11-Septembre Bruno Teissier 11-Septembre Bruno Teissier

Le 11 septembre, future date de l'indépendance de l'Écosse ?

 

Le SNP, le parti national écossais, tient actuellement son congrès annuel. Le choix du week-end du 11 septembre n’est pas du tout un hasard. Comme pour les Catalans, c’est une date symbolique du nationalisme écossais. En 1997, c’est un 11 septembre que les Écossais décidaient du rétablissement de leur parlement disparu depuis trois siècles. Peut-être qu’un jour prochain, ce sera un 11 septembre qu’ils décideront de leur indépendance. L’hypothèse peut être prise au sérieux, lors du dernier référendum sur l’indépendance de l’Écossais, le oui a atteint 45%. C’est en 2014, avant le Brexit que les Écossais ont majoritairement refusé. Aujourd’hui, la proportion des indépendantistes dans la population semble, selon les sondages, s’être totalement inversé. Reste juste le feu vert de Londres pour une nouvelle consultation… Le prochain nouvel État sur la carte de l’Europe a plus de chance d’être l’Écosse que la Catalogne.

Pour connaître l’origine du 11-Septembre écossais, lire le texte de Cyril Trépier dans : Les 11-Septembre, celui des Américains, des Chiliens, des Catalans et tous les autres 

 
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Catalogne : une Diada 2021 moins indépendantiste ce 11 septembre

 

Pour la Diada 2021,  Pere Aragonès (centre gauche),  jeune président de la Catalogne veut rompre avec le militantisme indépendantiste de Carles Puigdemont (centre droit). Cette année la Diada, la fête nationale de la Catalogne, s’adressera à tous les Catalans, pas seulement au peuple indépendantiste. Une manière de montrer la rupture est de s’ouvrir aux cultures du monde, très présente dans une métropole comme Barcelone : la fête sera rythmée par la rappeuse marocaine Miss Raisa, le chanteur nigérian Kelly Isaah et du flamenco avec l’Andalouse Alba Carmona. La culture catalane n’est pas oubliée, un hommage également sera rendu au violoniste Pau Casals, un virtuose catalan connu également pour avoir prononcé un discours pacifiste devant l’ONU.

En juin, neuf indépendantistes catalans, condamnés en 2019 pour tentative de sédition, ont été graciés par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Leur libération a provoqué l'espoir d'un apaisement de la crise catalane : les séparatistes catalans et le gouvernement espagnol devraient reprendront le dialogue prochainement…

La traditionnelle manifestation du 11-Septembre, débutera à 17h14, en référence à la date de la bataille du 11 septembre 1714 qui a mis fin à l’indépendance de la Catalogne. Elle ira de la place Urquinaona au parc de la Ciutadella à Barcelone.

Pour comprendre l’évolution de la Diada de l’Onze de Setembre, depuis sa création en 1886, lire les textes de Cyril Trépier dans Les 11-Septembre, celui des Américains, des Chiliens, des Catalans et tous les autres 

 
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Maroc, la séquence du 20 février se referme avec les législatives de septembre

 

Dix ans après, la séquence ouverte avec le Mouvement du 20 février se referme sur une totalement reprise en main du Maroc par le roi, ou de moins son entourage plus ou moins occulte, le Palais. Finalement, plus de ma moitié des Marocains se sont déplacés pour les législatives du 8 septembre 2021, soit une nette baisse de l’abstention mais c’est pour chasser le parti islamiste du pouvoir. Le Parti de la justice et du développement avait été appelé au pouvoir il y a dix ans pour mettre un terme à la version marocaine des printemps arabe, le Mouvement du 20 février (2011) dénonçant la corruption et le despotisme régnant au Maroc. Ni l’un ni l’autre n’ont disparu, les électeurs se sont juste résignés à entériner le pouvoir total du Palais. Les deux partis arrivés en tête en sont les émanations : le Rassemblement national des indépendants (RNI), dirigé par Aziz Akhannouch, première fortune privée du Maroc (l’héritier des stations d’essence Afriquia) et le Parti authenticité et modernité. Les deux partis proches du roi ont été créés pour mettre en pièces les islamistes du parti de la justice et du développement, PJD, avec le dernier scrutin, c’est mission accomplie.

Le PJD a dirigé plusieurs gouvernements successifs sans avoir la main aucunement sur les grandes orientations socio-économiques ni diplomatiques. La normalisation des relations entre le Maroc et Israël, voulu par le Palais, n’a pas du tout été comprise par son électorat. Le Maroc n’est pas une démocratie, les électeurs en se résignant à voter pour le Palais viennent d’en entériner le fait. Cela dit, les islamistes conservent un important maillage associatif dans la société, ils pourraient resurgir d’une autre manière, beaucoup plus déstabilisante pour le Royaume, d’autant que le taux de pauvreté n’a pas diminué, le chômage des jeunes progresse, les inégalités sont toujours criantes et la corruption systémique. Les islamistes chassés du gouvernement, toute opposition démocratique bâillonnée, en particulier celle de la presse, une séquence très incertaine s’ouvre au Maroc…

Sur la place du Maroc dans le monde, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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juillet : Imbroglio diplomatique entre Maroc et Algérie

 

Alger vient de rappeler son ambassadeur à Rabat tout en dénonçant une « dangereuse dérive de la diplomatie marocaine ». L’Algérie répond à une initiative marocaine récente auprès des Nations unies, exprimant le soutien de Rabat à un  « mouvement pour l'indépendance des tribus de Kabylie ». Algérie a condamné fermement cette démarche tout en faisant référence à la présence de Berbères à l'intérieur même du Maroc.

Depuis plusieurs décennies, l’Algérie apporte un soutien appuyé à un nationalisme sahraoui dénonçant l’occupation du Maroc. On le sait Rabat insiste depuis 35 ans sur son droit historique sur région du Sahara occidental et propose une autonomie étendue sous sa souveraineté, tandis que le "Polisario" demande un référendum pour déterminer le sort de la région, proposition soutenue par l'Algérie, qui accueille des réfugiés de la région contestée…

Pour un point sur les relations entre ces deux États, lire : Géopolitique de l’Algérie ainsi que Géopolitique du Maroc deux ouvrages de Kader Abderrahim

 
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Bombay Bruno Teissier Bombay Bruno Teissier

juillet : Bombay, très fortement touchée par la mousson

 

Bombay est également touchée par d’intenses précipitations qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes, en particulier dans les quartiers de Chembur et Vikhroli en raison de glissements de terrain. Plusieurs quartiers de la ville sont inondés et le trafic ferroviaire est fortement perturbé. De juin à septembre, c’est l’époque de la mousson qui chaque année fait de nombreuses victimes dans cette métropole de plus 20 millions d’habitants.

Faute de pouvoir y aller pour le moment, on peut découvrir la ville avec notre guide Bombay, quartier par quartier.

 
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avril 2021 : face à une nouvelle vague, Bombay se reconfine

 

À Bombay, c’est confinement complet le week-end et restriction et couvre-feu en semaine.

L’Etat du Maharashtra, le plus touché par la deuxième vague de coronavirus, se confine le 10 avril 2021, une mesure qui affecte 125 millions de personnes et sera répétée chaque fin de semaine pendant tout le mois d'avril. Les 72 centres de vaccination privés de Bombay sont fermés jusqu'à mardi tandis que les horaires d'ouverture sont restreints dans les centres publics, menacés de fermeture s'ils ne sont pas approvisionnés.

Les autorités locales avait déjà annoncé la fermeture des centres commerciaux, des cinémas, des bars, des restaurants et des lieux de culte à compter de lundi soir et l'instauration d'un confinement strict durant les week-ends. Un couvre-feu nocturne sera également en vigueur de 20h00 à 07h00 locales. 

Le pays est confronté à une deuxième vague épidémique bien plus violente que la première en août et septembre 2020. L'Inde est désormais le deuxième pays le plus touché dans le monde derrière le Brésil.

Faute de pouvoir y aller pour le moment, on peut découvrir la ville avec notre guide Bombay, quartier par quartier.

 
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Algérie, Maroc Bruno Teissier Algérie, Maroc Bruno Teissier

avril 2021 : la Visite de Jean Castex à Alger annulée

 

Officiellement, la visite du Premier ministre français à Alger a été annulée, ce 9 avril 2021, en raison de « l’épidémie de Covid-19 ne permettant pas à ces délégations de se retrouver dans des conditions pleinement satisfaisantes ». En réalité, Alger était déçue du format de la visite : quatre ministres et seulement une journée… Le président Macron avait pourtant opté pour un soutien ouvert au président Tebboune, mal élu fin 2019. Lors de cette rencontre, plusieurs sujets économiques, sécuritaires ou culturels étaient sur la table et des accords devaient être signés. Ce sera pour une autre occasion.

Le pouvoir algérien de moins en moins légitime face à un Hirak reparti de plus belle le 22 janvier dernier et qui marquait ce vendredi, sa 112e manifestation. Faute d’avoir laissé émerger le moindre leader, il a été impossible d’acculer le pouvoir à négocier comme cela s’est fait au Soudan. Du coup, le pouvoir renvoie aux manifestants leur manque de légitimité, l’éparpillement de leurs revendications et même leur infiltration par les islamistes.

Le gouvernement algérien attend des jours meilleurs pour négocier avec le gouvernement français sur des sujets importants comme les séquelles des essais nucléaires de l’ère De Gaulle en Algérie.

Des gestes maladroits de part et d’autre sont à déplorer : le 8 avril, El Hachemi Djaaboub, ministre algérien du travail, qualifiait la France d’« ennemi traditionnel et éternel » de son pays. On peut aussi noter l’annonce par La République en Marche, le parti d’Emmanuel Macron, de l’ouverture d’une antenne politique à Dakhla, au  Sahara occidental, un territoire occupé par le Maroc, ce que lui conteste l’Algérie. Cette annonce a eu lieu la veille de l’annulation de la visite. S’il fallait chercher un prétexte à cette annulation, il était offert sur un plateau.

Pour un point sur la situation de l’Algérie, lire : Géopolitique de l’Algérie de Kader A. Abderrahim

 
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Maroc, Algérie Bruno Teissier Maroc, Algérie Bruno Teissier

Démonstration de force algérienne à la frontière marocaine

 

Au début de cette semaine l’Algérie a opéré de spectaculaires manœuvres militaires dans la région de Tindouf. Un territoire revendiqué par le Maroc et qui abrite d’importantes populations sahraouies auxquelles Alger a donné refuge après l’occupation du Sahara occidental par l’armée marocaine en 1975. L’Algérie qui dispose, de loin, de l’armée la plus importante de la région, entend maintenir la pression sur un conflit vieux de 45 ans.

Les autorités algériennes sont à cran depuis le deal opéré par le Maroc à la fin de l’année dernière : le roi du Maroc, sans consulter son peuple, a réussi un coup de maître diplomatique. Le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, lui a valu en retour, la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur la portion du Sahara qu’il occupe dans reconnaissance internationale. Ce qui a été qualifié de « deal du siècle pour le Maroc » a bien sûr été parrainé par le président Trump. Une volte face risquée politiquement car l’opinion publique marocaine a du mal à admettre cet abandon de la cause palestinienne contre un soutien américain dans le dossier du Sahara.

Une opération dangereuse également car elle a provoqué les foudres de la principale puissance militaire de la région, le voisin algérien. D’autant, qu’une évolution politique majeure s’est opérée discrètement le 1er novembre dernier en Algérie. Le fameux référendum sur une nouvelle constitution, organisée par le gouvernement algérien pour conforter son pouvoir n’a été analysée qu’en matière de politique intérieure. Ce fut en effet un demi échec pour Alger tant la participation a été faible. Cette constitution n’offrait pas les réforme politiques attendues par le peuple algérien, mais elle contenait néanmoins une évolution majeure : pour la première fois depuis 1962, la loi fondamentale autorise « l’envoi d’unités de l’armée nationale populaire à l’étranger » (article 91 de la nouvelle constitution). Jusque-là, la constitution n’autorisait pas l’armée algérienne à opérer hors de ses frontières. Sans la moindre médiatisation, l’Algérie abandonne sa tradition non-interventionniste qui était la marque de fabrique de la diplomatie algérienne depuis l’indépendance du pays.

Certes, cette inflexion doctrinale est surtout motivée par ce qui se passe depuis quelques années à sa frontière orientale, en Libye et sur son flanc méridional, au Sahel, et des dangers que cela représente pour l’Algérie à qui on a reproché de ne pas s’impliquer plus dans la stabilisation de la région. Mais cette nouvelle donne géostratégique va inévitablement peser dans le conflit latent qui l’oppose au Maroc à sa frontière occidentale. Les manœuvres aéroterrestres, assorties d’exercices tactiques à tirs réels de missiles, dont les images ont été complaisamment diffusées par la télévision publique algérienne depuis dimanche, sont là pour en convaincre les observateurs de tous bords.

Pour un point sur la situation de l’Algérie, lire : Géopolitique de l’Algérie de Kader A. Abderrahim

 
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Maroc Bruno Teissier Maroc Bruno Teissier

Rupture du cessez-le-feu au Sahara occidental

 

Des échanges de tirs entre les forces du front Polisario et les Forces armées royales marocaines marquent la rupture d’un cessez-le-feu qui date de 1991. Le 13 novembre 2020, l’armée marocaine est intervenue pour rétablir le trafic routier entre le Sahara occidental et la Mauritanie. 

Avant d’arriver au poste frontière de Guerguerat, à la frontière de la Mauritanie, la route traverse sur quelques kilomètres une zone tampon, contrôlée de fait par le Front Polisario. C’est le seul lieu de passage vers la Mauritanie, il est essentiel pour l'économie du royaume chérifien qui exporte notamment des fruits et légume vers son voisin du sud.

La semaine dernière, il y avait 108 routiers bloqués côté mauritanien et 78 de l'autre côté de la frontière, affirme-t-on de source marocaine. Les Sahraouis, pour leur part, parlent d’une simple manifestation pacifique contre laquelle le Maroc a mobilisé un milliers d’hommes et 200 véhicules. Leur objectif était purement symbolique, ils ont réussit à remettre leurs revendications au devant de l’actualité.

Le long des 2 700 km de mur de sable qui séparent la zone du Sahara occidental contrôlée par le Maroc (80%) et ses marches méridionales et orientales où s’exerce de facto la tutelle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), des tirs ont été entendus à plusieurs endroits.

La période est particulière : le président algérien est hospitalisé ; le nouveau président américain n’est pas encore en fonction, la plupart des capitales sont mobilisés par la covid-19… Comme dans le Caucase, le calendrier offrait une fenêtre d’opportunité pour réveiller un conflit vieux de 45 ans. 

Pour en savoir plus sur le dossier du Sahara occidental, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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Le référendum algérien marque une victoire des hirakistes

 

Les partisans du Hirak – la révolte populaire engagée en février 2019 contre le pouvoir algérien –  avaient appelé au boycott du scrutin. Ils ont été largement entendus car le taux de participation (23,7%) n’a pas atteint le quart du corps électoral. Un minimum historique depuis 1962. 

Les hirakistes militent pour un changement radical de régime, le gouvernement répond en proposant une constitution renforçant certaines libertés mais en confirmant un régime ultra présidentialiste, sans aucune indépendance de la justice.

 Le président Abdelmadjid Tebboune, actuellement hospitalisé en Allemagne (la France étant boycottée), avait espoir que ce rendez-vous électoral lui apporte une légitimité que son investiture contestée ne lui avait pas donné. La date choisie, le 1er novembre 2020, celle de l’anniversaire de la Révolution de novembre, n’avait pas été choisie par hasard. Le pari est raté.

Le oui l’a emporté avec 66% – les islamistes avaient appelé à voter non –. Juridiquement, rien n’empêche le pouvoir de promulguer une constitution avec un si faible taux d’approbation (15 % des inscrits). Le pouvoir algérien peut-il, toutefois, en prendre le risque politique ?

Pour un point sur la situation de l’Algérie, lire : Géopolitique de l’Algérie de Kader A. Abderrahim

 
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Roumains Bruno Teissier Roumains Bruno Teissier

Le Musée d’art moderne de Paris consacre une rétrospective à un artiste roumain devenu français

 

La vie de Victor Brauner (1903-1966) est marqué par des exils successifs. Il est né à Piatra Neamţ, en Moldavie. Sa famille doit fuir en Allemagne en 1907 pour échapper aux violences antisémites. Dans les années 1920, ce jeune roumain participe néanmoins à la vie artistique de Bucarest, avant de venir à Paris, une première fois en 1925, puis à nouveau, en 1930. Il y fréquente les milieux surréalistes, source d’inspiration de son œuvre. Les difficultés financières le contraigne à regagner la Roumanie en 1935 où il est en bute à nouveau avec l’antisémitisme d’un régime qui vire au fascisme. En 1938, il regagne la France. La guerre l’oblige à se cacher dans un village des Hautes-Alpes, faute d’avoir pu émigrer aux États-Unis, par manque d’argent. En avril 1945, il retrouve Paris et le monde de l’art. Seule la dernière décennie de sa vie, le succès venant, lui permettra de vivre un peu plus à l’aise. Il repose au cimetière Montmartre.

Cet artiste singulier est très peu connu en Roumanie et n’est pas près de l’être car la grande rétrospective de son œuvre qui devait avoir lieu cette année à Bucarest est annulée en raison de la Covid-19. Les Parisiens ont eu le temps de le découvrir en septembre, espérons que l’exposition rouvrira.

Le Musée d'art moderne de Paris lui consacre une exposition du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021 : Victor Brauner, Je suis le rêve. Je suis l'inspiration

Pour en savoir plus lire Ces Roumains qui font la France, par Bruno Teissier

 
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La France restitue à l'Algérie 24 crânes de combattants anticoloniaux du XIXe siècle

 

Signe d’un dégel entre Paris et Alger, à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, La France restitue 24 crânes de ces combattants tués au début de la colonisation française au XIXe siècle. Parmi les têtes des rebelles les plus illustres des débuts de la colonisation, figurent celles de cheikh Bouziane, le chef de l'insurrection des Zibans, dans l'est de l'Algérie, en 1849, et de ses compagnons d'armes. Capturés par les Français, ils avaient été fusillés puis décapités. Les crânes étaient considérés comme des « trophées de guerre » par les militaires français. Ils étaient depuis des décennies entreposés au Musée de l’Homme où ils avait été oubliés parmi des milliers d’autres de toutes provenances. C’est l’historien algérien Ali-Farid Belkadi qui a alerté sur la présence de ces crânes en 2011. En 2017, le président Macron s’était engager à les restituer. La demande officielle de l’Algérie a été formulée en 2018.

Une cérémonie d’accueil très solennelle leur a été réservée. Les 24 cercueils, recouverts du drapeau national, ont été lentement portés par des soldats, au son de 21 coups de canon. Ils ont ensuite été transférés au Palais de la Culture où ils ont été exposés toute la journée du 4 juillet 2020, avant d’être enterrés dimanche 5 juillet à Alger dans le carré des martyrs du cimetière d’El Alia, aux côtés des combattants tombés dans la lutte pour l’indépendance et de résistants à la conquête coloniale, comme l’Émir Abdelkader.

La mémoire est un enjeux diplomatique majeur entre les deux capitales. Alger veut aussi remettre sur la table le dossier des « disparus » pendant la guerre d'indépendance (1954-1962) – plus de 2.200 selon Alger – et celui des essais nucléaires français dans le Sahara algérien qui « ont fait et continuent à faire des victimes ». En outre les autorités algériennes continuent à réclamer à Paris de véritables excuses pour 132 ans de colonisation de leur pays.

 
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Le coronavirus fauche une figure du PCF, ancien réfugié allemand en France

 

L’ancien maire de Choisy-le-Roi, Daniel Davisse est décédé le 29 mars 2020  à Créteil (Val-de-Marne). Il était né à Hambourg, en Allemagne, le 7 juillet 1938 sous le nom de Daniel Herz dans une famille d’origine juive. Celle-ci a fuit le nazisme en se réfugiant au Luxembourg, puis en la France. Mais, en fait de refuge, les Herz ont été internés au camp de Gurs, puis au camp des Milles (Bouches-du-Rhône). Livrés aux nazis, les parents du jeune Daniel ont ensuite été déportés à Auschwitz d’où ils ne revinrent pas. Par chance l’enfant échappa à la déportation car il fut accueilli à Marseille par la famille Weill qui le cacha et le protégea ; il devint leur enfant et sera officiellement adopté en 1959. Installée à Paris, la famille Weill ayant pris le nom de Davisse après la guerre, Daniel Herz devient Daniel Davisse.

Il a fait une carrière d’ instituteur puis de permanent au Parti communiste ; secrétaire de la section communiste de Vitry-sur-Seine ; chef de cabinet de Charles Fiterman au ministère des Transports ; secrétaire de la section communiste de Vitry-Plateau. Daniel Davisse a été élu maire de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) en 1996, puis conseiller général en 2004, mandat qu’il a exercé jusqu’à son décès en mars 2020, victime du coronavirus.

Lire : CES ALLEMANDS QUI FONT LA FRANCE, Trois siècles d’immigration allemande en France, par Christine Ramel et Bruno Teissier-ci

 
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Un an de Hirak en Algérie

 

Le 22 février marque un an de protestations populaires en Algérie, tous les vendredis (les mardis pour les étudiants), toutes générations confondues, une lame de fond qui a pris le nom de Hirak. Un an de manifestations, depuis le 22 février 2019, qui ont impressionné par leur civisme et leur pacifisme face à un pouvoir qui, de son côté, n’a pas osé faire couler le sang comme cela avait été le cas lors des émeutes d’octobre 1988.

La vague de protestations, d’abord dirigée contre l’ancien président Abdelaziz Bouteflika qui a, finalement, démissionné et contre le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire Gaïd Salah, décédé avant la fin de l’année, continue de demander un changement de régime. Car la nouvelle version du régime, avec en tête un président de 74 ans, Abdelmajid Tebboune, et un chef d’état-major du même âge, Saïd Chengriha, ne représente en réalité qu’un changement dans la continuité. Les arrestations et les condamnations de manifestants du Hirak se multiplient, le régime tente de reprendre la main.

Cela-dit, si rejeter le régime est une chose, avoir une vision claire sur la meilleure manière de le renverser en est une autre. Le Hirak est aujourd’hui victime de sa nature décentralisée et apolitique. On voit mal sur quoi il peut déboucher à court terme alors que l’Algérie voit son environnement régional chanboulé. Le danger d’une déstabilisation totale de Sahel, la guerre civile en Libye et un conflit au Sahara occidental qui sans être chaud, s’éternise.

Pour un point sur la situation de l’Algérie, lire : Géopolitique de l’Algérie de Kader A. Abderrahim

 
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Bombay perd ses Padminis, les petits taxis emblématiques de la ville

 

Dans le cadre de sa lutte contre la pollution, le gouvernement de l’État du Maharashtra interdisait en 2013 à toute voiture de plus de 20 ans d’âge de rouler dans Bombay. Depuis, cela a entrainé la disparition de dizaines milliers de voitures, en particulier parmi les taxis jaunes et noirs de la marque Padmini. Cette voiture a été extrêmement populaire. La  Premier Padmini était le taxi le plus courant. On estime qu'environ 60 000 Padminis roulaient à Bombay à la grande époque. Fin 2019, elles n’étaient plus qu’une cinquantaine. Leur disparition totale est programmée pour 2020.

La Premier Padmini - une version indienne du modèle italien Fiat 1100 - a fait ses débuts dans les rues de l'Inde dans les années 1960. Elle a été fabriquée en Inde par une entreprise locale, Premier Automobiles Ltd. La voiture a été nommée Padmini, du nom d'un roi indien légendaire.

Pour visiter la ville, lire : Bombay, d’un quartier à l’autre par Olivier Da Lage

 
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Il ya dix ans disparaissait le Journal hebdomadaire, fleuron de la presse indépendante au Maroc

 

Mercredi 27 janvier 2010, en fin de journée, des éléments de la police judiciaire de Casablanca se rendaient au siège du titre de presse, sis boulevard des FAR à Casablanca et ont demandé expressément aux membres du personnel, présents sur les lieux, de quitter les locaux. Ceux-ci étaient mis sous scellés par les policiers. Ainsi s’achevait l’activité du Journal hebdomadaire, fleuron de la presse indépendante au Maroc entre 1997 et 2010. Sa liberté de ton avait fini par incommoder le Palais qui a procédé à son asphyxie financière. Aujourd’hui, les pressions économiques et la menace judiciaire continuent de peser sur ce qui reste de la presse privée. La justice, totalement inféodée au Palais et à l’entourage royal, joue un rôle crucial au Maroc dans la disparition de la liberté de presse qui avait prévalue à la toute fin du règne de Hassan II et au début de celui de son successeur. Aujourd’hui, le roi Mohamed VI a perdu l’essentiel de sa popularité mais, là, on touche le plus tabou des sujets…

Le rapport annuel publié en 2019 par Reporters Sans Frontières (RSF), attribue une place défavorable au Maroc. En effet, comme l’année précédente, le royaume qui n’a semblé faire aucun effort en matière de liberté de presse, se positionne à la 135e place du classement. Selon l’ONG Reporters Sans Frontières, cette zone dite « rouge » où la situation est qualifiée de « difficile » qu’occupe le Maroc, se justifie par « les procès fleuves intentés contre les journalistes ».

Pour en savoir plus sur ce pays, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim


 
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Janvier 2020 - Le Maroc avance ses pions au Sahara occidental

 

Par une loi du 22 janvier 2020, le Maroc établit sa souveraineté sur l’espace maritime situé entre Tanger et Lagouira, autrement dit du détroit de Gibraltar à la frontière mauritanienne. Cette loi permet au royaume d’être fidèle à un accord signé en 2019, avec l’UE sur les échanges agricoles et halieutiques incluant le Sahara occidental. Le sort de ce territoire n’est pourtant pas réglé. L’ONU le classe toujours parmi les « territoires non autonomes » et le Front Polisario a lancé un recours contre l’UE. Affaire à suivre… même si depuis 1975, la politique du fait accompli qui a toujours été celle du Maroc, a finalement été payante.

Pour bien affirmer sa souveraineté sur ce territoire que le Maroc contrôle réellement et en très grande partie,Rabat a choisi d’accueillir à Laayoune (Sahara occidental) la CAN 2020 de futsal (sorte de football en salle). La compétition est programmée du 28 janvier au 7 février 2020. On s’en doute, l’Algérie qui parraine l’action des Sahraouis depuis 1975, est furieuse.

Pour en savoir plus sur le dossier du Sahara occidental, lire la Géopolitique du Maroc par Kader A. Abderrrahim

 
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Allemands, 22 décembre Bruno Teissier Allemands, 22 décembre Bruno Teissier

Le 22 janvier, la Journée franco-allemande, anniversaires des traités de l'Elysée (1963) et d'Aix-la-Chapelle (2019)

 

La coopération franco-allemande a connu des jours meilleurs, notamment sur les questions monétaires et bancaires ainsi qu’à propos des relations avec la Russie et la Chine. Néanmoins, depuis un an, la France et l’Allemagne ont su parler d’une même voix et agir de concert au Mali ou dans les dossiers iranien ou ukrainien.

Chaque 22 janvier, date anniversaire de la signature du traité de l'Élysée, est célébrée de part et d'autre du Rhin, la Journée franco-allemande. De Hambourg à Ajaccio, de Brest à Leipzig en passant par Karlsruhe ou Poitiers, de nombreux événements sont l'occasion de mettre sous les projecteurs les liens de coopération entre les deux pays autour de la langue et de la culture. 

Le traité de l’Élysée, également nommé traité de l’amitié franco-allemande, signé le 22 janvier 1963 entre la France et la République fédérale d’Allemagne par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, a été l’acte fondateur d'une coopération étroite. Il portait l’ambition d’ancrer la réconciliation franco-allemande au sein de la société, en particulier par le biais de la culture et des échanges de jeunes. Des mesures furent prises en ce sens : apprentissage de l’allemand par les élèves français et réciproquement, équivalence des diplômes, création de lycées franco-allemands, mise en place d'échanges internationaux, jumelage de nombreuses villes... 

L’une de ses premières traductions concrètes fut la création de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ), qui permet chaque année à quelque 200000 jeunes d’effectuer un séjour dans le pays voisin. Implantée à Paris et à Berlin, l'organisation internationale au service de la coopération franco-allemande soutient des échanges et projets de jeunes des deux pays. De- puis sa création, l’OFAJ a permis à 8,4 millions de jeunes Français et Allemands de participer à environ 320 000 programmes d’échanges. 

Cet accord a aussi donné naissance, au fil des années, à des institutions et productions uniques en leur genre, dont le Haut Conseil culturel franco-allemand (HCCFA), la chaîne de télévision culturelle ARTE, l’université franco-allemande (UFA), le manuel d’histoire franco-allemand dont le premier volume est paru en 2006. 

À propos des relations franco-allemandes, lire : Ces Allemands qui font la France, Trois siècles d’immigration allemande en France, par Christine Ramel et Bruno Teissier

À propos du 22 janvier, lire aussi l'ouvrage de Pascal-Mallen-Barret

 
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Maroc Bruno Teissier Maroc Bruno Teissier

La Maroc célèbre sa Marche verte, l'acte de conquête de son Sahara

 

Pour la 44e fois, comme à chaque 6 novembre, le roi prononce un discours à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte, célébrée comme une étape marquante de l'histoire du royaume. Pour s’imposer sur le Sahara occidental dont le colonisateur espagnol était en train de se retirer, le roi Hassan II avait organisé un coup de force pacifiste : le déferlement sur ce territoire de quelque 350 000 civils, sans armes, le 6 novembre 1975. Le territoire demeure contesté au regarde du droit international, mais peu à peu la stratégie marocaine s’avère gagnante. Ce 6 novembre, son fils et successeur, le roi Mohammed VI s’est félicité que 163 États ne reconnaissent pas la RASD et que les accords d’associations du royaume avec ses partenaires consacrent pleinement la présence du Maroc au Sahara. La teneur de la résolution 2492, adoptée le 30 octobre 2019 par le Conseil de sécurité par 13 voix pour et les abstentions de l’Afrique du sud et de la Russie. Un texte accueilli avec une grande déception en Algérie et dans les rangs du Polisario.

En effet, le coup de bluff a formidablement réussi : le territoire est aujourd’hui intégré au royaume du Maroc, au moins officieusement, et plus le temps passe plus s’amenuise le risque que cette annexion unilatérale soit remise en question. Mais, quel coût ! Depuis plusieurs décennies l’économie du  Maroc entretient à grand frais des forces d’occupation et des transferts massifs d’argents destinés à acheter la paix sociale sur le territoire. Quel coût politique aussi ! Puisque que cet argument patriotique a permis à la monarchie d’établir un régime autoritaire qui n’a connu que de récents aménagements à la faveur du printemps arabe.

Pour en savoir plus sur ce pays, lire : Géopolitique du Maroc de Kader Abderrahim

 
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5 novembre Bruno Teissier 5 novembre Bruno Teissier

Hong-Kong : les manifestants défient masqués le pouvoir de Pékin

 

Défiant l’interdiction de manifester masqués, les protestataires de Hong-Kong ont arboré ce 5 décembre 2019 le masque de Guy Fawkes, inspiré de la bande dessinée et du film V pour Vendetta, qui s'inspire de l'histoire de la Conspiration des poudres, un épisode de l’histoire britannique du XVIIe siècle qui demeure célébré au Royaume-Uni…

Pour en savoir plus sur cette tradition, lire :

5 décembre, une fête nationale anglaise, la marche des Anonymous et autres histoire… par Leslie Andreutti

 
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