L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
13 mars : la première Journée du Commonwealth présidée par le roi Charles
Cette journée marque également le dixième anniversaire de la signature de la Charte du Commonwealth, qui énonce les valeurs et les principes qui unissent les 56 pays du Commonwealth, représentant plus de 2,5 milliards de personnes, soit près d’un tiers de l'humanité.
C’est la première Journée du Commonwealth (Commonwealth Day) présidée par Charles III en tant que roi et chef du Commonwealth. Cette journée du 13 mars marque également le dixième anniversaire de la signature de la Charte du Commonwealth, qui énonce les valeurs et les principes qui unissent les 56 pays du Commonwealth, représentant plus de 2,5 milliards de personnes, soit près d’un tiers de l'Humanité. Le Commonwealth a été créé au milieu du XXe siècle pendant le processus de décolonisation. Il est formellement constitué par la Déclaration de Londres de 1949 qui fait des États membres des partenaires « libres et égaux ». Il s’agissait pour Londres de conserver des liens culturels et politiques avec ses anciennes colonies. Mais, en dépit de toute la symbolique de la journée, celui-ci demeure très tenu. Cette année 2023, le slogan de la journée est « Forging a sustainable and peaceful common future » (Forger un avenir commun durable et pacifique).
Comme chaque deuxième mardi de mars, depuis 1977, la journée est marquée par un service multiculturel et multiconfessionnel organisé à l'abbaye de Westminster qui met en vedette une procession de jeunes porte-drapeaux représentant chacune des 56 nations du Commonwealth, ainsi qu'une cérémonie de dépôt de gerbe à la Commonwealth Memorial Gates et un événement de levée de drapeau pour le drapeau du Commonwealth pour la paix. L'événement est diffusé en direct depuis l'abbaye de Westminster sur la BBC One à 14h15.
Le Commonwealth Day a succédé en 1958 à l’Empire Day fêté au Royaume-Uni à partir de 1902 et qui avait vocation à célébrer l’empire colonial britannique. Il était fêté le 24 mai, date de l’anniversaire de la reine Victoria (décédée l’année précédente). Au Belize, la Journée du Commonwealth est toujours célébrée le 24 mai. À Gibraltar, c’est un jour férié mais depuis 2022, il est célébré en février et non plus en mars.
En Australie, le jour du Commonwealth n'est pas observé comme un jour férié, bien que plusieurs jours fériés régionaux coïncident avec ce jour : la Journée de Canberra, la Fête du travail de l’État de Victoria, la Journée de la Coupe d'Adélaïde en Australie-Méridionale et la Journée de huit heures en Tasmanie. Au Canada, on se contente, ce jour-là, de faire flotter le drapeau du Royaume-uni aux côtés du drapeau national sur quelques bâtiments gouvernementaux. Dans de nombreux pays, cette journée est le début d'une semaine d'événements et d'activités, comprenant des rassemblements religieux et civiques, des débats, des assemblées scolaires, des cérémonies de levier du drapeau et des événements culturels.
En 2023, le Commonwealth comprend 56 membres, il a été rejoint par quelques pays n'ayant pas de relation historique avec le Royaume-Uni : le Mozambique en 1995, suivi en 2009 par le Rwanda. Le Gabon et le Togo ont adhéré au Commonwealth le 25 juin 2022.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
Le drapeau du Commonwealth flotte sur le toit du Foreign Office, le Jour du Commonwealth Day 2019. Il existe depuis 2013, une version de ce drapeau dite « de la paix » qui figure une colombe de la paix sur son coin droite, en bas.
8 décembre : les Caraïbes anglophones célèbrent 50 ans de collaboration avec Cuba
Voilà 50 ans jour pour jour, quatre petits États des Caraïbes bravaient Washington et nouaient des relations avec Cuba. De cet élan naîtra le Caricom qui regroupe 15 pays, dont les dirigeants sont aujourd’hui réunis à la Barbade autour du président cubain.
C’est une tradition, chaque 8 décembre depuis vingt ans, 15 États non hispanophones des Caraïbes se réunissent avec les représentants de Cuba pour un Journée Caricom-Cuba. La première fois, c’était à La Havane, le 8 décembre 2002. Cette année-là, on célébrait le trentième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques, le 8 décembre 1972, entre La Havane et quatre pays nouvellement indépendants du Royaume-Uni : la Barbade, le Guyana, la Jamaïque et Trinité-et-Tobago. La décision était courageuse car elle a été prise en dépit des pressions concertées de l'Organisation des États américains (OEA) et du gouvernement des États-Unis pour imposer une politique d'isolement, à l'échelle du continent, au Cuba révolutionnaire.
L’anniversaire est d’autant plus important que cet élan de solidarité avec Cuba, vécu comme un défi à l’égard des États-Unis, ne s’est pas arrêté là. Les quatre petits États en ont entraîné d’autres de la région. Et, l’année suivante, en juillet 1973, ils étaient quatorze à participer à la fondation de la Communauté des Caraïbes (Caricom) en juillet 1973, un mécanisme d'intégration auquel appartiennent également Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, le Belize, la Dominique, la Grenade, Haïti, Monserrat, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Surinam. La Caribbean Community a aujourd’hui son siège à Georgetown au Guyana. Aux Quinze membres, s’ajoutent des membres associés : Anguilla, les Bermudes, les Îles Caïmans, les Îles Vierges britanniques, les Îles Turques-et-Caïques (tous des territoires britanniques). Le tout représente près de 20 millions d’habitants. Hormis au Guyana et en Haïti, tous sont anglophones.
La CARICOM a maintenu une politique et des relations dignes de bon voisinage avec Cuba. Et Fidel Castro a toujours été prompt à envoyer son aide matérielle et humaine (notamment ses brigades de médecins) pour faire face à des événements qui touchaient un pays de la région. Aujourd’hui, plus de deux mille médecins, infirmières, entraîneurs sportifs, ingénieurs et enseignants cubains travaillent dans les pays qui composent la Communauté caribéenne. Il y a actuellement 851 étudiants caribéens à Cuba et plus de 6 000 diplômés caribéens des universités cubaines depuis l'arrivée des premiers étudiants.
Un hommage particulier est rendu aujourd’hui aux dirigeants de la Jamaïque (Michael Manley), de Trinité-et-Tobago (Eric Williams), de la Guyane (Forbes Burnham), et la Barbade (Errol Barrow) qui sont à l’origine de la décision historique dont on fête aujourd’hui le 50e anniversaire à la Barbade, en présence du président cubain, Miguel Díaz-Canel.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 7 décembre 2022
15 janvier : le Belize fête le père de la nation
Il s’agit d’honorer la mémoire de l’ancien premier ministre, Price George qui a mené le Honduras britannique à l’indépendance et l’a rebaptisé Belize.
Le George Price Day est un jour férié créé en 20221 au Belize, un petit pays d'Amérique centrale, pour honorer la mémoire d’un ancien Premier ministre, mort dix ans plus tôt et considéré comme le père de la nation.
Désormais, on fête donc son anniversaire. George Cadle Price est né le 15 janvier 1919 à Belize City, la capitale du Honduras britannique. Il a fait des études religieuses qui l’on conduit à Rome mais elles ont été interrompues par la Seconde guerre mondiale et il n’est pas devenu prêtre. À son retour au Honduras britannique, George Price a été le secrétaire de Robert Sidney Turton, un homme d'affaires local, puis s’est lancé en politique. En 1947, il a été élu au conseil municipal du Belize. En 1950, il participe à la formation du People's United Party (PUP), qui milite pour l'indépendance du Honduras britannique, et en devient le secrétaire adjoint, puis son chef en 1956.
En 1954, Price est élu député, puis maire de Belize City de 1956 à 1962. En 1961, Price il est nommé Premier ministre de la colonie britannique. Immédiatement il entame des négociations en vue de l'indépendance du Honduras britannique qu’il mettra 20 ans à obtenir. Réélu en 1964, c’est lui qui mène son pays à l’indépendance (finalement obtenue en 1981) et le rebaptise Belize.
En 1984, le PUP a perdu les élections générales contre l’United Democratic Party (UDP) et George Price cède la direction du pays à Manuel Esquivel. Price a aussi perdu son siège à la Chambre des représentants ce qui l’empêche d’être élu chef officiel de l'opposition. Cependant, il est resté le leader du PUP, et il retrouve son siège à la Chambre lors des élections de 1989 ainsi que son poste de Premier ministre pour quatre ans, avant de perdre, à nouveau, les élections de 1993 au profit de son rival Esquivel. EN 1996, il quitte la tête du PUP mais est reste membre de la Chambre des représentants pendant sept ans de plus. En 2000, George Price est devenu la première personne à recevoir l'Ordre du héros national, la plus haute distinction du Belize, pour reconnaître sa contribution à l'indépendance du Belize.
George Price est décédé le 19 septembre 2011, à l'âge de 92 ans. En tant que père de la nation, il a été honoré de funérailles nationales. En 2021, le gouvernement du Belize a fait du 15 janvier, jour anniversaire de la naissance de Price (George Price Day), un jour férié marqué par des cérémonies de dépôt de couronnes et d'autres événements commémoratifs en son honneur.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 13 janvier 2022