L’Almanach international

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Bruno Teissier Bruno Teissier

12 avril : la journée des enfants en Bolivie, les filles comme les garçons

En 2013, pour donner plus de visibilité aux filles qui pouvaient être les oubliées de cette journée particulière accordée aux plus jeunes, un nouveau décret est venu modifier le nom de cette journée désormais appelée : el Día de la Niña y del Niño en el Estado Plurinacional de Bolivia (Journée de la fille et du garçon dans l'État plurinational de Bolivie).

 

L'Organisation des États Américains (OEA) et l'UNICEF se sont réunis le 12 avril 1952 pour rédiger une « Déclaration des principes universels relatifs aux enfants », afin de les protéger des inégalités et de la maltraitance. À cette occasion, il a été convenu que chaque pays fixerait une date pour célébrer ses enfants. Trois ans plus, tard, en avril 1955, le gouvernement bolivien, sous la présidence de Víctor Paz Estenssoro, instituait le 12 avril comme Journée des enfants (el día del Niño). Enfants et adolescents sont aujourd’hui quelque 4 millions en Bolivie.

En 2013, pour donner plus de visibilité aux filles qui pouvaient être les oubliées de cette journée particulière accordée aux plus jeunes, un nouveau décret est venu modifier le nom de cette journée désormais appelée : el Día de la Niña y del Niño en el Estado Plurinacional de Bolivia (Journée de la fille et du garçon dans l'État plurinational de Bolivie). Ce changement a été fait à l'initiative du Réseau parlementaire pour les enfants et les adolescents dans le but de rendre visible la situation des filles boliviennes, leurs besoins et les soins spécifiques dont elles ont besoin pour assurer leur droit à l'égalité et à l'équité des genres. La Bolivie est le seul pays, avec le Panama et le Nicaragua, à le préciser dans l’intitulé de cette journée.

La Bolivie est aussi le seul État à avoir opté pour le 12 avril (l’anniversaire de la conférence), les États américains ont choisi des dates très diverses : le 30 avril au Mexique, le dernier samedi d’avril en Colombie, le 1er juin dans des États influencés par l’URSS comme Cuba, le Nicaragua, l’Équateur…, le deuxième dimanche d’août au Chili et en Uruguay, le troisième dimanche en Argentine et au Pérou, le 16 août au Paraguay, le 9 septembre au Costa Rica, le 10 septembre au Honduras, le 1er octobre au Guatemala et au Salvador, le 12 octobre au Brésil… À l’échelle mondiale, c’est le 20 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 11 avril 2024

 
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1961, URSS, ONU, États-Unis, 12 avril Bruno Teissier 1961, URSS, ONU, États-Unis, 12 avril Bruno Teissier

12 avril : on commémore les 60 ans du premier vol habité

C’est la Journée astronautique qui commémore depuis 1962 le premier vol spatial habité par Youri Gagarine le 12 avril 1961. Depuis 2011, c’est la Journée mondiale des vols habités, décidée par l’ONU.

 

Ce vendredi 9 avril 2021 , deux cosmonautes russes et un astronaute américain ont décollé de la station spatiale internationale de Baïkonour, au Kazakhstan. Ce lancement, à trois jours près, est un hommage à Youri Gagarine, le premier homme envoyé dans l’espace, il y a 60 ans précisément ce 12 avril.

Chaque année en Russie, depuis 1962, on célèbre la Journée cosmonautique (День Космонавтики), le 12 avril, qui commémore le premier vol spatial habité du 12 avril 1961. Le cosmonaute Gagarine était devenu une célébrité dans le monde entier, il a grandement participé à la gloire de l’URSS, fière de maîtriser la technologie de l’espace avant les Américains. La rivalité s’étendait à la symbolique des dates puis­que les Américains avaient choisi précisément un 12 avril, vingt ans après (en 1981) pour lancer dans l’espace leur première navette spatiale Columbia. Depuis 2011, ce 12 avril est la Journée mondiale des vols habités, décidée par l’ONU.

On notera que ce premier vol habité de l'histoire est commémoré conjointement par les Russes et les Américains, lesquels n'ont toutefois pas aplani toutes leurs divergences, y compris dans le vocabulaire : on dit toujours un « cosmonaute » russe et un « astronaute » américain. Ce qui signifie la même chose. Pour ne pas prendre parti, les Français disent « spationaute » et les Chinois « taïkonaute ». Pour ne pas être en reste, les Indiens qui n'ont encore envoyé personne dans l'espace utilise « vyomanaute ».

Les Russes sont très attachés à commémorer leurs gloires technologiques passées. En témoigne le nom de leur vaccin national le Spoutnik V (V comme victoire) ou Sputnik pour les Anglophones, faisant référence au nom du premier satellite lancé par l’URSS en octobre 1957 et qui marque l’aventure spatiale mondiale. Sputnik est aussi le nom de l’agence de presse par laquelle est diffusée la propagande du gouvernement russe. Tout un symbole.

Ce 12 avril 2021, Vladimir Poutine pour marquer la journée, plante un cèdre sur le territoire du musée "Parc des conquérants de l’espace" construit sur le site d'atterrissage du premier astronaute de l'histoire, Youri Gagarine, dans la région de Saratov.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, avril 2021

Mise à jour 2024 : Même si le programme de vols croisés avec l’agence américaine de la NASA vers la Station spatiale internationale (ISS) a été prolongé jusqu’en 2025, le temps où la Russie faisait jeu égal dans l’espace avec les États-Unis appartient vraiment à l’Histoire ancienne. Le dévissage s’est récemment accéléré : il y a encore dix ans, 10 % des engins spatiaux opérationnels en orbite étaient russes ; en 2024, leur part est tombée sous les 2%, contre 10% pour les Chinois, 15% pour les Européens, 65% pour les Américains.

Roscosmos, l’entreprise publique russe, gagnait de l'argent grâce aux lancements de satellites utilisant des fusées Soyouz-ST depuis le cosmodrome de Kourou (Guyane française). Depuis l’agression russe de l’Ukraine, c'est fini. La coopération avec les Allemands dans le domaine de l'exploitation conjointe de l'observatoire orbital russo-allemand à rayons X Spektr-RG a également pris fin. Roscosmos, rongé par la corruption est en grande difficulté. Sa sonde lunaire lancée en août 2023 s’est écrasée au sol… Cosmocourse, la célèbre startup russe, qui prévoyait de lancer un vaisseau spatial réutilisable pour le tourisme spatial est en liquidation. Le site Internet de la société Lin Industrial, qui envisageait de lancer des fusées légères depuis le site d'essai de Kapustin Yar, n'a pas été mis à jour depuis quatre ans. En 2022, le projet S7 Space a été mis entre parenthèses…

La Russie a complètement décroché en matière de conquête spatiale. La guerre en Ukraine n’a fait qu’achever les dernières filières encore actives. Globalement, le décrochage est très net en matière scientifique. Déclin prévisible pour un pays en guerre qui ne consacre à l'éducation que 3,6% de son PIB, ce qui classe la Russie au 125e rang mondial entre El Salvador et Tuvalu (moyenne mondiale : 5,8%).

 
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