Un an de Hirak en Algérie

 

Le 22 février marque un an de protestations populaires en Algérie, tous les vendredis (les mardis pour les étudiants), toutes générations confondues, une lame de fond qui a pris le nom de Hirak. Un an de manifestations, depuis le 22 février 2019, qui ont impressionné par leur civisme et leur pacifisme face à un pouvoir qui, de son côté, n’a pas osé faire couler le sang comme cela avait été le cas lors des émeutes d’octobre 1988.

La vague de protestations, d’abord dirigée contre l’ancien président Abdelaziz Bouteflika qui a, finalement, démissionné et contre le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire Gaïd Salah, décédé avant la fin de l’année, continue de demander un changement de régime. Car la nouvelle version du régime, avec en tête un président de 74 ans, Abdelmajid Tebboune, et un chef d’état-major du même âge, Saïd Chengriha, ne représente en réalité qu’un changement dans la continuité. Les arrestations et les condamnations de manifestants du Hirak se multiplient, le régime tente de reprendre la main.

Cela-dit, si rejeter le régime est une chose, avoir une vision claire sur la meilleure manière de le renverser en est une autre. Le Hirak est aujourd’hui victime de sa nature décentralisée et apolitique. On voit mal sur quoi il peut déboucher à court terme alors que l’Algérie voit son environnement régional chanboulé. Le danger d’une déstabilisation totale de Sahel, la guerre civile en Libye et un conflit au Sahara occidental qui sans être chaud, s’éternise.

Pour un point sur la situation de l’Algérie, lire : Géopolitique de l’Algérie de Kader A. Abderrahim

 
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