L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
29 mai : l’Indonésie rend hommage aux personnes âgées
Comme le Japon, l’Indonésie a instauré une Journée nationale des personnes âgées afin de leur exprimer gratitude et respect. Mais il s’agit aussi de sensibiliser le public à leurs problèmes spécifiques.
Comme le Japon, l’Indonésie a instauré une Journée nationale des personnes âgées (Hari Lanjut Usia Nasional) afin de leur exprimer gratitude et respect. Mais il s’agit aussi de sensibiliser le public à leurs problèmes spécifiques. Le vieillissement de la société indonésienne n’est pas aussi avancé que celui du Japon où près de 30% de la population a plus de 65 ans. En 2025, seuls 12% des Indonésiens ont plus plus de 60 ans (âge pivot déterminé par la loi de 1998), mais ils seront 20% en 2045, selon les données de l'Agence centrale des statistiques (BPS). Le slogan de cette année est « Personnes âgées heureuses, Indonésie prospère ».
Cette journée a été instaurée par le président Suharto en 1996. Elle commémore l'ouverture de la première réunion plénière du Comité d'enquête pour les travaux préparatoires à l'indépendance. Le Dr Radjiman Wediodiningrat, alors âgé de 66 ans, présidait ce comité. Cette date a donc été choisie pour souligner la possibilité pour les personnes âgées de participer activement à la vie publique et politique, en tirant parti de leur vaste expérience.
À l’échelle internationale, les personnes âgées ont une journée mondiale, le 1er octobre, adoptée en 1990 par l’ONU.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 mai 2025
1er juin : l’Indonésie célèbre les cinq principes qui fondent l’État
Le 1er juin est un jour férié, célébré pour la première fois en 2017 à l’initiative du président Joko Widodo : la Journée du Pancasila. Ces principes ont été énoncés le 1er juin 1945 pour rassembler un archipel diversifié peuplé de centaines de groupes ethniques : la nationalité indonésienne, l'internationalisme, le consensus délibératif, la protection sociale et la croyance en un seul dieu (sans préciser lequel !)
Le 1er juin est un nouveau jour férié célébré pour la première fois en 2017 à l’initiative du président Joko Widodo : la Journée du Pancasila (Hari Pancasila). « En tant qu'idéologie d'État, le Pancasila doit être reconnu et préservé par tous les citoyens de génération en génération », avait-il déclaré.
Pour faire face à la montée des idéologies islamistes, le président dont le mandat se termine à l’automne 2024 a voulu réaffirmer la philosophie de l’État indonésien tel qu’il a été fondé par Sukarno en 1945. Celui qui allait devenir le premier président du pays à l’indépendance avait conscience de la difficulté de rassembler un pays aussi vaste avec des langues et des cultures aussi diverses. Un État fondé sur l’islam, religion largement majoritaire, aurait marginalisé les bouddhistes, les chrétiens des îles orientales ou les hindous de Bali. Pour éviter ces tentations centrifuges, et lutter contre les islamistes de l’Aceh qui n’étaient pas représentatifs de l’ensemble de l’islam indonésien, Sukarno avait énoncé cinq principes fondateurs :
- Kebangsaan Indonesia : « la nation indonésienne »,
- Internasionalisme, atau peri-kemanusiaan : « internationalisme, ou humanisme »,
- Mufakat, atau demukrasi : « consensus, ou démocratie »,
- Kesejahteraan sosial : « le bien-être social ».
- Prinsip Ketuhanan : « principe de Dieu », la piété envers Dieu suprêmement unique, mais sans préciser lequel.
« Pancasila », est un terme sanskrit, la langue des textes religieux de l’hindouisme, qui signifie « cinq principes ». Un terme construit d’après pañca (cinq) et śīla (principes, préceptes)
C’est le 1er juin 1945, alors que les Indes néerlandaises sont encore occupées par les Japonais, que Sukarno prononce son discours devant le Dokuritsu Junbi Chôsakai ("comité pour l'investigation sur les efforts de préparation de l'indépendance de l'Indonésie"). Il y expose les cinq principes qui, selon lui, doivent fonder le futur État indonésien dont l’indépendance sera proclamée le 17 août 1945.
Ce même 1er juin 1945 est formé un comité chargés d’établir les bases du futur État indépendant. Le 22 juin, ce comité rédige la charte de Djakarta (Piagam Djakarta), qui énonce ces bases. Cette charte résulte d’un compromis entre les nationalistes et les musulmans. Il en résulte qu’il n’y a aucune référence à l’islam dans la constitution du premier pays musulman du monde. La religion n’est pas imposée, mais l’athéisme n’a, toutefois, pas été prévu.
Après son coup d’État sanglant qui a reversé le président Sukarno en 1966, le général Soeharto conservera cette ligne, jusqu’à la chute de sa dictature, en 1998. Il a fait du Pancasila l’idéologie nationale en le représentant comme la sagesse ancienne du peuple indonésien, antérieure à l'introduction de religions étrangères telles que l’hindouisme, l’islam et le christianisme. Plus récemment, face à une montée de l’islamisme, le président Joko Widodo a eu à cœur, en 2016, de sanctuariser ces préceptes fondateurs et d’annoncer leur célébration chaque 1er juin.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 31 mai 2024
Le Garuda (emblème du pays) et le blason affichant les cinq symboles du Pancasila.
La tête d’un buffle appelé Banteng, symbolise la lutte pour la démocratie et l’indépendance.
Un banian, arbre symbole de la force de vie et de l’unité indonésienne.
Un épi de riz et une branche de fleur de coton symbolise les besoins basiques pour tout le peuple : l’alimentation et les vêtements.
La chaine en or unit les femmes et les hommes dans une justice commune.
Au centre, l’étoile en or sur le fond noir symbolise la croyance en un dieu unique.
9 mars : en Indonésie, une fête de la musique très patriotique
La Journée nationale de la musique a été créée en 2013 pour célébrer l'anniversaire de WR Supratman, un journaliste et auteur-compositeur indonésien surtout connu pour avoir composé l'hymne national de l'Indonésie. C’est aujourd’hui une fête dédiée à la musique dans tout le pays mais encadrée par les autorités.
La Journée nationale de la musique (Hari Musik Nasional ) a été créée en 2013 pour célébrer l'anniversaire de WR Supratman, un journaliste et auteur-compositeur indonésien surtout connu pour avoir composé l'hymne national de l'Indonésie.
Wage Rudolf Soepratman, connu sous le nom de WR Supratman, avait fondé avec son frère, un groupe de jazz appelé Black And White qui chantait des textes participant à la lutte anti coloniale. Il a répondu à un concours qui mettait au défi les compositeurs indonésiens de créer un futur hymne national. Initialement intitulée Indonésie, cette chanson a été composée en 1924, mais il ne l'a interprétée pour la première fois que lors du deuxième Congrès de la jeunesse en 1928. La chanson a été rapidement adoptée par le Parti national indonésien de Sukarno et a été rebaptisée Indonésie Raya ("Grande Indonésie") en 1929. WR Supratam n'aura pas su que sa chanson était devenue l'hymne national d'une Indonésie indépendante : il est mort de maladie en 1938, à l'âge de 35 ans, et l'Indonésie n'a proclamé son indépendance que le 17 août 1945. Supratam a reçu le titre à titre posthume du héros national de l'Indonésie en 1971.
L'idée de désigner l'anniversaire de Supratam comme Journée nationale de la musique a été proposée pour la première fois par l'Association indonésienne des chanteurs, auteurs-compositeurs et musiciens ( Penyanyi Pencipta Lagu dan Pemusik Republik Indonesia , PAPPRI) en 2003, mais il a fallu une décennie pour que la fête soit officiellement instaurée. À l’époque on pensait que Wage Rudolf Soepratman était né le 9 mars 1903 à Purworejo. On sait aujourd’hui que c’était le 19 mars mais la date de la Journée nationale de la musique n’a pas été modifiée.
L’idée de cette fête est de promouvoir la musique nationale et d’inviter la jeunesse à s’y intéresser un peu plus plutôt que de se tourner systématiquement vers ce qui vient de l’étranger. Chaque 9 mars, des prix sont décernés à des musiciens indonésiens, en activité mais aussi en hommage à des artistes décédés. Cette année, pour les 10 ans de la fête de la musique, le Conseil central de direction du Comité des arts et de la culture de l'archipel (DPP KSBN) organise un événement international à Kota Tua, Jakarta.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 8 mars 2023
Un portrait de WR Supratman figurant sur le billet de 50 000 rupiah et un extrait de la partition de l’hymne national indonésien.
Les enfants des écoles sont mobilisés pour l’occasion.
Le groupe Khan, profite de cette 10e fête de la musique pour présenter son nouvel opus, un single intitulé Lestari Musik Indonésie
La musique traditionnelle est mise à l’honneur.
20 mai : la journée de l'éveil national indonésien
En Indonésie, c’est la Journée de l’éveil national (Hari Kebangkitan Nasional). Elle commémore la création du premier groupe nationaliste indonésien, Budi Utomo, le 20 mai 1908, alors que l’Indonésie n’existe pas encore.
En Indonésie, c’est la Journée de l’éveil national (Hari Kebangkitan Nasional). Elle commémore la création du premier groupe nationaliste indonésien, Budi Utomo, le 20 mai 1908, alors que l’Indonésie n’existe pas encore, même dans l’esprit de ses promoteurs. Ce n’est pas un jour férié, mais d’ordinaire des célébrations sont organisées un peu partout dans le pays, notamment dans les universités. Budi Utomo était à l’origine un groupe d’étudiants de bonne famille conduit par un médecin à la retraite, Wahidin Soedirohoesodo. En 1910, cette société plus culturelle que politique est officiellement reconnue par les autorités coloniales. À l'époque, elle comptait environ 10 000 membres. Il faudra toutefois attendre, toutefois, les années 1920 pour que ses membres s’identifient comme indonésiens (et non javanais, balinais,…) et que naisse un parti indépendantiste, le Parti national indonésien fondé en 1927 par Soekarno.
Occupé depuis le XVIIe siècle par des Hollandais, l’archipel a été une colonie néerlandaise officielle à partir de 1800. À l’issue d’une occupation japonaise de 3 ans, les leaders nationalistes ont proclamé l’indépendance de leur pays. Les Pays-Bas mettront 4 ans à admettre l’indépendance de leur ancienne possession. Celle-ci comme ailleurs a été acquise à l’issus d’une guerre d’indépendance qui avait pris la forme d’une guérilla. C’est toute cette mémoire qui resurgit chaque 20 mai.
C’est le président Soekarno, en 1948, qui a choisi la date du 20 mai. «Nous sommes une nation résiliente» est le thème de la journée cette année 2021, en référence à la crise sanitaire. Il est recommandé comme l’an dernier de célébrer en toute sécurité Harkitnas 2021 à la maison. On pourra suivre la cérémonie en ligne sur site de Kominfo : http://komin.fo/Harkitnas2021 . Faute d’autres manifestations, on peut tout en restant chez soi, voir ou revoir l’un des nombreux films historiques qui rappelle ce processus historique, à savoir : Guru Bangsa Tjokroaminoto (2015), Kartini (2017), Sang Pencerah (2010)…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 19 mai 2021
21 avril : l’Indonésie fête l’émancipation des femmes
On l’appelle aussi la Journée Kartini (Hari Kartini) car cette Journée de l'émancipation des femmes célèbre l’anniversaire de Raden Ajeng Kartini, la première féministe indonésienne, née un 21 avril.
On l’appelle aussi la Journée de Kartini (Hari Kartini) car cette Journée de l'émancipation des femmes célèbre l’anniversaire de Raden Ajeng Kartini, la première féministe indonésienne. C’est elle qui avait ouvert les premières écoles primaires pour les filles en 1903. C’est la raison pour laquelle la journée du 21 avril est surtout célébrée dans les écoles, lycées et universités. Le Jour de Kartini, les étudiantes et les enseignantes se parent de la kebaya traditionnelle. Pour faire bonne mesure, les étudiants et les enseignants de sexe masculin s'habillent en batik. On s’échange des Selamat hari Kartini !
Cette journée a été instaurée en 1964 par le très progressiste président Sukarno. Il partageait le désir de voir des femmes libérées des lois et croyances répressives. C’est lui qui fait de Kartini une héroïne nationale. Son successeur le conservateur Suharto a tenté de donner à la journée une coloration plus traditionaliste. Depuis, on organise ce jour-là des défilés de mode, des concours de cuisine et d'arrangements floraux. Dans certains milieux, toutefois, on a continué à cultiver un idéal féministe aujourd’hui remis en cause par un regain d’activisme religieux musulman.
Kartini est née le 21 avril 1879 dans une famille aristocratique javanaise avec une forte tradition intellectuelle. À l'époque, Java était dirigée par l'administration coloniale néerlandaise. Son père lui a permis d'aller à l'école, où elle a appris à parler néerlandais. À l'âge de 12 ans, cependant, elle a dû quitter l'école, mais a continué à lire des livres pour en apprendre le plus possible.
En lisant les journaux néerlandais, elle s'est intéressée aux questions de l'émancipation des femmes et à d'autres problèmes de la société indonésienne. Elle considère le mouvement féministe comme une partie d'un mouvement sociopolitique plus large. En 1903, elle a dû contracter un mariage arrangé. Son mari était un homme compréhensif et l'aida à créer une école pour femmes. Kartini est décédée le 17 septembre 1904, à la suite de la naissance de son fils.
#kartiniday
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 20 avril 2021
24 juillet : Galungan le nouvel an balinais
Aujourd’hui, c’est jour férié à Bali où l’on célèbre Galungan, une fête importante du calendrier balinais qui dure 3 jours.Une fête rare car l’année balinaise comporte 210 jours, ce nouvel an n’est donc pas célébré tous les ans de notre calendrier.
Aujourd’hui, c’est jour férié à Bali où l’on célèbre Galungan, une fête importante du calendrier balinais qui dure 3 jours. Une fête rare car l’année balinaise comporte 210 jours, ce nouvel an n’est donc pas célébré tous les ans de notre calendrier.
On raconte sur l’île que tous les dieux y compris la divinité suprême Sanghyang Widi, descendent sur terre célébrer la création de l’univers et la victoire du bien sur le mal. Tout est fermé à Bali, l’activité économique de l’île s’interrompt en grande partie pendant quelques jours, c’est service réduit dans les hôtels et restaurants. À cette occasion, tout le monde rentre dans son village familial pour honorer les dieux et les ancêtres qui, selon la croyance, descendent vers les temples familiaux.
La période de fête se terminera véritablement le jour de Kuningan, le 3 août 2019, également férié, mais ne dure qu'une seule journée.