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Bruno Teissier Bruno Teissier

10 octobre : Journée mondiale contre la peine de mort

Instituée en 2002, cette journée est officiellement soutenue par le Conseil de l'Europe et l'Union européenne. Tous les pays d’Europe ont en effet aboli la peine de mort à l’exception de la Biélorussie et de la Russie. Ailleurs dans le monde, c’est l’Asie, la Chine en tête, qui la pratique le plus.

 

En France, la peine de mort a été abolie le 9 octobre 1981, suite à l’accession de la gauche au pouvoir. C’est l’anniversaire de cette abolition qui, cette année, a été choisi pour l’entrée au Panthéon de son principal promoteur, Robert Badinter. Mais, d’ordinaire, cette date ne fait guère l’objet d’une célébration.

À l’échelle internationale, c’est le 10 octobre qu’est organisée chaque année, une Journée mondiale contre la peine de mort. Elle a été instituée en 2002 par la Coalition mondiale contre la peine de mort (un collectif d’ONG, d’avocats, de syndicats…). Cette journée est aujourd’hui officiellement soutenue par le Conseil de l'Europe et l'Union européenne. Tous les pays d’Europe ont en effet aboli la peine de mort à l’exception de la Biélorussie et de la Russie.

Le 31 décembre 2024, le Zimbabwe a aboli la peine de mort en droit, devenant ainsi le 30e pays d’Afrique à le faire. Cela a porté le nombre total d’États abolitionnistes à 123 dans le monde (sur 193 siègeant à l’ONU). Certains pays, comme ceux du Maghreb, ne l’ont pas aboli mais ne la pratique plus. Elle est largement abolie en Amérique sauf aux États-Unis où la moitié des États l’ont conservé, Cuba, Guyana, Belize. Elle a été abolie en Australie, Nouvelle-Zélande et dans le Pacifique (sauf Tonga où elle n’est plus appliquée)

En revanche, en Asie, seuls quatre pays l’ont aboli pour tous les crimes : le Népal, le Bhoutan, le Cambodge et les Philippines. Les cinq États qui exécutent le plus dans le monde sont la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Yémen.

Ce qui est rare pour une journée internationale, la date du 10 octobre ne fait référence à aucun évènement particulier. Le thème de cette 23e journée est « La peine de mort ne protège personne. »

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 octobre 2025

 
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Chine, 10 octobre, Taïwan Bruno Teissier Chine, 10 octobre, Taïwan Bruno Teissier

10 octobre : la fête chinoise du Double dix, à Taipei et Pékin

Tout naturellement Taïwan a fait du 10 octobre sa fête nationale, mais sa célébration peine à mobiliser la jeunesse taïwanaise car cette fête fait référence à des événements qui n’ont pas concerné l'île. Sur le continent, Pékin s’en tient à un simple discours du président retransmis dans tous les médias, rien qui n’émeuve ni ne puisse provoquer de troubles dans la population.

 

Tout naturellement Taïwan a fait du 10 octobre sa fête nationale, mais sa célébration peine, chaque année un peu plus, à mobiliser la jeunesse taïwanaise car cette fête fait référence à des événements qui n’ont pas concerné l’île.

Le « Double Dix » (雙十節), dixième jour du dixième mois de l’année en mémoire du 10 janvier 1911, jour du soulèvement de Wuchang (武昌起義). Celui-ci provoque le renversement de la dynastie Qing, mettant fin à 22 siècles d’Empire chinois, et entraînera la fondation de la République chinoise, le 1er  janvier suivant. En 1911, l’île de Formose (Taïwan) appartient à l’Empire japonais, une situation qui durera jusqu’en 1945. Si bien que la population taïwanaise n’a pas la mémoire des premières décennies de la république de Chine. Au XXe siècle, elle n’a été rattachée au continent que de 1945 à 1949.

La république de Chine a été fondée à Nankin, le 1er janvier 1912 par Sun Yat-sen et le Double-Dix était la fête nationale de la Chine jusqu’en 1948. Ce sont ses héritiers politiques qui se sont réfugiés à Taïwan en 1949 après avoir perdu le contrôle de la Chine où Mao a pris le pouvoir le 1er octobre. Seuls Taïwan et Hong-Kong (pour quelques décennies) ont échappé au régime communiste.

Sun Yat-sen (孫逸仙), dont se recommandent les deux pays, est considéré comme le père de la République de Chine, mais il est aussi le fondateur du Kuomindang, le Parti nationaliste chinois, qui, plus tard, tentera d’empêcher Mao Zedong de prendre le pouvoir en Chine, d’où la sobriété de Pékin dans la commémoration de cette date et de ce personnage dont le portrait est mis à l’honneur à Taïwan chaque 10 octobre.

Le régime de Taïwan qui continue de porter le nom de « République de Chine » (le continent étant la « République populaire de Chine ») organise chaque 10 octobre une grande parade militaire (qui depuis quelques années comprend aussi des civils) devant le Palais présidentiel à Taipei. Le drapeau national est solennellement hissé en ce jour de fête nationale, des représentations de danses populaires et d’arts martiaux sont proposées à la foule. La culture aborigène est aussi depuis quelques années mise à l’honneur. Le président William Lai (賴清德) prononce un discours, son premier discours à l'occasion de la fête nationale depuis son entrée en fonction en mai 2024. Un événement qui inquiète toujours Pékin, car le président taïwanais est élu démocratiquement. À Taipeh, un feu d’artifice géant tiré au-dessus du fleuve Tamshui clôt cette journée de célébration.

La fiction politique continue de présenter le régime taïwanais comme le seul légitime pour l’ensemble de la Chine). Toutefois, les réfugiés politiques de 1949 qui ont pris le pouvoir dans l’île ne représentent aujourd’hui, avec leurs descendants, que 15% de la population. Cela explique pourquoi, une majorité de Taïwanais, en particulier les jeunes générations, ne ne sentent pas très concerné et souhaiteraient tourner la page de cette situation absurde. Sans la lourde menace de Pékin, il y a longtemps que cette histoire officielle aurait été jetée aux orties. En effet, la Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire souverain et n’exclut pas de recourir à la force pour prendre l’île sous son contrôle. En ce jour de fête nationale, Taïwan est en état d'alerte en raison d’exercices militaires chinois en mer, à proximité de l'île.

Pékin, discret face à cette célébration, ne veut toutefois pas être en reste et commémore chaque Double-Dix (双十节), la révolution Xinhai dont le point culminant est le soulèvement de Wuchang (une révolte militaire contre le représentant de l’empereur dans la province de Hubei) qui provoqua ensuite le soulèvement de plusieurs provinces et abouti à la chute du régime impérial. La Chine « communiste » ne pouvait pas ne pas faire référence à cette première révolution, prélude à la suivante. Toutefois, Pékin s’en tient à un simple discours du Président retransmis dans tous les médias, rien qui n’émeuve ni ne puisse provoquer de troubles dans la population.

Quant aux Chinois d’outre-mer qui s’identifient à la République de Chine, ils organisent également des célébrations chaque 10 octobre. En particulier, les quartiers chinois de Chicago et de San Francisco aux États-Unis où le motif rouge du Double Ten fait figure de logo.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 10 octobre 2024

Mise à jour du 11 octobre 2024 : « Ici, la démocratie et la liberté progressent et prospèrent. La République populaire de Chine n'a aucun droit de représenter Taiwan », a dit Lai Ching-te dans son discours prononcé à l’occasion de la fête nationale. «Je maintiendrai aussi l'engagement de résister à l'annexion ou l'empiètement de notre souveraineté», a ajouté le président Lai. Ce qui a provoqué une vive réaction de Pékin et une mise en garde des États-Unis à l’égard de la Chine. La fête nationale de Taiwan n’est jamais de tout repos.

L'Arche de la Fête nationale célébrant le 100e anniversaire de la fondation de la République de Chine, devant le bâtiment du bureau présidentiel de Taipei (photo Peter Tianmu).

Le symbole du Double-Dix

 
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1760, Suriname, marronage, esclavage, 10 octobre Bruno Teissier 1760, Suriname, marronage, esclavage, 10 octobre Bruno Teissier

10 octobre : la fête des Noirs marrons du Suriname

Au Surinam, c’est Maroon Day. Depuis 2011, le jour est férié mais la fête qui célèbre les anciens esclaves marrons est bien plus ancienne. Longtemps marginalisés, les Marrons cherchent aujourd’hui à affirmer leur place au sein de la société surinamaise. 

 

Au Surinam, c’est Maroon Day. Depuis 2011, le jour est férié mais cette fête qui célèbre les Marrons est bien plus ancienne. Le terme « marron » lui-même dérive de l'espagnol latino-américain « cimarrón », qui signifie « fugitif, fugueur, sauvage ». C’est ainsi que l’on appelait les esclaves en fuite. En Guyane néerlandaise, ils étaient particulièrement nombreux et se sont regroupés en différentes tribus.

Le Maroon Day commémore le jour, le 10 octobre 1760 où la tribu des Ndyuka signa avec les Néerlandais un traité définissant les territoires et les droits des « marrons ». Le traité a été conçu par un ancien esclave jamaïcain qui avait appris à lire et à écrire et connaissait le traité jamaïcain. S’en est suivi, un autre traité avec les Marrons de Saamaka en 1762 et d'un autre avec ceux de Matawai en 1767.  

Les Marrons du Surinam ont ainsi été parmi les premiers peuples de cet hémisphère à obtenir leur indépendance, plus d’un siècle avant l’abolition de l’esclavage au Surinam (en 1863). Ils sont devenus l'un des groupes de descendants d'esclaves en fuite les plus importants et les plus concentrés au monde. Leurs descendants représentent plus de 20% de la population du Suriname. Ils sont néanmoins victimes d’un mépris séculaire de la part des autres habitants du pays. En 1986, suite à un différend avec son garde du corps marron, le dictateur Bouterse a lancé une véritable guerre contre les villages marrons de l’intérieur du pays. Des dizaines de morts ont été à déplorer.

La Journée du Marron est principalement organisée dans les villages de l'intérieur et à Paramaribo dans des endroits tels que le Palmentuin, par les descendants des Marrons - les Loweman - qui sont vêtus de pangi colorés pour la liberté avec tout le monde au Surinam (ou Suriname).

Cependant, malgré des décisions de justice, il n'y a toujours aucune reconnaissance légale des droits fonciers des peuples autochtones et des Marrons au Suriname. Lesquels vivent toujours dans une certaine marginalité dans ce pays multiculturel , mais cherchent aujourd’hui à affirmer leur place au sein de la société surinamaise. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 octobre 2023

 
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1964, Japon, sport Bruno Teissier 1964, Japon, sport Bruno Teissier

10 octobre : la Journée du sport au Japon

Cette date avait été choisie pour commémorer l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 1964 à Tokyo qui ont débuté le 10 octobre 1964. Une date très tardive pour éviter l'humidité et la chaleur estivales et la saison des typhons qui sévissent en septembre.

 

Ce jour férié a été créé en 1966 pour promouvoir le sport et un mode de vie sain. La date originale de la fête était le 10 octobre, mais en 2000, elle a été déplacée au deuxième lundi d’octobre pour créer un long week-end. C’est un hasard si cette année, la fête tombe le 10 octobre.

Cette date avait été choisie pour commémorer l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 1964 à Tokyo qui ont débuté le 10 octobre 1964. Une date très tardive pour éviter l'humidité et la chaleur estivales et la saison des typhons qui sévissent en septembre. En fait, une telle journée existait avant ces jeux olympiques, et s’appelait au départ le Supo-tsu no hi (スポーツの日). Ce n’était pas un jour férié car il avait été placé le 1er samedi du mois d’octobre.

La Journée japonaise de la santé et du sport, également appelée simplement Journée du sport (Taiiku no hi, スポーツの日) depuis 2016. Traditionnellement, les parents assistent aux concours sportifs appelés Undoukai (うんどうかい) de leurs enfants organisées par les écoles.. Les activités les plus populaires comprennent les épreuves d'athlétisme (courses et relais), le tir à la corde et le kiba-sen (une variante de terrain du combat de poulets). La célébration de la Journée du sport ressemble à une mini-olympiade. Elle débute le matin par un défilé haut en couleur mettant en scène tous les participants et parfois une fanfare. Les compétitions durent toute la journée (avec une pause déjeuner). Dans la soirée, la cérémonie de remise des prix a lieu. Les gagnants reçoivent généralement de petits prix, généralement quelque chose d'utile pour le ménage.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 octobre 2022

 
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