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31 décembre : la restauration de la République de Genève

L'anniversaire de la Restauration de la République est un jour férié et chômé  dans le canton de Genève. La métropole de la Suisse romande se souvient qu’elle a été française pendant quelques années et commémore chaque 31 décembre le départ des Français en 1813 et la restauration de son ancien statut de ville libre, la République de Genève.

 

L'anniversaire de la Restauration de la République est un jour férié et chômé  dans le canton de Genève. La métropole de la Suisse romande se souvient qu’elle a été française pendant quelques années et commémore chaque année le départ des Français (le 31 décembre 1813) et la restauration de son ancien statut de ville libre, la République de Genève (le 1er janvier 1814).

Après une visite de courtoisie de Napoléon Bonaparte en 1797, la France gouvernée par les cinq membres du Directoire avait annexé Genève le 15 avril 1798. Entièrement encerclés par la France depuis que celle-ci avait absorbé la Savoie, en 1792, les Genevois n’étaient pas en mesure de résister. Le 25 août 1798, le ville de Genève est devenue une simple préfecture et le chef-lieu du département du Léman. Parmi les nouveautés apportées par le régime français figure le Code civil qui place la cité de Calvin sous un régime totalement nouveau, notamment en ce qui concerne la séparation du civil et du religieux.

L’aventure napoléonienne ne dure qu’une quinzaine d’années. Après la déroute de l’armée française en Allemagne, écrasée à la Bataille de Leipzig (octobre 1813), les troupes autrichiennes traversent la Suisse et le 30 décembre, entre dans Genève : la garnison française quitte la ville. Le lendemain, 31 décembre 1813, le préfet français quitte définitivement la cité. Un gouvernement dirigé par l'ancien syndic Ami Lullin proclamera, le 1er janvier 1814, la restauration de la république de Genève.

La ville ne restera pas longtemps une ville-État indépendante et isolée, ce qu’elle était depuis 1648, avant d’être annexée à la France. Par précaution Genève demandera à entrer dans la Confédération helvétique. Son rattachement sera effectif le 19 mai 1815. Toujours en tant que république, elle est acceptée comme le 22e canton. La Suisse n’accepte plus de nouveaux candidats, les nouveaux cantons ne seront que des scissions de cantons existants.

Chaque année depuis 1814, la Restauration est fêtée le matin du 31 décembre, jour férié dans le canton. Elle commence, à l'aube, par un tir de 26 coups de canon, un par canton suisse, tirés par la Société d'artillerie de Genève à trois endroits de la ville, la promenade de la Treille, la promenade Saint-Antoine et la rotonde du Mont-Blanc, suivi par une cérémonie officielle en présence des autorités cantonales. La commémoration se poursuit avec le culte de la Restauration en la cathédrale Saint-Pierre.

Les festivités, comme chaque année, ont commencées le 30 décembre, à 17h. Une cérémonie s’est déroulée sur la Treille, devant la Tour Baudet, sur laquelle on accroche une couronne. La première commémoration, organisée par la Société militaire de Genève, remonte à 1887. Au pied de la tour, le corps de musique de Landwehr a interprété le Cè qu'è lainô et le président du Conseil d'Etat, Antonio Hodgers, a présenté ses voeux à la population.

Le 31 décembre, les Genevois enchaînent les festivités avec le réveillon, des concerts sont donnés un peu partout dans la ville. Comme le veut la tradition, le Grand Hôtel Fairmont Geneva offre le feu d’artifice à minuit pour marquer le passage à l’an 2025, après un décompte en compagnie de Mme Christina Kitsos, Maire de la Ville de Genève.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 décembre 2024

La salve tirée de la Treille (photo Charnaux Frères & Cie)

 
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Suisse, 2 janvier, fête populaire, Liechtenstein Bruno Teissier Suisse, 2 janvier, fête populaire, Liechtenstein Bruno Teissier

2 janvier : Berchtoldstag, un carnaval païen de la Suisse alémanique

Berchtoldstag, ce jour férié de la Suisse alémanique, est célébré avec des défilés de masques qui prennent des allures de carnaval.

 

Le 2 janvier est férié dans 14 des 26 cantons suisses, il est chômé dans 7 d’entre eux, des cantons alémaniques principalement (Zurich, Soleure, Schaffhouse, Obwald, Lucerne, Glaris, Fribourg), où Berchtoldstag est particulièrement fêté.  Le jour de Berchtold est célébré avec des défilés de masques qui prennent des allures de carnaval, des repas de fêtes dans des brasseries, des danses et des chants folkloriques. Les noix sont associées au Berchtoldstag, elles sont utilisées pour les jeux et consommées lors d'un « festin de noix ».

Officiellement, on fait remonter cette fête à un hommage à Berchtold V, duc de Zähringen. Selon la légende, en 1191, celui-ci fonda la ville de Berne et lui donna ce nom d'ours car c’était le premier animal qu'il venait de tuer à la chasse.

En réalité, c’est une fête totalement païenne germanique, antérieure au christianisme, qui est célébré par le Berchtoldstag. Les festivité font, en fait, référence à Berchta, la déesse celte de la végétation et de la fertilité. Celle-ci possède des noms différents selon les régions : Berchta, Perchta, Berta, Holda, Frau Holle. C’est la déesse de l’hiver. Dans le folklore bavarois, autrichien et suisse, on raconte que Perchta erre dans les campagnes durant l’hiver. Lorsqu’arrive la douzième nuit de la fête de Yule (21 décembre), elle entre dans les chaumières. Là, elle sait d’emblée si les enfants et les jeunes se sont bien conduits pendant l’année écoulée et s’ils ont bien travaillé. Si c’est le cas, elle leur offre une pièce d’argent. Cette sorte de sorcière rappelle la Befana des Italiens qui distribuera des cadeaux aux enfants dans la nuit du 5 janvier.

Selon les cantons et les dialectes, le « jour de Bertha » porte un nom différent : Berchtoldstag, Bechtelstag, Bechtle, Bechtelistag, Berchtelistag, Berchtelistag, Bärzelistag… Ce jour est également férié et chômé au Liechtenstein. Mais d’autres régions préfère fête Berchta le 6 janvier, comme la Befana, son homologue italienne qui surgit dans la nuit du 5 au 6.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, le 1er janvier 2022

 

Dans une rue de Bâle, un 2 janvier

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1602, Suisse, fête populaire, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier 1602, Suisse, fête populaire, Fêtes traditionnelles Bruno Teissier

8 décembre : l'Escalade, la grande fête des Genevois

À Genève (Suisse) où le week-end est consacré à la célébration de l’Escalade, un fait historique glorifiant la résistance de la ville face à une puissance étrangère au XVIIe siècle.

 

Chaque 8 décembre, le vieux Lyon s’illumine (c’est la fête des Lumières). Cette année, la date de cette tradition coïncide avec celle de Genève (Suisse) où le week-end est consacré à la célébration de l’Escalade, un fait historique glorifiant la résistance de la ville face à une puissance étrangère.

C’est un peu carnaval ce 8 décembre à Genève qui va voir défiler en un imposant cortège de près de 1 000 participants en costumes d’époque représentant les divers personnages ou métiers d’antan ainsi qu’une cinquantaine de hallebardiers, membres de la Compagnie de 1602 (société historique), pilier de l’événement. Toute la journée ainsi que demain, spectacles de rue, marchés, scènes musicales animent la vieille ville mais le point fort de la soirée reste la retraite aux flambeaux qui s’achève par un immense feu de joie. Dans les foyers, la coutume est de confectionner des marmites en chocolat, frappées de l’écusson genevois et remplies de légumes en massepain, que l’on va casser en prononçant la phrase rituelle : « Qu’ainsi périssent les ennemis de la République ! »

Un cortège illuminé prendra le départ ce samedi à 19h45 à la Rue de l’Evêché 1, où sont vendus des lampions dès 18h30 à celles et ceux qui souhaitent participer.

En 1602, Genève, république riche et prospère, attire la convoitise des Savoyards. Charles-Emmanuel 1er, projette de faire de Genève sa capitale au Nord des Alpes et de lutter contre le calvinisme avec l'appui du pape Clément VIII, malgré « une paix jurée et rejurée ». Ainsi, la nuit du 11 au 12 décembre 1602, la plus sombre de l'année selon le calendrier Julien en vigueur à l’époque, une troupe de 2000 soldats débarque par surprise. Arrivés à Plainpalais les mercenaires escaladent les murailles qui entourent la ville. C'est pourquoi la commémoration porte le nom de l’Escalade. En 1603, le traité de Saint-Julien marquera la fin des hostilités. Les cours européennes appuient ce processus de paix. Genève bénéficie entre autres du soutien du roi de France Henri IV qui venait de signer l'Édit de Nantes, de la cour d'Angleterre, et du duc de Wurtemberg.

417 ans après, la cité continue de célébrer cet événement pendant tout un week-end, le plus proche du 12 décembre (la date fut conservée malgré l’adoption en 1701 du calendrier Grégorien). La fête de l'Escalade donne un nouveau visage à la ville, entre cortèges, traditions et feux de joie. la fête a débuté dès le vendredi soir par un cortège hommage aux victimes de la Vieille-Ville à Saint Gervais et se termine le dimanche, avec le grand cortège avec 800 participants costumés. Déguisements, marmites en chocolat et chants du Cé qu'è lainô font partie de cette fête qui permet la rencontre entre les générations.

De nombreux récits soulignent le courage de la Mère Royaume, qui ébouillante un Savoyard de sa marmite de soupe. En son hommage, depuis 1881, des marmites en chocolat, décorées de l'écusson genevois, sont vendues et dégustées chaque année à cette période.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2019

 
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