L’Almanach international
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20 juillet : la fête nationale de la Colombie
Chaque 20 juillet, la République de Colombie célèbre son Jour de l'Indépendance. Ce jour férié fait référence à la déclaration d’indépendance d’un groupe de notables de Santa Fé (Bogota) le 20 juillet 1810. Cette année, le pays célébré également la décision de la Cour internationale de justice de La Haye confirmant la souveraineté de la Colombie sur l’archipel de San Andrés, Providencia et Santa Catalina, situé au large du Nicaragua et qui était aussi revendiqué par ce dernier.
Chaque 20 juillet, la République de Colombie célèbre son Jour de l'Indépendance (Día de la Independencia de Colombia). Ce jour férié fait référence à la déclaration d’indépendance d’un groupe de notables de Santa Fé (Bogota) le 20 juillet 1810. Le pays s’appelait alors la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade (Nueva Granada), rattachée au royaume d’Espagne. En 1808, le roi d’Espagne Ferdinand VII avait perdu son trône du fait de l’invasion française. Napoléon avait installé son propre frère sur le trône d’Espagne. Les colonies d’Amérique en ont profité pour revendiquer leur autonomie, voire leur indépendance. En réalité l’indépendance du pays ne sera reconnue qu’en 1919, après la bataille de Boyacá, sous le commandement de Simón Bolívar. Le pays sera appelé Grande Colombie (Gran Colombia). Cet État incluait la Colombie actuelle mais aussi le Venezuela, l’Équateur et le Panama. Les contours actuels de la Colombie ne datent en réalité que de 1903, avec la sécession du Panama, Venezuela et Équateur ayant pris leur indépendance antérieurement.
C’est en 1873, le Congrès des États-Unis de Colombie (le nom officiel du pays) décréta officiellement le 20 juillet comme anniversaire de la proclamation de l' indépendance nationale. Cette date qui n’a guère de réalité historique ni géographie a pourtant été retenue comme fête nationale de la Colombie.
Le 20 juillet 1810, après une altercation à propos d'un vase dans la maison de l'Espagnol José González Llorente, un fonctionnaire espagnol (qui refusa de prêter le vase), une réunion de notables créoles de Santa Fé (qui réunissait à la fois des autorités civiles et des intellectuels de l'époque), signa ce qui est connu sous le nom de “Déclaration d’indépendance de Santa Fé de 1810”.
La fête de l'indépendance de la Colombie est marqué par les cérémonie de la place Bolivar à Bogota et le défilé des forces militaires pour rendre hommage à tous les soldats tombés au combat. Des défilés se déroulent également dans les principales villes et avec la participation massive de centaines de citoyens. Cette année, le 213e anniversaire du cri de l’indépendance (el grito de la Independencia) est est fêté dans l’île de San Andrés par le président de la République, Gustavo Petro, en personne. L’ archipel de San Andrés, Providencia et Santa Catalina, situé au large du Nicaragua était aussi revendiqué par ce dernier. La célébration du 20 juillet est également une manière pour les Colombiens d’affirmer leur souveraineté sur ces îles, d’autant que la Cour internationale de justice de La Haye vient de trancher en faveur de la Colombie.
Le président retournera ensuite à Bogotá . Il devrait arriver vers 16h00 pour assister à l' installation de la deuxième législature du Congrès de la République. Le travail au Capitole national commencera à 17 h00. Le président doit être là pour prononcer le discours d'ouverture de la nouvelle législature .
Pendant ce temps, dans différentes villes du pays, des marches et des manifestations ont été appelées pour soutenir président Petro, le premier président de gauche de l’Histoire de la Colombie. La Central Unitaria de Trabajadores (CUT) a notamment appelé à une manifestation pour soutenir le cours des réformes gouvernementales au Congrès.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde
19 avril : jour de mémoire pour la gauche colombienne
Il y a 50 ans jour pour jour, le général Gustavo Rojas Pinilla, se faisait voler sa victoire à la présidentielle en raison d’une fraude électorale massive organisée par les conservateurs… c’était le 19 avril 1970. Ces partisans formeront ensuite le mouvement de guérilla M-19 (Mouvement du 19 avril).
Le 19 avril est une date qui est dans toutes les têtes en Colombie, elle appartient l’histoire mouvementée de la gauche dans ce pays.
Il y a 50 ans jour pour jour, le général Gustavo Rojas Pinilla, se faisait voler sa victoire à la présidentielle en raison d’une fraude électorale massive organisée par les conservateurs. Le général Pinilla avait dirigé le pays de manière autoritaire dans les années 1950 mais il avait su, à l’époque, négocier avec les guérillas d’extrême gauche. En 1970, la gauche colombienne voyait en lui celui qui pouvait mettre un terme à la violence politique (de droite comme de gauche) endémique dans le pays. C’était le 19 avril 1970
Trois ans plus tard, un groupe de ses partisans formait le M19 (Movimiento 19 de Abril), un mouvement d'e guérilla urbaine dont le fait d’armes le plus tragique fut, en 1985, l’assaut du palais de Justice de Bogota où siège la Cour suprême colombienne, prenant plus de 300 personnes en otage. Le pouvoir refusant toute négociation, l’armée colombienne a donné l’assaut faisant une centaine de victimes (parmi les guérilleros, les otages, les juges).
Le M-19 a déposé officiellement les armes en 1990 pour devenir le parti Alianza Democrática M-19 (AD/M-19), les combattants ont été amnistiés et le parti a présenté son chef Carlos Pizarro Leongómez comme candidat à l'élection présidentielle de 1990, mais… il sera assassiné juste avant le scrutin.
Aujourd’hui, la grande majorité de ses partisans militent au sein du Pole démocratique alternatif (gauche) et jouent le jeu démocratique. L’un d’eux, Gustavo Petro est devenu maire de Bogota, puis candidat à la présidentielle en 2018. Au second tour, il a obtenu 42% des voix face au candidat de la droite Ivan Duque qui a été élu.
En revanche, une petite minorité, parmi la jeunesse, a repris les armes et se réclame toujours du M-19 (le Mouvement du 19 avril), c’est le JM-19 (Juventudes del Movimiento 19 de abril) qui infiltre les université et tente quelques coups d’éclat.
Un article de l'Almanach international des éditions BiblioMonde, 18 avril 2020
JM-19 : Juventudes del Movimiento 19 de abril (photo de 2019)
place Camilo Torres, du nom d’un prêtre guérilleros des années 1960
Jaime Bateman Cayón (1940-1983), chef et fondateur du M-19