L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
3 novembre : qui se souvient d’Yitzhak Rabin ?
Une Journée commémorative d'Yitzhak Rabin a lieu chaque année en Israël, le 12 Heshvan, jour de son assassinat, selon le calendrier hébraïque. Cette journée tombe ce 3 novembre. Les jeunes générations, en Israël, connaissent-elles encore le nom d’Yitzhak Rabin ?
Autrefois, jusqu’en 2019, les soirs de shabbat à l’approche du 12 Heshvan, des rassemblements commémoratifs se produisaient sur ce qui est devenu la place Yitzhaz Rabin à Tel Aviv. Des intellectuels, des religieux, des politiques prenaient la parole. Des artistes se produisaient… Ces rassemblements avaient cessé faute de participants, faute de militant pour la paix suffisamment nombreux pour les maintenir, et cela bien avant que ne se produise le 7-Octobre. Yitzhak Rabin et son engagement pour un monde meilleur, sont bien oubliés depuis longtemps. Les jeunes générations, en Israël, connaissent-elles son nom ?
Lueur d’espoir : après 5 ans d’interruption, un grand rassemblement s’est produit samedi 1er novembre 2025 près du mémorial Rabin, rue Ibn Gabirol à Tel Aviv : 150 000 personnes ont assisté à ce rassemblement qui a débuté par l'interprétation du Chant du Mal et qui s'est conclu par une minute de silence à 21h45, heure du meurtre, suivie de l'interprétation du Chant de la Paix par Miri Aloni. « Un homme a été assassiné ; il est de notre devoir de veiller à ce que son idéal reste vivant », a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, à la tête du parti de centre-gauche Yesh Atid, qui a aussi affirmé que les forces d’extrême droite « dénaturent l'essence même du judaïsme. Elles transforment une fois de plus le judaïsme en violence, en meurtrier, en haine interne, en quelque chose qui nous divise. » Bien que le rassemblement ait principalement pour but de rendre hommage à Rabin, certains discours étaient ouvertement politiques. De nombreux participants brandissaient des drapeaux israéliens et portaient des insignes de Yesh Atid et du parti de gauche Les Démocrates.
Le 4 novembre 1995, il y a 30 ans, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin était assassiné par un extrémiste juif, sur la place des Rois d'Israël à Tel Aviv, à la fin d’un rassemblement qui avait pour titre « Oui à la paix, non à la violence ».
Une Journée commémorative d'Yitzhak Rabin (יום הזיכרון ליצחק רבין) a lieu chaque année le douzième jour du mois de Heshvan, jour de l'assassinat d’Yitzhak Rabin, selon le calendrier hébraïque. Cette journée tombe ce lundi 3 novembre 2025. La cérémonie se déroule au cimetière du mont Herzl à Jérusalem, où l’ancien Premier ministre est enterré. Comme les années précédentes, Netanhayou n’assiste pas à cet hommage.
Le 13 septembre 1993, Rabin avait signé l’accord de « Déclaration de principes » concernant la reconnaissance mutuelle entre Israël et les Palestiniens et l'autonomie gouvernementale à Gaza et à Jéricho, lors d’une cérémonie solennelle tenue sur les pelouses de la Maison Blanche avec la participation du président des États-Unis, Bill Clinton, et le chef de l'OLP, Yasser Arafat. Pour sa participation au processus d’Oslo, Yitzhak Rabin avait reçu le prix Nobel de la paix. C’est aussi cet engagement pour la paix qui lui a coûté la vie. Aujourd’hui son assassin, Yigal amir, ultranationaliste juif, est vénéré en héros par une frange de l’extrême droite qui soutien le gouvernement. Régulièrement, ses partisans demandent sa libération.
Chaque année les écoles se devaient s’engager un processus éducatif pour décortiquer le processus qui a abouti à l’assassinat de celui qui avait engagé le processus de paix avec les Palestiniens. En Réalité, très peu le fond encore aujourd’hui, et surtout depuis le 7-Octobre. La culture de la paix est singulièrement absente des programmes scolaires de ces 30 dernières années.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 novembre 2024
Photo prise quelques minutes avant son assasinat
2 novembre : Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des journalistes
Pour la seule année 2024, 124 journalistes ont été tués dans le monde, dont 85 par l'armée israélienne. D’autres pays comme le Soudan, l’Ukraine, le Pakistan, le Mexique… demeurent dangereux. La date de cette journée internationale, instituée par l’ONU, a été choisie en mémoire de deux journalistes français, Gislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.
Selon Reporters sans frontières (RSF), plus de 145 journalistes ont été tués par l’armée israélienne depuis octobre 2023, dont au moins 35 ciblés ou tués en raison de leur travail. La bande de Gaza est devenue la région la plus dangereuse au monde pour les journalistes, concentrant un tiers des journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions en 2024-2025. C’est pour dénoncer l’impunité de tels crimes qu’a été instaurée par l’ONU la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes.
Pour la seule année 2024, 124 journalistes ont été tués dans le monde, dont 85 par l'armée israélienne. Les autres pays dangereux sont les pays en guerre : Soudan, Ukraine mais aussi le Pakistan, le Mexique…
À l’échelle mondiale, au cours des quatorze dernières années (2006-2024), plus de 1700 journalistes ont été tués pour avoir voulu couvrir des évènements et informer le public. Dans neuf cas sur dix, les meurtriers restent impunis. L'impunité mène à un plus grand nombre d'assassinats et représente souvent un symptôme d'aggravation des conflits et d'effondrement des systèmes de droit et de justice.
Ce chiffre n’inclut pas les nombreux autres journalistes qui, quotidiennement, subissent des agressions non mortelles, y compris la torture, la disparition forcée, la détention arbitraire, l’intimidation et le harcèlement, que ce soit en situation de conflit ou non. En outre, il existe, pour les femmes journalistes, des risques spécifiques, notamment les agressions sexuelles.
C’est en 2013 que l’ONU a créé cette Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes (International Day to End Impunity for Crimes against Journalists). La date de cette journée internationale a été choisie en mémoire de deux journalistes français, Gislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.
L’ONU exhorte également les États Membres à faire tout leur possible pour prévenir cette violence, en faire rendre compte, traduire en justice les auteurs des crimes commis contre des journalistes et des travailleurs des médias, et veiller à ce que les victimes disposent de recours appropriés. Elle demande, en outre, aux États de promouvoir un environnement sûr et propice dans lequel les journalistes puissent effectuer leur travail de manière indépendante et sans ingérence indue. Un vœu pieux dans beaucoup d’États.
#ENDimpunity #journosafe
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 2 novembre 2025
17 octobre : Haïti se souvient de Dessalines, son héros national
Chaque année, le gouvernement haïtien marque l’anniversaire de la mort de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la nation haïtienne, le héros victorieux de la lutte contre l’esclavage.
Chaque année, le gouvernement haïtien marque l’anniversaire de la mort de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la nation haïtienne, qui a été assassiné au Pont-Rouge le 17 octobre 1806, par des diverses cérémonies, notamment un dépôt de gerbes de fleurs au pied du monument érigé en mémoire du héros, au Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH). Cet hommage est complété par une messe de requiem est chantée en son honneur dans la cathédrale du Cap-Haïtien.
Jean-Jacques Dessalines, ancien esclave affranchi était devenu un officier de l’armée française avant de se retourner contre les forces françaises venues mater la révolte des esclaves. En juin 1802, à la suite de la capture, par trahison, de Toussaint Louverture, il est devenu le meneur de la révolution. C’est lui qui ensuite proclame l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804 et qui se proclamera empereur quelques mois plus tard sous le nom de Jacques Ier. Il va mettre en place un régime autoritaire, bien loin des idéaux de liberté pour lequel il s’était battu. Mais aujourd’hui, c’est surtout l’image du héros de l’indépendance, vainqueur de la bataille de Verrières, le 18 novembre 1803, que l’on veut retenir ainsi que l’homme qui a remis en cause l'esclavage. Ce qui fait de lui un symbole de résistance pour toutes les nations opprimées.
Contesté par certains officiers de l'armée, Dessalines est assassiné le 17 octobre 1806, en compagnie de son ami et général Charlotin Marcadieu, à la suite d'une conspiration, laissant ainsi le pouvoir à ses assassins, qui abolissent l'empire et chassent du pays la famille Dessalines.
Les conflits politiques qui ont occasionné l’assassinat du premier chef d’État haïtien Jean-Jacques Dessalines ne lui ont pas permis d’avoir des funérailles dignes de son titre : après son assassinat, son corps fut abandonné et enterré sans sépulture. Il a fallu attendre jusqu’en 1845 sous la présidence de Rivière Hérard pour que l’image héroïque de Dessalines soit réhabilitée. L’hommage fait au héros de l’indépendance ne sera institué de manière définitive et officielle qu’en 1875. Il y a 150 ans cette année.
Considéré comme le « père fondateur d'Haïti », il voit ensuite son nom donné en 1903 à l'hymne national haïtien, La Dessalinienne, écrite par Justin Lhérisson.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 17 octobre 2025
21 août : la mémoire d'un opposant philippin assassiné
Ninoy Aquino Day commémore l'assassinat de Ninoy Aquino., ancien sénateur considéré comme le héros de la démocratie à l’époque de la dictature de Ferdinand Marcos, le père du président actuel.
Ninoy Aquino Day est une fête nationale aux Philippines célébrée le 21 août de chaque année. Il commémore l'assassinat de Benigno dit Ninoy Aquino, considéré comme le héros de la démocratie à l’époque de la dictature de Ferdinand Marcos. Ce jour férié existe toujours, aujourd’hui, alors que le président actuel se nomme Ferdinand Marcos (surnommé Bongbong), il est le fils de l’ancien dictateur contre lequel luttait Ninoy Aquino.
Ninoy Aquino était l'un des leaders de l'opposition au gouvernement dictatorial du président Ferdinand Marcos. Il a été gouverneur de Tarlac de 1961 à 1967 et sénateur de 1967 à 1972. Aquino a constamment critiqué le régime de Marcos, ce qui a finalement conduit à une confrontation directe.
En 1972, Marcos a déclaré la loi martiale et a arrêté Aquino sur de fausses accusations. En 1977, il a été condamné à mort, mais n'a pas été immédiatement exécuté. Ayant eu une crise cardiaque en prison, il a été envoyé aux États-Unis pour subir une intervention chirurgicale.
Aquino a été assassiné le 21 août 1983 à l'aéroport international de Manille. Aquino venait de rentrer aux Philippines après un exil de trois ans et a reçu une balle dans la tête. Son assassinat a renforcé le mouvement d'opposition et a déclenché un soulèvement populaire qui a abouti au renversement du régime de Marcos. Sa veuve, Corazon Aquino, sera élue présidente le 25 février 1986. En 2010, c’est son fils Benigno Aquino III, dit Noynoy qui sera élu président. Mais, en 2022, c’est le propre fils du dictateur Marcos qui a été élu président.
La Journée Ninoy Aquino a été créée par la présidente Gloria Macapagal-Arroyo en 2004. C'est un jour férié national. Aquino Day est marqué par une cérémonie du souvenir au People Power Monument à Quezon City. Mais, depuis 2020, il n’est plus chômé afin de relancer l’économie après la pandémie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 août 2022
Mise à jour 22 août 2022 : Ferdinand Marcos Jr. est resté silencieux ce 21 août 2022 – son premier Ninoy Aquino Day en tant que président – rompant ainsi la tradition de ses prédécesseurs de publier une déclaration à l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat de l'ennemi juré de son père.
27 octobre : anniversaire et deuil en Arménie
C’est l' anniversaire de l'intronisation du Catholicos de tous les Arméniens et celui de la fusillade du parlement arménien, survenu le même jour de 1999.
Le 27 octobre, l'Église apostolique arménienne célèbre l' anniversaire de l'intronisation du Catholicos de tous les Arméniens Karekin II. Ce dernier a été élu et intronisé le 27 octobre 1999, à la suite du décès de son prédécesseur Karekin I. Il occupe le siège historique d’Etchmiadzine qui fait figure de Saint-Siège des Arméniens. Mais il existe aussi un catholicos concurrent, à Beyrouth ainsi que deux patriarches qui siègent à Jérusalem et à Istanbul. Ce qui fait de l’Égilse apostolique arménienne, une église quadricéphale.
Hasard du calendrier, le même jour de la même année, un groupe de cinq hommes armés a fait irruption dans le bâtiment de l'Assemblée nationale à Erevan et a abattu huit personnes, dont le Premier ministre Vazgen Sargsyan et la présidente de l'Assemblée nationale Karen Demirchyan, et blessé au moins 30 personnes. Le coup d'État a échoué. Le procès a débuté en février 2001 et le verdict a été rendu en décembre 2003. Les cinq principaux auteurs de la fusillade ont été condamnés à la prison à vie. Trois d’entre eux sont décédés en prison depuis. Le 27 octobre de chaque année, les Arméniens honorent la mémoire des victimes de la fusillade du parlement arménien (Հոկտեմբերի 27). Le 27 octobre 2009, un mémorial a été installé dans le parc de l'Assemblée nationale.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 26 octobre 2021
Les huit victimes de la tentative de coup d’État du 27 octobre