L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1989, Canada, femmes, 6 décembre Bruno Teissier 1989, Canada, femmes, 6 décembre Bruno Teissier

6 décembre : la journée canadienne contre la violence faite aux femmes

Aujourd’hui au Canada, il convient de porter un ruban blanc à la boutonnière et d’observer une minute de silence à 11 heures si on veut participer à la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes. La commémoration, c’est celle du massacre de 14 jeunes femmes, le 6 décembre 1991 par un individu affirmant lutter contre le féminisme.

 

Aujourd’hui au Canada, il convient de porter un ruban blanc à la boutonnière et d’observer une minute de silence à 11 heures si on veut participer à la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes ou, plus simplement, à la Journée du ruban blanc.

La commémoration, c’est celle du massacre de 14 jeunes femmes, le 6 décembre 1991 par un homme affirmant lutter contre le féminisme. Ce meurtre de masse, véritable acte terroriste antiféministe, a été perpétré à l’École polytechnique de Montréal, par un individu lourdement armé. Chaque 6 décembre, l’université organise une cérémonie du souvenir des victimes (Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault, Annie Turcotte, Barbara Klucznik-Widajewicz). Dix ont été gravement blessées. 

La commémoration ne se limite pas au Québec. Depuis 1990, chaque 6 décembre, les drapeaux canadiens sont mis en berne sur les bâtiments fédéraux, y compris la Tour de la Paix sur la Colline parlementaire (Parliament Hill).  La commémoration a également des échos ailleurs, notamment à Paris où, place du Québec, 6e arrond., un rassemblement féministe a lieu chaque année à 19h.

La mémoire a dû faire son chemin, il a fallu attendre 2019, le 30e anniversaire de la tuerie pour qu’une nouvelle plaque commémorative, place du 6-décembre-1989 à Montréal, mentionne enfin que « quatorze femmes ont été assassinées lors d’un attentat antiféministe ». La première plaque, rédigée en 1999, ne mentionnait qu’une « tragédie survenue à l’École polytechnique », sans préciser le caractère antiféministe du massacre. 

Mais, les féminicides au Canada ne se limitent pas à ce crime de masse. D’après l'Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilité, 184 femmes ont été tuées en 2022, ce qui correspond à une augmentation de 20 % par rapport à 2019. Près de 60 % des victimes ont été tuées par leur compagnon ou par un ancien partenaire, note encore l'Observatoire. Le rapport souligne également la surreprésentation en la matière des femmes autochtones, qui constituent 36 % des victimes de féminicides et seulement 5 % de la population canadienne.

Le 6 décembre s’inscrit dans le cadre des Seize Jours de militantisme contre la violence faite aux femmes, qui se déroulent chaque année entre le 25 novembre et le 10 décembre. Pendant cette période, les ONG Canadienne encouragent leurs membres et militant(e)s à prendre part aux conversations sur les réseaux sociaux sur le sujet et de participer à la lutte pour mettre fin à la violence sexiste, en utilisant le mot-clic #16Jours.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 décembre 2023

 
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Canada, Alaska, Groenland, minorité, 7 novembre Bruno Teissier Canada, Alaska, Groenland, minorité, 7 novembre Bruno Teissier

7 novembre : la Journée internationale des Inuits

La Journée internationale des Inuits a été créée en 2006 par le Conseil circumpolaire inuit, une ong internationale représentant les peuples de l'Arctique (les Inuits, les Yupik et les Tchouktches) vivant au Canada, au Groenland, en Alaska et en Russie.

 

La Journée internationale des Inuits a été créée en 2006 par le Conseil circumpolaire inuit (CCI ou ICC), une organisation non gouvernementale internationale représentant les peuples de l'Arctique (les Inuits, les Yupik et les Tchouktches) vivant au Canada, au Groenland, en Alaska et en Tchoukotka  (une colonie de la Russie). On notera qu’en inuktitut, la langue inuite, « inuk » signifie un individu, « inuuk », deux individus et « inuit » : beaucoup de monde, autrement dit, tout le peuple. La notion de « peuple inuit » est donc un pléonasme.  Au total, les Inuits seraient quelque 180 000 dans le monde, dont 70 000 au Canada, 50 000 au Groenland, 45 000 en Alaska, quelques milliers ailleurs aux États-Unis et en Fédération de Russie.

La date choisie, le 7 novembre, est l’anniversaire d’Eben Hopson (1922-1980), député, puis  sénateur de l’Alaska des années 1950 et 1960, ancien maire de la ville d’Utqiagvik, la localité la plus septentrionale de l’Alaska et, bien sûr, des États-Unis. Hopson était aussi l’ancien président et fondateur du Conseil circumpolaire inuit.

Ce dimanche, 5 novembre, deux jours avant la date officielle, à Ottawa, des jeux inuits populaires, comme le coup de pied en hauteur d'un pied, ont été présentés lors des célébrations de la Journée internationale des Inuits au parc Annie Pootoogook à Ottawa. L'après-midi des chants de chansons inuktitut par les élèves de Nunavut Sivuniksavut, l'école du centre-ville pour étudiants inuits, ainsi que des chants de gorge, des tambours… ont accompagné une foire d'art et d'artisanat et un festin communautaire mettant en vedette des aliments traditionnels.

L’International Inuit Day 2023 demeure néanmoins très discret. Au Canada, notamment, il est en concurrence avec la fête du Nunavut célébrée le 9 juillet, et le 21 juin qui est la fête nationale des peuples autochtones, qui se déroulent à une saison bien plus favorable aux festivités.

Le site du Conseil circumpolaire inuit #journéeinternationaledesinuits

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 6 novembre 2023

 

Portrait d’Eben Hopson par Moïse Wassilie (CCI)

Une famille inuite par George R. King, National Geographic Magazine, 1917

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États-Unis, Royaume-Uni, Canada Bruno Teissier États-Unis, Royaume-Uni, Canada Bruno Teissier

30 octobre : la Mischief Night, nuit de chahut aux États-Unis

Ce soir dans le monde anglo-saxon, principalement aux États-Unis, c’est la Mischief Night (la nuit des méfaits), propice aux farces d’enfants et d’adolescents. Appelée aussi Devil’s Night (la nuit du diable), elle occasionne souvent des violents dérapages.

 

Ce soir dans le monde anglo-saxon, principalement aux États-Unis, c’est la Mischief Night (la nuit des méfaits), propice aux farces d’enfants et d’adolescents. Appelée aussi Devil’s Night (la nuit du diable), elle occasionne souvent des violents dérapages. Mais, le plus souvent, le chahut consiste à lancer des œufs sur les voitures ou de la farine sur les passants ou encore de décorer arbres et jardins avec du papier toilette… Les épiceries locales refusent souvent de vendre des œufs aux enfants et aux adolescents au moment d'Halloween pour cette raison. 

Aux États-Unis, la tradition de la Mischief Night est liée à Halloween, les journaux américains ont commencé à en parler dans les années 1930 et 1940. On dit que la coutume serait née de la Grande Dépression – le mardi noir (le 29 octobre 1929) ayant eu lieu juste avant Halloween – et que la menace de guerre aurait encouragé à la fois la tendance au vandalisme et le désir d'une tradition moins contrôlée que la fête du 31 octobre. C’est à Detroit, au début des années 1980, que les choses ont pris une tournure vraiment violente. En 1984, il y a eu plus de 800 incendies déclarés au cours des trois jours précédant Halloween et, en 1986, un couvre-feu a été imposé à toute personne de moins de 18 ans. À la fin des années 1980, la ville a commencé à recruter des bénévoles pour aider à prévenir les incendies d'Halloween. À la Nouvelle-Orléans, où la tradition carnavalesque est séculaire, on mélange également réjouissances et violence aveugle, les défilés Mischief Night font intervenir des chars et des costumes thématiques. Les participants s’adonnent volontiers au vandalisme et à des incendies ciblés. 

En Ontario, la soirée du 30 octobre est appelée Cabbage Night (Nuit de Chou) faisait référence à la coutume de piller les jardins locaux à la recherche des restes de choux pourris et de les jeter pour semer le désordre dans le quartier. Dans certaines régions des États-Unis, également communément connue sous le nom de Mat night (Nuit du chou). Au Québec, dans les quartiers anglophones, s’est développée une tradition de vol de paillassons lors de la Nuit du Diable.

Le Royaume-Uni, connaît une tradition semblable, mais généralement, le 4 novembre, veille du Guy Fawkes Day, même si le 30 octobre n’est pas oublié, notamment dans la région de Liverpool où la police est sur les dents, dans certains quartiers, ce jour-là. Au Pays de Galles, la nuit des méfaits est appelée Noson Ddrygioni et en Écosse, Oidhche nan Cleas.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Photo : Philip Schatz / Flickr

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Canada, 1er juillet Bruno Teissier Canada, 1er juillet Bruno Teissier

1er juillet : les québécois déménagent le jour de la fête du Canada

C’est la journée où beaucoup de locataires québécois déménagent. On estime que 200 à 250 000 familles changent de domicile le même jour, le phénomène est unique au monde. La raison est qu'au Québec les baux expirent généralement le 30 juin…

 

Le 1er juillet est la journée où beaucoup de locataires québécois déménagent. On estime que 200 à 250 000 familles changent de domicile le même jour, le phénomène est unique au monde. La raison est qu'au Québec les baux expirent généralement le 30 juin. Les autres Canadiens y voient un pied de nez au reste du pays qui célèbre la fête nationale chaque 1er juillet. Car longtemps, c’était le 1er mai que l’on déménageait. La loi a changé en 1974 pour repousser d’un mois la fin des baux.

À Montréal, les autorités municipales estiment que dix pour cent des ménages déménageront cette semaine. À l'approche du 1er juillet, de nombreux Québécois consultent frénétiquement les petites annonces dans l'espoir de pouvoir y dénicher leur prochain domicile. Des produits électroniques en fin de vie utile, des vêtements usagés, des jouets ou de la vaisselle, peuvent être déposés sur les trottoirs. Tous les ans, plus de 60 000 tonnes d’articles usagés à Montréal sont abandonnées dans la rue et ne sont pas réutilisées ou recyclés. 

Le phénomène est particulièrement important dans les grandes villes comme Québec ou Montréal où le nombre de locataires dépasse les 50 %. Dans ces villes, il est presque impossible de circuler en ville tant les rues sont remplies de déménageurs ce jour-là. Cette tradition du Moving Day est vivace. Cela permet notamment d’éviter le déménagement au milieu de l’année scolaire.

Ce jour est aussi la fête du Canada, laquelle célèbre la promulgation de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 qui a réuni trois colonies britanniques distinctes en un seul pays appelé Canada. Cette fête s'appelait à l'origine la fête du Dominion, mais elle a été rebaptisée en 1982, lorsque la Loi sur le Canada a été adoptée. La fête est, en principe, célébrée dans tout le pays, mais au Québec avec beaucoup moins d’enthousiasme qu’ailleurs.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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1929, Canada, 18 octobre, Femmes Bruno Teissier 1929, Canada, 18 octobre, Femmes Bruno Teissier

18 octobre : il y a 93 ans les Canadiennes devenaient des « personnes »

Le 18 octobre 1929, la plus haute cour d'appel du Canada reconnaissait les femmes comme des « personnes » et leur accordait le droit d'être nommées au Sénat… L’anniversaire de cette décision est célébré chaque année.

 

Le 18 octobre, au Canada, c’est la Journée de l’affaire « personne ».

On remet aujourd’hui à Ottawa, le Prix du Gouverneur général à cinq femmes de nationalité canadienne, âgées de plus de 30 ans (il existe aussi un Prix jeunesse pour les 15 à 30 ans), ayant, par leur détermination et leur courage fait faire des progrès importants en matière d’égalité des sexes dans leur lieu de vie, de travail. Ce prix a été institué en 1979 à l’occasion du cinquantenaire de l’affaire « Personne », un combat qui a véritablement changé le cours de l’histoire des femmes au Canada.

C’est le refus, par trois premiers ministres successifs, de voir une femme accéder au Sénat sous prétexte que les femmes ne sont pas des « personnes ayant les qualités requises » au sens de la constitution du Canada qui est à l’origine de cette révolution. Il faudra la détermination de la principale intéressée, Emily Murphy, et de quatre soutiens influents : Henrietta Muir Edwards, louise McKinney, Nellie McLung et Irene Parlby pour obtenir gain de cause devant le plus haut tribunal de l’Empire britannique, en 1929, après huit années de lutte acharnée.

Tout a commencé en Alberta, où la décision d’une juge était contestée par un avocat. Les autorités de l’Alberta ont confirmé la juge dans ses fonctions. Les cinq femmes citées plus haut ont alors exhorté la Cour suprême du Canada à donner suite au précédent établi en Alberta. Le 24 avril 1928, la Cour rend une décision contraire à celle de la province, établissant que les femmes ne sont pas des personnes au sens juridique. Tenaces, les cinq femmes portent leur cas directement devant le Conseil privé britannique, outrepassant ainsi les pouvoirs juridiques canadiens. La Grande Bretagne infirmera la décision du Canada le 18 octobre 1929, affirmant, une fois pour toutes, que les femmes sont bien des personnes au sens de la loi.

Ce jour-là, en effet, le plus haut tribunal d’appel du Canada a rendu une décision historique : les femmes seraient incluses dans la définition du mot « personne » au sens de la loi. C’est ainsi que les femmes ont obtenu le droit de siéger au Sénat, ce qui a mené à une participation féminine grandissante à la vie publique et politique.

L’action de ces cinq pionnières ( les “Célèbres cinq”, Famous Five) ouvrira la voie à la participation des femmes à tous les aspects de la vie publique au Canada, sur un pied d’égalité avec les hommes. Cela dit, si Emily Murphy fut une pionnière des droits politiques des citoyennes anglaises du Canada, elle a toujours milité pour que les femmes autochtones (celles des premières nations) et les immigrantes en soit excluent. Ce qui lui vaut aujourd’hui, à juste titre, d’être traitée de raciste et de voir ses statues vandalisées. Elle avait, entre autres, appuyé publiquement des politiques eugénistes, dont celles menant à l’adoption, en 1928, de la loi sur la stérilisation sexuelle, qui permettait à des médecins de stériliser sans leur consentement des personnes considérées comme déficientes mentales. En vigueur jusqu’en 1972, cette loi a été dirigée de manière disproportionnée contre les femmes autochtones et celles de classes pauvres.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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États-Unis, Canada, fête du travail Bruno Teissier États-Unis, Canada, fête du travail Bruno Teissier

5 septembre : la fête du travail aux États-Unis et au Canada

Ce jour férié n’a rien à voir avec le 1er mai célébré dans le monde entier, sauf dans quelques pays. Cette journée peu revendicative est toutefois toujours chômée puisqu’elle est fixée, chaque année, le 1er lundi de septembre. Ce grand week-end marque en Amérique du Nord la fin de l’été et, pour beaucoup d’enfants, la veille de la rentrée des classes.

 

Ce jour férié n’a rien à voir avec la Fête des travailleurs, célébrée chaque 1er mai dans le monde entier, sauf aux États-Unis et au Canada et quelques rares autres pays. Ayant été fixée le 1er lundi de septembre, la journée est toujours chômée, contrairement au 1er mai qui n’est assorti d’un lendemain chômé, s’il tombe un dimanche, que dans un petit nombre de pays.

Cette journée chômée a été officiellement créée en 1894 par le président américain Grover Cleveland. Elle est également célébrée au Canada depuis la même date. L’Oregon avait été le premier État à la marquer officiellement, dès 1887. La fête du travail célèbre le mouvement ouvrier américain, ses réalisations économiques et sociales. La fête avait  été proposée pour la première fois par des représentants de la Central Labour Union (CLU), des Knights of Labor et de la Fédération américaine du travail en 1882.

Les festivités de la Fête du travail (Labor Day) aux États-Unis et au Canada, très peu revendicatives (en comparaison des 1er mai européens) de la fête du travail aux États-Unis sont généralement marquées des défilés parrainés par les syndicats, des pique-niques, des fêtes à la piscine, des activités nautiques et des réunions de famille. Pour beaucoup de gens, c'est le jour du dernier pique-nique estival.

Le Canada célèbre également la fête équivalente le premier lundi de septembre. La Fête du Travail du Canada remonte aux années 1880. Il a acquis le statut de fête officielle en 1894. Ce jour-là, les syndicats organisent des défilés et des pique-niques officiels. Les célébrations non syndicales comprennent des événements d'art public, des pique-niques familiaux, des activités nautiques et des feux d’artifice. La fête du Travail symbolise la fin de l'été. Dans de nombreuses écoles, la rentrée des classes a lieu juste après ce grand week-end.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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9 avril : le Canada est né il a 105 ans à Vimy dans le Pas-de-Calais

Il a 100 ans, la France offrait un terrain au Canada pour construire un mémorial sur le site de la bataille de la crête de Vimy (9-12 avril 1917), cette victoire est devenue mythique dans l’imaginaire national canadien. Elle est commémorée chaque 9 avril.

 

Près de Vimy, au nord d’Arras, s’est déroulée du 9 au 12 avril 1917 une bataille, devenue mythique avec le temps, où les forces anglo-canadiennes ont fait céder les positions allemandes. Sur 30 000 hommes, plus de 10 600 Canadiens ont été tués ou blessés pendant l’assaut. 

« C’est par leur sacrifice que le Canada est devenu un signataire indépendant du traité de Versailles. Et, en ce sens, le Canada est né ici  ! » proclamait le premier ministre du Canada Justin Trudeau, lors du 100e anniversaire de la bataille de Vimy, le 9 avril 2017.

La crête de Vimy est un escarpement de 9 km de long exceptionnellement proéminent, une colline qui s’élève au milieu de la campagne à découvert au nord de la ville d’Arras. Les Allemands en avaient fait une solide position défensive qui comportait un réseau complexe de tranchées et de tunnels, protégée par des soldats allemands très bien entraînés disposant de mitrailleuses et de pièces d'artillerie. Elle avait fait l’objet de plusieurs attaques françaises causant plus de 100 000 morts en pure perte.

La bataille de la crête de Vimy a débuté à 5 h 30, le lundi de Pâques 9 avril 1917. La première vague, formée de 15 000 à 20 000 soldats canadiens, dont un bon nombre d’hommes lourdement chargés, avança dans la neige et la giboulée en direction du tir meurtrier des mitrailleuses. Les Allemands ont fini par céder et reculer, au prix de 3600 morts côté canadien.

Ce n’était pas la première victoire canadienne de la Première guerre mondiale, ni la dernière. Elle n’a pas été un tournant de la guerre, mais le souvenir de cette bataille est devenu au fil du temps le symbole du sacrifice des soldats du jeune Dominion, encore majoritairement encadrés par des officiers anglais.

Il y a un siècle, en 1922, la France a donné un terrain au Canada, sur le site de la bataille où fut construit un majestueux mémorial dominant la campagne. Ce lieu magique qui sert de monuments aux morts à l’ensemble des soldats canadiens morts, très loin de chez eux, pendant la Première guerre mondiale. 11 285 soldats canadiens morts à la guerre n’ont pas de sépulture, leurs noms sont gravés autour des fondations. Le monument national a grandement participé au mythe de la bataille de Vimy, il figure aujourd’hui sur les billets de 20 dollars canadiens.

À la fin de la Première Guerre mondiale, le Canada, un pays d'à peine huit millions d'habitants, avait fourni plus de 650 000 hommes et femmes en uniforme. Le bilan final des victimes a été très lourd pour notre pays : plus de 66 000 Canadiens ont été tués et plus de 170 000 ont été blessés. C’est à eux tous que rend hommage la date du 9 avril qui est marquée chaque année par des cérémonies et un discours du Premier ministre canadien.

Canada était indépendant depuis 1867, mais sa politique étrangère était encore gérée depuis Londres. D’ailleurs les Canadiens français, avaient été plus rétifs que leurs homologues anglophones à se laisser embarquer dans une guerre décidée pilotée depuis Londres. La participation à la Grande guerre n’a pas été ce grand moment de communion nationale qu’on a pu le dire, mais elle a contribué à l’émancipation du Canada par rapport à l’Angleterre. Mais tout en conservant le monarque. Le roi Édouard VIII était présent à l’inauguration du mémorial en 1936, entouré de près de 100 000 invités. Élisabeth II viendra le réinaugurer, le 9 avril 2007, après restauration. Dans l’imaginaire national canadien, la bataille de Vimy est la première victoire proprement canadienne de l’histoire.

Le Jour de la crête de Vimy (Vimy Ridge Day) est célébré par des cérémonies, chaque année le 9 avril, notamment des dépôts de couronnes, qui ont généralement lieu au Mémorial national de guerre du Canada à Ottawa. Les mêmes cérémonies ont lieu en France au Mémorial national du Canada à Vimy et dans d'autres régions du Canada. Selon la loi, le drapeau canadien est mis en berne sur la tour de la paix de la colline du Parlement à Ottawa.

 

Soldats canadiens revenant de la crête de Vimy, en France, en mai 1917 ( W.I. Castle/ministère de la Défense nationale /Bibliothèque et Archives Canada/ PA-001332)


Le Mémorial national du Canada à Vimy, œuvre du sculpteur canadien Walter Seymour Allward

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1922, Canada, Noirs, 21 janvier Bruno Teissier 1922, Canada, Noirs, 21 janvier Bruno Teissier

21 janvier : le Canada rend hommage à Lincoln Alexander, son premier député noir

Élu dans l’Ontario, sous une étiquette de centre-droit, Lincoln Alexander a aussi été le premier Noir à devenir ministre fédéral du Canada

 

Né à Toronto, il y a exactement cent ans, le 21 janvier 1922, de parents immigrants de la Jamaïque et de Saint-Vincent-et-les Grenadines, Lincoln Alexander a connu l’injustice et les préjugés raciaux, mais ses combats politiques, au sein du Parti progressiste-conservateur, lui ont permis de devenir, en 1968, le premier Noir au Canada à être élu député à la Chambre des communes, où il siégera jusqu’en 1980. Il est aussi le premier Noir à être nommé ministre fédéral (ministre du Travail) et à servir comme président de la Commission des accidents du travail de l’Ontario, à devenir lieutenant-gouverneur de l’Ontario et à occuper le poste de chancelier de l’Université de Guelph durant cinq mandats, ce qui est sans précédent.

Lincoln MacCauley Alexander est mort en 2012. En 2013, la province de l'Ontario a proclamé le 21 janvier « Journée Lincoln Alexander » (Lincoln Alexander Day) pour honorer ses réalisations et ses contributions. Depuis 2015, cette journée est célébrée dans l’ensemble du Canada, mais ce n’est pas un jour férié. Cette année, 2022, pour son centenaire, une série de manifestations exceptionnelles sont programmées.

 

Détail d’un timbre canadien de 0,92 $, émis en 2018 pour rendre hommage à Lincoln Alexander

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Canada, 8 novembre, anciens combattants, Amérindiens Bruno Teissier Canada, 8 novembre, anciens combattants, Amérindiens Bruno Teissier

8 novembre : la Journée des anciens combattants autochtones du Canada

Des centaines d’entre eux ont laissé leur vie pour une patrie jusque-là peu reconnaissante

 

Le Canada se souvient qu’il était habité avant l’arrivée des Européens. Après la journée des enfants martyrs des pensionnats réservés aux autochtones, c’est aujourd’hui la Journée nationale des anciens combattants autochtones. Des centaines d’entre eux ont laissé leur vie pour une patrie canadienne jusque-là peu reconnaissante.

Durant la guerre de 1812, ils ont été de précieux alliés pour la protection du Canada, ils ont aidé à protéger les citoyens de ce pays nouveau contre les attaques et les invasions des Américains. Depuis, des milliers d’entre eux ont servi avec bravoure lors des deux guerres mondiales et de la guerre de Corée.

Selon les statistiques fournies par Anciens Combattants Canada, plus de 7 000 Autochtones ont servi en Corée. Cependant, ce nombre n'inclut pas les Indiens non inscrits, les métis ou les Inuits. En les comptant, le total réel serait plus proche de 12 000. Lorsque les anciens combattants autochtones sont rentrés de Corée, bon nombre d'entre eux ont été confrontés aux lourdeurs bureaucratiques. Certains d'entre eux se sont vus refuser le soutien et les services offerts aux non-autochtones, tandis que d'autres ont perdu les avantages offerts aux autochtones vivant dans les réserves. Bon nombre d'entre eux n'ont reçu aucune compensation parce que le ministère des Anciens Combattants croyait que les compensations devraient être payées par le ministère des Affaires indiennes, et vice versa.

Pourtant, certains de ces anciens combattants comptent parmi les soldats, aviateurs et marins les plus décorés de l’histoire militaire du Canada. Le Sergent Tommy Prince était membre de 2e Bataillon, Princess Patricia’s Canadian Light Infantry à Kapyong, et c’est l’un des soldats autochtones les plus décorés au Canada.  

La Journée des vétérans autochtones a été créée au Manitoba en 1994 puis a été étendue à l’ensemble du pays sous le nom de « Journée nationale des vétérans autochtones », que l’on célèbre le 8 novembre de chaque année.  

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 novembre 2021

 
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fête régionale, Canada, 2 août Bruno Teissier fête régionale, Canada, 2 août Bruno Teissier

2 août : des fêtes civiques dans la plupart des provinces du Canada

Aujourd’hui, la plupart des provinces du Canada on célèbre une fête civique, à l’exception du Québec, du Labrador et de Terre-Neuve.

 

Aujourd’hui, la plupart des provinces du Canada on célèbre une fête civique (Civic Holiday), à l’exception du Québec, du Labrador et de Terre-Neuve. 

Au Manitoba, c’est la Journée Terry Fox (Terry Fox Run), en l’honneur d’un athlète né au Manitoba. C’est l’occasion depuis 1981 d’une course pour ramasser des fonds pour la recherche pour le cancer. Le jour est férié.

En Nouvelle Écosse, on l'appelle Natal Day, mais ce n’est pas férié. On célèbre la fondation d’ Halifax, la capitale de la Nouvelle-Écosse. Le nom officiel de la fête est Alexander Keith's Natal Day, en hommage à l'éminent brasseur et homme politique local qui a vécu au XIXe siècle. Elle est marquée par un magnifique feu d’artifice. Pour en savoir plus : www.natalday.org/

Dartmouth, une ville voisine, a elle aussi organisé ces dernières années son propre feu d'artifice à Lake Banook Cove. Elle accueille également la Dartmouth Natal Day Road Race, une compétition de course à pied organisée depuis 1907.

En Ontario, il existe plusieurs jours fériés municipaux, tel  que le Jour Simcoe à Toronto, du nom de celui qui fit de Toronto la capitale de l’Ontario. À Ottawa, c’est le Jour du colonel By, à Guelph, le jour John Galt

En 2008, l'Assemblée législative de l'Ontario a adopté une loi faisant du premier août le Jour de l’émancipation car le Parlement britannique a aboli l'esclavage dans l'Empire britannique le 1er août 1834. Cela n'en fait toujours pas un jour férié officiel, cependant. Le festival culturel des Caraïbes, anciennement connu sous le nom de Caribana, se tient ce week-end férié à Toronto, coïncidant avec le jour de l'émancipation.

En Alberta, c’est la Fête du Patrimoine tout comme le British Columbia Day.

Enfin, au Saskatchewan, comme au Nunavut, on ne commémore rien mais le jour n’en est pas moins férié.

 
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Canada, 1971, multiculturalisme, 27 juin Bruno Teissier Canada, 1971, multiculturalisme, 27 juin Bruno Teissier

27 juin : la Journée du multiculturalisme au Canada

C’est en 2002 que le gouvernement a désigné le 27 juin comme la Journée canadienne du multiculturalisme, s’appuyant sur une orientation politique héritée des années 19870 et 1970.

 

Il y a 50 ans, en 1971, le Canada devenait le premier pays au monde à faire du multiculturalisme une politique nationale officielle, mais c’est en 2002 que le 27 juin a été désigné par le gouvernement comme la Journée canadienne du multiculturalisme, s’appuyant sur une orientation politique héritée des années 1970 et 1980 qui, pourtant, ne fait plus aujourd’hui l’unanimité.

Plus de 5 millions de foyers au Canada parlent une langue autre que l'anglais. Ces gens travaillent quelque part, possèdent des contacts et des réseaux, votent, magasinent, accompagnent leurs enfants à la pratique de hockey et au cours de danse – au même titre que les Canadiens anglophones ou francophones. Selon les autorités canadiennes : « La Journée canadienne du multiculturalisme nous donne l’occasion de célébrer notre diversité et notre engagement envers la démocratie, l’égalité et le respect mutuel ainsi que d’apprécier la contribution des différents groupes et communautés multiculturels à la société canadienne. »

On peut dire que le multiculturalisme, célébré aujourd’hui, n’est pas un vain mot au Canada. Ainsi, chaque année depuis plus de dix ans, le mois de février est consacré à l’histoire des Noirs et à l’apport de ces concitoyens, originaires d’Afrique, à la richesse du pays. En mai, c’est le mois du patrimoine asiatique et, là encore, c’est une façon de souligner l’importance et l’ancienneté de l’histoire commune de ces deux continents. 2010 fut l’Année des petits immigrants britanniques (de 1869 à la fin des années 40, plus de 100 000 enfants ont été amenés du Royaume-Uni au Canada). Le Prix Paul Yuzyk pour le multiculturalisme récompense chaque année des personnes ou des collectivités qui ont apporté des contributions exceptionnelles au multiculturalisme. La liste pourrait encore être longue tant cette idée est ancrée dans les mentalités et a fait de ce pays ce qu’il est aujourd’hui.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 juin 2021

 
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2008, Canada Bruno Teissier 2008, Canada Bruno Teissier

11 juin : jour de mémoire au Canada pour les enfants autochtones enlevés à leur famille

Chaque année le 11 juin le Canada honore la mémoire des 150 000 enfants autochtones qui ont été enlevés de force de leur foyer pour être placés dans des pensionnats indiens à partir des années 1870 jusqu’au milieu des années 1990.

 

Chaque année, le 11 juin, le Canada honore la mémoire des 150 000 enfants autochtones qui ont été enlevés de force de leur foyer pour être placés dans des pensionnats indiens à partir des années 1870 jusqu’au milieu des années 1990.

« Nos rêves comptent aussi », c’est le nom de la campagne que mène tous les ans, à cette même date, la Société de soutien à l’enfance et à la famille des premières nations du Canada (autrement dit des autochtones). Enfants et adultes sont incités à adresser au Premier ministre ou au député de leur circonscription une lettre réclamant l’équité culturelle pour les enfants des populations amérindiennes. D’autres organisent des marches de soutien à cette campagne.

Tout a commencé un 11 juin 2008 lorsque le Premier ministre Stephen Harper a pris la parole à la Chambre des communes afin de présenter des excuses aux autochtones pour le grave préjudice subi par certains d’entre eux, envoyés de force dans des pensionnats. En effet, dès le but du XXe siècle, le système retirait les jeunes enfants autochtones de leur famille et les envoyait dans des établissements, souvent éloignés de leur communauté, afin de les isoler de leur famille et de leur culture en vue de les forcer à s’assimiler à la culture dominante. Depuis, chaque année, le Canada célèbre le 11 juin au titre de la Journée nationale de réconciliation. Un jour férié est à l’étude a annoncé Justin Trudeau…

La découverte, le 28 mai 2021, des ossements de 215 enfants autochtone enfouis dans une fosse commune d’un ancien pensionnat pour autochtones à Kamloops (Colombie-Britannique), le plus grand qu’ait connu le Canada, a provoqué une onde de choc dans tout le pays. Mal nourris, mal chauffés, mal soignés : les enfants autochtones mouraient souvent de maladies, notamment de la tuberculose, ou en tentant de s'enfuir des pensionnats, mais les archives sont la plupart du temps incomplètes ou manquantes. Créé en 1890 et géré par l'Église catholique puis par le gouvernement fédéral, le pensionnat de Kamloops a fermé ses portes en 1978. D'autres pensionnats, environ 140 au total, ont perduré jusqu'en 1996, année de fermeture du dernier d’entre eux. Déjà en 2015, une commission nationale d’enquête avait qualifié ce système de « génocide culturel ».

 
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1837, Canada, Célébration patriotique Bruno Teissier 1837, Canada, Célébration patriotique Bruno Teissier

24 mai : la Journée des patriotes au Québec, pour éviter de fêter la reine

Cette journée commémore les événements de 1837-1838 qui virent les Québecois s’insurger face à l’occupant anglais pour la reconnaissance de leur peuple et la démocratie.

 

Le Québec est en effervescence, drapeaux de la province bien en évidence sur les bâtiments officiels et dans les rues, ambiance de fête empreinte de solennité, la journée est un mélange de grande fête populaire et de cérémonie du souvenir : défilés en tenue d’époque, reconstitutions de scène de bataille, repas champêtres, conférences, expositions… Cette Journée des patriotes commémore les événements de 1837-1838 qui virent les Québécois s’insurger face à l’occupant anglais pour la reconnaissance de leur peuple et la démocratie. Autrefois, cette journée était célébrée en novembre car la rébellion avait débuté en novembre 1837. Mais,  en  2003, il a fallu remplacer la fête de Dollard des Ormeaux, un héros aujourd’hui controversé de la lutte pour l’indépendance de la Nouvelle France. Or, cette journée étant fériée dans l’ensemble du Canada, il fallait lui trouver une thématique proprement québécoise faute de quoi, c’est la reine qui est aujourd’hui célébrée. On le sait, les Québécois n’aiment guère la monarchie britannique.

En effet, la Journée des patriotes a été placée ce jour-là pour concurrencer une autre fête, toujours d’actualité dans l’ensemble du Canada : la Fête de la reine ou Victoria Day. À l’origine, c’était l’anniversaire de la reine Victo­ria (née le 24 mai 1819). Aujourd’hui, on fête Élisabeth II, souveraine du Canada. À cette occasion, l’Union Jack (drapeau du Royaume-Uni) flotte aux côtés du drapeau national canadien toute la journée. 

Cela dit, pour beaucoup de Canadiens, cette journée instaurée en 2002, représente avant tout … un jour férié et chômé de plus qui permet, chaque année, un week-end de trois jours puisqu’il tombe toujours un lundi ! Certes, pour les catholiques, c’est aussi le lundi de Pentecôte mais il n’est pas férié au Canada.

Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838 (vert-blanc-rouge) est encore régulièrement brandi lors de la fête nationale du Québec, le 24 juin,  et bien sûr pour la Journée des patriotes, au mois de mai.

En Ontario, où on célèbre officielement Victoria Day, les Franco-Ontariens continuent de parler de cette journée comme de la fête de fête de Dollard.

 
Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838

Le drapeau des patriotes du Canada des années 1837-1838

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1965, Drapeau, Canada, 15 février Bruno Teissier 1965, Drapeau, Canada, 15 février Bruno Teissier

15 février : le Canada célèbre son drapeau

Le 15 février 1965, le Canada hissait pour la première fois son drapeau national arborant une feuille d’érable rouge sur fond blanc, sur la colline du parlement d’Ottawa. En mémoire de ce jour, le Canada célèbre le Jour du drapeau national du Canada.

 

Le 15 février 1965, le Canada hissait pour la première fois son drapeau national arborant une feuille d’érable rouge sur fond blanc, sur la colline du parlement d’Ottawa. On le doit à un historien canadien, George Francis Gillman Stanley (1907-2002)

C’est au XIXe siècle que la feuille d’érable apparaît comme symbole de l’identité canadienne. On la retrouve partout dans la culture populaire : dans les livres et les chansons, et sur les pièces de monnaie, les insignes, les bannières et bien d’autres objets. Les couleurs du Canada, le rouge et le blanc, ont été officiellement adoptées en 1921. Mais, il a fallu plusieurs décennies encore pour que le Canada rompe le cordon symbolique qui le reliait au Royaume-Uni. Jusque-là, le drapeau du Canada arborait un Union Jack (drapeau britannique sur fond rouge) et était connu sous le nom de Red Ensign. Mais d’être confondus avec des Anglais créait des situations compliquées. En 1956, par exemple, les casques bleus canadiens (représentant un pays neutre dans la crise de Suez), se sont fait refouler par le gouvernement égyptien sous prétexte que leur drapeau figurait celui de l’un des pays agresseurs : le Royaume-Uni. Cet événement fit prendre conscience qu’il était temps, pour ce dominion de changer de symbole. Il est vrai que la nationalité canadienne n’existe que depuis 1947 et que le Canada n’est totalement souverain que depuis… 1982, date du rapatriement de la constitution canadienne de Londres à Ottawa.

Le Jour du drapeau national du Canada (National Flag of Canada Day) a été instauré en 1996. Depuis, la journée du 15 février est, chaque année, marquée par des cérémonies publiques et des programmes éducatifs dans les écoles sur l’histoire de l'Unifolié, comme on surnomme le drapeau à feuille d’érable (The Maple Leaf Flag en anglais). 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Canada, Premières nations, 1815, 11 janvier Bruno Teissier Canada, Premières nations, 1815, 11 janvier Bruno Teissier

11 janvier : le Canada célèbre Macdonald

La journée instaurée en 2001 est aujourd’hui très controversée. Chaque 11 janvier, les Canadiens sont appelé à se souvenir de John A. Macdonald (1815-1891) qui fut le premier chef du gouvernement d’un Canada indépendant et on découvert une histoire peu glorieuse…

 

La Journée Sir John A. Macdonald,  instaurée en 2001 est aujourd’hui très controversée, même si on est bien loin du culte voué à George Washington dans le pays voisin. Chaque 11 janvier, les Canadiens sont appelés à se souvenir de John A. Macdonald (1815-1891) qui fut le premier chef du gouvernement d’un Canada indépendant, mais aussi à découvrir son histoire pas toujours très admirable, à tel point que sa statue qui trône sur la place du Canada à Montréal est régulièrement vandalisée. Celle de l’hôtel de ville de Victoria, en Colombie britannique a été récemment retirée.

On lui doit le chemin de fer qui traverse le Canada, mais on dénonce aussi sa politique d’appropriation des terres des ­terres des Premières Nations des grandes plaines canadiennes, au centre du pays. On reproche également au premier dirigeant du Canada moderne d’avoir mis sur pied les écoles résidentielles, sortes de pensionnats dans lesquels les enfants autochtones furent envoyés de force afin qu’ils acquièrent « les habitudes et les pratiques des Blancs », comme le formulait Macdonald. Cette politique (qui a duré jusqu’en 1996) a séparé de leur famille quelque 150 000 enfants autochtones à qui on interdisait de parler leur langue. Nombreux sont morts des mauvais traitements subits dans ces pensionnats publics. Aujourd’hui, on dénonce un véritable génocide culturel.

En dépit de révélations faites par des historiens à l’occasion de son bicentenaire, il y a six ans (il est né le 11 janvier 1815), John A. Macdonald demeure l’objet d’un culte officiel de plus en plus contesté.

John A. Macdonald est une figure familière des Canadiens, pendant des lustres, il a figuré sur les éditions successive des billets de 10 dollars. Depuis 2018, il a été remplacé par Viola Desmond, militante noire anti raciste.

 
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1813, Canada, 26 octobre Bruno Teissier 1813, Canada, 26 octobre Bruno Teissier

26 octobre : le jour où les Canadiens ont battu les États-Uniens

Le Canada commémore la bataille de Châteauguay qui vit une troupe d’à peine 300 hommes faire ployer une armée américaine de 3 700 hommes, bien décidés à prendre Montréal. Ce fait d’armes a mis un frein à l’expansionnisme américain et marque la naissance du nationalisme canadien.

 

Le Canada commémore la bataille de Châteauguay qui vit une troupe d’à peine 300 hommes (voltigeurs, miliciens, Amérindiens) faire ployer une armée états-unienne de 3 700 hommes, bien décidés à prendre Montréal. Ce fait d’armes a mis un frein à l’expansionnisme américain et marque la naissance du nationalisme canadien.

Le 26 octobre 1813, le lieutenant-colonel Charles de Salaberry et ses hommes étaient en poste le long de la rivière Châteauguay où ils ont surpris une armée d’invasion américaine composée de plus de 3 000 étant en marque pour attaquer Montréal. Tous recrutés au Canada, les alliés autochtones, les corps de milice volontaire du Bas-Canada, les Voltigeurs canadiens et les Canadian Fencibles ont ainsi permis de sauver Montréal d’une attaque américaine. 

Pour perpétuer le souvenir, un « lieu historique » de la Bataille-de-la-Châteauguay a été institué à Howick. Il commémore la victoire sous forme d’un parc d’attractions proposant diverses activités mettant en valeur la bataille. Des reconstitutions ont lieu tous les ans, généralement au cœur de l’été pour des raisons climatiques mais, parfois au mois d’octobre comme ce fut le cas lors du bicentenaire en 2013.

 
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Canada, 1834, 1977, 24 juin Bruno Teissier Canada, 1834, 1977, 24 juin Bruno Teissier

24 juin : la Saint-Jean, fête nationale du Québec

En 1977, la Saint-Jean-Baptiste est devenue officiellement fête nationale du Québec et jour férié, au fil des ans, elle est devenue la fête de tous les Québecois et non plus seulement celle des Canadiens d’origine française, catholiques de surcroît.

 

On a coutume de se souhaiter « bonne Saint-Jean ! » en ce jour de fête nationale qui trouve son origine, comme dans beaucoup de pays de tradition catholique, dans les traditionnelles fêtes de la Saint-Jean.

Si toute la province est en fête, c’est à Québec (ville) que se déroule d’ordinaire la plus grande manifestation, sur les plaines d’Abraham qui peuvent accueillir jusqu’à 200 000 personnes. La fête mêle, comme toujours au Québec, discours patriotiques, chants en français , concerts musicaux, défilés et, bien sûr, feux de joie. Cette année, à cause de la Covid-19, il faudra oublier les traditionnels rassemblements festifs sur les plaines d’Abraham à Québec ou au Quartier des spectacles à Montréal. La Saint-Jean 2020 sera célébrée devant la télé ou dans un ciné-parc !

C’est en 1977, sous le gouvernement souverainiste du Parti québecois, que la Saint-Jean-Baptiste devient officiellement fête nationale du Québec et jour férié, et en 1984 que son organisation est confiée au Mouvement national des Québecoises et des Québecois. Au fil des ans, elle est devenue la fête de tous les Québecois et non plus seulement celle des Canadiens d’origine française, catholiques de surcroît.

En fait la fête remonte beaucoup plus loin, au point qu’en 2019, on a fêté son 175e anniversaire. Saint Jean Baptiste est, par ailleurs, le patron des Français du Canada. Au Québec, la Saint-Jean-Baptiste prend une nouvelle signification en 1834. Cette année-là, un grand banquet patriotique s’organise, avec pour objectif de donner aux Canadiens français une fête nationale annuelle. Le député Louis-Hippolyte Lafontaine, le futur avocat et premier ministre George-Étienne Cartier et le maire de Montréal Jacques Viger sont des festivités. Dans les années qui suivent, la population commence à souligner la Saint-Jean-Baptiste. La Rébellion des Patriotes, de 1837 à 1839, interrompt les célébrations de la Saint-Jean pendant cinq ans. Mais les Québécois ont toujours le cœur à la fête ! En 1842, on organise le premier défilé de la Saint-Jean-Baptiste, à Montréal. La coutume continue de s’ancrer dans les mœurs, et dans les années 1950, les fêtes de la Saint-Jean se multiplient dans les villes, les villages et les quartiers. Dans les années 1960 et 1970, la Saint-Jean-Baptiste perd son caractère religieux. En 1977, donc, le gouvernement de René Lévesque la proclame fête nationale du Québec, un jour chômé et férié.

 
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1576, Canada Bruno Teissier 1576, Canada Bruno Teissier

14 octobre : le Thanksgiving des Canadiens

Comme aux États-Unis, le 28 novembre prochain, cette fête donnera lieu ce soir, dans tout le Canada (moins au Québec cependant) à des rassemblements familiaux autour d’un repas, plus généralement à une forme de partage avec les autres, notamment les plus démunis ; les banques alimentaires sont submergées de dons ce jour-là ! 

 

Comme aux États-Unis, le 28 novembre prochain, cette fête donnera lieu ce soir, dans tout le Canada (moins au Québec cependant) à des rassemblements familiaux autour d’un repas, plus généralement à une forme de partage avec les autres, notamment les plus démunis ; les banques alimentaires sont submergées de dons ce jour-là ! 

Les églises sont décorées à cette occasion de citrouilles, potirons, corbeilles de pommes, grappes de raisin, autant de produits rappelant que l’automne est arrivé. Le repas traditionnel est composé d’une dinde farcie accompagnée d’une purée de patates douces et d’une sauce aux canneberges, des baies rouges au goût âpre (appelées aussi atoca). Une tarte à la citrouille parachève généralement le repas. C’est un jour férié et une fête nationale mais, à la différence du Thanksgiving célébré aux États-Unis, cette fête a ici un caractère religieux lié à ses origines. C’est un amiral anglais, Martin Frobisher qui organisa la première cérémonie, en 1576, afin de rendre grâce à Dieu pour avoir trouvé ce qu’il pensait être le premier détroit permettant de rallier l’Asie par le nord-ouest de l’Amérique… or, il ne s’agissait en fait que d’une baie de l’île de Baffin. À la même époque, les colons français sous la houlette de Samuel de Champlain rendaient eux aussi grâce à Dieu pour leur traversée de l’Atlantique réussie (dès 1603). À cette occasion, Champlain décida de créer, en 1606, l’Ordre de Bon Temps, premier club social et gastronomique d’Amérique dont l’objectif était d’assurer l’alimentation (et le moral !) des colons et des autochtones durant l’hiver. C’est certainement là que Thanksgiving prend tout son sens aujourd’hui encore au Canada.

 
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