L’Almanach international

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1775, États-Unis, armée, 14 juin Bruno Teissier 1775, États-Unis, armée, 14 juin Bruno Teissier

14 juin : Trump s’offre un beau défilé militaire pour son anniversaire

La date du 14 juin 2025 marque les 250 ans de la création de l’armée de terre américaine et elle coïncide avec son 79e anniversaire du président Trump. La fête promet d’être à la hauteur de la mégalomanie de son promoteur.

 

La date du 14 juin 2025 marque les 250 ans de la création de l’armée de terre américaine et elle coïncide avec le 79e anniversaire du président Trump. Jusque-là, le 14 juin était connu comme la Journée du drapeau, une simple commémoration. L’armée de terre américaine (US Army) a été fondée le 14 juin 1775, un peu plus d’un an avant que les États-Unis d’Amérique ne déclarent leur indépendance, le 4 juillet 1776. Ainsi débute une année de commémorations qui mèneront au 4 juillet 2026.

Cette année, Donald Trump a décidé d’organiser un défilé militaire digne ce celui auquel il avait assisté à Paris, le 14 juillet 2017. Un de ses rivaux, Vladimir Poutine a organisé le 9 mai dernier un grand défilé sur la place Rouge comme les Russes savent les faire. Symbole de virilisme, Trump se devait d’avoir le sien et qui plus est pour son propre anniversaire.

Lors de son premier mandat il avait eu quelques velléités en ce sens mais on lui avait opposé le coût d’une telle fête. À présent qu’il s’est octroyé les pleins pouvoirs, qui serait en mesure de lui refuser quoi que ce soit ?  Le Pentagone prévoit donc 6 600 soldats, 50 avions et 150 véhicules pour cette parade qui sera accompagnée, selon une porte-parole de l’armée, Heather Hagan, d’un feu d’artifice « spectaculaire » et de célébrations tout au long de la journée au National Mall, vaste esplanade au cœur de la capitale fédérale américaine. Le défilé doit rappeler, avec des figurants et de l’équipement, la guerre d’indépendance américaine, la guerre de Sécession, mais aussi les deux guerres mondiales, la guerre du Vietnam et les conflits plus récents (Irak, Afghanistan). Des militaires en activité ainsi que des élèves des écoles militaires américaines participeront aux démonstrations. À la fin de la parade, Donald Trump se verra remettre un drapeau américain par des parachutistes de l'armée. Après quoi, le feu d'artifice sera tiré aux alentours de 21h45. Aux États-Unis, un tel spectacle est rare : le dernier défilé militaire remonte à 1991, pour la fin de la guerre du Golfe.

Le président républicain, qui est aussi le commandant en chef de l’armée américaine, a complètement remanié le commandement militaire du pays. Après l’avoir quelque peu mal traité, Trump est en pleine opération de séduction auprès de l’armée. Il vient de la faire intervenir en Californie, en toute illégalité, contre un imaginaire « ennemi de l’intérieur ». Tout le monde n’est pas dupe : le général Mark Milley, chef d’état-major des forces armées américaines lors du premier mandant de Trump, le qualifie à juste titre de « fasciste jusqu’au bout des ongles ».

Des appels ont été émis à manifester le jour même du défilé, en protestation contre ce qui est perçu comme une démonstration de pouvoir autoritaire. Quelque 2 000 manifestations sous le slogan “No Kings” (pas de roi) se déroulent à travers le pays. Mais Donald Trump a promis « une réponse très forte » en cas de perturbations de la parade qu’il s’offre en guise d’anniversaire.


Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 juin 2025

 
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1777, États-Unis, drapeau, 11 juin Bruno Teissier 1777, États-Unis, drapeau, 11 juin Bruno Teissier

14 juin : le jour du drapeau américain

Ce 8 juin est le Jour du drapeau (Flag Day) aux États-Unis. Cette fête commémore l'adoption du drapeau des États-Unis par le deuxième Congrès continental le 14 juin 1777.

 

Ce 14 juin est le Jour du drapeau (Flag Day) aux États-Unis. Cette fête commémore l'adoption du drapeau des États-Unis par le deuxième Congrès continental le 14 juin 1777. La résolution sur le drapeau prévoyait « que le drapeau des treize États unis soit composé de treize bandes, alternées de rouge et de blanc ; que l'union soit de trois étoiles, blanches sur un champ bleu, représentant une nouvelle constellation. » Dès cette époque, il est surnommé le le Stars and Stripes (Étoiles et Bandes).

Le Jour du drapeau a été fixé par le président Woodrow Wilson en 1916. Mais ce n’est que le 3 août 1949, que la Journée du drapeau national a été instituée. Officiellement, cette fête n’est pas fédérale, mais tous les Américains célèbrent chaque année le Jour du drapeau. Pendant la Semaine du drapeau national, le drapeau est affiché sur tous les bâtiments gouvernementaux. Parfois, des défilés et des événements sont organisés par certaines organisations pour célébrer le drapeau américain et tout ce qu'il représente.

Il existe une Fondation nationale du Jour du drapeau qui célèbre chaque année un Jour du drapeau le deuxième dimanche de juin, soit un jour différent de la célébration du gouvernement fédéral américain.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 juin 2024

Mise à jour : le 14 juin 2025, le président Trump s’est offert pour l’occasion le défilé militaire dont il rêvait depuis longtemps car c’est aussi son anniversaire.

Affiche du 140e Jour du drapeau américain, 1777-1917. L'anniversaire des étoiles et des rayures, le 14 juin 1917. 

 
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1991, Suisse, Femmes, 14 juin Bruno Teissier 1991, Suisse, Femmes, 14 juin Bruno Teissier

14 juin : la grève féministe des femmes suisses

Chaque année, depuis la grande manifestation du 14 juin 1991 qui avait mis 10% de la population suisse dans la rue, les femmes suisses manifestent pour l’application de leurs droits. Il est vrai que le pays a toujours été très en retard : le droit de vote acquis en 1981 seulement et dernièrement, en 2005, l’obtention d’un congrès de maternité… Cette année, les femmes sont dans la rue pour l’égalité salariale entre homme et femmes. Un problème qui n’est pas spécifique à la Suisse, mais cette manifestation monstre des femmes n’a pas d’équivalent.

 

Chaque année, depuis 1991, les femmes suisses manifestent pour l’application de leurs droits. Le 14 juin 1981, l'égalité entre les femmes et les hommes était enfin inscrite dans la Constitution fédérale après un référendum (60% de oui, 40% de non). Cette égalité des droits fut un long combat, les femmes suisses n’avaient le droit de vote au niveau fédéral que depuis 1981 et au niveau local, certains cantons alémaniques ont même résisté jusqu’en… 1990 pour leur permettre de voter.

Dix ans après cette inscription dans la constitution, peu de choses ayant évolué, une grève des femmes a été organisée, à la date anniversaire de cette inscription, soit le 14 juin 1991. Le succès de cette action de protestation a été phénoménal : plus 500 000 personnes étaient dans les rues, soit 10% de la population du pays à l’époque !  Depuis, cette grève des femmes a lieu chaque année, le 14 juin.

Une loi sur l’égalité entre homme et femme a fini par être votée en 1996 pour faire évoluer la situation. La dépénalisation de l’avortement a été acquise en 2002 seulement. Une femme sur dix est licenciée après son congé maternité, un congé qui n'a d'ailleurs vu le jour qu'en 2005 ! (soit un demi siècle après la plupart des pays européens)… Il existe, aujourd’hui, encore une différence de salaire de l’ordre de 20% entre hommes et femmes. Pour la retraite, l’écart est même de 30% et celle-ci a été récemment fixée à 65 ans (à partir de 2025). 

Si bien que le 14 juin, les femmes ont décidé, symboliquement, de s’arrêter de travailler à 15h24. C’est pour cela que le 14 juin est appelé la Grève des femmes (Frauen streik / feministischer Streik, ou sciopero femminista e delle donne). Par esprit de consensus, propre à la Suisse, beaucoup d’entreprises ont paris l’habitude de donner leur après-midi, voire leur journée, aux femmes chaque 14 juin.

La  journée du 14-Juin, peu marquée dans les cantons ruraux de langue allemande, est quasi institutionnalisée dans les cantons urbanisés les plus importants. Durant les deux dernières semaines, la Ville de Genève, par exemple, a mis à disposition des espaces d'affichages, permettant au Collectif de la grève d’annoncer l’événement au public. Elle a en outre décidé de pavoiser le Pont du Mont-Blanc, le Palais Anna et Jean-Gabriel Eynard et le toit du Grand Théâtre le 14 juin 2023 aux couleurs de la Grève féministe (le violet) et de prendre en charge les frais d’impression des drapeaux. Les lieux suivants sont illuminés en violet les soirs des 13 et 14 juin 2023 : le Palais Anna et Jean-Gabriel Eynard, le Musée Rath, le Grand Théâtre, le phare des Pâquis, la statue de la Brise ainsi que la statue de la colombe de la paix. Ce 14 juin, également, une salle est prêtée pour les préparatifs de la manifestation et le stockage du matériel… Les villes de Lausanne, Berne, Zurich, Bâle… sont également très engagées. Lausanne a même inauguré, en 2021, une Place du 14-Juin.

Lausanne 2023 sur YouTube

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 juin 2023

 

Image du SIT, syndicat interprofessionnel des travailleuses et travailleurs

Le slogan de la manif du 14 juin 2023

La conseillère Viola Amherd (veste blanche), la présidente du Conseil national, Marina Carobbio Guscetti (à droite) et la vice-présidente du Conseil national, Isabelle Moret, le 14 juin 2019

À Bâle, la manif prend l’allure d’un carnaval

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1982, Royaume-Uni, 14 juin, libération, Malouines Bruno Teissier 1982, Royaume-Uni, 14 juin, libération, Malouines Bruno Teissier

14 juin : Liberation Day aux Malouines/Falkland

Les Malouines (Falkland, pour les Anglais) commémorent le 40e anniversaire de la fin du conflit qui a opposé l’Argentine et le Royaume-Uni en 1982.

 

Les Malouines (Falkland, pour les Anglais) commémorent leur libération de l’occupation militaire argentine qui avait débuté le 2 avril 1982. La prise de l’archipel par l’armée argentine avait pour but de mobiliser le pays derrière la junte au pouvoir à Buenos Aires. La défaite précipitera la chute de la dictature militaire. À l’inverse Margaret Thatcher en sortira renforcée.

Comme chaque année, pour Falkland Liberation Day, une messe d'action de grâce est dite dans la cathédrale de Christ Church à 9h45. Le gouverneur et le commandant des forces britanniques assisteront à l’office. Des membres de l'Assemblée législative et des représentants de la Royal Navy, de l'armée de terre, de la Royal Air Force, de la Force de défense des îles Falkland, de la FIDF, ainsi que des membres de la marine marchande et des groupes de jeunes seront présents. Les anciens combattants de 1982, y compris les résidents locaux et du Royaume-Uni seront également présents. À 11 heures, une cérémonie se déroule au monument de la libération, devant le bâtiment du secrétariat avec dépôt de gerbe au monument de la libération et d'un défilé militaire.

Chaque année, pour le Día de las Malvinas, l’Argentine dénonce la présence anglaise dans cet archipel des mers du sud comme un reliquat du colonialisme britannique bien que ces îles qui doivent leur nom à des marins de Saint-Malo, n’aient presque jamais été argentines.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 juin 2022

 
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1941, Estonie, Lettonie, Lituanie, URSS, 14 juin, déportations Bruno Teissier 1941, Estonie, Lettonie, Lituanie, URSS, 14 juin, déportations Bruno Teissier

14 juin : jour de deuil dans les républiques baltes

C’est jour de deuil dans les trois républiques baltes en mémoire des déportations opérées à partir du 14 juin 1941, il y a 80 ans jour pour jour par les autorités soviétiques.

 

C’est jour de deuil dans les trois républiques baltes en mémoire des déportations opérées par les Soviétiques à partir du 14 juin 1941, il y a 80 ans jour pour jour.

Ce jour-là, et au cours des trois jours qui suivirent, quelque 10 000 Estoniens, des familles entières, principalement des citadins, furent déportés vers la Sibérie dans des conditions atroces, au point qu’une partie d’entre eux sont morts avant d’arriver à destination. Les familles étaient divisées : les hommes furent majoritairement emprisonnés dans des camps en Sibérie d’où très peu sont revenus alors que les femmes et enfants furent emprisonnées à Kirov, Tomsk, Omsk, Novossibirsk, Krasnovarsk ou encore dans le Krai de l’Altaï. Quelques semaines plus tard, d’autres vagues de déportations ont eu lieu et concernent encore plusieurs milliers de personnes. C’est ce triste anniversaire que les Estoniens célèbrent par un jour de commémoration annuel appelé leinapäev.

Les Lettons déplorent la même tragédie : dans la nuit du 13 au 14 juin,  ce sont plus de 5 000 citoyens qui ont été déportés. Le 14 juin est célébré chaque année comme le Jour de la commémoration des victimes de la terreur communiste (Komunistiskā genocīda upuru piemiņas dienā).

En Lituanie, cette date est appelée Jour de deuil et d'espoir (Gedulo ir vilties diena). Elle est jalonnée de cérémonies solennelles et de manifestations en mémoire des 18 500 déportations de cette sinistre journée… Au total, pour cette seule journée du 14 juin 1941 et lors des jours qui suivirent, en Lettonie, en Estonie et en Lituanie ce sont plus de 43 000 Baltes parmi lesquels plus de 3 000 enfants, qui sont déportés en Sibérie. Une majorité y laissera leur vie.

Selon le pacte Ribbentrop-Molotov du 23 août 1939 signé par les dictateurs allemands et soviétiques, les deux États totalitaires se partageaient l’Europe ce qui ouvrait la voie à une occupation soviétique des républiques baltes en octobre et novembre 1939.  Ensuite, le 22 juin 1941, le Troisième Reich allemand envahit l'URSS et occupe en quelques semaines les territoires baltes, mettant fin aux déportations vers la Sibérie et d’autres exactions encore plus terribles les remplaceront très vite. Sous l’occupation allemande, des centaines de milliers d’autres Baltes seront déportées ou tués, principalement des juifs exterminés par les nazis ou par des milices baltes dans le cadre de la Shoah. En 1944, l’URSS va ensuite réoccuper les républiques baltes pour un demi-siècle et reprendre de plus belle les déportations vers la Sibérie. Celles-ci dureront jusqu’en mars 1949 et concerneront encore 90 000 personnes. Les commémorations du 14 juin les concernent aussi.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 juin 2021

 
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1993, Malawi, Démocratie Bruno Teissier 1993, Malawi, Démocratie Bruno Teissier

14 juin : le Malawi célèbre sa démocratie acquise après 30 ans de dictature

Le Malawi a attendu le 14 juin 1993 pour que soit organisé des élections libres. Le vieux dictateur (95 ans) n’a pas eu d’autre choix que d’organiser un référendum qui le poussera vers la sortie, mettant fin à 30 ans de sa dictature ultraconservatrice.

 

Le Malawi a attendu le 14 juin 1993 pour que soient organisées des élections libres. Le vieux dictateur (95 ans) n’avait pas eu d’autre choix que d’organiser un référendum qui le poussera vers la sortie, mettant fin à 30 ans de sa dictature ultraconservatrice.

La colonie britannique du Nyasaland est devenue indépendante en 1964 sous le nom de Malawi. Hastings Kamuzu Banda, chef du Parti conservateur a été nommé premier ministre. Deux ans plus tard, il proclame la république et se fait élire président. Lassé des élections truquées, il se déclare président à vie en 1971. Il le restera jusqu’en 1994 grâce à un régime de parti unique, une milice paramilitaire à sa solde et le soutien des États-Unis.  En 1993, cependant, l’agitation intérieure croissante et la pression des chefs d'église et de la communauté internationale (le vent tourne en Afrique du Sud) ont forcé le président Banda à autoriser un référendum public qui lui sera défavorable à 63 % et l’obligera à quitter le pouvoir après les élections du 17 mai 1994 et la victoire du candidat du Front démocratique uni, Bakili Muluzu. 

Le vieux dictateur Banda a quitté le pourvoir à 96 ans. Il est mort quelques semaines avant ses 100 ans en Afrique du Sud, le pays qui l’avait toujours soutenu.

Le 14 juin est célébré chaque année sous le nom de Freedom Day, mais ce n’est plus un jour férié depuis 2005. Ce pays est l’un des plus pauvres du monde, une bonne partie de sa classe politique est corrompue mais son système politique fonctionne. La dernière élection présidentielle a vu le président en place réélu grâce un très faible écart de voix avec son concurrent. En février 2020, la Cour constitutionnelle a donné raison à l’opposition en estimant que Peter Mutharika avait été « indûment élu », de nombreuses irrégularités ayant été constatées. C’est la première fois qu’une élection présidentielle est annulée au Malawi, deuxième pays après le Kenya en 2017, à prendre une telle décision en Afrique… Un nouveau scrutin est prévu le 23 juin prochain. À suivre…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 juin 2020

Mise à jour : À l’issue du scrutin du 23 juin 2020, Lazarus Chakwera l'emporte contre le président sortant Peter Mutharika dès le premier tour.

 
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