L’Almanach international

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20 avril : Pâques, fête majeure de tous les chrétiens

Cela n’arrive pas tous les ans, presque tous les chrétiens célèbrent Pâques le même jour, une fête qui commémore la résurrection du Christ. Cette célébration a été instituée lors du concile de Nicée dont on fête, cette année, le 1700e anniversaire.

 

Cela n’arrive pas tous les ans, presque tous les chrétiens célèbrent Pâques le même jour, une fête qui commémore la résurrection du Christ. Seuls ceux qui suivent encore le calendrier julien fêteront Pâques le 5 mai du calendrier grégorien.

Apothéose de la Semaine sainte, la fête de Pâques célèbre la résurrection du Christ et sonne la fin du Carême! Dans les familles qui maintiennent la tradition, les enfants attendent avec impatience le matin pour découvrir les œufs, lapins, poules ou poissons en chocolat déposés, selon la légende, par les cloches qui reviennent de Rome et sonnent à toute volée, ce qui leur était interdit ces trois derniers jours. La tradition d’offrir des œufs, symbole de vie et de renaissance, souvent peints ou décorés, se retrouve dans une grande partie de l’Europe centrale et serait antérieure à l’ère chrétienne. Dans les pays anglo-saxons, surtout en Allemagne, c’est un lapin ou un lièvre qui apporterait les précieux œufs et cette tradition remonterait à d’anciennes fêtes païennes célébrant le printemps, le lapin (en fait, le lièvre) étant associé à la fécondité. Comme dans la tradition juive, l’agneau est un autre animal associé à la fête de ce jour, en référence à la fois au sacrifice d’Abraham, symbole de l’obéissance à Dieu, et à Jésus « Agneau de Dieu » ainsi que l’a désigné saint Jean-Baptiste, symbole de pureté et d’innocence. Il était autrefois servi à la table de Pâques, lors du repas familial mais l’habitude s’est un peu perdue avec la baisse de la pratique religieuse. De même, jusqu’au milieu du XXe siècle, il était d’usage d’effectuer un grand nettoyage de la maison à l’occasion des fêtes pascales et de porter des vêtements neufs le jour même de la fête.

La fête de Pâques (au pluriel quand il s’agit de la fête chrétienne) tient son nom de la Pâque juive (Pessah), commémoration de l’exode des Hébreux hors d’Égypte, une fête qui était célébrée à Jérusalem au moment même de la mort du Christ. Pâques commémore la résurrection du Christ, trois jours après sa crucifixion ainsi que l’annonçait la prophétie et que nous le rapportent les premiers témoins. Elle est le fondement de la foi chrétienne, sans la résurrection, le christianisme n’a pas lieu d’être. Aussi, L’Église a-t-elle choisi très tôt de célébrer cet événement fondateur puis d’en fixer la date. Ce fut fait au Concile de Nicée (325) et la règle est toujours en usage: Pâques a lieu le dimanche qui suit la pleine lune venant après l’équinoxe de printemps, soit entre le 22 mars et le 25 avril (pour les Églises d’Occident qui suivent le calendrier grégorien). Les Églises orthodoxes, même si elles ont adopté le calendrier grégorien, calculent la date de Pâques en fonction de la date du printemps sur le calendrier julien (le 21 mars c’est-à-dire, le 3 avril du calendrier grégorien). Le résultat, c’est que généralement, la date de Pâques date est différente pour les Églises catholiques et orthodoxes mais cette année 2025, qui coïncide avec le 1700e anniversaire du concile de Nicée, toutes les branches du christianisme fêtent Pâques le même jour. Une telle coïncidence n’est pas si rare, elle s’est déjà produite en 2007, 2010, 2011, 2014 et 2017. En janvier dernier, le pape François s’est déclaré en faveur d’une date universelle de Pâques pour tous les chrétiens, vœu qu’avait déjà exprimé le pape Paul VI dans une lettre du 26 mars 1975 destinée au patriarche œcuménique Dimitrios Ier. Le pape de Rome avait prévu de se rendre à Nicée (actuelle Iznik, ville portuaire proche d’Istanbul en Turquie) ce printemps pour rencontrer le patriarche Bartholomée Ier. Mais, étant donné l’état de santé du pape, rien n’est moins sûr.

Le dimanche de Pâques, le pape de Rome prononce traditionnellement un discours dans la basilique Saint-Pierre, puis donne sa bénédiction, Urbi et orbi, et souhaite à tous de joyeuses Pâques.

Pâques est largement fêté par les protestants de toutes obédiences. Toutefois, certains puritains, notamment presbytériens, rejettent cette célébration sous prétexte qu’elle ne figure pas dans la Bible.

En 2026, pâques sera fêté le 5 avril en Occident et le 12 avril pour les orthodoxes (ceux qui suivent le calendrier grégorien) ; en 2027, le 28 mars et le 2 mai ; en 2028, le 16 avril…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 avril 2025

Bénédiction des œufs de Pâques (Święconka), à Ołtarzew, en Pologne (photo : Błażej Benisz - WSD Ołtarzew)

 
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13 janvier : le nouvel an berbère des Marocains

Les Berbères (Amazigh) entrent aujourd’hui dans l’an 2975 de leur calendrier. C’est Yennayer, le nouvel an berbère, désormais officiellement férié au Maroc.

 

Au Maroc, les Berbères (Imazighen) entrent aujourd’hui dans l’an 2975 de leur calendrier. C’est Yennayer (ⵢⴻⵏⴰⵢⴻⵔ), le nouvel an berbère.

Quelques années après l’Algérie, Yennayer est désormais férié (chômé et payé) au Maroc, sous le nom d’Id-Yennayer, officiellement depuis 2024. Mais, les deux pays ne le fêtent pas le même jour, ni les uns ni les autres n’y voient un problème, au contraire. L’Algérie l’a fêté hier, 12 janvier, au jourd’hui c’est au tour du Maroc où on a tenu compte du décalage de 13 jours entre le calendrier berbère et le calendrier grégorien (celui qui a cours aujourd’hui à l’international). D’ailleurs, il existe au Maroc dans certaines régions des célébrations qui en sont héritières, comme Hagouza, ou Hwadez, fêtées le 13 janvier. Ce sont des traditions agricoles communes aux Arabes et aux Imazighen (pluriel d’amazigh en langue tamazight), dont l’origine pourrait remonter à l’époque de l’Empire romain qui avait étendu son influence au Maghreb. Le calendrier berbère (amazigh) est d’ailleurs calqué sur le calendrier julien, celui des Romains de l’Antiquité.

« C’est une fête liée à la terre issue d’une tradition ancestrale et porteuse d’une forte charge identitaire pour le peuple marocain et pour tous les peuples du nord d’Afrique », explique l’anthropologue Houcine Bouyaâkoubi. Ce qui n’a pas empêché quelques prédicateurs islamistes, comme Abdelatif Al Maghrebi ou Cheikh Hassan Kettani de décréter cette fête haram car d’origine païenne. Yennayer est avant tout lié à un moment de répit des agriculteurs après le dur labour et avant l’éclosion des premières semences. Cette fête antérieure à l’arabisation et à l’islamisation du pays connaît aujourd’hui un net regain d’intérêt dans tout le Maghreb berbère comme dans la diaspora européenne.

« Assougass mbarki », « Bonne année », « sana amazighia saïda » ! Yennayer se fête en famille autour d’un grand repas comprenant couscous aux sept légumes, poulets rôtis et dinde, blé concassé au lait et au miel, tchicha, œufs et fruits secs... À Tafraout, dans l’Anti-Atlas, on prépare l’ourkimen, un plat à base de pieds de veau. On y cache un noyau de datte, appelé aghermi, celui qui le trouve aura la chance avec lui toute l’année qui vient. Dans le Souss, c’est le tagoulla (tarwayt), composé d’une purée de semoule d’orge ou de maïs, de dattes, d’amandes ou de cacahuètes torréfiées et mélangées avec de l’huile d’Argan et du miel.

Il s’agit de commencer l’année dans la bonne humeur !

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 janvier 2025

De jeunes amazighs militant pour l’officialisation du calendrier berbère.

Calendrier berbère

 
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1917, Femmes, 8 mars Bruno Teissier 1917, Femmes, 8 mars Bruno Teissier

8 mars : la Journée internationale des droits des femmes

L’idée de célébrer une Journée internationale de la femme est à la fois féministe et socialiste. Reconnue par l’ONU en 1977, c’est une journée internationale qui permet d'évoquer les acquis des femmes mais également de prendre la mesure des défis qui restent à affronter et de rappeler que l'amélioration des droits des femmes, leur participation à la vie politique et économique et l'égalité entre les sexes est un enjeu de société global qui nécessite la mobilisation et la contribution de toutes et tous.

 

L’idée de cette Journée internationale des femmes est à la fois féministe et socialiste. Elle aurait été proposée en 1910 par la journaliste féministe allemande Clara Zelkin lors de 2e conférence de l’internationnale des femmes à Copenhague. Mais déjà en 1909, le Parti socialiste américain avait pris l’initiative d’un Woman’s Day qui s’est déroulé le 28 février dans les seuls États-Unis. C’est le 19 mars 1911, que cette journée est devenue vraiment internationale : plus d’un million de femmes manifestaient dans divers pays. Dans les années qui suivent une Journée internationale des femmes est donc organisée un dimanche de la fin février ou de début mars.

La date du 8 mars a été choisie en 1921 par Lénine en souvenir des femmes de Saint-Pétersbourg qui avaient profité, en 1917, de la Journée internationale des femmes (le 8 mars du calendrier grégorien) pour manifester contre la vie chère et leurs conditions de travail. Ce mouvement de protestation allait aboutir à la chute du tsar une semaine plus tard. Cette journée fut donc la première de la Révolution russe. À l’époque, la Russie vivait encore au rythme du calendrier julien si bien que localement, on était le 23 février. Par un curieux cheminement de l’histoire, cette date de l’ancien calendrier russe est devenue en Russie la Journée de... l’homme, en particulier celle des militaires (voir le 23 février).

Cette fête du 8 mars est donc très liée à l’ancien monde communiste. Elle est devenue une commémoration obligatoire à partir de 1946 dans tous les pays qui deviennent des satellites de l’URSS. Si bien que la Tchéquie l’abolira en 2008 comme un mauvais souvenir d’une époque révolue.

La dimension féministe de la Journée de la femme a resurgi en Occident dans les années 1970 et son caractère international a été renforcé par son adoption par l’ONU comme une commémoration officielle en 1977. La France a fait de même après l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, sans pour autant en faire un jour férié comme c’était le cas dans les très conservatrices républiques soviétiques, qui l’avait transformé en fête des mères, ou dans certains pays d’Afrique... En Chine ou au Népal, on accorde qu’une demi-journée chômée aux salariées, seulement aux femmes.

À l’heure où la célébration est devenue mondiale et où la dimension partisane a disparu (en même temps que le monde communiste), certaines voix s’élèvent pour se demander si cette journée a bien lieu d’être, si elle ne produit pas l’effet inverse du but recherché tant le 8 mars est l’occasion de débiter des discours truffés de stéréotypes qui desservent la cause des femmes. Pour d’autres, cette journée est loin d’être un gadget politique, c’est l’occasion de rappeler à l’opinion publi­que qu’un siècle de combat politique n’a pas effacé les inégalités (tant dans le monde du travail que dans la politique), ni les violences faites aux femmes.

La Journée internationale des femmes (selon l'appellation officielle de l'ONU), est également appelée Journée internationale des droits des femmes dans certains pays comme la France (depuis 1982).

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 mars 2024

 
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