L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
24-25 mai : le pèlerinage des Saintes-Marie-de-la-Mer
Aux Saintes-Marie-de-la-Mer, en Camargue, le 24 mai, c’est le pèlerinage gitan honorant sainte Sara, la patronne des gens du voyage. Demain, 25 mai, ce sera au tour des saintes Marie Jacobé et Marie Salomé à être conduites à la mer entourées de milliers de pèlerins et touristes.
Ce 24 mai, aux Saintes-Marie-de-la-Mer, en Camargue, c’est le pèlerinage gitan qui débute par une messe à 10h. Dans l’après-midi, à 15h30, on conduit en procession jusqu’à la mer, la statue de sainte Sara, la patronne des Gitans.
Demain, 25 mai, à 11 heures, on transportera sur une barque les saintes Marie Jacobé et Marie Salomé tandis que l’évêque, à bord d’une autre barque, bénira la mer, le pays, les Gitans et les autres pèlerins présents avant de célébrer une messe en l’église Notre-Dame-de-la-Mer. À 15h30, c’est la cérémonie de la Remontée des Châsses des saintes.
Le lundi 26 mai est la Journée à la mémoire du marquis de Baroncelli : messe en provençal, abrivado, cérémonie à son tombeau, spectacle camarguais aux arènes… C’est Folco de Baroncelli qui est a inventé la “tradition” qui se joue chaque 24 et 25 mai aux Saintes-Maries, on lui rend hommage.
Chaque année, du 24 au 26 mai, la cité camarguaise vit au rythme de ce grand pèlerinage rassemblant plusieurs milliers de personnes dans l’église, les rues et sur les plages des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Ce lieu ce pèlerinage est très ancien, bien antérieur au christianisme et à l’arrivée des Tziganes. Ces derniers sont apparus dans la région au XVe siècle mais leur participation aux festivités locales ne remontent qu’au milieu du XIXe et encore. Les gens du voyage n’ont eu pleinement accès à l’église qu’en 1921. Longtemps, le pèlerinage resté discret. C’est l’arrivée du chemin de fer, en 1892, qui lui a donné une autre dimension, rassemblant jusqu’à 40 000 personnes certaines années.
Il faut attendre 1935, sur demande du marquis de Baroncelli-Javon, pour que l’Église accepte que le 24 mai les Gitans puissent porter procession jusqu’à la mer, la statue de Sara, sainte patronne des gens du voyage et servante des deux autres saintes, pour l’immerger partiellement. Longtemps réticente face à ce folklore, l’Église, à présent, joue pleinement le jeu. Depuis 1993, on organise le soir du 24, une veillée de prière.
En même temps le pèlerinage a pris aussi une tournure touristique cultivant la culture camarguaise. Aujourd'hui on compte entre sept et dix mille Gitans pour quatre à cinq mille pèlerins, visiteurs et touristes venus des départements voisins ou de plus loin, en raison de la forte médiatisation de l’événement.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mai 2025
(photo Fiore S. Babato)
8 avril : la Journée internationale des Roms
C’est la Journée internationale des Roms, 7 à 9 millions de personnes en Europe, soit la première minorité de l’Union européenne et 37 millions à travers le monde. Éternelles victimes de racisme et de discrimination…
Lors de leur premier congrès mondial, le 8 avril 1971, les Roms se sont choisi un drapeau (bleu et vert avec une roue de couleur rouge au milieu) et un hymne, Djelem, djelem. Cette « journée » rappelle cet anniversaire.
C’est la Journée internationale des Roms, lesquels représentent 7 à 9 millions de personnes en Europe, soit la première minorité de l’Union européenne et 37 millions à travers le monde. Éternelles victimes de racisme et de discrimination, ils sont les derniers nomades du continent, même si aujourd’hui la majorité d’entre eux est sédentaire. Pour ceux qui continuent à voyager, le confinement instauré dans de nombreux pays à l’époque du covid leur a rendu la vie très difficile. Beaucoup y ont perdu toute source de revenu.
On estime qu'environ 0,5 million de nomades perdirent la vie pendant la Seconde Guerre mondiale. Naît alors, dans l'après-guerre, un mouvement "identitaire" du peuple rom, qui organisa le premier Congrès mondial célébré à Londres en avril 1971. Fut ensuite fondée l'association internationale "Romani Union", reconnue par l'ONU en 1979. Les Nations unies proclamèrent, en 1990, la Journée internationale des Roms, Sintés et Gens du voyage, choisissant la date du 8 avril, en mémoire de ce premier événement fondateur.
« Toute personne qui connaît les communautés manouches sait qu’une caravane est fragile, périssable, et qu’à la mort de son habitant, elle est détruite. Plus d’un riverain a eu l’occasion de voir, notamment lorsque l’aire d’accueil des Gens du voyage est située directement dans son quartier, ce spectacle très impressionnant d’une caravane qui brûle, avec tous les biens à l’intérieur : rien ne doit rester du passage sur terre du défunt, c’est là un trait culturel manouche (Williams 1993). C’est peu dire que les Manouches ne s’inscrivent pas dans une transmission d’un patrimoine mobilier. En brûlant volontairement tout ce qui serait susceptible de devenir patrimoine, ils transgressent violemment l’habitus français relatif à l’héritage. » Jean-Luc Poueyto in Terrain n°58
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 avril 2023