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13 août : les Japonais en vacances en famille pour la fête des morts

 

Durant trois jours, la vie s’arrête au Japon ou, plus exactement, elle change de rythme. Ainsi, à Tokyo, les métros sont déserts, les rues vides, beaucoup de magasins fermés. On célèbre, à partir d’aujourd’hui et durant trois jours, Obon (お盆), la fête des morts. On prépare un peu d’encens et des offrandes que l’on dépose devant les tablettes des ancêtres, cette nourriture offerte sera ensuite consommée, une façon de partager le repas avec eux. Puis, chacun va revêtir son plus beau yukata (kimono d’été) pour aller danser le Bon-Ondori, la danse de Obon qui se pratique en groupe selon une chorégraphie très codifiée. Beaucoup de Japonais retournent dans leur village natal, profitant de cette période de vacances pour aller se recueillir sur la tombe de leurs ancêtres dont on dit, selon la tradition bouddhiste, qu’ils sont censés revenir de l’au-delà à cette date précisément.

Mais la tradition tend à se perdre soit que l’on privilégie la plage à la famille et aux ancêtres, soit que l’on préfère fêter l’événement en juillet (c’est déjà le cas pour quelques préfectures), le 15 août étant également la date de la reddition du Japon en 1945…

Le Cambodge, le Laos et la Thaïlande ont également choisi cette date pour la fête des morts.

Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde

 
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5 avril : la fête des morts en Chine, fortement perturbée par l'épidémie

C’est Qingming, la fête des morts. D’ordinaire, pas un Chinois ne manquerait la cérémonie familiale traditionnelle lors de laquelle on nettoie les tombes et on fait des offrandes aux défunts. Cette année, le rebond de l’épidémie de Covid empêche beaucoup d’entre eux l’accès aux cimetières ou le retour dans la province d’origine.

 

Aujourd'hui, 5 avril 2022, c'est la fête des morts Qingmingjie (清明節) en Chine. Cette année, comme en 2020, la journée est perturbée par un rebond de la pandémie. Pour entrer dans les cimetières des grandes villes, il faut d’abord réserver sur internet, avec la date précise, l’horaire et présenter sa carte d’identité. Pas plus de trois personnes par tombe… D’ordinaire, pas un Chinois ne manquerait cette cérémonie familiale traditionnelle lors de laquelle on nettoie les tombes et on fait des offrandes aux défunts. Il est très compliqué d’aller sur les tombes, notamment à Shanghai dont les 25 millions d'habitants se retrouvent confinés, en alternance. L'année dernière, les 54 cimetières et columbariums de Shanghai ont été visités par 3 millions et demi de personnes.

Les traditions évoluent : en guise d’offrande, les Chinois se précipitent dans des magasins qui vendent des iPad et des iPhone… en papier, en tous points similaires aux vrais, accessoires et écouteurs fournis ! Ils vont ensuite les brûler sur les tombes de leurs ancêtres, comme ils le font avec de la fausse monnaie ou tout objet à travers lequel on souhaite honorer les défunts. 

Auparavant, les tombes ont été minutieusement nettoyées, décorées de fleurs, de bougies, pour ceux qui en ont la possibilité. Car, pour les milliers d’ouvriers qui ont migré loin de leur région natale, il reste la solution d’accomplir le rite dans la rue ou chez soi sinon de faire appel aux services d’un « remplaçant » qui accomplira pour eux le devoir filial ! C’est encore une nouveauté et une activité très lucrative pour des centaines de micro-entreprises qui ont flairé la bonne affaire. Moyennant un supplément, le « rempla­çant » peut même pleurer à la place de son client, vidéo ou photo à l’appui comme témoignage de l’accomplissement en bonne et due forme de la prestation ! Qingming, la fête des morts appelée aussi fête de la clarté (Qing) est célébrée en Chine depuis des millénaires et fut interdite au plus fort de la révolution culturelle (1966-1976).

Depuis 2008, Qingming donne droit à de trois jours de congé pour favoriser les retours en terre natale et pour désengorger les routes durant d’autres périodes de congés. Mais, cette année avec la flambée épidémique du Coronavirus, les autorités découragent vivement les déplacements.

Les résidents de Pékin sont découragés de quitter la ville sans raison valable. La province du Jilin (nord-est) a elle interdit les voyages vers d'autres provinces depuis le 14 mars. Certaines régions ont même fermé les lieux de services funéraires publics, conformément aux protocoles épidémiques, pour empêcher les rassemblements de masse. À Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud), tous les sites de services funéraires sont temporairement fermés depuis le 14 mars…

Le cimetière de Fushouyuan, dans le district de Qingpu, a mis en place une plateforme en ligne permettant aux gens d'exprimer leur chagrin, leur amour et leurs souvenirs, en promouvant de nouvelles façons de rendre hommage et en contrôlant le nombre de visiteurs pour empêcher les rassemblements pendant la pandémie. Les internautes peuvent créer un lieu commémoratif pour leur propre famille avec de vieilles photos et des mémoires de leurs ancêtres. Les membres de la famille peuvent allumer des bougies, déposer des fleurs, modifier les détails biographiques de leurs proches, télécharger des photos et des vidéos et offrir des sacrifices virtuels et des objets commémoratifs via la plateforme. Le cimetière chinois devient ainsi virtuel.

Pour suivre les fêtes religieuses, partout dans le monde, consulter l’Almanach des fêtes religieuses

 
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