L’Almanach international
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15 février : la journée de la cause kurde
Des dizaines de milliers de Kurdes sont attendus ce samedi à Strasbourg. Comme chaque année, le 15 février, plusieurs cortèges de marcheurs kurdes, venus de toute l’Europe, viennent manifester devant le siège du Conseil de l’Europe.
Chaque année, le 15 février, les Kurdes marquent l’anniversaire de la capture d’Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), par des manifestations dans de nombreuses villes turques qui se terminent invariablement par des affrontements, souvent sanglants, avec la police. Cette année, c’est le 21e anniversaire de la capture de leur leader. Il intervient dans le contexte tendu de la guerre en Syrie où les Kurdes affrontent l’armée turque, depuis le désastreux retrait des Américains qui, jusque-là, les protégeaient.
Des dizaines de milliers de Kurdes sont attendus ce samedi, 15 février, à Strasbourg. Comme chaque année, plusieurs cortèges de marcheurs kurdes, venus de toute l’Europe, vont atteindre la capitale alsacienne après plusieurs jours de marche, pour manifester devant le siège du Conseil de l’Europe, une organisation dont la Turquie est membre. Ils sont chaque année quelque 25 000 à 30 000 à faire le voyage. Certains font plusieurs centaines de km à pied, venant d’Allemagne, de Suisse, Belgique, France...
Considéré comme l’ennemi public numéro un de la Turquie, A. Öcalan a été arrêté le 15 février 1999 par des agents turcs au Kenya au terme d'une longue traque. Depuis, il vit dans un isolement quasi-total dans l'île-prison d'Imrali, située en mer de Marmara. Cette absence en a fait une figue mythique et charismatique non seulement pour la rébellion kurde en Turquie, où le conflit avec l'État a fait plus de 40 000 morts depuis 1984, mais aussi pour les mouvements kurdes de la région, notamment ceux de Syrie. L’audience du PKK et la notoriété d’Öcalan, dit Apo, l’oncle, sont d’ailleurs aujourd’hui beaucoup plus importantes qu’il y a 20 ans, époque où il dirigeait le PKK d’une main de fer.
Les Kurdes considèrent que le 9 octobre 1998 a débuté un « complot international » contre leur leader. C’est la date à laquelle A. Öcalan a dû quitter Damas où il était installé depuis de longue année. La Turquie n’a -t-elle pas lancé son offensive contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie, le… 9 octobre 2019. La date n’était pas un hasard. Il fallait montrer aux Kurdes qui est le maître dans la région.
15 février et 9 octobre sont les deux dates récurrentes et symboliques des Kurdes, deux occasions de mettre en avant leurs revendications et de réclamer de l’aide. Cette année, L’initiative internationale (organisation kurde) appelle à participer à une longue marche du 9 au 15 février 2020, du Luxembourg jusqu’à Strasbourg, sous le mot d’ordre « Liberté pour Ocalan – Coude à coude contre le fascisme ». Elle évoque particulièrement la « guerre d’agression » lancée par la Turquie et ses mercenaires djihadistes contre le Rojava (nord-est de la Syrie, région peuplée de Kurdes) apparu comme une « oasis de liberté » dans le chaos syrien, et qui a servi de base à la lutte menée contre Daesh.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 février 2020
Mise à jour 2023 : Le coup d’envoi de la longue marche annuelle demandant la libération d’Abdullah Öcalan a été donné par une conférence internationale le 4 Février en Genève. Deux jours plus tard, le 6 février, les militants internationalistes et kurdes entamaient la longue marche qui s’est terminée par un grand rassemblement à Strasbourg le samedi 11 février 2023.
17 décembre : Konya, en Turquie, célèbre son poète soufi
La ville de Konya célèbre Roumi chaque 17 décembre. Considéré comme le plus grand poète mystique de la langue persane, Djalal al-Din Roumi est aussi à l’origine de la confrérie soufie des derviches tourneurs.
La ville de Konya célèbre Roumi (Rumi) chaque 17 décembre. Considéré comme le plus grand poète mystique de la langue persane, Djalal al-Din Roumi est aussi à l’origine de la confrérie soufie des derviches tourneurs (mawlawis) qui a fait la célébrité de Konya. C’est dans cette ville que Roumi dit Mevlana, est mort le 17 décembre 1273. Son tombeau fait toujours l'objet d'une grande vénération et d’un important centre de pèlerinage.
Chaque mois de décembre, la ville Turque de Konya organise une dizaine de journées de célébrations pour commémorer la mort de Roumi, poète dont les adeptes fondèrent, la confrérie des derviches tourneurs, appelés ainsi pour leur danse giratoire proche de la transe.
L’ancien couvent des derviches est devenu un musée d’art islamique qui accueille de très nombreux pèlerins, des adeptes de la mystique soufie de Mevlana (Roumi) venus du monde entier. Les cérémonies religieuses qui ont pris aujourd’hui une allure plus folklorique que mystique, sont organisées dans son mausolée et sont ouvertes à tous. Mais les soufis, sous Ataturk et même sous Erdogan, sont plutôt mal vus. Les autorités en ont toutefois perçu le potentiel touristique. Un festival de musique mystique de toutes les religions est d’ailleurs organisé en même temps au Centre Mevlana de Konya.
En 2007, le 800e anniversaire du poète avait été organisé par l’Unesco en collaboration avec l’Afghanistan, la République islamique d’Iran et la Turquie.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde