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Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1972, Belgique, femmes, 11 novembre Bruno Teissier 1972, Belgique, femmes, 11 novembre Bruno Teissier

11 novembre : la Journée du féminisme en Belgique

Cette année, la Journée du féminisme met l’accent sur les inégalités socio-économiques : Les choix politiques pénalisent particulièrement les femmes en Belgique et dans le monde.

 

Éclipsée médiatiquement par les commémorations du 11-Novembre, la 54e Journée du féminisme (Dag van het feminisme) a un écho limité, pourtant elle se tient chaque 11 novembre depuis plus d’un demi-siècle. Jusqu’en 2022, la date était connue comme Journée nationale des femmes (Nationale Vrouwendag). En fait de nationale, la journée est surtout flamande, elle se déroule chaque année dans une ville différente, toujours en Flandre. Pour l’édition 2025, c’est à Anvers chez Lucy's Antwerp, Paleisstraat 39-41 à partir de 10h30.

La date du 11 novembre est un hasard du calendrier de Simone de Beauvoir qui était libre ce jour-là, pour répondre à l’invitation de Germaine Greer, autre pionnière du féminisme. Le Jour du Souvenir étant férié en Belgique, comme en France, cela permettait aussi au plus grand monde de venir participer à l’évènement organisé par la VOK (Association des organisations de femmes). La foule est si nombreuse que Simone de Beauvoir a peiné à monter sur scène. Face au micro, elle a exhorté les femmes à prendre leur destin en main : « J’ai toujours cru qu'un régime social différent favoriserait l'émancipation. Lors de mes voyages dans les pays de l'Est et en Chine, j'ai constaté que les hommes y détenaient encore le dernier mot. Cela m'a convaincue que seules les femmes pouvaient changer les choses. Elles devaient prendre leur émancipation en main. » Depuis, cet événement fondateur, l’organisation féministe Furia organise chaque 11 novembre une Journée féministe avec une thématique qui change chaque année.

Cette année, la Journée du féminisme met l’accent sur les inégalités socio-économiques : « Les choix politiques pénalisent particulièrement les femmes en Belgique et dans le monde. Le travail non rémunéré – soins aux personnes dépendantes, tâches ménagères, éducation des enfants – est rarement reconnu. Lorsqu'il est effectué à domicile, il est gratuit et pénalisé par une réduction de leurs pensions ; lorsqu’il est rémunéré, il l’est souvent pour de faibles salaires et dans des conditions précaires. De plus, ce travail pèse de manière disproportionnée sur les femmes en situation de vulnérabilité : femmes peu instruites, femmes de couleur, femmes sans papiers, etc. »

Ce constat n’est pas propre à la Belgique. En France, à partir de ce lundi 10 novembre, à 11 heures, 31 minutes et 22 secondes exactement, les femmes travaillent « gratuitement », et ce jusqu’à la fin de l’année, en raison des inégalités salariales persistantes. À temps de travail identique, les Françaises gagnent 14,2 % de moins que les hommes en moyenne. C’est ce chiffre qui a été utilisé pour calculer la date symbolique du 10 novembre 2025. Ce pourcentage est comparable en Allemagne, au Pays-Bas ou au Royaume-Uni. En revanche, il est beaucoup plus faible en Belgique (7 %) qui, avec le Luxembourg, fait figure de bon élève en la matière. Mais peut-être pas s’agissant du partage des tâches ménagères…

En Belgique, il a de nombreux sujets à débattre et de situation à améliorer. Furia s’oppose à une société où les inégalités se creusent, y compris entre les femmes elles-mêmes. Cette journée rassemble féministes et personnes partageant les mêmes idées.

À l’échelle internationale, c’est le 8 mars ou autour de cette date que l’on aborde tous ces sujets et bien d’autres concernant le droits des femmes.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 novembre 2025

 
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1972, Porto Rico, attentat, 30 mai Bruno Teissier 1972, Porto Rico, attentat, 30 mai Bruno Teissier

30 mai : en mémoire des victimes de l’attentat de Lod

Le 30 mai 1972, des terroristes japonais ont ouvert le feu sur des touristes dans une salle de l’aéroport de Lod, en Israël. La plupart des victimes de cet attentat pro-palestinien étaient portoricaines. Porto Rico cultivent leur mémoire.

 

Le 30 mai 1972, trois terroristes japonais, ayant caché leurs armes dans des étuis à violon ont ouvert le feu sur des touristes attendant leurs bagages dans une salle de l’aéroport de Lod (aujourd’hui appelé Ben Gourion), le plus important d’Israël. Parmi eux se trouvait un groupe de Portoricains impatients de se rendre en pèlerinage en Terre sainte. Cet attentat terroriste lâche a fait soixante-dix-huit blessés et vingt-six morts, dont dix-sept Portoricains, 8 Israéliens et un Canadien.

C’est à Porto Rico que se tient la principale cérémonie du souvenir. Chaque année, le 30 mai, Jour du souvenir du massacre de Los (Día de Recordación de la Masacre de Lod), le gouvernement Portoricain organise une cérémonie à la mémoire des victimes. Elle se déroule au modeste mémorial établi devant le Parlement de Porto Rico, non loin de celui qui commémore la Shoah.

Les trois auteurs (Kōzō Okamoto, Tsuyoshi Okudaira et Yasuyuki Yasuda), qui appartenaient à l’Armée rouge japonaise, avaient été formés au Liban, dans la plaine de la Bekaa. L’attentat a été planifié par Wadi Haddad, chef des opérations extérieures du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), avec la contribution d’Okamoto, le seul survivant de l’opération terroriste. Ce dernier a été emprisonné en Israël pendant 15 ans puis relâché dans le cadre d’un échange de prisonniers avec le FPLP. Le Liban lui a accordé l’asile.

On était cinq ans après la guerre des Six-Jours, Jérusalem-Est, la Cisjordanie, le Golan et Gaza étaient, depuis, occupés par Israël. Le terrorisme propalestinien ensanglantait les aéroports depuis déjà plusieurs années. La Fraction Armée rouge japonaise, active depuis 1970, réalisait à Lod son attentat le plus spectaculaire. Quant au FPLP, il avait déjà à son actif plusieurs détournement d’avion et de nombreuses victimes. Plusieurs de ses membres participeront au massacre des JO de Munich, la même année.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2025

 
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17 novembre : la journée du militantisme péroniste

Le mouvement péroniste célèbre, chaque 17 novembre, la Journée du militantisme en commémoration du retour de Juan Domingo Perón au pays, après son exil forcé de 17 ans. L’ancienne président Cristina Kirchner en profite pour faire sa rentrée politique et s’imposer comme le leader de l’opposition.

 

Voilà Cristina Kirchner repartie en campagne. Elle vient tout juste d’être élue à la présidence du Parti justicialiste (péroniste), elle prendra ses fonctions ce 17 novembre, jour où par tradition on célèbre la Journée du militantisme péroniste (Día de la Militancia peronista). L’ancienne présidente qui vient d’être condamnée à six ans de prison et à l’interdiction perpétuelle d’exercer des fonctions publiques – elle a fait appel –, entame ce dimanche une tournée du pays afin de faire face à la montée en puissance de son filleul politique, le gouverneur de Buenos Aires Axel Kicillof, son ancien ministre de l’Économie, étoile montante du péronisme. Un événement est prévu ce jour à Buenos Aires, Kicillof n’est pas invité.

Le mouvement péroniste célèbre, chaque 17 novembre, la Journée du militantisme péroniste en commémoration du retour de Juan Domingo Perón au pays, après son exil forcé par le coup d'État de septembre 1955. Après plus de 17 ans de bannissement, il est revenu brièvement en Argentine, le 17 novembre 1972, après y avoir été autorisé, mais le 5 février 1973, la dictature le  chasse à nouveau du pays.

L’interdiction a définitivement expiré le 25 mai 1973 avec l’avènement du gouvernement démocratique de Héctor J. Cámpora, au cours duquel Perón a pu se réinstaller définitivement en Argentine (le 20 juin 1973) et se porter candidat à la présidence de la république aux élections du 23 septembre 1973. Il triomphera avec le soutien de 62% des électeurs. Mais, il mourra quelques mois plus tard alors qu'il exerçait le pouvoir, le 1er juillet 1974.

Pendant l’exil de Perón des graffitis sur les murs et les tracts avec le slogan « Combattez et revenez » n'ont jamais cessé, même dans les années les plus sombres de la dictature. Le retour de Juan Domingo Perón en Argentine après 17 ans et 52 jours d'exil a tenu en haleine des centaines de milliers de militants. Son retour, le 17 novembre 1972, fut le réveil d'un long cauchemar, un événement qui transforma en réalité un espoir qui fut pendant des années la raison de vivre d'une majorité de militants péronistes qui l’attendaient comme un sauveur. Ce 17 novembre 2024 est une occasion pour les péronistes de relever la tête après leur défaite électorale de 2023, mais aujourd’hui ils ne peuvent compter sur une homme (ou une femme) providentiel(le) en exil pour les sauver des folies du président Javier Milei. Ce dernier va peut-être précipiter l’Argentine dans l’abîme, mais il faut néanmoins se souvenir que le décrochage du pays a débuté à l’époque du président Perón et certaines de ses décisions populistes n’y furent certainement pas étrangères.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 16 novembre 2024

Le jour du retour de Perón a été immortalisé par une photographie où l'on voit l'ancien président qui salue, en compagnie du secrétaire général de la CGT, José Ignacio Rucci, qui tient un parapluie sous la forte pluie de ce jour-là.

Un défilé du 17 novembre

 
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1972, Sri Lanka, république, 22 mai Bruno Teissier 1972, Sri Lanka, république, 22 mai Bruno Teissier

22 mai : le jour où Ceylan est devenu une république sous le nom de Sri Lanka

Beaucoup de Sri Lankais  regrettent que le 22 mai ne soit plus un jour férié, car ce jour de 1972 est pour eux l’anniversaire de la véritable indépendance de leur pays. Ils récusent le 4 février qui sert de fête nationale, dont ils déplorent l’imposture.

 

Beaucoup de Sri Lankais  regrettent que le 22 mai , le Jour de la République (ජනරජ දිනය), ne soit plus un jour férié, car ce jour de 1972 est pour eux l’anniversaire de la véritable indépendance de leur pays. Ils récusent le 4 février qui sert de fête nationale, dont ils déplorent l’imposture.

La colonie britannique de Ceylan a, en effet, obtenu son indépendance le 4 février 1948, mais le pays nouvellement indépendant est resté un dominion au sein de l'Empire britannique. Le monarque britannique a continué d'être le chef de l'État, le pouvoir militaire est resté aux mains des Britanniques, comme le pouvoir judiciaire puisque le Conseil privé du Royaume-Uni était la cour d'appel suprême.  Il faut attendre le 22 mai 1972 pour que Ceylan renie son statut de dominion et change de nom en proclamant la République de Sri Lanka. Cette émancipation politique à l’égard du Commonwealth est l’œuvre de la première ministre Sirimavo Bandaranaike qui fut, en 1960, la première femme dans le monde à être élue démocratiquement à la tête d'un gouvernement. Elle est revenue au pouvoir en 1970 à la tête d’une coalition de centre gauche et a entamé le processus qui a pris deux années. À partir de 1848, le Royaume-Uni, soudoyant une partie de la classe politique, a tout fait pour que la rupture n’ait pas lieu, il faudra attendre 24 ans pour que son ex-colonie se libère totalement de son emprise. L’Inde a opéré la même révolution, dès 1950 et célébre chaque 26 janvier le Republic Day par de grandes festivités.

Outre le changement de chef d’État, le nouveau régime a aussi permis la nationalisation d’immenses plantations de thé et de caoutchouc qui avait été jadis accaparées par les Anglais. Jusqu’en 1972, ces propriétés étaient restées sous leur contrôle en dépit de l’indépendance. C’est donc aussi l’indépendance économique du pays qui est célébré chaque 22 mai. Même si par la suite, le Sri Lanka s’est retrouvé sous l’influence de l’Inde et plus récemment sous la coupe de la Chine auprès de laquelle le pays est aujourd’hui dramatiquement endetté.

Il faut toutefois noter que le régime de 1972 abandonnait l’article 29 de la constitution de 1948, spécifiant la protection des minorités. Le bouddhisme devenait religion d’État et le texte constitutionnel n’était rédigé qu’en cinghalais… autant de germes à la guerre civile que va déchirer le pays de 1983 à 2009. De plus, une nouvelle constitution, en 1978, va faire passer le Sri Lanka d’un régime parlementaire à un régime présidentiel, avec toutes les dérives autoritaires possibles auxquelles le pays n’échappera pas.

Jusqu'à la victoire militaire du 18 mai 2009 qui l'a éclipsée, le 22 mai de chaque année, tous les ministères, administrations, établissements publics et autres institutions de l'État commémoraient la fête de la République. Les chefs de département avec la participation du personnel hissaient le drapeau national et prononçaient un bref discours sur l'importance de cette Journée qui est bien oubliée aujourd’hui. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2023

 

Le nouveau drapeau du Sri Lanka, adopté en 1972

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1972, Cameroun, unification du pays, 20 mai Bruno Teissier 1972, Cameroun, unification du pays, 20 mai Bruno Teissier

20 mai : la fête de l'unité du Cameroun contestée par une partie du pays

C’est un pays en guerre civile qui célèbre chaque 20 mai son unité. La fête nationale est boycottée par la partie anglophone du Cameroun qui réclame le retour au fédéralisme et dénonce avant tout la dictature du président Biya, l’un des plus vieux et des plus anciens chef d’État au monde.

 

La fête nationale (The National Day) du Cameroun, également connue sous le nom de Fête de l'unité (Unity Day), est célébrée chaque année le 20 mai. En 1972, une nouvelle constitution a été adoptée, à la suite d'un référendum (sujet à caution) organisé le 20 mai par le président Ahmadou Ahidjo. Elle a aboli le système de gouvernement fédéral et remplacé la fédération par un État unitaire sous le nom de République-Unie du Cameroun. En 1984, le pays est devenu simplement la République du Cameroun, le nom qui était celui du seul Cameroun francophone.

Le projet du président Ahmadou Ahidjo était d’instaurer un régime autoritaire à parti unique, il lui fallait pour cela, commencer par abolir l’État fédéral. Son successeur, Paul Biya, qui dirige le pays depuis plus de 40 ans, n’a fait que renforcer le caractère dictatorial du régime.

Le pays était divisé depuis 1916, quand l’ancienne colonie allemande du Kamerun avait été partagée entre Français et Anglais. Le Cameroun francophone, anciennement sous tutelle française a accédé à l'indépendance le 1ᵉʳ janvier 1960, et le Southern Cameroons, le 1ᵉʳ octobre 1961. Les deux parties du territoire ont donc des dates d'indépendance différentes, c’est la raison pour laquelle, c’est la date du 20 mai qui a été choisie comme fête nationale. 

La fête nationale est célébrée par des discours prononcés par le président du Cameroun et des représentants du gouvernement, des marches et des défilés, notamment sur le mythique boulevard du 20 mai de la capitale, Yaoundé. Bien que cette journée soit un jour férié, les enfants de tout le pays se rendent à l'école où ils célèbrent la fête nationale, en effectuant des marches en chantant dans les différents quartiers de leurs villes.

Bien que célébrant l’unité, cette fête nationale ne fait pas l’unanimité. Elle est boycottée depuis 2019 par l’opposition anglophone qui, depuis un demi siècle, déplore l’abandon du fédéralisme et estime être victime d’une nouvelle forme de colonisation de la part du pouvoir francophone. Si bien que pays est aujourd’hui en guerre civile depuis plus de cinq ans, le mouvement sécessionniste anglophone, qui a pris les armes, est de plus en plus populaire localement.

Aujourd’hui, l’unité du pays ne tient que par la répression et la force des armes, c’est donc un échec flagrant qui est célébré ce 20 mai. Toutefois, les Anglophones ne réclament pas vraiment la partition du pays mais demandent simplement la démocratie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2023

 
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1972, Irlande, Royaume-Uni, massacre Bruno Teissier 1972, Irlande, Royaume-Uni, massacre Bruno Teissier

30 janvier : il y a 50 ans, le Bloody Sunday en Irlande du Nord

Ce dimanche, à Derry, en Irlande du Nord, on commémore les 14 morts tués par l’armée britannique alors qu’il défilaient pacifiquement, le 30 janvier 1972. Le souvenir d’un passé révolu ? Pas sûr, car le Brexit ne fait que raviver les inquiétudes et les rancœurs.

 

Ce dimanche, à Derry, en Irlande du Nord, on commémore les 14 morts tués par l’armée britannique alors qu’ils défilaient pacifiquement, le 30 janvier 1972 pour demander l’égalité des droits entre catholiques et protestants en Irlande du Nord. La manifestation était organisée par la Northern Ireland Civil Rights Association également pour protester contre l’internement sans procès de nationalistes irlandais dans des camps de détention.

Le souvenir d’un passé révolu ? L’explosion d’une voiture piégée  à Londonderry, le 19 janvier 2019, attribué l’attaque à un groupe républicain dissident, puis la mort par balle d’une jeune journaliste, en avril 2019, est le signe que tout peut reprendre en cas de remise en cause l’accord de 1998  (dit du Vendredi Saint) entre républicains nationalistes (les catholiques) et loyalistes unionistes (les protestants). Londres a longtemps tergiversé mais, finalement, le Brexit n’a pas remis en cause cet accord, tout au moins officiellement.

En 2021, la marche annuelle avait été annulée, l’Irlande du nord vivant sous un régime de confinement dû au covid. Ces dernières années, la marche annuelle dans le quartier catholique de Londonderry (Irlande du Nord) attirait moins de monde qu’autrefois. Non que s’estompe le souvenir des 14 manifestants tués pour les droits civiques, des adolescents pour la plupart, mais, Londres a fini par accepter une enquête, dont le rapport a conclu à l’entière responsabilité des soldats anglais. Ce qui a poussé le Premier ministre David Cameron, en 2010, à présenter des excuses et offrir une indemnisation aux familles... 38 ans après le drame. Les familles réclament toujours un procès de tous les responsables. La justice britannique ne poursuit pour le moment qu’un seul soldat qui a obtenu de conserver l’anonymat. 50 ans après le massacre, le procès est toujours en cours… Ces atermoiements sont d’autant plus incompréhensibles que le régiment de parachutistes chargé de l'opération était aussi responsable du massacre de 11 personnes, à Belfast, dans des circonstances semblables en août 1971.

Une minute de silence est traditionnellement observée, chaque dernier dimanche de janvier, devant le monument dédié au Bloody Sunday (« le dimanche sanglant »), le “Bloody Sunday Obelisk Memorial,” 25 Rossville St, Bogside, Londonderry BT48 6LP.

Le Bloody Sunday appartient au passé mais personne n’a oublié, car toute la ville était dehors ce jour-là, le nombre de témoins encore vivants est encore considérable. Ce qui a profondément changé, 50 ans plus tard, c’est qu’aujourd’hui, les catholiques proportionnellement plus nombreux sont sortis des ghettos. Ce sont les protestants qui, à présent, sont sur la défensive. Avec le Brexit, ils ont le sentiment d’avoir été fragilisés. La tension est toujours palpable à Derry (Londonderry pour les unionistes). Pariculièrement en ce début d’année 2022, à l’approche des élections du mois de mai où, pour la première fois, le Sinn Féin, un parti prônant la réunification de l’Irlande, pourrait l’emporter.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 janvier 2022

Mise à jour 2025 : le 23 octobre 2025, l’unique soldat qui était poursuivi a finalement été “jugé non coupable de meurtre et de tentative de meurtre”, en raison d’une insuffisance de preuves après tant d’années, a fait savoir le juge. Michelle O’Neill, première ministre d’Irlande du Nord et vice-présidente du parti Sinn Féin, a exprimé toute sa déception :« Il y a cinquante-trois ans, l’armée britannique a assassiné des civils dans les rues de Derry. Il y a plus de quinze ans, le Premier ministre britannique de l’époque a reconnu le rôle des soldats, et pourtant aucun soldat britannique, ni aucun de leurs supérieurs militaires et politiques, n’a jamais été condamné. C’est un affront à la justice. » (Le Gardian, 24 octobre 2025, traduit par Courrier international)

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