L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1854, Bolivie, 11 octobre, Femmes Bruno Teissier 1854, Bolivie, 11 octobre, Femmes Bruno Teissier

11 octobre : la journée de la femme bolivienne

C’est Lidia Gueiler Tejada, l’unique femme qui fut présidente de la Bolivie, qui a institué cette Journée des femmes en 1980. Elle a choisi l’anniversaire d’Adela Zamudio, née le 11 octobre 1854, une poétesse, enseignante, précurseur de l’éducation laïque et militante pour le droit des femmes.

 

C’est Lidia Gueiler Tejada, la première présidente de la Bolivie, qui a institué cette Journée des femmes en 1980. Elle a choisi pour date l’anniversaire d’Adela Zamudio, née le 11 octobre 1854, une poétesse, enseignante, précurseur de l’éducation laïque et militante pour le droit des femmes en Amérique latine.

​​Décédée en 1928, elle n’a pas connu le droit de vote, accordé en 1952 seulement dans son pays. Ce n’est que récemment que les femmes boliviennes ont eu la possibilité de participer à la vie politique au plus haut niveau. Dans l’assemblée élue en 2020, elles représentent tout de même 57 % des députés ! Dans leur grande majorité elles sont membres du Mouvement pour le Socialisme (MAS), le parti au pouvoir. Dans le classement des Nations unies « Les femmes en politique », la Bolivie se classe troisième dans le monde pour la représentation des femmes au parlement, derrière le Rwanda et Cuba.

À l’échelle du sous-continent, un certain nombre de femmes ont pu accéder au poste de présidente de la République : Ertha Pascal-Trouillot (1990, Haïti), Violeta Chamorro (1990, Nicara­gua), Mireya Moscoso (1999, Panama), Michelle Bachelet (2006, 2014, Chili), Cristina Kirch­ner (2007, Argentine), Laura Chin­chilla (2010, Costa Rica), Dilma Rousseff (2011, Brésil) Jeanine Áñez Chávez (2019, Bolivie). Cependant, aucune n’est au pouvoir actuellement dans le sous-continent.

À l’échelle mondiale, c’est aujourd’hui la Journée internationale des filles, instaurée par les Nations Unies.

 
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1854, Régionalisme, Roumanie, 10 mars, affirmation nationale Bruno Teissier 1854, Régionalisme, Roumanie, 10 mars, affirmation nationale Bruno Teissier

10 mars : la journée des Sicules de Roumanie

Oui, il existe bien un peuple Sicule au cœur de l’Europe, les Széklers dans la langue locale, un dialecte du hongrois. Chaque 10 mars, ils revendiquent en vue d’obtenir leur autonomie.

 

Oui, il existe bien un peuple Sicule au cœur de l’Europe, les Széklers dans la langue locale, un dialecte du hongrois. Ils vivent dans quelques vallées des Carpates au cœur de la Transylvanie, en plein centre de la Roumanie alors que la Hongrie considère ce peuple de 600 000 personnes comme faisant partie du peuple hongrois. La légende voudrait que ce soient des descendants des Huns qui ont déferlé sur l’Europe conduit par Attila. Les Turcs les revendiquent aussi comme étant des leurs. À Istanbul, une manifestation de l’extrême droite nationaliste a lieu chaque 10 mars en soutien aux Sicules.

À Budapest, le drapeau des Sicules flotte sur le Parlement depuis 2013, le gouvernement hongrois leur distribue des passeports en vertu d’une procédure de naturalisation simplifiée. Cela a le don d’irriter les autorités roumaines qui font chaque année, le 10 mars, en sorte que les manifestations soient le plus limitées possible. Le drapeau sicule est interdit en Roumanie, sous peine d’amende. 

La journée du 10 mars est récente, elle date de 2012 quand le Conseil National Sicule (SzNT) a proposé que le 10 mars devienne la Journée de la Liberté Sicule en mémoire des martyrs sicules. Car la revendication est ancienne. C’est en mémoire de trois leaders d’une conspiration anti-Habsbourg exécutés le 10 mars 1854 que le Conseil National Sicule (CNS) organise depuis 2004 une commémoration au pied du Monument des Martyrs Sicules. Le massacre est connu sous le nom de Siculicidium.

Les représentants des Sicules, en particulier László Tökés, député européen, réclame un statut d’autonomie comparable à celui dont disposent les Allemands du Sud Tyrol ou les Suédois des îles Aaland. Régulièrement, et encore en 2020, le parlement roumain rejette toutes les demandes d’autonomie du pays sicule (Székelyfyföld). En 2013, László Tökés a demandé à la Hongrie d’assumer un rôle de protectrice des minorités hongroises de Roumanie ce qui a mis le feu aux poudres à Bucarest. Depuis, chaque année, un bras de fer entre les autorités roumaines (préfet, chef de la police) et les représentants sicules s’engagent pour obtenir l’autorisation du rassemblement du 10 mars de Marosvásárhely , la capitale des Sicules. Chaque année, on trouve une idée pour exprimer la revendication autonomiste : une chaîne humaine, des feux de joie…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 mars 2021

 
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Extrême droite turque (Loups gris) manifestant à Istanbul en faveur de l’autonomie des Sicules

Extrême droite turque (Loups gris) manifestant à Istanbul en faveur de l’autonomie des Sicules

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