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1963, Yémen, Guerre d'indépendance Bruno Teissier 1963, Yémen, Guerre d'indépendance Bruno Teissier

14 octobre :  le Jour de la libération du Sud Yémen

Au Yémen, le Jour de la libération ou Révolution du 14 octobre, rappelle le début du soulèvement contre le colonisateur britannique, en 1963.

 

Selon le calendrier officiel des fêtes nationales, c’est aujourd’hui le Jour de la libération ou Révolution du 14 octobre (ثورة 14 أكتوبر - ويكيبيديا). Ce jour férié fait référence au début du soulèvement du mont Radfan contre le colonisateur britannique, le 14 octobre 1963. Ce jour-là, le Front de libération nationale et le Front de libération du Yémen du Sud occupé avaient lancé la lutte armée contre la mainmise britannique sur la région depuis 129 ans. L'insurrection a duré quatre ans et a abouti à l’indépendance de la République populaire du Yémen du Sud, le 30 novembre 1967.

Lorsque, le 22 mai 1990, le Yémen du Nord et le Yémen du Sud furent unifiés et formèrent un seul État, la République du Yémen, le 14 octobre fut déclaré jour férié.

Dix ans de guerre civile ont fractionné le pays en plusieurs fiefs. Malgré tout, le 14-Octobre est toujours célébré en particulier à Aden, l’ancienne capitale du Sud, aujourd’hui contrôlé par un Conseil de transition du Sud qui affirme représenter la continuité gouvernementale face aux divers groupes rebelles, en particulier les houthis qui contrôle le nord du pays et la capitale de Yémen réunifié. Cette Journée de la libération, ainsi appelée révolution contre le colonialisme britannique dans la partie sud du pays (الثورة على الاستعمار البريطاني في الجزء الجنوبي من الوطن), est l’occasion chaque année de défilés militaires et de discours patriotiques.

La Révolution d'octobre 1963 était le prolongement de la Révolution du 26 septembre 1962 dans le nord du pays contre le régime de l'imamat. Il faudra toutefois attendre 1990 pour que les deux Yémens s’unissent avant de se rediviser à nouveau sur fond de guerre civile (et internationale).

La révolution du Nord fut non seulement une source d'inspiration, mais offrit également une base arrière solide aux révolutionnaires du Sud, où de nombreuses cellules de résistance furent créées et entraînées à Ta'izz et Sanaa. Le soutien du président égyptien Gamal Abdel Nasser à la révolution du Nord s’étendit également à celle du Sud, fournissant une couverture régionale et un soutien logistique et politique qui se révéla crucial dans les premiers temps.

Le 14 octobre 1963, Rajeh bin Ghaleb Labouza, commandant du Front de libération dans la région de Radfan, annonça le début d'une lutte armée contre les forces britanniques. La célèbre bataille d'Al-Dharba fut la première opération militaire au cours de laquelle les révolutionnaires affrontèrent courageusement les forces britanniques. Les opérations des fedayins s'étendirent rapidement à Aden et à d'autres régions. La Grande-Bretagne, consciente du danger de cette rébellion, déploya d'importantes forces et imposa la loi martiale. Labouza, chef de la révolution de Radfan, fut surnommé « Le Vert », devenant ainsi un symbole de la résistance.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 14 octobre 2025

 
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1947, Israël, juifs, 30 novembre Bruno Teissier 1947, Israël, juifs, 30 novembre Bruno Teissier

30 novembre : la Journée commémorative du départ et de l'expulsion des Juifs des pays arabes et d'Iran

En 1947, l’annonce du plan de partage de la Palestine accélérait l’exode des juifs séfarades et mizrahi des pays à majorité musulmane où ils vivaient. Au total ce sont quelque 850 000 juifs, peut-être un million, qui feront le choix de quitter leur pays ou qui en seront expulsés. Israël commémore chaque 30 novembre cet exode. Mais, compte tenu à ce qui est arrivé à Israël le 7 octobre dernier, l’ambiance actuelle invite plus à réfléchir à l’avenir d’Israël qu’à se pencher sur son passé.

 

Hier, l’ONU a marqué officiellement sa solidarité avec les Palestiniens comme chaque 29 novembre. Aujourd’hui, c’est Israël qui marque la Journée commémorative du départ et de l'expulsion des Juifs des pays arabes et d'Iran (יום זיכרון ליציאתם וגירושים של יהודים ממדינות ערב ומאיראן), une journée commémorative établis par la Knesset, le parlement israélien, en 2014.

La date choisie, outre qu’elle offre un contrepoint à la commémoration du 29 novembre, commémore les émeutes antijuives qui ont éclaté à Aden au Yémen au lendemain même du vote de l’ONU sur la partition de la Palestine mandataire, soit le 30 novembre 1947. Ces pogroms avaient provoqué la mort de 82 personnes et l’incendie du quartier juif de la ville. Ils ont surtout entraîné le départ de la presque totalité des juifs du Yémen, c’est-à-dire d’un pays où ils vivaient depuis 3000 ans. Le pays avait même connu un royaume juif yéménite bien avant que l’islam ne surgisse dans la péninsule arabique.

Au total ce sont quelque 850 000 juifs séfarades et mizrahi qui ont quitté les pays à majorité musulmane où ils vivaient, le plus souvent en y laissant tous leurs biens. Selon les cas, ils ont choisi de partir ou en ont été expulsés. D’ailleurs, les tensions n’ont pas débuté en 1947. L’Irak par exemple avait connu des émeutes à Bagdad, les 1er et 2 juin 1941, qui ont entraîné en dix ans le départ du pays de presque tous les 135 000 juifs qui y vivaient jusque-là.

Pour ceux qui ont choisi Israël pour destination, leur installation ne fut pas des plus confortables car ils n’étaient pas attendus. Les autorités ne se sont intéressées que très tardivement à leur situation. Cette journée commémorative du 30 novembre ne date que d’une loi de 2014 et le monument qui cultive la mémoire de leur sort n’a été inauguré qu’en 2021. Il se trouve à Jérusalem sur la promenade Hass.

En Israël, la plupart des jours fériés et des jours commémoratifs sont célébrés selon le calendrier hébraïque, mais celui-ci est rythmé par le calendrier grégorien. Toutefois, si le 30 novembre tombe un vendredi ou un samedi, la journée commémorative est reportée au jeudi qui le précède. Mais, compte tenu à ce qui est arrivé à Israël le 7 octobre dernier, l’ambiance actuelle invite plus à réfléchir à l’avenir d’Israël qu’à se pencher sur son passé. Sa connaissance n’est pourtant pas inutile pour éviter de renouveler les erreurs tragiques.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 novembre 2023

 

Juifs yéménites près d’Aden en route pour Israël, 1949 (photo Zoltan Kluger, National Photograph Collection, Government Press Office of Israel)

Le mémorial de Jérusalem situé près de la promenade Sherover. On le doit à une initiative de la Jewish American Society for Historic Preservation. Ce Mémorial créé par le sculpteur de Jérusalem Sam Philipe s’inspire de la photo de Zoltan Kluger.

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