L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

Bruno Teissier Bruno Teissier

5 avril : la journée des enfants palestiniens

Cette journée s’intéresse avant tout au quotidien les enfants palestiniens vivant sous occupation israélienne ou sous blocus, elle a été instaurée il y a 30 ans par Yasser Arafat. C’est aussi l’occasion de faire la bilan tragique de la guerre à Gaza.

 

Cette journée ne s’adresse pas aux 18000 enfants morts à Gaza sous les bombes israéliennes depuis l’automne 2023. On ne peut plus rien pour eux ; ni non plus pour les 36 enfants israéliens assassinés le 7-Octobre et les enfants otages qui n’ont pas survécu.

Cette journée des enfants s’intéresse avant tout au quotidien les enfants palestiniens vivant sous occupation israélienne ou sous blocus. Chaque année quelque 700 mineurs palestiniens sont arrêtés par les forces armées israéliennes. Beaucoup sont rapidement relâchés mais restent très marqués, certains passent des mois voire des années en détention sans jugement, sans scolarité, dans la plus totale illégalité.

Cette journée s’adresse aussi à ceux qui sont réveillés la nuit par le bruit de coups de feu, qui vivent dans la peur d’une attaque de colons, dans la crainte de voir leur maison détruite par une décision arbitraire, l’arrestation de leurs parents ou d’un grand frère… Ceux qui n’ont d’autre horizon depuis leur naissance qu’un camp de réfugiés. Ceux qui vivent à quelques kilomètres de la mer et qui ne l’ont jamais vu… Les moins de 15 ans représentent 40% de la population de Gaza et 38% de celle de la Cisjordanie. N’oublions pas aussi, ceux qui tout en étant israéliens savent qu’il n’aura jamais les mêmes droits que leurs compatriotes juifs (22% des enfants de nationalités israéliennes sont palestiniens).

Cette 30e Journée de l'enfant palestinien (يوم الطفل الفلسطيني) (יום הילד הפלסטיני) est célébrée par l'État de Palestine occupé, le 5 avril de chaque année. La date fait référence à la première Conférence sur des enfants palestiniens, le 5 avril 1995, lors de laquelle le président Yasser Arafat a déclaré son attachement à la Convention internationale des droits de l'enfant et a déclaré le 5 avril, Jour de l'enfant palestinien.

Ce n’était pas sa préoccupation à l’origine mais cette journée des enfants se penche aujourd’hui sur le problème de la famine qui sévit depuis des mois dans la bande de Gaza, le retour d’épidémie que l’on croyait définitivement éradiquée, comme celle de la poliomyélite. Aujourd’hui, 7 700 nouveau-nés risquent de mourir en raison du manque de soins médicaux, car les hôpitaux restants fonctionnent à une capacité extrêmement limitée, mettant la vie des enfants en danger. La pénurie d’incubateurs, de respirateurs et de médicaments essentiels a aggravé les conditions sanitaires, augmentant le risque de décès. La guerre fait toujours rage, selon l’UNICEF, dix enfants perdent chaque jour une ou deux jambes à cause de la guerre à Gaza. Sans compter la détresse psychologique des 39000 orphelins déjà recensés.

Au niveau international, la journée internationale des droits de l’enfant est célébrée le 20 novembre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 avril 2025

Un enfant palestinien face à un soldat israélien devant le mur de séparation, août 2004 (photo Justin MacIntosh)

 
Lire la suite
1919, Malte, 7 juin, massacre Bruno Teissier 1919, Malte, 7 juin, massacre Bruno Teissier

7 juin : quand les Anglais tiraient sur des Maltais en colère

Le jour est férié à Malte en souvenir de ce jour de 1919 où les Anglais ont tiré dans la foule des manifestants qui protestaient contre le coût de la vie et l'occupation de leur pays : 4 morts, plusieurs dizaines de blessés.

 

Le jour est férié à Malte en souvenir de ce jour de 1919 où les Anglais ont tiré dans la foule des manifestants en colère : 4 morts, plusieurs dizaines de blessés. Le jour est commémoré comme le Sette Giugno. Les cérémonies commémoratives se tiennent place Saint-Georges à La Valette.

Le 7 juin 1986, le monument Sette Giugno a été inauguré place Saint-Georges (Place du Palais). En 1989, le Parlement maltais a déclaré cette journée comme l'une des cinq journées nationales du pays. Le premier souvenir officiel de cette journée a eu lieu le 7 juin 1989. Malte n'a obtenu son indépendance du Royaume-Uni qu'en 1964.

Chaque année, le Parlement maltais commémore les événements survenus le 7 juin 1919 à la suite d'une série d'émeutes des Maltais confrontés à une extrême pauvreté due à la forte augmentation du prix du pain. Les foules se sont rebellées contre les importateurs de céréales et les meuniers qui étaient considérés comme tirant de gros profits de la hausse des prix des denrées alimentaires alors que la population mourait de faim. Les troupes britanniques ont été appelées pour contrôler les émeutiers, ce qui a conduit à des coups de feu. Quatre Maltais, Manwel Attard, Karmnu Abela, Ġużè Bajada et Wenzu Dyer ont perdu la vie au cours de ces émeutes.

Ces événements ont marqué un moment crucial dans l'histoire politique de Malte, soulignant le besoin urgent de réformes sociales et économiques. À la suite de ces événements et des efforts déployés par les autorités maltaises, Malte a obtenu la Constitution Amery-Milner de 1921, accordant, pour la première fois, le droit à l'autonomie gouvernementale dans les affaires intérieures.

Le drame est célébré chaque année depuis 1989. Le 6 juin 2021, la célébration du Sette Giugno avait été récupérée par des militants d’extrême droite. Des complotistes de plusieurs pays faisant référence à la lutte pour la liberté du Sette Giugno, s’étaient rassemblés à Balluta Bay, sur la côte nord-est de Malte, pour affirmer que le virus de la Covid-19 n’existait pas ! Les manifestants, dont beaucoup étaient intentionnellement vêtus de jaune. La manifestation a été jugée indécente par la majorité des observateurs eu égard à la mémoire des Maltais qui ont lutté pour la liberté.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 juin 2024

 
malte.jpg
Lire la suite