L’Almanach international

Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde

1999, Maroc, 30 juillet, monarchie Bruno Teissier 1999, Maroc, 30 juillet, monarchie Bruno Teissier

30 juillet : la fête du trône au Maroc

Ce 25e anniversaire de l'intronisation du roi Mohammed VI est un jour férié. C’est l’une des rares fêtes civiles de l'année, elle est l'occasion pour le roi de s'adresser à son peuple

 

Le roi Mohammed VI fête le 25e anniversaire de son intronisation. Le monarque est loin d'avoir tenu toutes ses promesses et il semble fatigué de régner, à tel point qu’on s’attend à tout moment à ce qu’il cède le trône à son fils, Moulay El Hassan, qui vient de fêter ses 21 ans. Mohammed VI Ben al-Hassan avait été déclaré officiellement roi le 30 juillet 1999.

Ce jour férié, chaque 30 juillet pour la Fête du trône (عيد العرش), est l’une des rares fêtes civiles de l'année, elle est l'occasion pour le roi de s'adresser à son peuple et de prononcer des grâces. Cette année, il a gracié plus de 2000 prisonniers, dont trois figures emblématiques emprisonnées depuis plusieurs années, deux journalistes et un intellectuel. En 2022, il avait prôné une réforme du code de la famille pour instaurer plus d’égalité entre les femmes et les hommes. En 2023, Mohammed VI avait appelé de ses vœux une normalisation des relations avec l’Algérie. Ce qui est diffuse à envisager en 2024, surtout après la publication, ce jour, de la lettre du président Macron offerte indiquant que le plan marocain pour le Sahar occidental «constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies». Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir l’Algérie…

Ce mardi 30 juillet 2024, le Roi préside une réception officielle à la place de la préfecture de M’diq-Fnideq dans la ville de M’diq.

Demain, 31 juillet, le souverain, sera à la place du Mechouar au Palais royal de Tétouan pour présider la cérémonie de prestation de serment des nouveaux officiers, diplômés des écoles et instituts militaires, paramilitaires et civils. Cette cérémonie solennelle débutera dans l’après-midi et sera suivie d’un déjeuner offert par l’État-Major général des Forces armées royales au Cercle-mess officiers de la Garde royale à Tétouan.

Enfin, en fin demain après-midi, le roi présidera la cérémonie d’allégeance à la place du Mechouar au palais royal de Tétouan, marquant ainsi un moment fort de cette commémoration royale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 30 juillet 2024

Dans notre catalogue : Géopolitique du Maroc par Kader Abderrahim

 
maroc.jpg
Lire la suite
1999, Tanzanie, Père de la nation Bruno Teissier 1999, Tanzanie, Père de la nation Bruno Teissier

14 octobre : souvenir du père de la nation tanzanienne

Les Tanzaniens pleurent aujourd’hui Mwalimu, le maître (d’école) en swahili. C’est le surnom de Julius Nyerere, cet instituteur devenu président de son pays à l’indépendance et qui a abandonné le pouvoir librement en 1985 pour se retirer dans son village natal. Jour férié en Tanzanie.

 

Les Tanzaniens pleurent aujourd’hui Mwalimu, le maître (d’école) en swahili. C’est le surnom de Julius Nyerere, cet instituteur devenu président de son pays à l’indépendance et qui a abandonné le pouvoir librement en 1985 pour se retirer dans son village natal. Hormis Senghor au Sénégal, l’Afrique de cette époque a peu d’exemples de présidents prenant leur retraite plutôt que de s'accrocher au pouvoir. Le père de la nation Tanzanienne (baba wa taifa) est mort le 14 octobre 1999. L’anniversaire de sa mort est un jour férié (Nyerere Day).  

Panafricain convaincu, Nyerere avait fait de Dar es-Salaam le siège du comité de libération de la jeune OUA (organisation de l’unité africaine) ; la capitale Tanzanienne devenait alors un centre révolutionnaire majeur. Les militants sud-africains de l’ANC y croisaient ceux angolais du MPLA, mozambicains du FRELIMO, ou encore des intellectuels internationalistes et anticolonialistes tels que Malcolm X, le Che Guevara où Walter Rodney.

Le culte du père de la nation avait été largement récupéré par le président John Magufuli, élu en 2015 et décédé en 2021 pour assoir une politique autoritaire. celle-ci a été largement remise en cause par Samia Suluhu Hassan, la vice-présidente qui lui a succédé. En 2022, on avait célébré le centenaire de sa naissance. Julius Kambarage Nyerere est né le 13 avril 1922 à Butiama et il est mort le 14 octobre 1999 à Londres. 

On lui doit notamment l’adoption du swahili comme langue nationale qui s’est imposé face à des centaines de langues et dialectes locaux ainsi qu’à l’anglais, langue de l’ancienne puissance coloniale.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
Pour nous aider à faire vivre l’Almanach BiblioMonde, pensez à un petit don de temps en temps, vous pouvez le faire sur Tipeee
Lire la suite
1999, Serbie, Kosovo, 24 mars Bruno Teissier 1999, Serbie, Kosovo, 24 mars Bruno Teissier

24 mars : la Serbie se souvient des bombardements de l'OTAN

L’OTAN avait bombardé la Serbie pendant plusieurs semaines en 1999 pour prévenir un nouveau génocide de la part des Serbes. Après les horreurs de Srebrenica, le même processus avait commencé au Kosovo. L’intervention, illégale au regard du droit, avait permis de stopper les massacres, mais au prix de centaines de victimes des bombardements.

 

La Serbie célèbre chaque 24 mars Journée à la mémoire des bombardements de l’OTAN (Дана сећања на жртве НАТО бомбардовања). Ce soir les sirènes d'alerte de défense antiaérienne vont retentir à 19H45 (18H45 GMT), l'heure des premières frappes du 24 mars 1999. Cette journée de commémoration officielle n’est pas fériée.

La campagne avait impliqué l’ensemble des membres de l’OTAN à l’exception de la Grèce. Elle a duré 11  semaines. L'Otan a visé des dizaines de cibles militaires, puis des infrastructures (ponts, intersections ferroviaires, réseau électrique). Mais les bombardements ont parfois manqué leur cible, en faisant des victimes civiles, dont le bilan ne fait pas consensus. Les chiffres vont de 500 morts, selon l'ONG Human Rights Watch (dont les deux tiers sont des Albanais réfugiés en Serbie), à 2 500 selon le chiffre officiel des autorités serbes.

Cette intervention de l’OTAN contre la Serbie est citée régulièrement en exemple par les extrêmes droites et extrêmes gauches européennes qui soutiennent l’insoutenable : la destruction de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Pourtant les contextes sont très différents. Les forces serbes étaient en guerre contre les mouvements indépendantistes kosovars. La province autonome du Kosovo (peuplée à plus de 80% d’Albanais), à laquelle Belgrade a  supprimé toute autonomie, était en lutte contre la tutelle serbe. Ce conflit avait déjà fait 13 000 morts pour l’essentiel des Albanais tués par les forces serbes. Le massacre qui a déclenché l’intervention de l’OTAN est le massacre de Račak, un massacre délibéré de 45 civils par la police serbe, le 15 janvier 1999.

Les opinions publiques occidentales avaient découvert l’ampleur des massacres opérés par l’armée serbe en Bosnie. Le plus terrible fut le massacre de Srebrenica ou plus de 8 000 hommes et adolescents bosniaques ont été méthodiquement sélectionnés et exécuté un à un par les Serbes quasiment sous les yeux des casques bleus de l’ONU. Ces derniers incapables d’intervenir, ont refusé l’intervention de l’OTAN qui déjà à l’époque s’était proposée. Ce massacre, et ce ne fut pas le seul en Bosnie, a été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et la Cour internationale de justice à plusieurs reprises. C’est pour ne pas être les témoins impuissants de tels massacres que les opinions publiques européennes et américaines ont soutenu massivement cette intervention de l’OTAN pourtant illégale au regard du droit international puisque le Kosovo n’est pas membre de l’OTAN et ne pouvait donc pas bénéficier de l’article 5, ni non plus la Bosnie-Herzégovine.

Les bombardements sur la Serbie avaient finalement contraint Slobodan Milosevic, le leader serbe, à retirer ses troupes du Kosovo. Cette province (anciennement autonome) majoritairement peuplée d'Albanais, avait été mise sous l'administration de l'ONU, puis a proclamé en 2008 son indépendance que la Serbie refuse toujours de reconnaître.

Aucune comparaison peut être faite entre l’entreprise génocidaire serbe en Bosnie et au Kosovo et les affrontements armés entre forces ukrainiennes et forces russes au Donbass qui en huit ans de guerre ont causé la mort de quelque 3500 civils.

En Serbie, le 24 mars est marqué par des cérémonies du souvenir organisées dans les villes et villages de toute la Serbie. Une cérémonie de dépôt de la colère à laquelle assistent de hauts responsables du gouvernement a lieu à la Flamme éternelle à Belgrade qui a été érigée en souvenir des victimes militaires et civiles du bombardement.

Au Kosovo, on se félicite de ce sauvetage inespéré qui a permis au pays d’exister et à un peuple de ne pas être dispersé ou massacré.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 23 mars 2022

 

Le mémorial du parc Tašmajdan à Belgrade

Lire la suite