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5 janvier : en Serbie, c'est Tucindan, on tue le cochon

Selon le calendrier traditionnel serbe, c’est l’avant-veille de Noël, autrefois par tradition, on tuait le cochon.

 

La Serbie, à l’instar de la Russie, fait partie de ces pays où l’on fête encore Noël Elon l’ancien calendrier (celui de Jules César), par conséquent ce 5 janvier du calendrier grégorien, correspond pour les Serbes à l’avant-veille de Noël. Aujourd’hui, c’est Tucindan (Туциндан) qui signifie le « jour du massacre ».

La Serbie qui détient le record européen du nombre d’armes en circulation par habitant, souffre d’une violence endémique contre laquelle l’opposition politique se mobilise. D’ailleurs, la coalition d’opposition au régime du président Aleksandar Vucic s’appelle « Serbie contre la violence ». Elle s’est mobilisée notamment pour réagir à de récent massacre dans des écoles. Malheureusement, le trucage des élections du 17 décembre 2023 a permis une fois de plus au président de rester au pouvoir.

Mais aujourd’hui, c’est fête, le massacre dont il est question est celui des cochons. D’ailleurs de violence, il ne sera pas du tout question aujourd’hui. Selon la tradition, on ne doit pas punir les enfants pour leur mauvaise conduite. On pense que la punition de Tucindan rendra les enfants méchants pendant une année entière.

Traditionnellement, dans les campagnes on tuait le cochon qui sera consommé le jour de Noël. La fête, comme tout ce qui entoure Noël, a d’évidentes racines païennes. Aujourd’hui, Serbes servent du cochon de lait ou de l'agneau fraîchement abattu comme plat principal lorsqu'ils servent une table de fête. Mais, ils peuvent aussi être remplacés par une oie au four ou de la dinde farcie.

Il existe des coutumes semblables en Croatie, Macédoine, au Monténégro, en Bulgarie… sous le nom de Straži dan , ou Zdraži dan (le jour de la veille) mais qui sont observées le 23 décembre (du calendrier grégorien).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 janvier 2024

 
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5 janvier : les Italiens, petits et grands, attendent la Befana

Ce soir, en Italie, on conseille aux enfants laisser en évidence une chaussette, décorée de préférence, dans l’espoir que la Befana, une sorcière bienveillante, y déposera quelques bonbons et surtout des cadeaux. Une tradition en lien avec l’Épiphanie, fêtée le lendemain, et avec des cultes païens qui remontent au moins à l’époque romaine.

 

Ce soir, en Italie, on conseille aux enfants laisser en évidence une chaussette, décorée de préférence, dans l’espoir que la Befana y déposera quelques bonbons et surtout des cadeaux. Pour la remercier, on déposera près de la chaussette, une mandarine ou quelques biscuits. Autrefois, on prévoyait même une assiette de soupe. En effet, selon la légende, la Befana munie d’une hotte, à califourchon sur son balai, va de toit en toit pour distribuer des présents aux enfants en cette nuit du 5 au 6 janvier. Mais, cette gentille sorcière est aujourd’hui de plus en plus supplantée par le Père Noël.

Jusqu’aux années 1960, dans une bonne partie de l’Italie, c’était le matin de l’Épiphanie que les enfants découvraient leurs cadeaux et non le matin de Noël. Il fallait donc s’y préparer la veille, le soir du 5 janvier. Cette coutume était très présente à Rome et dans toute l’Italie centrale et septentrionale, même si dans d’autres régions, comme en Vénétie, c’était la nuit, précédant la Sainte-Lucie, le 13 décembre qui jouait ce rôle. Ou encore, celle qui précédait la Saint-Nicolas, le 7 décembre, dans les régions proches de l’Autriche… Mais la popularité mondiale du Babo Natale (le Père Noël) a eu raison de la bonne sorcière. Il est vrai que le soir du 24 décembre arrive avant celui du 5 janvier, l’impatience des enfants aidant.

La tradition a tout de même survécu. Le gros des cadeaux a déjà été offert, mais en Italie, on garde toujours quelque chose censé être déposé dans la nuit du 5 au 6 janvier, comme en Espagne, où le même jour, on raconte aux enfants que ce sont les Rois mages qui leur ont apporté des cadeaux. À Rome, règne toute une ambiance festive tout au long de la journée du 5 janvier. Autrefois, le cœur de la fête était situé autour de la piazza Sant’Eustachio, aujourd’hui, c’est place Navonne bien plus vaste que se tient le principal marché de Noël de la capitale. On y trouve des stands pour adultes et enfants, remplis de friandises, de jeux et d’objets artisanaux, en bien sûr les fameuses chaussettes à déposer le soir même, près de la cheminée si on en a une. Attention, pour les enfants qui n'ont pas été gentils, la Befana remplit les chaussettes de charbon ! Pour avoir un avant-goût de ce que l’on risque on pourra goûter ce charbon sur le marché de Noël. Il s'agit bien sûr de sucre noir comestible ou des morceaux de réglisse qui ressemble à du charbon. L'icône de la petite vieille est présente partout, dans les vitrines des magasins, les publicités… On vend des déguisements, avec les fameux balais de sorcière et même des poupées de la Befana avec les yeux qui clignotent !

L’Église a bien tenté de résister au Père Noël en racontant que c’était le Gesu Bambino (le Petit Jésus) qui apportait les cadeaux. La Befana elle-même a dû être raccrochée à une fête : l’Épiphanie (Befana est d’ailleurs une déformation populaire du nom de la fête). On raconte alors que les Rois mages, avançant sur la route de Bethléem pour offrir des cadeaux à l’Enfant Jésus, demandèrent leur chemin à une vieille femme. Alors qu’ils lui demandèrent de les guider, la vieille dame refusa. Mais rapidement, elle fut prise de remords et pour se faire pardonner, elle prépara un panier rempli de petits gâteaux et de fruits secs et parti à leur recherche. Comme elle ne retrouva jamais la caravane des Rois mages, elle s’en alla de maison en maison distribuer ses friandises aux enfants.

Des bonnes fées survolant les maisons et les champs existaient déjà dans l’Antiquité romaine, elles s’appelaient Diane, Satia ou Abundia. Leur passage célébrait la renaissance de la nature en vue du printemps. Elles survolaient les champs cultivés pour favoriser leur fertilité. Selon les cultes païens, c’est la douzième nuit après le solstice d’hiver, que la mort et la renaissance de la nature étaient célébrées à travers Mère Nature. À partir du IVe siècle l’Église a intégré tous ces cultes dans sa propre tradition. C’est ainsi que Noël et L’Épiphanie ont été placés sur le calendrier religieux. Cette nuit du 5 au 6 janvier sera la dernière de celles que l’Église appelle les Douze nuits de Noël. Et la déesse Diane est devenue la Befana. Une figure de femme moins idéalisée, il est vrai. Demain matin, à partir de 10h, aura lieu le traditionnel défilé « Viva la Befana », sur Via della Conciliazione (l’avenue qui conduit au Vatican). Des décors et des costumes colorés sont conçus chaque année par une ville différente pour représenter l’universalité de l’Épiphanie, sous forme à la fois religieuse et folklorique. Cette année c’est la ville ombrienne de Foligno, qui fera défiler de mille personnages costumés avec la célèbre Giostra della Quintana, des porte-drapeaux, des fanfares, des majorettes, des butteri, des chevaux et des décors originaux.

En provinces, il y a des variantes , comme dans la province de Grosseto, où des hommes, les befani (sur l’île d’Elbe, ils s’appellent befanotti), accompagnent les befana dans les rues des villages pour interpréter des chants traditionnels de la Maremme. À Venise, se déroule la 45e Befana Regatta, au cours de laquelle des concurrents habillés en Befana, s’affrontent à coups d’avirons sur le Canal Grande, vêtus de jupe, châle en laine, bonnet et foulard sur la tête. Dans les régions germaniques du Nord, toutefois, elle est en concurrence avec Berchta.

Même la politique s’en est mêlée. En 1928, Mussolini avait institué des célébrations autour d’une « Befana fasciste », en encourageant la distribution de cadeaux aux enfants pauvres. En 1929, dans le Tessin (Suisse) et dans les cercles de l’émigration antifasciste italienne, on a célébré un « Befana rouge » jusque dans les années 1970.

Ainsi se termine en Italie la séquence des fêtes de fin d’année. « L’Epifania tutte le feste si porta via ! »

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Aujourd’hui, sous l’influence d’Halloween, la Befana a troqué dans l’iconographie, son traditionnel fichu pour un chapeau pointu.

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5 janvier : les Espagnols accueillent les Rois mages

Ce soir en cette veille d'Épiphanie, il convient de bien recevoir les Rois mages, car dans la nuit, ce sont eux qui vont distribuer les cadeaux aux enfants, du moins c’est ce qu’on leur raconte en Espagne.

 

Ce soir, en cette veille d'Épiphanie, il convient de bien recevoir les Rois mages, car dans la nuit, ce sont eux qui vont distribuer les cadeaux aux enfants, du moins c’est ce qu’on leur raconte en Espagne. Depuis la fin du XIXe siècle, les municipalités organisent chaque année une « cavalcade des Rois mages » (cabalgata de los Reyes Mágos) particulièrement populaire à Barcelone où le défilé est suivi par des milliers de personnes.

Les figurants arrivent par bateau vers 15h30 heures, à ce moment, 21 coups de canons sont tirés du fort de Monjuic. Les Rois mages et leur suite composée de musiciens en costumes, de saltimbanques en tout genre, remontent les Ramblas jusqu’à la place de Catalogne, tout en distribuant des friandises.

Voici l’itinéraire pour ce 5 janvier 2022 : Le public ne pourra pas assister à cette arrivée, ceci étant l'une des restrictions du défilé 2022. Pour le public, le défilé débute à 18.15, avenue Marqués de l'Argentera - Pla de Palau- Paseo de Isabelle II - Via Laietana - Place Urquinaona - Fontanelle - Place de Catalogne - Pelai - Place de l'Université - Ronda de Sant Antoni - Sépulvéda - Avenida del Paral - Place d'Espagne - arrivée : Avenida de la Reina Maria Cristina (Avenida de Rius i Taulet), vers 21h.

En France, Perpignan organise aussi sa cavalcade qui va du Castillet au parvis de la cathédrale où l'on distribue des chocolats chauds.

À Madrid, chaque quartier a son défilé auquel participent aussi les maires d'arrondissement et le personnel politique. La télévision publique (TVE)  en diffuse les images en direct.

Ce soir, les enfants sont invités à se coucher tôt, en laissant leurs chaussures près de la fenêtre, sans oublier de prévoir un bol d’eau pour les chameaux et quelques friandises pour les Rois mages. Demain, au réveil, ils trouveront des cadeaux, en complément de ceux qu’ils ont déjà reçus à Noël, et mangeront du Roscon de Reyes, une brioche aux fruits confits.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 janvier 2022

 
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