L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
11 janvier : les Japonais prient pour la réussite de leurs affaires
Un million de pèlerins et visiteurs se pressent au sanctuaire Imamiya Ebisu, à Osaka, pour célébrer Ebessan, la déesse qui peut favoriser leurs affaires pour toute l’année qui débute, prier pour le succès de leur commerce ou espérer la signature d’un gros contrat.
Un million de pèlerins et visiteurs se pressent au sanctuaire Imamiya Ebisu, à Osaka, fondé au VIIe siècle, pour célébrer Ebessan, la divinité des affaires, du commerce et de la pêche. Cette divinité est honorée dans tout le Japon, chaque année du 9 au 11 janvier, notamment à Kyoto et Hyogo, mais c’est à Osaka que la foule est la plus nombreuse. Certains y viennent en curieux, pour l’ambiance festive, d’autre viennent vraiment implorer la déesse de favoriser leurs affaires pour toute l’année qui débute ; de prier pour le succès de leur commerce ou espérer la signature d’un gros contrat et devenir riche au cours de l’année 2020.
Cette tradition shintoïste date de l'époque d'Edo (XVIIe - XIXe siècles) lorsque Osaka était à son apogée comme cité marchande. C’est la fête de Toka Ebisu (十日戎). La fête débute le 9 janvier. Le 10 janvier est le jour du défilé du Palanquin de la chance, qui rassemble 600 personnalités de la ville, accompagnés de geisha. Le défilé traversent les rues principales du quartier de Naniwa célèbre pour ses activités marchandes. Le 11 janvier est connu comme le jour de « la dernière chance de la chance ». Des stands vendent dans l’enceinte du sanctuaire des petits gâteaux de riz, des porte-bonheur et autres babioles dont les Japonais raffolent.
Environ 400 stands sont installés pour le festival. On revient du sanctuaire avec des porte-bonheurs et amulettes distribués par les fuku-musume, ces jeunes femmes qui distribuent la bonne fortune qui sont sélectionnées plusieurs mois en amont parmi plus de 3000 candidates, comme pour un concours de beauté. Elle distribuent des branches de bambou ornementées (les fukusasa) aux visiteurs. Ces branches sont supposées apporter une bonne fortune commerciale.
Pour s’y rendre : Sanctuaire Imamiya Ebisu, 1-6-10 Ebisu Nishi, Naniwa-ku, Osaka - site internet - En train : prenez la ligne JR Kagoshima et descendez à la station Yoshizuka (5 minutes à pied). - En métro : descendre à la station Chiyo Kencho-guchi (5 minutes à pied).
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 janvier 2025
11 janvier : la journée allemande de la pomme
Lancée en 2010 par l'Association fédérale des producteurs de fruits et légumes dans le cadre d'une campagne pour encourager les gens à soutenir les producteurs locaux, la Journée allemande de la pomme est célébrée par la distribution de centaines de milliers de pommes dans cinq grandes villes allemandes.
Lancée en 2010 par l'Association fédérale des producteurs de fruits et légumes (Bundesvereinigung der Erzeugerorganisationen Obst und Gemüse) dans le cadre d'une campagne pour encourager les gens à soutenir les producteurs locaux, la Journée allemande de la pomme (Tag des deutschen Apfels) est célébrée par la distribution de centaines de milliers de pommes dans cinq grandes villes allemandes.
En fait, le choix du 11 janvier n'a aucun lien temporel ou historique avec ce fruit : ce n'est pas une période de floraison, pas une période de récolte, c’est juste une date après les fêtes, où il est bon de revenir à la consommation des produits les plus simples. La pomme est de loin le fruit le plus populaire en Allemagne qui en consomme 25 kg par an et par habitant (16 kg en France). L’Allemagne qui en est le premier importateur mondial, veut aussi promouvoir sa production locale.
L’Allemagne n’est pas la seule à fêter les pommes. En Autriche, c’est le deuxième vendredi de novembre et au Royaume-uni, chaque 21 octobre. En France, un jour de la pomme avait été institué chaque 1er brumaire, premier jour du mois de brumaire du calendrier républicain ou révolutionnaire français, équivalant généralement à chaque 22 octobre du calendrier grégorien, mais qui n’est pas fêté, bien qu’il corresponde à la pleine saison des pommes.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 janvier 2024
11 janvier : les Népalais célèbrent le 300e anniversaire du fondateur du pays
Au Népal on célèbre Prithvi Narayan Shah, né le 11 janvier 1723. C’est lui qui a créé le Royaume du Népal au milieu du XVIIIe siècle en réunissant une vingtaine de petits États. Il a également fondé une dynastie qui a régné sur le pays jusqu’en 2008. Aujourd’hui, le Népal est gouverné par une coalition de partis antimonarchistes, qui s’est finalement résolue, avant-hier, à faire cet anniversaire un jour férié.
Prithvi Narayan Shah est né le 11 janvier 1723. C’est lui qui a créé le Royaume du Népal au milieu du XVIIIe siècle en réunissant une vingtaine de petits États. Il a également fondé une dynastie qui a régné sur le pays jusqu’en 2008.
Prithvi est un héros national, pourtant la célébration officielle de cet anniversaire n’était pas acquise, la décision de faire de ce 11 janvier un jour férié ayant été prise seulement… avant-hier. Ce jour a été férié au Népal de 1951 à 2006. Il a été supprimé lors de la révolution anti monarchiste qui a privé le dernier roi de ses pouvoirs et organisé la transition vers une république démocratique. Celle-ci a été instaurée le 28 mai 2008.
Mais, ce jour férié ayant été aboli, le district de Gorkha avait aussitôt proclamé une célébration locale en l’honneur de celui qui avait été son monarque. Prithvi Narayan Shah étaient, en effet, à la tête de ce petit royaume quand il s’est lancé à la conquête de la vingtaine de petits États qui, une fois réunis vont former, en 1768, le Royaume du Népal. À l’époque où le 11 janvier était férié, cette date était connue comme le Jour de l’Unité (नेपाल एकीकरण दिवस).
Il faut dire que cette dynastie d’une incroyable longévité (1768-2008) s’est particulièrement mal terminée. Birendra, l’avant-dernier roi, est mort assassiné en 2001 lors d’un banquet en même temps que la reine, ses enfants, et une bonne partie de la famille. L’auteur du massacre n’était autre que le prince héritier, fils aîné du roi, qui participait au dîner et se suicidera. Très opportunément, Gyanendra, le frère du roi était absent du Palais. C’est lui qui va hériter du trône mais avec le soupçon d’avoir inspiré le massacre. Sitôt devenu roi, Gyanendra a suspendu le Parlement et rétabli une monarchie absolue (le Népal était une monarchie constitutionnelle depuis 1990). Tout cela s’est terminé par une révolution démocratique qui a éclaté en 2006... Malgré tout, cela n’empêche pas une partie des Népalais de rester nostalgique de la monarchie et de militer pour sa restauration. Chaque 11 janvier, pour le Prithivî Jayanti (l’anniversaire du fondateur), les monarchistes organisaient des célébrations, interdites par le nouveau pouvoir, ce qui provoquait des manifestations qui tournaient régulièrement à l’émeute.
Cette année, pour le tri centenaire du fondateur de la nation, la coalition gouvernementale (gauche extrême gauche très antimonarchique) a finalement cédé à la pression populaire qui, d’ailleurs, dépasse largement le cercle des agitateurs royalistes, et accepté de pour célébrer officielement l’événement. Le caractère annuel de ce jour férié, le 27 Poush du calendrier Népalais, qui tombe ce 11 janvier sera-t-il rétabli pour en faire une célébration nationale indépendante de la forme du régime politique ?
Prithvi Narayan Shah (पृथ्वी नारायण शाह), le fondateur du "grand" Népal, est né en 1723 à Gorkha c’était le fils du roi Nara Bhupal Shah et de sa seconde épouse, la reine Kaushalyawati. Après la mort de son père, Prithvi Narayan Shah monta sur le trône de Gorkha à l'âge de 20 ans le 3 avril 1743. Avant que ne commence la campagne d'unification, le Népal était divisé en une juxtaposition de petits royaumes au nombre de 22 et 24 États selon les époques, affaiblis par des rivalités internes et d’incessantes batailles entre eux.
Ayant créé le Népal (du sanskrit nipalaya qui signifie « au pied des montagnes »), Prithvi a fait de Katmandou la capitale du royaume du Népal mais tout en continuant à résider à Gorkha. Longtemps le Népal a continué à être appelé le royaume Gorkha, d’où l’attachement de la population de cette ville à la figure de Prithvi. Le gorkhalî, proche du hindi est devenu la langue commune du Népal sous le nom de népalî .
Prithvi Shah avait également surnommé le Népal « l'Asal Hindustan », ce qui signifie « la vraie terre des hindous », car le nord de l'Inde actuelle était à l’époque gouverné par les Moghols (des musulmans). Il a également conseillé aux Népalais de « ne jamais quitter le dharma traditionnel de leurs ancêtres ». Autrement dit, il a fermé le pays pour deux siècles, coupant le Tibet de tout contact avec l’Inde. Le Népal est resté fermé aux étrangers jusqu’en 1951.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 janvier 2023
Prithvi Narayan Shah, fondateur du Népal
Gorkha, départ de la marche au flambeau, le 9 janvier, pour arriver à Katmandou le 11 janvier
Manifestation royaliste devant la statue de Prithvi Shah, décorée de fleurs
11 janvier : au Maroc, on commémore le Manifeste de l'indépendance
Le Maroc se souvient de sa première déclaration d’indépendance prononcée le 11 janvier 1944, soit douze ans avant qu’elle ne soit effective.
Chaque année, le Maroc se souvient de sa première déclaration d’indépendance prononcée le 11 janvier 1944, soit douze ans avant qu’elle ne soit effective. Ce Jour du Manifeste de l’indépendance ( ذكرى تقديم وثيقة الاستقلال ) est férié et chômé, au moins pour les fonctionnaires.
En janvier 1944, le Maroc vit depuis trois décennies sous la tutelle de la France (et de l’Espagne, au Nord), l’Europe est encore en guerre, mais ce manifeste s’inscrit dans un processus qui a débuté dans les années 1930. En novembre 1942, l’Armée américaine a débarqué au Maroc, renversant les autorités françaises restées fidèles au gouvernement de Vichy ce qui renforce le sultan du Maroc qui, lui, n’a pas participé à la politique collaborationniste, il a au contraire protégé les juifs du Maroc. En juin 1943, en marge d’une conférence internationale organisée à Anfa (un quartier de Casablanca), le président américain Roosevelt promet au sultan du Maroc de soutenir l’indépendance de son pays. La même année, la mouvance nationaliste marocaine s’organise et fonde un parti politique, l’Istiqlal (« Parti de l'indépendance »). Ce sont 67 de ses membres les plus éminents (dont une femme) qui rédigent ce manifeste demandant la pleine indépendance du Maroc. Et, c’est l’anniversaire de la présentation de ce manifeste, remis aux autorités coloniales et aux représentations de trois puissances, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique, qui est célébré chaque 11 janvier au Maroc.
L’indépendance ne sera, péniblement, obtenue que le 2 mars 1956, une date qui ne fait pas l’objet d’un jour férié. En revanche, une autre fête nationale commémore la marche vers l’indépendance : le 18 novembre.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 janvier 2022
Lire la Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim
11 janvier : le Canada célèbre Macdonald
La journée instaurée en 2001 est aujourd’hui très controversée. Chaque 11 janvier, les Canadiens sont appelé à se souvenir de John A. Macdonald (1815-1891) qui fut le premier chef du gouvernement d’un Canada indépendant et on découvert une histoire peu glorieuse…
La Journée Sir John A. Macdonald, instaurée en 2001, est aujourd’hui très controversée, même si on est bien loin du culte voué à George Washington dans le pays voisin. Chaque 11 janvier, les Canadiens sont appelés à se souvenir de John A. Macdonald (1815-1891) qui fut le premier chef du gouvernement d’un Canada indépendant, mais aussi à découvrir son histoire pas toujours très admirable, à tel point que sa statue qui trône sur la place du Canada à Montréal est régulièrement vandalisée. Celle de l’hôtel de ville de Victoria, en Colombie britannique a été récemment retirée.
On lui doit le chemin de fer qui traverse le Canada, mais on dénonce aussi sa politique d’appropriation des terres des terres des Premières Nations des grandes plaines canadiennes, au centre du pays. On reproche également au premier dirigeant du Canada moderne d’avoir mis sur pied les écoles résidentielles, sortes de pensionnats dans lesquels les enfants autochtones furent envoyés de force afin qu’ils acquièrent « les habitudes et les pratiques des Blancs », comme le formulait Macdonald. Cette politique (qui a duré jusqu’en 1996) a séparé de leur famille quelque 150 000 enfants autochtones à qui on interdisait de parler leur langue. Nombreux sont morts des mauvais traitements subits dans ces pensionnats publics. Aujourd’hui, on dénonce un véritable génocide culturel.
En dépit de révélations faites par des historiens à l’occasion de son bicentenaire, il y a six ans (il est né le 11 janvier 1815), John A. Macdonald demeure l’objet d’un culte officiel de plus en plus contesté.
John A. Macdonald est une figure familière des Canadiens, pendant des lustres, il a figuré sur les éditions successive des billets de 10 dollars. Depuis 2018, il a été remplacé par Viola Desmond, militante noire anti raciste.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 janvier 2021