L’Almanach international

PAGE FACEBOOK DE L'ALMANACH

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

Bruno Teissier Bruno Teissier

4 décembre : la Journée de l’artillerie ukrainienne

Les Ukrainiens qui souhaitent éradiquer toute référence à leur passé commun avec les Russes et sous-entendre leur appartenance à l’Occident, ont changé la date de la Journée des forces de fusée et de l'artillerie : elle est désormais fêtée à la Sainte-Barbe, le 4 décembre selon la date occidentale.

 

La « Journée des forces de fusée et de l’artillerie » (День ракетних військ і артилерії) est une fête nationale en Ukraine, mais ce n’est pas un jour chômé. Elle tire son origine de la fête du même nom instaurée en URSS et qui est toujours célébrée en Russie le 19 novembre. En 1997, le président ukrainien Leonid Koutchma l’avait déplacé au 3 novembre. En 1943 commençait la libération de Kyiv des envahisseurs nazis, au cours de laquelle, l’artillerie avait joué un très grand rôle. Le 3 novembre 1943, lors de la bataille du Dnipro, l’artillerie soviétique, dans des conditions difficiles, assura une percée de la défense allemande fortement fortifiée au nord de Kiev par les troupes de la 38e armée (commandant de l'armée - K.S. Moskalenko, commandant de l'artillerie de l'armée - V.M. Likhachev )

Mais cette date qui fait référence à la Seconde Guerre mondiale est encore trop liée au passé aux yeux des Ukrainiens qui souhaitent éradiquer toute référence à leur passé commun avec les Russes et sous-entendre leur appartenance à l’Occident. En 2024, le président Zelensky a pris la décision de ne plus fêter le 3-Novembre mais de déplacer cette fête professionnelle au 4 décembre qui est le jour de la Sainte-Barbe. Barbara, comme ont la nomme ici, est considérée comme la patronne des artilleurs en Ukraine, mais également par les forces armées polonaises, françaises, espagnoles et états-uniennes. De leur côté, les Russes fêtent sainte Barbara le 17 décembre du calendrier grégorien.

Cela dit, ces jours-ci, l’artillerie ukrainienne n’est pas vraiment à la fête, les Russes mettent le paquet dans la dans la région de Pokrovsk, où les Ukrainiens sont à la peine.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2025

Le 3 novembre 2017 quelque par en Ukraine (photo de l’armée ukrainienne)

 
Lire la suite
1845, 1875, Tonga, constitution, 4 décembre Bruno Teissier 1845, 1875, Tonga, constitution, 4 décembre Bruno Teissier

4 novembre : le royaume des Tonga fête son 180e anniversaire

La Chine offre ce 4 novembre un somptueux feu d’artifice pour l’anniversaire du royaume de Tonga dont c’est la fête nationale.

 

C’est aujourd’hui la fête nationale du royaume des Tonga (Tonga National Day), un petit État composé de quelques dizaines d’îles du Pacifique sud. Chaque 4 novembre, on y commémore l’intronisation du premier roi, George Tupou Ier.

Jusque-là, l’archipel était divisé en autant de chefferies que l’île. L’un des chefs locaux, Taufa’ahau, originaire de la petite île de Ha’apai, est parvenu peu à peu à unifier les chefferies en imposant son autorité avec une série de guerres. Après la défaite du dernier chef indépendant en 1852, il devient le chef incontesté de l’ensemble des îles Tonga. Avant cette date, il s’était fait baptiser George et était monté sur le trône le 4 décembre 1845, jour de son anniversaire (il est né en 1797). Son règne a duré près d’un demi siècle, au cours duquel il a aboli l’esclavage et instauré un régime parlementaire (en 1875, un 4 décembre évidement). Il est mort à 95 ans en laissant le trône à son arrière-petit-fils : George Topou II. Ce dernier aura une fille, Salote Topou III qui règnera, elle aussi, pendant près d’un demi siècle, jusqu’en 1965… Le roi actuel, Tupou VI, monté sur le trône en 2012, est son lointain descendant.

Aujourd’hui, 4 novembre, c’est à la fois le 180e anniversaire du pays et le 150e de sa constitution (l’une des plus anciennes du monde), le jour est férié. La fête est marquée chaque année par spectacles de danse et de musique. Longtemps cette journée était connue sous l’appellation de Tonga Constitution Day, en 2006, c’est devenu le Tonga National Day.

Voici le programme des festivités de ce 4 novembre 2025

9h00-10h00 : Cérémonie de pose de la première pierre du nouveau bâtiment de l’Assemblée législative, domaine royal de Talangaholo

11h30-12h30 : Cérémonie du souvenir, dépôt de gerbes, tombeaux royaux

13h00-14h00 : Déjeuner royal, Mala'e Pangai

15h00 : Marches, Itinéraire : Mala'ekula - Chemin Laifone - Chemin Tafa' ahau - Chemin Vuna Est - Zone de dispersion désignée, Kolofo'ou

19h00-20h00 : Allumage traditionnel des flambeaux (Tutupakanava) : défilé des écoles secondaires et supérieures

20h15 : Feu d’artifice tiré par l’ambassade de la République populaire de Chine, sur le front de mer de Nuku’alofa. Merci les Chinois !

Les cérémonies ont commencé dès vendredi et plusieurs événements culturels et sportifs ont eu lieu au Tonga High School Indoor Stadium, le nouveau grand stade sportif du pays, construit par la Chine et inauguré par le roi l’an dernier. Le pays est endetté à l’égard de Pékin, mais la grande puissance n’est pas pressée de se faire rembourser, pourvu qu’elle continue à être la bienvenue aux îles Tonga.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 novembre 2025

 
Tonga2.png
Le roi George Tupou Ier

Le roi George Tupou Ier

Sa Majesté Tupou VI le jour de son couronnementPour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps. Vous pouvez le faire sur Tipeee

Sa Majesté Tupou VI le jour de son couronnement

Lire la suite
1971, Inde, marine, 4 décembre Bruno Teissier 1971, Inde, marine, 4 décembre Bruno Teissier

4 décembre : l’Inde célèbre ses forces navales

La Journée de la marine, en Inde, rappelle la première victoire navale d’importance. L’Inde qui aidait le Bangladesh à se libérer de la tutelle du Pakistan occidental. Elle avait lancé une attaque navale, victorieuse, sur le port de Karachi, quartier général des forces navales du Pakistan, le 4 décembre 1971.

 

Beaucoup de pays fêtent leur marine le jour anniversaire de leur fondation, ce n’est pas de cas de l’Inde où la Journée de la marine (Navy Day, भारतीय नौसेना दिवस), chaque 4 décembre, rappelle la première victoire navale d’importance. C’était pendant la deuxième guerre contre le Pakistan. L’Inde qui aidait le Bangladesh à se libérer de la tutelle de son voisin occidental, avait lancé une attaque navale sur le port de Karachi, quartier général des forces navales du Pakistan. L’opération baptisée “ Trident ” permit, le 4 décembre 1971, de détruire quatre navires pakistanais et de neutraliser la principale base navale de l’ennemi.

Cette victoire navale, n’était pas vraiment la première. Une décennie plus tôt, l’opération Vijay, le 19 décembre 1961, avait permis à l’Inde de prendre la ville de Goa, mais les Portugais s’étant à peine défendu, la victoire n’était pas aussi glorieuse que celle que l’Inde remportera sur son voisin en 1971.

La journée de la marine a été célébrée pour la première fois en 1944, le 21 octobre, date d’une victoire anglaise sans pareille. Elle a ensuite été déplacée au 1er décembre, puis en 1972, au 4 décembre. Il était difficile de faire référence à une fondation, car l’Inde a hérité des forces navales qu’ont bien voulu leur laisser les Anglais après 1947. Autrement dit, juste quelques navires pour surveiller ses côtes. Trois quarts de siècle plus tard, elle dispose d’une des dix flottes les plus importantes du monde (la 7e, 6e voire 5e selon les critères et les années de référence, en concurence avec celles de la France et du Royaume uni).

D’ordinaire, les célébrations ont lieu à Visakhapatnam, le grand port du golfe du Bengale. Mais cette année, la Journée de la marine indienne est célébrée au fort de Sindhudurg qui a été construit sur le littoral de la mer d’Aden, au sud de Bombay, par l’empereur marathe Chhatrapati Shivaji Maharaj en 1660. L'événement est animé par l'amiral R Hari Kumar, chef d'état-major de la marine. Il verra la participation de 20 navires de guerre ainsi que de 40 avions, dont le MiG 29K et le LCA Navy. Le Premier ministre Narendra Modi assiste à la cérémonie du fort de Sindhudurg aux côtés du ministre en chef du Eknath Shinde et d'autres dignitaires. Après l'événement, N. Modi dévoilera la statue de Chhatrapati Shivaji Maharaj au fort de Rajkot, à Medha, Malvan.

La branche navale des forces armées indiennes a été fondée en 1612 par la Compagnie des Indes orientales et sera rebaptisée "Marine indienne" le 26 janvier 1950, deux ans et demi après l'indépendance. Il était difficile de célébrer l’origine britannique des forces navales indiennes. D’autant qu’en Inde, c’est Chhatrapati Shivaji Maharaj, l’empereur marathe du XVIIe siècle, qui est considéré comme le « père de la marine indienne ». Conscient très tôt de l’importance d’une présence maritime, il est connu pour avoir établi une solide force navale afin d’asseoir son empire marathe et résister aux menaces extérieures, notamment celle des Hollandais, des Portugais et des Britanniques. Son objectif était aussi de protéger la côte de Konkan (autour de Bombay) de la piraterie. Mais la continuité avec cette flotte marathe du XVIIe siècle et la marine actuelle est difficile à établir.

Le 4 décembre n’est pas un jour férié en Inde, mais une commémoration officielle. Les cérémonies, outre des dépôts de gerbes aux monuments aux morts, comprennent un spectacle de musique navale, une danse animée de cornemuse présentée par les cadets du SCC… Les festivités se terminent par un spectacle laser éblouissant au fort historique de Sindhudurg. Durant la journée, dans les ports militaires du pays des navires de guerre sont proposés à la visite exceptionellement.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2023

 

Spectacle en mer au large de Visakhapatnam

Visite de navire de guerre

Lire la suite
Kirghizistan, épopée nationale, héros national Bruno Teissier Kirghizistan, épopée nationale, héros national Bruno Teissier

4 décembre : le Kirghizistan célèbre son épopée nationale

C’est le Jour de l'épopée Manas un poème épique que les Kirghizes considèrent aujourd’hui comme l’œuvre majeure de leur littérature ancienne et un fondement de leur identité culturelle.

 

Le 4 décembre 2013, l’Unesco inscrivait la trilogie Manas, Semetei, Seek sur la liste de du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. En 2015, en référence à cette reconnaissance, le gouvernement Kirghize déclarait le 4 décembre : Jour de l’épopée Manas (Манас дастаны), un poème épique de quelque 500 000 vers, que les Kirghizes considèrent aujourd’hui l’œuvre majeure de leur littérature ancienne. Cette célébration n’était pas la première. Déjà en 1995, les autorités locales, désormais libres de toutes références au marxisme-léninisme, avaient organisé des célébrations pour le 1000e anniversaire de ce long poème épique.

En vérité, l’âge de ce long poème, qualifié parfois de l’Iliade et l’Odyssée de l’Asie centrale, n’est connu précisément. Néanmoins, il ne peut pas être aussi ancien puisqu’il décrit des événements qui ont eu leu aux XVIe et XVIIe siècles. Cette épopée est composée de trois livres (le premier s’intitule "Manas", le deuxième épisode décrit les actes de son fils Semetei, et le troisième de son petit-fils Seitek (ou Seek). Pendant des siècles, elle a été transmise oralement à des générations successives de conteurs, appelés manasçı (Манасчы). Les manascis racontent ces histoires au travers d’un chant mélodique mais sans être accompagnés d'instruments de musique. Ils peuvent se relayer plusieurs jours d’affilée pour réciter d’un seul trait la totalité de l’épopée. Les premières transcriptions écrites ne datent que du milieu du XIXe siècle. Il en existe aujourd’hui plusieurs dizaines, complètes ou fragmentaires, avec des variantes et des évolutions d’un siècle à l’autre.

La principale innovation au XXe siècle est l’appropriation de cette épopée par les Kirghizes dont la nation est largement une invention de l’ère soviétique. Dans les premières transcriptions de l’épopée, Manas n’est pas qualifié de Kirghize mais de Nogaï. Les Nogaïs formaient un peuple turc nomade qui a eu son apogée aux XVe et XVIe siècles et dont il ne reste que des minorités éparpillées aujourd’hui de l’Anatolie au Kazakstan. À partir des années 1920, Manas est devenu Kirghize dans la totalité des récits. Aujourd’hui, Manas dont les statues équestres ont été érigées dans plusieurs villes, fait figure de héros national du Kirghizistan.

Contrairement aux figures de Genghiz Khan et de Timour, Manas n'est pas un personnage historique. Cet ancêtre mythique fait néanmoins la fierté des Kirghizes. Il est utilisé aussi bien par les gouvernements successifs, dès l’époque soviétique, que par ceux qui s’y opposent. À tel point que les autorités s’en prennent désormais aux manastchis et cherchant à brider leur discours pour en faire des relais de la propagande gouvernementale, sans vraiment y parvenir. Certains d’entre eux, en effet, ne se contentent pas de réciter ce qu’ils ont appris mais brodent sur les valeurs de luttes des glorieux ancêtres incitants les mécontents du régime à tenir tête à la dictature kirghize.

La fête du 4 décembre est marquée par divers événements culturels organisés dans tout le Kirghizistan.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2022

 

La statue de Manas à Bichkek, capitale du Kirghizistan

Ce billet de banque kirghize représente le tombeau de Manas, un lieu bien réel pour un personnage imaginaire

manascis (ou manastchis)

Lire la suite
France, 4 décembre, vie de saint Bruno Teissier France, 4 décembre, vie de saint Bruno Teissier

4 décembre : mineurs et pompiers fêtent la Sainte-Barbe

Le 4 décembre, ce sont les mineurs, les artificiers, et bien sûr, les pompiers qui fêtent leur sainte patronne ! Les amicales de pompiers organisent des banquets pour la Sainte-Barbe. Quant aux villes minières, elles font la fête en souvenir des puits fermés.

 

La Sainte-Barbe est un grand jour pour Saint-Étienne, ville minière jusqu’à la fermeture du dernier puits en 1983. Autrefois, cette journée était chômée et payée pour les mineurs qui portaient en procession la statue de la sainte de l'hôtel de ville jusqu'à chaque mine. Ce défilé au flambeau qui a lieu ce samedi, transporte Sainte Barbe jusqu'au Puits Couriot, aujourd'hui Musée de la mine où la soirée se termine par l'embrasement du site en un spectaculaire feu d'artifice.

Rendez-vous à 18 h. sur le parvis de la cathédrale Saint-Charles. À 18h 45, la place Jean-Jaurès, la cathédrale Saint-Charles et le grand sapin de Noël seront mis en lumière. À 19 h 15, le défilé prendra le départ en musique, en direction du Puits Couriot. À 20 h, heure d’arrivée du défilé, vous pourrez assister à un spectacle pyrotechnique renouvelé et augmenté d’une performance artistique unique, tiré depuis le chevalement et le carreau du Musée de la mine qui fête ses 30 ans.

Il en est de même dans les Hauts-de-France, où depuis plus d’un siècle, les fêtes de la Sainte-Barbe font presque office de seconde fête nationale. Barbara incarne la convivialité, la simplicité et la solidarité : les valeurs fortes du pays noir.

Le 4 décembre, ce sont les mineurs, les artificiers, et bien sûr, les pompiers qui fêtent leur sainte patronne ! Les amicales de pompiers organisent des banquets pour la Sainte-Barbe. Cette fête se généralise sous la Troisième République : cérémonie religieuse, banquet et bal étaient de mise. La dimension festive se retrouve dans le faste des menus gargantuesques. Aujourd’hui, tous les corps ne fêtent pas la Sainte-Barbe. Certains ont conservé seulement la dimension conviviale en organisant un repas entre les membres du corps. Pourtant « faire Sainte Barbe » est souvent un moment privilégié pour réaffirmer la cohésion du groupe, rendre hommage aux disparus et décerner galons et médailles.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 décembre 2021

 
stebarbe.jpg
Lire la suite
France, vie de saint Bruno Teissier France, vie de saint Bruno Teissier

4 décembre : des feux d’artifice pour la Sainte-Barbe

Samedi, alors que le Puy-en-Velay voyait sa préfecture en flamme, c’est Saint-Étienne qui célébrait la patronne des mineurs, des artificiers et des pompiers. La Sainte-Barbe tombe en fait le 4 décembre, c’est un grand jour pour Saint-Étienne, autrefois, cette journée était chômée et payée pour les mineurs…

 

Samedi, alors que le Puy-en-Velay voyait sa préfecture en flamme, c’est Saint-Étienne qui célébrait la patronne des mineurs, des artificiers et des pompiers. La Sainte-Barbe tombe en fait le 4 décembre, c’est un grand jour pour Saint-Étienne, ville minière jusqu'à la fermeture du dernier puits en 1983. Autrefois, cette journée était chômée et payée pour les mineurs qui portaient en procession la statue de la sainte de l’hôtel de ville jusqu'à chaque mine. Ce défilé au flambeau qui a eu lieu samedi, a transporté sainte Barbe jusqu'au Puits Couriot, aujourd’hui Musée de la mine où la soirée se termine par l'embrasement du site en un spectaculaire feu d'artifice.

Le 4 décembre, ce sont les mineurs, les artificiers, et bien sûr, les pompiers qui fêtent leur sainte patronne ! Les amicales de pompiers organisent des banquets pour la Sainte-Barbe. 

 
stebarbe.jpg
Lire la suite