L’Almanach international

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1967, Israël, Palestine Bruno Teissier 1967, Israël, Palestine Bruno Teissier

26 mai : la marche des drapeaux dans Jérusalem, rassemblement ultranationaliste juif

Cette fête dite “Journée de Jérusalem” rassemble tout qui compte d’Israéliens d’extrême droite et d’ultranationalistes juifs. Il s’agit de commémorer la conquête militaire de Jérusalem-Est le 7 juin 1967 et en même temps de provoquer les Arabes vivant encore dans la vieille ville.

 

Cette fête dite Journée de Jérusalem (Yom Yeroushalayim - יום ירושלים) rassemble tout qui compte d’Israéliens d’extrême droite et d’ultranationaliste juifs. Il s’agit de commémorer la conquête militaire de Jérusalem-Est le 7 juin 1967 (28 Iyar 5727 ), partie de la ville qui était jusque-là administré par la Jordanie. Tout un quartier habité par des Arabes d’origine maghrébine a été aussitôt investi par l’armée israélienne, sa population chassée et entièrement détruit en quelques jours. L’espace ainsi dégagé constitue aujourd’hui la grande esplanade du Mur des lamentations (le Kotel des juifs). C’est là qu’abouti la marche appelée “danse des drapeaux” qui a parcouru les rues de Jérusalem et que se déroule la fête qui célèbre la “réunification” de la ville.

Le 12 mai 1968, le gouvernement du pays a proclamé la date du 28 Iyar comme jour férié en tant que « journée de Jérusalem ». Cette fête dépend du calendrier hébraïque. Le 23 mars 1998, la Knesset a décidé de faire de ce jour une fête nationale. Ces décisions contreviennent au droit international. La partie orientale de Jérusalem est un territoire occupé qu’Israël n’a pas le droit d’annexer. Seuls les États-Unis ont entériné cette annexion.

Tout le monde n’est pas à la fête pour la Journée de Jérusalem. Les commerçants non-juifs ont reçu l’ordre de la police de fermer boutique. Ce 26 mai 2025, cette marche ultranationaliste intervient sur fond de guerre à Gaza. Ce matin, en toute impunité, de jeunes juifs israéliens ont scandé "Mort aux Arabes" en parcourant les quartiers musulmans de la vieille ville. Par provocation, le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben Gvir et ses sbires se sont rendus sur l'esplanade des Mosquées (restée en principe sous le contrôle de la Jordanie). C’est ce ministre qui supervise depuis plusieurs années, les destructions des quartiers arabes de Jérusalem-Est et qui en expulse les habitants. Le processus s’est grandement accéléré parallèlement à la destruction de Gaza.

Comme chaque année, des militants du mouvement Standing Together (le principal mouvement populaire arabo-juif du pays) étaient présents dans la vieille ville pour protéger les commerçants arabes victimes de jeunes voyous extrémistes juifs qui savent que la police israélienne les laissera faire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 mai 2025

PS : il existe une autre “journée de Jérusalem”, inventée par les Iraniens, très anti-israélienne : la Journée al-Qods qui dépend du calendrier musulman

La Marche du Jour de Jérusalem (dit “danse des drapeaux”) - Jaffa Road (photo Hoheit)

 
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1967, Bahamas, démocratie, 10 janvier Bruno Teissier 1967, Bahamas, démocratie, 10 janvier Bruno Teissier

10 janvier : le jour où la démocratie fut accordée aux Bahamas

Le 10 janvier 1967 est l’une des journées importantes de l’histoire des Bahamas. C’est le jours où la majorité noire de la population a fini par faire admettre aux autorités britanniques la règle d’un homme, ou femme, une voix aux élections, base de la démocratie.

 

Le 10 janvier 1967 est l’une des journées importantes de l’histoire des Bahamas avec l’abolition de l’esclavage en 1834 et l’indépendance du pays en 1973. Les Bahamas ont été une colonie britannique pendant près de deux siècles et ce vieux pays démocratique qu’était le Royaume-Uni s’appliquait à maintenir des régimes non démocratiques dans les territoires qu’il dominait, surtout si les habitants étaient noirs. Ce qui est le cas de l’archipel des Bahamas où les descendants d’esclaves africains représentent plus de 90% de la population.

Après des décennies de luttes politiques, ces derniers ont fini par faire admettre aux autorités britanniques la règle d’un homme, ou femme, une voix aux élections, base de la démocratie. La règle de la majorité (majority rule) s’est imposée aux élections législatives du 10 janvier 1967, permettant à un Noir, pour la première fois dans l’histoire du pays, d’accéder au pouvoir. C’est ainsi que Lynden Pindling est devenu le premier ministre de ce qui était encore une colonie. L’indépendance ne viendra qu’en 1973, mais on était sur la bonne voie.

1967, c’est l’année où les Noirs des États-Unis ont obtenu le droit de vote, le Royaume uni ne pouvait pas faire moins.

Fort de sa popularité, Lynden Pingling et son Parti libéral progressiste (socialiste) sont restés au pouvoir jusqu’en 1992, date de la première alternance politique avec l’arrivée aux affaires du Mouvement national libre (conservateur)… Le régime parlementaire a connu plusieurs alternances politiques, la dernière en 2021, avec le retour du PLP au pouvoir.

Le Jour de règle de la majorité (Majority Rule Day) est devenu un jour férié et chômé en 2014. Il est célébré par une cérémonie au mausolée de Sir Lynden Pindling, des danses et de la musique dans les rues.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 janvier 2025

10 janvier 2023 (source : Bahamas Press)

Série de timbres émis en 1992 pour le 25e anniversaire de l’instauration de la démocratie aux Bahamas

 
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1967, Égypte, armée, marine nationale, 21 octobre Bruno Teissier 1967, Égypte, armée, marine nationale, 21 octobre Bruno Teissier

21 octobre : l’Égypte célèbre sa marine

La Journée de la Marine commémore le naufrage d’un destroyer israélien, coulé par la force navale égyptienne le 21 octobre 1967. Une occasion de glorifier une armée égyptienne qui a pourtant perdu toutes ses guerres face à Israël.

 

La Journée de la Marine (يوم البحرية المصرية) commémore le naufrage du destroyer israélien Eilat INS, coulé par la force navale égyptienne le 21 octobre 1967. La marine égyptienne a été la première marine à couler un navire à l'aide de missiles anti-navires.

Le 21 octobre 1967, l'Eilat patrouillait dans les eaux internationales au large de Port-Saïd, dans le cadre d’une simple mission de surveillance. Un navire lance-missiles égyptien de classe Komar lança deux missiles Stix sur l’Eilat. Environ une heure plus tard, deux autres missiles furent lancés et le destroyer coula. Sur un équipage de 190 hommes, 47 sont tués et 41 sont blessés.

La destruction du destroyer, l'un des trois bâtiments de guerre de ce type que compte la flotte israélienne, a profondément choqué les Israéliens qui se sentaient invulnérables depuis leur victoire militaire à la suite de la guerre des Six-Jours (juin 1967). L’Eilat a coulé à l’endroit même où, il y a trois mois, il avait envoyé par le fond deux vedettes rapides égyptiennes.

Comme la journée du 6 octobre, pour les forces terrestres, la Journée de la Marine permet de glorifier une armée égyptienne qui a pourtant perdu toutes ses guerres face à Israël. À ce jour, toutefois, le naufrage de l’Eilat INS est l’une des plus grandes tragédies que la marine israélienne a connue. Ce n’est pas un jour férié en Égypte, juste une journée de commémoration et de cérémonies militaire.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 octobre 2024

 
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1967, Cuba, 8 octobre, extrême gauche Bruno Teissier 1967, Cuba, 8 octobre, extrême gauche Bruno Teissier

8 octobre : à Cuba, le culte du Che toujours et encore

Il y a 57 ans, Ernesto Guevara, dit le Che, était capturé par l’armée bolivienne, puis exécuté. L’extrême gauche européenne s’emparera de son image et en fera un mythe quelque peu essoufflé aujourd'hui. Mais, des cérémonies du souvenir se déroulent encore chaque 8 octobre dans divers lieux notamment en Bolivie et à Cuba.

 

La figure du Che s’estompe peu à peu. Il reste néanmoins des lieux et quelques occasions pour célébrer sa mémoire.

Le matin du 8 octobre 1967, Ernesto Guevara, dit le Che, et une dizaine de guérilleros sont encerclés par l'armée bolivienne. Le lendemain, le révolutionnaire argentin sera exécuté puis enterré secrètement.

L’extrême gauche européenne s’emparera de son image et en fera un mythe, magnifiquement illustré par la photo d’Alberto Korda qui a orné des millions de tee-shirts depuis 1967. C’est son inhumation, en 1997, qui a relancé le culte du Che.

Ce soir, en Bolivie, est organisée une marche aux flambeaux à La Higuera, lieu-dit où il est mort près de Vallegrande, une ville qui cultive la mémoire de Guevara, surtout depuis qu’Evo Moralès est venu inaugurer un centre culturel à son nom.

La principale cérémonie a toutefois lieu à Cuba où sa dépouille a été transportée. La ville de Santa Clara, que le Che avait prise fin 1958, ouvrant la route de La Havane et de la victoire finale, lui a cons­truit un mausolée surplombé d’une statue de bronze et complété par un musée très didactique. Dans un pays désenchanté, il est difficile aujourd’hui de mobiliser la jeunesse cubaine derrière l’image du Che, mais dans chaque ville du pays, les enfants des écoles sont toujours mobilisés pour l’occasion.

Son projet et son tempérament très dogmatique collaient mal avec celui de Fidel Castro mais ce dernier a toujours entretenu la mémoire de ce compagnon d’armes. Cuba marque chaque 8 octobre la Journée du guérillero héroïque (Día del Guerrillero Heroico), surnom officiel donné au Che.

Selon un rituel assez figé, le gouvernement vénézuélien organise lui aussi le 8 octobre, un hommage au Che. Localement, l’Argentine a aussi une pensée pour l’enfant du pays le jour anniversaire de son exécution sur ordre de la CIA. La ville de son enfance, Cordoba, a fait de sa maison familiale un musée. Dans la même province, la ville d’Alta Gracia, où il a vécu, a également un musée consacré à l’enfant du pays. Fidel Castrol et Ugo Chavez étaient venu le visiter ensemble… mais c’est de l’histoire ancienne.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 octobre 2024

Le site de l'exécution du Che, en Bolivie (photo Augusto Starita).

 
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Son effigie à Santa Clara, Cuba

 
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1967, Nigeria, 30 mai, indépendance Bruno Teissier 1967, Nigeria, 30 mai, indépendance Bruno Teissier

30 mai : qui se souvient de la république du Biafra ?

Chaque 30 mai, au sud-est du Nigeria, on commémore l’indépendance d’un État qui n’a guère eu d’existence : le Biafra. Qui se souvient de la République du Biafra proclamée le 30 mai 1967 par colonel Ojukwu et des trois ans de guerre qui ont provoqué au moins un million de morts… Un mouvement indépendantiste a néanmoins resurgi récemment, avec une montée des violences contre les représentants de l’État fédéral.

 

Chaque 30 mai, au sud-est du Nigeria, on commémore l’indépendance d’un État qui n’a guère eu d’existence : le Biafra. Qui se souvient de la République du Biafra proclamée le 30 mai 1967 par colonel Ojukwu ? On a surtout en mémoire la terrible famine engendrée par trois ans de guerre (1967-1970) qui ont provoqué au moins un million de morts, peut-être plus. 

Sur le plan international, le Biafra indépendant n'avait été reconnu que par une poignée de pays, dont la Tanzanie, le Gabon et la Côte d'Ivoire. Le soutien est également venu du Vatican (les Igbos sont catholiques) et de nombreuses organisations humanitaires chrétiennes, dont Caritas International et Diakonisches Werk, qui ont aidé la population à lutter contre la famine.

Depuis son indépendance en 1960, le Nigeria était parvenu à préserver son unité au sein d'une fédération. Mais les Igbos se sentaient exclus de la vie sociopolitique, et même persécutés par les deux autres principales ethnies, les Haoussa-Foulani (nord) et les Yorouba (sud-ouest). Aujourd’hui encore, les Igbo, troisième communauté du Nigeria, se sentent toujours « sous occupation », marginalisés, parfois même injustement traités par le gouvernement. Le Biafra, région du peuple igbo, recèle près des deux tiers des gisements de pétrole du pays. Il n’était donc pas question de les laisser prendre son indépendance. D’où cette terrible guerre qui s’est soldée par un échec des séparatistes écrasées par les forces loyalistes au pouvoir fédéral nigérian. Quant au colonel Ojukwu il s’est s’exilé à Londres avant de revenir au pays après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle. Mais c’est à Londres qu’il s’éteindra le 26 novembre 2011 à l’âge de 78 ans.

Un demi-siècle après, les mouvements séparatistes igbo réémergent depuis quelques années, le plus important d’entre eux étant le Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IBOB), qui mène des campagnes intenses de propagande sur les réseaux sociaux. L’idée indépendantiste fait son chemin parmi les jeunes générations… Bien que la République du Biafra ait cessé d’exister, en janvier 1970, le mouvement pro-Biafra, lui, ne s’est jamais totalement éteint. Ces dernières années, il a même conquis un regain de popularité, notamment chez les jeunes qui, pourtant, n’ont pas connu les affres de la guerre. Le chef des séparatistes actuels, Nnamdi Kanu, n’était pas né le 30 mai 1967 et avait moins de 3 ans à la fin du conflit.

Nnamdi Kanu a été acquitté par une cour d'appel d'Abuja en octobre 2022. La Cour suprême du Nigéria continue néanmoins les poursuites, son audience d'appel est annoncé pour le 14 septembre 2023. Moins radical qu’à une époque, Nnamdi Kanu avait renoncé à son appel au boycott des institutions nigérianes et a exhorté les Biafrais à participer aux élections. Mais cela n’a pas calmé les velléités indépendantistes. La région est en proie à une recrudescence des violences, imputées par les autorités à l'IBOB, qui a nié à plusieurs reprises toute responsabilité. Les attaques ciblées ont tué plus d’une cetaine policiers et autres membres des forces de sécurité dans la région en 2022, d'après les décomptes des médias locaux.

Pour l’heure, les dirgeants du Peuple Indigène du Biafra (IPOB) a simplement appelé les habitants du Sud-Est à observer 3 minutes de silence et de faire un sit-at-home le 30 mai 2023, pour honorer les « héros tombés ». Pour les militants de l’indépendance, le 30 mai est le Biafra Heroe’s Day .

Cette guerre bien oubliée n’est pourtant pas restée sans postérité. Elle a eu pour conséquence l’évolution de la doctrine de l’aide humanitaire prônant la médiatisation intense des conflits et une ingérence directe pour venir en aide aux réfugiés. Cela s’est matérialisé par la création en 1971 de l’organisation caritative d’origine française Médecins sans frontières. Les French doctors sont intervenus ensuite dans de très nombreux pays en guerre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2023

 
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Australie, aborigène, réconciliation nationale, 26 mai Bruno Teissier Australie, aborigène, réconciliation nationale, 26 mai Bruno Teissier

26 mai : le National Sorry Day en Australie

Le peuple aborigène d’Australie a attendu ce jour pendant des décennies. Cette Journée nationale du pardon (Sorry Day) dont c’est seulement la 15e édition, est un peu sa revanche sur l’histoire. Jusqu’en 1967, les Aborigènes n’avaient aucune existence légale, les recensements ne les prenaient pas en compte, ils n’avaient aucun droit. Leurs enfants leur étaient retirés afin d’éradiquer leur culture… Des excuses gouvernementales ont finalement été prononcées en 2008.

 

En Australie, c'est la Journée nationale du pardon (National Sorry Day). Chaque année, depuis 2008, le 26 mai, le National Sorry Day reconnaît les mauvais traitements infligés par le gouvernement aux aborigènes et aux insulaires du détroit de Torres, séparés de force de leurs familles et de leurs communautés.

Demain commence la Semaine de réconciliation nationale (National Reconciliation Week) (27 mai – 3 juin) dont le thème de cette année est « Soyez une voix pour les générations ».  Le 27 mai est l’anniversaire du référendum de 1967 qui permit aux Aborigène d’être reconnus comme des citoyens australiens à part entière. Jusqu’en 1967, ils n’avaient aucune existence juridique. Les recensements de la population ne les prenaient même pas en compte, comme s’ils n’existaient pas. L’article de la Constitution qui stipulait que le gouvernement fédéral pouvait faire des lois pour tout le monde sauf les Aborigènes a été modifié en 1967. Il faudra toutefois attendre le 3 juin 1992 pour que l’arrêt Mabo marque le début de l'élaboration du statut des Natifs et de leurs droits. 

Le peuple aborigène a attendu ce jour pendant des décennies. Ce Sorry Day est un peu sa revanche sur l’histoire. Derrière l’image idyllique d’un pays réconcilié, il y a une tragédie, dénoncée officiellement, le 13 février 2008 devant le Parlement par Kevin Rudd, premier ministre qui présenta ses excuses aux Aborigènes pour les injustices et les mauvais traitements subis depuis deux siècles et, plus précisément, pour la « génération volée », ces enfants  enlevés de force à leurs parents et confiés à des institutions ou des familles blanches (environ 100 000 enfants jusque dans les années 1970). Si ces excuses n’ont pas été accompagnées d’indemnisation, le gouvernement a toutefois promis d’aider les Aborigènes, très affectés par le chômage, l’alcoolisme et dont l’espérance de vie reste inférieure de 17 ans à celle d’un Australien non-autochtone. Beaucoup d’Australiens ont découvert cette histoire qui n’était pas enseignée, certains la refusent encore.

Les choses bougent, en mai 2019, a été prononcé un verdict historique. La Haute Cour de Justice d’Australie a pour la première fois statué sur l’indemnisation des Aborigènes spoliés, mettant un terme à une procédure ouverte en 1999. Dans sa décision délivrée le 13 mars 2019, elle assure que les Aborigènes spoliés de leurs terres seront désormais indemnisés pour « perte et souffrance culturelles ». Dans le cas présent, le Territoire du Nord se voit obligé de payer 2,5 millions de dollars australiens (1,6 million d’euros) aux communautés plaignantes.

Chaque année depuis 1997, le 26 mai (veille de l’anniversaire du référendum de 1967), l'ENIAR (European Net for Indigenous Australians Rights) consacre une journée à l'événement : conférences, films, etc. Cette initiative mémorielle a été reprise au niveau national en 2008, l’année des excuses publiques du gouvernement.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 mai 2023

 
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Une des trois affiches produites par le Batchelor Institute pour commémorer le jour où le Premier ministre australien Kevin Rudd a présenté ses excuses à la génération volée (Stolen generation)

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1967, 27 avril, Pays-Bas, monarchie Bruno Teissier 1967, 27 avril, Pays-Bas, monarchie Bruno Teissier

27 avril : les Hollandais fêtent leur roi

Pour la Journée du roi, la Hollande est toute pavoisée d'orange. La famille régnante sur les Pays-Bas descendant, en effet, des princes d’Orange… Le Koningsdag met le pays en fête.

 

Pour la Journée du roi (Koningsdag), la Hollande est toute pavoisée d'orange mais, cette année pour cause de pandémie, ce seront principalement les fenêtres et balcons qui le seront. La famille régnante sur les Pays-Bas descend, en effet, des princes d’Orange (ville du sud de la France). De fait, elle a, par homonymie, adopté la couleur orange comme symbole. C’est aussi la couleur de l’équipe nationale de football.

Ce matin, à 9 heures 45, toutes les cloches du royaume se mettent à sonner. À 10 heures, on est invité à chanter le Wilhelmus par la fenêtre, son balcon ou dans son jardin, comme c’était de cas les années du covid. Les musiciens du Royal Concertgebouw Orchestra font de même et espèrent que le plus de personnes possible y participent. L'orchestre met à disposition des partitions de l’hymne national néerlandais pour toutes sortes d'instruments : duos, trios, orchestres, chorales et accordéons. 

Ensuite, un peu après 10 heures, le roi délivre un court message diffusé sur les ondes. Au cours de la journée, des images de la célébration de la fête du roi par la famille royale sont partagées par le biais de la télévision, des banques d'images néerlandaises, des messages sur les réseaux sociaux de la maison royale et donc également de la plateforme www.koningsdagthuis.nl . Cette année, c’est à Rotterdam que la famille royale passe effectue une promenade dans les rues au milieu de ses sujets. Le Jour du roi se terminera à 16 heures en levant le verre pendant le National Toast. À Rotterdam, le festival Kralingse Bos offre une gigantesque manifestation musicale de 11h à 23h, avec pas moins de six scènes couvertes. 

Amsterdam, en particulier le quartier du Jordan, se transforme en un gigantesque vide-grenier, c’est l’occasion de chiner meubles vintage aux vêtements d'occasion. De grandes fêtes en famille se déroulent dans les parcs de la ville, notamment une grande kermesse au parc Vondel d’Amsterdam qui traditionnellement se termine en beuverie tard dans la nuit.

Pour célébrer un peu d'histoire du pays, buvez de l’Orange Bitter, ou de la soupe aux carottes, en mangeant de la mimolette, de la citrouille, des abricots farcis, de la tarte aux pêches, un smoothie à la mangue, de la salade d'oranges avec une vinaigrette balsamique… Aujourd’hui, la couleur orange doit être à l’honneur ! C’est l’Oranjegekte (la « folie orange »), ou l'Oranjekoorts (« fièvre orange ») qui se produit également à chaque événement sportif d’importance.

Willem-Alexander est né le 27 avril 1967, il a donc 56 ans aujourd’hui. Il est roi des Pays-Bas depuis le 30 avril 2013. Soit 10 ans de règne !

Dans ce pays à majorité protestante, on ne fait pas la fête le dimanche, dans ce cas la fête du roi a lieu le samedi. Ce sera le cas en 2025.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 avril 2023

 

La famille royale (en 2014)

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