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1280, Allemagne, Berlin, 22 mars, animaux Bruno Teissier 1280, Allemagne, Berlin, 22 mars, animaux Bruno Teissier

22 mars : les Berlinois fêtent Albert l’Ours, symbole de la ville

Cette Journée de l’ours de Berlin fait référence à la première mention de l'animal comme emblème de la ville, mais son origine demeure légendaire. La capitale allemande n’aurait rien à voir avec les ours, mais plutôt à son emplacement marécageux.

 

Aujourd’hui, la ville de Berlin fête l’anniversaire son emblème. Cette Journée de l’ours de Berlin (der Tag des Berliner Bären) fait référence à la première mention de l'animal héraldique de sa ville. L'ours est apparu pour la première fois en 1280 sur une lettre de guilde munie d'un sceau, datée du 22 mars. « Sigillum burgensium de berlin sum » signifie quelque chose comme : « Je suis le sceau des citoyens de Berlin ». Depuis sa découverte, cette lettre de guilde des marchands berlinois est considérée comme la naissance de l'ours de Berlin. L'ours de Berlin fêtera donc son 744e anniversaire en 2024. 

On raconte qu’Albert Ier, fondateur et premier dirigeant du margraviat de Brandebourg, serait à l’origine de ce symbole. Rien n’est moins sûr, on ne sait rien de ce monarque, pas même sa date de naissance. Le Brandebourg a toujours eu pour emblème une aigle et on ne s’explique pas le diminutif, Berlin (“le petit ours”). « Bär », l’ours en allemand, « Ber » en phonétique… Les historiens n’ont pas tardé à remettre en cause la légende.

Cette région, une « marche » germanique a été établie sur une région slave peu hospitalière et couverte de marécage. La ville a été fondée en 1237, longtemps après la mort d’Albert Ier, sous le nom de Cölln. On ignore quand le terme de Berlin s’est imposé. Il viendrait d’un terme slave : « Berl » le marais,  avec la terminaison « in », en somme un lieu au cœur des marécages, des lacs et des marais qui se sont formés de part et d’autre de la rivière Spree. C’est toujours vrai aujourd’hui, « Berlin a plus de ponts que Venise », selon le dicton. La plupart sont très discrets, aucun n’a la renommée du Rialto, mais la capitale de l’Allemagne a tout de même deux fois plus de ponts que celle de la Vénétie.

Ayant chassé l’aigle brandebourgeois en 1935, l’ours figure désormais seul sur le blason de Berlin.  En 1937, pour le 700e anniversaire de la ville, la ville de Bern a offert à Berlin un couple d’ours. La ville les installera en 1939 dans un chenil du parc Köllnischer, non loin du Märkisches Museum. Des ours s’y succéderont pendant huit décennies. Cependant, depuis la mort du dernier animal, Schnute, en 2015, l’enclos des ours est déserté. La ville de Bern dont l’emblème est aussi un ours, en rapport à une légende liée à la fondation de la ville. La capitale de la Suisse entretenait au cœur de la ville, une fosse aux ours depuis le XVIe siècle. En 2009, ils ont été transférés dans un parc des environs.  Mais, comme pour Berlin, l’étymologie est à chercher ailleurs : un mot celte « berna » (gouffre, gorge) qui a donné son nom à la ville suisse.

En dépit d’origines plus que douteuses, comme Bern, Berlin cultive sa mascotte dont l’effigie apparaît un peu partout dans la cité. Elle est même décernée, en or, lors du festival de cinéma.

À l’échelle internationale, une Journée mondiale de l’ours tombe demain,  le 23 mars, c’est le hasard. Mais, l’ours polaire a une date bien à lui le 27 février. S’il est en peluche, ce sera le 9 septembre dans le monde anglo-saxon. Quant au bonbon, l’ours d'or (Goldbär) ou l’ours de gomme (Gummibär) qui a fêté son centenaire en 2022, Haribo lui a inventé un jour de fête pour l’occasion, le 27 avril.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 21 mars 2024

 
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1873, Porto Rico, Abolition de l'esclavage, 22 mars Bruno Teissier 1873, Porto Rico, Abolition de l'esclavage, 22 mars Bruno Teissier

22 mars : Porto Rico célèbre les 150 ans de l’abolition de l’esclavage

La Journée de l’abolition de l’esclavage est célébrée par un jour férié dans une atmosphère de carnaval. Elle rappelle la loi votée par le Parlement espagnol le 22 mars 1873 qui abolissait l’esclavage à Porto Rico. On fait la fête dans l’île mais aussi à New York, Miami… La réalité, toutefois, fut bien moins idyllique que le discours festif pourrait le laisser penser.

 

À l’époque, avant de tomber sous la coupe des États-Unis, l’île de Porto Rico était encore espagnole. La Journée de l’abolition de l’esclavage (Día de la abolición de la esclavitud) est célébrée chaque année par un jour férié qui se déroule dans une atmosphère de carnaval. Elle rappelle la loi votée par le Parlement espagnol le 22 mars 1873 qui abolissait l’esclavage à Porto Rico. Une journée festive est organisée chaque année dans l’île mais aussi à New York, Miami… partout où des Portoricains ont émigré en masse pour fuir la misère de leur île.

Même si certains avaient déjà été émancipés, parfois par testament à la mort de leur maître, il y avait encore environ 35 000 esclaves à cette date dans l’île. Porto Rico était l'avant-dernier pays à abolir l'esclavage dans les Caraïbes, juste devant Cuba où il ne sera aboli qu’en 1886, mais près d'un siècle après ses voisins haïtiens qui se sont libérés en 1793. Et à Porto Rico, la libération n’eut rien d’immédiate, on accorda trois années aux propriétaires d’esclaves pour les libérer, sauf si l’esclave était en mesure de racheter sa liberté au prix fixé par son maître qui de toute manière sera indemnisé pour cette privation de main d’œuvre presque gratuite. L'Assemblée royale espagnole avait décidé un prêt de 35 000 000 de pesetas pour indemniser les propriétaires d'esclaves. Chaque propriétaire d’esclave a reçu une compensation de 100 pesos pour chaque travailleur perdu. Quant aux esclaves, pour des années de travail, parfois toute une vie, de travail gratuit, l’État espagnol n’avait rien prévu. Cela n’avait rien d’anormal à l’époque, d’ailleurs, il en fut de même dans les colonies françaises et anglaises.

Porto Rico a été « découverte » par Christophe Colomb en 1493 et les Espagnols ont commencé à coloniser l'île au début du XVIe siècle. Au début, ils ont asservi la population des Taínos, les autochtones. Mais, la majorité d'entre eux sont morts de conditions de travail inhumaines et des maladies infectieuses apportées par les Européens. En 1520, ce qui restait de la population taínos a été émancipé par décret royal et les Espagnols ont commencé à importer des esclaves africains. Les conditions étaient si durent que la première révolte d’esclave s’est produite en 1527. En 1784, le marquage à chaud des esclaves a finalement été suspendu et les esclaves ont eu la possibilité d'obtenir la liberté dans certaines circonstances. 

Au milieu du XIXe siècle, le mouvement abolitionniste à Porto Rico a commencé à prendre de l'ampleur. Dans l’île, à Mayagüez, Ramón Emeterio Betances a fondé une société abolitionniste  en 1858. Alors qu'en Espagne, il faut attendre 1865 pour qu’un groupe de Portoricains fonde la Société abolitionniste espagnole, laquelle exige aussitôt l'abolition de la « lugubre institution de l'esclavage ». Cette-ci ne viendra qu’en 1873, le 22 mars, Il y a 150 ans jour pour jour.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 

Cette mosaïque figurant l'abolition se trouve dans le capitole de Porto Rico (le Capitole). Elle a été conçu par l'artiste plasticien portoricain (né à New York) Rafael Tufiño Figueroa, connu sous le nom d' El Artista del Pueblo , pour les thèmes de ses œuvres. Cela représente un esclave brisant ses chaînes et, au premier plan, on peut voir les abolitionnistes Segundo Ruiz Belvis, Ramón Emeterio Betances, José Julián Acosta, Francisco Mariano Quiñones, Julio L. Vizcarrondo et Román Baldorioty de Castro, signant la loi. La mosaïque a été en réalisée par Enrique Pandolfini, en Italie.

Le monument commémoratif

Famille d’esclaves émancipés à la fin du XIXe siècle.

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1992, ONU, Santé, 22 mars, écologie Bruno Teissier 1992, ONU, Santé, 22 mars, écologie Bruno Teissier

22 mars : la journée mondiale de l'eau

Alors qu’on célèbre la 28e Journée mondiale de l’eau, force est de constater que près un milliard des habitants de la planète n’a toujours pas accès à l’eau potable et que deux milliards et demi n’ont pas un accès suffisant à l’eau pour une hygiène élémentaire.

 

Alors qu’on célèbre la 28e Journée mondiale de l’eau,  instituée au sommet de Rio de 1992,  force est de constater que près un milliard des habitants de la planète n’a toujours pas accès à l’eau potable et que deux milliards et demi n’ont pas un accès suffisant à l’eau pour une hygiène élémentaire, notamment des toilettes équipées d’une chasse d’eau.

Résultat, 2,6 millions de personnes meurent toujours chaque année de maladies liées à l’eau, ce qui fait de l’eau insalubre une des premières causes de mortalité au monde. Les acteurs humanitaires que nous sommes menons contre ce fléau un combat quotidien, sur le terrain, mais aussi en luttant auprès des instances nationales et internationales pour faire entendre la voix de celles et ceux à qui nous venons en aide chaque jour.

"La place de l'eau dans nos sociétés et comment la protéger" est le thème de la Journée mondiale de l'eau 2021. Il s’agit d’une adaptation de la principale promesse du Programme de développement durable à l’horizon 2030 : tout le monde doit pouvoir bénéficier des progrès accomplis en matière de développement durable.

Aujourd’hui sont décernés des prix encourageant les meilleures pratiques de gestion durable de cette source de vie.

#WorldWaterDay et #Water2me

 
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