L’Almanach international

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1935, Paraguay, guerre, 12 juin Bruno Teissier 1935, Paraguay, guerre, 12 juin Bruno Teissier

12 juin : le Paraguay célèbre l’armistice du Chaco

Ce jour férié paraguayen commémore la fin de la guerre du Chaco qui s’est soldée, le 12 juin 1935, par la victoire du Paraguay sur la Bolivie. L’enjeu de ce conflit très meurtrier était le contrôle de la steppe du Grand Chaco.

 

Ce jour férié paraguayen commémore la fin de la guerre du Chaco qui s’est soldée par la victoire du Paraguay sur la Bolivie. L'accord de cessez-le-feu entre les deux belligérants a été signé le 12 juin 1935.

De septembre 1932 à juin 1935, le Paraguay et la Bolivie se sont affrontés pour la possession d’une vaste steppe quasiment inhabitée, mais réputée riche en pétrole (une richesse qui s’avérera toute relative). Cette guerre pour le nord du Chaco (ou Chaco boréal) qui a causé la mort de 150 à 200 000 personnes, civils et militaires, est considérée comme le conflit militaire le plus sanglant en Amérique latine au XXe siècle. La Bolivie et le Paraguay, étaient les deux pays les plus pauvres de la région.

L'accord de cessez-le-feu a été signé le 12 juin 1935. Il a été suivi par le traité du Chaco formalisé en juillet 1938. Selon le traité, le Paraguay a obtenu les trois quarts du nord du Chaco. Mais, il faudra attendre 2009 pour qu’un traité marque définitivement les frontières entre le Paraguay et la Bolivie.

Le Jour de l'armistice du Chaco (Día del Armisticio del Chaco) a été déclaré jour férié au Paraguay. Ce jour-là, les Paraguayens célèbrent non seulement la victoire, ainsi que la bataille de Boquerón mais honorent également la mémoire de ceux qui sont morts pendant la guerre.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Un extrait de L’Oreille cassée, éditions Casterman, un clin d’œil d’Hergé à l’actualité de l’époque. Son album a été édité en 1937.

Image officielle de l’armistice du 12 juin 1935

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1990, Russie, 12 juin, Célébration patriotique Bruno Teissier 1990, Russie, 12 juin, Célébration patriotique Bruno Teissier

12 juin : le Jour de la Russie, fête paradoxale, pur produit de la propagande

La Journée de la Russie est une invention récente. Elle commémore le jour où la Russie a proclamé sa souveraineté au sein de l’URSS, le 12 juin 1990. Autrement dit, elle célèbre ce que Poutine qualifie de « plus grande catastrophe géopolitique du siècle », c’est-à-dire la disparition de l’URSS ! La propagande du régime en a fait une fête à la gloire de la Russie éternelle.

 

C’est une fête totalement paradoxale qui se déroule aujourd’hui en Russie. La Journée de la Russie (День России) est une invention récente. Ce jour férié commémore le jour où la Russie a déclaré que, désormais, ses lois primaient sur les lois soviétiques. Certains en parlent même comme du Jour de l’indépendance (vis à vis de l’URSS).

En 1990, alors que l’URSS était confrontée à une série de déclarations de souveraineté, notamment celles des républiques baltes, la Russie proclamait la sienne le 12 juin 1990. Ce coup de pied de l’âne, de la part de la plus importante des républiques, n’a fait que précipiter la fin de l’URSS, dissoute le 25 décembre 1991. 

L'année suivante, le 12 juin 1991, la Russie (la RSFSR) a organisé sa première élection présidentielle, remportée par Boris Eltsine. En 1994, ce dernier a déclaré le 12 juin fête nationale sous l’appellation de Jour de l’adoption de la déclaration de souveraineté de la RSFSR, devenue ensuite la Fête de la Souveraineté de la Fédération de Russie (День суверенитета РФ). Puis finalement sur l’ordre de Vladimir Poutine, simplement le Jour de la Russie. Le paradoxe, c’est de voir les Russes et le premier d'entre eux Vladimir Poutine fêter un vote et un jour qui a engagé le processus de désintégration de l'URSS, qualifié par ce même Vladimir Poutine le 25 avril 2005, dans une adresse а l’Assemblée fédérale, de « plus grande catastrophe géopolitique du siècle ». En 2020, il a même fait noter dans la constitution russe que la Fédération de Russie s’inscrivait dans la continuité de l’URSS. Celle-la même dont on célèbre aujourd’hui la mise à mort. On touche là toute l’ambiguïté d’un régime qui a totalement réhabilité le stalinisme, jusque dans les pratiques consistant à réécrire l’histoire, éliminer les opposants, à étouffer toute contestation et à intervenir militairement chez les pays « frères » qui lui résistent.

La veille du 12 juin 2017, l’opposant russe Alexeï Navalny, avait appelé à une manifestation d'ampleur dans toute la Russie le 12 juin. Celle-ci aura lieu, ce qui lui a valu d’être emprisonné pour quelques semaines, mais il lui sera interdit de se présenter à l'élection présidentielle. La mobilisation des déçus du régime était chaque année, le 12 juin, plus importante. L’année suivante, 4000 policiers ont été déployés pour l’occasion dans la capitale russe, des arrestations préventives ont été opérées les jours précédents dans les milieux d’opposition. Ce qui n’empêcha pas de grandes manifestations contre le président Poutine. D’ordinaire, un rassemblement se formait place Pouchkine et un défilé descendait l’avenue Sakharov… Mais, depuis cette époque, le régime s’est considérablement durci. Navalny a échappé à la mort, mais demeure en prison. Aujourd’hui, il n’est plus question de mobilisations de masse ni même de la moindre contestation individuelle. Poutine a totalement endossé le totalitarisme de l’ère soviétique.

Le régime et les médias entretiennent le flou complet sur la véritable signification de cette Journée de la Russie (12 июня День России) qui est avant tout, une occasion de plus de célébrer la grandeur de la Russie éternelle.

Les plus grandes célébrations auront lieu dans la capitale sur la Place Rouge à 17h00 avec un grand concert qui se terminera par un feu d'artifice. De nombreux divertissements musicaux, théâtraux, sportifs sont organisés dans tous les quartiers de Moscou et les villes de provinces ainsi qu’en Biélorussie.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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Chypre, 12 juin, orthodoxes Bruno Teissier Chypre, 12 juin, orthodoxes Bruno Teissier

12 juin : Kataklysmos, la grande fête de Chypre

Les Chypriotes se préparent à la grande fête de l’île : durant cinq jours, toutes les villes côtières vont organiser d’importantes manifestations qui ont toutes un lien avec l’eau

 

Les Chypriotes se préparent à la grande fête de l’île : Kataklysmos (Κατακλυσμός). Durant cinq jours, toutes les villes côtières, et particulièrement Larnaca, vont organiser d’importantes manifestations qui ont toutes un lien avec l’eau : compétitions de natation et régates, divers jeux aquatiques mais aussi danses folkloriques et divers événements culturels en lien avec la fête.

Celle-ci démarre toujours par une imposante procession au cours de laquelle l’évêque du lieu plonge une croix dans la mer que des nageurs vont s’empresser d’aller récupérer. Une fois la croix restituée, la coutume veut que l’on s’asperge mutuellement d’eau dans une ambiance joyeuse.

L’origine de cette fête est controversée. Son nom semble renvoyer directement au déluge alors que d’autres y voient le souvenir de l’arrivée de saint Lazare ressuscité. En effet, les Évangiles disent que Lazare aurait rejoint les apôtres à Chypre pour y faire œuvre d’évangélisation, il y serait même devenu évêque de Kition (au Sud-Est de l’île). Enfin, on relierait cette cérémonie chrétienne à une fête païenne qui célébrait la naissance d’Aphrodite, celle-ci aurait vu le jour sur cette île !

Pour suivre les fêtes religieuses et traditionnelles, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
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1898, Philippines, 12 juin, indépendance Bruno Teissier 1898, Philippines, 12 juin, indépendance Bruno Teissier

12 juin : une fausse indépendance en guise de fête nationale

Le 12 juin est férié aux Philippines en souvenir de l’indépendance proclamée en 1898 qui mettait fin à deux ans de lutte armée et quatre siècles d’occupation espagnole. Une indépendance qui s’est néanmoins avérée être une illusion…

 

Le 12 juin est férié aux Philippines en souvenir de l’indépendance proclamée en 1898 qui mettait fin à deux ans de lutte armée et quatre siècles d’occupation espagnole.

Le 12 juin à 16 heures, Emilio Aguinaldo proclamait l’indépendance depuis le balcon de sa maison de Cavite El Viejo devant une large foule à la quelle le drapeau et l’hymne national ont été présenté. C’est Ambrosio Rianzares Bautista qui a lu l’acte d’indépendance qu’il avait rédigé. Emilio Aguinaldo sera ensuite choisi comme président de la République. Hélas, cette indépendance ne sera reconnue par aucun pays. Les Espagnols avaient déjà vendu le pays aux Américains. Pour tenter d’empêcher l’inéluctable, Emilio Aguinaldo va déclarer la guerre aux États-Unis mais son pays ne fera pas le poids. Son président est capturé et les Philippines deviendront une colonie américaine pendant près d’un demi siècle, jusqu’en 1946, date de la véritable indépendance.

Pourquoi les Philippines ne célèbrent pas plutôt l’indépendance de 1946 ? Parce que les Américains ont eu le mauvais goût de la leur accorder un 4 juillet, date de la fête nationale américaine que les Philippins ont été sommés de fêter pendant plusieurs décennies. Cette date était trop chargée pour en faire leur propre fête nationale.

Le choix de date de la fête nationale des Philippines n’a pas été évident. En 1964, il s’est finalement porté sur le 12 juin, même si ce Jour de l'indépendance (Araw ng Kalayaan) n’a été, à l’époque, qu’une journée des dupes. Cela n'empêche pas ce jour d'être férié et d’être l'occasion (excepté cette année) d'un grand défilé à Manille et de festivités dans tout le pays et même dans la diaspora. À New York, par exemple, les Philippins défilent le premier dimanche de juin sur Madison Avenue. À San Francisco, sur Union Square, le 3e samedi du mois. À Hong Kong…

La célébration sera virtuelle en 2020 en raison de la pandémie. Le thème cette année est Kalayaan 2020 : Tungo sa Bansang Malaya, Nagtutulungan, à LigtasLiberté 2020 : vers une nation libre, unie et sûre ). Le 122e anniversaire de la proclamation sera marqué par une cérémonie de lever de drapeau virtuelle opéré par les missions diplomatiques des Philippines ce vendredi à 15 heures (heure du Pacifique) ainsi que sur la page Facebook de l'ambassade des Philippines à Washington. 

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
La maison d’Emilio Aguinaldo, où a été proclamée l’indépendance en 1898, est un sanctuaire national. Elle est située à Kawit, Cavite El Viejo, dans la baie de Manille.

La maison d’Emilio Aguinaldo, où a été proclamée l’indépendance en 1898, est un sanctuaire national. Elle est située à Kawit, Cavite El Viejo, dans la baie de Manille.

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