2 février : la déesse Lemanjà célébrée au Brésil

 

Que l’on soit adepte du candomblé (religion afro-brésilienne) ou catholique, on a une pensée chaque 2 février pour Lemanjà (ou Yemanjá) la plus vénérée des déesses brésiliennes. Reine de la mer, elle aurait débarqué avec les esclaves noirs arrachés à leur terre, c’'est une divinité de la mythologie yoruba (originaire de l’actuel Nigeria). Aujourd’hui, au Brésil, là où les évangélistes ne sont pas trop puissants, le pays est en fête. C’est surtout à Salvador de Bahai, loin des Bolsonaristes, sur la plage du Rio Vermelho que des milliers de gens se pressent pour déposer des offrandes dans un panier.

Au Brésil, Yemanjá se confond avec la sainte catholique Notre-Dame des Navigateurs (Nossa Senhora dos Navegantes). À Porto Alegre, au sud du pays, ville de colonisation açorienne, chaque année, le 2 février se déroule une grande procession en l’honneur de Nossa Senhora dos Naviegantes qui rassemble plus de 100 000 personnes. Se doutent-ils qu’ils honorent en même temps une divinité venue du Nigeria ? Même chose, non loin de là, en Uruguay où des célébrations et bénédictions se déroulent sur toutes les plages du pays chaque 2 février. Ces cultes participent à l’umbandisme, qui fusionne des croyances africaines et chrétiennes, avec un apport amérindien.

Yemanjá est aussi fêtée sur les plages Rio de Janeiro, le jour du Nouvel An. Longtemps, l’ancien maire évangéliste de la ville a menacé d’interdire cette célébration d’origine africaine. On retrouve ce culte, avec des variantes, à Cuba (avec la santeria), au Venezuela, en Haïti…

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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