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8 décembre : l'Escalade, la grande fête des Genevois

À Genève (Suisse) où le week-end est consacré à la célébration de l’Escalade, un fait historique glorifiant la résistance de la ville face à une puissance étrangère au XVIIe siècle.

 

Chaque 8 décembre, le vieux Lyon s’illumine (c’est la fête des Lumières). Cette année, la date de cette tradition coïncide avec celle de Genève (Suisse) où le week-end est consacré à la célébration de l’Escalade, un fait historique glorifiant la résistance de la ville face à une puissance étrangère.

C’est un peu carnaval ce 8 décembre à Genève qui va voir défiler en un imposant cortège de près de 1 000 participants en costumes d’époque représentant les divers personnages ou métiers d’antan ainsi qu’une cinquantaine de hallebardiers, membres de la Compagnie de 1602 (société historique), pilier de l’événement. Toute la journée ainsi que demain, spectacles de rue, marchés, scènes musicales animent la vieille ville mais le point fort de la soirée reste la retraite aux flambeaux qui s’achève par un immense feu de joie. Dans les foyers, la coutume est de confectionner des marmites en chocolat, frappées de l’écusson genevois et remplies de légumes en massepain, que l’on va casser en prononçant la phrase rituelle : « Qu’ainsi périssent les ennemis de la République ! »

Un cortège illuminé prendra le départ ce samedi à 19h45 à la Rue de l’Evêché 1, où sont vendus des lampions dès 18h30 à celles et ceux qui souhaitent participer.

En 1602, Genève, république riche et prospère, attire la convoitise des Savoyards. Charles-Emmanuel 1er, projette de faire de Genève sa capitale au Nord des Alpes et de lutter contre le calvinisme avec l'appui du pape Clément VIII, malgré « une paix jurée et rejurée ». Ainsi, la nuit du 11 au 12 décembre 1602, la plus sombre de l'année selon le calendrier Julien en vigueur à l’époque, une troupe de 2000 soldats débarque par surprise. Arrivés à Plainpalais les mercenaires escaladent les murailles qui entourent la ville. C'est pourquoi la commémoration porte le nom de l’Escalade. En 1603, le traité de Saint-Julien marquera la fin des hostilités. Les cours européennes appuient ce processus de paix. Genève bénéficie entre autres du soutien du roi de France Henri IV qui venait de signer l'Édit de Nantes, de la cour d'Angleterre, et du duc de Wurtemberg.

417 ans après, la cité continue de célébrer cet événement pendant tout un week-end, le plus proche du 12 décembre (la date fut conservée malgré l’adoption en 1701 du calendrier Grégorien). La fête de l'Escalade donne un nouveau visage à la ville, entre cortèges, traditions et feux de joie. la fête a débuté dès le vendredi soir par un cortège hommage aux victimes de la Vieille-Ville à Saint Gervais et se termine le dimanche, avec le grand cortège avec 800 participants costumés. Déguisements, marmites en chocolat et chants du Cé qu'è lainô font partie de cette fête qui permet la rencontre entre les générations.

De nombreux récits soulignent le courage de la Mère Royaume, qui ébouillante un Savoyard de sa marmite de soupe. En son hommage, depuis 1881, des marmites en chocolat, décorées de l'écusson genevois, sont vendues et dégustées chaque année à cette période.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2019

 
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