L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
8 octobre : dimanche blanc dans le Pacifique
Cette fête des enfants qui tombe chaque 2e dimanche d’octobre est commune aux Samoa, aux Samoa américaines, aux Tokélau et à Tonga. L’usage est de s’habiller tout de blanc.
Aujourd’hui, il est usage que femmes et enfants soient habillés tout de blanc. Pour les hommes, c’est une chemise blanche. Aux Samoa, on y adjoint parfois le bleu et le blanc, couleurs du drapeau national. C’est le Dimanche blanc (the White Sunday) qui tombe chaque 2e dimanche d’octobre et le lundi qui suit, le 9 octobre cette année, est un jour férié. La fête est commune aux Samoa, aux Samoa américaines, aux Tokélau et à Tonga.
Cette journée permet aux parents et aux communautés de célébrer l’enfance en organisant des programmes spéciaux pendant les services religieux qui comprennent des récitations bibliques, des reconstitutions d'histoires bibliques et des spectacles de danse créatifs. Les enfants reçoivent des cadeaux (souvent de nouveaux vêtements ou des fournitures scolaires) lors du dimanche blanc et, ce jour-là, bénéficient de privilèges qui sont normalement réservés aux aînés, comme être les premiers à être servis lors des repas en famille.
L'origine du dimanche blanc n'est pas claire. Les uns pensent qu'il s'agit d'une adaptation chrétienne de fêtes indigènes. D’autres affirment qui la fête aurait été instituée pour fêter les Samoans qui n'avaient pas survécu à l'épidémie de grippe espagnole en 1919. Les deux ont sans doute raison. L’épidémie avait a coûté la vie à un cinquième, voire un quart de la population samoane, dont beaucoup d'enfants. Le dimanche blanc est le moment de se réunir entre frères, sœurs et même cousins pour réciter quelque chose ensemble. C'est une tradition dans toutes les Églises protestantes.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 octobre 2023
4 septembre : les huguenots assemblés au Désert
Le Mas Soubeyran, niché dans les montagnes cévenoles accueille, comme tous les ans en ce début septembre, l’Assemblée du Désert, l’une des trois grandes manifestations du protestantisme en France.
Ils arrivent en voiture, en autobus, à vélo parfois, ils viennent des Pays-Bas, d’Allemagne, de Catalogne, de Suisse, de France bien sûr, en particulier de Nîmes et de Montpellier où le calvinisme cévenol est bien implanté, ils sont chaque année, entre 15 et 20 000 à avoir répondu à l’appel de l’une des trois grandes manifestations du protestantisme en France.
Le Mas Soubeyran, niché dans les montagnes cévenoles accueille, comme tous les ans en ce début septembre, l’Assemblée du Désert. La clairière de Mialet (dans le Gard) résonne des cantiques indissociables de l’identité huguenote : le Psaume des Batailles, La complainte des prisonnières de la Tour de Constance, La Cévenole…
C’est en 1911 que fut créé ici même le musée du Désert, dans la maison d’un chef camisard nommé Laporte dont on peut encore voir la cachette aménagée pour échapper aux soldats du roi. Il commémore les persécutions des protestants depuis la révocation de l’édit de Nantes (1685) jusqu’à l’édit de tolérance de Versailles (1787) qui marquait la fin officielle de l’interdiction du protestantisme. Depuis lors, l’habitude a été prise de se réunir, le premier dimanche de septembre, autour de ce lieu de mémoire pour le souvenir des cultes clandestins, bien sûr, mais également pour réaffirmer que le Désert exprime aussi la nécessité du retrait, de l’intériorité.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 3 septembre 2022
22 mai : Aldersgate Sunday, fête méthodiste américaine et anglaise
Les méthodistes dédient ce dimanche au fondateur de leur Église, une branche anglo-saxonne du protestantisme.
Cette journée commémore un événement religieux qui bouleversa la vie d’un homme, John Wesley, et fit naître une nouvelle Église, l’Église méthodiste. Ce prédicateur anglais du XVIIIe siècle fit une expérience sensible de conversion (une « rencontre avec Dieu » ) lors d’une réunion de prière à Aldersgate, au cœur de Londres, le 24 mai 1738 ! Cette « expérience du Salut », ainsi qu’il la définira, deviendra une des caractéristiques du méthodisme et d’autres mouvements du « Réveil ». Dès lors, John Wesley et ses disciples parcoururent l’Angleterre et les colonies américaines, prônant un nouveau mode de pratique de la religion, caractérisé par l’expérience personnelle divine. En 1784, il rompt avec l’Église anglicane officialisant le mouvement méthodiste. De nos jours, le méthodisme compte 80 millions de membres revendiqués dans le monde. C’est aujourd’hui la deuxième Église protestante aux États-Unis.
En privé, c’est le 24 mai que les méthodistes dédient une journée (Aldersgate Day) à John Wesley, le fondateur de leur Église. Mais, en Angleterre comme aux États-Unis, la plupart des cérémonies sont organisées ce dimanche (Aldersgate Sunday), et non le 24 mai, jour officiel de la fête.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mai 2022
5 mars : fête protestante en Polynésie française
En Polynésie, ce jour est férié. Les protestants de toute la Polynésie française se rassemblent aujourd’hui pour des festivités hautes en couleurs : c’est la Fête de l'arrivée de l'évangile en Polynésie.
En Polynésie, ce jour est férié depuis 1978. Pour la 224e année consécutive, les protestants de toute la Polynésie française se rassemblent aujourd’hui pour des festivités hautes en couleurs : messes solennelles dans des lieux de culte bondés, chorales somptueuses mais aussi danses et chants traditionnels vont marquer cette journée du souvenir, c’est la Fête de l'arrivée de l'évangile en Polynésie.
En effet, c’est le 5 mars 1797 à la Pointe Vénus, sur la côte est de l’île de Tahiti que débarquèrent du Duff, 18 missionnaires protestants issus de la London Missionary Society. Un monument commémorant l’événement y a été, depuis, érigé. Les Anglais parcouraient alors les mers du sud et leur vision des populations polynésiennes est très marquée par les descriptions qu’en on fait les explorateurs tels Walli, Cook, Bligh ou Bougainville. Les mœurs de ces sociétés, notamment leur grande liberté sexuelle les encouragèrent à aller les convertir et à réformer leur mode de vie dans le sens de la morale conservatrice de l’Angleterre victorienne. Le protectorat français, imposé progressivement à l’ensemble des îles, à partir de 1843, n’y changera rien. La communauté protestante reste aujourd’hui l’une des plus importantes communautés religieuses en Polynésie française. Aujourd’hui, les catholiques se mêlent à la fête qui est devenue une grande rencontre œcuménique.
La moitié des Polynésiens se réclament de l’Église protestante ma’ohi, majoritaire aux îles Australes et de la Société. Un tiers est catholique, principalement aux Marquises, dans l’est des Tuamotu, aux Gambier. Les mormons, arrivés en 1844, représenterait 7 % de la population, l’Église adventiste du 7e Jour, 6 %, la religion sanito, 2 %… Les vieilles croyances n’ont pas disparu pour autant, les divinités locales cohabitent sans problème avec celles dont parle la Bible traduite en tahitien dès 1836.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 mars 2021
 
                         
             
             
            