L’Almanach international
Parce que chaque jour est important quelque part dans le monde
9 août : Singapour en fête
Singapour organise sa grande parade annuelle. À l’origine, la fête nationale de Singapour n’avait pas grande signification. Ce territoire est peut-être le seul au monde à être devenu indépendant sans l’avoir voulu… Un patriotisme singapourien a fini par émerger et à s’exprimer haut et fort, notamment chaque 9 août.
Singapour organise sa grande parade annuelle. À l’origine, la fête nationale de Singapour (Singapore national Day) n’avait pas grande signification. Ce territoire est peut-être le seul au monde à être devenu indépendant sans l’avoir voulu. La grande ville est au trois-quarts chinoise. Au sein de la Fédération de Malaisie, créée en 1963 par les Anglais, elle aurait fait pencher le pays en faveur des Chinois. Les Malais, à peine majoritaires dans leur pays, ont préféré exclure la grande cité dès 1965. Le souvenir de cette mise à l’écart avait laissé un goût amer, mais la fête a pris au fil des années une coloration patriotique très locale.
Le grand spectacle organisé à l’occasion de la fête nationale singapourienne connaît un tel engouement que les autorités de ce pays très organisé ont préféré instaurer un tirage au sort des spectateurs. Il faut s'inscrire sur le site officiel de l'organisateur (ndp.org ). C’est gratuit, mais certains tentent leur chance depuis des années, sans succès. Autant dire, que l’accès est impossible pour un touriste de passage, sauf à réserver, au prix fort, une chambre dans l’un des quelques hôtels de luxe qui font face à Marina Bay où se déroule le spectacle. Les autres pourront tout de même goûter l’ambiance de kermesse, apercevoir le défilé aérien (Singapour est très fier de l’équipement de son armée de l’air) ou voir le feu d’artifice qui clôture la journée.
L’usage, le 9 août, est de s’habiller en rouge et blanc, couleurs du drapeau national. Chaque année, une chanson est choisie pour symboliser les valeurs du pays. En 2025, pour le 60e anniversaire de Singapour, c’est Here we are.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 9 août 2025
29 octobre : ne pas oublier Mehdi Ben Barka et Robert Boulin
Mehdi Ben Barka, a été enlevé devant la brasserie Lipp, 151 boulevard Saint-Germain, à Paris par des policiers français et conduit dans une villa appartenant à un truand. Il n’est plus réapparu. Le corps n'a jamais été retrouvé. Celui de Robert Boulin, autre disparu du 29 octobre, a été retrouvé, son assassinat maquillé en suicide.
En ce jour anniversaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, un rassemblement se produit devant la brasserie Lipp, 151 boulevard Saint-Germain, à Paris, lieu de son enlèvement par des policiers français. Il fut conduit dans une villa de Fontenay-le-Vicomte, dans l’Essonne appartenant à un truand. Chaque année, il est d’usage de se retrouver sur le lieu même où il a été vu pour la dernière fois. Il n’est plus réapparu. Le corps n'a jamais été retrouvé (tout comme celui de Jamal Khashoggi disparu au consulat saoudien d’Istanbul en octobre 2018).
Dans le cas de Ben Barka, c’était il y a 59 ans, jour pour jour, le 29 octobre 1965. On sait aujourd’hui que l’opération a été menée avec la complicité des services marocains venus spécialement à Paris. L’affaire n’a pas été totalement élucidée. Le sera-t-elle jamais ? Mehdi Ben Barka était le principal opposant politique au roi Hassan II dont le régime virait nettement à l’autoritarisme. Leader tiers-mondiste et panafricaniste, il pouvait gêner les intérêts français en Afrique. Sa famille ne cesse de dénoncer une absence de volonté des deux pays pour faire éclater la vérité. Le sit-in de ce jour est organisé par l’Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire Vivante, avec le soutien de nombreuses associations marocaines et européennes des droits de l’homme. Une nouvelle instruction a été lancée, à l’initiative d’un juge français, en 2005, quarante ans après les faits. Elle est toujours en cours !
Rhita Bennani, la veuve de Mehdi Ben Barka est décédé à Paris, le 26 juin 2024, à l’âge de 92 ans. Elle et ses enfants demandent depuis des décennies ce qui est arrivé à leur mari et père, et où se trouve sa sépulture. Ils espèrent qu’Emmanuel Macron reconnaisse enfin la responsabilité de la France, comme il l’a fait récemment dans le cas de Maurice Audin. « Le secret-défense ne doit pas servir à couvrir des erreurs ou des dérapages des services dans des cas où il y a eu mort d’homme. Les familles ont le droit de savoir et il faudrait s’interroger sur ce point » explique Bachir Ben Barka qui a lancé hier un nouvel appel au président français et au roi du Maroc.
D’autres familles sont concernées : celle de Robert Boulin, assassiné en 1979, également un 29 octobre. Initialement classée comme un suicide, l'affaire a été rouverte en 2015 pour « enlèvement » et « assassinat » suite aux nombreuses incohérences relevées. Il y a cinq ans, le 29 octobre 2019, 14 journalistes ayant enquêté sur la mort de Robert Boulin ont adressé une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, demandant la déclassification des archives des services de renseignement français et américains concernant cette affaire. Ce 29 octobre 2024, Fabienne Boulin Burgeat, la veuve de l’homme politique assassiné, se rend une nouvelle fois au Tribunal de Versailles pour demander à la juge d'instruction en charge du dossier Boulin, "ce qu'elle compte faire" à la lumière des avancées récentes.
On peut aussi citer l’affaire du juge Bernard Borrel, tué à Djibouti en 1995 ; celle des journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Vernon, tués au Mali en 2013 ; celle des victimes du Bugaled Breiz (5 morts), ce chalutier breton qui a coulé subitement en 2004 ; celle des victimes du crash du vol Ajaccio-Nice (95 morts) en 1968 ou encore de celle de l’explosion de la Maison des Têtes (13 morts) à Toulon en 1989. Le classement d’un dossier en secret-défense empêche sa consultation avant cent ans !
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 29 octobre 2024
photo B. Teissier
6 septembre : journée patriotique au Pakistan célébrant la défense des frontières
La Journée de la Défense commémore le sacrifice des soldats pakistanais tombés pour défendre des frontières face à une attaque de l’Inde
Au Pakistan, la Journée de la Défense (یوم دفاع ) commémore le sacrifice des soldats pakistanais tombés pour la défense des frontières. La date du 6 septembre marque le jour en 1965 où les troupes indiennes ont traversé la frontière internationale pour lancer une attaque contre le Pendjab pakistanais. Le récit national veut que l’attaque fût lancée par surprise. En fait, New Delhi ripostait à l'opération pakistanaise “Grand Chelem” visant Jammu et destinée couper les communications de l'Inde avec la vallée du Cachemire, quelques jours plus tôt. Réellement prise par surprise, l’armée pakistanaise a subi de lourdes pertes mais elle est parvenue à contenir l’avancée indienne. Le 23 septembre, le Pakistan acceptait un cessez-le-feu mandaté par l'ONU. Les deux pays ont revendiqué la victoire.
Chaque année, le 6 septembre, l’armée pakistanaise présente ses derniers missiles, chars, canons, hélicoptères et armements des différents corps d’armée. La foule assiste au défilé militaire en se rendant dans des endroits spécifiques. Celui-ci est diffusé sur les chaînes de télévision nationales. Toute la journée, ces chaînes proposent des chansons martiales, des documentaires spéciaux sur le 6-Septembre 1965 et les témoignages de personnes blessées ce jour-là. La journée est hautement patriotique. Elle le sera d’autant plus cette année que règne une incertitude concernant la frontière occidentale du pays que l’Afghanistan n’a jamais reconnue.
Pour l’occasion, la cérémonie de passation de la garde a lieu à Mazar-e-Quaid, à Karachi , où les cadets de l’Académie de l’armée de l’air pakistanaise présentent la garde d'honneur et prennent la charge. Le jour n’est pas férié, mais dans les écoles du pays les enfants organisent des manifestations patriotiques.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 5 septembre 2024
4 août : Te Maeva Nui, la fête nationale des îles Cook
Les Îles Cook fête Te Maeva Nui, un événement culturel qui dure une semaine et qui se termine le 4 août, jour anniversaire de l’autonomie des Îles Cook à l’égard de la Nouvelle-Zélande.
Les Îles Cook fête Te Maeva Nui, un événement culturel qui dure une semaine, à partir du 30 juillet et qui se termine le 4 août, jour anniversaire de l’autonomie de l’archipel. C'est le point culminant culturel de l'année aux Îles Cook.
Cet événement national a pris de l'ampleur au fil des ans, attirant des visiteurs internationaux du monde entier à Rarotonga pour une semaine de festivités et de célébrations culturelles à travers les arts, l'artisanat, la musique, le chant, la danse et la cuisine locale. Chaque année, le pays entier s'arrête littéralement pendant Te Maeva Nui.
Le 4-Août est aussi le Jour de la Constitution, une fête célèbre le jour où les îles ont déclaré une nation autonome en libre association avec la Nouvelle-Zélande.
Les îles Cook sont devenues un protectorat britannique en 1888, puis ont été rattachées la colonie de Nouvelle-Zélande en 1901. Elles sont restées rattachées à ce pays jusqu'en 1965. C’est le 4 août 1965 que le gouvernement a déclaré un statut d'autonomie dans le cadre d'une association libre avec la Nouvelle-Zélande. Cela signifie que le gouvernement des îles est responsable de l'élaboration des lois. Mais c’est la Nouvelle-Zélande qui est en charge de la défense et des affaires extérieures des îles Cook. Un modèle qui pourrait être proposé à la Nouvelle-Calédonie…
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 4 août 2024