le 2 septembre 1945, les Japonais qui occupaient le Viet­nam, après en avoir chassé eux-mêmes les Français quelque mois plus tôt, acceptaient enfin de capituler. La voie semblait libre pour que les Vietnamiens prennent leur destinée en main. Le roi Bao Dai avait abdiqué le 25 août, sous la pression du Viet Minh (le parti regroupant les nationalistes et les communistes) dont le fondateur n’était autre que  Hô Chi Minh. Celui-ci prononça alors son fameux discours sur la place Ba Dinh devant plusieurs centaines de milliers d’habitants de Hanoï : « un peuple qui s’est rangé du côté des Alliés pour lutter contre le fascisme, ce peuple a le droit d’être libre (...) d’être indépendant ». En 1946, les Vietna­miens fêteront l’anniversaire de cette déclaration, en guise de fête nationale, mais ce sera la dernière avant que n’éclate la guerre dite d’Indochine (décembre 1946-juillet 1954), tentative illusoire de la France de garder le contrôle de son ancienne colonie, puis la guerre du Vietnam. Le contexte géopolitique ayant changé, les Américains cessèrent vite d’aider le Viet Minh pour se retourner contre Hô Chi Minh, lequel va mourir le 3 septembre 1969, en pleine guerre.

Aujourd’hui, mais aussi demain pour l’anniversaire de sa mort, les autorités vietnamiennes célèbrent à la fois l’indépendance du pays et son héros. D’autant plus que le régime qu’il a fondé à l’époque et toujours en place. Les rues sont envahies par des banderoles reprenant les slogans du parti. On dépose de l’encens aux monuments aux morts, une cérémonie a lieu au mausolée de Hô Chi Minh.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er septembre 2024

 
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1945, France, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier 1945, France, Seconde Guerre mondiale Bruno Teissier

8 mai : le 80e anniversaire de la capitulation de 1945

La France célèbre la fin des combats de la Seconde Guer­re mondiale par un jour férié. À Paris, la journée commence par un dépôt de gerbe au pied de la statue du général De Gaulle, sur les Champs-Élysées, et se poursuit place de l’Étoile avec un ravivage de la flamme du soldat inconnu par le président de la République.

 

La France célèbre la fin (officielle) des combats de la Seconde Guer­re mondiale par un jour férié. À Paris, la journée commence par un dépôt de gerbe au pied de la statue du général De Gaulle, sur les Champs-Élysées, et se poursuit place de l’Étoile avec un ravivage de la flamme du soldat inconnu par le président de la République qui fait ensuite une revue des troupes présentes. La cérémonie, comme celles qui se déroulent en province, se font, cette année sans public. Les Français sont invités à pavoiser leurs balcons ou fenêtres aux couleurs de la France. Ce qui n’est guère une tradition française.

Cette date n’a pas toujours été une évidence pour les français, même si aujourd’hui, elle fait partie des ponts possibles du mois de mai. Le 8 mai a été férié de 1953 à 1959, puis à nouveau de 1969 à 1975, mais en restant un jour travaillé. En 1959, il est remplacé par le 2e dimanche du mois de mai jusqu’en 1968. Au nom de la réconciliation franco-allemande, le président Giscard d’Estaing avait supprimé la Fête de la victoire des commémorations officielles, au grand dam des associations d’anciens combattants. Elle a été rétablie par le président Mitterrand en 1982 qui, en outre, a fait du 8 mai un jour chômé, ce qu’il n’était pas jusque-là. La date, il st vrai n’est pas aussi mémorable pour la France que celle du débarquement, le 6 juin 1944, ou celle de la libération de Paris, le 25 août 1944.

En fait, le 8 mai, n’est pas date la libération de la France. Celle-ci a eu lieu beaucoup plus tôt pour l’essentiel du territoire (dès 1943 pour la Corse). Et à cette date, le territoire n’est pas totalement reconquis puisque à Lorient ou à Dunkerque, les Allemand résistent encore en dépit de la capitulation.

Le 8 mai, la séquence de la guerre n’est pas terminé, beaucoup d’« absents » ne sont pas encore rentrés, ou rentreront jamais, on ne le sait pas encore. On attend encore les prisonniers de guerre, les membres du STO, les déportés politiques, les juifs et tziganes. On découvre les horreurs de la déportation, mais on ne fait pas encore la distinctions entre camps de concentration et camps d’exterminations. D’autres dates, d’autres commémorations seront nécessaires pour liquider cette guerre, le 8 mai ne remplit que très partiellement cette fonction.

Après plus de cinq années d'une guerre en Europe qui a coûté la vie à des dizaines de millions de personnes, les forces alliées pénètrent en Allemagne en février 1945. Trois jours après le suicide d’Adolf Hitler dans son bunker, le 30 avril, les troupes nazies qui défendent Berlin capitulent, le 2 mai 1945. Le 7 mai, à 2h41 du matin, le général Alfred Jodl – chef d'état-major de la Wehrmacht – signe à Reims la capitulation sans condition de l’Allemagne. L'acte de capitulation fixait la cessation des hostilités au 8 mai à 23h01. Pour faire plaisir à Staline, un nouvel acte de capitulation du IIIe Reich est signé à Berlin entre les commandements militaires allemands et alliés à 00h16 (d’où la date du 9 mai retenue par les Russe). La guerre prend officiellement fin sur le continent européen.

En Belgique, le 8 mai a été un jour férié de 1953 à 1983, ce n’est plus le cas, cette date n’ayant pas de lien direct avec l’Histoire de la Belgique, laquelle été libérée fin 1944. En 2011, la Norvège a cessé de célébrer la libération pour faire du 8-Mai, la Journée des anciens combattants (Veterandagen). Aux Pays-Bas, la fin de la guerre est fêtée le 5 mai, jour de la libération totale du territoire national. Ce pays célèbre un jour de deuil chaque 4 mai dédié aux victimes du conflit. En Italie, la Fête de la libération est le 25 avril. En Finlande, le 27 avril. Quant aux Russes, c’est le 9 mai qu’ils fêtent la victoire sur l’Allemande nazie… un grande célébration à la gloire de Poutine et de Staline.

Le 8 mai 1945, débutait la Guerre d’Algérie, mais ça, on ne le savait pas encore.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mai 2025

 
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1945, Finlande, anciens combattants, 27 avril Bruno Teissier 1945, Finlande, anciens combattants, 27 avril Bruno Teissier

27 avril : la Finlande célèbre ses anciens combattants des trois guerres des années 1940

Pendant la Seconde Guerre mondiale, trois conflits militaires se sont déroulés sur le territoire finlandais : deux contre l’URSS, un contre l’Allemagne qui s’est terminé le 27 avril 1945. Aujourd’hui, la menace russe réactive tous ces souvenirs.

 

La Journée nationale des anciens combattants (Kansallinen veteraanipäivä) est une journée officielle du souvenir en Finlande. Elle est célébrée le 27 avril car c’est le jour de 1945 où, en Finlande, la Seconde Guerre mondiale a pris fin.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, trois conflits militaires se sont déroulés sur le territoire finlandais : la « guerre d'hiver » entre la Finlande et l'Union soviétique, la « guerre de continuation » entre la Finlande (alliée à l’Allemagne) et de l'Union soviétique, et la « guerre de Laponie » entre la Finlande et l'Allemagne.

Selon l'armistice de Moscou qui a mis fin à la Guerre de continuation, la Finlande devait chasser les troupes allemandes de son territoire avant le 15 septembre 1944. Techniquement, c’était impossible, l’Allemagne ayant lancé l'opération Tanne Ost et la Finlande a répondu avec la bataille de Tornio. Ainsi a commencé la guerre de Laponie.

La guerre s'est officiellement terminée le 27 avril 1945 lorsque les Allemands se sont retirés en Norvège. Bien qu'il s'agisse, en fait, d'un jour de victoire, il est d'usage de le célébrer comme un jour du souvenir. La première Journée nationale des anciens combattants a eu lieu en 1987. Traditionnellement, on procède à des cérémonies de dépôt de couronnes et des moments de recueillement sur les tombes des héros de guerre, ainsi que des services religieux.

Aujourd’hui, l’Allemagne ne menace plus la Finlande, en revanche le spectre d’une attaque de la Russie est réapparu de plus belle avec l’agression de l’Ukraine par Moscou. De fait, Helsinki songe de plus en plus sérieusement à intégrer l’OTAN. Une perspective qui fait de moins débat en Finlande dont l’opinion est depuis peu massivement favorable à ce projet.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 avril 2022

 
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1945, Seconde Guerre mondiale, Shoah, 4 mai, Pays-Bas Bruno Teissier 1945, Seconde Guerre mondiale, Shoah, 4 mai, Pays-Bas Bruno Teissier

4 mai : jour de deuil aux Pays-Bas

Chaque 4 mai aux Pays-Bas, on célèbre la Journée nationale du Souvenir en hommage à tous les morts de la Seconde Guerre mondiale et des autres conflits

 

Ce soir à 20 heures, les Néerlandais observent deux minutes de silence après que les cloches des églises aient sonné pendant plusieurs minutes, parfois un quart d’heure. À partir de 18 heures, tous les drapeaux nationaux sont mis en berne. Après la cérémonie du souvenir, ils seront levés au son de l'hymne national néerlandais. Chaque 4 mai aux Pays-Bas, on célèbre la journée nationale du Souvenir (Nationale Dodenherdenking) en hommage à tous les morts de la Seconde Guerre mondiale. Cette année, c’est la 75e cérémonie annuelle. Initialement, seuls les soldats et résistants hollandais morts au cours de la Seconde Guerre mondiale étaient célébrés. Puis, on a élargi à tous les civils comme militaires, puis à tous les morts des conflits qui ont suivi dans le monde y compris les opérations de maintien de la paix. Depuis 1981, la commémoration est également dirigée contre «le racisme et l'intolérance». Jusqu’en 2015, le mémorandum stipulait que toutes les victimes devaient avoir la nationalité néerlandaise. Cela a été modifié en 2019, pour ne pas exclure par inadvertance des groupes, tels que les réfugiés juifs d'Allemagne.

La date du 4 mai correspond à la veille de la signature de la reddition allemande à Wageningen. Demain sera férié, on fêtera la Libération du pays, le 4 mai 1945. La cérémonie principale a lieu au monument national sur la place du Dam dans la capitale d'Amsterdam, généralement en présence des membres de la famille royale, des représentants du gouvernement et des chefs militaires. D’ordinaire à l’issue de la cérémonie se forme un défilé où chacun peut passer devant le monument et déposer des fleurs. Mais, en 2020, la cérémonie a eu lieu sans public pour cause de pandémie. La cérémonie est diffusée par la Dutch Broadcast Foundation (NOS).

Des cérémonies spécifiques se tiennent dans les lieux liés à la Seconde Guerre mondiale, notamment là où des camps de concentration avaient été construits : Amersfoort, Vught et Westerbork ; dans le cimetière militaire de Grebbeberg, ainsi qu'à Waalsdorpervlakte, à proximité de La Haye, où furent fusillés environ 250 résistants néerlandais. Une cérémonie est aussi organisée dans le Hollandsche Schouwburg, théâtre ayant servi de lieu de transit dans la déportation des juifs à Amsterdam. En 1942 et 143, 46000 juifs sont passés par ce théâtre, devenu aujourd’hui un lieu de mémoire de la Shoah.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mai 2021

 
Le 4 mai à Enschede

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La reine Beatrix et le prince Claus, en 1985, sur la place du Dam à Amsterdam

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1943, Italie, Extrême droite, 28 avril Bruno Teissier 1943, Italie, Extrême droite, 28 avril Bruno Teissier

28 avril : pèlerinage fasciste à Predappio, petite ville d'Émilie-Romagne

C'est l'anniversaire de l'exécution de Mussolini, en 1945. Les nostalgique affluent en masse chaque année à Predappio, en Émilie-Romagne, devant la maison natale de Mussolini ou dans a crypte où repose le corps du dictateur italien…

 

C'est l'anniversaire de l'exécution de Mussolini, en 1945. Chaque année, les nostalgiques du fascisme affluent en masse à Predappio, en Émilie-Romagne, devant la maison natale de Mussolini ou dans la crypte où repose le corps du dictateur italien, ouverte exceptionnellement quelques jours par an. Ces deux lieux sont les étapes obligatoires du pèlerinage des néofascistes en chemise noire. Cette année les mesures sanitaires perturbent ces célébrations annuelles de l’extrême droite italienne.

Lorsqu'il a compris qu'il avait perdu la guerre, Benito Mussolini a d'abord tenté de se réfugier en Suisse et de négocier sa reddition, en vain. Le 27 avril 1945, il a été capturé par une unité de partisans communistes à Dongo, près du lac de Côme. Et avec lui, son amante Clara Petacci et d'autres chefs fascistes. Le lendemain, ils ont tous été exécutés dans la ville de Giulino di Mezzegra, sans que l'on sache très clairement qui a donné l'ordre, et les corps ont été transportés par camion à Milan et exposés sur la place de Loreto, soumis à toutes sortes d'outrages et d'humiliations de la part de la foule. Ils ont ensuite été suspendus la tête en bas au chapiteau d'une station-service, à l’endroit même où, quelques mois plus tôt, 15 partisans avaient été pendus.

Quelques jours plus tard, on décide d'enterrer les cadavres dans une tombe anonyme au cimetière Musocco de Milan. Et ils y sont restés jusqu'à ce que dans la nuit du 23 au 24 avril 1946, trois militants néo-fascistes localisent la tombe, volent les dépouilles mortelles et les conservent pendant plusieurs mois, avec le soutien de prêtres catholiques de Milan. Les restes n'ont été retrouvés qu'en août, à Pavie, puis il a été décidé de les cacher dans un lieu inconnu, même de la famille. En fait, dans un couvent des capucins au Cerro Maggiore, à une vingtaine de kilomètres de Milan.

Ils y sont restés onze ans, jusqu'à ce que le Premier ministre chrétien-démocrate Adone Zoli, ayant besoin du vote des élus néo-fascistes du MSI, autorise le transfert des restes de Mussolini dans sa ville natale de Predappio. Cela devait se faire dans la discrétion, mais ce 31 aout 1957, des journalistes et des militants néo-fascistes en chemises noires étaient tout de même présents à la cérémonie funéraire au cours de laquelle il a été inhumé dans une crypte. Les dépouilles mortelles de sa femme Rachele et de leurs quatre enfants y ont inhumées par la suite.

Cette année, l'Association nationale Arditi d'Italie (Anai), un groupuscule de l’ultra droite, organise la commémoration de la mort de Benito Mussolini à Predappio ce dimanche 2 mai à 11 heures. Toutefois, en raison de la réglementation anti Covid, il n’y aura pas de procession de la Piazza Sant'Antonio au cimetière de San Cassiano. Ce pèlerinage fasciste se produit trois fois par an, pour la commémoration de la naissance (29 juillet) et de la mort de Mussolini (28 avril), ainsi que pour l'anniversaire de la Marche sur Rome (28 octobre).

Déplorant que sa ville soit vue comme le symbole de la nostalgie fasciste, le précédent maire de la ville, un élu de gauche, a lancé la construction d’un musée dans sa commune pour montrer aux visiteurs le vrai visage du fascisme pour ne pas laisser le terrain aux nostalgiques du régime. Ce musée du fascisme sera le premier du genre en Italie. Le lieu choisi est on ne peut plus symbolique : un grand bâtiment de 2000 m² qui abritait le siège du parti de Benito Mussolini à Predappio. Une ville nouvelle édifiée sur ordre du dictateur dans les années 1920, autour de sa maison natale. Cependant, le nouveau maire, divers droite, élu en 2019, fait traîner le projet.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 27 avril 2021

 
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