L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
1er mai : journée festive en Finlande
Comme dans la plupart des pays hors du monde anglo-saxon, le 1er mai est férié en Finlande mais c’est l’occasion d’une grande fête joyeuse qui célèbre les travailleurs, les étudiants et l’arrivée du printemps. C’est Vappu, dont les festivités commencent la veille.
Comme dans la plupart des pays hors du monde anglo-saxon, le 1er mai est férié en Finlande mais c’est l’occasion d’une grande fête joyeuse qui célèbre les travailleurs, les étudiants et l’arrivée du printemps.
Les festivités commencent la veille. À 18h, le 30 avril, une statue du centre d’Helsinki, surnommée Havis Amanda, est coiffée d’un chapeau d’étudiant à l’aide d’une grue, sous les acclamations du public. Autour la foule est coiffée du même chapeau blanc, les ylioppilaslakki, que portent les étudiants lors de la remise de leur diplôme qui vient juste d’avoir lieu. Il s’ensuit une folle soirée très animée et très alcoolisée comme il se doit dans les pays nordiques.
Le lendemain, 1er mai, le pique-nique du parc de Kaivopuisto est un incontournable de la fête à Helsinki, celui d’Ullanlinnanmäki est également très fréquenté. La fête du premier mai en Finlande est connue sous le nom de Vappu qui fait référence à sainte Walpurgis, une religieuse du VIIIe siècle célébrée le 1er mai. Justement le moment où à l’époque païenne, on célébrait le printemps. La fête ne se limite pas à la capitale, dans les autres villes de Finlande, on a aussi pris l’habitude de coiffer une statue et de pique-niquer dans les parcs.
Longtemps cette fête a été cantonnée à la haute société avant que la gauche s’en empare pour en faire une festivité. La bourgeoisie célébrait cette journée en faisant de l'équitation, profitant de la verdure printanière, et en organisant des fêtes à la maison, en buvant du sima une boisson gazeuse alcoolisée, entre amis et en famille. Vappu est devenu la fête des travailleurs – la fête du Travail. Dans les années 1970, lorsque les partis politiques de gauche sont devenus très populaires en Finlande, des milliers de personnes participaient aux défilés, brandissant des drapeaux rouges, organisés dans les grandes villes finlandaises. Aujourd'hui, le climat politique a bien changé et les étudiants sont les plus visibles parmi les fêtards que les syndicalistes.
Outre la consommation du sima, la fête de Wappu est aussi connue pour ses beignets sucrés, les munkki et gâteau en forme d’entonnoir, les tippaleipä. Ces douceurs de la haute société depuis le XVIIIe siècle, mais ils deviennent une friandise officielle du 1er mai au XXe siècle.
Le 1er mai, l'Orchestre de la ville d'Helsinki perpétue la tradition du 1er mai depuis 1883, en donnant deux matinées du 1er mai au Centre musical d'Helsinki. Quant au bal traditionnel du 1er mai des musiciens de l'Union des étudiants, il a lieu à l'ancienne maison des étudiants.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 1er mai 2025
Havis Amanda coiffée de son chapeau blanc
5 février : la Finlande célèbre son poète national
Aujourd’hui, les pâtisseries de Finlande proposent une pâtisserie aux amandes et au rhum, la « tarte de Runeberg », le poète, auteur de l’hymne national dont c’est l’anniversaire. Le 5 février est de ces journées où les Finlandais se souviennent que leur pays n’existe que par le fait d’avoir échappé à la domination russe…
Durant tout le mois de janvier et jusqu’au 5 février, les pâtisseries et supermarchés de Finlande proposent une pâtisserie aux amandes et au rhum, avec de la confiture de framboise, c’est la Runebergintorttu, la « tarte de Runeberg », du nom de Johan Ludvig Runeberg. Celui-ci n’était pas pâtissier, on dit que c’est Fredrika, son épouse, bonne pâtissière qui aurait créé ce gâteau. Johan Ludvig Runeberg (1804-1877), est considéré comme le poète national de la Finlande, même s’il écrivait en suédois, sa langue maternelle. Il fut de ceux qui éveillèrent les Finlandais à la conscience de leur identité nationale.
Sa statue se dresse à Helsinki, au milieu des jardins de l’Esplanade. À ses pieds, une femme, allégorie de la nation, tient une tablette de pierre où sont gravées les paroles de l’hymne national finlandais Maamme (Notre pays) dont il est l’auteur. L’anniversaire du poète, né en 1804, le Runebergsdagen (le Jour de Runeberg) est célébré chaque 5 février.
Son œuvre la plus connue est Les Récits de l'enseigne Stål, écrit entre 1848 et 1860, que l'on considère comme le plus grand poème épique finlandais, après le Kalevala, bien sûr. Le texte de Runeberg raconte la guerre perdue par la Suède contre la Russie ce qui fit basculer la Finlande dans le giron du tsar de Russie, une situation qui dura jusqu’au 6 décembre 1917, quand l’État finlandais s’est émancipé de l’Empire russe. Le 5 février est de ces journées où les Finlandais se souviennent que leur pays n’existe que par le fait d’avoir échappé à la domination russe, une chance que n’ont pas eu d’autres peuples vivant à la périphérie du monde russe. D’où les inquiétudes actuelles face au réveil violent de l’impérialisme russe.
Le premier poème de cette œuvre est devenu l’hymne national de la Finlande : Vårt land (en suédois) ou Maamme (en finnois).
Porvoo, où le poète a vécu une grande partie de sa vie (de 1837 jusqu'à sa mort en 1877), organisera ce soir la traditionnelle procession aux flambeaux en l'honneur du Runebergsdagen, dans les rues de la cité. Hier soir, un concert a été donné dans sa maison, transformée en musée (gratuit aujourd’hui). Quant à Jakobstad, sa ville natale, elle propose une Semaine de Runeberg.
Le prix Runeberg de littérature est décerné le jour de Runeberg et il existe un prix Runeberg Junior de littérature pour enfants est attribué à peu près à la même période.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 février 2025
La version finnoise de l’hymne national (première strophe) et sa traduction :
Oh, notre pays, Finlande, pays natal !
Résonne, ô parole d'or !
Nulle vallée, nulle colline,
nulle eau, nulle rive, n'est plus aimée
que cette demeure dans le Nord,
cher pays de nos pères.
19 mai : la Finlande pleure ses morts à la guerre
Comme tous les troisièmes dimanches de mai, les Finlandais pleurent tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Pour le souvenir de la guerre, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la Finlande a vécu trois conflits : la guerre d’Hiver, la guerre de Continuation et la guerre de Laponie. Si on remonte dans le temps, l’existence d’une Finlande indépendance a débuté par une guerre civile finlandaise qui a provoqué la mort de quelque 30 000 personnes.
Aujourd’hui, le drapeau finlandais est hissé à 8 heures du matin. Il flottera sur les bâtiments publics jusqu’à 21 heures. Comme tous les troisièmes dimanches de mai, les Finlandais pleurent tous ceux qui ont donné leur vie pour leur pays. Pour le souvenir de la guerre, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la Finlande a vécu trois conflits : la guerre d’Hiver (26 000 morts), la guerre de Continuation (63 000 morts) et la guerre de Laponie (1000 morts). Si on remonte dans le temps, l’existence d’une Finlande indépendance a commencé par une guerre civile finlandaise qui avait provoqué la mort de quelque 30 000 personnes.
Cette Journée commémorative pour les morts à la guerre (Sodan kuolleiden muistopäivä) en Finlande a été suggérée lors d’une réunion des évêques de l'Église évangélique luthérienne en avril 1940, où il fut proposé d'organiser le dimanche 19 mai 1940, des services de deuil à la mémoire de ceux qui sont tombés pendant la guerre d'hiver. Le maréchal Mannerheim venait d’annoncer que, dans un souci d’unité nationale, aucune célébration ne serait organisée le 16 mai, jour de la commémoration de la Victoire des forces de la République de Finlande (blancs) sur les Finlandais rebelles (rouges) à l’issue de la guerre civile. Le Conseil d'État a confirmé la date du Jour du Souvenir en 1947, célébré chaque troisième dimanche de mai. À l’origine, il ne concernait que les membres des forces de défense, mais son objet a vite été élargi.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 mai 2024
Memorial Day à Joensuu le 19 mai 1940
3 février : la Journée de l’architecture et du design finlandais
C’est l’anniversaire d’Alvar Aalto, né en 1898, le célèbre architecte finlandais. Cette année, les Journées de l’architecture et du design en Finlande lui associent sa première épouse Aino Marsio, car le couple s’est formé en 1924…
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Alvar Aalto, le célèbre architecte finlandais, né en 1898. Cette année, les Journées de l’architecture et du design (Arkkitehtuurin ja muotoilun päivät) lui associent sa première épouse Aino Marsio, car le couple s’est formé en 1924. À eux deux, ils ont créé de nombreux meubles et objets, notamment des verreries pour Iittala, mais aussi des bâtiments. Ils travailleront ensemble jusqu’à la mort d’Aino en 1949.
Les Journées de l'Architecture et du Design 2024 sont célébrées du 1er au 4. Février sur le thème 'En bon état'. Il s’agit de souligner l'importance de l'architecture et du design dans la construction d'une société prospère.
Cette année, la manifestation a été perturbée par les grèves qui secouent la Finlande contre le gouvernement (droite-extrême droite) et certains évènements ont dû être reportés. La programmation comprend, en principe, une cinquantaine d’événements dans différentes régions de Finlande, notamment dans les villes d'Alvar Aalto, d'Helsinki à Rovaniemi. Il y a des spectacles, des séminaires, des visites guidées, des ateliers, des expositions et bien d'autres programmes pour les participants d'âges différents.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 février 2024
Aino et Alvar Aalto
6 décembre : Il y a 105 ans, la Finlande quittait l’empire russe
La Finlande célèbre son émancipation. Le 6 décembre 1917, à la faveur de la révolution russe, les Finlandais se libéraient de la tutelle de l'empire des tsars. Pour la première fois de son histoire, la Finlande devenait un État.
Ce jour de fête en Finlande célèbre l'émancipation du pays. Le 6 décembre 1917, à la faveur de la révolution russe, les Finlandais se libéraient de la tutelle de l'empire des tsars. Pour la première fois de son histoire, la Finlande devenait un État. Ce Jour de l’indépendance (Itsenäisyyspäivä) est aussi la fête nationale finlandaise.
La Finlande a vécu 600 ans sous domination suédoise, jusqu’en 1809, puis pendant 108 ans comme Grand-duché, intégré à l’empire des tsars de Russie. Les rêves d’indépendance ont surgis vers 1890, ils se sont accentués à partir de 1908 quand une politique de russification a été imposée par le Tsar. Les députés finlandais commençaient à discuter d’autonomie quand la révolution russe a éclaté en mars 1917. La Douma russe a élu un gouvernement provisoire, qui a aboli une grande partie des lois contraignantes imposées à la Finlande si bien que le parlement local pouvait être convoqué. À l'été 1917, le parlement finlandais adopte une série de lois d’autonomie. La Douma russe réagit en annulant ce vote et en prononçant la dissolution de l’assemblée, si bien que nombre de députés indépendantistes vont se rapprocher des bolcheviks qui les soutenaient. Quand ces derniers sont arrivés au pouvoir, en novembre 1917, la voie vers l’indépendance était enfin libre. Craignant la propagation du bolchevisme en Finlande, un gouvernement bourgeois se met en place avec à sa tête Pehr Evind Svinhufvud, c’est lui qui lit la déclaration d’indépendance de la Finlande, le 4 décembre 1917, devant le Parlement d’Helsinki qui l’adopte le 6 décembre. Il rendra ensuite visite à Lénine à Pétrograd et obtient de celui-ci la reconnaissance de l’indépendance de la Finlande peu avant minuit le 31 décembre 1917. Début janvier 1918, l'exemple de la Russie a été suivi par la France, l'Allemagne et la Suède.
Après deux années d’interruption (suite au covid), la célébration de l’indépendance reprend son cours habituel. Depuis 1957, date du 40e anniversaire, la commémoration débute par un lever solennel du drapeau sur la colline de l’observatoire à Helsinki au son du chant de chorales. Une messe (aujourd’hui œcuménique) est ensuite dite en la cathédrale en présence du président, du gouvernement et des députés. Les officiels se recueillent ensuite devant le monument des héros de la Seconde Guerre mondiale, au cimetière Hietaniemi. Cette guerre avait été un défi majeur pour l’indépendance du pays. Elle occupe une grande place dans les mémoires. Il est d’usage le 6 décembre de se rendre en famille dans les cimetières. De nombreux chœurs d'église interprètent l'hymne national, Finlandia, composé par Jean Sibelius, ainsi que Le cri nocturne des vétérans. Une fête au château pour les nécessiteux se tient devant le palais présidentiel.
Ce soir, avant de s'installer devant son poste de télévision pour assister en direct à la soirée de gala donné par le président de la République, chaque famille va déposer deux bougies sur le rebord de sa fenêtre entre 18h et 20h. Toute la soirée quelque deux millions et demi de Finlandais (sur 5,5 millions) vont passer la soirée à commenter la réception du président. Devant le défilé des quelque 2 000 invités, on commente la tenue des uns ou des autres, on s’étonne ou se réjouit qu’untel ou untel ait été invité… Ensuite, ils sont plus d’un million à revoir le film Soldat inconnu, réalisé par Edvin Laine. Ce film, sorti en 1955, rassemble de nombreux Finlandais devant la télévision chaque soir de la fête de l'Indépendance, depuis 2000.
Un défilé militaire est également organisé le jour de la fête nationale, il a lieu chaque année dans une ville différente : en 2022, c’est Hammina qui l’accueille. Le thème de l’année est « La sécurité se fait ensemble ». Dans un contexte de guerre, auquel la Finlande est très sensible car frontalière de la Russie, la thématique militaire est largement commentée. Le défilé a été retransmis en direct par la télévision dans l’après-midi.
Le 6 décembre est célébré comme la fête de l'indépendance depuis 1919 mais ce jour n’est chômé que depuis 1929 et c’est un jour férié depuis 1937 seulement car il y a eu longtemps des débats entre la gauche et la droite sur le choix du jour de la fête nationale. L’indépendance a en effet est suivie d’une guerre civile qui a déchiré le pays. La droite voulait célébrer l'indépendance le jour du défilé de la victoire de l'Armée blanche le 16 mai 1919. Alors que la gauche préférait le 15 novembre, ce jour de 1917 où les députés, majoritairement de gauche, avaient pris le pouvoir, permettant ensuite la proclamation de l’indépendance.
Si la gauche et la droite se sont accordées depuis longtemps sur la date du 6 décembre. Ce jour est néanmoins depuis quelques années l’occasion d’affrontements violents dans la capitale entre des groupes d’extrême droite, voire des néo-nazis, et des antifas. Depuis les années 1950, à Helsinki, des étudiants ultra nationaliste organisent une marche aux flambeaux qui commence à 16h avec le dépôt de gerbes au Sankaririst du cimetière de Hietaniemi, ainsi que sur la tombe de Mannerheim et se termine le soir devant le Sénat. Par ailleurs, un autre mouvement bleu-noir, la “Finlande se réveille” (Suomi herää), un cortège composé de néo-nazis ouvertement racistes et fascistes, part de Rautatientori, lui aussi vers 16h00, pour rejoindre le Parlement. Le ralliement était #Motti612. Des éléments d’extrême gauche, sous le slogan “Helsinki sans nazis” (Helsinki ilman natseja), sont bien déterminés à entraver leurs marches, comme l’an dernier. Ils partent de Narinkkatori à 16h30… En 2022, les contremanifestations sont organisées par le groupe A, Varisverkosto, la Jeunesse de gauche d'Helsinki, Pinkkimusta Helsinki, le groupe Emilia et le groupe antifascisme d’Elokapina… Des policiers de toute la Finlande ont été appelés en renfort dans les rues d'Helsinki.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 décembre 2022
Le cortège “Helsinki sans nazis” en 2021
27 avril : la Finlande célèbre ses anciens combattants des trois guerres des années 1940
Pendant la Seconde Guerre mondiale, trois conflits militaires se sont déroulés sur le territoire finlandais : deux contre l’URSS, un contre l’Allemagne qui s’est terminé le 27 avril 1945. Aujourd’hui, la menace russe réactive tous ces souvenirs.
La Journée nationale des anciens combattants (Kansallinen veteraanipäivä) est une journée officielle du souvenir en Finlande. Elle est célébrée le 27 avril car c’est le jour de 1945 où, en Finlande, la Seconde Guerre mondiale a pris fin.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, trois conflits militaires se sont déroulés sur le territoire finlandais : la « guerre d'hiver » entre la Finlande et l'Union soviétique, la « guerre de continuation » entre la Finlande (alliée à l’Allemagne) et de l'Union soviétique, et la « guerre de Laponie » entre la Finlande et l'Allemagne.
Selon l'armistice de Moscou qui a mis fin à la Guerre de continuation, la Finlande devait chasser les troupes allemandes de son territoire avant le 15 septembre 1944. Techniquement, c’était impossible, l’Allemagne ayant lancé l'opération Tanne Ost et la Finlande a répondu avec la bataille de Tornio. Ainsi a commencé la guerre de Laponie.
La guerre s'est officiellement terminée le 27 avril 1945 lorsque les Allemands se sont retirés en Norvège. Bien qu'il s'agisse, en fait, d'un jour de victoire, il est d'usage de le célébrer comme un jour du souvenir. La première Journée nationale des anciens combattants a eu lieu en 1987. Traditionnellement, on procède à des cérémonies de dépôt de couronnes et des moments de recueillement sur les tombes des héros de guerre, ainsi que des services religieux.
Aujourd’hui, l’Allemagne ne menace plus la Finlande, en revanche le spectre d’une attaque de la Russie est réapparu de plus belle avec l’agression de l’Ukraine par Moscou. De fait, Helsinki songe de plus en plus sérieusement à intégrer l’OTAN. Une perspective qui fait de moins débat en Finlande dont l’opinion est depuis peu massivement favorable à ce projet.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 24 avril 2022
12 mai : la Journée du Patrimoine finlandais
La Journée du Patrimoine finlandais célèbre un philosophe né en 1806, un 12 mai, et mort en 1881. Il s’agit de Johan Vilhelm Snellman qui a œuvré toute sa vie à faire du finnois une langue. Laquelle ne deviendra la langue officielle de la Finlande au côté du suédois, qu’en… 1917.
La Journée du Patrimoine finlandais (Suomalaisuuden päivä) célèbre un philosophe né en 1806, un 12 mai, et mort en 1881. Il s’agit de Johan Vilhelm Snellman qui a œuvré toute sa vie à faire du finnois une langue. Toutefois, celle-ci ne deviendra la langue officielle de la Finlande au côté du suédois, qu’en… 1917.
Au XIXe siècle, le suédois était la langue des élites culturelles et le russe, celle de l’administration. La Finlande, n’avait jamais existé en tant qu’État. Pendant des siècles, Elle n’a été qu’une province suédoise, puis russe. Le finnois était la langue des paysans , elle était très peu écrite jusqu’à la publication, en 1835, du Kalevala, la grande épopée nationale qui est célébrée chaque 28 février. Ce n’est qu’au cours du XXe siècle que le finnois s’est imposé comme langue littéraire, même si, aujourd’hui encore, certains écrivains finlandais continuent d’écrire en suédois, idiome qui demeure la langue maternelle d’une petite minorité des Finlandais.
En 1863, Snellman est devenu membre du Sénat. En tant que chancelier de l'Échiquier, il a fait appliquer le décret linguistique de l'empereur de Russie, mais aussi le rétablissement du Parlement de Finlande et l'introduction finale du markka finlandais qui a remplacé le rouble russe comme monnaie de la Finlande.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 mai 2021
Johan Vilhelm Snellman sur billet de 1976
9 avril : la Journée de la langue finnoise
Les Finlandais célèbrent chaque 9 avril la langue finnoise. Cette date est celle de l’anniversaire de la mort de Mikael Agricola, en 1557.
Les Finlandais célèbrent chaque 9 avril la langue finnoise. Cette date est celle de l’anniversaire de la mort de Mikael Agricola, en 1557. C’est lui qui avait en 1543, publié le premier livre en finnois, Abckiria, un abécédaire destiné aux enfants. Par sa première traduction de la Bible en finnois, il est considéré comme le créateur de la langue écrite. La langue officielle était alors le suédois. Certains lettrés utilisaient aussi le latin. Le finnois n’était qu’un dialecte du quotidien, celui des paysans auxquels s’est identifié Agricola, né sous le nom de Mikkel Olofsson.
Selon les principes de Luther, chacun avait droit à la capacité de lire la Bible dans sa propre langue. La préoccupation d’Agricola, qui avait travaillé avec Luther lors d’un séjour en Allemagne, est d’abord religieuse mais elle devient vite linguistique. L’invention d’une langue écrite sera l’œuvre de sa vie. C'est lui qui a mis en place les règles d'orthographe sur lesquelles repose l'orthographe finnoise moderne.
Le finnois, l’une des langues officielles de l’UE depuis 1995, restera néanmoins longtemps marginal, pour des raisons linguistiques (ce n’est pas une langue indo-européenne) mais aussi politiques : la Finlande en tant qu’État n’a guère plus d’un siècle d’existence. Le finnois attendra, en effet, 1917 pour devenir la langue officielle de la Finlande, au côté du suédois qui d’ailleurs, conserve ce statut.
Le 9 avril est aussi l’anniversaire du poète Elias Lönnrot (1802-1884), qui a créé l'épopée nationale finlandaise du Kalevala dont la date de décès est l’occasion d’une célébration du patrimoine finlandais. Depuis 1960, on célèbre une Journée du finnois (Suomen kielen päivä), devenue une date officielle en 1978. Chaque année, c’est l’occasion de pavoiser le pays du drapeau bleu et blanc de la Finlande.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 avril 2021