L’Almanach international

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11 juillet : la fête de la Communauté flamande

Chaque année, l’anniversaire de bataille des Éperons d'Or (Guldensporenslag) qui s’est déroulée à Courtrai, le 11 juillet 1302 sert de prétexte à une fête de la Communauté flamande de Belgique (Vlaanderen Feest), devenue la fête nationale flamande. Une occasion de relancer la revendication d'une plus grande autonomie de la Flandre.

 

Chaque année, l’anniversaire de bataille des Éperons d'Or (Guldensporenslag) qui s’est déroulée le 11 juillet 1302 sert de prétexte à une fête de la Communauté flamande de Belgique (Vlaanderen Feest), devenue la fête nationale flamande. 

Le comte de Flandre, avec l'aide des milices communales, a battu les troupes du roi de France dans la plaine de Groeninghe, près de Courtrai. Les centaines d’éperons d’or retrouvés sur le champ de bataille ont valu à cette bataille le nom de « Bataille des éperons d’or ». Ceux-ci ont été prélevés par les klauwaerts, membres des milices flamandes, avant d’être exposées comme trophées en l’église Notre-Dame de Courtrai.

Cette fête a été longtemps réclamée par les Flamands. La communauté flamande parvient à ses fins en 1973. Le 11 -Juillet est déclaré Feestdag van de Vlaamse Gemeenschap (Fête nationale de la communauté flamande) et devient un jour de congé obligatoire. D'habitude, le président de l'assemblée flamande prononce à cette occasion un discours dans la salle gothique de l'Hôtel de ville devant des centaines d'invités.  De son côté, le Ministre-président du gouvernement flamand Jan Jambon (N-VA) a prononce un discours au Groeningekouter de Courtrai, l'un des hauts lieux de l'histoire flamande.

Cette année, le ministre-président wallon Elio Di Rupo est l'invité d'honneur des festivités brugeoises de la Communauté flamande. L'ancien Premier ministre belge et ex-président du PS a fait la veille, une allocution sur sa vision de l'état du pays, au cours d'une séance solennelle en soirée dans la salle gothique de l'hôtel de ville de Bruges, selon le "11 Juli-Komitee".

L'ancien Premier ministre et ex-président du PS fera, la veille du 11 juillet, une allocution sur sa vision de l'état du pays, au cours d'une séance solennelle en soirée dans la salle gothique de l'hôtel de ville de Bruges, selon le "11 Juli-Komitee".

Depuis 2002, afin d’encourager les initiatives festives locales, le gouvernement flamand distribue un « chèque de fête » de 180 euros à tout citoyen qui organise une fête dans sa rue ou son quartier. Ce chèque peut être utilisé par exemple pour installer des jeux, des équipements dans la rue, acheter de la nourriture et des boissons auprès du secteur horeca local. C’est aujourd'hui devenu une tradition. La fête ne se limite pas au 11 juillet, de nombreux spectacles et festivités se sont déroulés ce week-end, certains perturbés par la pluie.

Une autre tradition du 11 juillet est la revendication d'une plus grande autonomie de la Flandre. L’an dernier, Liesbeth Homans avait, tout comme le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA également), glissé nombre d'accents communautaires dans son discours. Elle est revenue sur les activités du groupe de travail sur les affaires institutionnelles du parlement flamand qui a examiné la structure institutionnelle du pays au cours de l'année écoulée. L'une des conclusions de ce groupe de travail était que, dans l'attente des élections de 2024 et d'une éventuelle révision de la Constitution, la Flandre peut déjà prendre un certain nombre de mesures…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1995, Bosnie-Herzégovine, 11 juillet, massacre Bruno Teissier 1995, Bosnie-Herzégovine, 11 juillet, massacre Bruno Teissier

11 juillet : la mémoire de Srebrenica

Cérémonie à la mémoire des 8372 hommes et adolescents musulmans de Bosnie massacrés à Srebrenica par les forces serbes en juillet 1995. Chaque année, le 11 juillet, des dizaines de milliers de personnes se retrouvent au mémorial de Potočari…

 

Cérémonie à la mémoire des 8372 hommes et adolescents musulmans de Bosnie massacrés à Srebrenica par les forces serbes en juillet 1995. Chaque année, le 11 juillet, pour la Commémoration de Srebrenica (Komemoracija u Srebrenici) des dizaines de milliers de personnes se retrouvent au mémorial de Potočari, créé en mémoire des victimes et inauguré en 2003 par Bill Clinton. Dans les années 2010 encore, l'identification et la ré-inhumation des corps se poursuivaient.

Au début de l'été 1995, 25 000 habitants de la périphérie de Srebrenica cherchent à rejoindre le camp de réfugiés installé par les forces des Nations unies. Seuls 5 000 femmes, enfants et personnes âgées peuvent être accueillis par le bataillon hollandais. Le 11 juillet 1995, le général serbe Ratko Mladic et ses troupes entrent dans la zone de Srebrenica pour prendre le contrôle de la ville. "Nous sommes aujourd'hui, 11 juillet 1995, dans la ville serbe de Srebrenica. La veille d'un grand jour pour la nation", annonce-t-il à l'époque devant les caméras de télévision. "Nous allons rendre la ville à la nation serbe. Le temps est venu de prendre notre revanche sur les musulmans", précise-t-il. À l'annonce de cette offensive, des milliers d'hommes et d'enfants se précipitent pour fuir la ville pour rejoindre Tuzla en traversant la montagnes et rejoindre Tuzla, à quelques dizaines de kilomètres au nord-ouest de Srebrenica. L'armée serbe déploie alors ses hommes dans les bois alentour. C'est le début d'une opération génocidaire à l'origine de la mort de milliers de Bosniaques : la plupart sont exécutés d’une balle dans la nuque après avoir été pris par les forces serbes. Lesquelles font appel à des bulldozers pour creuses des fosses où faire disparaitre les cadavres.

Le 11 juillet 1995, plus de 8000 Musulmans bosniaques étaient ainsi massacrés par l'armée serbe à Srebrenica. La Cour internationale de Justice (CIJ) et le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) ont reconnu le caractère génocidaire du massacre (le pire en Europe depuis la Seconde guerre mondiale). En 2015, La Russie mettait son veto à la reconnaissance par l'ONU du caractère génocidaire de ce massacre.

Finalement, l’ordonnateur de ce massacre, le chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, a été condamné par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie le 20 mars 2019. Il a malheureusement inspiré des tueurs comme celui de Christchurch. À ce jour, 47 personnes ont été condamnées à plus de 700 ans de prison pour ces crimes.

Jusqu'à présent, 6 671 victimes du génocide commis en juillet 1995 ont été enterrées au Centre commémoratif de Potocari-Srebrenica, tandis que quelques centaines autres victimes ont été enterrées dans d'autres lieux, selon les souhaits des familles des victimes. Environ 1 000 personnes sont toujours portées disparues.

En juillet 2021, le Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, Valentin Inzko, décide d’utiliser son pouvoir discrétionnaire pour modifier le code pénal et interdire le déni du génocide Srebrenica et des crimes de guerre qui l'accompagnent. Cette décision entraine la protestation des nationalistes serbes, lesquels demeurent dans le dénis des massacres, et le blocage des principales institutions de la Bosnie-Herzégovine. Cette page sombre de l’histoire sombre est également occulté de l’enseignement de l’histoire en Serbie.

La guerre en Ukraine ravivent aujourd’hui le souvenir de ces massacres que la communauté internationale a été incapable d’éviter.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 juillet 2022

 
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1921, Mongolie, Fêtes traditionnelles, 11 juillet Bruno Teissier 1921, Mongolie, Fêtes traditionnelles, 11 juillet Bruno Teissier

11 juillet : il y a 100 ans, la Mongolie échappait à l'emprise de la Chine

Chaque année depuis 1921, la Mongolie organise des concours et jeux traditionnels pendant trois jours à partir du 11 juillet. C’est le Naadam, la fête nationale de la Mongolie. Ce festival a été inscrit en 2010 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

 

Chaque année depuis 1921, la Mongolie organise des concours et jeux traditionnels pendant trois jours à partir du 11 juillet. C’est le Naadam, la fête nationale de la Mongolie. Ce festival a été inscrit en 2010 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

Le festival comprend trois compétitions sportives (tir à l'arc, courses de chevaux, lutte mongole) collectivement appelées « les trois jeux d'hommes » ou « les trois compétences viriles ». Récemment, les femmes ont commencé à participer aux courses de chevaux et aux jeux de tir à l'arc, mais la lutte mongole reste toujours un sport exclusivement masculin. Des compétitions ont lieu dans tout le pays, mais le plus grand festival a lieu au stade national des sports à Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie. La cérémonie d'ouverture présente des athlètes, des cavaliers, des danseurs et des musiciens. La cérémonie est suivie des compétitions qui durent trois jours.

La tradition locale voudrait que cette fête ait été créée par Gengis Khan au début du XIIIe siècle. Toutefois, c’est depuis la Révolution mongole de 1921 qu’elle est organisée sous sa forme actuelle. Seule une partie de la Mongolie avait pu alors échapper à l’emprise de la Chine. Elle y est parvenue avec l’aide de la Russie, dès 1911, puis de l’URSS dont la Mongolie deviendra le premier État satellite. La révolte populaire de 1921 a été menée par Damdin Sükhbaatar. Un Parti populaire mongol a été aussitôt créé et un gouvernement provisoire nommé le 11 juillet 1921. C’est cette date que l’on commémore aujourd’hui, 100 ans après.

La Mongolie dite intérieure, quant à elle, demeure toujours sous tutelle chinoise et subit aujourd’hui une politique agressive de sinisation au même titre que les Ouïghours.

Le Naadam mongol est intimement lié au mode de vie nomade des Mongols qui pratiquent depuis très longtemps le pastoralisme dans les vastes steppes de l’Asie centrale. Des traditions orales, des arts du spectacle, des plats nationaux, l’artisanat et des formes culturelles telles que le chant long, le chant diphonique Khöömei, la danse Bie biyelgee et le violon appelé morin khuur sont également des composantes majeures du Naadam. Les Mongols suivent des rituels et des pratiques spécifiques pendant le festival, notamment le port de costumes spéciaux et l’utilisation d’outils et d’articles de sport particuliers.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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