27 janvier : la mémoire étouffée d'une grande tragédie du XXe siècle : le blocus de Léningrad

 

La Russie n’en finit pas de commémorer la Grande Guerre patriotique (notre Seconde guerre mondiale). Aujourd’hui, c’est la Journée du blocus de Léningrad (День снятия блокады города Ленинграда). Léningrad était le nom de Saint-Pétersbourg entre 1924 et 1991. Comme chaque 27 janvier, la foule vient déposer des fleurs au monument de la mère patrie au cimetière Piskaryovskoye, où la plupart des victimes du siège de Leningrad ont été enterrées. Plus de 470 000 civils et plusieurs dizaines de milliers de soldats morts pour la ville y reposent dans des fosses communes dont le frère aîné de Vladimir Poutine. Ce frère qu’il n’a pas connu, puisqu’il est né après la guerre, mais sa famille a été profondément marquée par cet épisode peu connu de la guerre et qui est pourtant l’une des grandes tragédies du XXe siècle. On estime à un million le nombre de victimes de la faim, du froid (il a fait jusqu’à -38° durant l’hiver 1941) et des bombardements.

Le blocus a commencé le 8 septembre 1941, quand la ville a été presque totalement encerclée par l’armée allemande. N’ayant pas été évacuée, la population de 2,5 millions a été prise au piège. Durant des mois quelque 100 000 bombes incendiaires sont tombées sur la ville, visant principalement les entrepôts de nourriture. Plus de 2000 personnes ont été arrêtées et condamnées pour cannibalisme. Les Allemands ont aussi bombardé les systèmes d’approvisionnement en eau de la ville. En 1942, l’eau courante a donc été coupée, et l’eau ne pouvait plus être obtenue que dans les canaux et rivières, quand ceux-ci n’étaient pas gelés. Le siège a duré jusqu’au 27 janvier 1944, soit 872 jours. C’est l’anniversaire de cette libération qui est fêtée aujourd’hui, comme chaque année depuis le milieu des années 1960, par un feu d’artifice.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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